La Gécamines aurait fait une offre d’un peu moins d’un million de dollars pour racheter Chemaf Resources et prévoit un audit de la compagnie avant d’envisager un plan de paiement de ses dettes. C’est ce qu’a rapporté la semaine dernière l’agence de presse Reuters, citant différentes sources proches du dossier.
Plus tôt cette année, des sources médiatiques ont révélé l’existence d’une offre de rachat de la Gécamines pour les actifs de Chemaf, qui pilote un projet capable de livrer annuellement 75 000 tonnes de cuivre et 25 000 tonnes de cobalt. Bien que son complexe puisse actuellement produire 16 000 tonnes de cobalt et 50 000 tonnes de cuivre par an, les plans d’agrandissement de Chemaf ont été retardés par une insuffisance de financement et des dettes importantes.
Fin 2022, Trafigura lui a ainsi fourni un prêt de 600 millions $, mais la réussite du projet nécessiterait un investissement supplémentaire de 250 à 300 millions $. C’est pour redonner un souffle à ces opérations que la compagnie a annoncé, en juin 2024, un accord de rachat par le chinois Norinco, une transaction à laquelle la Gécamines est opposée.
Le permis minier sur lequel Chemaf développe son projet lui a en effet été loué par la Gécamines, qui souhaite donc en reprendre le contrôle. En attendant davantage de détails sur la proposition de la Gécamines, rappelons que Norinco aurait proposé entre 900 millions $ et 1 milliard $ pour reprendre ces actifs, ce montant incluant les dettes et les impôts impayés de Chemaf.
« Je peux confirmer que nous avons fait une meilleure offre que Norinco, sous réserve que nous procédions à une vérification préalable de la dette […] Nous confirmons également que nous ne donnerons pas d'autre chance à quelqu'un d'autre que nous », a déclaré Robert Lukama, président de la Gécamines, cité par Reuters.
Emiliano Tossou
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