La mine de zinc de Kipushi, en République démocratique du Congo, codétenue par Ivanhoe Mines (62 %) et la Gécamines (38 %), a enregistré une progression notable après l’achèvement des travaux de désengorgement du concentrateur et du séparateur par densité (DMS). Ces interventions, menées pour lever les obstacles opérationnels rencontrés depuis 2024, ont permis d’augmenter de 20 % la capacité du concentrateur, selon une communication de l’entreprise du 27 août 2025.
Dans les sept jours suivant la mise en service, la mine a produit 5 545 tonnes de zinc en concentré, un niveau qualifié de record par l’entreprise. Cela correspond à une production annualisée de 290 000 tonnes, ce qui pourrait propulser Kipushi au quatrième rang mondial des mines de zinc, d’après le classement GlobalData publié par Mining Technology en juin 2024.
Malgré ces résultats, Ivanhoe Mines reste prudente et maintient sa prévision de production 2025 entre 180 000 et 240 000 tonnes.
Les travaux de 2024 avaient été motivés par des difficultés techniques : le minerai extrait du sommet du gisement présentait une teneur élevée en fer, ce qui affectait les taux de récupération du concentrateur. Ces contraintes avaient contraint l’entreprise à réduire de moitié ses prévisions 2024, passant de 100 000–140 000 tonnes à 50 000–70 000 tonnes. La production effective s’était finalement limitée à 50 307 tonnes.
Pour résoudre ces problèmes, Ivanhoe avait lancé en septembre 2024 un programme visant l’amélioration du concentrateur et du DMS. Ces mesures ont commencé à porter leurs fruits dès le premier trimestre 2025, avec une production de 42 736 tonnes de concentré.
L’entreprise affirme que les travaux sont désormais achevés, les contraintes levées, et qu’ils ont été menés en avance sur le calendrier et à un coût inférieur aux prévisions, sans préciser davantage. Ivanhoe avait toutefois informé ses investisseurs qu’en 2025, 25 millions $ seraient consacrés à Kipushi.
Sur le plan commercial, Ivanhoe a conclu en juillet 2025 un accord avec le négociant suisse Mercuria, qui achètera un tiers de la production restante de Kipushi. Les deux premiers tiers sont déjà destinés à CITIC Metal (HK) Limited et Trafigura Asia Trading. Mercuria fournira également à Ivanhoe un prêt de 20 millions de dollars, avec un taux d’intérêt de 6 %.
Timothée Manoke, stagiaire
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La Securing America’s Future Energy (SAFE), une organisation américaine spécialisée dans l’énergie et les minerais critiques, qui réunit au sein de ses instances des PDG de grandes entreprises du Fortune 500, a organisé le 28 août 2025 à Washington une table ronde entre des délégations de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Selon SAFE, les échanges ont porté sur la collaboration en matière d’investissements dans les minerais critiques et sur la sécurité.
« Cet événement met l’accent sur les investissements du secteur privé américain afin que les ressources minérales du Rwanda et de la RDC deviennent un moteur de croissance économique pour la région, plutôt qu’un facteur de perpétuation des conflits », indique l’organisation, qui collabore avec le Département d’État américain pour promouvoir l’engagement du secteur privé dans la sécurisation des minerais critiques.
Pour l’heure, les conclusions de la rencontre n’ont pas été précisées. Il est toutefois établi que cette table ronde s’inscrit dans le Cadre d’intégration économique régionale, prévu par l’accord de paix signé en juin dernier entre la RDC et le Rwanda. Cet accord distinct, attendue avant le 27 septembre prochain, doit permettre de « développer le commerce extérieur et les investissements liés aux chaînes d’approvisionnement régionales en minerais critiques ». Dans cette perspective, un pré-accord a été paraphé le 1er août dernier par les deux parties.
« Reposant sur une base de paix, le Cadre d’intégration économique régionale ouvre la voie à une augmentation des investissements américains tout en consolidant la stabilité dans une région longtemps exploitée par des entreprises chinoises, tirant profit de l’instabilité et des minerais de conflit », souligne SAFE.
En parallèle, Kinshasa et Washington discutent d’un accord bilatéral spécifique sur les minerais stratégiques, destiné à contrer l’influence chinoise. Déjà, plusieurs entreprises américaines sont actives en RDC, à l’image de KoBold Metals (exploration minière) et Starlink (Internet par satellite). D’autres membres du Fortune 500 manifesteraient également leur intérêt pour les minerais congolais.
Boaz Kabeya
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Dans un rapport publié le 28 août 2025, le Forum économique mondial (WEF) cite un financement structuré par Rawbank en République démocratique du Congo (RDC) comme un exemple de solution permettant de développer l’exploitation des minerais critiques pour la transition énergétique, tout en respectant les standards mondiaux de gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
« Rawbank a joué un rôle de premier plan dans le financement du projet cuprifère Kamoa-Kakula en RDC, en contribuant à organiser un prêt syndiqué de 400 millions de dollars avec ses partenaires ABSA, Africa Finance Corporation (AFC) et First Bank DRC. L’accord respectait les normes internationales tout en intégrant des exigences ESG et de contenu local, y compris le rapatriement de 60 % des revenus en RDC », souligne le document élaboré avec la participation de la Banque de développement d’Afrique australe et de McKinsey & Company.
Par cette opération, Rawbank a confirmé son statut de leader bancaire en RDC en s’aventurant pour la première fois sur ce type de structuration. « Cet accord établit un précédent pour d’autres institutions financières africaines, qui pourront, à l’avenir, mettre en place des prêts syndiqués complexes de ce genre, augmentant ainsi la disponibilité de financements pour le secteur minier », note le rapport.
Concrètement, la banque a veillé à ce que le financement respecte les normes ESG de la Société financière internationale (IFC) et du Conseil international des mines et métaux (ICMM), la norme mondiale de gestion des résidus miniers (GISTM), ainsi que les pratiques d’exploitation minière durable et la législation congolaise.
En matière de contenu local, le rapport du WEF souligne également que Rawbank a pris l’initiative d’intégrer des fournisseurs congolais, tels que Pacific Logistics, au projet. Cette approche a permis de garantir le respect de l’article 108 du Code minier de la RDC, qui impose le traitement des minerais sur le territoire national, une participation congolaise au capital des entreprises de transformation et la limitation de la sous-traitance aux sociétés locales.
Au final, ce financement a contribué à l’atteinte de l’objectif fixé par Kamoa Copper, filiale locale de la holding majoritairement détenue par le canadien Ivanhoé Mines et le chinois Zijin Mining, d’atteindre une capacité de production de 600 000 tonnes de cuivre par an.
Le WEF rappelle toutefois que le financement d’une exploitation durable des minerais critiques en Afrique australe se heurte encore à de nombreux défis : coûts élevés, risques géopolitiques, exigences réglementaires strictes et nécessité d’intégrer pleinement les pratiques ESG. L’institution plaide ainsi pour une stratégie cohérente, visant à harmoniser les réglementations, renforcer la confiance des investisseurs et accélérer la création de chaînes de valeur locales dans l’exploitation des minerais de transition.
Georges Auréole Bamba
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La société américaine KoBold Metals a annoncé, le 27 août 2025, avoir obtenu sept permis de recherche minière en République démocratique du Congo (RDC), rapportent plusieurs agences de presse internationales. Selon les données publiées sur le site du Cadastre minier (CAMI), quatre permis sont situés dans le territoire de Manono, dans la province du Tanganyika, et trois autres à Malemba Nkulu, dans la province du Haut-Lomami.
L’accord de principe signé en juillet dernier entre la RDC et l’entreprise, soutenue par Bill Gates et Jeff Bezos, l’autorise à lancer un programme d’exploration à grande échelle. À la suite de cet accord, KoBold avait déposé une demande de permis de recherche couvrant une superficie de 1 600 km².
Conformément aux articles 50 et 52 du Code minier congolais, le permis de recherche est valable cinq ans et confère à son titulaire un droit exclusif d’effectuer, dans le périmètre défini, des travaux sur les substances minérales concernées. Le règlement impose en outre que les travaux commencent dans un délai d’un an à compter de la délivrance du certificat de recherches.
Les permis accordés à KoBold couvrent une douzaine de minerais, dont le lithium, le coltan et les terres rares. Toutefois, un responsable de l’entreprise américaine cité par Reuters précise que les efforts d’exploration seront concentrés sur le lithium. Le site de Manono abrite en effet un gisement considéré comme l’un des plus importants au monde. Une partie du site reste cependant au cœur d’un litige.
Contrer l’influence chinoise
La compagnie australienne AVZ Minerals affirme que l’État congolais a illégalement mis fin à ses droits sur un permis couvrant une section du site, détenus initialement en partenariat avec la société publique Cominière. AVZ a engagé une procédure d’arbitrage international devant le CIRDI, gelée un temps en vue d’un règlement amiable, mais reprise en juin dernier.
Selon l’accord de principe conclu en juillet, il revient à KoBold de trouver une issue à ce différend. Dans cette perspective, KoBold et AVZ ont annoncé, le 6 mai, un accord-cadre prévoyant la cession par AVZ de ses intérêts commerciaux dans le gisement de Manono à une « juste valeur ». Le 21 juillet, réagissant à l’accord de principe entre la RDC et Kobold, AVZ a confirmé que les discussions restaient en cours.
Une autre partie du gisement est déjà sous le contrôle du groupe chinois Zijin Mining, détenteur d’un permis d’exploitation sur la zone nord-est. Selon son rapport annuel 2024, les recherches préliminaires y ont identifié 2,62 millions de tonnes d’oxyde de lithium à une teneur moyenne de 1,5 %, soit environ 6,47 millions de tonnes d’équivalent carbonate de lithium. Zijin prévoit de démarrer la production au premier trimestre 2026.
L’octroi de permis à KoBold intervient dans un contexte de rapprochement stratégique entre Kinshasa et Washington. Les gouvernements congolais et américains ont engagé des discussions visant à associer concessions minières et soutien sécuritaire, alors que Washington cherche à réduire la dépendance de ses industries face à la domination chinoise sur les chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques. Le lithium, essentiel à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, se trouve au cœur de ces enjeux.
Timothée Manoke, stagiaire
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Dans un communiqué daté du 20 août 2025 et signé par son directeur général, Popol Mabolia Yenga, le Cadastre minier (CAMI), organe chargé de la gestion du domaine minier en République démocratique du Congo (RDC), a rappelé aux titulaires de droits miniers leurs obligations réglementaires liées au démarrage des travaux.
Le document est accompagné d’une liste de 93 titres menacés d’annulation pour non-respect de ces dispositions légales. Sur ce total, 55 concernent des permis de recherche et 33 des autorisations d’exploitation. La liste inclut des acteurs de premier plan. Parmi eux, Tenke Fungurume Mining, avec deux titres couvrant six carrés miniers dans la province du Lualaba (territoire de Lubudi), et la Cimenterie de Lukala (Cilu), citée pour un titre portant sur cinq carrés miniers situés dans le territoire de Songolo, dans le Kongo Central.
Le CAMI s’appuie sur les articles 387 et 391 du Règlement minier, qui imposent aux titulaires de droits miniers et de carrières de fournir la preuve du commencement des travaux dans les délais prescrits : un an pour les permis de recherche, à compter de la délivrance du certificat, et de un à trois ans pour les autorisations d’exploitation, selon le cas, à partir de la délivrance du titre.
Tout manquement expose les opérateurs à la déchéance de leurs droits, suivie d’une annulation définitive après constat et instruction. Le Code minier prévoit par ailleurs que tout titulaire déchu est interdit d’obtenir de nouveaux droits miniers ou de carrières pendant une période de cinq ans.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de fermeté accrue dans la gestion du domaine minier congolais. Le 4 août 2025, le CAMI avait déjà présenté au ministre des Mines son rapport d’assainissement du fichier cadastral, faisant état de la libération de 594 titres miniers et de carrières représentant 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² remis à disposition pour de nouveaux investisseurs. Le rapport signalait également la régularisation de 210 droits jusque-là en situation de force majeure, reclassés comme actifs et de nouveau soumis à leurs obligations fiscales, sociales et techniques.
En 2024 déjà, le processus d’assainissement avait conduit à l’annulation de plus de 1 000 titres non conformes, permettant au CAMI de réaliser 185,05 % de ses prévisions budgétaires au premier trimestre de cette année-là.
Timothée Manoke, stagiaire
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La société japonaise Solafune est désormais liée au Service géologique national du Congo (SGNC) par un accord définitif. Le document a été signé, en présence du ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, en marge de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), ont annoncé le 23 août 2025 les services de communication du ministère des Mines.
Cet accord, qui fait suite au protocole d’entente conclu en juillet dernier, n’a pas été rendu public. Mais selon le ministère des Mines, la première phase du partenariat, « qui démarre immédiatement », introduit en RDC une plateforme intégrant la technologie de télédétection satellitaire et géospatiale, couplée à l’intelligence artificielle. Objectif : doter les géologues congolais d’outils modernes pour améliorer la connaissance du sous-sol national, dont près de 90 % reste encore inexploré.
Pour le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, l’introduction de cette innovation marque « une étape décisive dans le transfert de technologie » au profit des services techniques nationaux. Il a exhorté le SGNC à exploiter pleinement ces outils afin d’élargir la cartographie et de faciliter la découverte de nouveaux gisements à travers le pays.
Solafune s’implante dans un contexte où l’exploration minière en RDC s’oriente de plus en plus vers l’utilisation de technologies de pointe. La société américaine KoBold Metals s’apprête déjà à exploiter les données satellitaires et l’intelligence artificielle pour explorer le sous-sol congolais. Soutenue par Jeff Bezos et Bill Gates, elle a déposé auprès du Cadastre minier congolais (CAMI) une demande de permis de recherche couvrant une superficie de 1 600 km². KoBold a également conclu un accord avec le CAMI pour numériser les archives géologiques conservées au Musée royal d’Afrique centrale.
Ronsard Luabeya
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La société Kipushi Corporation (KICO), détenue à 62 % par Ivanhoe Mines et à 38 % par la Gécamines, a attribué des contrats de sous-traitance à 19 entreprises congolaises, lors d’une cérémonie supervisée, le 11 août 2025, par Miguel Kashal Katemb, directeur général de l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP).
Ces entreprises interviennent dans des secteurs tels que la sécurité et le gardiennage, la restauration, le financement et la fourniture pour le secteur minier, l’assainissement et le développement communautaire, ainsi que dans des activités diverses comprenant l’intérim, l’ingénierie industrielle, la distribution de carburants et le commerce de biens variés.
Selon l’ARSP, deux nouvelles entreprises locales devraient prochainement rejoindre la chaîne de sous-traitance : une société de production d’eau minérale et une minoterie, toutes deux dirigées par des ressortissants de Kipushi. Elles signeront leurs contrats dans les prochains jours.
En 2024, le secteur privé congolais avait obtenu près de 2,044 milliards dollars de contrats de sous-traitance, selon un rapport partiel publié en mars 2025. Ce rapport recensait 1 282 contrats conclus avec 797 sous-traitants. KICO y figurait parmi les acteurs majeurs, avec 478 contrats signés avec 132 sous-traitants, pour une valeur estimée à 279 millions de dollars.
Relancée en 2024 après 33 ans d’arrêt, KICO exploite une mine de zinc à très haute teneur dans la cité de Kipushi, province du Haut-Katanga, dans le cadre d’un partenariat entre Ivanhoe Mines et la Gécamines. Au premier trimestre 2025, l’entreprise a exporté 86 362 tonnes de zinc pour une valeur d’environ 57 millions dollars. Sa capacité de production mensuelle est de 45 000 tonnes, soit un potentiel annuel de 540 000 tonnes.
Ronsard Luabeya
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La Coopérative des artisanaux miniers du Congo (CDMC) réfute « catégoriquement » tout lien avec les activités d’un groupe armé ou la contrebande de minerais, a-t-elle déclaré dans un communiqué cité par l’agence de presse américaine Bloomberg. Dans ce document, signé par son président-fondateur Serge Mulumba Kalambay (photo), la société minière congolaise estime que les sanctions américaines prises contre elle relèvent d’un complot visant à la dépouiller de ses actifs miniers.
Le 12 août 2025, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a annoncé, dans un communiqué, des sanctions contre quatre entités « liées à la violence et à l'exploitation minière illégale » à Rubaya, vaste zone riche en minéraux essentiels utilisés dans l'électronique moderne, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Sont visés : le groupe armé Coalition des patriotes résistants congolais – Force de frappe (PARECO-FF), la CDMC et les entreprises chinoises East Rise Corporation et Star Dragon Corporation.
Selon l’OFAC, le PARECO-FF, qui a contrôlé des sites miniers à Rubaya entre 2022 et mars 2024, a généré des revenus en supervisant les opérations minières, en collectant des taxes et impôts illégaux auprès des mineurs et en se livrant à la contrebande de minerais, tout en imposant le travail forcé et en exécutant des civils. La CDMC est accusée d’avoir acheté des minerais issus des zones sous contrôle de ce groupe armé, puis de les avoir revendus à East Rise et Star Dragon, toutes deux enregistrées à la même adresse dans le district central de Hong Kong.
La CDMC affirme être le « détenteur légal et enregistré » de la concession incluant Rubaya, mais soutient avoir suspendu tous ses achats en 2023 en raison de l’insécurité. « Nous ne sommes pas les auteurs, mais les principales victimes », a déclaré l’entreprise. Elle accuse par ailleurs certains responsables congolais, « soutenus par des canaux diplomatiques et financiers opaques », de mener « un effort coordonné pour saper » la propriété de son permis minier à Rubaya.
Menaces américaines
« Le commerce des minerais de conflit fait des ravages parmi les civils congolais, alimente la corruption et empêche les entreprises respectueuses de la loi d'investir en RDC », a déclaré John K. Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier. « Le département du Trésor n'hésitera pas à prendre des mesures contre les groupes qui empêchent les États-Unis et leurs alliés d'accéder aux minerais essentiels à notre défense nationale », a-t-il ajouté.
Les États-Unis ne cachent pas leur intérêt pour les minerais congolais. Washington et Kinshasa discutent actuellement d’un accord spécifique sur les minerais stratégiques. L’administration Trump s’emploie également à trouver une solution au conflit dans l’est de la RDC. Après avoir facilité l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, signé le 27 juin 2025, elle œuvre à la conclusion d’un accord de coopération entre les deux pays, destiné notamment à formaliser les chaînes d’approvisionnement en minerais.
Ces sanctions entraînent le gel de tous les avoirs détenus aux États-Unis par les entités visées. Les personnes et entreprises américaines se voient également interdire toute transaction avec elles. East Rise, qui commerce encore des produits miniers de RDC, et Star Dragon s’exposent ainsi à la saisie de toute cargaison leur étant liée dès lors qu’elle transiterait par un port utilisant le dollar, y compris en RDC.
L’OFAC précise que ces mesures peuvent aussi concerner des entités détenues à plus de 50 % par des personnes sanctionnées. Détenue à 70 % par la CDMC, la société Congo Fair Mining (CFM) est ainsi dans le viseur. Créée en 2020 en partenariat avec l’entreprise publique Sakima (30 % du capital), CFM a pour objectif de transformer localement les minerais de 3T (tantale, étain et tungstène).
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya
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La mine de Kibali, située dans la province du Haut-Uélé en République démocratique du Congo (RDC), a produit 306 666,6 onces (soit 8 693,8 kg) d’or au premier semestre 2025, selon les données publiées le 11 août 2025 par Barrick Mining, opérateur du site. Cette production est inférieure aux objectifs fixés pour l’année.
Pour l’ensemble de 2025, Barrick table sur une production comprise entre 688 000 et 755 000 onces, soit une moyenne semestrielle attendue de 344 000 à 377 500 onces. Avec 306 666,6 onces à fin juin, Kibali est en dessous de la borne basse de cette fourchette.
La production recule également d’environ 13 % par rapport à la même période en 2024, où elle avait atteint 351 111 onces. AngloGold Ashanti, qui détient 45 % de la mine, tout comme Barrick Mining, explique cette baisse principalement par des teneurs plus faibles : « Les difficultés opérationnelles ont réduit la quantité de minerai souterrain disponible pour traitement, augmentant le recours au minerai de fosse à ciel ouvert, de qualité inférieure », précise l’entreprise dans son communiqué du 1ᵉʳ août.
Pourtant, lors de la publication des résultats du premier trimestre, Barrick Mining prévoyait « des teneurs plus élevées pour plus tard dans l’année, principalement grâce à l’exploitation souterraine ». Ce scénario ne s’est pas encore matérialisé.
En 2024, la production de Kibali avait déjà reculé de 10 % en raison de la baisse des teneurs, pour atteindre 688 000 onces. Malgré ce repli, la mine avait généré un chiffre d’affaires estimé à 702,2 millions de dollars, augmentant de 30 % sa contribution aux revenus de Barrick Mining.
Cette progression s’expliquait par l’envolée des cours de l’or, une tendance qui se poursuit. Barrick affiche un prix moyen de vente de 3 099 dollars l’once au premier semestre 2025, contre 2 213 dollars un an plus tôt. Le métal jaune, porté par les tensions géopolitiques et la forte demande pour les valeurs refuges, a franchi à nouveau le seuil des 3 500 dollars l’once début août. Des analystes de la firme canadienne Fidelity anticipent même un prix de 4 000 dollars l’once d’ici la fin de l’année.
Pierre Mukoko
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Dans un communiqué publié le 4 août 2025, le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales (CEEC) a annoncé la signature, le 30 juillet, d’un accord avec BGN INT US LLC, filiale américaine de BGN INT DMCC, pour la création de la société HOLDCO IMCC.
Basée au Texas, aux États-Unis, avec une filiale en République démocratique du Congo (RDC), cette entité « aura pour mission de structurer un canal de vente directe des produits miniers marchands vers les marchés internationaux, en conformité avec les normes de traçabilité, d’échange et de durabilité », indique le communiqué.
Selon le CEEC, cette plateforme de commercialisation directe sera dédiée en priorité aux produits miniers issus des entreprises du portefeuille de l’État, telles que Gécamines, Sodimico ou Cominière. Ces dernières pourront vendre leurs minerais via une interface sécurisée, sans passer par des intermédiaires qui captent aujourd’hui une part importante de la valeur.
Le CEEC espère que cette initiative permettra de maximiser les recettes publiques, à travers les dividendes et redevances ; d’accroître la valeur ajoutée locale, en renforçant le contrôle national sur la chaîne de commercialisation, notamment pour les minerais stratégiques comme ceux du secteur cupro-cobaltifère ; d’améliorer les prix de vente, en facilitant un accès direct au marché américain ; de renforcer la traçabilité, y compris pour l’exploitation artisanale, en l’intégrant dans un cadre formel, équitable et bénéfique aux communautés locales.
Pour concrétiser cette ambition, le CEEC s’est associé à BGN INT DMCC, société émiratie fondée en 2017, spécialisée dans le commerce de pétrole, gaz, minerais, fertilisants et crédits carbone. HOLDCO IMCC devrait ainsi combiner expertise technique et ancrage international, tout en répondant aux exigences de gouvernance minière en RDC.
Ce projet intervient dans un contexte de renforcement du rôle du CEEC, qui a récemment mis en service un laboratoire d’analyse dédié aux métaux précieux et rares, consolidant sa place dans l’architecture de régulation du secteur minier congolais.
Ronsard Luabeya
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Le Cadastre minier (CAMI), organe chargé de la gestion du domaine minier, a présenté le 4 août 2025 son rapport d’assainissement du fichier cadastral au ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Au total, 594 titres miniers et de carrières ont été annulés ou retirés, représentant 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² de surface libérée.
Cette initiative ouvre ainsi de nouveaux espaces pour les investisseurs. Le ministre Kizito Pakabomba y voit « un véritable levier dans les négociations internationales en cours ». Un accord sur les minerais stratégiques est d’ailleurs actuellement en discussion entre la RDC et les États-Unis.
Le rapport signale également la régularisation de 210 droits miniers jusque-là en situation prolongée de force majeure, couvrant 18 709 carrés miniers. Ces titres ont été reclassés comme actifs, ce qui rétablit les obligations fiscales, sociales et techniques des entreprises concernées.
En 2024 déjà, les efforts d’assainissement du fichier cadastral avaient permis au CAMI de réaliser 185,05 % de ses prévisions budgétaires au premier trimestre. Cela, grâce notamment à la récupération de 10 000 km² de concessions minières. Plus de 1 000 titres non conformes avaient alors été annulés, représentant environ un tiers des 3 050 titres enregistrés, et ouvrant la voie à de nouveaux investissements.
Ronsard Luabeya
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En paraphant, le 1ᵉʳ août 2025 à Washington, le « texte de principes » du cadre d’intégration économique régionale, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont fait un petit pas vers la normalisation de leurs chaînes d’approvisionnement en minerais. Prévu dans l’accord de paix signé le 27 juin dernier, ce cadre est un accord distinct, qui « s’appuie sur les efforts existants, tels que la ZLECAf, la CIRGL, le CO et la CAE ».
Selon l’accord de paix, Kinshasa et Kigali devraient utiliser ce cadre pour « développer le commerce extérieur et les investissements provenant des chaînes d’approvisionnement de la région en minerais critiques et introduire une plus grande transparence ». L’objectif est de bloquer les circuits économiques illicites et de générer davantage de prospérité pour les deux pays — en particulier pour les populations locales — à partir des ressources naturelles régionales. Le texte évoque également la création de partenariats mutuellement bénéfiques et l’ouverture à de nouvelles opportunités d’investissement.
Il se dégage clairement une volonté de formalisation d’un commerce minier informel déjà existant entre les deux pays. Plusieurs rapports, notamment de l’ONU (voir rapports 1 et 2), documentent des flux illicites de minerais extraits en RDC, acheminés vers le Rwanda pour y être transformés, puis revendus sur les marchés internationaux sous l’étiquette rwandaise.
Des intérêts américains en ligne de mire
La formalisation de ces approvisionnements devrait permettre à Kinshasa de récupérer une partie des revenus miniers qui lui échappent encore. Elle favoriserait aussi la mise en conformité des minerais extraits dans l’est du pays avec les normes internationales, facilitant ainsi leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
Selon les autorités américaines, cette démarche pourrait attirer des investisseurs internationaux, notamment venus des États-Unis. Un accord spécifique sur les minerais stratégiques est d’ailleurs en discussion entre Kinshasa et Washington. Dans cette dynamique, des entreprises américaines telles que Kobold Metals (secteur minier) et Starlink (Internet par satellite) sont déjà actives en RDC depuis plusieurs mois.
Pour l’instant, les modalités concrètes de cette normalisation restent inconnues, le contenu du « texte de principes » n’ayant pas été rendu public. Il faudra sans doute attendre la signature de l’accord définitif, attendue avant le 27 septembre prochain, pour en savoir davantage.
Le cadre d’intégration économique régionale est en effet prévu pour être lancé progressivement, en plusieurs étapes, dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur de l’accord de paix.
Pierre Mukoko
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Lancés officiellement le 31 juillet 2025 par le ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo (photo), les travaux de révision de la loi sur le régime général des hydrocarbures, adoptée en 2015, ont démarré ce 4 août à Kinshasa. Objectif : corriger les lacunes de la législation actuelle, responsables notamment de l’échec de l’appel d’offres du 28 juillet 2022 pour l’attribution de 27 blocs pétroliers, comme l’a indiqué le ministre lors de la cérémonie de lancement.
La session de révision repose sur deux commissions spécialisées. La première, dite « Commission amont », se penche sur les aspects liés à la géoscience, au cadre légal et administratif, à la fiscalité, à la transition énergétique, à l’environnement, ainsi qu’au contenu local et à la sous-traitance.
La seconde, la « Commission aval », se concentre quant à elle sur les titres et contrats pétroliers, la régulation des prix, l’approvisionnement, l’électrochimie, ainsi que sur les mêmes thématiques transversales.
Selon Aimé Sakombi Molendo, plusieurs failles du cadre actuel freinent les investissements dans le secteur. Il cite notamment une procédure d’appel d’offres jugée lourde et ambiguë, un régime de transport inadapté, ainsi qu’une fiscalité contraignante et peu incitative.
Le ministre déplore également un système fiscal complexe — comportant quatre zones fiscales, six types de bonus et cinq modalités de partage de production —, l’absence de critères techniques clairs pour la classification des blocs, ainsi que l’inexistence de stocks stratégiques de produits pétroliers.
Le processus en cours devrait déboucher sur une version modernisée et plus compétitive du code pétrolier, capable de raviver l’intérêt des sociétés pétrolières internationales pour le secteur congolais.
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique en mai dernier, Aimé Sakombi avait déjà souligné que cette révision s’accompagnerait d’une mise à jour des données géologiques, pour offrir aux investisseurs une meilleure visibilité sur le potentiel pétrolier du pays. Des opérations sismiques sont ainsi envisagées pour constituer une base de données fiable et sécurisée.
Ronsard Luabeya
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La République démocratique du Congo (RDC) semble tiraillée entre deux ambitions majeures : devenir un grand pays producteur d’hydrocarbures et consolider son statut de « pays solution » face au changement climatique. Une tension illustrée par une analyse cartographique de l’ONG Earth Insight, publiée le 20 juin 2025, selon laquelle 29 nouveaux blocs pétroliers chevauchent le Couloir vert Kivu-Kinshasa.
Créée le 15 janvier 2025, cette aire protégée vise à consacrer la RDC comme acteur central de la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, les 29 blocs pétroliers, qui couvrent 72 % de cette zone protégée, ont été mis aux enchères en mai dernier dans le cadre de la stratégie nationale de développement des hydrocarbures. Plusieurs organisations de défense de l’environnement estiment que l’exploitation pétrolière est fondamentalement incompatible avec les objectifs écologiques de cette aire.
D’après son décret de création, le Couloir vert s’étend de l’est à l’ouest du pays, sur une superficie de 544 270 km², soit un peu plus d’un quart du territoire national. Il ambitionne de promouvoir une économie verte tout en protégeant plus de 100 000 km² de forêts primaires. L’article 5 du décret précise que tout nouveau projet de développement économique dans cette zone doit être cohérent avec cette ambition verte. Or, l’exploitation des énergies fossiles va à l’encontre de cette logique.
Déjà en décembre 2024, la vice-Première ministre et ministre de l’Environnement, Ève Bazaiba, déclarait dans une interview à Deutsche Welle que les titres miniers attribués à l’intérieur du Couloir Vert seraient retirés. En 2018, trois blocs pétroliers avaient été octroyés à la société publique Comico dans la province de l’Équateur. Deux d’entre eux — Busira et Mbandaka — se situent bien à l’intérieur du périmètre du Couloir, selon les limites définies en 2025.
Face aux critiques, le ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo, a affirmé dans Jeune Afrique que les nouveaux blocs mis aux enchères ont été « détoxifiés », c’est-à-dire purgés des zones protégées, grâce à un nouveau découpage opéré avec le soutien technique du ministère de l’Environnement. « Le gouvernement ne reculera plus », a-t-il insisté, défendant une politique visant à « explorer et produire, tout en préservant les intérêts des générations futures ».
Mais pour l’ONG Earth Insight, cette démarche est problématique. « La décision de mettre aux enchères des concessions de combustibles fossiles dans le Couloir vert menace la réputation internationale du projet et compromet ses engagements en matière de biodiversité et de lutte contre le changement climatique », alerte l’organisation. L’enjeu est d’autant plus stratégique que le projet dépend fortement de financements extérieurs.
Selon la présidence de la République, un investissement d’un milliard de dollars sera nécessaire au cours des trois à quatre prochaines années pour concrétiser ce projet. En janvier 2025, lors du Forum économique mondial de Davos, le président Félix Tshisekedi avait présenté le Couloir Vert, suscitant l’engagement de l’Union européenne et de l’initiative Team Europe, qui se sont dites prêtes à mobiliser un milliard d’euros pour soutenir la création de cette aire protégée à vocation communautaire.
Timothée Manoke, stagiaire
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