Malgré une année marquée par la dégradation de la situation sécuritaire à l’Est, les chocs externes et les turbulences géopolitiques mondiales, l’économie de la RDC « a tenu ». C’est le message porté par le président Félix Tshisekedi, ce 8 décembre 2025, devant le Parlement, défendant l’idée d’une résilience macroéconomique inédite dans un environnement particulièrement hostile.
Pour étayer cette affirmation, plusieurs indicateurs témoignent en effet d’une amélioration sensible de la stabilité macroéconomique au cours de l’année 2025. L’un des signaux les plus marquants concerne l’inflation. Selon le chef de l’État, celle-ci serait passée de 11,7 % fin 2024 à 2,5 % fin octobre 2025, nettement en dessous de l’objectif de 7 % fixé par la Banque centrale du Congo (BCC).
Cette décélération spectaculaire s’accompagne d’une appréciation de 29 % du franc congolais (FC) face au dollar, aussi bien sur le marché interbancaire que sur le marché parallèle. De 2800 francs au mois d’août, un dollars se change aujourd’hui à 2200 FC. Une telle appréciation du taux de change n’avait plus été observée depuis plusieurs années, dans un pays où les tensions sur le marché des changes constituent le principal moteur inflationniste.
Parallèlement, les réserves internationales ont atteint 7,4 milliards de dollars, l’équivalent de trois mois d’importations, en ligne avec les standards du Fonds monétaire international (FMI). Ces réserves renforcées constituent un filet de sécurité majeur dans un contexte de prix internationaux volatils.
Autre indicateur mis en avant : la balance des biens, qui resterait largement excédentaire avec un surplus de 9,9 milliards USD fin août 2025. Cette dynamique est principalement portée par le secteur minier, dont les exportations continuent de soutenir les recettes extérieures.
La croissance économique est estimée à 5,6 % en 2025, au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne (entre 3,8 % et 4,1 %). Si le secteur extractif demeure le principal moteur de cette expansion, le chef de l’État affirme que les secteurs non miniers ont également gagné en dynamisme, conformément à l’objectif de diversification poursuivi par le gouvernement.
Ces performances, selon le président, s’inscrivent dans le cadre du Programme d’action 2024–2028, centré sur trois priorités : le pouvoir d’achat, l’emploi et la compétitivité d’une économie plus diversifiée.
Pour renforcer l’impact social de la stabilisation macroéconomique, le gouvernement a également mis en œuvre une politique de lutte contre la vie chère. Et selon Félix Tshisekedi, cette politique a porté ses fruits. Il cite notamment la baisse du prix de l’essence à la pompe, passée de 2 990 à 2 440 francs congolais à Kinshasa. Concernant la filière maïs dans le Grand Katanga, il indique que le sac de 25 kg est passé de 50 dollars pendant la période de soudure à 13–15 dollars.
Pierre Mukoko
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