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La société Rome Resources a annoncé, le 24 avril 2025, la préparation de la reprise de ses activités d’exploration sur le projet Bisie North, situé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces opérations avaient été discrètement suspendues le 14 mars en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.

La compagnie prévoit de lancer ses premiers forages dans les dix prochains jours, avec pour objectif l’identification de gisements d’étain à haute teneur en profondeur. Le coût estimé de cette phase est d’environ 1,6 million de dollars, financé par la trésorerie actuelle de l’entreprise, qui s’élève à 2,7 millions de dollars.

Rome Resources justifie cette décision par le retrait du groupe rebelle M23 de la région et par la reprise des activités d’Alphamin Resources sur la mine voisine de Bisie. Alphamin avait annoncé le 9 avril la relance progressive de sa production, après une suspension similaire intervenue le 13 mars.

Le site de Bisie est situé à environ 280 km à l’ouest de Goma, à proximité de Walikale-centre, un important carrefour minier. Entre le 19 mars et le 3 avril 2025, les rebelles du M23 avaient occupé Walikale, avant d’en être délogés par l’armée congolaise. Selon Alphamin, les forces rebelles se seraient repliées vers Nyabiondo et Masisi, à plus de 130 km à l’est du site minier.

Sur le plan politique, les négociations entre le gouvernement congolais et le M23 semblent progresser. Dans un communiqué conjoint du 23 avril, les deux parties ont annoncé leur volonté de conclure une trêve en vue d’un cessez-le-feu effectif.

Par ailleurs, le Département d’État américain a révélé la signature, le 25 avril à Washington, d’une « déclaration de principes » entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, sans en dévoiler les détails.

La perspective d’un apaisement sécuritaire ouvre la voie à une reprise durable des activités minières dans la région. Rome Resources prévoit de publier d’ici fin mai les premières estimations des ressources minérales de ses prospects Mont Agoma et Kalayi, des résultats certainement attendus par le marché.

Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin

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Posted On vendredi, 25 avril 2025 11:17 Written by

Le prix de l’or pourrait franchir la barre des 4000 dollars l’once en 2026, selon une note publiée par JP Morgan le 22 avril 2025. La banque américaine attribue cette prévision à l’augmentation des risques de récession aux États-Unis, dans un contexte de guerre commerciale persistante entre Washington et Pékin.

JP Morgan anticipe un cours moyen de 3675 dollars l’once d’ici le quatrième trimestre 2025, avant une progression au-delà des 4000 dollars au second trimestre 2026. La banque avertit toutefois qu’un dépassement plus rapide de ces seuils est possible si la demande dépasse ses attentes.

Cette envolée des prix intervient alors que la production d’or de la République démocratique du Congo (RDC) affiche une tendance inverse. En 2024, la mine industrielle de Kibali, principal site aurifère du pays, a produit 686 000 onces, soit une baisse de 10 % par rapport aux 763 000 onces de 2023. Il s’agit de son plus faible niveau depuis 2019, année où la production avait atteint le pic de 813 000 onces.

Du côté du secteur artisanal, la situation est encore plus préoccupante. Les exportations officielles ont chuté de 66 % en 2024, passant de 5,18 tonnes à seulement 1,75 tonne. Et 2025 a démarré sous de mauvais auspices. La société publique DRC Gold Trading SA peine à assurer ses opérations en raison des tensions sécuritaires persistantes dans l’est du pays, ce qui favorise la contrebande et réduit les flux légaux.

Demande en hausse

Si cette baisse de production se poursuit, la RDC pourrait ne pas tirer pleinement parti de la hausse des prix de l’or. La réduction de l’offre congolaise pourrait par ailleurs contribuer à soutenir la hausse des cours, le pays étant considérée comme un producteur important sur le marché mondial.

JP Morgan souligne que cette flambée est soutenue par une demande accrue des investisseurs et des banques centrales, estimée à 710 tonnes par trimestre en moyenne cette année.

Le 22 avril, le prix de l’or au comptant a franchi pour la première fois le seuil des 3500 dollars l’once, porté par les inquiétudes liées à la guerre commerciale sino-américaine et les tensions entre le président Donald Trump et la Réserve fédérale (FED). La pression exercée par le président américain pour obtenir une baisse des taux d’intérêt alimente la dynamique haussière du métal précieux.

Historiquement, la valeur de l’or évolue inversement aux taux d’intérêt. La baisse de ces derniers réduit l’attractivité des obligations, renforçant le statut de valeur refuge du métal jaune, surtout en période d’instabilité géopolitique.

Par ailleurs, la dépréciation du dollar face à l’euro, atteignant un plus bas de trois ans, accentue l’attrait de l’or comme actif de protection.

Début avril, Goldman Sachs avait déjà revu à la hausse ses prévisions, anticipant un prix de 3700 dollars l’once d’ici fin 2025, contre 3300 auparavant. La banque évoquait même la possibilité de voir l’or grimper jusqu’à 4500 dollars dans des scénarios extrêmes.

Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin

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Posted On vendredi, 25 avril 2025 02:08 Written by

Alphamin Resources vise désormais une production annuelle de 17 500 tonnes d’étain en 2025 sur sa mine de Bisie, en République démocratique du Congo (RDC), contre 20 000 tonnes initialement prévues. Cela représente une réduction de 14,2 %.

Cette révision est attribuée à une « interruption liée à la situation sécuritaire », a indiqué la société, le 17 avril 2025, dans une communication officielle.

Face à la progression du groupe rebelle M23 et de ses alliés rwandais dans la région, l’entreprise a jugé que la sécurité de ses employés et sous-traitants n’était plus assurée. Elle a donc suspendu temporairement ses opérations le 13 mars dernier.

Cette interruption a entraîné une baisse de 18,4 % de la production au premier trimestre 2025, par rapport au dernier trimestre 2024, passant de 5 237 à 4 270 tonnes.

Malgré un rapprochement des rebelles du site minier depuis la suspension de mars, Alphamin a relancé ses activités le 15 avril. L’entreprise a recommencé à traiter le minerai déjà stocké sur place. Les opérations d’extraction devraient reprendre dans le courant du mois, de manière progressive, avec le retour des employés sur le site. Les prestataires logistiques, notamment chargés du transport du matériel et de l’étain produit, ont également été remobilisés.

La réalisation des nouveaux objectifs de production reste toutefois conditionnée à l’évolution de la situation sécuritaire. Le conflit reste ouvert, bien que des pourparlers de paix aient été engagés à Doha, sous l’égide du Qatar, entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. À ce stade, aucune avancée significative n’a été rapportée.

Pierre Mukoko

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Posted On vendredi, 18 avril 2025 14:36 Written by

La société Katamba Mining, filiale du chinois Zijin Mining (70 % des parts), a lancé, le 14 avril 2025, un appel d’offres pour recruter un sous-traitant chargé de la construction et de l’exploitation d’une centrale de concassage. L’objectif est de produire du gravier et du sable nécessaires aux travaux de la centrale hydroélectrique de Mpiana-Mwanga III, située à plus de 90 km au nord-est de Manono, dans la province du Tanganyika.

Les prestations attendues couvrent l’installation d’infrastructures provisoires, la construction d’un système de production, la mobilisation d’équipements et de personnel, la logistique du site, le transport de matériaux, l’évacuation des déchets, la maintenance, ainsi que la production des rapports techniques. Les entreprises intéressées ont jusqu’au 22 avril pour soumettre leurs candidatures.

Ce projet d’extension intervient quelques mois après la réhabilitation des deux premières phases de cette centrale hydroélectrique construite il y a 97 ans, à l’arrêt depuis 1998. Dans un communiqué publié le 15 décembre 2024, Katamba Mining annonçait avoir investi 80 millions de dollars pour restaurer les anciennes installations et porter leur capacité à 40 MW, soit une augmentation de 30 %.

Cependant, lors d’une visite du site en mars 2025, le président du caucus des députés nationaux du Tanganyika, John Banza Lunda, a déclaré à la presse que seul le premier groupe avait été mis en service, avec une production de 4 mégawatts.

Les détails sur le projet Mpiana Mwanga III restent encore limités. Mais le 13 janvier dernier, à l’issue d’un conseil d’administration de la Congolaise d’exploitation minière (Cominière), second actionnaire de Katamba Mining avec 30 % des parts, son directeur général, Célestin Kibeya Kabemba, a estimé que la nouvelle centrale devrait avoir une capacité avoisinant les 150 MW. À terme, l’ensemble du complexe pourrait donc disposer d’une puissance installée proche de 200 MW.

Approvisionnement énergétique de la mine de Manono

On peut aussi affirmer que les travaux devraient durées, au moins, jusqu’au 31 janvier 2027. En effet, les activités liées à la centrale de concassage devraient, selon l’appel d’offres, s’étendre du 1er mai 2025 au 31 janvier 2027.

« La remise en service de la centrale hydroélectrique de Mpiana-Mwanga en tant que source d’énergie renouvelable sur site garantit que la mine de Manono, ses installations de transformation et la communauté locale peuvent à nouveau être un centre d’investissement et de développement économique », déclarait James Wang, vice-président de Zijin Mining, lors de la fin des travaux de réhabilitation.

Ces investissements visent donc clairement à sécuriser l’approvisionnement en électricité du site minier de Manono, considéré comme l’un des plus importants gisements de lithium à haute teneur au monde. Zijin Mining prévoit d’y démarrer la production dès le premier trimestre 2026.

La réhabilitation de la Mpiana-Mwanga figurait aussi dans l’étude de faisabilité d’AVZ Minerals, partenaire jusqu’en 2022 de Cominière pour l’exploitation du gisement de Manono. Cette coentreprise, contrôlée par la compagnie australienne, était proche d’obtenir un permis d’exploitation lorsque des tensions sont survenues entre les deux parties. Écartée du projet, AVZ conteste cette décision devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale.

Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On jeudi, 17 avril 2025 09:15 Written by

Au 16 avril 2025, la Société minière de Bakwanga (MIBA), absent de la liste des producteurs de diamants depuis le deuxième trimestre de 2024, n’a toujours pas repris ses opérations minières, compromettant ainsi les objectifs de production annoncés par son président du conseil d’administration (PCA), Jean-Charles Okoto, en novembre 2024.

« Nous voulons produire un million de carats par mois en 2025 », déclarait-il alors au quotidien belge L’Écho. Ce qui représente un total annuel de 12 millions de carats. Un objectif particulièrement ambitieux, sachant que la production de la République démocratique du Congo (RDC) s’est élevée à 8,34 millions de carats en 2023, contre 10,78 millions en 2022.

Nommé en novembre 2023, Jean-Charles Okoto s’était rendu en Europe, un an plus tard, à la recherche de « nouveaux partenaires » pour relancer cette entreprise minière publique, en difficulté depuis plus de deux décennies. À cette occasion, ASA Resource, qui détient 20 % des parts de la MIBA, s’était engagée à investir 50 millions de dollars dans le processus de relance.

Fin août 2024, la République démocratique du Congo, actionnaire majoritaire avec 80 % du capital, avait pour sa part adopté un plan minimum de relance de 70 millions de dollars, lors d’un Conseil des ministres.

En visite à Mbuji-Mayi à la fin décembre 2024, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait annoncé qu’une enveloppe de 50 millions de dollars serait prochainement affectée à la relance de la MIBA.

Malgré ces engagements, les fonds semblent faire défaut. Selon un compte rendu publié le 8 avril 2025 par les services du gouvernorat du Kasaï Oriental, à l’issue d’une audience entre le directeur général de la MIBA, André Kabanda Kana, et le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo, les 50 millions de dollars promis par le chef de l’État n’avaient toujours pas été débloqués.

On ignore également si ASA Resource a effectivement versé sa contribution. Quant au plan minimum de relance, l’état d’avancement de sa mise en œuvre n’a pas fait l’objet de communication.

Des sociétés se positionnent

Ce plan, moins ambitieux que les annonces du PCA Jean-Charles Okoto, visait une production de près de 2,5 millions de carats en 2026. Il prévoyait des « mesures urgentes » notamment une restructuration de la dette, un allègement significatif du passif de la MIBA, ainsi que la convocation d’une assemblée générale extraordinaire des actionnaires.

Lors de la même audience, le directeur général de la MIBA a présenté quatre compagnies — installées en Afrique du sud — intéressées par une collaboration en vue de la relance. Il s’agit de Bond Equipment, Mining Services, Athur Mining et Consulmet. Après la visite des infrastructures et des sites miniers, ces entreprises sont appelées à soumettre des offres pour la fourniture d’équipements modernes nécessaires à la reprise des activités.

Outre l’équipement, la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Lubilanji est jugée cruciale pour relancer la production. Un an après la signature de son contrat, l’entreprise tchèque Seko a annoncé, le 24 mars dernier, que les travaux débuteront « sous peu ».

A l’observation, le chemin vers une reprise effective reste long, mais les attentes locales sont immenses. Selon les services de communication du gouvernorat du Kasaï Oriental, la relance de la MIBA est « le vœu de plus d’un Kasaïen ». Les autorités estiment que la reprise des activités de l’ancienne numéro un mondiale du diamant pourrait générer jusqu’à 2 500 emplois.

La MIBA prévoit par ailleurs de diversifier ses activités vers d’autres filières minières, notamment l’or, le nickel et le chrome, et d’étendre ses opérations dans d’autres provinces du Grand Kasaï.

Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On mercredi, 16 avril 2025 12:56 Written by

Lors du Conseil des ministres tenu le 11 avril 2025, le gouvernement congolais a adopté un projet de décret portant régime d’attribution des droits pétroliers à la Société nationale des hydrocarbures du Congo (Sonahydroc). Le texte définit les modalités d’attribution directe de ces droits à la société publique, ainsi que le régime juridique et fiscal applicable, dans le respect de la loi du 1er août 2015 régissant le secteur des hydrocarbures.

Ce projet de décret s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de la République démocratique du Congo (RDC) visant à relancer les travaux d’exploration et à dynamiser la production pétrolière. L’objectif affiché est de mieux valoriser le domaine pétrolier national.

Selon le compte rendu du Conseil des ministres, cette stratégie prévoit, « dans l’immédiat », l’attribution à la Sonahydroc des droits pétroliers pour les blocs 1 et 2 du Graben Albertine. Cette attribution se fera sur la base d’un contrat de services.

Le contrat de services est présenté comme plus avantageux qu’un contrat de partage de production. Il offre un régime fiscal plus attrayant et permet d’éviter le versement d’un bonus à la signature.

Par cette démarche, les autorités congolaises espèrent attirer de nouveaux investisseurs étrangers dans le secteur pétrolier. Une fois les droits acquis, la Sonahydroc aura pour mission de valoriser ces blocs, en s’associant à des entreprises locales et internationales.

Depuis juillet 2022, la RDC cherche des partenaires pour exploiter 27 blocs pétroliers. Après un appel d’offres annulé en octobre 2024, le ministre des Hydrocarbures avait annoncé, un mois plus tard, la relance du processus d’attribution des blocs pour le premier trimestre 2025. Aimé Molendo Sakombi précisait cependant que le pays privilégierait désormais les « appels d’offres restreints pour certains blocs stratégiques ».

Mais c’est une tout autre stratégie qui semble mise en œuvre. Selon le compte rendu du Conseil des ministres du 11 avril, cette nouvelle orientation s’inscrit dans le cadre de la lettre de mission de la Première ministre, qui préconise une meilleure organisation de l’attribution des blocs pétroliers et un renforcement du rôle de l’État dans la chaîne de valeur.

Selon la présidence congolaise, les réserves pétrolières réparties sur les 27 blocs explorables du pays seraient estimées à 22 milliards de barils. D’autres sources, plus prudentes, ramènent cette estimation à environ 5 milliards de barils. De son côté, le CIA World Factbook, publication relevant du principal service de renseignement des États-Unis, évalue les réserves prouvées à seulement 180 millions de barils.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On mardi, 15 avril 2025 18:39 Written by

Tenke Fungurume Mining (TFM) et Kisanfu Mining (KFM), les deux filiales en République démocratique du Congo (RDC) du groupe chinois China Molybdenum Corporation Limited (CMOC), ont généré en 2024 un chiffre d’affaires de 50,6 milliards de yuans renminbi, soit environ 7,05 milliards de dollars, sur la base du taux de change moyen de l’année. Cette performance représente une hausse de 80,71 % par rapport à 2023, et équivaut à près de 40 % du budget national de la RDC pour 2024.

Dans le détail, CMOC a vendu 689 521 tonnes de cuivre, générant plus de 41,8 milliards de yuans (soit 5,82 milliards de dollars), et 108 892 tonnes de cobalt, pour plus de 5,7 milliards de yuans (environ 1,22 milliard de dollars).

La RDC représente ainsi 77,5 % des minerais directement exploités et commercialisés par le groupe chinois dans le monde. Même si CMOC, via sa filiale suisse IXM, spécialisée dans le négoce de matières premières, commercialise aussi des ressources achetées auprès d'autres producteurs. Le pays a également généré la plus forte marge brute du groupe (47,1 %), malgré l’augmentation des coûts d’exploitation, notamment miniers.

« Au cours du premier semestre 2024, trois lignes de production du projet de minerai mixte de TFM ont atteint leurs objectifs et normes de production. En conséquence, TFM disposait de cinq lignes de production, avec une capacité annuelle de 450 000 tonnes de cuivre. Combinée à la capacité de KFM, estimée à 150 000 tonnes, l’entreprise exploitait six lignes de production en RDC, pour une capacité totale dépassant les 600 000 tonnes par an », expliquent les responsables du groupe.

Cette croissance des performances de la RDC dans les opérations de CMOC intervient dans un contexte de marché contrasté. Si les prix du cuivre sont restés relativement stables en 2024, ceux du cobalt ont enregistré un repli, passant de plus de 28 000 dollars la tonne en janvier 2024 à environ 24 000 dollars en fin d’année, soit une baisse de 26,57 %.

Dans ce contexte, les autorités congolaises ont suspendu temporairement les exportations de cobalt fin février 2025, pour une durée initiale de quatre mois, dans l’objectif de stabiliser les prix sur un marché en situation de surproduction.

Défis réglementaires

Malgré cette suspension, CMOC continue sa production à un rythme soutenu. Au premier trimestre 2025, le groupe a produit 30 414 tonnes de cobalt, soit une hausse de 20,7 % par rapport à la même période en 2024. Il maintient par ailleurs ses prévisions annuelles entre 100 000 et 120 000 tonnes.

Cette stratégie d’accumulation de stocks traduit la confiance du groupe dans une reprise prochaine des exportations et une potentielle remontée des prix. Depuis l’annonce de la suspension, le prix du cobalt a d’ailleurs augmenté de 57 %, selon les données disponibles sur les marchés.

Les filiales congolaises de CMOC représentent désormais plus de 70 % de la production mondiale de cobalt, confirmant le rôle stratégique de la RDC comme acteur clé de la chaîne d’approvisionnement mondiale en métaux critiques pour la transition énergétique. Selon les statistiques nationales, les exportations de TFM et KFM ont représenté environ 60 % des volumes totaux de cobalt exportés par la RDC en 2024, et près de 45 % des exportations de cuivre, générant d’importants revenus pour l’État congolais sous forme de redevances minières et de taxes diverses.

Les perspectives de CMOC en RDC restent favorables, malgré certains défis réglementaires. Le groupe devra toutefois évoluer dans un environnement complexe, marqué par les tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, l’évolution de la demande mondiale de métaux pour batteries, et les exigences croissantes en matière de traçabilité des chaînes d’approvisionnement.

Sa stratégie de diversification et d’intégration verticale, combinée à des investissements dans des infrastructures durables, pourrait lui permettre de maintenir sa trajectoire de croissance, tout en répondant aux enjeux environnementaux et sociaux liés à l’exploitation minière en Afrique centrale.

Georges Auréole Bamba

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Posted On vendredi, 11 avril 2025 09:53 Written by

Alphamin Resources a annoncé, le 9 avril 2025, la reprise progressive de ses activités de production sur la mine d’étain de Bisie, située dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué, l’entreprise indique que cette décision fait suite au retrait des « groupes armés » dans la zone.

Il y a quelques jours, les rebelles du M23 et leurs soutiens rwandais se sont déplacés de la cité de Walikale, située à 48 kilomètres de la mine, vers Nyabiondo et Masisi, soit à plus de 130 kilomètres à l’est du site minier.

Estimant que la sécurité de ses employés et sous-traitants n’était plus garantie, Alphamin avait décidé, un mois plus tôt, de suspendre temporairement ses opérations à Bisie. À l’époque, les rebelles se trouvaient à Kashebere, à 172 kilomètres du site.

La reprise des opérations intervient donc alors que les groupes armés sont plus proches de la mine, ce qui suggère que d’autres facteurs ont pu influencer la décision de l’entreprise.

Intérêts américains

On peut désormais affirmer que la relance des activités d’Alphamin à Bisie a été encouragée par le gouvernement américain. « C’était très triste de les voir suspendre leurs opérations… Nous les encourageons définitivement à reprendre leurs opérations », a déclaré Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique du président Donald Trump, lors d’une conférence de presse tenue le 9 avril à Kigali, au Rwanda.

Massad Boulos achevait alors une visite de plusieurs jours dans la région des Grands Lacs. Selon le département d’État américain, cette mission visait à « favoriser les efforts en vue d’une paix durable dans l’est de la RDC » et à « promouvoir les investissements du secteur privé américain dans la région ».

Dans le contexte mondial de compétition pour l’accès aux métaux critiques, la mine d’étain de Bisie, qui a fourni plus de 6 % de l’offre mondiale en 2024, représente un enjeu stratégique pour les intérêts américains. Alphamin Resources, qui exploite ce site, est détenue à 57 % par Denham Capital, un fonds d’investissement fondé en 2004 et basé dans le Massachusetts, aux États-Unis.

Par ailleurs, Gerald Metals, négociant de métaux et matières premières associé, reste jusqu’en 2028 l’acheteur exclusif de la production d’étain de Bisie, conformément à un accord initialement conclu en 2018 et renouvelé en janvier 2024. Fondée en 1962 aux États-Unis, cette entreprise commercialise l’intégralité de la production de Bisie, principalement destinée aux industries de haute technologie.

Marché sous tension

Durant la suspension temporaire de ses opérations en RDC, Alphamin Resources a continué d’alimenter le marché, grâce à une production de 4 270 tonnes enregistrée au premier trimestre 2025. Mais une interruption prolongée aurait risqué de réduire l’offre mondiale d’étain, surtout que les récents tremblements de terre au Myanmar — pays qui fournit environ 10 % de l’offre mondiale d’étain — ont également perturbé la production.

C’est pourquoi la reprise des activités a été saluée par l’Association internationale de l’étain (ITA), qui estime qu’elle devrait permettre d’éviter la forte tension redoutée au deuxième trimestre sur ce marché.

Avec l’annonce de la reprise des activités d’Alphamin Resources en RDC, le cours de la matière première a d’ailleurs reculé : la tonne d’étain s’échangeait à 33 650 dollars à la Bourse de Londres, contre 34 930 dollars lors de l’annonce de la fermeture de la mine de Bisie. La tonne est projetée à 29 550 dollars dans trois mois.

Malgré la suspension de ses activités en mars, l’action d’Alphamin a enregistré une hausse de plus de 27 % depuis le 13 mars, pour clôturer à 0,77 dollar canadien le 9 avril 2025 à la Bourse de Toronto.

Pierre Mukoko et Timothée Manoke, stagiaire

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Posted On jeudi, 10 avril 2025 16:10 Written by

Après une hausse de 3,6 % le 9 avril 2025, les contrats à terme sur le cuivre ont reculé de 1,4 % à l’ouverture du marché financier de Shanghai ce 10 avril. Les prix restent toutefois proches des 9 800 dollars la tonne, soutenus par la décision de l’administration américaine de prolonger de 90 jours la pause sur certains tarifs douaniers, à l’exception notable de la Chine, jugée « récalcitrante ».

Comparé au pic atteint en mars 2025, le prix du cuivre affiche une baisse de 20 %. Dans un premier temps, l’annonce de nouvelles taxes par le président Donald Trump a entraîné une hausse temporaire de la demande américaine, liée à des achats de précaution pour constituer des stocks. Mais une fois précisé que plusieurs produits, dont le cuivre, seraient exemptés, les marchés ont amorcé un ajustement à la baisse.

La situation en Chine, principal consommateur mondial de cuivre avec 36,9 milliards de dollars d’importations en 2024 (soit 42 % de la demande globale), accentue l’incertitude. Pékin reste la cible principale des tarifs douaniers américains, désormais portés à 104 %, et subit également des restrictions sur le marché européen. Or, les autres marchés n’absorbent pas ses exportations avec la même valeur ajoutée. Des signes de ralentissement économique sont en outre observés sur le plan interne.

Cette conjoncture se reflète aussi dans la forte hausse des stocks de cuivre à Shanghai, passés de 70 000 tonnes en janvier 2025 à 268 600 tonnes à la mi-mars, un niveau record depuis quatre ans.

En République Démocratique du Congo, deuxième producteur mondiale de cuivre, cette dynamique mérite une attention particulière. Le cuivre, exploité notamment par des groupes chinois tels que CMOC, CATL ou Zijin Mining, reste la première source de devises du pays. En 2024, le secteur minier a dominé la sous-traitance, avec près de 2 milliards de dollars de contrats attribués à des entreprises congolaises, dont plus de la moitié proviennent d’acteurs à capitaux chinois.

Face à l’incertitude croissante, BNP Paribas prévoit un repli des prix autour de 8 500 dollars la tonne. Cette tendance baissière est partagée par d'autres analystes, alors que la valeur boursière des entreprises spécialisées dans le cuivre – de Hong Kong à Toronto, en passant par Londres et New York – a reculé ces trois derniers mois. Des sociétés comme Ivanhoe Mines (active en RDC) ou Freeport McMoRan n’échappent pas à la pression.

Cependant, les recettes minières de la RDC ne devraient pas être affectées négativement à court terme. Dans sa loi de finances 2025, le gouvernement a en effet retenu une hypothèse de prix du cuivre fixée à 7 909,57 dollars la tonne, en deçà des niveaux actuels.

Georges Auréole Bamba

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Posted On jeudi, 10 avril 2025 13:23 Written by

Au moins 1 600 entreprises exploiteraient illégalement les ressources minières dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), a révélé le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Cette audition, tenue le 2 avril 2025, portait sur la situation sécuritaire et économique dans l’est du pays.

À son arrivée à la tête de la province, le 24 juin 2024, le gouverneur a lancé une restructuration du secteur minier. Un mois plus tard, le 18 juillet, il a pris un arrêté suspendant les activités minières, dans le but de recenser les sociétés opérant dans l’illégalité et de les engager dans un processus de régularisation. « Nous attendions 400 entreprises, mais 1 600 se sont présentées, dont certaines opèrent depuis 8 à 10 ans sans permis d’exploration ni d’exploitation, sans payer de taxes ni être enregistrées », a-t-il déclaré.

Selon l’autorité provinciale, ces sociétés — majoritairement à capitaux chinois — ne représentent que la partie visible d’un vaste réseau d’exploitation illégale portant sur des ressources comme l’or, le coltan, la cassitérite, le cuivre ou encore les diamants.

À l’instar de plusieurs experts de l’ONU, Jean-Jacques Purusi Sadiki estime que ce réseau profite au Rwanda, qui, grâce à ses infrastructures et à une chaîne logistique plus structurée, s’impose comme une porte d’entrée pour les multinationales. Ces dernières, selon lui, contournent la RDC — perçue comme peu organisée — pour accéder à ses minerais à travers le pays voisin.

Guerre économique

À titre d’illustration, Jean-Jacques Purusi Sadiki affirme que près de 750 000 kg d’or sortiraient illégalement tous les six mois du Sud-Kivu pour être raffinés au Rwanda, « qui a compris le système et a installé ses usines de raffinage tout au bord de la frontière ». Le 17 mars 2025, l’Union européenne a d’ailleurs sanctionné la raffinerie rwandaise Gasabo Gold Refinery, accusée de traiter de l’or extrait illégalement en RDC. Kigali dément toute implication, mais ne fournit pas de preuves sur l’origine des minerais raffinés sur son territoire.

Toujours selon l’autorité provinciale une part importante de cette production illégale est ensuite exportée vers des pays du Moyen-Orient, notamment Dubaï, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, qui en capteraient 67 %. L’Europe, de son côté, en recevrait moins de 2 %, tandis que le reste irait en Chine, précise-t-il.

Pour Jean-Jacques Purusi Sadiki, cette situation montre que la guerre à l’est est avant tout économique. Selon lui, le Rwanda poursuit trois objectifs : le contrôle des terres (« guerre de peuplement »), la domination commerciale (« 70 % du commerce rwandais se fait avec le Grand Kivu, et 60 % du commerce du Grand Kivu passe par le Rwanda »), et l’accaparement des ressources minières. Pour preuve, soutient-il, « la progression des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, suit le positionnement des sites miniers ».

De son côté, le Rwanda affirme avoir seulement pris « des mesures de défense pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale », face aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Réfugiées à l’est de la RDC depuis le génocide rwandais de 1994, les FDLR sont considérées par Kigali comme une « menace existentielle ».

Défis internes 

Face à ce climat de tensions, le gouverneur soutient l’option d’un accord « minerais pour la paix, la sécurité et le développement ». Il s’agirait d’intégrer davantage les entreprises européennes et américaines dans l’exploitation des vastes ressources minières du pays.

À l’instar du président Félix-Antoine Tshisekedi, Jean-Jacques Purusi Sadiki mise sur le fait que la présence d’intérêts occidentaux dans la région pourrait dissuader les groupes armés et favoriser un retour à la stabilité. Sur cette base, Kinshasa discute en ce moment avec Washington d’un accord sur les minerais.

Mais l’expérience des premiers mois du gouverneur à la tête du Sud-Kivu montre aussi que la RDC devra s’attaquer à ses propres défis internes. Jean-Jacques Purusi Sadiki cite notamment la corruption, une fiscalité jugée confiscatoire, avec plus de 1 400 taxes, dont 147 qualifiées d’inutiles. Après un mois de réformes, il affirme avoir porté les recettes minières de la province de 500 000 à 1,75 million de dollars.

Goerges Auréole Bamba

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Posted On jeudi, 10 avril 2025 03:03 Written by
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