Le ministre des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, a signé le 11 octobre 2024 un avis d’annulation du processus d’appel d’offres pour l’attribution de 27 blocs pétroliers en République démocratique du Congo (RDC), lancé le 28 juillet 2022. Selon le texte, cette décision repose sur plusieurs raisons : des offres jugées non recevables, des dépôts tardifs de candidatures, des propositions inappropriées ou irrégulières, ainsi qu’un défaut de concurrence.
Avis de clôture du processus d'appel d'offres des 27 blocs pétroliers pic.twitter.com/do7e0wm0dn
— Ministère des Hydrocarbures RDC (@Min_hydro_Rdc) October 14, 2024
Cette décision a été rendue publique à la suite des discussions tenues lors du conseil des ministres du 11 octobre, où Aimé Molendo Sakombi a plaidé pour « l’arrêt de cette procédure et l’impératif de relancer un nouveau processus », selon un compte rendu relayé par des médias proches de l’administration. Le ministre a souligné la nécessité pour le gouvernement de « rebondir en évitant les difficultés majeures soulevées » lors de la phase initiale, notamment celles liées aux préalables de la procédure et à l’évaluation des candidatures lors de la présélection.
Le nouveau processus devrait connaître certaines modifications. Il est envisagé de redimensionner certains blocs pétroliers situés à l’intérieur du pays, afin de minimiser les impacts environnementaux, notamment sur les zones protégées. De plus, l’idée de refaire des relevés géologiques a été évoquée, afin d’obtenir des informations plus récentes et actualisées sur les réserves pétrolières mises en appel d’offres.
Lors de l’annonce officielle des appels d’offres par le président Félix Tshisekedi, les estimations sur le site de la présidence faisaient état de 22 milliards de barils de pétrole sur les 27 blocs, avec l’espoir que les revenus du secteur pétrolier et gazier puissent représenter 40 % du budget de l’État. Cependant, d’autres estimations sont beaucoup plus prudentes. Certaines sources parlent d’environ 5 milliards de barils, tandis que le CIA Factbook, une plateforme du principal service de renseignement américain, avance un chiffre bien plus modeste, estimant les réserves prouvées à seulement 180 millions de barils.
La RDC est déterminée à exploiter ses ressources pétrolières, mais devra faire face à un long processus d’exploration et de développement. Seulement, le pays, qui abrite des aires protégées telles que le Parc national des Virunga, sera sous la surveillance des organisations de défense de l’environnement alors que ses plus de 100 millions d’habitants attendent davantage d’un gouvernement aux ressources limitées. Par ailleurs, la RDC est considérée comme un risque par les créanciers mondiaux, ce qui ajoute une couche de complexité au défi.
Georges Auréole Bamba