Facebook Bankable LinkedIn Bankable
Twitter Bankable WhatsApp Bankable
Bankable
Bankable
Mines

Mines (154)

International Resources Holding (IRH), filiale du conglomérat émirati International Holding Company (IHC), a conclu un accord en vue d’acquérir une participation quasi totale dans Tremont Master Holdings. Cette transaction permettra à IRH de prendre le contrôle indirect de 56 % du capital d’Alphamin Resources, propriétaire de la mine d’étain de Bisie, la plus importante de République démocratique du Congo (RDC). Le montant de transaction s’élève à 503 millions de dollars canadiens, soit environ 367 millions de dollars américains.

L’annonce intervient quelques mois après la visite en RDC d’une délégation d’IRH, en novembre 2024, pour une mission de due diligence, selon Bloomberg. Même si l’offre est inférieure à la capitalisation actuelle d’Alphamin à la Bourse de Toronto, Denham Capital — actionnaire exclusif de Tremont — en sort gagnant. Le fonds américain détenait jusqu’ici 57 % d’Alphamin.

Situé dans le Nord-Kivu, le projet de Bisie s’est développé dans un environnement sécuritaire difficile. Alphamin y détient une participation de 80,75 % depuis 2012, alors que le marché de l’étain était encore incertain. Le reste du capital est réparti entre la société publique sud-africaine IDC (14,25 %) et l’État congolais (5 %). Entre 2019 et fin 2024, la mine a généré un chiffre d’affaires cumulé de 2,3 milliards de dollars pour une marge brute de 689,5 millions. L’entreprise a versé 115 millions $ de dividendes en 2022-2023, et prévoit un paiement de 70 millions $ en octobre 2025 au titre de l’exercice 2024.

L’opération est encore soumise à l’autorisation préalable des autorités congolaises. Conformément à l’article 178 bis du Code minier révisé, toute cession indirecte de droits miniers doit être approuvée par l’État, sous peine de nullité. Un droit de cession, jusqu’ici fixé à 1 % de la valeur de la transaction, est également exigible.

Pour IRH, cette acquisition s’inscrit dans une stratégie plus large de constitution d’un portefeuille d’actifs miniers critiques. Selon Africa Intelligence, le groupe discute aussi avec la Gécamines pour obtenir de nouveaux permis en RDC, bien que ces informations n’aient pas encore été confirmées. Alphamin étudie également d’autres projets d’extension dans le pays.

Cette opération illustre l’intérêt croissant des Émirats pour les minerais de la transition. L’Arabie saoudite a multiplié les échanges diplomatiques avec Kinshasa autour d’un cadre pour des chaînes d’approvisionnement durables. Dubaï reste quant à elle l’un des points de sortie majeurs de l’or artisanal congolais, comme l’a rappelé récemment le gouverneur du Sud-Kivu. En 2023, la collaboration entre le groupe émirati Primera Gold et le gouvernement congolais avait permis une hausse de plus de 12 000 % des volumes d’or canalisés via la coentreprise Primera Gold DRC.

Georges Auréole Bamba

Lire aussi :

Étain : le Sud-Africain Jac van Heerden porté à la tête de la principale mine de RDC

Étain : Alphamin baisse ses objectifs de production de 14 % en RDC

 Étain : pourquoi Alphamin relance ses activités en RDC

Posted On mercredi, 04 juin 2025 14:26 Written by

Les producteurs de diamants actifs en République démocratique du Congo (RDC) peuvent à nouveau vendre leur production librement, sans être contraints par une liste restreinte d’acheteurs susceptibles d’influencer les prix. Le 2 juin 2025, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a rapporté l’arrêté ministériel de 2022 qui encadrait les ventes des substances minérales supervisées par le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC).

Selon cette décision, les dispositions de l’arrêté de 2022 ne peuvent plus produire d’effet, car elles contreviennent aux articles 85 et 108 du Code minier, lesquels garantissent aux titulaires de droits miniers la liberté de commercialiser les substances extraites de leur périmètre. Le ministre souligne que la régulation de la production minière doit s’effectuer exclusivement dans le cadre du Code minier et de ses mesures d’application, sans recourir à une réglementation jugée inappropriée.

L’arrêté rapporté avait confié au CEEC la commercialisation des substances minérales précieuses et semi-précieuses qu’il expertise, évalue et certifie, notamment les diamants, l’or, les pierres de couleur et les produits de l’exploitation artisanale. En raison du processus de Kimberley, qui impose une certification rigoureuse, les opérateurs de la filière diamant ont été les plus touchés par cette décision qui a par ailleurs instauré les ventes aux enchères.

L’annulation de cet arrêté est accueillie avec soulagement par la Société Anhui Congo Investissement Minier (Sacim), spécialisée dans la production de diamants. Cette entreprise, détenue à parts égales par l’État congolais et la société chinoise Anhui Foreign Economic Construction Corporation Limited, multipliait depuis plusieurs mois les démarches pour obtenir l’abrogation de ce texte, qu’elle tient pour responsable de ses difficultés financières actuelles.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Lire aussi :

SACIM : alerte sur les finances, malgré la hausse des ventes de diamants

Diamants : l’objectif de la Miba de produire 12 millions de carats en 2025 compromis

Diamants : l’objectif de la Miba de produire 12 millions de carats en 2025 compromis

Posted On mardi, 03 juin 2025 16:03 Written by

Dans un communiqué publié le 30 mai 2025, le Cadastre minier (CAMI), organe chargé de la gestion du domaine minier en République démocratique du Congo, a annoncé la suspension temporaire de la réception de nouvelles demandes de droits miniers et de carrières sur l’ensemble du territoire national.

Selon le CAMI, cette décision découle des instructions du ministre des Mines, Kizito Pakabomba, visant à assainir le fichier cadastral. Bien que les détails de ces instructions, transmises par lettre ministérielle, ne soient pas précisés dans le communiqué, leur mise en œuvre s’inscrit dans le cadre des travaux d’assainissement en cours.

Dans cette dynamique, le ministère des Mines prévoit la création de zones de recherches géologiques (ZRG). D’après le CAMI, ces zones désignent « des espaces délimités par l’État congolais dans le but de mener des études géologiques, géophysiques ou géochimiques avant toute attribution de titres miniers à des opérateurs privés ». Toutefois, les modalités de leur création ne sont pas encore définies.

Lors de la 38e réunion du Conseil des ministres en avril dernier, le ministre des Mines a exprimé sa volonté de combler ce vide juridique. Il s’agit notamment de permettre au CAMI de cartographier les zones de retombée minière, en y précisant le numéro cadastral ainsi que le nombre de carrés correspondants. À cette occasion, un projet de décret encadrant la création et la gestion des ZRG a été approuvé à l’initiative du ministère des Mines.

Ce texte vise à renforcer les capacités du CAMI dans la gestion du domaine minier et des titres miniers et de carrières. Il doit aussi permettre au Service géologique national du Congo (SGN-C) d’exécuter efficacement ses missions d’investigation et d’études géologiques.

En 2024, les efforts d’assainissement du fichier cadastral avaient permis au CAMI d’atteindre 185,05 % de ses prévisions budgétaires au premier trimestre, notamment grâce à la récupération de 10 000 km² de concessions minières. Plus de 1 000 titres non conformes avaient été annulés, représentant environ un tiers des 3 050 titres enregistrés, libérant ainsi des espaces pour de nouveaux investissements.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Lire aussi :

Mines : la RDC décuple l’amende pour obstruction à la transparence à 4,3 millions $

Sud-Kivu : 1600 entreprises minières illégales recensées (gouverneur) 

Rapatriement des devises : la RDC décuple les amendes contre les miniers et les pétroliers

 

Posted On lundi, 02 juin 2025 16:57 Written by

Dans un contexte de pression croissante sur les finances publiques, le gouvernement congolais prévoit d’auditer les participations de l’État dans les sociétés minières. À cet effet, le président Félix Tshisekedi a demandé, lors du Conseil des ministres du 30 mai 2025, la mise en place rapide d’une commission ad hoc, apprend-on du compte rendu de cette réunion. Placée sous la coordination des ministères des Finances, des Mines et du Portefeuille, cette commission sera chargée de réaliser un audit exhaustif des actifs miniers relevant de la participation publique, d’évaluer la gouvernance des entreprises concernées, et de proposer des mécanismes de redressement ainsi qu’une meilleure structuration de la présence de l’État dans le secteur.

Selon l’exécutif, cette initiative vise à pallier un déficit de transparence et de reddition des comptes jugé « inacceptable ». « La situation dans les joint-ventures minières, où l’État est censé jouer un rôle stratégique, demeure marquée par un manque de transparence préoccupant. Cette opacité nuit à la bonne gouvernance du secteur extractif et freine les efforts de mobilisation optimale des recettes publiques », souligne le compte rendu du Conseil des ministres.

Lors d’un précédent Conseil des ministres, le 19 novembre 2021, le chef de l’État avait déjà demandé un contrôle systématique de la gestion des actifs miniers publics. Ce travail devait notamment recenser les actifs issus des amodiations, évaluer les recettes dues au Trésor, et vérifier les modalités de désignation ainsi que la légitimité des représentants de l’État dans ces entreprises. Près de trois ans plus tard, les informations permettant de clarifier la représentation effective de l’État dans les sociétés minières restent lacunaires.

Pour Félix Tshisekedi, la gestion des ressources minières engage non seulement la souveraineté économique du pays, mais aussi sa responsabilité envers les générations futures. À ce titre, elle exige, a-t-il rappelé, intégrité, rigueur et un sens élevé de l’intérêt général.

BK, stagiaire

L’État estime que Kamoa Copper vend son cuivre à des prix inférieurs au marché

Cuivre : l’État veut contrôler la vente de la production de la plus grande mine de RDC 

Minerais stratégiques : comment la Gécamines reprend progressivement la main

Kamoto Copper : Gécamines négocie avec Glencore pour obtenir sa part en nature

Posted On lundi, 02 juin 2025 16:04 Written by

La Standard Bank RDC a clôturé l’année 2024 avec un bénéfice net de 37,5 milliards de francs congolais (FC), soit environ 13 millions de dollars. Ce résultat représente une hausse de 69 % par rapport aux 22,2 milliards de FC enregistrés en 2023. Selon son rapport Pilier III, cette performance s’explique principalement par l’augmentation des revenus, portée par des taux d’intérêt internationaux favorables et par l’intensification des activités de ses clients, principalement issus du secteur minier, qui représentait 80 % du portefeuille de crédit à fin 2024.

La banque a enregistré une forte progression de son chiffre d’affaires grâce à une gestion efficace des ressources et à une dynamique accrue dans les services. Ses revenus (produits nets bancaires) sont passés de 109,4 milliards de FC en 2023 à 154,7 milliards de FC en 2024, soit une croissance notable de 41,3 %. En parallèle, les charges ont augmenté de 19 %, en raison notamment de la hausse du tarif du correspondant principal et de la dépréciation du franc congolais.

L’institution précise que ses indicateurs de rentabilité se sont nettement améliorés. Le coefficient d’exploitation est passé de 60 % à 48 %, tandis que le rendement des capitaux propres a progressé à 36 %, contre 32 % un an plus tôt.

Du côté du bilan, la banque affiche une croissance annuelle de 15 %, soutenue par une hausse des dépôts et une demande accrue de financement. Les crédits à la clientèle ont augmenté de 9 % pour atteindre 3 240 milliards de FC, tandis que les dépôts ont bondi de 51 %, atteignant 1 184 milliards de FC. Ses fonds propres de base se sont établis à 63 millions de dollars, bien au-dessus du seuil réglementaire de 50 millions.

Selon le rapport, les grandes entreprises opérant dans les secteurs clés de l’économie congolaise — notamment les télécommunications, les hydrocarbures et les mines — ont été les principales bénéficiaires des crédits bancaires accordés par Standard Bank. Les industries extractives se taillent la part du lion, avec un montant impressionnant de 2 615 milliards de FC, soit 80 % des crédits octroyés. Viennent ensuite les télécommunications (486 milliards de FC), le commerce de gros (72,9 milliards de FC), la distribution de produits pétroliers (24,9 milliards de FC), les transports et l’entreposage (23,6 milliards de FC), puis l’administration publique (13,3 milliards de FC).

À moyen terme, la filiale du groupe Standard Bank entend maintenir son positionnement en tant que banque d’affaires, structurée autour de trois piliers : les produits transactionnels, la trésorerie et la banque d’investissement. Elle vise à renforcer sa présence auprès des grandes entreprises des secteurs stratégiques de l’économie congolaise, notamment les télécommunications, les hydrocarbures et les mines.

Ronsard Luabeya et Timothée Manoke, stagiaires

Posted On mardi, 27 mai 2025 15:11 Written by

La compagnie minière australienne AVZ Minerals a annoncé, le 26 mai 2025, la suspension de la procédure d’arbitrage engagée contre la République démocratique du Congo (RDC) devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Cette décision, en vigueur jusqu’au 23 juin 2025, vise à faciliter l’offre soumise, le 21 janvier 2025, aux autorités de la RDC par KoBold Metals sur le gisement de lithium de Manono, considéré comme ayant « le potentiel de devenir une mine de lithium à grande échelle et de longue durée ».

Dans son offre, l’entreprise américaine, soutenue par des investisseurs comme Bill Gates et Jeff Bezos, propose de mettre fin au contentieux en accordant une « compensation appropriée » à AVZ, en échange de l’abandon de ses prétentions sur Manono à son profit. L’entreprise américaine se dit prête à développer la partie sud du gisement, tandis que la section nord resterait sous le contrôle du groupe chinois Zijin Mining. Dans cette perspective, AVZ et KoBold ont annoncé, le 6 mai dernier, avoir conclu un accord-cadre pour que « AVZ cède ses intérêts commerciaux dans le gisement de lithium de Manono à KoBold, à une juste valeur ».

Pour que cette opération aboutisse, il faut que l’État congolais accepte d’accorder à AVZ un permis d’exploitation ou, à défaut, lui concède des droits sur ce gisement. Ce que Kinshasa refusait jusqu’ici de faire. D’où la procédure ouverte contre l’État en juin 2023 par AVZ devant le CIRDI. Le gel de la procédure arbitrale vise donc à ouvrir la voie à un règlement à l’amiable de ce différend.

Les Etats-Unis à la manœuvre

« Le gouvernement des États-Unis a encouragé les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour créer un climat propice à des discussions susceptibles de déboucher sur un règlement significatif entre la RDC et AVZ », affirme d’ailleurs la compagnie australienne dans son communiqué.

L’accord-cadre entre KoBold et AVZ s’inscrit dans un contexte diplomatique plus large, où les États-Unis mènent en parallèle des discussions avec la RDC pour un accord stratégique « minerais contre sécurité » et facilitent un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. L’accord « minerais contre sécurité », proposé par des officiels congolais à Washington, viserait à pacifier l’est du pays en échange de conditions préférentielles pour les investisseurs américains dans le secteur minier. Selon le Financial Times, un accord pourrait être conclu d’ici fin juin.

Pour l’instant, on ignore où en sont les discussions entre AVZ et l’État. Le gel de l’arbitrage semble du moins concerté. Le CIRDI indique sur son site que la procédure est suspendue « conformément à l’accord des parties ».

Il faut néanmoins souligner que le contentieux avec l’État congolais n’est pas le seul frein au développement du projet Manono. Car la décision de Kinshasa de ne pas accorder un permis d’exploitation à AVZ repose notamment sur le fait que la société publique Cominière a rompu son partenariat avec la compagnie australienne pour s’associer au chinois Zijin. Ce que AVZ conteste devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale, où elle a déjà obtenu la condamnation de Cominière à verser 39,1 millions d’euros de pénalités pour non-respect d’injonctions.

Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin

Lire aussi :

Lithium de Manono : Benjamin Katabuka en première ligne face à Kinshasa

Lithium de Manono : coup de pression de l’Américain KoBold sur Kinshasa

Lithium de Manono : terrain favorable à Jeff Bezos et Bill Gates

Lithium : Rio Tinto s’intéresse aussi au gisement de Manono

Posted On mardi, 27 mai 2025 11:47 Written by

Ivanhoe Mines a annoncé, ce 26 mai 2025, le retrait de ses prévisions de production de cuivre pour le complexe Kamoa-Kakula en RDC. La compagnie canadienne, qui visait une production comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes de cuivre en 2025, a pris cette décision « en raison de l’activité sismique persistante dans la mine de Kakula ».

Dans son premier communiqué sur l’activité sismique, Ivanhoe n’avait pas remis en cause ses prévisions de production. C’est l’autre actionnaire de la mine, le chinois Zijin Mining, qui a finalement déclaré le 23 mai s’attendre à un « impact négatif » sur les objectifs visés au complexe cette année. Dans un communiqué rectificatif, publié après celui de Zijin, Ivanhoe a d’abord voulu minimiser l’incident. Aujourd’hui, la compagnie déclare qu’une « révision » des prévisions sera bientôt rendue publique.

« L’activité sismique à la mine souterraine de Kakula s’est poursuivie de manière intermittente au cours des derniers jours […] Selon les premières indications, l’activité sismique dans le sous-sol de Kakula pourrait se poursuivre pendant des semaines, ce qui entraverait l’accès à la mine et prolongerait la suspension temporaire des opérations à Kakula », indique Ivanhoe.

Le marché a réagi à ces nouvelles informations, avec une baisse de 16 % du cours de l’action Ivanhoe. Le titre se négociait à 10,76 dollars canadiens à 12 h 37, heure locale, à la Bourse de Toronto.

Kamoa-Kakula est la plus grande mine de cuivre de la RDC, et compte l’État congolais parmi ses principaux actionnaires (20 %). Quant à Zijin Mining et Ivanhoe Mines, elles détiennent chacune 39,6 % des parts de la société.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

Lire aussi :

Kamoa-Kakula : Ivanhoe et Zijin divisés sur la production après l’incident sismique

Posted On lundi, 26 mai 2025 19:20 Written by

L’accord sur les minerais entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis pourrait être finalisé d’ici fin juin, selon le Financial Times, qui a cité, ce 25 mai 2025, des sources proches du dossier. Une nouvelle série de négociations entre les parties prenantes est prévue cette semaine à Washington, mais les contours de l’accord restent encore flous.

Cet accord actuellement en négociation devrait permettre à Washington d’accéder aux minerais critiques congolais en échange d’un soutien américain à la résolution du conflit avec les rebelles du M23 dans l’est de la RDC.

Un autre accord, de paix cette fois, est également envisagé avec le Rwanda, ce qui permettrait aux deux pays de formaliser une chaîne de valeur « légale et transparente » pour les minerais, en partenariat avec le gouvernement américain et des investisseurs privés. Il y a une semaine, le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a annoncé la présentation d’un premier projet d’accord de paix aux autorités congolaises et rwandaises.

La finalisation d’un accord sur les minerais avec les États-Unis s’inscrirait aussi dans la stratégie de Kinshasa visant à réduire la domination chinoise dans son secteur minier. Washington sécuriserait de son côté une nouvelle source clé d’approvisionnement en minerais critiques, comme le cobalt, dont la RDC est le premier fournisseur mondial. Le pays est également le deuxième producteur mondial de cuivre, ainsi qu’un acteur important pour l’étain et le coltan.

En attendant d’en apprendre davantage sur les termes du deal, on note que l’intérêt américain pour le sous-sol congolais s’est déjà manifesté autour du lithium, un métal très prisé dans le cadre de la transition énergétique. KoBold Metals, une société américaine soutenue par les milliardaires Jeff Bezos et Bill Gates, a fait une offre aux autorités du pays pour obtenir des droits sur une portion du gisement de lithium de Manono.

Aurel Sèdjro Houenou

Lire aussi :  

Lithium de Manono: coup de pression de l’Américain KoBold sur Kinshasa

Lithium de Manono: terrain favorable à Jeff Bezos et Bill Gates

Accord minerais contre sécurité : Tshisekedi annonce des avancées avec les États-Unis

Posted On lundi, 26 mai 2025 09:55 Written by

Riche en minerais essentiels à la transition énergétique (cuivre, cobalt, lithium…), la République démocratique du Congo (RDC) ne dispose toujours pas d'une stratégie nationale claire pour encadrer et orienter ce processus. C’est ce que révèle un rapport publié le 20 mars par le Natural Resource Governance Institute, intitulé « La République démocratique du Congo face aux enjeux de la transition énergétique : transformer la richesse minière en levier de développement durable ». Le document souligne l’urgence pour le pays de se doter d’une telle stratégie, afin d’assurer une transition énergétique durable et bénéfique pour les populations congolaises, alors que des pays comme le Chili et le Ghana ont déjà pris une longueur d’avance.

Selon le rapport, la RDC risque de passer à côté des opportunités majeures offertes par ses ressources naturelles dans la lutte mondiale contre le changement climatique, faute d’un cadre adapté. Estimée à 24 000 milliards de dollars selon la Banque mondiale, la valeur des réserves de minerais critiques représente jusqu’à neuf fois le PIB de l’Afrique en 2024. Grâce à ces vastes ressources, le pays pourrait devenir l’une des économies les plus riches du monde.

Cependant, les experts indiquent que le manque de coordination entre les ministères, les conflits d’intérêts, la politisation de l’action publique et l’exclusion des parties prenantes (société civile, secteur privé, communautés locales) entravent la construction d’un cadre harmonisé entre les secteurs minier et énergétique.

D’après le même rapport, plusieurs documents existent – tels que le Plan national d’adaptation, la stratégie de développement durable ou encore des politiques énergétiques soutenues par des partenaires comme le PNUD. Le document souligne toutefois que ces textes restent fragmentés, mal coordonnés et parfois contradictoires. Cette dispersion rend difficile la mobilisation des ressources nécessaires et l’adhésion des acteurs concernés, freinant ainsi toute dynamique de changement.

Industrie de transformation

Par ailleurs, les experts précisent que les actions du gouvernement congolais restent centrées sur la valorisation des ressources, sans s’inscrire dans une vision plus large et intégrée qui tienne compte des défis énergétiques du pays. Pour eux, des initiatives comme le Code minier révisé de 2018, la création de l’Entreprise générale du cobalt ou encore la mise en place du Conseil congolais de la batterie demeurent des avancées, mais ne contribuent pas encore à l’élaboration d’une politique stratégique de long terme.

Au-delà de l’urgence d’une stratégie nationale pour la transition énergétique, la RDC se heurte à un autre défi majeur : développer une véritable industrie de transformation de ses ressources minières. D’après un rapport du réseau mondial d’organisations de la société civile Publish What You Pay (PWYP), le pays pourrait pleinement tirer parti des opportunités offertes par ce secteur, alors que la demande mondiale en minerais stratégiques est appelée à croître de manière exponentielle dans le cadre de la transition vers des économies bas carbone.

En mars dernier, la RDC a donné le coup d’envoi des travaux d’aménagement de la Zone économique spéciale (ZES) de Musompo, située dans la province du Lualaba, réputée pour ses importantes réserves de cobalt. Destinée à accueillir des unités de production de précurseurs de batteries, de batteries lithium-ion et, à terme, d’assemblage de véhicules électriques, la ZES de Musompo s’inscrit dans la dynamique de transition énergétique mondiale et d’industrialisation du pays. Selon le ministère de l’Industrie et du Développement des PME, la concrétisation de ce projet nécessitera près de 2 milliards de dollars d’investissements.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Lire aussi :

Minerais critiques : les réserves de la RDC estimées à 24 000 milliards $

La RDC peut devenir le moteur de la transformation économique de l’Afrique grâce à ses minéraux stratégiques (Rapport)

Véhicules électriques : la RDC lance l’aménagement de sa zone économique spéciale

Posted On lundi, 26 mai 2025 01:59 Written by

Zijin Mining a déclaré, le 23 mai 2025, s’attendre à « un impact négatif » sur les prévisions de production de la mine de cuivre Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration du groupe chinois, actionnaire du projet à hauteur de 39,6 %, intervient quelques jours après qu’un incident sismique a entraîné la suspension partielle des opérations à la mine. Une position que ne partage toutefois pas Ivanhoe Mines, l’autre actionnaire de la coentreprise, qui détient une participation équivalente et assure la gestion quotidienne du complexe cuprifère.

Ivanhoe vise une production de 520 000 à 580 000 tonnes de cuivre à Kamoa-Kakula en 2025. Après l’incident, la compagnie canadienne a annoncé un ralentissement temporaire de l’activité, sans remettre en cause, pour l’heure, ses objectifs. Zijin, en revanche, se montre plus alarmiste : la société affirme que l’activité sismique a provoqué de multiples effondrements de toitures dans la mine souterraine.

Alors qu’Ivanhoe a déjà mobilisé des experts pour inspecter les installations, Zijin envisage de mandater de nouveaux spécialistes « si nécessaire, pour mener une inspection approfondie des causes de l'activité sismique ». L’objectif affiché est de réévaluer les méthodes d’exploitation, les plans de remblayage, la gestion hydrogéologique et la planification de la production à long terme. S’agit-il d’une remise en question des méthodes employées jusqu’ici par Ivanhoe ?

Ce dernier conteste en tout cas cette lecture de son partenaire. Dans un communiqué publié quelques heures après celui de Zijin, la société basée à Vancouver affirme qu’aucune structure souterraine majeure ne s’est effondrée, évoquant uniquement des chutes de roche superficielles sur les parois. Elle précise que l’inspection est toujours en cours, sans remettre en cause, à ce stade, ses prévisions de production. Pendant ce temps, on observe une baisse d’environ 10 % du cours de l’action Ivanhoe sur les cinq derniers jours, contre un gain mensuel de 0,86 %.

« Une fois l'enquête souterraine terminée, Ivanhoe Mines déterminera si la suspension temporaire des opérations souterraines aura un impact sur les prévisions de production annuelle du complexe minier de Kamoa-Kakula », indique la compagnie, qui prévoit de publier une nouvelle mise à jour sur les opérations le mardi 27 mai.

En attendant, la divergence reste entière entre les deux principaux actionnaires de Kamoa Copper, la coentreprise propriétaire du complexe. Outre sa participation directe, Zijin Mining détient également des actions dans Ivanhoe. Sa part économique totale dans le projet atteint ainsi 44,45 %. L’État congolais, qui détient 20 % du projet, n’a pour l’instant pas commenté la situation.

En 2024, Kamoa-Kakula a généré pour Zijin un bénéfice net de 1,72 milliard de yuans (environ 238 millions USD), soit 5,37 % de son résultat net annuel.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

Lire aussi :

Cuivre : Ivanhoe interrompt une partie des activités à Kamoa-Kakula, sa mine phare de RDC

Posted On samedi, 24 mai 2025 14:21 Written by
Page 1 sur 11

 
 

Please publish modules in offcanvas position.