La République démocratique du Congo (RDC) a finalement annulé, en août 2024, le contrat de mise en place d’un système national d’identification biométrique, suspendu en juin dernier. Ce contrat, dont l’objectif était de créer un registre d’état civil et de produire des cartes d’identité biométriques, avait été confié à Idemia, un fournisseur français de solutions d’identification biométrique appartenant à la firme américaine de private equity Advent International.
Il y a quelques mois, un rapport de l’Inspection générale des finances a estimé que le coût de 1,2 milliard de dollars dépassait largement le montant initial de l’appel d’offres du projet, qui était estimé à moins de 380 millions de dollars, selon plusieurs sources. L’institution a également signalé de possibles irrégularités dans le financement du projet. Selon les autorités, la résiliation du contrat s’est faite par « consentement mutuel », et ne devrait donc pas entraîner de contentieux.
Les systèmes d’identité biométrique, qui capturent des attributs uniques tels que les empreintes digitales, les visages et les iris, sont considérés comme essentiels pour améliorer la gestion des services publics et faciliter l’accès des citoyens aux services financiers. L’annulation du précédent contrat crée une opportunité pour de nouveaux acteurs de proposer des solutions innovantes et transparentes afin de répondre à ce besoin. Cependant, le gouvernement n’a pas encore lancé un nouvel appel d’offres.
L’identification des personnes dans la vie courante demeure un défi dans en RDC. Plusieurs personnes affirment ne pas posséder de carte d’identification ou encore de permis de conduire. Pour ceux qui ont des cartes d’électeurs, elles sont parfois complètement usagées. Dans la pratique, apprend-on, cette situation exclue de nombreuses personnes à des services financiers notamment, où les exigences d’identification sont assez rigoureuses.
Georges Auréole Bamba