Dans un mémorandum adressé au ministère de l’Emploi, relayé par l’Agence congolaise de presse, la délégation syndicale de Chemaf Resources appelle les autorités congolaises à accélérer le processus de cession de la société minière afin de préserver les emplois et la stabilité sociale des travailleurs.
Selon les représentants du personnel, l’incertitude entourant la finalisation de la vente a déjà des répercussions négatives : retards dans le paiement des salaires, non-respect de certains avantages sociaux et baisse significative de la production. Les employés, qui affirment ne pas être informés de l’évolution du dossier depuis plusieurs mois, redoutent une aggravation de la situation en raison du vieillissement des équipements et de la chute de l’activité.
La délégation syndicale sollicite ainsi une implication directe de l’État congolais pour lever les blocages administratifs, garantir par écrit la sauvegarde des emplois et des droits sociaux, et instaurer un cadre de dialogue permanent entre les autorités, l’employeur et les représentants des travailleurs.
Selon Bloomberg, un consortium américain composé notamment d’anciens membres des forces spéciales mène actuellement des négociations pour racheter l’entreprise minière. Ce groupe réunit Orion Resource Partners et Virtus Minerals, avec l’appui de Trafigura, principal créancier de Chemaf.
En juin 2024, Chemaf avait déjà annoncé un accord de cession de ses actifs au groupe chinois Norin Mining, incluant un projet majeur de cobalt en développement sur un permis de la Gécamines. Mais la société minière publique s’était opposée à la transaction, entraînant son blocage, et avait formulé une contre-offre. Si la nouvelle transaction se concrétise, Orion devrait assurer le financement, tandis que Virtus prendrait en charge la gestion.
Chemaf traverse de graves difficultés financières, notamment sur son projet phare de la mine de Mutoshi à Kolwezi. L’entreprise affiche une dette estimée à près de 900 millions de dollars.
Ronsard Luabeya
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