La République démocratique du Congo et les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda, ont signé ce 19 juillet à Doha, au Qatar, une déclaration de principe destinée à aboutir à un accord de paix.
Selon ce texte, signé après trois mois de discussions entre la RDC, le Rwanda et le M23, sous l’égide du Qatar, « les parties s’engagent à respecter leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent » et à « s’abstenir de toute action susceptible d’entraver le déroulement normal du processus de cessez-le-feu ».
La déclaration prévoit un calendrier précis : mise en œuvre des dispositions de la déclaration en faveur d’un cessez-le-feu permanent au plus tard le 29 juillet 2025, ouverture des négociations directes au plus tard le 8 août 2025, et signature d’un accord final au plus tard le 18 août 2025.
« Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues, notamment le retrait non négociable de l’AFC/M23 des zones occupées, suivi du redéploiement de nos institutions (FARDC, PNC, justice, administration). Elle contient plusieurs engagements clairs en faveur de la paix, de la protection des civils et de la souveraineté nationale, et ouvre la voie à un accord de paix global à conclure dans les prochains jours, afin de mettre fin durablement au conflit dans l’Est de la RDC », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, a salué « cette avancée significative [qui] marque une étape majeure dans les efforts déployés pour instaurer une paix, une sécurité et une stabilité durables dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs ».
Le M23, qui s’est emparé de vastes zones riches en minerais dans l’est de la RDC lors d’une offensive éclair en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, après que son allié rwandais a signé un accord de paix distinct à Washington le mois dernier.
L’est de la RDC, riche en minerais, est en proie à des conflits armés depuis plus de trente ans. Plusieurs accords de paix et cessez-le-feu ont déjà été conclus, mais ont régulièrement été violés par les différentes parties.
Pierre Mukoko
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Les travaux d’asphaltage des axes routiers Kasindi–Beni (80 km) et Beni–Butembo (54 km), dans la province du Nord-Kivu, débuteront au premier trimestre 2026. L’annonce a été faite par Steven Nyembo, chargé du contrôle des travaux chez Dott Services Ltd, l’entreprise mandatée pour exécuter le projet.
Ces chantiers s’inscrivent dans le cadre d’un projet routier transfrontalier plus vaste, officiellement lancé en juin 2021 par les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et de l’Ouganda. L’objectif est d’améliorer la connectivité entre les deux pays, de stimuler les échanges commerciaux et de soutenir les efforts de pacification à l’est de la RDC. Ce projet comprend également la modernisation de l’axe Bunagana–Rutshuru–Goma (89 km), portant à 223 km la longueur totale des routes concernées, pour un coût global est estimé à 551,6 millions de dollars.
Dott Services Ltd s’est engagée à financer 60 % du projet, les gouvernements congolais et ougandais prenant chacun en charge 20 %. Le remboursement des investissements se fera par un système de péage, avec des tarifs réduits grâce aux contributions des deux États. La concession est prévue pour une durée minimale de 15 ans, avec une exécution des travaux initialement fixée à trois ans, selon le ministre congolais des Infrastructures, Alexis Gisaro.
Un projet freiné par l’insécurité
Le projet a connu de nombreux retards. Sur l’axe Bunagana–Rutshuru–Goma, l’insécurité liée à la présence des rebelles du M23 a freiné l’avancement. Quant à la route Kasindi–Beni–Butembo, les travaux ont été suspendus pendant plus d’un an en raison du non-respect de certaines clauses contractuelles, notamment celles relatives à l’exonération des équipements importés d’Ouganda.
Pour lever ces obstacles, un avenant à l’accord initial a été signé entre la RDC et l’Ouganda le 16 octobre 2024. Celui-ci prévoyait notamment l’exemption des taxes sur les équipements nécessaires à l’exécution des travaux.
La relance du chantier est intervenue à la suite de la visite, en mars 2025, du ministre ougandais des Travaux publics, le général Edward Katumba Wamala. À cette occasion, les autorités des deux pays ont réaffirmé leur engagement à concrétiser le projet.
Corridor stratégique
À ce jour, la première phase des travaux, réalisée en terre battue sur l’axe Kasindi–Beni, affiche un taux d’exécution de 80 %, selon Papy Minga, directeur provincial de l’Office des routes au Nord-Kivu. Les préparatifs à l’asphaltage sont également en cours : un concasseur est en cours d’installation, une centrale d’enrobé est attendue, et des carrières de pierres ont été ouvertes à Kilya (secteur de Ruwenzori) et Rugetsi.
Cette route est d’importance stratégique à plusieurs égards. Sur le plan sécuritaire, elle facilite les opérations militaires conjointes SHUJAA, menées par les FARDC et les UPDF contre les rebelles ADF. Économiquement, elle constitue un axe essentiel pour l’exportation de produits agricoles (café, cacao) vers l’Ouganda via le poste frontalier de Kasindi, tout en permettant l’entrée de produits de consommation, notamment du carburant, vers les villes de Beni, Butembo et leurs environs.
Dans le cadre de la relance des travaux, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Somo Kakule Evariste, a décidé de réaffecter les recettes générées par les péages sur ces axes. Ces fonds, autrefois perçus par les entreprises chargées de l’entretien routier, financeront désormais les projets de réhabilitation des voiries urbaines de Beni et Butembo, longtemps retardés par des contraintes budgétaires. Selon des sources locales, les tarifs de péage appliqués varient entre 2 et 20 dollars américains, selon la catégorie de véhicule.
La modernisation de cette infrastructure est vivement attendue par les populations locales, qui y voient une opportunité d’amélioration de la mobilité, de la sécurité et du développement économique dans cette zone du Grand Nord.
Timothée Manoke, stagiaire
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The city of Kinshasa has taken a bold regulatory step in the urban transport sector. On July 14, 2025, the provincial Minister of Transport and Urban Mobility, Amisso Yoka Lumbila Bob, announced the ban of seven ride-hailing (VTC) companies, leaving Yango as the only authorized operator in the capital of the Democratic Republic of Congo (DRC).
The announcement follows a comprehensive compliance review conducted by provincial authorities on all VTC companies operating within Kinshasa. According to the official statement, only Yango met all administrative and legal obligations required by the city’s transport regulations. As a result, it remains the sole platform allowed to continue providing ride-hailing services.
In contrast, the companies Majaabu Caab, Car Nayo, Cars Express, Heetch RDC, Kin Tai, as well as an unidentified VTC platform, and Africab, were all found non-compliant and are now prohibited from operating within Kinshasa.
Authorities cite the March 26, 2013 decree as the legal basis for this action. The decree outlines the applicable fees, taxes, and duties in the transport sector and makes it mandatory for companies to comply with specific administrative requirements enforced by the Ministry of Transport and Urban Mobility.
This is not the ministry’s first intervention in the ride-hailing sector this year. In May 2025, an identification campaign targeting all VTC drivers was launched under decree No. 374 of December 20, 2020. The dual aims were to enhance passenger safety and strengthen tax enforcement. The operation also intended to clearly differentiate legitimate drivers from those operating without proper authorization—an issue linked to growing concerns over passenger assaults, kidnappings, and insurance fraud.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya, Intern
Edited in English by Ange Jason Quenum
Sept entreprises de transport avec chauffeur (VTC) ont été interdites d'exercer leurs activités à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué publié le 14 juillet 2025 par le ministre provincial des Transports et Mobilité urbaine, Amisso Yoka Lumbila Bob.
D’après ce communiqué, la décision fait suite à une mission de contrôle de conformité administrative menée par l’administration provinciale auprès des sociétés de VTC opérant dans la ville. À l’issue de cette opération, une seule plateforme, Yango, a été reconnue en règle et autorisée à poursuivre ses activités.
En revanche, Majaabu Caab, Car Nayo, Cars Express, Heetch RDC, Kin Tai, une société VTC non identifiée, ainsi qu’Africab, ont été déclarées non conformes à la réglementation en vigueur et se voient formellement interdites d’exercer à Kinshasa.
La mesure s’appuie sur l’arrêté du 26 mars 2013, qui fixe les taux des droits, taxes et redevances dans le secteur du transport, tout en imposant aux opérateurs de se conformer aux exigences administratives définies par le ministère provincial.
En mai 2025, ce même ministère avait déjà lancé une opération d’identification de tous les chauffeurs VTC, conformément à l’arrêté n°374 du 20 décembre 2020. L’objectif était double : renforcer la sécurité des passagers et assurer une meilleure fiscalisation du secteur. Cette initiative visait également à distinguer les chauffeurs certifiés des conducteurs non autorisés, réduisant ainsi les risques d’agressions, d’enlèvements ou d’absence de couverture d’assurance.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Le gouvernement a signé, ce 17 juillet 2025, un « accord de principe » avec la société américaine Kobold Metals sur l’exploration minière en République démocratique du Congo (RDC), annoncent les services de communication de la présidence de la République. La signature du document par le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, et le directeur général de Kobold Metals en RDC, Benjamin Katabuka, s’est faite en présence du président Félix-Antoine Tshisekedi.
Présenté par Kinshasa comme un « partenariat stratégique visant à ouvrir la voie aux investissements américains dans le secteur », l’accord de principe porte notamment sur le développement du projet de lithium de Manono. Situé dans la province du Tanganyika, ce gisement est considéré comme ayant « le potentiel de devenir une mine de lithium à grande échelle et de longue durée ».
La société américaine, soutenue par des investisseurs comme Bill Gates et Jeff Bezos, a, le 21 janvier dernier, fait une offre aux autorités congolaises. Elle propose de mettre fin au contentieux entre la RDC et AVZ Minerals Limited sur le gisement de Manono, en accordant une « compensation appropriée » à la compagnie australienne. En échange, celle-ci abandonnerait ses prétentions sur Manono à son profit. Dans cette perspective, AVZ et Kobold avaient annoncé, le 6 mai dernier, la conclusion d’un accord-cadre prévoyant qu’« AVZ cède ses intérêts commerciaux dans le gisement de lithium de Manono à Kobold, à une juste valeur ».
Sauf que, le 24 juin, AVZ a annoncé la reprise de la procédure d’arbitrage engagée contre l’État congolais devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), gelée un mois plus tôt pour favoriser un règlement à l’amiable du différend. Ce qui a laissé planer le doute sur l’issue de l’offre de Kobold, pourtant soutenue par le gouvernement américain, avec qui Kinshasa discute actuellement d’un accord minier en échange du soutien des États-Unis pour le retour de la paix à l’est de la RDC.
Pour l’instant, on ignore sur quoi le gouvernement congolais et Kobold se sont mis d’accord au sujet du développement du projet de lithium de Manono. Par contre, on sait que l’entreprise américaine « s’est engagée » à utiliser des technologies « assez avancées » comme l’intelligence artificielle dans l’exploitation minière en RDC. Elle a aussi promis d’investir dans la numérisation des données géologiques dans le pays. Selon son directeur général en RDC, Kobold devrait déposer prochainement des demandes de permis de recherche.
Pierre Mukoko
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The Democratic Republic of Congo is considering a partnership with commercial banks to help finance end-of-career benefits for civil servants eligible for retirement. Jean-Pierre Lihau, Minister of Public Service, Administrative Modernization, and Public Service Innovation, outlined this initiative in an information note presented during the Council of Ministers meeting on July 11, 2025.
The retirement process, which restarted in 2022 with an initial wave of 11,000 retirements, has since stalled. As a result, the number of eligible retirees has grown, now exceeding 314,000 across all pension schemes.
In response, Lihau submitted a ten-year retirement plan, from 2025 to 2035, to the Council. The proposed partnership with commercial banks is an "innovative" mechanism designed to streamline the process. The effective relaunch began with the signing of retirement orders for secretaries-general, directors, and division heads, whose payments and benefits are currently being processed.
Debt-Free Financial Structure
According to the Council’s report, this arrangement would allow banks to advance benefits to retirees. The state would then commit to repaying the banks in monthly installments equivalent to the retirees' former salaries. This mechanism leverages the existing payroll banking system and is designed to avoid any new debt issuance, making it "budget-neutral," as stated in the report.
The scheme is expected to be operational by 2026, following the signing of a memorandum of understanding between the state and the participating banks. This agreement will define the practical terms of the partnership.
An inter-institutional technical commission will oversee the implementation. This commission will include representatives from the Presidency, the Prime Minister’s Office, the Ministries of Public Service, Budget, and Finance, and the National Social Security Fund for Public Servants (CNSSAP). This body will ensure the regularity, sustainability, and automaticity of the retirement process, while balancing the number of retirements with CNSSAP’s capacity for regular pension payments.
Security Spending Constraints
In the 2025 finance law, the state pledged to allocate 20 billion Congolese francs per month, about $7 million, to fund retirements. However, according to Jean-Pierre Lihau, this commitment has not yet been met due to increased pressure on public finances from rising security expenditures. For example, between January and April, over half of the budget allocated for exceptional security spending had already been used.
The total cost of the ten-year plan, 2025 to 2035, has not yet been disclosed. However, the initial draft of the 2025 finance law included a budget line of 379.4 billion Congolese francs, about $128.4 million, for retirement benefits.
This retirement plan comes as the administration faces an overload, a consequence of a massive recruitment wave between 2017 and 2018. During that period, nearly one million employee ID numbers were issued without prior budgetary planning. This situation continues to strain public finances and human resource management. As part of a streamlining strategy, the minister plans to replace only one in two retiring civil servants.
Timothée Manoke (Intern)
Le gouvernement congolais a réintroduit, dans la loi de finances rectificative pour l’exercice 2025 adoptée en juin dernier, le régime douanier préférentiel applicable aux importations de pièces détachées, parties, accessoires et sous-ensembles destinés à l’assemblage industriel.
Conformément à l’ordonnance-loi du 21 septembre 2012, ces importations bénéficient de droits de douane réduits, fixés à 5 % pour les composants importés en CKD (Completely Knocked Down, ou pièces totalement démontées), 10 % pour ceux en MKD (Medium Knocked Down, ou pièces partiellement démontées).
Toutefois, l’accès à ce régime reste soumis à conditions. L’importateur doit obtenir une autorisation préalable du directeur général des douanes, délivrée sur avis conforme du ministre en charge de l’Industrie.
Ce régime avait été supprimé dans la loi de finances initiale de 2025. L’objectif affiché était alors d’accroître les recettes douanières, avec une hausse visée de 26,8 %. Selon le rapport sur les dépenses fiscales de l’exercice 2023, les régimes dérogatoires ont représenté 49 % des pertes de recettes fiscales, soit 2 791,6 milliards de francs congolais (FC).
Le rétablissement du régime préférentiel s’inscrit dans une logique de soutien à l’industrialisation locale, en allégeant la charge fiscale pour les entreprises qui procèdent à l’assemblage sur le territoire national. Les objectifs affichés sont multiples : création d’emplois, transfert de technologie, et renforcement du tissu industriel local.
Plusieurs projets industriels en cours sont éligibles à ce régime. Depuis janvier 2025, Zahira SPRL, représentant officiel de Tata Motors, a annoncé la création d’une usine d’assemblage automobile – notamment de bus – ainsi qu’un parc industriel dans la zone économique spéciale de Maluku, près de Kinshasa.
Par ailleurs, Suprême Auto, en partenariat avec le constructeur indien Ashok Leyland, exploite depuis 2023 une unité de montage de bus destinés au transport en commun dans la capitale.
Ronsard Luabeya, stagiaire
Advans Congo a annoncé, ce 16 juillet 2025, l’élection de son directeur général, Jean-Luc Nzoubou, à la présidence du conseil d’administration de l’Association nationale des institutions de microfinance (ANIMF) en République démocratique du Congo (RDC).
« Cette élection témoigne de la reconnaissance de son leadership et de son engagement en faveur d’une microfinance responsable, durable et inclusive. Son expertise constituera sans nul doute un levier précieux pour renforcer la gouvernance du secteur et porter plus haut les ambitions de l’ANIMF-RDC », a commenté l’institution.
Jean-Luc Nzoubou dispose d’une solide expérience dans le secteur de la microfinance à l’échelle du continent. Depuis janvier 2022, il dirige Advans Congo à Kinshasa. Auparavant, il a exercé comme Deputy CEO d’Advans Nigeria (2019–2022), après un parcours marquant en Côte d’Ivoire où il a été successivement directeur des opérations adjoint, directeur de l’exploitation puis directeur général adjoint entre 2013 et 2019. Avant cela, il avait déjà œuvré pendant sept ans chez Advans Cameroun, à la tête des ressources humaines et de la logistique.
Cette progression au sein du groupe Advans lui a permis d’acquérir une expertise reconnue en gestion institutionnelle, développement opérationnel et transformation organisationnelle.
Créée le 28 septembre 2012, l’ANIMF-RDC est une association professionnelle à but non lucratif qui regroupe les institutions de microfinance agréées opérant en RDC. Fondée pour servir d’unique organe représentatif du secteur, elle s’est structurée autour de statuts, d’un règlement d’ordre intérieur, d’un code de conduite et d’un plan stratégique validé par ses membres. Après un démarrage lent, elle est devenue pleinement opérationnelle en octobre 2013 avec la tenue de sa première assemblée générale élective.
L’association joue désormais un rôle central dans la coordination, la professionnalisation et la défense des intérêts des acteurs de la microfinance en RDC.
La désignation de Jean-Luc Nzoubou intervient alors qu’Advans Congo connaît une phase de forte croissance. En 2024, l’institution a enregistré un encours brut de crédits de plus de 114 milliards de francs congolais, soit une hausse annuelle de 49 %. Pour 2025, elle ambitionne de franchir la barre des 100 millions de dollars, grâce à un réseau élargi à 11 agences et à une stratégie de financement ciblant les micros et petites entreprises.
Ces résultats opérationnels renforcent la légitimité de Nzoubou à impulser une nouvelle dynamique au sein de l’ANIMF-RDC et à accompagner la professionnalisation du secteur à l’échelle nationale.
Boaz Kabeya, stagiaire
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La République démocratique du Congo envisage de conclure un partenariat avec des banques commerciales afin de faciliter le financement des indemnités de fin de carrière des agents publics admis à la retraite. Cette orientation figure dans la note d’information présentée par le ministre de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation du service public, Jean-Pierre Lihau, lors du Conseil des ministres du 11 juillet 2025.
Relancé en 2022 avec une première vague de 11 000 départs à la retraite, le processus s’est de nouveau interrompu. Résultat : le nombre d’agents éligibles à la retraite n’a cessé d’augmenter pour atteindre plus de 314 000 à ce jour, tous régimes confondus.
Face à cette situation, Jean-Pierre Lihau a soumis au Conseil un plan décennal (2025–2035) de mise à la retraite. Le partenariat avec les banques commerciales y est présenté comme un mécanisme « innovant », censé fluidifier le processus. La relance effective a été amorcée avec la signature des ordonnances de mise à la retraite des secrétaires généraux, directeurs et chefs de division, dont le paiement des droits et avantages est en cours.
Montage financier sans endettement
Selon le compte rendu du Conseil, ce montage permettrait aux banques d’avancer les indemnités aux retraités, l’État s’engageant à les rembourser sous forme de mensualités équivalentes aux anciennes rémunérations. Il repose sur les acquis de la bancarisation de la paie et est conçu pour éviter tout recours à l’endettement, ce qui le rend « sans surcoût pour le budget », selon les termes du compte rendu.
Le dispositif devrait être opérationnel dès 2026, mais sa mise en œuvre sera précédée par la signature d’un protocole d’accord entre l’État et les banques payeuses, qui en fixera les modalités pratiques.
Une commission technique interinstitutionnelle sera chargée de piloter la mise en œuvre de ce mécanisme. Elle réunira des représentants de la Présidence, de la Primature, des ministères de la Fonction publique, du Budget et des Finances, ainsi que de la CNSSAP (Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État). Cette structure aura pour mission de garantir : la régularité, la soutenabilité, et l’automaticité du processus de retraite, tout en veillant à l’équilibre entre le nombre de départs et la capacité de la CNSSAP à assurer le versement régulier des pensions.
Contrainte sécuritaire
Dans la loi de finances 2025, l’État s’est engagé à allouer chaque mois 20 milliards de francs congolais (environ 7 millions de dollars) au financement des départs à la retraite. Mais, selon Jean-Pierre Lihau, cet engagement n’est pas encore respecté, en raison des pressions accrues sur la trésorerie publique liées à la hausse des dépenses sécuritaires. À titre d’illustration, entre janvier et avril, plus de la moitié du budget consacré aux dépenses de sécurité exceptionnelles avait déjà été consommée.
Le coût total du plan décennal (2025–2035) n’a pas encore été dévoilé. Toutefois, dans la version initiale de la loi de finances 2025, une enveloppe de 379,4 milliards de francs congolais (environ 128,4 millions de dollars) avait été inscrite au budget pour couvrir les indemnités de retraite.
Ce plan de mise à la retraite intervient dans un contexte de surcharge administrative, conséquence d’une vague massive de recrutements entre 2017 et 2018, période durant laquelle près d’un million de numéros matricules ont été attribués sans planification budgétaire préalable. Cette situation continue de peser lourdement sur les finances publiques et la gestion des ressources humaines de l’État. Dans une logique de rationalisation, le ministre prévoit de remplacer un seul agent sur deux admis à la retraite.
Timothée Manoke, stagiaire
Highlights:
• Noël Litanga officially appointed coordinator of the PATN on July 11 in Kinshasa
• $500M funding from the World Bank and French Development Agency to support digital access, services, and skills
• PATN to deploy 10,000 km of fiber optic cable and train 6,000 youth
Noël Litanga has been appointed coordinator of the Digital Transformation Support Project (PATN) in the Democratic Republic of Congo (DRC), with his official installation taking place on July 11, 2025, in Kinshasa. The ceremony was overseen by the chief of staff of the Ministry of Posts, Telecommunications, and Digital Affairs.
Backed by $400 million from the World Bank and €100 million from the French Development Agency (around $116 million at current rates), the PATN aims to enhance access to digital services, build infrastructure for public service delivery, and foster advanced digital skills aligned with industry and innovation needs.
The project includes rolling out 10,000 kilometers of fiber optic network, developing a secure intranet for government institutions, and launching a digital one-stop shop for administrative services. It also plans to train 6,000 young people and implement an inclusion program focused on women and vulnerable groups.
Litanga was selected for the role through a competitive process led by the World Bank. He holds an MBA from Robert Kennedy College and has completed executive training at Harvard Business School and London Business School. With over 30 years of experience in digital and telecommunications across both public and private sectors, he previously served as chief of staff to the Minister of Digital Affairs (2021–2024) and as a consultant to SCPT (2015–2021).
In the private sector, Litanga was Vice President of IT and Billing at Bharti Airtel Congo (2011–2014) and held similar roles at Bharti Airtel Gabon and Celtel Madagascar between 2006 and 2011.
This article was initially published in French by Boaz Kabeya, intern
Edited in English by Ola Schad Akinocho