En marge du Forum économique RDC–USA tenu à Washington, la République démocratique du Congo a signé, le 14 octobre 2025, un protocole d’accord avec la société américaine Hydro-Link LLC pour la construction d’une ligne de transmission de 1 150 kilomètres, destinée à importer 1,2 gigawatt (GW) d’électricité depuis l’Angola. Le document a été paraphé par le ministre congolais des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Aimé Molendo Sakombi, et le directeur général de Hydro-Link, Paul Hinks.
Avec cette signature, l’entreprise américaine boucle la série d’accords préliminaires (MoU) nécessaires à la réalisation de ce projet, évalué à 1,5 milliard de dollars. Lors du 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis–Afrique du Corporate Council on Africa, tenu à Luanda le 22 juin, Hydro-Link avait signé un premier MoU avec son partenaire Mitrelli. Deux autres accords ont suivi : l’un avec l’Angola, l’autre avec la RDC.
La mise en service de la ligne est prévue pour 2029, mais plusieurs étapes restent à franchir avant le lancement effectif des travaux. Il faudra notamment obtenir les licences requises et mobiliser les financements. Hydro-Link prévoit de solliciter un prêt auprès de la US Development Finance Corporation (DFC) couvrant environ 70 % du coût du projet, complété par une assistance technique de la US Trade and Development Agency (USTDA) pour les études de faisabilité, ainsi que par des crédits à l’exportation de la US Export-Import Bank.
En RDC, le déficit énergétique des opérateurs miniers est estimé à au moins 1 500 MW, selon le ministère des Mines. Cette ligne électrique permettra d’acheminer l’énergie produite principalement par la centrale hydroélectrique de Lauca en Angola jusqu’à la frontière congolaise, afin d’alimenter la zone minière de Kolwezi (Haut-Katanga), où opèrent plusieurs grands acteurs tels que Glencore et Ivanhoe Mines.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’Angola dispose actuellement de 1,5 GW d’énergie hydroélectrique propre inutilisée, une capacité qui devrait atteindre 3,5 GW d’ici 2027. Le projet de Hydro-Link est le troisième projet en cours de maturation visant à acheminer ce surplus d’électricité vers les zones minières de la RDC. Les autres projets sont portés par le groupe marocain Somagec et par un consortium formé de Trafigura et ProMarks.
« Avec la croissance rapide du secteur minier, nous anticipons une transformation complète de l’approvisionnement énergétique du Congo au cours de la prochaine décennie », a déclaré Paul Hinks, PDG de Hydro-Link et fondateur de Symbion Power, société basée à New York.
Kinshasa et Washington discutent par ailleurs d’un partenariat bilatéral baptisé « minerais contre sécurité », visant à stimuler les investissements américains en RDC. « Je me réjouis de ce partenariat et j’invite les investisseurs américains à lui emboîter le pas », a déclaré Aimé Sakombi Molendo après la signature du protocole d’accord.
Ronsard Luabeya
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La société Belgium Innovation Company (Belinco) s’apprête à lancer une mission de prospection aurifère dans le territoire de Luiza, au Kasaï Central. L’annonce a été faite par Sahel Tshibangu, responsable de la Coopérative des exploitants miniers, artisanaux et agricoles de Luiza (CEMIAL), qui a conduit, le 3 octobre 2024, une délégation de l’entreprise auprès du gouverneur intérimaire, Job Kuyindama.
Selon lui, cette initiative s’appuie sur des études géologiques antérieures menées dans la région. La mission, prévue pour durer trois mois, a pour objectif d’identifier le potentiel aurifère ainsi que d’autres ressources minières exploitables dans la zone.
Les représentants de Belinco prévoient également de contribuer au renforcement des capacités techniques des équipes locales afin de soutenir cette phase de prospection. À terme, si les résultats s’avèrent concluants, l’entreprise envisage d’engager des investissements plus importants pour passer à l’exploitation, sous réserve de l’autorisation officielle des autorités provinciales.
Active depuis plus de 15 ans en République démocratique du Congo, Belinco est spécialisée dans l’exploration et l’exploitation minière. Son siège social est établi à Kinshasa, sous la direction de l’expert minier Joseph Olcauz. En 2023, la société avait été associée à Hazina Investments SAS pour réaliser des travaux de recherche et une étude de faisabilité en faveur de Leta Mbanvu Mining Company, détentrice de droits miniers dans le territoire de Luiza.
Ronsard Luabeya
L’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (Arecoms) a fixé, le 10 octobre 2025, les modalités pratiques de mise en œuvre de la politique des quotas à l’exportation du cobalt en République démocratique du Congo (RDC), décidée le 20 septembre dernier. La répartition, arrêtée par le Conseil d’administration de l’Arecoms, concerne 21 entreprises pour le dernier trimestre 2025 (voir tableau ci-dessous).
Le groupe chinois CMOC, premier producteur mondial de cobalt, se voit attribuer 6 500 tonnes : 4 250 pour sa filiale Kisanfu Mining (KM) et 2 250 pour Tenke Fungurume Mining (TFK), soit près de 36 % du volume global. Glencore suit avec 3 925 tonnes, dont 2 775 pour Kamoto Copper Company (KCC) et 1 150 pour Mutanda Mining (MUMI). À eux seuls, les deux groupes captent 58 % des quotas disponibles.
Cette domination s’explique par la grille de calcul. Le texte précise que « le quota de base est distribué au prorata des quantités historiques exportées entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2024 », à l’exception de l’Entreprise générale du cobalt (EGC) et de la Société du Terril de Lubumbashi (STL), qui bénéficient d’un traitement particulier avec respectivement 1 175 et 300 tonnes. Sur la période 2022-2024, CMOC et Glencore ont en effet contrôlé près de 60 % des exportations congolaises.
CMOC, dont l’actionnaire principal est le producteur chinois de batteries CATL, n’a pas encore officiellement réagi. Mais cette répartition pourrait s’avérer problématique pour le groupe, très dépendant du cobalt pour répondre à la demande croissante en Chine. Sa filiale IXM, négociant en métaux, avait d’ailleurs déclaré un cas de force majeure le 30 juin dernier, en raison de l’embargo congolais instauré en février 2025.
Malgré la suspension des exportations, CMOC a maintenu sa cadence en RDC avec 61 073 tonnes extraites au premier semestre 2025. Pour l’ensemble de l’année, le groupe anticipe 100 000 à 120 000 tonnes de production. Or, avec seulement 6 500 tonnes autorisées au quatrième trimestre 2025 et 31 200 tonnes pour 2026 (le quota du mois de décembre étant reconduite pour l’année 2026, sauf en cas de non-respect des règles), l’entreprise ne pourra écouler qu’une petite fraction de ses volumes. En deux ans, ses exportations plafonneraient à 37 700 tonnes, bien en deçà de sa production annuelle.
Même en obtenant l’intégralité des 9 600 tonnes de quotas stratégiques prévus en 2026, la situation resterait critique. Cette possibilité reste d’ailleurs incertaine. Réservé aux projets « d’importance nationale », leur attribution relève de la seule discrétion de l’Arecoms.
Risques
Mais CMOC pourrait aussi se voir retirer ses quotas. Cette sanction est prévue contre toute entreprise qui traite des rejets miniers ou concentrés obtenus auprès de tiers ou des artisans, cède son quota à une autre entreprise, s’abstient d’exporter les volumes alloués ou ne respecte pas les lois et règlements en vigueur.
L’embargo doit prendre fin le 15 octobre, mais la reprise des exportations pourrait être retardée. Pour obtenir un certificat d’exportation, les opérateurs devront désormais présenter le reçu de prépaiement de la redevance minière, valider le quota disponible, fournir un certificat de traçabilité délivré par l’Arecoms et un certificat de conformité environnementale et fiscale.
Depuis la mise en place de l’embargo, le cours du cobalt a plus que doublé. Le 12 octobre 2025, la tonne se négociait à 42 725 dollars sur la Bourse des métaux de Londres, contre 21 000 dollars fin février.
Pierre Mukoko
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La Compagnie minière Orient industrielle (Comoi-Sarl) a dénoncé l’exploitation illégale de trois de ses périmètres aurifères situés dans le territoire de Mambasa, en Ituri. Dans un communiqué relayé par l’Agence congolaise de presse (ACP), l’entreprise congolaise accuse la société Ding Sheng SARL, détenue par des opérateurs chinois, d’opérer sans autorisation sur ses concessions, en violation du Code minier.
Dans une plainte adressée au directeur général de l’Inspection générale des mines (IGM) à Kinshasa, Comoi-Sarl affirme être la seule détentrice des permis de recherche n°16133, 16188 et 16325, tous régulièrement enregistrés et reconnus par les autorités compétentes.
Face à cette situation, elle demande à l’IGM de suspendre immédiatement les activités de Ding Sheng SARL, de saisir les engins utilisés et d’obtenir une indemnisation évaluée à 10 millions de dollars pour les préjudices subis.
Selon l’ACP, une mission d’inspection dépêchée par la Division provinciale des mines en Ituri a confirmé la présence d’activités minières de Ding Sheng SARL sur les périmètres concernés, confortant ainsi les accusations de Comoi-Sarl.
Le dossier a été transmis à plusieurs autorités locales, dont le chef du Département de la lutte contre la criminalité économique et financière de la Police nationale congolaise en Ituri, l’administrateur du territoire de Mambasa et le chef du bureau minier local, pour des suites appropriées.
Le 5 octobre, des ressortissants chinois avaient déjà été arrêtés pour exploitation illégale sur une concession de Kibali Gold, dans le Haut-Uélé. Cette opération, menée lors d’une mission d’inspection conduite par le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, s’était soldée par la saisie du matériel d’exploitation et la fermeture immédiate du site.
Ronsard Luabeya
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Pour l’exercice 2025, Alphamin Resources vise désormais une production comprise entre 18 000 et 18 500 tonnes à sa mine d’étain de Bisie, en République démocratique du Congo. « La société prévoit de produire environ 5 000 tonnes d’étain contenu au cours du dernier trimestre, ce qui, combiné à sa production cumulée de 13 566 tonnes depuis le début de l’année, porte les prévisions annuelles entre 18 000 et 18 500 tonnes, contre 17 500 tonnes auparavant », indique le rapport opérationnel publié le 8 octobre dernier.
Alphamin, qui tablait initialement sur 20 000 tonnes en 2025, avait abaissé sa cible à 17 500 tonnes en avril dernier, après la suspension d’un mois de ses opérations face à l’avancée de groupes rebelles dans l’Est du pays. Cet arrêt temporaire avait provoqué une baisse de 4 % de la production au deuxième trimestre. La société s’attend toutefois à de meilleures performances, les « installations de traitement continuant d’afficher de bons résultats ».
Au troisième trimestre, Alphamin a produit 5 190 tonnes, soit une hausse de 26 % par rapport au trimestre précédent. Reste à confirmer, au dernier trimestre, la réalisation de l’objectif révisé. Pour mémoire, la mine de Bisie avait livré 17 324 tonnes en 2024.
ASH, Agence Ecofin
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Dans la province du Haut-Uélé, dix sites d’exploitation illégale d’or auraient été identifiés au sein des concessions minières de Kibali Gold Mines, filiale du groupe canadien Barrick Gold. L’information a été révélée le 5 octobre 2025 à l’issue d’une mission d’inspection menée par le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, accompagné du gouverneur de province et des services de sécurité.
Ces concessions, qui couvrent environ 1 836 km² dans les champs aurifères de Moto, situés dans le territoire de Watsa, figurent parmi les dix permis d’exploitation détenus par Kibali Gold. Selon les responsables de l’entreprise, elles sont régulièrement envahies par des exploitants artisanaux et semi-industriels illégaux. Déjà, lors de la 50ᵉ conférence annuelle de Barrick Gold en 2023, le PDG Mark Bristow avait alerté sur la montée de l’exploitation minière illégale dans certaines zones aurifères du Haut-Uélé, évoquant notamment la présence d’opérateurs étrangers d’origine asiatique.
Au cours de la visite ministérielle, plusieurs ressortissants chinois ont été surpris en pleine activité dans l’une des concessions de Kibali. Ils menaient des opérations d’extraction artisanale et semi-industrielle à ciel ouvert, utilisant des engins lourds et employant des ouvriers congolais dans des conditions précaires, en violation du Code minier.
Le réseau a été démantelé grâce à l’appui des autorités provinciales et des forces de sécurité. Le ministre a ordonné l’arrestation immédiate des responsables, la saisie des équipements utilisés et la fermeture du site concerné. Il a également dénoncé la spoliation des ressources nationales par des opérateurs étrangers agissant en marge de la loi.
On ignore encore l’ampleur exacte des pertes subies par Kibali Gold. Toutefois, lors d’une concertation avec le ministre des Mines tenue le 18 septembre 2025, les opérateurs du secteur ont qualifié l’envahissement des concessions de « problème le plus critique ». Selon, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), ce phénomène aurait déjà coûté à une seule société minière plus de 3 milliards de dollars de pertes liées à la spoliation de gisements.
Ronsard Luabeya
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La mine de zinc Kipushi, opérée en République démocratique du Congo par Ivanhoe Mines, a enregistré une production de 57 200 tonnes au troisième trimestre 2025. Ce volume, qualifié de « record » dans une note publiée le 7 octobre par la compagnie, dépasse de 13 % les 50 307 tonnes produites en 2024.
Kipushi avait déjà réalisé un premier semestre 2025 solide, avec une production cumulée de 84 524 tonnes. Avec les 57 200 tonnes livrées entre juillet et septembre, la mine affiche désormais un total de 137 224 tonnes produites depuis le début de l’exercice.
Cette performance trimestrielle s’inscrit dans le processus de montée en puissance de la mine, entrée en production en juin 2024. Elle a été principalement soutenue par des travaux d’optimisation finalisés en août, notamment le programme de décongestion lancé en septembre 2024, qui visait à accroître de 20 % le débit de l’usine. À cela s’ajoutent des opérations de modernisation des équipements et des installations du concentrateur de Kipushi.
Sur la base de ces avancées, Ivanhoe maintient ses prévisions annuelles de production, fixées entre 180 000 et 240 000 tonnes de zinc. Cette progression devrait contribuer à accroître l’offre sur un marché déjà excédentaire, une situation qui pèse sur les prix depuis le début de l’année, bien qu’un redressement s’observe ces dernières semaines.
« Les contrats à terme sur le zinc au Royaume-Uni ont dépassé la barre des 3 015 dollars la tonne pour la première fois cette année, effaçant ainsi les lourdes pertes accumulées depuis janvier dans un contexte de menaces croissantes pesant sur l’approvisionnement », souligne la plateforme Trading Economics.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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Kamoa-Kakula, plus grande mine de cuivre de la République démocratique du Congo et du continent africain, a produit 71 226 tonnes de concentré au cours du troisième trimestre 2025. Cette donnée, tirée d’une mise à jour publiée le 7 octobre par son opérateur Ivanhoe Mines, marque une baisse de 38 % en glissement annuel par rapport aux 116 313 tonnes déclarées à la même période en 2024.
Ce recul contraste avec les bonnes performances du premier semestre, où la production avait progressé de 31 % sur un an. La baisse enregistrée au troisième trimestre s’explique par l’incident sismique qui a touché la mine souterraine Kakula plus tôt cette année, entraînant la suspension des opérations sur cette section du site.
À la suite de cet événement, Ivanhoe a revu ses prévisions annuelles à la baisse : la production est désormais attendue entre 370 000 et 420 000 tonnes, contre une fourchette initiale de 520 000 à 580 000 tonnes. Même en considérant la limite supérieure de la nouvelle estimation, la production afficherait une baisse annuelle de 4 % en 2025.
Depuis le début de l’année, le complexe minier totalise 316 393 tonnes de cuivre produites. En attendant les résultats du quatrième trimestre, Ivanhoe prévient que les perturbations liées à cet incident pourraient se prolonger jusqu’en 2026. L’entreprise a d’ailleurs retiré sa prévision initiale qui tablait sur une production d’environ 600 000 tonnes pour l’année prochaine, et promet une mise à jour ultérieure.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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L’entreprise chinoise Shenzhen Hongfuhan Technology devrait être le principal investisseur du projet de construction d’une centrale solaire de 30 MW porté par son compatriote Green World Energy et destiné à alimenter le complexe minier de Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC).
Selon plusieurs médias chinois, la société a annoncé, le 26 septembre 2025, la signature prochaine d’un accord de partenariat avec Green World Energy et sa maison mère, la Société de développement du commerce et de construction (SDCC), pour le financement de ce projet évalué à 198 millions de dollars.
Basée à Shenzhen, Hongfuhan est présentée comme une entreprise spécialisée dans les composants de précision pour l’électronique, qui développe depuis peu une activité dans le solaire. Elle prévoit d’investir 158,4 millions de dollars dans le projet, tandis que le solde sera couvert par Green World/SDCC.
L’accord en cours de finalisation prévoit aussi la création d’une coentreprise, dont les parts seront réparties au prorata de l’investissement : 80 % pour Hongfuhan et 20 % pour Green World/SDCC. Toutefois, cette dernière assurera la construction, l’installation, l’exploitation et la maintenance, tandis que l’actionnaire majoritaire exercera le contrôle.
En avril 2025, Kamoa Copper, propriétaire de la mine de Kamoa-Kakula, a signé un contrat d’achat d’électricité avec Green World Energy. L’entreprise, basée à Pékin, s’est engagée à financer, construire et exploiter une centrale solaire d’une puissance constante de 30 MW. Selon Hongfuhan, la durée du contrat est de 15 ans.
Rentabilité élevée
Durant les 5,5 premières années — période incluant la phase de construction et jugée nécessaire pour amortir l’investissement initial — les bénéfices nets seront répartis au prorata des participations dans la coentreprise. Au-delà, la répartition évoluera à 76 % pour Hongfuhan et 24 % pour SDCC.
Hongfuhan table sur un chiffre d’affaires annuel moyen de 50 millions de dollars et un bénéfice net d’environ 30 millions, soit une marge nette avoisinant les 60 %. L’action de l’entreprise a d’ailleurs bondi de 9,6 %, atteignant 86 yuans (12,08 dollars), quelques heures après l’annonce de son intention d’investir dans le projet.
Kamoa Copper prévoit de porter ses capacités solaires à 120 MW en vue d’alimenter Kamoa-Kakula d’une capacité de production annuelle de 600 000 tonnes de cuivre. Dans cette perspective, l’entreprise minière a également signé un accord avec CrossBoundary Energy DRC pour financer, construire et exploiter une autre centrale solaire de 30 MW de puissance constante. Ici, la durée du contrat est fixée à 17 ans.
Ces deux projets devraient s’achever, raccordement au réseau compris, d’ici fin juillet 2026. À cette échéance, les besoins en électricité du complexe de Kamoa-Kakula devraient atteindre 240 MW. L’entreprise entend les couvrir exclusivement par de l’énergie verte, en mettant au repos ses groupes électrogènes.
Outre le solaire, Kamoa mise aussi sur l’hydroélectricité, notamment grâce à la réhabilitation de la turbine 5 d’Inga II (178 MW), dont la mise en service complète est attendue en 2026 après renforcement du réseau. Avec ces projets combinés, Kamoa Copper espère même réduire ses importations d’électricité depuis la Zambie et le Mozambique.
Timothée Manoke
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Le jeudi 25 septembre, Goldman Sachs a revu à la baisse ses prévisions d’approvisionnement mondial en cuivre pour 2025. La banque d’investissement américaine anticipe désormais un déficit de 55 500 tonnes, contre un excédent de 105 000 tonnes prévu initialement.
Cette révision fait suite à l’annonce par Freeport-McMoran d’un cas de force majeure sur ses contrats de vente du métal rouge. Elle illustre plus largement les tensions croissantes qui pèsent sur l’offre, dans un contexte marqué par des aléas touchant plusieurs sites de production clés, notamment en Indonésie et en République démocratique du Congo (RDC).
Un incident de coulée de boue survenu ce mois-ci à la mine Grasberg, opérée par Freeport-McMoran en Indonésie, devrait entraîner un « report significatif de la production à court terme ». L’entreprise a suspendu les opérations sur cet actif majeur, qui a livré 816 466 tonnes en 2024, le classant comme la deuxième plus grande mine de cuivre au monde. Un redémarrage des activités dans les zones non affectées est attendu d’ici le quatrième trimestre.
Même tendance du côté de la mine de Kamoa-Kakula, en RDC, exploitée par le canadien Ivanhoe Mines. À la suite d’une activité sismique survenue en mai, la production attendue pour 2025 est désormais estimée à 420 000 tonnes, contre 580 000 tonnes initialement prévues. Si cette nouvelle cible est atteinte, la production chuterait de 4 % par rapport aux 437 061 tonnes extraites en 2024.
Au Chili, la société publique Codelco poursuit ses efforts pour limiter les conséquences d’un séisme ayant frappé en août la mine El Teniente, plus grande exploitation souterraine de cuivre au monde. L’événement, qui a coûté la vie à six employés, a conduit à une révision de l’objectif de production 2025, ramené à 316 000 tonnes, soit une baisse de 33 000 tonnes.
Le scénario de déficit repose en plus sur les performances des autres mines en activité et sur l’évolution de la demande mondiale. Si la prévision de Goldman Sachs se confirme, elle mettra fin à deux années consécutives d’excédent mondial, enregistrées en 2023 et 2024.
Historiquement, un marché déficitaire soutient les prix. En mai 2021, par exemple, la tonne de cuivre avait atteint 11 700 dollars, portée par une demande soutenue et une offre contrainte. Les cours semblent déjà réagir aux perturbations actuelles : selon Trading Economics, les contrats à terme ont grimpé jeudi à un sommet de près de deux mois, dépassant les 4,75 dollars la livre (environ 10 400 dollars/tonne), à la suite du cas de force majeure déclaré par Freeport-McMoran en Indonésie.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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L’américain Hartree Partners, société spécialisée dans le négoce de matières premières et la gestion d’actifs énergétiques, a manifesté son intérêt pour le projet de raffinerie de cuivre et de cobalt porté par la société congolaise Buenassa Ressources SA.
Le 25 septembre 2025, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, un protocole d’accord a été signé entre Eddy Kioni, directeur général de Buenassa, et Stephen Hendel, directeur général de Hartree Partners.
Les deux parties y expriment leur volonté de coopérer sur les volets financier, logistique et commercial, afin de renforcer la position de Buenassa sur les marchés internationaux et de soutenir la stratégie du gouvernement congolais visant à accroître la transformation locale des minerais.
Créée en 1997, Hartree Partners LP est une firme de négoce active sur les marchés de l’énergie et des matières premières. Ses activités couvrent le trading, l’investissement dans des actifs, les solutions de gestion des risques, la gestion de capitaux, les initiatives environnementales et le conseil stratégique.
Le projet de Buenassa, dont la première phase est estimée à 600 millions de dollars, prévoit la construction d’une raffinerie capable de produire, dès fin 2027, environ 30 000 tonnes de cathodes de cuivre et 5 000 tonnes de sulfate de cobalt par an. À terme, les capacités devraient atteindre 120 000 tonnes de cuivre et 20 000 tonnes de cobalt annuellement.
L’initiative a déjà bénéficié d’une subvention de 3,5 millions de dollars, octroyée par le gouvernement congolais via le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Ces fonds ont permis de réaliser une étude de cadrage (scoping study). Depuis juin, l’État congolais détient une participation de 10 % dans le capital de Buenassa Ressources SA.
Par ailleurs, depuis juillet dernier, NG9 Holding, un groupe émirati, est également en discussion avec Buenassa et pourrait notamment jouer un rôle clé dans la structuration financière du projet.
Ronsard Luabeya
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Le ministère des Mines a retiré 26 titres miniers à 14 entreprises pour non-paiement des droits de superficie et non-démarrage des travaux. La décision est contenue dans une série d’arrêtés ministériels rendus publics le 19 septembre 2025 par le Cadastre minier (Cami), chargé de la gestion du domaine minier en République démocratique du Congo (RDC).
Selon le Cami, 13 sociétés ont perdu 20 titres pour défaut de paiement des taxes de superficie, tandis qu’une société a été sanctionnée par la perte de 6 titres pour n’avoir pas démarré ses activités. Les titres concernés incluent des permis de recherche, d’exploitation, de rejets, d’exploitation de petite mine, ainsi que des autorisations d’exploitation de carrières permanentes.
Les entreprises visées sont : Cimenterie du Katanga (Cimenkat SAS), Congo Mining Corporation Sarl, Congo Progress Mining SA, Gichon Luiza Sarl, Golden Africa Ressources, JK Minerals Sarlu, Lutwika Mining Sarl, Mankumbwa Yasupa Godefroid, Minière du Congo, SEK, Société d’appui logistique au Katanga, Xin Da Mining Sarl, Xin Hao Mining Sarl et Ya Fei Mining.
Cette mesure s’appuie sur l’article 289 du Code minier révisé en 2018, qui prévoit la possibilité de recours devant les instances compétentes dans un délai de 30 jours suivant la notification et l’affichage de la décision. À défaut de recours, la déchéance est inscrite dans le registre du Cadastre minier et publiée au Journal officiel.
Ce retrait de titres s’inscrit dans un contexte de fermeté accrue dans la gestion du domaine minier. Le 4 août 2025, le Cami avait déjà retiré 594 titres miniers et de carrières, représentant 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² remis à disposition de nouveaux investisseurs.
Dans la même dynamique, le 5 septembre 2025, la direction des Mines a transmis au Cami 90 procès-verbaux constatant le non-commencement des travaux de recherche, de développement et de construction, en application de l’article 197 du Code minier. Les titulaires concernés disposent de 45 jours à compter de la date d’affichage pour présenter leurs moyens de défense, conformément à l’article 561. Faute de réaction dans ce délai, leurs permis seront frappés de déchéance.
Ronsard Luabeya
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En difficulté financière depuis plusieurs mois, l’entreprise minière Chemaf pourrait mettre fin à la production de cathodes de cuivre dès novembre prochain. L’information est rapportée par Radio Okapi, qui cite un courrier de la direction générale parvenu à sa rédaction le 19 septembre 2025.
Interrogé par le même média, le président du conseil d’administration, Shiraz Virj, a confirmé la nouvelle. Selon lui, cette décision résulte de l’échec du processus de cession de la société, lancé en août 2023. Bien qu’un investisseur potentiel ait été identifié, la transaction n’a pas obtenu les autorisations réglementaires attendues en mars 2025. « Nous mettons tout en œuvre pour conclure un accord. Cependant, à défaut d’un nouvel investisseur, Chemaf se verra contrainte d’arrêter ses opérations », a-t-il déclaré.
L’entreprise est fragilisée par ses projets d’expansion, notamment le développement de la mine de Mutoshi à Kolwezi et la phase 2 de la mine l’Étoile à Lubumbashi, deux projets déjà achevés à plus de 80 %. Plus de 570 millions de dollars ont déjà été investis, mais il reste entre 250 et 300 millions nécessaires pour finaliser les travaux. Leur mise en production devait porter la capacité annuelle de Chemaf à 75 000 tonnes de cuivre et 25 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt.
Détenue à 94,68 % par Chemaf Resources Ltd (CRL) et à 5 % par l’État congolais, la société affiche une dette globale de près de 900 millions de dollars. En juin 2024, Chemaf avait annoncé un accord de cession de ses actifs au groupe chinois Norin Mining, incluant un projet majeur de cobalt en développement sur un permis de la Gécamines. Mais la société publique, qui souhaite prendre le contrôle de Chemaf, s’était opposée à la transaction.
3000 emplois en jeu
Selon Bloomberg, un consortium américain mené par Orion Resource Partners et Virtus Minerals, avec le soutien de Trafigura, principal créancier de l’entreprise, mène actuellement des discussions pour reprendre la société. Orion apporterait le financement, tandis que Virtus assurerait la gestion. Mais, à en croire Jeune Afrique, cette opération n’aurait pas non plus l’assentiment de la Gécamines.
Pour lever ces blocages, la délégation syndicale de l’entreprise a entamé des pourparlers à Kinshasa avec les autorités. Elle appelle à une implication directe de l’État afin de garantir les emplois et d’instaurer un cadre de dialogue tripartite.
Les syndicats évoquent déjà des retards de salaires, une baisse de la production et le non-respect de certains avantages sociaux. Environ 3 000 travailleurs craignent une aggravation de la crise si l’incertitude entourant la finalisation de la vente persiste.
Ronsard Luabeya
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La société d’investissement NIU Invest SE a porté sa participation dans Critical Metals Plc à 69,62 %, selon un communiqué de l’opérateur du projet cuprifère et cobaltifère Molulu, situé à environ 100 km au nord de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. À l’issue de cette opération, NIU détient désormais 70,8 millions d’actions ordinaires, représentant la majorité du capital de l’entreprise.
Le projet Molulu est présenté comme une petite mine de cuivre et de cobalt encore en phase de structuration. « Notre exploitation minière est très rudimentaire », expliquait en 2024 le directeur général de Critical Metals, Russell Fryer. « Il s'agit d'une exploitation très simple, avec camion et pelle, visant à produire 10 000 tonnes de minerai de cuivre par mois. Nous retirons la couche d'oxyde, la chargeons dans des camions, puis expédions le minerai à Lubumbashi, à 100 km au sud de notre site, pour traitement. »
La société prévoit d’acquérir un concentrateur afin d’améliorer la teneur du minerai et de réduire les coûts de transport.
NIU Invest SE, dirigée par l’investisseur autrichien Cevdet Caner, est une société d’investissement active en Europe et aux États-Unis, avec l’ambition de devenir un opérateur minier intégré disposant d’actifs en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Afrique et en Europe. Le renforcement de sa participation dans Critical Metals illustre cette stratégie d’expansion.
Cette montée au capital intervient un mois après une première opération, en août 2025, qui avait porté la participation de NIU à 60,34 % par le biais d’une souscription à 61,4 millions de nouvelles actions ordinaires. Cette prise de contrôle avait fait de NIU l’actionnaire majoritaire, devant la Bank of New York.
En consolidant sa position, NIU confirme sa confiance dans le potentiel du projet Molulu, malgré une situation financière difficile, marquée par des pertes et un fort endettement. Critical Metals a indiqué travailler sur des mesures de réduction des coûts et d’amélioration de la rentabilité afin de stabiliser ses opérations.
Timothée Manoke
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