Rio Tinto et Glencore sont en pourparlers concernant une fusion de leurs activités. Au cœur de cette éventuelle opération, qui pourrait réunir deux des dix plus grands groupes miniers mondiaux, se trouve le cuivre, dont les fluctuations de prix, tant à la hausse qu’à la baisse, seront cette année influencées par des décisions politiques et par l’état de l’économie mondiale.
Dans une analyse publiée cette semaine, BMI évoque l’impact des décisions de Donald Trump, qui pourrait revenir sur les engagements climatiques de son prédécesseur tout en accélérant l’exploitation pétrolière. Selon la firme de recherche, membre du groupe Fitch Solutions, cette situation devrait réduire le « sentiment vert » qui a soutenu les prix du cuivre en 2024. En conséquence, BMI a révisé à la baisse ses prévisions de prix pour le métal rouge, estimant qu’il se négociera en moyenne à 10 000 dollars la tonne.
De son côté, S&P Global Commodity Insights souligne également l’impact potentiel des politiques de la nouvelle administration américaine sur le prix du cuivre. Dans une note du 30 décembre dernier, l’analyste de marché estime que « les droits de douane prévus par le président élu américain Donald Trump pourraient éloigner les prix du cuivre des fondamentaux du marché et assombrir les perspectives 2025 de la demande ».
Évolution du prix du cuivre d’ici 2035
Ces mesures tarifaires pourraient en effet entraîner une inflation qui freinerait la demande de cuivre. S&P Global Commodity Insights prévoit que le prix du cuivre pour livraison dans trois mois se négociera en moyenne à 9 825 dollars la tonne en 2025. Il s’agit d’une légère hausse par rapport à la moyenne de 9 307 dollars la tonne estimée pour 2024, mais en dessous de plusieurs prévisions précédentes.
En septembre dernier, Goldman Sachs a, par exemple, réduit d’environ 5 000 dollars sa prévision pour le prix du cuivre. La banque d’investissement reste néanmoins plus optimiste que d’autres analystes, estimant que les mesures de relance de l’économie chinoise pourraient soutenir la demande de cuivre et pousser son prix à 10 160 dollars la tonne en 2025.
La Chine et le climat en toile de fond
Il convient de souligner qu’en tant que principal consommateur mondial de cuivre, la Chine joue un rôle clé dans l’évolution du prix du métal rouge. En 2024, ce sont les difficultés de l’économie chinoise, notamment dans le secteur immobilier, qui ont contribué à la baisse du prix du cuivre. Selon BMI, il est peu probable que les mesures de relance initiées ces derniers mois suffisent à stabiliser l’économie, ce qui pourrait peser sur le métal rouge.
À moyen et long terme, cependant, les analystes s’attendent toujours à une hausse du prix du cuivre. La demande croissante liée à la transition énergétique et le déficit prévu en concentré de cuivre pourraient soutenir les cours du métal. Commodity Insights prévoit notamment un déficit de 847 764 tonnes pour le concentré en 2025, en raison d’une offre minière insuffisante.
Ces différentes perspectives de prix pour le métal rouge seront particulièrement suivies en Afrique par la RDC et la Zambie, les deux principaux producteurs du continent. Le cuivre reste en effet leur premier produit d’exportation et contribue de manière significative aux recettes publiques.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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Un récent rapport de l’Observatoire africain des ressources naturelles (Afrewatch) révèle l’impact de l’exploitation minière sur la déforestation dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, en RDC. Entre 2001 et 2023, le Haut-Katanga a perdu 7120 km² de forêts, avec 498,4 km² attribués directement aux activités minières, tandis que le Lualaba a enregistré une perte totale de 5550 km², dont 388,5 km² liés au secteur minier. L’étude souligne que l’essor des activités minières après leur libéralisation en 2002 a amplifié cette déforestation.
Selon les données du rapport, les activités minières sont responsables de 7 % de la perte de couvert forestier enregistrée dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba. Bien que ce chiffre soit relativement modeste comparé à d’autres facteurs, tels que l’agriculture et l’exploitation artisanale du bois, il n’en reste pas moins préoccupant en raison des conséquences climatiques et économiques qui en découlent.
Les destructions forestières entre 2001 et 2023 ont diminué la capacité des forêts à capturer le CO₂, entraînant des émissions supplémentaires estimées à 20 MtCO₂e pour le Haut-Katanga et 13,86 MtCO₂e pour le Lualaba. Le rapport souligne également que l’exploitation minière contribue à la fragmentation des forêts restantes, accélérant ainsi leur dégradation. De plus, l’extraction des minerais nécessite le déboisement de vastes zones, tant pour les sites d’exploitation que pour les infrastructures associées, comme les routes et les zones de stockage. Cette dynamique fragilise les écosystèmes forestiers et augmente l’exposition des populations aux risques climatiques.
Un impact social à ne pas sous-estimer
En plus de la perturbation des cycles naturels, qui affecte la pluviométrie et les températures, la déforestation entraîne des conséquences directes pour les communautés locales. Depuis 2005, les précipitations moyennes à Lubumbashi ont montré des variations importantes, avec des saisons des pluies plus courtes et des épisodes de sécheresse plus fréquents. De plus, la température moyenne a fluctué de manière inhabituelle, atteignant parfois des valeurs extrêmes.
Ces changements ont des répercussions sur les populations locales, notamment celles qui dépendent de l’agriculture. La réduction des précipitations et l’érosion des sols entraînent une baisse de la productivité agricole, mettant en danger la sécurité alimentaire et les revenus des ménages ruraux. Par ailleurs, la disparition des ressources forestières prive les communautés de produits essentiels comme le bois, les fruits ou certaines plantes médicinales.
Une prise en compte nécessaire des enjeux environnementaux
Les conclusions du rapport, bien que peu nouvelles, soulèvent la question du coût réel de l’exploitation minière en RDC. Elles interrogent sur la manière dont le pays peut concilier exploitation des ressources minérales et préservation de son environnement, surtout dans un contexte où la quête des minéraux critiques attire de nombreuses entreprises étrangères. Un rapport récent de la Banque mondiale évalue la valeur des réserves de minerais critiques de la RDC à 24 000 milliards de dollars, et le pays est reconnu parmi les plus riches en minéraux au monde. Pourtant, peu d’études abordent le prix que le pays et ses populations doivent payer pour concrétiser ce potentiel.
Bien que la RDC cherche à exploiter ses ressources minières pour soutenir son développement, il devient crucial de prendre en compte les impacts environnementaux. Sans des mesures adaptées, les bénéfices escomptés pourraient être partiellement annulés par les coûts croissants liés aux perturbations climatiques et aux pertes économiques qui en résultent.
LNK
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Selon un rapport du ministère des Mines publié le 30 décembre, la République Démocratique du Congo (RDC) a exporté 2,35 millions de tonnes de cuivre au cours des neuf premiers mois de 2024, soit une augmentation de 17 % par rapport à l'année précédente. Si cette tendance se confirme, la RDC devrait atteindre 3 millions de tonnes exportées d'ici la fin de l'année, un record pour le pays et l'Afrique.
Selon les calculs de l'Agence Ecofin, les exportations trimestrielles de cuivre de la RDC ont dépassé les 750 000 tonnes en moyenne depuis juin 2023, avec plus de 800 000 tonnes exportées au troisième trimestre 2024.
Le ministère congolais des Mines ne publie que les chiffres des ventes, sans préciser si certaines exportations proviennent de volumes produits les années précédentes. Les données de la Banque centrale du Congo montrent cependant peu de différences entre la production et les ventes. En tout cas, la RDC restera le deuxième producteur mondial de cuivre à la fin de 2024, après avoir dépassé le Pérou en 2023. La production du Pérou a atteint 2,47 millions de tonnes fin novembre 2024, en baisse de 1,1 % par rapport à l'année précédente, tandis que le Chili reste en tête avec plus de 5 millions de tonnes.
Au-delà des chiffres symboliques, la hausse de la production de cuivre en RDC renforce l'impact de ce métal sur l'économie locale. Selon la BCC, le cuivre représente plus de deux tiers des exportations congolaises et une part importante des recettes minières, estimées à 5 milliards $ pour le budget 2025.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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La position dominante de la Chine dans le secteur minier en République Démocratique du Congo (RDC) constitue désormais un « risque » pour l’économie du pays, a indiqué, le 14 janvier 2025, Marcellin Paluku, directeur de cabinet adjoint au ministère des Mines. « Aujourd’hui, 80 % de nos mines sont avec un seul partenaire (la Chine). C’est donc un risque […] On ne sait jamais ce qui peut arriver. C’est pourquoi nous essayons désormais de diversifier nos partenariats afin de ne pas dépendre d’un seul partenaire », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à Reuters en marge d’une conférence minière à Riyad.
Marcellin Paluku a indiqué que les autorités congolaises sont ouvertes à engager des discussions avec de nouveaux partenaires, parmi lesquels l’Arabie Saoudite, l’Inde et l’Union européenne. Il n’a toutefois pas précisé l’état d’avancement de ces discussions, ni évoqué la date à laquelle les préoccupations du gouvernement concernant la domination chinoise ont émergé, bien que ce sujet ne soit pas nouveau.
Cette déclaration fait écho à celle du ministre des Mines, Kizito Pakabomba, qui, en octobre 2024, avait affirmé que la RDC souhaite « attirer de meilleurs investisseurs, plus d’investisseurs et des investisseurs diversifiés ». Il avait notamment cité les Émirats arabes unis parmi les partenaires actuellement courtisés par l’État congolais.
La domination de la Chine dans le secteur minier congolais se reflète dans plusieurs indicateurs. Plusieurs grandes mines de cobalt du pays appartiennent au groupe chinois CMOC, premier producteur mondial de ce minerai, tandis que les intérêts majoritaires dans la plus grande mine de cuivre, Kamoa-Kakula, sont détenus par l’entreprise Zijin Mining.
La RDC, leader mondial de la production de cobalt et deuxième producteur mondial de cuivre, est au cœur des rivalités internationales en raison de l’importance stratégique de ces matières premières pour la transition énergétique et les technologies de pointe. En plus du cuivre et du cobalt, le sous-sol congolais regorge de ressources telles que le zinc, les minerais 3T, le diamant, l’or, l’uranium et le germanium.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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Pour assurer le fonctionnement optimal du complexe cuprifère de Kamoa-Kakula, en République Démocratique du Congo (RDC), « Ivanhoe Mines explore des options pour les futures importations d’hydroélectricité depuis l’Angola », informe l’entreprise dans un communiqué publié le 8 janvier 2025. Basée au Canada, Ivanhoe Mines est l’opérateur de cette mine qu’elle détient à 39,6 %. Les autres actionnaires sont Zijin Mining Group (39,6 %), Crystal River (0,8 %) et l’État congolais (20 %).
À en croire la compagnie, cette importation pourrait être possible d’ici 2030 grâce à la construction d’une ligne haute tension de 2 000 MW. Cette infrastructure permettra de transporter l’électricité produite par les barrages hydroélectriques situés dans le nord de l’Angola vers la Copperbelt de la RDC et de la Zambie.
Le projet est porté par Trafigura et ProMarks. Ces entreprises, basées respectivement à Genève, en Suisse, et à Luanda, en Angola, ont signé, le 4 juillet 2024, un protocole d’accord (MoU) avec le gouvernement angolais pour étudier la viabilité technique et économique du projet. Elles devraient, à l’avenir, créer une coentreprise pour développer, financer, construire et exploiter cette ligne de transport d’électricité.
« Le projet devrait être financé par une combinaison de capitaux propres et de dettes. La planification, les approbations et la construction prendraient environ quatre ans après la décision finale d’investissement », précise Ivanhoe Mines.
Pour faire fonctionner à pleine capacité le complexe cuprifère de Kamoa-Kakula (phases 1, 2 et 3 ainsi que la fonderie), Ivanhoe Mines indique avoir besoin d’environ 240 MW. Actuellement, elle utilise 90 MW d’hydroélectricité domestique et importée et dispose de 160 MW de capacité de secours générée par des groupes électrogènes diesel. Faute d’électricité suffisante, l’entreprise envisage de retarder jusqu’à trois mois la mise en chauffe de la fonderie de cuivre, initialement prévue pour entrer en activité en mars 2025.
Face à cette situation, Ivanhoe Mines travaille donc à augmenter ses capacités d’approvisionnement, notamment en électricité verte, moins coûteuse et moins polluante. Pour cela, elle explore aussi bien des solutions internes qu’externes.
L’entreprise fonde, par exemple, beaucoup d’espoir sur la mise en service de la turbine n° 5 de la centrale hydroélectrique d’Inga II, d’une capacité de production de 178 MW. Cette mise en service devrait débuter au deuxième trimestre de cette année. « Kamoa-Kakula devrait se voir attribuer initialement 70 MW supplémentaires d’hydroélectricité à partir du réseau au cours de cette période, avec une augmentation progressive jusqu’à 178 MW à mesure que les initiatives d’amélioration du réseau seront achevées », indique Ivanhoe Mines.
Par ailleurs, Ivanhoe Mines prévoit, à moyen terme, de renforcer ses importations d’électricité en se tournant vers l’Angola. Ce pays dispose, selon la Banque africaine de développement, de 1,5 GW d’énergie hydroélectrique propre inutilisée. D’ici 2027, cette capacité devrait atteindre 3,5 GW, selon la même source. Sun Africa construit actuellement en Angola un parc solaire de 700 MW grâce à un financement de la Banque d’exportation et d’importation des États-Unis (EximBank).
Pour développer des lignes de transport transfrontalières et domestiques qui aideront à intégrer l’Angola aux pools d’énergie d’Afrique australe et centrale, et à fournir de l’électricité au corridor transafricain de Lobito, les États-Unis prévoient d’établir un partenariat formel avec la Société nationale de transmission d’électricité angolaise.
Aboudi Ottou
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Kamoa Copper, l’opérateur de la mine géante de cuivre Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo (RDC), a conclu un accord de prévente portant sur 80 % de la production d’anodes de cuivre de sa nouvelle fonderie, qui devrait entrer en service en 2025. Les contrats ont été signés avec CITIC Metal Limited et Gold Mountains International Mining Company Limited, deux entreprises liées à son actionnaire Zijin Mining. Il s’agit des mêmes acheteurs avec lesquels Kamoa Copper avait déjà conclu, en 2021, un contrat de vente pour le cuivre produit par le premier concentrateur installé sur le site.
Selon les détails publiés la semaine dernière par Ivanhoe Mines, copropriétaire du projet, l’accord porte sur une période de trois ans et a été conclu « selon des conditions commerciales compétitives et indépendantes ». Une fois que la fonderie atteindra son plein régime, sa production annuelle devrait atteindre jusqu’à 500 000 tonnes d’anodes de cuivre pur à 99,7 %. Les acheteurs ont octroyé, dans le cadre de l’accord, une facilité de paiement anticipé de 500 millions de dollars, déjà entièrement perçue par Kamoa Copper.
Par ailleurs, Kamoa Copper a indiqué être en négociations avancées pour signer un troisième contrat de prévente portant sur les 20 % restants de sa production, aux mêmes conditions.
Un processus de vente que l’État veut encadrer
La conclusion de ces accords de prévente intervient dans un contexte où l’État congolais, actionnaire de Kamoa Copper (20 %), souhaite s’impliquer davantage dans le processus de vente de la production minière. En décembre dernier, Jean-Lucien Bussa, ministre du Commerce extérieur, avait annoncé que l’État prendrait désormais part à la sélection des acheteurs, estimant que les prix pratiqués par l’entreprise ne respectaient pas les « prix concurrentiels fixés sur le marché ». Cette décision vise, selon le ministre, à optimiser les revenus issus de l’exploitation du cuivre congolais et à garantir une juste valorisation des ressources naturelles du pays.
« À partir de maintenant, le processus de sélection des acheteurs se fera avec l’implication de l’État actionnaire. Cela permettra de vendre au prix du marché et d’optimiser le chiffre d’affaires », avait déclaré le ministre lors d’une conférence.
Un enjeu stratégique pour la RDC
La volonté de l’État congolais de mieux encadrer les ventes de Kamoa Copper s’inscrit dans une démarche plus large visant à maximiser les retombées économiques du secteur minier. Le cuivre constitue l’une des principales sources de revenus du pays, et le projet Kamoa-Kakula, considéré comme l’un des plus grands gisements de cuivre au monde, est stratégique dans cette dynamique. Si cette nouvelle politique de contrôle des ventes se concrétise, elle pourrait modifier les relations commerciales entre Kamoa Copper et ses principaux acheteurs. Toutefois, il reste à voir comment cette volonté d’intervention de l’État s’articulera avec les engagements déjà pris par la société et ses partenaires commerciaux.
En attendant l’aboutissement de ces discussions, Kamoa Copper poursuit ses opérations avec l’ambition de devenir l’un des plus grands producteurs mondiaux de cuivre. Les partenaires du projet ont annoncé début janvier un objectif de production de cuivre de 520 000 à 580 000 tonnes pour 2025, en hausse par rapport aux 437 061 tonnes produites en 2024.
Louis-Nino Kansoun
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Le ministère de la Justice de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé l'arrestation de dix ressortissants chinois pour leur implication dans l'exploitation illicite de minerais dans la province du Sud-Kivu. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de lutte accrue, menée par plusieurs pays africains, contre l’exploitation minière illégale. En décembre dernier, 17 ressortissants chinois accusés d'extraction illégale d'or au Sud-Kivu avaient également été arrêtés.
#RDC_MINES | 🚨⚖️ COMMUNIQUÉ DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE @JusticeGouvCD.
— Ministère des Mines - RDC (@MinMinesRDC) January 11, 2025
Ce communiqué fait suite à l'appréhension d'étrangers impliqués dans l'exploitation illicite de minerais au Sud-Kivu.@kizpaka @shabani_lukoo @VPM_MINTERSECAC @ConstantMutamba #CellComMINES pic.twitter.com/TB9EiO0G7C
Ces arrestations représentent une étape significative dans la lutte contre un fléau qui prive la République démocratique du Congo (RDC) de revenus précieux. Le ministre de la Justice a ordonné au procureur général près la cour d'appel du Sud-Kivu d'engager des poursuites en flagrance contre les individus interpellés et leurs complices.
L’exploitation illégale des minerais en RDC constitue un problème majeur, coûtant au pays des milliards de dollars chaque année. Ce phénomène est alimenté par des failles institutionnelles, des complicités internes et un contrôle insuffisant. Les compagnies chinoises, souvent accusées, sont pointées du doigt pour leur non-respect du code minier congolais : absence de permis valide, non-réalisation d’études d’impact environnemental obligatoires, et refus de signer des cahiers des charges avec les communautés locales.
En dépit des arrestations, les activités illégales des compagnies minières étrangères, notamment chinoises, persistent. En août 2021, six entreprises chinoises avaient vu leurs opérations suspendues dans le Sud-Kivu par le gouverneur de l’époque, Théo Kasi, pour exploitation illégale et destruction de l’environnement. Cependant, ces décisions peinent à être appliquées, en grande partie en raison de complicités au sein des élites politiques et militaires. Ces alliances affaiblissent les efforts de gouvernance et rendent inefficace la mise en œuvre de processus de certification administrative, sociale et environnementale prônés par le gouvernement. Par ailleurs, la militarisation des sites miniers, souvent au profit de ces entreprises, engendre des violences à l’encontre des civils.
Olivier de Souza
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Ivanhoe Mines a annoncé, le 10 janvier 2025, une émission d’obligations destinée à mobiliser 600 millions $. Une partie de ces fonds devrait être allouée aux opérations congolaises de la compagnie, qui prévoit d’investir jusqu’à 1,7 milliard $ en 2025 dans son complexe de cuivre Kamoa-Kakula et sa mine de zinc Kipushi, en République Démocratique du Congo (RDC).
#News - Ivanhoe Mines launches an offering of US$600,000,000 Senior Notes due 2030.
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) January 10, 2025
Read full news release : https://t.co/RpbLOQIgwN
Dans le détail, Ivanhoe prévoit d’investir entre 1,42 milliard et 1,67 milliard $ à Kamoa-Kakula. L’essentiel de ces fonds sera consacré à l’agrandissement de la mine, dont la production devrait atteindre plus de 600 000 tonnes de concentré de cuivre en 2026, contre un maximum de 580 000 tonnes attendu en 2025. En 2024, Kamoa-Kakula a produit 437 061 tonnes de cuivre. Il convient de noter que l’investissement prévu en 2025 par Ivanhoe est similaire à celui de 2024, qui s’est élevé à 1,61 milliard $ pour les neuf premiers mois de l’année.
À Kipushi, l’investissement prévu en 2025 est nettement inférieur à celui de l’année précédente. Ivanhoe a consacré 185 millions $ au premier semestre 2024 pour permettre la réouverture de la mine. Désormais en phase de production, l’entreprise prévoit seulement 25 millions $ pour des travaux visant à augmenter de 20 % la capacité de traitement de l’usine d’ici le troisième trimestre, ainsi que 40 millions $ pour d’autres interventions visant à garantir le bon fonctionnement des installations.
Bien que ces investissements concernent des opérations en RDC, Ivanhoe ne précise pas quelle part des dépenses sera effectivement réalisée dans le pays et bénéficiera aux fournisseurs locaux. Ces derniers mois, les autorités congolaises ont intensifié leurs initiatives pour permettre aux sous-traitants et fournisseurs congolais de mieux tirer parti des investissements des compagnies minières étrangères.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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En 2024, les rebelles du M23, groupe principalement actif en République Démocratique du Congo (RDC), auraient exporté illégalement au moins 150 tonnes de coltan vers le Rwanda. C’est du moins ce que révèle un nouveau rapport de l’ONU qui dénonce notamment « la plus importante contamination jamais enregistrée de la chaîne d’approvisionnement en minéraux de la région des Grands Lacs ».
Dans le détail, ce rapport relayé par plusieurs médias internationaux, dont Reuters, indique que le contrôle exercé par le M23 sur les voies de transport menant vers le Rwanda a principalement alimenté ce trafic. Selon l’ONU, les exportations ont démarré après que le groupe a pris le contrôle de Rubaya (une région riche en coltan), puis « imposé » des taxes sur la production des sites miniers de coltan de cette localité située au Nord-Kivu. D’après l’étude, cela aurait permis au M23 d’empocher en moyenne 800 000 dollars par mois, notamment grâce aux exportations effectuées en direction du Rwanda.
Ce n’est pas la première fois que le Rwanda est cité comme une des destinations du commerce illicite de coltan dans la région. Selon le rapport « Mining and illicit trading of coltan in the Democratic Republic of Congo » de l’ENACT cité par Agence Ecofin dans un article en avril 2024, le Rwanda serait « la voie privilégiée pour le négoce illicite du coltan », car Kigali ne taxe pas les exportations de ce minerai et permet aux marchandises importées d’être requalifiées « made in Rwanda », à condition de subir une transformation dans le pays avec une valeur ajoutée d’au moins 30 %. Les auteurs indiquaient alors qu’il est « probable que la majeure partie du minerai exporté du Rwanda soit d’origine congolaise ».
En outre, un rapport de Global Witness publié en 2022 a révélé que 90 % des minerais 3T exportés par le Rwanda sont introduits illégalement à partir de la RDC. Plus récemment, la question est revenue au cœur des discussions après que la RDC a accusé le géant américain de l’électronique Apple de s’approvisionner en coltan de contrebande. Des allégations que la société a réfutées, tout en annonçant la suspension de ses approvisionnements en coltan à la fois au Rwanda et en RDC.
Les conclusions de la nouvelle étude de l’ONU viennent alimenter la polémique entourant les origines du coltan exporté par le Rwanda. Pour rappel, en 2023, le pays s’est classé premier parmi les exportateurs mondiaux de ce minerai essentiel dans les processus de fabrication des ordinateurs et smartphones. Sa production était alors estimée à 2070 tonnes, contre 1918 tonnes pour la RDC qui détiendrait entre 60 et 80 % des réserves mondiales, selon les estimations.
Selon les autorités congolaises, la RDC perd annuellement en moyenne 1 milliard de dollars à cause du trafic illégal des minerais 3T ou encore de l’or. Outre le Rwanda, d’autres pays frontaliers comme l’Ouganda et le Burundi sont également cités parmi les principaux points de chute de ces minerais.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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La salle de marché de Rawbank, la plus grande banque de la République Démocratique du Congo (RDC) en termes d’actifs et de volume d’activités, a permis à une société minière locale, active dans la province du Katanga, de mobiliser jusqu’à 10 millions de dollars, selon un communiqué de la banque. L’identité de l’entreprise minière n’a pas été révélée.
« Cette opération renforce notre position de leader dans le secteur bancaire en RDC et souligne notre engagement à soutenir le développement économique du pays », a déclaré le directeur général de la banque, Mustafa Rawji.
Ce n’est pas la première fois que la banque accompagne le financement du secteur minier en RDC. En 2022, elle avait piloté un financement syndiqué de 200 millions de dollars au profit de Kamoa-Kakula, exploitant l’un des plus importants gisements de cuivre en Afrique. L’innovation dans l’opération actuelle réside dans le fait que Rawbank ouvre de nouvelles perspectives en matière de financement d’entreprises.
L’opération a été réalisée par l’émission de papiers commerciaux, qui sont, dans le secteur financier, des titres d’emprunt émis par des entreprises pour répondre à des besoins urgents de liquidités, notamment pour financer le fonds de roulement ou gérer la trésorerie. Ce type d’opération est généralement réservé à des entreprises très crédibles, dont la capacité de remboursement ne fait aucun doute. Pour rassurer davantage les investisseurs ayant participé à cette opération, Rawbank l’a assortie d’une « Corporate Guarantee ». Cela signifie qu’en cas de difficulté de l’entreprise à rembourser son emprunt, une société affiliée s’est engagée à garantir le remboursement au moment opportun.
« Cette deuxième émission de commercial paper témoigne de notre capacité à innover et à répondre aux besoins spécifiques de nos clients institutionnels. Grâce à notre salle de marchés, conforme aux standards internationaux, nous avons pu structurer cette opération de manière optimale, offrant également à nos investisseurs des opportunités de rendement supérieures dans un contexte de marché compétitif », a déclaré le directeur Commercial de Rawbank, Etienne Mabunda.
Au sein de la banque, une importance particulière est accordée au secteur minier, qui représente 70 % des exportations de la RDC. « En permettant à un opérateur national d’accéder à un financement compétitif, cette nouvelle émission contribue directement à dynamiser l’activité économique dans la région et à renforcer la confiance des investisseurs, tout en stimulant l’épargne locale grâce à des produits financiers attractifs », ont déclaré les responsables dans un communiqué de presse.
GAB
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La valeur des réserves de minerais critiques en République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement estimée à 24 000 milliards de dollars, selon un récent rapport de la Banque mondiale consacré au projet Inga 3. L’institution multilatérale souligne que le développement de ce potentiel exige une énergie abondante, constante et stable.
Si la RDC est souvent présentée comme le pays du cobalt et du cuivre, la valeur totale de ses gisements en minerais de transition est rarement abordée publiquement. Cependant, les données du cadastre minier révèlent une intense activité dans ce secteur, principalement dans la région allant du nord au sud-est du pays, ainsi qu’à une moindre échelle dans le centre-sud.
De nombreuses entreprises détiennent des permis actifs en RDC, que ce soit pour l’exploration ou l’exploitation, mais les entreprises chinoises dominent, notamment les grands groupes de construction. L’analyse des permis miniers montre que, dans de nombreux cas, les acteurs chinois interviennent dans le cadre de contrats ressources contre infrastructures. Cette pratique évolue, comme le démontre la récente décision des autorités congolaises de renégocier le contrat Sicomines. Toutefois, certains observateurs estiment que la RDC pourrait mieux valoriser ses ressources minières.
Au-delà des minerais critiques pour la transition énergétique, la RDC est également un important producteur d’or, notamment avec la mine de Kibali, l’une des plus grandes d’Afrique, et celle de diamant dans la province du Kasaï oriental. Ces atouts renforcent la position du pays en tant qu’acteur majeur de ce secteur au niveau international.
Le seul site d’Inga pourrait permettre l’installation d’une capacité hydroélectrique d’au moins 11 000 MW (dans le scénario le plus bas). Une telle énergie contribuerait à renforcer les capacités d’extraction et positionnerait la RDC de manière compétitive sur la chaîne économique mondiale de l’économie verte. Cependant, malgré l’intérêt manifesté par de grands groupes internationaux pour ses ressources minières, le pays peine à mobiliser les financements nécessaires au développement du projet hydroélectrique Inga 3. Selon la Banque mondiale, la construction complète de la version minimaliste d’Inga 3 pourrait coûter entre 15 et 25 milliards $. Ce montant, bien que considérable pour un pays africain, reste modeste comparé à la richesse estimée du sous-sol congolais.
Des initiatives africaines visant à soutenir la RDC dans le développement de son potentiel minier sont en cours. Depuis plusieurs années, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique travaille sur un projet visant à construire une usine de batteries électriques dans le pays. Cette initiative, qui inclut le Maroc, ouvre des perspectives pour un développement purement africain, soutenu par les compétences technologiques du pays maghrébin.
La RDC affiche également des ambitions en matière de répartition des revenus miniers. Plusieurs permis prévoient une augmentation des parts de l’État dans les projets. Toutefois, la stratégie à long terme demeure floue. Avec ses vastes ressources, le pays possède le potentiel pour devenir l’une des économies les plus riches du monde. À titre de comparaison, la valeur de ses minerais de transition représente jusqu’à neuf fois le PIB de l’Afrique en 2024, estimé à 2 800 milliards $.
Georges Auréole Bamba
Dans la bataille l’opposant au chinois Zijin Mining pour le contrôle du projet de lithium de Manono, l’Australien AVZ bénéficie désormais du soutien actif du groupe chinois Suzhou CATH Energy Technologies (CATH). AVZ a, en effet, annoncé, le 8 janvier 2025, l’obtention d’une facilité de 20 millions de dollars auprès de CATH. Selon le communiqué de l’entreprise, l’argent doit financer, dans les 12 prochains mois, ses besoins en fonds de roulement et ses activités y compris celles liées au litige qui l’oppose à l’État de République Démocratique du Congo (RDC) sur ce projet.
D’ailleurs, en raison de la disponibilité de l’accord avec CATH, l’entreprise minière australienne affirme renoncer aux 15 millions de dollars obtenus auprès de Locke Capital, un spécialiste du financement des litiges, pour soutenir ses démarches juridiques autour du projet de lithium de Manono.
Ce financement est en réalité l’une des conséquences de la révision du partenariat qui lie AVZ à CATH depuis 2021 pour le développement du projet Manono. En restant aux côtés d’AVZ, CATH espère sécuriser une partie de la production de lithium de Manono. En effet, l’accord révisé prévoit que « CATH aura le droit d’acheter jusqu’à 100 % des volumes non engagés de la production, jusqu’à l’expiration d’une période de 5 ans ou le remboursement des fonds que CATH aura éventuellement avancés pour les coûts de développement du projet AVZ (selon la période la plus longue) ». Ce taux sera ensuite réduit à sa participation économique dans la coentreprise du projet Manono. Sur cet aspect, sous réserve de l’obtention des droits miniers sur Manono, CATH aura par ailleurs la possibilité d’acquérir une participation indirecte de 30,5 % dans le projet en versant 259,25 millions $ à AVZ.
Ce nouvel accord, consolidant le partenariat entre les deux parties, intervient au lendemain d’un autre développement concernant Manono. À en croire Bloomberg, qui a relayé le 7 novembre des déclarations de l’entreprise dans un échange par e-mail, Zijin compte mettre en production le gisement de lithium en 2026. Ceci, malgré les contestations entourant le permis d’exploitation minière octroyé par la RDC.
Dans son communiqué du 8 janvier, AVZ n’a pas indiqué à quelle échéance elle espère reprendre le contrôle du projet Manono, et n’a pas non plus commenté les récents développements concernant la mise en production du gisement en 2026 par Zijin. La compagnie australienne a initié depuis quelques années différentes procédures judiciaires pour contester son éviction du projet Manono, mais l’issue de ces initiatives reste incertaine.
Quoi qu’il en soit, l’intérêt des investisseurs, aussi bien chinois qu’occidentaux, pour le projet Manono démontre le potentiel de ce gisement qui peut positionner la RDC comme l’un des principaux producteurs de lithium en Afrique. Selon une précédente estimation d’AVZ, le gisement Manono hébergerait au moins 400 millions de tonnes de ressources minérales titrant 1,65 % de lithium.
Emiliano Tossou
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La mine de zinc Kipushi, située en République démocratique du Congo et exploitée par Ivanhoe Mines, a produit 50 307 tonnes en 2024. L’entreprise, qui a annoncé ces résultats le 8 janvier 2025, prévoit une augmentation spectaculaire de la production cette année, avec un objectif ambitieux de 180 000 à 240 000 tonnes, soit plus de quatre fois le volume réalisé l’an dernier.
Cette hausse significative de la production attendue à Kipushi s’explique principalement par le fait que 2025 marquera la première année d’exploitation complète de la mine.
Entrée en production en juillet 2024, la mine devait initialement livrer entre 100 000 et 140 000 tonnes de zinc en concentré pour le reste de l’année. Cependant, Ivanhoe a revu ces prévisions à la baisse, évoquant des problèmes opérationnels, notamment la teneur en zinc du minerai et un approvisionnement en électricité instable. La fourchette prévisionnelle a ainsi été ramenée à 50 000 à 70 000 tonnes.
L’objectif de production affiché par Ivanhoe pour 2025 reste néanmoins inférieur à la capacité maximale de Kipushi, estimée à 278 000 tonnes de zinc par an sur les cinq premières années d’exploitation. « Kipushi vise un taux de production de plus de 250 000 tonnes de zinc sous forme de concentré pour 2026, après l’achèvement des activités de montée en puissance et de désengorgement prévues pour le troisième trimestre 2025 », précise Ivanhoe.
La mine de Kipushi est codétenue par Ivanhoe Mines et la Gécamines. Selon un accord conclu en janvier 2024, la part de la Gécamines est passée de 32 % pendant la phase de construction à 38 % durant la phase de production, et atteindra 43 % à partir du 25 janvier 2027. La mine contribue également à l’emploi local, avec 97 % de son personnel composé de Congolais.
Emiliano Tossou
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Ivanhoe Mines a annoncé ce 8 janvier 2025 une production de 437 061 tonnes de concentré de cuivre à Kamoa-Kakula en 2024. Cette performance est conforme à sa fourchette prévisionnelle révisée (425 000 à 450 000 tonnes). Alors que la production 2024 est en hausse de 12 % par rapport à 2023, la compagnie canadienne vise plus haut en 2025 avec pour objectif de produire entre 520 000 et 580 000 tonnes de concentré de cuivre cette année.
Avec ses objectifs en 2025, Kamoa-Kakula devrait poursuivre sa montée en puissance attribuée notamment à la mise en service d’un troisième concentrateur sur le complexe en juin 2024, ce qui a porté la capacité de production installée à 600 000 tonnes par an. Ivanhoe prévoit d’ailleurs d’atteindre une production de plus de 600 000 tonnes de concentré de cuivre en 2026.
Il faut souligner que la hausse de la production de cuivre de Kamoa-Kakula contribue à celle de la RDC, qui est devenue en 2023 le deuxième producteur mondial de cuivre devant le Pérou. Le gouvernement congolais a cependant critiqué, au cours des derniers mois, le processus de vente du cuivre produit à Kamoa-Kakula, estimant que les prix négociés par son propriétaire ne respectent pas « les prix concurrentiels fixés sur le marché ». En Conseil des ministres début octobre 2024, le ministre du Portefeuille Jean-Lucien Bussa recommandait ainsi une implication de l’État dans la sélection des acheteurs de production de Kamoa.
Pour rappel, Kamoa-Kakula est une coentreprise comprenant Ivanhoe Mines (39,6 %), Zijin Mining Group (39,6 %), Crystal River (0,8 %) et l’État congolais (20 %).
Emiliano Tossou
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