L’avocat d’affaires franco-togolais Pascal Agboyibor figure parmi les 22 membres de la cellule de coordination stratégique chargée de piloter le partenariat minier en cours de négociation entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis. Sa nomination est actée dans la décision n°25/020 du 12 mai 2025, portant création de cette structure dédiée au suivi des négociations et à la mise en œuvre de l’accord sur les minerais critiques.
La cellule est structurée en trois entités : la direction, le secrétariat technique et un groupe d’experts. Pascal Agboyibor est le seul avocat membre de la direction. Elle réunit des figures clés de l’appareil étatique, parmi lesquelles Anthony Nkinzo Kamole, directeur de cabinet du président de la République, les ministres des Affaires étrangères et des Mines, Thérèse Kayikwamba Wagner et Kizito Pakabomba, ainsi que les présidents des conseils d’administration de la Gécamines, Guy-Robert Lukama, et de l’Arecoms, Patrick Mpoyi Luabeya.
Fondateur du cabinet Asafo & Co., Agboyibor est reconnu comme l’un des juristes les plus influents du continent dans les secteurs minier, énergétique et des infrastructures. Il est régulièrement sollicité sur des dossiers impliquant des financements souverains, des PPP ou des opérations structurantes avec des institutions multilatérales.
Présent en RDC depuis plusieurs années, Agboyibor conseille le gouvernement sur plusieurs projets stratégiques. Asafo & Co. a notamment joué un rôle clé dans la renégociation des termes du partenariat entre la Gécamines et le groupe chinois CMOC sur la mine de Tenke Fungurume, débouchant sur un règlement de 800 millions de dollars en faveur de la société publique congolaise.
Cette expertise lui a valu d’être désigné en 2024, pour la quatrième fois, comme l’avocat le plus influent de l’espace francophone par le classement Africa Business+, une distinction fondée sur l’ampleur et la sensibilité des dossiers traités. « Il appuie et défend l’État congolais, et la Gécamines S.A., notamment face aux opérateurs étrangers », note le magazine.
La cellule, dirigée par Anthony Nkinzo Kamole, est chargée d'assurer la coordination des travaux préparatoires, l’harmonisation des positions des institutions congolaises, ainsi que le respect des engagements dans le cadre de cet accord bilatéral en cours de finalisation.
Ce partenariat viserait à garantir l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques congolais — cobalt, lithium, coltan — en échange d’un soutien politique accru dans la résolution du conflit dans l’est du pays. Selon le Financial Times, sa signature pourrait intervenir d’ici fin juin 2025.
Boaz Kabeya, stagiaire
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