Kamoa-Kakula, plus grande mine de cuivre de la République démocratique du Congo et du continent africain, a produit 71 226 tonnes de concentré au cours du troisième trimestre 2025. Cette donnée, tirée d’une mise à jour publiée le 7 octobre par son opérateur Ivanhoe Mines, marque une baisse de 38 % en glissement annuel par rapport aux 116 313 tonnes déclarées à la même période en 2024.
Ce recul contraste avec les bonnes performances du premier semestre, où la production avait progressé de 31 % sur un an. La baisse enregistrée au troisième trimestre s’explique par l’incident sismique qui a touché la mine souterraine Kakula plus tôt cette année, entraînant la suspension des opérations sur cette section du site.
À la suite de cet événement, Ivanhoe a revu ses prévisions annuelles à la baisse : la production est désormais attendue entre 370 000 et 420 000 tonnes, contre une fourchette initiale de 520 000 à 580 000 tonnes. Même en considérant la limite supérieure de la nouvelle estimation, la production afficherait une baisse annuelle de 4 % en 2025.
Depuis le début de l’année, le complexe minier totalise 316 393 tonnes de cuivre produites. En attendant les résultats du quatrième trimestre, Ivanhoe prévient que les perturbations liées à cet incident pourraient se prolonger jusqu’en 2026. L’entreprise a d’ailleurs retiré sa prévision initiale qui tablait sur une production d’environ 600 000 tonnes pour l’année prochaine, et promet une mise à jour ultérieure.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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L’entreprise chinoise Shenzhen Hongfuhan Technology devrait être le principal investisseur du projet de construction d’une centrale solaire de 30 MW porté par son compatriote Green World Energy et destiné à alimenter le complexe minier de Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC).
Selon plusieurs médias chinois, la société a annoncé, le 26 septembre 2025, la signature prochaine d’un accord de partenariat avec Green World Energy et sa maison mère, la Société de développement du commerce et de construction (SDCC), pour le financement de ce projet évalué à 198 millions de dollars.
Basée à Shenzhen, Hongfuhan est présentée comme une entreprise spécialisée dans les composants de précision pour l’électronique, qui développe depuis peu une activité dans le solaire. Elle prévoit d’investir 158,4 millions de dollars dans le projet, tandis que le solde sera couvert par Green World/SDCC.
L’accord en cours de finalisation prévoit aussi la création d’une coentreprise, dont les parts seront réparties au prorata de l’investissement : 80 % pour Hongfuhan et 20 % pour Green World/SDCC. Toutefois, cette dernière assurera la construction, l’installation, l’exploitation et la maintenance, tandis que l’actionnaire majoritaire exercera le contrôle.
En avril 2025, Kamoa Copper, propriétaire de la mine de Kamoa-Kakula, a signé un contrat d’achat d’électricité avec Green World Energy. L’entreprise, basée à Pékin, s’est engagée à financer, construire et exploiter une centrale solaire d’une puissance constante de 30 MW. Selon Hongfuhan, la durée du contrat est de 15 ans.
Rentabilité élevée
Durant les 5,5 premières années — période incluant la phase de construction et jugée nécessaire pour amortir l’investissement initial — les bénéfices nets seront répartis au prorata des participations dans la coentreprise. Au-delà, la répartition évoluera à 76 % pour Hongfuhan et 24 % pour SDCC.
Kamoa Copper prévoit de porter ses capacités solaires à 120 MW en vue d’alimenter Kamoa-Kakula d’une capacité de production annuelle de 600 000 tonnes de cuivre. Dans cette perspective, l’entreprise minière a également signé un accord avec CrossBoundary Energy DRC pour financer, construire et exploiter une autre centrale solaire de 30 MW de puissance constante. Ici, la durée du contrat est fixée à 17 ans.
Ces deux projets devraient s’achever, raccordement au réseau compris, d’ici fin juillet 2026. À cette échéance, les besoins en électricité du complexe de Kamoa-Kakula devraient atteindre 240 MW. L’entreprise entend les couvrir exclusivement par de l’énergie verte, en mettant au repos ses groupes électrogènes.
Outre le solaire, Kamoa mise aussi sur l’hydroélectricité, notamment grâce à la réhabilitation de la turbine 5 d’Inga II (178 MW), dont la mise en service complète est attendue en 2026 après renforcement du réseau. Avec ces projets combinés, Kamoa Copper espère même réduire ses importations d’électricité depuis la Zambie et le Mozambique.
Timothée Manoke
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Le jeudi 25 septembre, Goldman Sachs a revu à la baisse ses prévisions d’approvisionnement mondial en cuivre pour 2025. La banque d’investissement américaine anticipe désormais un déficit de 55 500 tonnes, contre un excédent de 105 000 tonnes prévu initialement.
Cette révision fait suite à l’annonce par Freeport-McMoran d’un cas de force majeure sur ses contrats de vente du métal rouge. Elle illustre plus largement les tensions croissantes qui pèsent sur l’offre, dans un contexte marqué par des aléas touchant plusieurs sites de production clés, notamment en Indonésie et en République démocratique du Congo (RDC).
Un incident de coulée de boue survenu ce mois-ci à la mine Grasberg, opérée par Freeport-McMoran en Indonésie, devrait entraîner un « report significatif de la production à court terme ». L’entreprise a suspendu les opérations sur cet actif majeur, qui a livré 816 466 tonnes en 2024, le classant comme la deuxième plus grande mine de cuivre au monde. Un redémarrage des activités dans les zones non affectées est attendu d’ici le quatrième trimestre.
Même tendance du côté de la mine de Kamoa-Kakula, en RDC, exploitée par le canadien Ivanhoe Mines. À la suite d’une activité sismique survenue en mai, la production attendue pour 2025 est désormais estimée à 420 000 tonnes, contre 580 000 tonnes initialement prévues. Si cette nouvelle cible est atteinte, la production chuterait de 4 % par rapport aux 437 061 tonnes extraites en 2024.
Au Chili, la société publique Codelco poursuit ses efforts pour limiter les conséquences d’un séisme ayant frappé en août la mine El Teniente, plus grande exploitation souterraine de cuivre au monde. L’événement, qui a coûté la vie à six employés, a conduit à une révision de l’objectif de production 2025, ramené à 316 000 tonnes, soit une baisse de 33 000 tonnes.
Le scénario de déficit repose en plus sur les performances des autres mines en activité et sur l’évolution de la demande mondiale. Si la prévision de Goldman Sachs se confirme, elle mettra fin à deux années consécutives d’excédent mondial, enregistrées en 2023 et 2024.
Historiquement, un marché déficitaire soutient les prix. En mai 2021, par exemple, la tonne de cuivre avait atteint 11 700 dollars, portée par une demande soutenue et une offre contrainte. Les cours semblent déjà réagir aux perturbations actuelles : selon Trading Economics, les contrats à terme ont grimpé jeudi à un sommet de près de deux mois, dépassant les 4,75 dollars la livre (environ 10 400 dollars/tonne), à la suite du cas de force majeure déclaré par Freeport-McMoran en Indonésie.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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L’américain Hartree Partners, société spécialisée dans le négoce de matières premières et la gestion d’actifs énergétiques, a manifesté son intérêt pour le projet de raffinerie de cuivre et de cobalt porté par la société congolaise Buenassa Ressources SA.
Le 25 septembre 2025, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, un protocole d’accord a été signé entre Eddy Kioni, directeur général de Buenassa, et Stephen Hendel, directeur général de Hartree Partners.
Les deux parties y expriment leur volonté de coopérer sur les volets financier, logistique et commercial, afin de renforcer la position de Buenassa sur les marchés internationaux et de soutenir la stratégie du gouvernement congolais visant à accroître la transformation locale des minerais.
Créée en 1997, Hartree Partners LP est une firme de négoce active sur les marchés de l’énergie et des matières premières. Ses activités couvrent le trading, l’investissement dans des actifs, les solutions de gestion des risques, la gestion de capitaux, les initiatives environnementales et le conseil stratégique.
Le projet de Buenassa, dont la première phase est estimée à 600 millions de dollars, prévoit la construction d’une raffinerie capable de produire, dès fin 2027, environ 30 000 tonnes de cathodes de cuivre et 5 000 tonnes de sulfate de cobalt par an. À terme, les capacités devraient atteindre 120 000 tonnes de cuivre et 20 000 tonnes de cobalt annuellement.
L’initiative a déjà bénéficié d’une subvention de 3,5 millions de dollars, octroyée par le gouvernement congolais via le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Ces fonds ont permis de réaliser une étude de cadrage (scoping study). Depuis juin, l’État congolais détient une participation de 10 % dans le capital de Buenassa Ressources SA.
Par ailleurs, depuis juillet dernier, NG9 Holding, un groupe émirati, est également en discussion avec Buenassa et pourrait notamment jouer un rôle clé dans la structuration financière du projet.
Ronsard Luabeya
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Le ministère des Mines a retiré 26 titres miniers à 14 entreprises pour non-paiement des droits de superficie et non-démarrage des travaux. La décision est contenue dans une série d’arrêtés ministériels rendus publics le 19 septembre 2025 par le Cadastre minier (Cami), chargé de la gestion du domaine minier en République démocratique du Congo (RDC).
Selon le Cami, 13 sociétés ont perdu 20 titres pour défaut de paiement des taxes de superficie, tandis qu’une société a été sanctionnée par la perte de 6 titres pour n’avoir pas démarré ses activités. Les titres concernés incluent des permis de recherche, d’exploitation, de rejets, d’exploitation de petite mine, ainsi que des autorisations d’exploitation de carrières permanentes.
Les entreprises visées sont : Cimenterie du Katanga (Cimenkat SAS), Congo Mining Corporation Sarl, Congo Progress Mining SA, Gichon Luiza Sarl, Golden Africa Ressources, JK Minerals Sarlu, Lutwika Mining Sarl, Mankumbwa Yasupa Godefroid, Minière du Congo, SEK, Société d’appui logistique au Katanga, Xin Da Mining Sarl, Xin Hao Mining Sarl et Ya Fei Mining.
Cette mesure s’appuie sur l’article 289 du Code minier révisé en 2018, qui prévoit la possibilité de recours devant les instances compétentes dans un délai de 30 jours suivant la notification et l’affichage de la décision. À défaut de recours, la déchéance est inscrite dans le registre du Cadastre minier et publiée au Journal officiel.
Ce retrait de titres s’inscrit dans un contexte de fermeté accrue dans la gestion du domaine minier. Le 4 août 2025, le Cami avait déjà retiré 594 titres miniers et de carrières, représentant 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² remis à disposition de nouveaux investisseurs.
Dans la même dynamique, le 5 septembre 2025, la direction des Mines a transmis au Cami 90 procès-verbaux constatant le non-commencement des travaux de recherche, de développement et de construction, en application de l’article 197 du Code minier. Les titulaires concernés disposent de 45 jours à compter de la date d’affichage pour présenter leurs moyens de défense, conformément à l’article 561. Faute de réaction dans ce délai, leurs permis seront frappés de déchéance.
Ronsard Luabeya
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En difficulté financière depuis plusieurs mois, l’entreprise minière Chemaf pourrait mettre fin à la production de cathodes de cuivre dès novembre prochain. L’information est rapportée par Radio Okapi, qui cite un courrier de la direction générale parvenu à sa rédaction le 19 septembre 2025.
Interrogé par le même média, le président du conseil d’administration, Shiraz Virj, a confirmé la nouvelle. Selon lui, cette décision résulte de l’échec du processus de cession de la société, lancé en août 2023. Bien qu’un investisseur potentiel ait été identifié, la transaction n’a pas obtenu les autorisations réglementaires attendues en mars 2025. « Nous mettons tout en œuvre pour conclure un accord. Cependant, à défaut d’un nouvel investisseur, Chemaf se verra contrainte d’arrêter ses opérations », a-t-il déclaré.
L’entreprise est fragilisée par ses projets d’expansion, notamment le développement de la mine de Mutoshi à Kolwezi et la phase 2 de la mine l’Étoile à Lubumbashi, deux projets déjà achevés à plus de 80 %. Plus de 570 millions de dollars ont déjà été investis, mais il reste entre 250 et 300 millions nécessaires pour finaliser les travaux. Leur mise en production devait porter la capacité annuelle de Chemaf à 75 000 tonnes de cuivre et 25 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt.
Détenue à 94,68 % par Chemaf Resources Ltd (CRL) et à 5 % par l’État congolais, la société affiche une dette globale de près de 900 millions de dollars. En juin 2024, Chemaf avait annoncé un accord de cession de ses actifs au groupe chinois Norin Mining, incluant un projet majeur de cobalt en développement sur un permis de la Gécamines. Mais la société publique, qui souhaite prendre le contrôle de Chemaf, s’était opposée à la transaction.
3000 emplois en jeu
Selon Bloomberg, un consortium américain mené par Orion Resource Partners et Virtus Minerals, avec le soutien de Trafigura, principal créancier de l’entreprise, mène actuellement des discussions pour reprendre la société. Orion apporterait le financement, tandis que Virtus assurerait la gestion. Mais, à en croire Jeune Afrique, cette opération n’aurait pas non plus l’assentiment de la Gécamines.
Pour lever ces blocages, la délégation syndicale de l’entreprise a entamé des pourparlers à Kinshasa avec les autorités. Elle appelle à une implication directe de l’État afin de garantir les emplois et d’instaurer un cadre de dialogue tripartite.
Les syndicats évoquent déjà des retards de salaires, une baisse de la production et le non-respect de certains avantages sociaux. Environ 3 000 travailleurs craignent une aggravation de la crise si l’incertitude entourant la finalisation de la vente persiste.
Ronsard Luabeya
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La société d’investissement NIU Invest SE a porté sa participation dans Critical Metals Plc à 69,62 %, selon un communiqué de l’opérateur du projet cuprifère et cobaltifère Molulu, situé à environ 100 km au nord de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. À l’issue de cette opération, NIU détient désormais 70,8 millions d’actions ordinaires, représentant la majorité du capital de l’entreprise.
Le projet Molulu est présenté comme une petite mine de cuivre et de cobalt encore en phase de structuration. « Notre exploitation minière est très rudimentaire », expliquait en 2024 le directeur général de Critical Metals, Russell Fryer. « Il s'agit d'une exploitation très simple, avec camion et pelle, visant à produire 10 000 tonnes de minerai de cuivre par mois. Nous retirons la couche d'oxyde, la chargeons dans des camions, puis expédions le minerai à Lubumbashi, à 100 km au sud de notre site, pour traitement. »
La société prévoit d’acquérir un concentrateur afin d’améliorer la teneur du minerai et de réduire les coûts de transport.
NIU Invest SE, dirigée par l’investisseur autrichien Cevdet Caner, est une société d’investissement active en Europe et aux États-Unis, avec l’ambition de devenir un opérateur minier intégré disposant d’actifs en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Afrique et en Europe. Le renforcement de sa participation dans Critical Metals illustre cette stratégie d’expansion.
Cette montée au capital intervient un mois après une première opération, en août 2025, qui avait porté la participation de NIU à 60,34 % par le biais d’une souscription à 61,4 millions de nouvelles actions ordinaires. Cette prise de contrôle avait fait de NIU l’actionnaire majoritaire, devant la Bank of New York.
En consolidant sa position, NIU confirme sa confiance dans le potentiel du projet Molulu, malgré une situation financière difficile, marquée par des pertes et un fort endettement. Critical Metals a indiqué travailler sur des mesures de réduction des coûts et d’amélioration de la rentabilité afin de stabiliser ses opérations.
Timothée Manoke
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Ivanhoe Mines a annoncé, le 17 septembre 2025, avoir conclu un accord permettant l’entrée de la Qatar Investment Authority (QIA), le fonds souverain de l’État qatari, dans son capital. La compagnie canadienne émettra 57,5 millions d’actions ordinaires, donnant à QIA environ 4 % du capital, en contrepartie d’un investissement de 500 millions de dollars.
Cet accord s’inscrit dans le cadre d’un placement privé qui doit encore être approuvé par la Bourse de Toronto (TSX), où Ivanhoe est cotée. Les deux principaux actionnaires de la compagnie, CITIC Metal Africa Investments Limited et Zijin Mining Group, conservent le droit d’acquérir des actions au même prix que QIA afin de maintenir leur niveau de participation.
Ivanhoe a précisé qu’elle utilisera l’investissement qatari pour financer ses activités, notamment l’exploration et l’exploitation de minéraux essentiels.
« Cet investissement stratégique reflète la conviction de la QIA non seulement dans le portefeuille d'actifs de classe mondiale d'Ivanhoe Mines, mais surtout dans le soutien à son équipe pour trouver, développer et fournir de manière durable les minéraux essentiels à la transition énergétique mondiale et aux applications technologiques de pointe », a déclaré Mohammed Saif Al-Sowaidi, PDG de la QIA.
En République démocratique du Congo, Ivanhoe Mines détient 39,6 % de Kamoa-Kakula, la plus grande mine de cuivre du pays, ainsi que 62 % de la mine de zinc de Kipushi, récemment relancée et en passe d’intégrer le top 4 mondial. La société est aussi l’opérateur de ces deux sites stratégiques.
PM avec l’Agence Ecofin
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Selon plusieurs plateformes de trading, l’entreprise chinoise Longjing Environmental Protection a annoncé que sa filiale Zijin Longjing développera une centrale hydroélectrique de 140 MW dans la province du Haut-Lomami, en République démocratique du Congo (RDC). Coût de l’investissement : 399 millions de dollars.
Le projet, localisé sur la rivière Lualaba, à environ 200 kilomètres de Kolwezi (Lualaba) où Zijin Mining exploite plusieurs concessions minières, a été acquis à 80 % par Longjing via sa filiale hongkongaise, qui a ainsi pris le contrôle de la société GML, détentrice des droits.
La construction, prévue sur trois ans et demi, devrait générer environ 714 millions de kilowattheures (kWh) par an, avec un taux d’utilisation estimé à 5 100 heures. D’après les données communiquées, 90 % de l’électricité produite seront destinés aux sites de Zijin Mining, tandis que 10 % reviendront aux communautés locales.
Cet investissement s’inscrit dans la stratégie de Longjing visant à associer protection de l’environnement et développement des énergies nouvelles, tout en soutenant l’expansion internationale du groupe. Selon l’annonce, il doit permettre de réduire les coûts énergétiques des activités minières de Zijin en RDC. À noter que Zijin Mining détient 29,25 % du capital de Fujian Longking, maison mère de Longjing Environmental Protection, ce qui témoigne de la proximité entre les deux sociétés.
En parallèle, Zijin Mining, via la coentreprise Katamba Mining formée avec la société publique congolaise Cominière, a déposé une demande de concession pour la phase 3 de la centrale hydroélectrique de Mpiana-Mwanga (108 MW). Située sur la rivière Luvua, à plus de 90 kilomètres au nord-est de Manono, dans la province du Tanganyika, cette infrastructure vise avant tout à alimenter le projet d’exploitation du lithium de Manono, considéré comme l’un des plus importants gisements mondiaux de lithium à haute teneur.
Toutefois, la demande de concession de distribution et les propos du vice-président de Zijin Mining, James Wang, indiquent que l’électricité devra aussi desservir les communautés locales et certaines infrastructures clés, notamment la ville et le territoire de Manono, le village de Kanuka (Tanganyika), le territoire de Malemba Nkulu (Haut-Lomami) ainsi que l’aérodrome de Manono.
Timothée Manoke
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Parmi les faits marquants de la visite du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au Kazakhstan figure la signature d’un accord de collaboration entre la Gécamines, détenue à 100 % par l’État congolais, et Eurasian Resources Group (ERG), détenu à 40 % par l’État kazakh. Selon Africa Intelligence, cet accord permet à la Gécamines d’augmenter sa participation dans la coentreprise Swanmines à 49 %, contre 25 % auparavant, ramenant ainsi la part d’ERG de 75 % à 51 %. Cette signature met fin à des années de litiges autour de la mine de cuivre-cobalt de Kalukundi, développée par Swanmines.
Le différend remonte à 2022, lorsque la RDC, grand producteur de minerais — dont le cuivre et le cobalt—, avait engagé une renégociation de plusieurs contrats miniers, dont celui de Sicomines, lors du premier mandat de Félix Tshisekedi. La Gécamines reprochait à ERG de ne pas avoir suffisamment développé la mine de Kalukundi via Swanmines et de ne pas avoir investi les milliards promis. Elle réclamait le retour du permis PE 591 de Kalukundi ainsi qu’environ 300 millions de dollars de dédommagement, une demande qu’ERG contestait.
Selon Bloomberg, dans son rapport annuel 2022, ERG justifiait ces retards par des problèmes financiers liés à ses lignes de crédit auprès de banques russes, impactées par les sanctions découlant de la guerre russo-ukrainienne. Malgré ces difficultés, le groupe annonçait alors un plan d’investissement de 2 milliards de dollars en RDC entre 2023 et 2024.
Au-delà de l’augmentation de sa participation dans Swanmines, la RDC a obtenu l’engagement d’ERG de réaliser, dans un délai d’un an, l’étude de faisabilité pour la construction d’une usine de traitement sur place à Kalukundi, suivie de douze mois supplémentaires pour le lancement effectif des travaux. La Gécamines assurera en outre la commercialisation d’une partie des minerais traités, renforçant ainsi son contrôle sur le site.
D’autres investissements d’ERG en RDC connaissent aussi des difficultés. Les activités de sa filiale Boss Mining ont été suspendues en juin 2023 par les autorités congolaises pour des problèmes environnementaux. Cette mine dispose d’une capacité de production annuelle de 21 600 tonnes de cuivre et 3 600 tonnes d’hydroxyde de cobalt.
Parallèlement à cet accord transactionnel, un accord de coopération dans les domaines des mines et de la géologie a été conclu entre le ministre congolais des Mines, Louis Watum, et son homologue kazakh, Yersayin Nagaspaev, ministre de l’Industrie et de la Construction, renforçant ainsi les relations bilatérales et la collaboration technique entre les deux pays.
Timothée Manoke
Selon le vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, les importations de carburants ont généré plus de 63 milliards de francs congolais (FC) de recettes douanières en août 2025, soit un peu plus de 22 millions de dollars. Ce montant représente une hausse de plus de 1 500 % par rapport aux 4 milliards de FC perçus le mois précédent, soit près de 1,5 million de dollars.
À en croire Daniel Mukoko Samba, cette explosion des recettes découle de la réforme de la commercialisation des produits pétroliers aux sociétés minières et à leurs sous-traitants. La loi de finances 2025 (article 22) a en effet exclu les carburants terrestres et d’aviation (essence, kérosène, gasoil, fuel, pétrole lampant, GPL) destinés à l’activité minière ou cédés aux entreprises minières et à leurs sous-traitants de la subvention accordée par l’État et de toutes formes d’exonérations des droits et taxes à l’importation, notamment les droits de douane et la TVA.
Quelles sont les retombées de la réforme initiée pour les sociétés minières opérant dans la Zone Sud-Est avec la mise en place d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers ?
— Ministère de l'Économie Nationale, RDC (@EconatRDC) September 11, 2025
À quand l’application d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers dans la Zone… pic.twitter.com/H5p5yTDO2A
Cette réforme s’est traduite par la publication, le 26 juillet, d’une structure des prix spécifique aux carburants du secteur minier, couvrant les zones sud et est du pays, où se concentre l’essentiel de l’activité minière. Ces zones regroupent, d’une part, les provinces du Haut-Katanga, Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Lualaba, Sankuru et Tanganyika, et, d’autre part, le Haut-Uele, le Bas-Uele, l’Ituri, le Maniema, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu.
Les recettes ont bondi de plus de 1 500 %, alors que la mesure n’a été appliquée que sur les deux dernières semaines du mois d’août, a précisé le ministre. Selon lui, les recettes devraient donc être encore plus importantes au mois de septembre.
Telcos et compagnies aériennes dans le viseur
La réforme devrait aussi entraîner une réduction des manques à gagner versés aux sociétés pétrolières, puisque les produits pétroliers destinés à l’activité minière ou cédés aux entreprises minières et à leurs sous-traitants ne sont plus pris en compte dans leur calcul. Ces manques à gagner sont liés notamment aux fluctuations du taux de change, les carburants étant achetés en dollars sur le marché international mais vendus en francs congolais sur le marché local. Ce risque de change est d’ailleurs quasi inexistant pour les sociétés minières, qui vendent l’intégralité de leur production en dollars.
Lors de sa communication devant la presse, Daniel Mukoko Samba a par ailleurs indiqué que cette réforme, appliquée pour le moment aux sociétés minières, sera prochainement étendue à d’autres secteurs. A en croire le ministre, les compagnies aériennes et les sociétés de télécommunications pourraient être les prochaines concernées par la fin des subventions.
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya
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Dans un mémorandum adressé au ministère de l’Emploi, relayé par l’Agence congolaise de presse, la délégation syndicale de Chemaf Resources appelle les autorités congolaises à accélérer le processus de cession de la société minière afin de préserver les emplois et la stabilité sociale des travailleurs.
Selon les représentants du personnel, l’incertitude entourant la finalisation de la vente a déjà des répercussions négatives : retards dans le paiement des salaires, non-respect de certains avantages sociaux et baisse significative de la production. Les employés, qui affirment ne pas être informés de l’évolution du dossier depuis plusieurs mois, redoutent une aggravation de la situation en raison du vieillissement des équipements et de la chute de l’activité.
La délégation syndicale sollicite ainsi une implication directe de l’État congolais pour lever les blocages administratifs, garantir par écrit la sauvegarde des emplois et des droits sociaux, et instaurer un cadre de dialogue permanent entre les autorités, l’employeur et les représentants des travailleurs.
Selon Bloomberg, un consortium américain composé notamment d’anciens membres des forces spéciales mène actuellement des négociations pour racheter l’entreprise minière. Ce groupe réunit Orion Resource Partners et Virtus Minerals, avec l’appui de Trafigura, principal créancier de Chemaf.
En juin 2024, Chemaf avait déjà annoncé un accord de cession de ses actifs au groupe chinois Norin Mining, incluant un projet majeur de cobalt en développement sur un permis de la Gécamines. Mais la société minière publique s’était opposée à la transaction, entraînant son blocage, et avait formulé une contre-offre. Si la nouvelle transaction se concrétise, Orion devrait assurer le financement, tandis que Virtus prendrait en charge la gestion.
Chemaf traverse de graves difficultés financières, notamment sur son projet phare de la mine de Mutoshi à Kolwezi. L’entreprise affiche une dette estimée à près de 900 millions de dollars.
Ronsard Luabeya
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La mine de zinc de Kipushi, en République démocratique du Congo, codétenue par Ivanhoe Mines (62 %) et la Gécamines (38 %), a enregistré une progression notable après l’achèvement des travaux de désengorgement du concentrateur et du séparateur par densité (DMS). Ces interventions, menées pour lever les obstacles opérationnels rencontrés depuis 2024, ont permis d’augmenter de 20 % la capacité du concentrateur, selon une communication de l’entreprise du 27 août 2025.
Dans les sept jours suivant la mise en service, la mine a produit 5 545 tonnes de zinc en concentré, un niveau qualifié de record par l’entreprise. Cela correspond à une production annualisée de 290 000 tonnes, ce qui pourrait propulser Kipushi au quatrième rang mondial des mines de zinc, d’après le classement GlobalData publié par Mining Technology en juin 2024.
Malgré ces résultats, Ivanhoe Mines reste prudente et maintient sa prévision de production 2025 entre 180 000 et 240 000 tonnes.
Les travaux de 2024 avaient été motivés par des difficultés techniques : le minerai extrait du sommet du gisement présentait une teneur élevée en fer, ce qui affectait les taux de récupération du concentrateur. Ces contraintes avaient contraint l’entreprise à réduire de moitié ses prévisions 2024, passant de 100 000–140 000 tonnes à 50 000–70 000 tonnes. La production effective s’était finalement limitée à 50 307 tonnes.
Pour résoudre ces problèmes, Ivanhoe avait lancé en septembre 2024 un programme visant l’amélioration du concentrateur et du DMS. Ces mesures ont commencé à porter leurs fruits dès le premier trimestre 2025, avec une production de 42 736 tonnes de concentré.
L’entreprise affirme que les travaux sont désormais achevés, les contraintes levées, et qu’ils ont été menés en avance sur le calendrier et à un coût inférieur aux prévisions, sans préciser davantage. Ivanhoe avait toutefois informé ses investisseurs qu’en 2025, 25 millions $ seraient consacrés à Kipushi.
Sur le plan commercial, Ivanhoe a conclu en juillet 2025 un accord avec le négociant suisse Mercuria, qui achètera un tiers de la production restante de Kipushi. Les deux premiers tiers sont déjà destinés à CITIC Metal (HK) Limited et Trafigura Asia Trading. Mercuria fournira également à Ivanhoe un prêt de 20 millions de dollars, avec un taux d’intérêt de 6 %.
Timothée Manoke, stagiaire
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La Securing America’s Future Energy (SAFE), une organisation américaine spécialisée dans l’énergie et les minerais critiques, qui réunit au sein de ses instances des PDG de grandes entreprises du Fortune 500, a organisé le 28 août 2025 à Washington une table ronde entre des délégations de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Selon SAFE, les échanges ont porté sur la collaboration en matière d’investissements dans les minerais critiques et sur la sécurité.
« Cet événement met l’accent sur les investissements du secteur privé américain afin que les ressources minérales du Rwanda et de la RDC deviennent un moteur de croissance économique pour la région, plutôt qu’un facteur de perpétuation des conflits », indique l’organisation, qui collabore avec le Département d’État américain pour promouvoir l’engagement du secteur privé dans la sécurisation des minerais critiques.
Pour l’heure, les conclusions de la rencontre n’ont pas été précisées. Il est toutefois établi que cette table ronde s’inscrit dans le Cadre d’intégration économique régionale, prévu par l’accord de paix signé en juin dernier entre la RDC et le Rwanda. Cet accord distinct, attendue avant le 27 septembre prochain, doit permettre de « développer le commerce extérieur et les investissements liés aux chaînes d’approvisionnement régionales en minerais critiques ». Dans cette perspective, un pré-accord a été paraphé le 1er août dernier par les deux parties.
« Reposant sur une base de paix, le Cadre d’intégration économique régionale ouvre la voie à une augmentation des investissements américains tout en consolidant la stabilité dans une région longtemps exploitée par des entreprises chinoises, tirant profit de l’instabilité et des minerais de conflit », souligne SAFE.
En parallèle, Kinshasa et Washington discutent d’un accord bilatéral spécifique sur les minerais stratégiques, destiné à contrer l’influence chinoise. Déjà, plusieurs entreprises américaines sont actives en RDC, à l’image de KoBold Metals (exploration minière) et Starlink (Internet par satellite). D’autres membres du Fortune 500 manifesteraient également leur intérêt pour les minerais congolais.
Boaz Kabeya
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