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Mines (230)

Riche en minerais essentiels à la transition énergétique (cuivre, cobalt, lithium…), la République démocratique du Congo (RDC) ne dispose toujours pas d'une stratégie nationale claire pour encadrer et orienter ce processus. C’est ce que révèle un rapport publié le 20 mars par le Natural Resource Governance Institute, intitulé « La République démocratique du Congo face aux enjeux de la transition énergétique : transformer la richesse minière en levier de développement durable ». Le document souligne l’urgence pour le pays de se doter d’une telle stratégie, afin d’assurer une transition énergétique durable et bénéfique pour les populations congolaises, alors que des pays comme le Chili et le Ghana ont déjà pris une longueur d’avance.

Selon le rapport, la RDC risque de passer à côté des opportunités majeures offertes par ses ressources naturelles dans la lutte mondiale contre le changement climatique, faute d’un cadre adapté. Estimée à 24 000 milliards de dollars selon la Banque mondiale, la valeur des réserves de minerais critiques représente jusqu’à neuf fois le PIB de l’Afrique en 2024. Grâce à ces vastes ressources, le pays pourrait devenir l’une des économies les plus riches du monde.

Cependant, les experts indiquent que le manque de coordination entre les ministères, les conflits d’intérêts, la politisation de l’action publique et l’exclusion des parties prenantes (société civile, secteur privé, communautés locales) entravent la construction d’un cadre harmonisé entre les secteurs minier et énergétique.

D’après le même rapport, plusieurs documents existent – tels que le Plan national d’adaptation, la stratégie de développement durable ou encore des politiques énergétiques soutenues par des partenaires comme le PNUD. Le document souligne toutefois que ces textes restent fragmentés, mal coordonnés et parfois contradictoires. Cette dispersion rend difficile la mobilisation des ressources nécessaires et l’adhésion des acteurs concernés, freinant ainsi toute dynamique de changement.

Industrie de transformation

Par ailleurs, les experts précisent que les actions du gouvernement congolais restent centrées sur la valorisation des ressources, sans s’inscrire dans une vision plus large et intégrée qui tienne compte des défis énergétiques du pays. Pour eux, des initiatives comme le Code minier révisé de 2018, la création de l’Entreprise générale du cobalt ou encore la mise en place du Conseil congolais de la batterie demeurent des avancées, mais ne contribuent pas encore à l’élaboration d’une politique stratégique de long terme.

Au-delà de l’urgence d’une stratégie nationale pour la transition énergétique, la RDC se heurte à un autre défi majeur : développer une véritable industrie de transformation de ses ressources minières. D’après un rapport du réseau mondial d’organisations de la société civile Publish What You Pay (PWYP), le pays pourrait pleinement tirer parti des opportunités offertes par ce secteur, alors que la demande mondiale en minerais stratégiques est appelée à croître de manière exponentielle dans le cadre de la transition vers des économies bas carbone.

En mars dernier, la RDC a donné le coup d’envoi des travaux d’aménagement de la Zone économique spéciale (ZES) de Musompo, située dans la province du Lualaba, réputée pour ses importantes réserves de cobalt. Destinée à accueillir des unités de production de précurseurs de batteries, de batteries lithium-ion et, à terme, d’assemblage de véhicules électriques, la ZES de Musompo s’inscrit dans la dynamique de transition énergétique mondiale et d’industrialisation du pays. Selon le ministère de l’Industrie et du Développement des PME, la concrétisation de ce projet nécessitera près de 2 milliards de dollars d’investissements.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On lundi, 26 mai 2025 01:59 Written by

Zijin Mining a déclaré, le 23 mai 2025, s’attendre à « un impact négatif » sur les prévisions de production de la mine de cuivre Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration du groupe chinois, actionnaire du projet à hauteur de 39,6 %, intervient quelques jours après qu’un incident sismique a entraîné la suspension partielle des opérations à la mine. Une position que ne partage toutefois pas Ivanhoe Mines, l’autre actionnaire de la coentreprise, qui détient une participation équivalente et assure la gestion quotidienne du complexe cuprifère.

Ivanhoe vise une production de 520 000 à 580 000 tonnes de cuivre à Kamoa-Kakula en 2025. Après l’incident, la compagnie canadienne a annoncé un ralentissement temporaire de l’activité, sans remettre en cause, pour l’heure, ses objectifs. Zijin, en revanche, se montre plus alarmiste : la société affirme que l’activité sismique a provoqué de multiples effondrements de toitures dans la mine souterraine.

Alors qu’Ivanhoe a déjà mobilisé des experts pour inspecter les installations, Zijin envisage de mandater de nouveaux spécialistes « si nécessaire, pour mener une inspection approfondie des causes de l'activité sismique ». L’objectif affiché est de réévaluer les méthodes d’exploitation, les plans de remblayage, la gestion hydrogéologique et la planification de la production à long terme. S’agit-il d’une remise en question des méthodes employées jusqu’ici par Ivanhoe ?

Ce dernier conteste en tout cas cette lecture de son partenaire. Dans un communiqué publié quelques heures après celui de Zijin, la société basée à Vancouver affirme qu’aucune structure souterraine majeure ne s’est effondrée, évoquant uniquement des chutes de roche superficielles sur les parois. Elle précise que l’inspection est toujours en cours, sans remettre en cause, à ce stade, ses prévisions de production. Pendant ce temps, on observe une baisse d’environ 10 % du cours de l’action Ivanhoe sur les cinq derniers jours, contre un gain mensuel de 0,86 %.

« Une fois l'enquête souterraine terminée, Ivanhoe Mines déterminera si la suspension temporaire des opérations souterraines aura un impact sur les prévisions de production annuelle du complexe minier de Kamoa-Kakula », indique la compagnie, qui prévoit de publier une nouvelle mise à jour sur les opérations le mardi 27 mai.

En attendant, la divergence reste entière entre les deux principaux actionnaires de Kamoa Copper, la coentreprise propriétaire du complexe. Outre sa participation directe, Zijin Mining détient également des actions dans Ivanhoe. Sa part économique totale dans le projet atteint ainsi 44,45 %. L’État congolais, qui détient 20 % du projet, n’a pour l’instant pas commenté la situation.

En 2024, Kamoa-Kakula a généré pour Zijin un bénéfice net de 1,72 milliard de yuans (environ 238 millions USD), soit 5,37 % de son résultat net annuel.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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Posted On samedi, 24 mai 2025 14:21 Written by

Le déficit d’approvisionnement en cuivre pourrait atteindre 40 % d’ici 2035, alerte l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette prévision confirme un constat désormais partagé : les projets miniers en cours ne suffiront pas à répondre à la demande, dopée par l’essor de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique.

Selon le rapport Global Critical Minerals Outlook 2025, publié le 21 mai, plusieurs facteurs limitent la capacité de l’offre mondiale à suivre le rythme. Depuis 1991, la teneur moyenne du minerai de cuivre extrait a chuté de 40 %. Parallèlement, l’exploration peine à déboucher sur de nouveaux projets. Sur les 239 gisements découverts entre 1990 et 2023, seuls 14 l’ont été au cours des dix dernières années.

Et même lorsque de nouveaux gisements sont identifiés, les délais de mise en exploitation restent longs. L’AIE estime qu’il faut en moyenne 17 ans entre la découverte d’un site et le début de sa production. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) va dans le même sens. Dans un rapport publié plus tôt en mai, l’agence onusienne évoque des délais pouvant aller de 15 à 25 ans.

Un casse-tête insoluble

Si les difficultés d’approvisionnement sont bien identifiées, les leviers pour y faire face sont également connus. Les deux rapports insistent sur la nécessité d’investissements massifs dans de nouveaux projets miniers. La CNUCED estime qu’il faudrait développer 80 nouvelles mines d’ici 2030, pour un coût total pouvant atteindre 250 milliards de dollars.

« Un large éventail de mesures, tant du côté de l’offre que de la demande, est nécessaire pour combler l’écart : investissements dans de nouvelles mines, gains d’efficacité, substitution et renforcement du recyclage », ajoute l’AIE.

Mais les financements peinent à suivre. Sur les 360 à 450 milliards de dollars nécessaires pour sécuriser l’approvisionnement mondial en métaux critiques d’ici 2030, jusqu’à 270 milliards manquent encore. Le cuivre représente à lui seul 36 % de ce déficit.

Pour relever ces défis, la CNUCED recommande de simplifier les procédures d’autorisation, d’offrir des incitations financières et d’investir dans des technologies d’extraction plus avancées. Le rapport appelle aussi à renforcer la coopération entre grands groupes miniers et petites sociétés pour accélérer le développement des projets.

Reste que les incertitudes persistent. Entre des investisseurs frileux, des projets à maturation lente et une demande toujours plus soutenue, le risque de goulet d’étranglement reste élevé. Faute de mesures coordonnées et urgentes, la transition énergétique pourrait se heurter à une limite physique : l’indisponibilité du métal.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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Posted On vendredi, 23 mai 2025 14:18 Written by

D’ici les années 2040, la République démocratique du Congo (RDC) devrait perdre son statut de premier producteur mondial de cobalt au profit de l’Indonésie. C’est ce qu’a notamment révélé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport Global Critical Minerals Outlook 2025, publié le 21 mai.

Selon le Cobalt Institute, la RDC a représenté 76 % de l’offre primaire mondiale en 2024. Mais selon l’AIE, sa production devrait entrer dans une phase de déclin à l’horizon 2030, « en raison de la baisse de la qualité du minerai » traité dans ses mines. L’institution anticipe ainsi un recul significatif de 45 % des volumes de cobalt produits au cours des années 2030 dans le pays d’Afrique centrale.

Une tendance diamétralement opposée à celle prévue pour l’Indonésie, premier producteur mondial de nickel, métal dont le cobalt est un sous-produit. L’AIE s’attend à une croissance de près de 80 % de la production indonésienne d’ici 2040, laquelle devrait alors dépasser celle de la RDC.

Il convient de noter que cette prévision de l’AIE va dans le même sens que celle formulée par le Cobalt Institute dans son Cobalt Market Report 2024. Selon ce document, la part de marché de la RDC dans l’offre mondiale de cobalt devrait passer de 76 % en 2024 à 65 % d’ici 2030. En parallèle, l’Indonésie devrait gagner du terrain, en contrôlant environ 22 % du marché, contre 12 % l’année précédente.

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Même si ce déclin de la production pourrait signifier un recul de l’influence de Kinshasa sur la chaîne d’approvisionnement du cobalt, il est difficile d’en évaluer l’impact sur les recettes minières congolaises. En 2022, la Banque centrale du Congo estimait que le cobalt avait représenté environ 21 % des exportations du pays. Cependant, entre la diversification économique attendue au cours de la prochaine décennie et le désintérêt croissant pour ce métal, le cobalt pourrait devenir moins vital pour l’économie congolaise avant même la perte de son leadership.

Le marché des véhicules électriques, principal moteur de la demande en cobalt, montre en effet des signes de ralentissement. Par ailleurs, les projets de stockage d’énergie privilégient de plus en plus les batteries au lithium-fer-phosphate (LFP), au détriment des batteries traditionnelles à base de cobalt ou de nickel.

« Nous avons assisté à une baisse véritablement monumentale de l’intensité de l’utilisation du nickel et du cobalt dans la demande de batteries », explique Martin Jackson, consultant en matières premières chez CRU, un cabinet londonien de conseil en produits de base.

Reste à voir comment Kinshasa s’adaptera à ces mutations. Les efforts actuels du gouvernement pour renforcer la place de la RDC dans les étapes aval de la chaîne de valeur — comme le raffinage ou la production de matériaux pour batteries — apparaissent comme des alternatives pour amortir les différents chocs annoncés.

Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin

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Posted On jeudi, 22 mai 2025 12:41 Written by

Le Chinois CMOC et le Suisse Glencore affichent des positions divergentes sur la suite à donner à la suspension des exportations de cobalt en République démocratique du Congo (RDC), pays qui a représenté 76 % de l’offre primaire mondiale en 2024. Selon des informations relayées par Reuters, CMOC plaide pour une levée rapide de l’embargo, tandis que des traders liés à Glencore estiment que le marché doit d’abord retrouver sa stabilité avant un retour des volumes congolais.

Le sujet a été discuté à huis clos la semaine dernière, en marge du Cobalt Congress à Singapour, lors d’une réunion à laquelle participait le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba. À cette occasion, Kenny Ives, vice-président de CMOC, a soutenu la levée de la suspension, soulignant la nécessité de réapprovisionner les clients chinois dont les stocks de cobalt s’amenuisent. Il redoute que cette situation pousse certains constructeurs automobiles à opter pour des batteries lithium-ion sans cobalt.

À l’inverse, des négociants de Glencore affirment que la stabilité des prix doit primer avant une reprise des exportations. Selon eux, les producteurs comme la RDC doivent s’assurer d’un meilleur encadrement de l’offre, dont l’excès a été à l’origine de la décision de Kinshasa de décréter l’embargo.

Ces prises de position contrastées illustrent les tensions stratégiques entre les deux plus grands producteurs mondiaux de cobalt, CMOC et Glencore, qui, pour l’heure, n’ont pas suspendu leur production malgré l’interdiction d’exportation en vigueur. Alors que la mesure est censée prendre fin le dimanche 22 juin, les autorités congolaises n’ont pas encore annoncé leur décision finale.

Si le président Félix Tshisekedi a évoqué la possibilité d’une prorogation, une autre piste envisagée par le gouvernement est la mise en place de quotas à l’exportation. Une option que les traders de Glencore se disent prêts à accepter.

En attendant, le marché a réagi positivement à l’embargo, avec une hausse de plus de 50 % du prix du cobalt depuis février. À la Bourse des métaux de Londres (LME), la tonne de cobalt dépasse actuellement 33 000 dollars, contre 21 000 dollars à la fin février.

Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin

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Posted On mercredi, 21 mai 2025 12:07 Written by

Ivanhoe Mines a annoncé, le 20 mai 2025, la suspension des opérations à la mine souterraine de Kakula, située sur son complexe cuprifère de Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC).

La décision, prise le 18 mai, fait suite à une activité sismique enregistrée dans la section orientale de la mine. Aucun blessé n’est à déplorer et l’ensemble du personnel a été évacué.

En attendant la reprise, les concentrateurs des phases 1 et 2 tournent à capacité réduite, en traitant du minerai issu des stocks de surface. Selon les données arrêtées au 30 avril, ces stocks s’élevaient à 3,8 millions de tonnes, à une teneur moyenne de 3,2 % en cuivre. Le concentrateur de la phase 3, ainsi que la mine souterraine de Kamoa, continuent de fonctionner normalement.

Des experts géotechniques procèdent actuellement à l’inspection de l’infrastructure souterraine. La zone ouest de Kakula a déjà été déclarée sûre, tandis que la zone est reste en évaluation. Aucune date de reprise des opérations n’a été communiquée à ce stade.

Ivanhoe n’a pas révisé ses objectifs de production pour l’année. L’impact de cette suspension dépendra toutefois de sa durée. Pour mémoire, la compagnie prévoit de produire entre 520 000 et 580 000 tonnes de cuivre en 2025 sur l’ensemble du complexe, considéré comme la plus grande mine de cuivre du pays avec une capacité de production de 600 000 tonnes.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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Posted On mercredi, 21 mai 2025 10:59 Written by

La demande mondiale de cobalt augmentera à un rythme plus soutenu que celui de l’offre dans les années à venir, ce qui fera basculer le marché d’un excédent en 2024 à un déficit au début des années 2030, estime le Cobalt Institute dans son rapport annuel publié le 14 mai 2025.

Fondé en 1982, le Cobalt Institute regroupe les principaux acteurs de la chaîne de valeur du cobalt – producteurs, utilisateurs, recycleurs et négociants – représentant ensemble environ 80 % du marché mondial.

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Intitulé Cobalt Market Report 2024, le document prévoit une croissance annuelle moyenne de 7 % de la demande mondiale jusqu’à la fin de la décennie, pour atteindre 400 000 tonnes au début des années 2030. Cette progression sera tirée principalement par la montée en puissance du secteur des batteries électriques.

En parallèle, l’offre mondiale ne devrait croître qu’à un rythme annuel moyen de 5 % d’ici 2030. La République démocratique du Congo (RDC), qui a représenté 76 % de l’offre primaire en 2024, verra sa part reculer à 65 %, tandis que celle de l’Indonésie passera de 12 % à 22 %, en raison d’une montée rapide en production.

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À court terme, l’évolution du marché dépendra en grande partie de la stratégie adoptée par la RDC, notamment après l’interdiction de quatre mois des exportations de cobalt décidée en février 2025 pour tenter de relancer les cours. Cette mesure pourrait être prolongée, mais Kinshasa reste floue sur ses intentions. Le 14 mars, le gouvernement a annoncé sa volonté de fixer des quotas d’exportation et de coopérer avec l’Indonésie pour gérer l’excédent d’offre et mieux contrôler les prix. Mais, à ce jour aucune information ne filtre sur la mise en œuvre ces décisions.

Début 2025, les prix du cobalt ont rebondi sous l’effet de la suspension des exportations par la RDC et d’un excédent anticipé plus faible dans les années à venir. Ces conditions créent un contexte favorable à une remontée des prix.

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En 2024, la demande mondiale de cobalt a progressé de 14 %, atteignant 222 000 tonnes. Le segment des batteries électriques, qui représente 76 % de la consommation totale et 94 % de la croissance annuelle, a été le principal moteur. Les véhicules électriques, dont les ventes ont grimpé de 26 %, ont à eux seuls représenté 43 % de la demande.

Le secteur de l’électronique portable (téléphones, tablettes, ordinateurs) a aussi vu sa demande augmenter de 12 %. L’essor de l’intelligence artificielle, avec ses besoins en calcul intensif, a conduit à une augmentation de la capacité des batteries.

Un excédent de 32 000 tonnes en 2024

La demande dans les segments des superalliages et des applications militaires a également progressé, soutenue par la hausse des dépenses de défense.

Mais pour la troisième année consécutive, la croissance de l’offre a surpassé celle de la demande. En 2024, la production primaire mondiale a atteint 254 000 tonnes (+22 % par rapport à 2023), portée par la montée en régime des mines congolaises opérées par le groupe chinois CMOC.

Avec 30 000 tonnes extraites (+82 % en un an), l’Indonésie s’est installée comme deuxième producteur mondial. Le marché a ainsi enregistré un excédent de 32 000 tonnes en 2024, soit près de 15 % de la demande totale, contre 25 000 tonnes en 2023.

Walid Kéfi, Agence Ecofin

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Posted On mardi, 20 mai 2025 09:23 Written by

Ivanhoe Mines a annoncé une mise à jour des estimations de ressources de son projet d’exploration Western Forelands, situé en République démocratique du Congo. L’entreprise, qui détient entre 45 % et 100 % des permis couvrant cette zone, indique que les gisements de Makoko, Makoko Ouest et Kitoko totalisent désormais 8,38 millions de tonnes de cuivre en ressources dites « inférées », soit près du double des volumes estimés en 2023.

Ces nouvelles estimations reposent sur 86 000 mètres de forages réalisés entre novembre 2023 et février 2025. Ivanhoe regroupe ces trois gisements sous le nom de « district de Makoko », une zone de 13 km de long dans laquelle le cuivre est présent en profondeur, dans des formations géologiques similaires à celles exploitées à la mine voisine de Kamoa-Kakula.

Au total, 494 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 1,70 % de cuivre ont été recensées dans la catégorie des ressources inférées. Cette classification désigne des volumes dont la présence est jugée probable, mais encore peu certifiée faute de données suffisantes. Ces ressources offrent un fort potentiel, mais nécessitent des campagnes de forage supplémentaires pour être confirmées.

Le district comprend également 27,7 millions de tonnes de « ressources indiquées » à 2,79 % de cuivre, soit 773 000 tonnes de métal. Cette catégorie offre une estimation plus fiable que les ressources inférées.

Ce travail d’exploration s’inscrit dans la stratégie d’Ivanhoe de développer un deuxième centre de production de cuivre en RDC. Face à une demande mondiale croissante portée par la transition énergétique, la société mène depuis plusieurs années une vaste campagne de prospection dans la région des Western Forelands, adjacente au complexe minier de Kamoa-Kakula.

Le programme de forage 2025, doté d’un budget de 50 millions de dollars, prévoit plus de 100 000 mètres de forages supplémentaires. Les résultats permettront une nouvelle mise à jour des ressources attendue en 2026.

La publication de ces chiffres ne signifie toutefois pas qu’Ivanhoe ouvrira une nouvelle mine à court terme. Le district de Makoko reste à ce stade un projet d’exploration, encore éloigné des phases de faisabilité, d’études environnementales et de mobilisation de financements. Toutefois, la proximité avec les infrastructures existantes de Kamoa-Kakula pourrait faciliter une future mise en production. La compagnie souligne également que la zone reste ouverte à l’exploration, ce qui signifie que le potentiel identifié pourrait encore s’élargir lors des prochaines campagnes.

Louis-Nino Kansoun

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Posted On jeudi, 15 mai 2025 18:50 Written by

En 2024, l’exploitation artisanale n’a représenté que 2 % de la production de cobalt en République démocratique du Congo (RDC). Ce niveau historiquement bas, annoncé par le Cobalt Institute dans son rapport annuel publié le 14 mai 2025, tranche nettement avec la part habituelle des mineurs artisanaux dans le secteur, estimée ces dernières années entre 10 % et 30 % selon plusieurs organisations.

« En 2018, lorsque les prix du cobalt métal avaient atteint plus de 40 dollars la livre, la part des petits exploitants représentait environ 10 % de la production de la RDC. En 2024, avec l’augmentation significative de l’offre en RDC [et dans le monde], Benchmark estime que cette part est tombée à moins de 2 % de la production nationale, soit environ 1 % de la production mondiale », indique le Cobalt Institute.

Aucun détail n’a toutefois été fourni sur les volumes produits ces dernières années par le secteur artisanal, ce qui ne permet pas de confirmer avec précision cette évolution. Du côté du gouvernement congolais, les statistiques du ministère des Mines ne distinguent pas la production ou les exportations de cobalt selon le type d’exploitation, contrairement à d’autres ressources comme les diamants, l’or ou l’étain.

Le rapport du Cobalt Institute identifie deux causes principales à cette réduction de la part du secteur artisanal : l’essor de la production industrielle et la baisse des prix du cobalt ces dernières années. Les volumes extraits pourraient néanmoins repartir à la hausse début 2025, estime l’institut, car la mesure de suspension des exportations décidée en février par Kinshasa a provoqué une hausse de plus de 50 % des prix du métal.

L’exploitation artisanale et à petite échelle (ASM) du cobalt est régulièrement critiquée pour son manque de traçabilité, l’implication d’enfants ou encore le non-respect des droits humains. « Le défi n’est pas de l’éliminer, mais de la rendre équitable, sûre et exempte de violations des droits de l’Homme », soutient Dinah McLeod, directrice générale du Cobalt Institute, qui rappelle que ce type d’exploitation constitue, pour de nombreuses personnes, la seule source d’emploi viable dans la région.

La diminution actuelle de l’activité artisanale, parfois exercée illégalement, représente sans doute une opportunité pour accélérer la formalisation du secteur. Cela permettrait aux acteurs concernés de mieux tirer parti des conditions de marché plus favorables attendues à partir du début des années 2030, marquées par des risques de déficit d’offre.

Emiliano Tossou

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Posted On mercredi, 14 mai 2025 18:22 Written by

Du compte rendu du Conseil des ministres du 9 mai 2025, on apprend que la société japonaise Asia Minerals Limited (AML) lancera, le 21 mai prochain, la phase exploratoire d’un projet de production de manganèse dans le territoire de Luozi, situé dans la province du Kongo Central. Cette initiative a été présentée par le ministre des Mines lors de cette réunion.

Selon la même source, ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification du secteur minier, visant à élargir les partenariats, à diversifier les types de minerais exploités, les zones d’exploitation, ainsi que les produits finis ou semi-finis. Si les résultats de l’exploration sont concluants, AML prévoit un investissement pouvant soutenir une production annuelle de deux millions de tonnes de manganèse.

Le ministre des Mines a sollicité l’appui du gouvernement pour faciliter les démarches administratives, assurer l’accompagnement institutionnel et encourager les partenariats techniques nécessaires à la réussite de cette initiative. Il a souligné que ce projet à Luozi représente un levier potentiel de transformation territoriale, sectorielle et économique, en cohérence avec la nouvelle vision de la gouvernance minière en République démocratique du Congo.

Fondée en 1993 à Hong Kong, AML est une entreprise internationale spécialisée dans toute la chaîne de valeur du manganèse : extraction, transformation en ferroalliages, production de métaux et de produits chimiques. Elle possède des filiales en Asie, en Afrique, en Europe, dans la Communauté des États indépendants (CEI) et en Amérique du Nord.

AML détient également, avec une participation majoritaire, une fonderie de ferroalliages en Malaisie d’une capacité annuelle de 220 000 tonnes, ainsi qu’une mine de manganèse en Afrique du Sud capable de produire deux millions de tonnes par an.

Boaz Kabeya, stagiaire

Posted On mercredi, 14 mai 2025 01:22 Written by
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