En 2025, la République démocratique du Congo (RDC) projette une croissance économique de 5,7 %, largement soutenue par une croissance de 5,3 % dans le secteur minier, selon les prévisions contenues dans le projet de loi de finances pour cette même année. Ce document prévoit également une augmentation des recettes liées à l’exploitation minière, renforçant le rôle du secteur dans le développement économique du pays.
Le texte prévoit des recettes minières s’élevant à 14,82 billions de francs congolais (environ 5 milliards de dollars), marquant une augmentation de 41 % par rapport aux prévisions de 2024. Cette hausse notable est principalement due à l’amélioration des recettes douanières et accises, avec une croissance estimée à 107,7 %, grâce à la suppression de certaines exemptions sur les frais de douane liés aux exportations de produits miniers. Les recettes fiscales et non fiscales devraient également augmenter, avec une progression de 16,8 % pour les impôts et de 42,4 % pour les recettes non fiscales. En conséquence, le secteur minier devrait représenter environ 30 % des recettes publiques totales en 2025, qui sont estimées à 49,8 billions de francs congolais (16,87 milliards de dollars).
Les autorités congolaises n’ont pas précisé les éléments concrets qui soutiendront la croissance de l’activité minière en 2025, mais il est possible de formuler certaines hypothèses basées sur les récents développements du secteur. En particulier, la production minière industrielle devrait continuer à croître grâce à l’expansion de la plus grande mine de cuivre du pays, Kamoa-Kakula. Avec sa capacité de production annuelle désormais portée à 600 000 tonnes de concentré, contre environ 400 000 tonnes prévues en 2024, cette mine joue un rôle clé dans l’augmentation continue de la production de cuivre en RDC.
La production de cuivre a connu une forte hausse ces dernières années, consolidant la position de la RDC en tant que deuxième producteur mondial de cuivre. En 2023, environ 2,8 millions de tonnes de cuivre ont été exportées. La firme de recherche BMI prévoit une augmentation de 4,5 % de cette production en 2024, poursuivant ainsi une tendance qui contribue directement à la croissance de l’industrie minière congolaise.
La RDC pourrait également enregistrer une augmentation notable de sa production de zinc en 2025 grâce à la mine Kipushi, mise en service en juillet. Avec une capacité annuelle de 278 000 tonnes de concentré de zinc, cette mine jouera un rôle crucial dans la diversification de la production minière du pays. En plus du zinc, la RDC pourra compter sur la contribution continue de la mine d’or Kibali, la plus grande d’Afrique, qui produit plus de 700 000 onces d’or par an.
Le cobalt, dont les exportations ont dépassé les 150 000 tonnes en 2023, restera également un acteur majeur dans la croissance du secteur minier. Par ailleurs, le gouvernement a octroyé cette année un permis minier pour l’exploitation du gisement de lithium de Manono, un projet stratégique qui pourrait attirer de nouveaux investissements en vue de lancer la production de ce minerai crucial pour l’industrie des batteries.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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La République démocratique du Congo (RDC) devrait bénéficier d’une nouvelle découverte de réserves d’or par Barrick Gold Corporation. Selon Mark Bristow, PDG de l’entreprise canadienne, ces réserves se situent dans la région de Kibali, à environ 150 kilomètres d’Arua, près de la frontière avec l’Ouganda.
Cette découverte offre des opportunités aux sous-traitants miniers, ainsi qu’aux gouvernements locaux et central. Elle pourrait en effet leur permettre de générer davantage de revenus grâce aux impôts et aux contrats d’infrastructure avec Barrick, qui envisage d’augmenter sa production d’or en RDC.
En 15 ans, la compagnie minière revendique avoir effectué des paiements totalisant 2,87 milliards de dollars aux entrepreneurs et aux fournisseurs locaux. À cela s’ajoutent 1,66 milliard de dollars en redevances, impôts et taxes, ainsi qu’un soutien à l’infrastructure et à la communauté s’élevant à 216 millions de dollars.
Pour l’instant, les détails spécifiques concernant les réserves restent confidentiels. Toutefois, leur exploitation pourrait propulser la RDC parmi les principaux producteurs et exportateurs d’or au monde.
Mark Bristow a affirmé que ces nouvelles réserves vont considérablement augmenter la production à Kibali, qui est déjà la plus grande mine d’or au monde. « La nouvelle cible ARK, située à 4 kilomètres de l’usine de traitement, a le potentiel de fournir un gisement à haute teneur de plusieurs millions d’onces », a déclaré le PDG.
En 2023, la République démocratique du Congo (RDC) se classait au 17e rang mondial des producteurs d’or, avec une légère augmentation de sa production par rapport à 2022. La production devrait croître de 0,88 % entre 2023 et 2027, selon les prévisions de Global Data.
Barrick Gold, qui détient la mine de Kibali, est une coentreprise détenue par Randgold (45 %), AngloGold Ashanti (45 %) et Sokimo (10 %).
Emmanuel Tumanjong
Lors de sa session ordinaire du 4 octobre 2024, le Conseil des ministres a « pris acte » de la volonté exprimée par le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, d’impliquer l’État congolais dans la sélection des acheteurs de la production de Kamoa Copper SA. Cette coentreprise minière est formée par Ivanhoe Mines (39,6 %), Zijin Mining (39,6 %), Crystal River (0,8 %) et l’État congolais (20 %). Avec la mine de Kamoa-Kakula, qui dispose d’une capacité de production de 600 000 tonnes par an, Kamoa Copper SA est le principal moteur de la hausse de la production de cuivre de la RDC, aujourd’hui deuxième producteur mondial.
Le compte rendu du Conseil des ministres ne précise pas comment cette implication de l’État devrait se concrétiser. Toutefois, le document souligne que l’objectif est de « garantir la crédibilité du processus d’appel d’offres », afin de s’assurer que les futurs processus de sélection d’acheteurs permettent à Kamoa Copper SA de recevoir « des offres compétitives » et d’obtenir « les meilleures conditions possibles » pour la vente du cuivre.
Selon un communiqué publié en juin 2021, le cuivre produit par Kamoa-Kakula est principalement vendu à deux partenaires : CITIC Metal (HK) Limited et Gold Mountains (H.K.) International Mining Company Limited, une filiale de Zijin Mining Group, principal actionnaire d’Ivanhoe. Chacune de ces entreprises a signé des contrats d’achat pour 50 % de la production de cuivre de la Phase 1, couvrant à la fois du concentré de cuivre et du cuivre blister. Cependant, peu d’informations sont disponibles concernant le processus de sélection de ces acheteurs.
Les revenus que l’État congolais tire d’une mine proviennent principalement de plusieurs sources : les dividendes liés à sa participation, les redevances sur les ventes de cuivre, ainsi que les impôts sur le chiffre d’affaires et les bénéfices. Ces revenus sont en grande partie déterminés par les conditions de vente de la production, qui influencent directement le chiffre d’affaires et, par extension, les redevances et bénéfices potentiels.
Pour le ministre du Portefeuille, en l’état actuel des choses, « le risque d’une maîtrise insuffisante est considérable aussi bien pour les chiffres d’affaires réalisés par ces entreprises que les charges engagées par ces dernières, avec des conséquences évidentes sur leur contribution dans le budget de l’État par le biais des impôts et taxes, que pour la hauteur des dividendes dont l’État est bénéficiaire ».
En 2023, Kamoa-Kakula a livré 393 551 tonnes de concentré de cuivre, sur une production totale estimée à 2,8 millions de tonnes. Pour que l’action envisagée par l’État soit pleinement efficace, elle devrait en principe s’étendre à d’autres mines de cuivre du pays. Toutefois, pour l’instant, seule la coentreprise Kamoa Copper SA est concernée, sans que les raisons spécifiques de ce choix aient été communiquées.
Georges Auréole Bamba
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Selon un nouveau rapport publié le lundi 30 septembre 2024 par le géant minier BHP, la demande mondiale de cuivre devrait croître d’un million de tonnes par an jusqu’en 2035. Cette prévision ouvre des perspectives intéressantes pour la République démocratique du Congo (RDC), qui a produit 2,8 millions de tonnes de ce métal en 2023 et prévoit d’augmenter ses volumes de production dans les années à venir.
Dans le rapport de BHP intitulé « BHP Insights : How Copper Will Shape Our Future », consulté par Bankable, il est précisé que le taux de croissance de la demande mondiale de cuivre jusqu’en 2035 sera deux fois supérieur à celui observé au cours des 15 dernières années. Selon les projections, d’ici 2050, la demande mondiale de cuivre devrait augmenter de 70 %, atteignant 50 millions de tonnes par an, principalement en raison de la transition énergétique et des technologies émergentes. Le rapport indique que la contribution du secteur de la transition énergétique à cette demande passera de 7 % aujourd’hui à 23 % d’ici 2050, tandis que celle du secteur numérique devrait croître de 1 % à 6 %. En outre, la demande de cuivre pour les véhicules électriques devrait doubler, représentant 20 % de la demande totale d’ici 2040, selon le document.
Ces nouvelles prévisions interviennent quelques semaines après que BHP a signalé que l’excédent actuel sur le marché du cuivre devrait se poursuivre et même se renforcer légèrement en 2025. Selon les informations relayées fin août par l’Agence Ecofin, cet état excédentaire serait attribué à une forte contraction du secteur du logement en Chine, premier consommateur mondial de cuivre. Après avoir atteint un prix record de 10 800 dollars la tonne en mai 2024, les prévisions de hausse à 15 000 dollars en 2025 ont été révisées à la baisse. Par exemple, Goldman Sachs s’attend désormais à ce que le prix du cuivre recule à 10 100 dollars la tonne en 2025.
Bien que les analystes se soient toujours accordé ces derniers mois sur des perspectives à long terme solides pour le marché du cuivre, le regain d’optimisme suscité par les nouvelles prévisions de BHP mérite d’être surveillé du côté de la RDC, désormais deuxième producteur mondial, devant le Pérou. De plus, ces nouvelles données interviennent quelques jours seulement après l’annonce par Zijin Mining (copropriétaire du plus grand projet congolais avec Ivanhoe Mines) de plans en cours pour atteindre son objectif de production d’un million de tonnes par an sur le projet Kamoa-Kakula. Il convient de rappeler que cette mine, entrée en service en 2021, a été le principal moteur de l’augmentation des volumes de production de la RDC au cours des deux dernières années. Actuellement, le projet dispose d’une capacité de production de 600 000 tonnes par an.
Pour la République Démocratique du Congo (RDC), le boom actuel du cuivre représente, si les projets en cours se concrétisent, une opportunité significative d’augmenter les revenus générés par ce secteur. Cependant, cela soulève également des questions cruciales concernant le positionnement du pays au sein de la chaîne de valeur du cuivre, qui inclut également le raffinage.
Selon les données de l’International Copper Study, l’Afrique n’a fourni que 9 % de la production mondiale de cuivre raffiné en 2022, malgré la présence de deux des dix premiers producteurs mondiaux, dont la RDC. Cette situation met en évidence la nécessité pour le pays d’investir dans des infrastructures de raffinage et de transformation afin de maximiser la valeur ajoutée de ses ressources.
Louis-Nino Kansoun
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A l’issue d’une réunion avec les opérateurs miniers actifs dans le Sud-Kivu, tenue le lundi 23 septembre 2024, le gouverneur de la province a annoncé que les entreprises en règle seront autorisées à reprendre leurs activités dès ce mardi. Jean-Jacques Purusi Sadiki a précisé qu’il signera un arrêté à cet effet.
Le gouverneur avait suspendu les activités minières dans sa province le 18 juillet dernier. Jean-Jacques Purusi Sadiki a expliqué que cette décision visait à permettre aux entreprises minières opérant sur son territoire de se mettre en règle. Cela signifie qu’elles doivent s’acquitter de « tous les frais dus au gouvernement central à Kinshasa », tels que les frais superficiaires, proportionnels et liés à l’exportation, a-t-il précisé.
Selon une enquête préliminaire menée il y a quelques semaines, 550 exploitants miniers opéraient sans autorisation, sur un total de 650 exploitants recensés. Après des concertations avec les autorités, les acteurs du secteur ont été invités à signer l’Acte d’engagement pour la transparence, la bonne gouvernance du secteur minier et le développement de la province du Sud-Kivu.
Toutes ces initiatives visent également à rétablir l’ordre dans une activité qui alimente l’insécurité au Sud-Kivu et dans l’est du pays, en fournissant des sources de revenus aux groupes rebelles. Selon l’organisation belge International Peace Information Service (IPIS), les groupes rebelles peuvent s’impliquer directement dans l’exploitation minière artisanale ou imposer des taxes sur la production d’autres exploitants. « La recherche sur les barrages routiers démontre que les acteurs armés n’ont pas besoin d’avoir un contrôle direct sur les sites miniers pour bénéficier du secteur minier artisanal », précise un rapport de l’IPIS publié en 2019.
La province du Sud-Kivu est riche en or et en métaux 3T (étain, tantale, tungstène). Environ 400 000 personnes sont actives dans l’exploitation minière dans l’est de la RDC, tirant une part substantielle de leurs revenus de cette activité.
Emiliano Tossou
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Selon l’évaluation quotidienne de Fastmarkets, le prix du cobalt a atteint la semaine dernière son plus bas niveau depuis janvier 2016. D’après l’agence britannique spécialisée dans les prix des métaux, le cobalt se négociait entre 22 046,2 et 26 014,5 dollars la tonne le 19 septembre 2024, poursuivant ainsi une tendance baissière qui dure depuis plus de deux ans. Cette baisse continue est causée par une offre excédentaire alimentée notamment par la RDC, premier producteur mondial de cobalt.
Selon le Cobalt Institute, l’offre mondiale de cobalt a atteint 210 000 tonnes en 2023 et devrait augmenter à 245 000 tonnes cette année. La production congolaise de cobalt s’est établie à environ 140 000 tonnes en 2023, soit une hausse de 21 % en glissement annuel, d’après les statistiques officielles. Cette progression est principalement due à l’entreprise chinoise CMOC, qui exploite les mines de cuivre-cobalt de Kisanfu et Tenke Fungurume. La compagnie a d’ailleurs signalé une augmentation de 178 % de sa production de cobalt au premier semestre 2024.
Or, la demande mondiale de cobalt a atteint 197 000 tonnes l’année dernière et devrait progresser à 237 000 tonnes en 2024. À court terme, aucune hausse des prix due à une demande supérieure à l’offre n’est donc attendue. Face à cette situation, la RDC a envisagé, plus tôt cette année, l’introduction de quotas d’exportation pour favoriser une remontée des prix, car la baisse des cours du cobalt affecte directement son économie.
Dans un rapport qui date de juillet 2024, le FMI estime que la chute des cours du cobalt « va vraisemblablement peser davantage sur la position extérieure » du pays en 2024. Cela signifie que la baisse des revenus d’exportation de cobalt, induite par la chute des prix, pourrait réduire les réserves de devises étrangères et compliquer le financement des importations en RDC. Il faut néanmoins dire que, pour l’instant, les prix restent au-dessus des 21 305,4 dollars la tonne projetés pour 2024 par le FMI dans son rapport.
Malgré la baisse actuelle des prix, les perspectives à long terme pour le cobalt restent positives, soutenues par la transition énergétique mondiale et l’augmentation prévue de la production de véhicules électriques. Selon un scénario « Net Zero Emission » élaboré par l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale de cobalt devrait ainsi doubler d’ici 2030, atteignant 410 000 tonnes.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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Eurasian Resources Group (ERG), une compagnie minière basée au Luxembourg, a signé cette semaine un accord de financement pré-export avec la Bank of China London Branch et Glencore International. ERG a obtenu un prêt de 150 millions de dollars pour financer ses opérations en RDC, notamment celles de Metalkol, une unité dédiée au retraitement des résidus de cuivre et de cobalt.
Un accord de financement pré-export permet à une entreprise d'emprunter des fonds en utilisant ses futurs revenus d'exportation comme garantie, lui fournissant ainsi les liquidités nécessaires avant la vente des produits. Selon les détails fournis par la compagnie, la garantie pour obtenir ce financement de 150 millions de dollars repose sur un contrat d'approvisionnement en cathodes de cuivre provenant de l'opération Metalkol en RDC. Les fonds permettront, selon l'entreprise, de 'maintenir les investissements continus du groupe à Metalkol et dans la région élargie de Kolwezi
« Nous sommes ravis que Glencore et la Bank of China aient collaboré avec nous pour mettre en place cette facilité de financement pré-export pour Metalkol, ce qui nous permettra de prioriser le programme d’investissement de l’entreprise », a déclaré Nicolas Treand, PDG d’ERG Africa, sans donner plus de détails.
La RDC est devenue un pays stratégique pour ERG en raison de ses ressources en minerais, notamment le cobalt et surtout le cuivre, dont le prix a connu plusieurs mois de hausse récente. La société, détenue à 40 % par l'État kazakh (les 60 % restants étant contrôlés par les fondateurs ou leurs ayants droit), possède quatre mines en RDC : Frontier, Comide, Metalkol et Boss Mining, ainsi que d'autres projets à divers stades de développement.
Plus tôt cette année, le gouvernement a suspendu neuf sous-traitants travaillant dans les mines de cuivre et de cobalt d'ERG pour « non-respect des règles en matière de contenu local », selon Bloomberg. Avant cet incident, le ministère congolais des Mines avait suspendu les opérations de Boss Mining, une exploitation de cuivre et de cobalt appartenant à ERG, en l'accusant de pollution environnementale. En février 2024, l'entreprise congolaise Gécamines a exprimé son intérêt pour racheter ces actifs dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer son rôle sur le marché mondial des métaux, mais aucun développement n'a été annoncé depuis.
Louis-Nino Kansoun
Le complexe cuprifère Kamoa-Kakula, exploité en RDC par Ivanhoe Mines, a atteint un record de production de concentré de cuivre en août 2024. Selon la société, le projet, qui a vu la mise en service d’une troisième usine de traitement durant ce mois, a produit un total de 40 347 tonnes de concentré.
Si l’entrée en service du troisième concentrateur du complexe explique en partie cette performance, les deux autres usines ont également enregistré des résultats solides. « Le 31 août, les concentrateurs des phases 1, 2 et 3 ont produit un record quotidien combiné de 2 096 tonnes de cuivre. Cela inclut 1 760 tonnes de cuivre provenant des concentrateurs des phases 1 et 2, qui représentent également un record pour l’entreprise », déclare Ivanhoe Mines dans un communiqué publié ce 4 septembre 2024.
L’entreprise précise également que Kamoa-Kakula a produit environ 263 000 tonnes de cuivre depuis le début de l’année, dont 14 000 tonnes grâce à sa troisième usine.
Pour rappel, le projet Kamoa-Kakula a produit un total de 393 551 tonnes de concentré de cuivre en 2023, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente. Pour 2024, les propriétaires du projet visent une production comprise entre 440 000 et 490 000 tonnes de concentré de cuivre.
Une fois la troisième usine du complexe pleinement opérationnelle, Ivanhoe et ses partenaires, Zijin Mining et l’État congolais, prévoient une production annuelle de 600 000 tonnes de concentré de cuivre. Cela ferait de Kamoa-Kakula la troisième plus grande mine de cuivre au monde.
LNK
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Le plan de modernisation du corridor de Lobito bénéficie d’un prêt de 200 millions USD de la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA), grâce à un montage financier impliquant l’US International Development Finance Corp dont l’engagement total est de 553 millions USD. « Le financement soutiendra la construction et la modernisation de l’infrastructure ferroviaire, y compris l’achat de 50 % des wagons nécessaires auprès d’une entreprise manufacturière sud-africaine ».
Ce projet soutenu par les États-Unis et l’Union européenne porte sur la remise aux normes de la ligne principale de 1 289 km entre Lobito, Negrao et la frontière de Luau, ainsi que d’un embranchement ferroviaire de 28 km entre Negrao et Bimbas. Il prend aussi en compte le développement d’installations portuaires pour l’évacuation de minerais de cuivre et de cobalt depuis la République démocratique du Congo et la Zambie, toutes deux enclavées, via l’Angola.
L’intérêt pour les USA et l’UE est selon certains observateurs, de sécuriser leurs approvisionnements en minéraux critiques dans le contexte actuel de transition énergétique pour laquelle ces ressources sont perçues comme des matières essentielles.
« Le corridor de Lobito devrait devenir la route la plus compétitive pour l’exportation de ces minéraux, ce qui permettra aux exportateurs de réaliser d’importantes économies de temps et d’argent. Il améliorera non seulement les perspectives économiques de l’Angola et de la RDC, mais favorisera également une plus grande connectivité et un meilleur commerce au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) », mentionne la DBSA dans son communiqué.
L’entreprise de négoce Trafigura a annoncé, le jeudi 22 août 2024, la première expédition de cuivre congolais vers le port de Baltimore aux États-Unis via le corridor de Lobito. Il a fallu six jours au train transportant cette première cargaison de cathodes de cuivre depuis Kolwezi pour arriver au port de Lobito, une durée présentée comme « démontrant l’efficacité du trajet ouest désormais disponible pour les minéraux et métaux produits dans la Copperbelt congolaise ».
Il faut noter que la Chine, qui exploite déjà des mines en RDC et en Zambie, porte également un grand intérêt à la mise en place d’infrastructures de soutien logistique vers les ports tanzaniens. L’empire du Milieu est en effet le principal bailleur de fonds du projet de modernisation des chemins de fer de la Tazara, proposés comme alternative au corridor de Lobito.
Henoc Dossa, Agence Ecofin
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Kamoa Copper SA, un acteur majeur de la production de cuivre et de cobalt en République démocratique du Congo et à l’échelle mondiale, a signé, le 22 août 2024, 13 contrats de sous-traitance avec des petites et moyennes entreprises congolaises. « Kamoa Copper soutient l’entrepreneuriat en publiant ses appels d’offres sur le site de l’ARSP et en créant ou facilitant des partenariats entre entrepreneurs locaux et internationaux », a déclaré Riaan Vermeulen, directeur général de l’entreprise, lors de cet événement, selon des sources médiatiques.
Le producteur minier a également mis en avant la participation notable de PME gérées ou promues par des femmes. Ces contrats portent principalement sur des fournitures des prestations de services techniques. « La durée des contrats qui était auparavant de 12 mois est passée à 36 mois, afin de permettre à ces entreprises d’obtenir la crédibilité auprès des institutions financières dont elles ont besoin pour se développer, créer des emplois et distribuer la richesse au sein de nos communautés », explique l’entreprise sur son compte X.
La publication des offres sur le site de l’Agence nationale de sous-traitance (ARSP) est la preuve que chacun de ces contrats dépasse les 100 millions de francs congolais (environ 35 000 $). Une mise à jour de la loi sur la sous-traitance stipule qu’un appel à manifestation d’intérêt est requis pour tout contrat dépassant ce seuil. Cette législation permet à des entreprises ayant un siège social en RDC et 51 % d’actionnariat local de participer à un marché dont les revenus pour le pays sont estimés à 8,5 milliards de dollars, soit 13,5 % du PIB estimé de l’année 2022, selon des données de la Banque mondiale.
En 2023, les dépenses d’exploitation de Kamoa Copper SA ont dépassé le milliard de dollars, couvrant divers achats, le transport et les services extérieurs. L’entreprise n’a pas précisé quelle part de ces dépenses est liée à la conformité avec la loi sur la sous-traitance. Entre 2022 et 2023, Kamoa Copper a annoncé environ 2 milliards de dollars de dépenses similaires.
Georges Auréole Bamba
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Le groupe minier chinois CMOC a annoncé en fin de semaine dernière une hausse en glissement annuel de 670% à 762 millions $ de son bénéfice net attribuable au premier semestre 2024. Selon les détails énoncés dans son bilan, cette performance a été portée entre autres par la croissance de sa production (qui a dépassé les objectifs) et « des progrès majeurs réalisés sur ses opérations en RDC ».
Si les détails fournis ne permettent pas de mesurer le poids réel des opérations congolaises (TFM et KFM) dans les performances de CMOC, ils permettent de s’en faire une idée. La production de cuivre de CMOC a augmenté de 100,74% au premier semestre, totalisant 313 788 tonnes, alors que celle de cobalt a augmenté de 178,22% à 54 024 tonnes sur la même période.
En effet, ces hausses interviennent alors que la société chinoise signale que l’usine de traitement de TFM Est a atteint ses objectifs de production au cours de la période, « avec cinq lignes de production désormais opérationnelles ». Grâce à ce progrès, le projet dispose maintenant d’une capacité de production annuelle de 450 000 tonnes de cuivre et 37 000 tonnes de cobalt, ce qui en fait la 5e plus grande mine de cuivre et la 2e plus grande mine de cobalt au monde. Quant au second projet, il a maintenu une « production élevée » avec une « capacité annuelle dépassant 150 000 tonnes de cuivre et 50 000 tonnes de cobalt, consolidant ainsi sa position de plus grande mine de cobalt au monde ».
L’analyse de ces données montre que CMOC a donc une capacité de production annuelle de 600 000 tonnes de cuivre et 87 000 tonnes de cobalt. Si la compagnie chinoise produit également du molybdène, du tungstène, du niobium, des engrais phosphatés, la hausse de ses performances au premier semestre est à mettre principalement à l’actif du cobalt et du cuivre. CMOC cite par exemple comme autres facteurs expliquant ses bonnes performances « la hausse des prix des métaux sur les marchés mondiaux, notamment du cuivre et du cobalt ».
Pour la RDC, l’amélioration des capacités de production de CMOC présente un certain nombre d’enjeux. Leader mondial de la production de cobalt et 2e producteur mondial de cuivre, le pays d’Afrique central devrait pouvoir compter sur les mines TFM et KFM pour consolider ses statuts dans ces deux secteurs. L’objectif final reste pour la RDC de tirer davantage de revenus (impôts, taxes, redevances, etc.) de l’exploitation de ses ressources minières.
Selon les données du FMI, ces revenus sont passés d’une moyenne de 4 milliards $ sur la période 2013-2017 à une moyenne de 5,5 milliards $ sur la période 2018-2022, « grâce à l’augmentation de la production des principaux produits miniers d’exportation (cuivre et cobalt) et par la part plus importante des profits des entreprises minières attribuée au gouvernement ».
Louis-Nino Kansoun
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Le marché mondial du cobalt, un métal stratégique pour les batteries des véhicules électriques, est confronté depuis quelques années à une surabondance persistante de l’offre. Selon une note publiée le 22 août 2024 par Reuters, qui cite les analystes de Macquarie Bank, cette situation devrait se prolonger jusqu’en 2027.
L’excédent sur le marché du cobalt découle notamment de l’augmentation rapide de la production en RDC, premier producteur mondial. En effet, depuis quelques années, la RDC a intensifié sa production de cobalt. Selon les données du ministère congolais des Mines, la RDC a produit en 2023 un total de 139 840 tonnes de cobalt, contre 77 963 tonnes en 2019. Selon nos calculs, il s’agit d’une hausse de 79,36 %.
Évolution de la production de cobalt en RDC en tonne
Source : ministère des Mines
Si l’on en croit les données d’Agence Ecofin, la hausse de la production congolaise de cobalt a été principalement portée par deux grandes compagnies, en l’occurrence le chinois CMOC et le Suisse Glencore. CMOC, active sur deux mines en RDC, a surpassé Glencore en 2023 pour devenir le leader mondial de la production avec 55 526 tonnes.
Cette augmentation de l’offre congolaise, si elle a permis de conforter la position de leader du pays sur le marché mondial, pose aujourd’hui des questions sur la gestion d’un excédent massif qui fait chuter les prix. Selon la note de Reuters susmentionnée, les prix du cobalt sont passés de 82 000 dollars la tonne en mars 2022 à environ 24 900 dollars actuellement. Cela n’est pas sans rappeler l’histoire récente qui a vu les prix de la tonne de cobalt grimper à plus de 95 000 dollars en 2018, avant de chuter à 26 000 dollars en 2019.
Des enjeux importants pour la RDC
Premier producteur mondial de cobalt, la RDC tire de ce secteur des revenus importants. Dans un rapport publié récemment par le FMI qui fait état d’une hausse des recettes minières du pays de 2018 à 2022, l’institution a indiqué que cette hausse « pourrait s’expliquer par l’augmentation de la production des principaux produits miniers d’exportation de la RDC (cuivre et cobalt) et par la part plus importante des profits des entreprises minières attribuée au gouvernement ».
Pour l’État congolais, une baisse persistante des prix du cobalt dû à la surabondance de l’offre pourrait impliquer des revenus miniers qui croissent moins vite que prévu. Pour le Cobalt Institute qui prédisait un marché excédentaire jusqu’en 2025, la demande de cobalt devrait d’ici 2030 rattraper dans une certaine mesure l’offre, passant à 388 000 tonnes (contre 187 000 tonnes en 2022).
En attendant de voir les prochains développements, la situation de surabondance actuelle de l’offre et l’impact sur les prix devrait être l’occasion pour la RDC d’envisager de diversifier ses revenus miniers. La transformation locale du cobalt pourrait offrir une solution pour ajouter de la valeur au métal extrait, réduire la dépendance aux fluctuations des prix mondiaux, et créer des emplois. Le développement d’une industrie de batteries sur le sol congolais pourrait également positionner le pays en tant qu’acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des véhicules électriques.
Louis-Nino Kansoun
La RDC et la compagnie Ivanhoe Mines tablent sur 2025 pour la résolution des problèmes persistants liés à l’instabilité de l’approvisionnement électrique dans le sud du pays et qui impactent le complexe minier de Kamoa-Kakula. Ivanhoe a indiqué début juillet qu’elle travaille avec la Société nationale d’électricité (Snel) pour apporter d’ici cette échéance « des solutions aux causes identifiées de l’instabilité ».
Dans le détail, les deux parties collaborent pour augmenter la capacité de transmission et améliorer la fiabilité du réseau. Les travaux, dont le coût n’a pas été communiqué, sont financés, apprend-on, par la filiale locale d’Ivanhoe Mines.
L’instabilité électrique impacte la production de cuivre
L’instabilité du réseau électrique a entrainé des interruptions fréquentes de l’approvisionnement en électricité, ce qui a compliqué l’extraction dans les zones à haute teneur de la mine Kakula. Ces zones sont particulièrement sensibles aux interruptions électriques, car la disponibilité des pompes à eau souterraine, cruciales pour l’exploitation, est réduite en cas de coupure de courant.
Selon les données d’Ivanhoe, ces difficultés ont entrainé une baisse de la production au premier trimestre de 8% à 86 203 tonnes. Au deuxième trimestre, le complexe Kamoa-Kakula a livré 100 812 tonnes, portant le total du premier semestre 2024 à 186 925 tonnes (en baisse de 5% en glissement annuel).
Pourtant, la compagnie a maintenu ses prévisions de production pour l’exercice 2024 (entre 440 000 et 490 000 tonnes contre 393 551 tonnes en 2023). Cela peut s’expliquer par la mise en service en juin d’un nouveau concentrateur censé augmenter la capacité de traitement du projet, mais aussi par les solutions à court terme trouvées en attendant la mise en œuvre complète des plans convenus avec la Snel. Depuis mi-mars, Ivanhoe importe une partie de son électricité de la Zambie et du Mozambique, tout en poursuivant l’extension de sa capacité de génération d’électricité de secours sur le site.
La problématique du déficit énergétique et son impact sur le secteur minier
La situation actuelle sur la plus grande mine congolaise de cuivre remet sur le devant de la scène la problématique du déficit énergétique de la RDC et son impact sur le secteur minier.
Un rapport de l’Observatoire d’études et d’appui à la responsabilité sociale et environnementale (Oearse), publié en 2021, indiquait que dans le secteur minier congolais, « la différence entre l’offre et la demande d’électricité est très significative et affecte la performance et le rendement du secteur ».
Le même document indique que « ce déficit qualitatif et quantitatif de l’énergie électrique handicape les entreprises et accroît leurs coûts de 10 à 15% », et met en évidence des pertes potentielles en matière de recettes fiscales et d’exportations pour la RDC, ainsi qu’un manque à gagner en ce qui concerne les revenus et les redevances pour les populations, en raison de la non-valorisation et la sous-transformation (conséquentes) des ressources minérales.
« Dans le code minier révisé, nous avons mis cette obligation de transformer localement les minerais, le problème dont [sic] fait face la RDC est lié à l’énergie. Rien que dans le Katanga aujourd’hui, il y a un déficit de 1 200 MW. Seul l’État peut répondre à ce déficit […] », déclarait Albert Yuma, alors président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), cité par l’Oearse.
Plusieurs pistes de solutions s’offrent à la RDC pour apporter des réponses aux problèmes énergétiques. Au-delà des espoirs que suscite le projet hydroélectrique Grand Inga, le pays peut également explorer la piste de la coopération régionale. Par exemple, début juillet, les sociétés Trafigura et ProMarks ont conclu un protocole d’accord pour étudier la viabilité technique et économique de la construction d’un interconnecteur électrique haute tension de 2 000 MW. Ce projet vise à exporter l’excédent d’électricité produite par les barrages hydroélectriques du nord de l’Angola vers la Copperbelt en RDC et en Zambie.
Louis-Nino Kansoun
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Après quatre ans d’enquête, la justice suisse a mis fin à la procédure ouverte contre Glencore pour des faits de corruption. Le parquet fédéral a obtenu un accord avec le négociant de matières premières qui doit verser une amende de 2 millions de francs suisses (2,34 millions $) et s’acquitter de dommages et intérêts à hauteur de 150 millions de dollars.
Selon un communiqué du ministère public de la Confédération suisse (MPC) diffusé lundi 5 août, Glencore est condamné pour ne pas avoir pris « toutes les mesures d’organisation raisonnables et nécessaires pour empêcher la corruption d’agents publics étrangers ». La corruption présumée aurait eu lieu en RDC, lors de l’acquisition en 2011 de participations minoritaires dans deux sociétés minières par un partenaire commercial de Glencore.
« Le MPC a déclaré dans l’ordonnance de sanction sommaire qu’il n’avait pas identifié d’employés de Glencore ayant eu connaissance des actes de corruption commis par le partenaire commercial […]. Glencore n’admet pas les conclusions du MPC, mais dans l’intérêt de la résolution de cette affaire, a accepté de ne pas faire appel de l’ordonnance », indique la compagnie dans un communiqué distinct.
Pour rappel, cet accord avec la justice suisse intervient après d’autres procédures similaires au Royaume-Uni et aux États-Unis en 2022, pour des faits de corruption dans l’octroi de contrats pétroliers au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Cameroun notamment. En RDC, Glencore exploite actuellement du cuivre et du cobalt sur deux mines.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin