Il y a un an, la Gécamines a annoncé un accord lui permettant de vendre sa part de la production de la mine Tenke Fungurume exploitée par le chinois CMOC. Cela représente 20 % de la production de cuivre, qui a atteint 280 297 tonnes en 2023.
En RDC, la Gécamines est actuellement en pourparlers avec différents clients pour vendre une partie du cuivre produit à la mine Tenke Fungurume du chinois CMOC. La compagnie minière nationale met ainsi en œuvre sa nouvelle stratégie consistant à vendre directement une partie de la production des mines dans lesquelles elle détient des parts minoritaires.
Selon les détails relayés par Bloomberg, 90 000 tonnes de cuivre font en ce moment l’objet de négociations avec Glencore, Trafigura Group ou encore Mercuria Energy Group. En dehors de Tenke, des contrats de vente de cuivre et de cobalt pourraient bientôt être signés pour une partie de la production de la filiale locale de Glencore ou encore des actifs de Sicomines.
Grâce à cette stratégie, la Gécamines espère augmenter les revenus tirés par l’État congolais du secteur minier. Elle a été annoncée l’année dernière, après que la compagnie nationale a négocié en juillet 2023 auprès de CMOC le droit de vendre le volume de production proportionnel à sa participation de 20 % dans la mine Tenke Fungurume.
Pour rappel, le cuivre représente environ 70 % des recettes d’exportations de la RDC. Le pays en est le premier producteur africain et le deuxième sur le plan mondial. Cette richesse ne profite néanmoins pas pleinement aux populations et le gouvernement explore différentes solutions pour mieux partager la rente minière avec les investisseurs étrangers.
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En RDC, la production de diamants est sur une tendance baissière depuis cinq ans, notamment à cause des difficultés des compagnies actives dans l’exploitation industrielle. En 2023, le pays a même perdu son statut de deuxième producteur africain en volume au profit de l’Angola.
En 2023, la RDC a exporté 8,30 millions de carats de diamants pour une valeur de 86,52 millions de dollars. C’est du moins ce que rapporte le Processus de Kimberley (KP) dans son rapport 2023 publié le mois dernier, révélant une baisse de 40 % en glissement annuel de la valeur des exportations.
La baisse des exportations est principalement attribuable à une baisse de la production minière qui a totalisé 8,34 millions de carats l’année dernière contre 10,78 millions de carats en 2022. En cause notamment, les difficultés des deux principaux producteurs industriels du pays, la société d’État MIBA et la coentreprise sino-congolaise SACIM.
La production est d’ailleurs sur une pente descendante depuis cinq ans, à l’exception d’une légère hausse en 2021. En 2023, la RDC est même passée derrière l’Angola dans le classement des plus gros producteurs africains en volume, et pointe désormais à la 3ème place continentale.
Pour rappel, les exportations congolaises de diamants ont pour principales destinations les Émirats arabes unis avec 4,37 millions de carats et la Belgique avec 3,31 millions de carats, selon les statistiques officielles pour l’année 2023.
Emiliano Tossou
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Exploité par le canadien Ivanhoe Mines, le complexe Kamoa-Kakula est la plus grande mine de cuivre de RDC et d’Afrique. Elle devrait livrer entre 440 000 et 490 000 tonnes de concentré en 2024, contre 393 551 tonnes en 2023.
En RDC, Ivanhoe Mines a publié le 8 juillet son bilan de production pour le deuxième trimestre 2024. Son complexe Kamoa-Kakula, plus grande mine de cuivre du pays, a livré 100 812 tonnes de concentré de cuivre, portant le total du premier semestre 2024 à 186 925 tonnes.
#News - the Kamoa-Kakula Copper Complex produced 100,812 tonnes of #copper in concentrate in Q2 2024. Read full news release 👇 https://t.co/EKK7eXxiVe
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) July 8, 2024
Il faut noter que la performance des six premiers mois de l’année est en baisse de 5 % en glissement annuel. La seconde moitié de l’année devrait en revanche être caractérisée par une hausse significative de la production de cuivre, grâce à la mise en service le mois dernier d’un nouveau concentrateur à Kamoa-Kakula. Avec cette troisième usine de traitement, le complexe dispose désormais d’une capacité de production de plus de 600 000 tonnes de concentré de cuivre par an.
Pour rappel, Ivanhoe Mines prévoit produire entre 440 000 et 490 000 tonnes de concentré à Kamoa-Kakula en 2024, contre 393 551 tonnes en 2023. La compagnie canadienne détient 39,6 % d’intérêts dans le complexe, la même participation que son partenaire chinois Zijin Mining, tandis que le gouvernement congolais contrôle Kamoa-Kakula à hauteur de 20 %.
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Le projet Adumbi héberge plus de 100 tonnes d’or de ressources minérales en RDC. Le développement d’une mine d’or sur ce projet augmenterait les exportations congolaises d’or, estimées à 34 tonnes en 2023.
Loncor Gold a annoncé le 10 juin la signature de contrats portant sur 11 000 mètres de forage à son projet Adumbi. L’objectif est d’identifier des ressources souterraines pour accroitre les ressources minérales de 3,66 millions d’onces (103 t) déjà identifiées sur ce projet, détenu à 84,68 % par la société en RDC.
Breaking News! Loncor Mobilises Three Core Rigs to Define Additional Mineral 3Resources Below and Along Strike from Adumbi’s Current 3.66 Million Ounce Open Pit Resources. Read the full release here: https://t.co/3qJzzStKSl pic.twitter.com/OPD2fBpXhy
— Loncor Gold Inc (TSX:LN) (OTCQX:LONCF) (FSE:LO51) (@Loncorgold) June 10, 2024
« Le programme de forage vise à attirer l’attention sur l’ampleur et la qualité de ce que nous avons et de ce que nous continuons à développer à seulement 220 km de la plus grande mine d’or d’Afrique, Kibali », a commenté John Barker, PDG de Loncor.
L’augmentation des ressources à Adumbi s’inscrit dans les efforts de Loncor pour développer sa première mine d’or en RDC. Si la société atteint cet objectif, il s’agira d’une nouvelle exploitation minière industrielle dans le secteur aurifère congolais. Selon les statistiques officielles, le secteur industriel a représenté 85 % des exportations d’or de la RDC en 2023, soit 29 tonnes, contre 15 % pour le secteur artisanal (5 tonnes).