Après la résiliation, en août 2024, du contrat signé avec la société Afritech, l’Office national d’identification de la population (ONIP) a trouvé un autre partenaire pour la délivrance des cartes d’identité nationale en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit d’une société ghanéenne avec qui un accord est en cours de finalisation, indique le Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS), à l’issue d’une audience entre son coordonnateur, François Muamba Tshishimbi, et le directeur général de l’ONIP, Richard Ilunga.
Dans le compte rendu de cette audience, publié le 25 juillet 2025, le CPVS ne donne ni le nom de l’entreprise en question ni les détails sur le processus ayant conduit à sa sélection. Il pourrait néanmoins s’agir de Margins Group, dont les offres seraient analysées depuis plusieurs mois, selon des informations relayées par la presse. Créée en 1990 et basée à Accra, l’entreprise est notamment à l’origine de la Ghana Card, la carte nationale d’identité biométrique du Ghana.
Selon le CPVS, le projet repart sur « de nouvelles bases ». La nouvelle approche combinera recensement administratif et enregistrement ciblé par catégories (élèves, militaires, Congolais de l’étranger, réfugiés…). La carte sera gratuite, sauf en cas de perte ou de renouvellement. Plus de 5 000 bureaux permanents seront installés à travers le pays.
Après plus de 40 ans d’interruption, le processus de délivrance de la carte d’identité nationale a été relancé en RDC en 2022 avec la signature de plusieurs décrets, dont celui portant création d’une carte d’identité nationale. Le CPVS affirme qu’un projet pilote a déjà permis de délivrer environ 700 cartes à Kinshasa.
Ce processus a été interrompu avec la résiliation, en août 2024, du contrat attribué de gré à gré en septembre 2023 à la société Afritech, propriété de l’homme d’affaires malien Samba Bathily. Celle-ci devait travailler en partenariat avec Idemia, un fournisseur français de solutions d’identification biométrique appartenant à la firme américaine de private equity Advent International.
Un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) avait pointé des surfacturations, notamment dans le volet immobilier du projet, estimé à 444 millions de dollars. L’institution avait également signalé de possibles irrégularités dans le montage financier du projet.
Ronsard Luabeya
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