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Equipe Publication

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Comme annoncé depuis plusieurs jours, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, ont signé, ce 27 juin 2025 à Washington, un accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo, un conflit qui a déjà causé des milliers de morts. La cérémonie s’est tenue au Département d’État américain, en présence du chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.

Pour Kinshasa comme pour Kigali, il s’agit d’un accord « historique », qualifié d’« avancée majeure vers une paix durable » et d’« avancée décisive vers la fin du conflit ». « C’est un moment important, après trente ans de guerre », a déclaré Marco Rubio, tout en soulignant qu’il restait encore « beaucoup à faire ». Car le défi est désormais la mise en œuvre effective du texte pour restaurer la paix dans la région des Grands Lacs.

« La RDC s’est engagée à mettre pleinement en œuvre cet accord et à construire un avenir prospère pour ses citoyens », a déclaré la ministre congolaise des Affaires étrangères. Son homologue rwandais a, pour sa part, réaffirmé l’engagement du Rwanda à respecter les termes de l’accord et à œuvrer pour une paix durable.

Le texte s’appuie sur la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025. Il en reprend les grandes lignes : respect de la souveraineté, non-ingérence, cessation du soutien aux groupes armés, coordination sécuritaire conjointe, retour des réfugiés, soutien à la MONUSCO et promotion de l’intégration économique régionale.

PM

The Congolese state has secured a 10% stake in Buenassa Resources SA, the subsidiary developing the Democratic Republic of Congo’s first copper and cobalt refinery. Minister of State Portfolio Jean-Lucien Bussa and Buenassa Resources CEO Eddy Kioni signed the memorandum of understanding on June 25.

Buenassa stated that this 10% stake is a golden share. While minority, it gives the government veto rights over strategic decisions affecting national interests, such as employment, taxes, local content, environmental issues, and the company’s overall strategy. To formalize this, Buenassa Resources changed its legal status from a limited liability company to a public limited company with a board of directors that now includes state representatives.

This agreement, described as a “strong signal to partners and investors,” opens the door for fundraising. Internal sources said Buenassa aims to raise $7 million to $8 million for the project’s feasibility study. The Congolese government has already contributed $3.5 million through the Industry Promotion Fund (FPI) to finance the initial scoping study.

The scoping study estimates the first phase of the project will cost $600 million. The refinery, expected to start operations by the end of 2027, should initially produce 30,000 tonnes of copper cathodes and 5,000 tonnes of cobalt sulfate each year. Ultimately, Buenassa plans to increase production to 120,000 tonnes of copper and 20,000 tonnes of cobalt annually.

The 12-month feasibility study will detail the project’s technical and economic plan, including the plant’s supply model. Officials are considering two options: using the state’s share of mining output or cobalt quotas reserved for local processing. The government reiterated during the Council of Ministers meeting on March 14, 2025, its commitment to better regulate cobalt exports and encourage domestic processing.

Buenassa’s management plans to start the feasibility study by September. However, they still need to secure a final site. They have identified a potential plot in Lualaba province, but the location remains unconfirmed.

Pierre Mukoko, Intern

Dans un communiqué publié le 20 juin 2025, la Direction provinciale du Kongo Central de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) a annoncé l’organisation prochaine de ventes aux enchères publiques de marchandises non enlevées dans ses installations douanières, conformément aux délais fixés par la législation en vigueur.

Ces ventes concernent les biens inscrits au registre de dépôt mais non récupérés dans un délai de deux mois, comme le prévoit l’article 288 du Code des douanes. D’après les listes établies par la DGDA, les marchandises concernées appartiennent à 174 importateurs. Ces derniers sont invités à régulariser leurs dossiers au moins 48 heures avant le début des opérations, faute de quoi leurs biens seront automatiquement mis aux enchères.

Programmées pour le mois de juillet, les ventes porteront sur une large variété de produits : véhicules, tôles, lampes LED, polypropylène sous forme primaire, pièces de pont, chaussures et produits de peinture. Le communiqué ne précise toutefois pas encore les modalités de participation.

Selon la DGDA, les opérations se dérouleront en trois phases, conformément aux articles 283 à 289 du Code des douanes modifié. La première est prévue du 7 au 12 juillet au bureau de Matadi-Beach, la deuxième du 15 au 21 juillet au bureau AIDEL/TICOM, et la troisième du 23 au 28 juillet au bureau MGT.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Le corridor de Lobito, qui traverse l’Angola, la République démocratique du Congo et la Zambie, fait l’objet de discussions au 17e sommet des affaires États-Unis - Afrique à Luanda. Cette rencontre, qui s’achève le 27 juin, réunit plusieurs acteurs de ce projet d’envergure visant à connecter le pôle minier de la Copperbelt africaine au port atlantique de Lobito.

À cette occasion, il a été confirmé que la Mediterranean Shipping Company (MSC), leader mondial du transport maritime et de la logistique, se positionne comme un partenaire clé de ce redéploiement logistique, estimé à près de 6 milliards de dollars et soutenu par les États-Unis et l'Union européenne (UE).

Présente en Angola depuis 2007, la filiale locale de MSC est aujourd’hui le principal exportateur et le quatrième importateur du pays. Grâce à son service Angola Express, le groupe relie les ports régionaux de Lomé (Togo) à Cape Town (Afrique du Sud), en passant par les hubs de Luanda, Lobito et Walvis Bay, assurant des liaisons fluides et stratégiques entre l’Afrique australe et les marchés mondiaux.

Sur le volet logistique terrestre et portuaire, MSC renforce sa présence à travers AGL (Africa Global Logistics), entité issue du rachat de Bolloré Africa Logistics. En décembre 2023, AGL a obtenu la concession du terminal polyvalent du port de Lobito, à l’issue d’un appel d’offres international. Depuis la prise en charge opérationnelle en mars 2024, des investissements ciblés ont permis de moderniser les infrastructures et d’optimiser les services logistiques.

La synergie entre transport maritime et logistique terrestre permet à MSC de proposer une offre intégrée, incluant des services à valeur ajoutée comme la manutention, l’emballage, le dégroupage ou encore la distribution multimodale. De quoi renforcer la fluidité et la fiabilité des chaînes d’approvisionnement.

Le corridor de Lobito constitue un axe de diversification économique pour l’Angola dans le cadre de sa «Vision 2025 », qui prévoit de réduire la dépendance aux hydrocarbures en facilitant l’exportation des minerais et en consolidant son rôle de plaque tournante logistique régionale.

Selon la Banque mondiale, les retombées économiques du projet pourraient être significatives : une hausse annuelle de 2 % du PIB angolais et une augmentation de 40 % des échanges commerciaux régionaux. Jusqu’à 30 000 emplois directs et indirects pourraient être créés dans les secteurs de la logistique, des mines, de l’agriculture et des énergies renouvelables.

Les engagements conjoints du gouvernement angolais et de ses partenaires visent également à accélérer les projets connexes : extension des réseaux ferroviaires, réhabilitation des axes routiers stratégiques (comme la RN100) et modernisation des plateformes portuaires. L’objectif : faire de Lobito une porte d’entrée atlantique pour les pays enclavés de la région.

Au-delà de l’impact structurel sur les expéditions transfrontalières, le corridor s’inscrit dans les ambitions de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), qui vise une croissance de 109 % des exportations intra-africaines. Le projet de corridor de Lobito est ainsi perçu comme un levier concret pour atteindre ces objectifs d’intégration économique.

Henoc Dossa, Agence Ecofin

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L’État congolais détient désormais 10 % du capital de Buenassa Resources SA, la filiale de Buenassa chargée du développement de la première raffinerie de cuivre et de cobalt en République démocratique du Congo (RDC). Le protocole d’accord a été signé le 25 juin 2025 entre le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, et le directeur général de Buenassa Resources, Eddy Kioni.

Selon Buenassa, cette prise de participation correspond à une golden share : bien que minoritaire, elle accorde à l’État un droit de veto sur les décisions stratégiques susceptibles d’affecter les intérêts nationaux, notamment en matière d’emploi, de fiscalité, de contenu local, d’environnement ou d’orientation stratégique. Dans ce cadre, Buenassa Resources est passée du statut de SARL à celui de société anonyme avec conseil d’administration, intégrant des représentants de l’État.

Présentée comme un « signal fort pour les partenaires et investisseurs », cette étape ouvre la voie à la mobilisation de financements. Selon des sources internes, il s’agit, dans un premier temps, de réunir entre 7 et 8 millions de dollars pour financer l’étude de faisabilité du projet. Une subvention de 3,5 millions de dollars, octroyée par le gouvernement congolais via le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), a déjà permis de réaliser une étude de cadrage (scoping study).

Cette dernière évalue le coût de la première phase du projet à 600 millions de dollars. À ce stade, l’usine dont la mise en service est prévue d’ici fin 2027 devrait produire annuellement 30 000 tonnes de cathodes de cuivre et 5 000 tonnes de sulfate de cobalt. À terme, l’objectif est de porter ces volumes à 120 000 tonnes de cuivre et 20 000 tonnes de cobalt par an.

L’étude de faisabilité, qui doit s’étendre sur 12 mois, visera à affiner les paramètres techniques et économiques du projet, notamment le modèle d’approvisionnement de l’usine. Deux options sont actuellement à l’étude : utiliser la part de la production minière revenant à l’État, ou s’appuyer sur des quotas de cobalt réservés à la transformation locale. Le gouvernement a d’ailleurs réaffirmé, lors du Conseil des ministres du 14 mars 2025, sa volonté de mieux encadrer les flux de cobalt exportés afin de favoriser une transformation sur le territoire national.

La direction de Buenassa espère lancer l’étude de faisabilité en septembre prochain. Pour cela, il reste aussi à finaliser le choix du site. Un terrain a été identifié dans la province du Lualaba, mais n’a pas encore été sécurisé.

Pierre Mukoko Ronsard Luabeya, stagiaire

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• Rawbank’s revenue rose 6.2% to $514 million, with net profit up 11.4%
• Loan portfolio expanded by 34%, and a $400 million mining syndication was completed
• Strong growth in digital services, SME financing, and green initiatives across the DRC

Rawbank, the leading financial institution in the Democratic Republic of Congo (DRC), demonstrated its ability to combine performance, digital innovation, and social commitment in 2024, despite a challenging economic environment.

According to its annual report released on June 18, 2024, Rawbank recorded steady growth in both revenue and profitability, driven by a strategy centered on diversification, digitalization, and sustainable finance. The bank also successfully rolled out several innovative and inclusive financing solutions to support the national economy.

Net banking income, equivalent to revenue, reached $514 million, marking a 6.2% increase from 2023, supported by dynamic commercial activity and effective margin management. Net profit totaled $212.7 million, an 11.4% rise. These results reflect a return on equity (ROE) of 32.99% and a return on assets (ROA) of 3.43%. The bank’s capital adequacy ratio, aligned with international standards, stood at 20.44%, confirming its strong financial position and ability to meet growing financing needs while maintaining strict risk management.

International Syndicated Loan for Mining Sector

Total gross loans grew by 34% to $2.08 billion, driven by strong demand and a balanced credit policy. Deposits rose by nearly 20%, reaching $4.74 billion, reflecting renewed trust from both individuals and businesses. The loan-to-deposit ratio improved to 43.85%, showing healthy balance sheet management. Operating expenses accounted for 52.36% of income, while the cost of risk, based on net non-performing loans, remained low at 0.47%, highlighting effective risk control.

In 2024, Rawbank achieved a strategic milestone by completing a $400 million syndicated loan to finance the third development phase of the Kamoa-Kakula copper mine in Lualaba province. Organized with Africa Finance Corporation, Absa, and FBN Bank, the deal underscores Rawbank’s ability to structure large-scale international financing. It strengthens the mining sector, a key pillar of the Congolese economy, and positions Rawbank as a major player in high-impact infrastructure financing.

The report also highlighted the success of the “20,000 SMEs” program, launched with the Financial Inclusion Fund (FPM). In 2024, loans to small and medium-sized enterprises (SMEs) increased by 46.3%, reaching $225 million. The program targets sectors such as mining subcontracting, telecommunications, and agribusiness, promoting financial inclusion and access to credit for Congolese entrepreneurs.

Digital Transformation Gains Momentum

Rawbank’s Illicocash app, central to its digital strategy, recorded 1.5 million monthly visits in 2024, with transactions up 75% compared to 2023. The bank’s network of banking agents expanded to over 1,000 active service points nationwide. New features were added to meet the needs of connected customers, including receiving international transfers via Remitly, Xoom, and PayPal.

The bank also advanced its sustainable finance initiatives, mobilizing $22 million between 2023 and 2024 to support the green transition. Notable projects include a $2 million investment in improved cookstoves to reduce six million tons of CO₂ over ten years and a reforestation program in Idiofa, Kwilu province. Rawbank also integrated a carbon footprint calculator into the Illicocash app, enabling clients to track their environmental impact in real time.

Financial inclusion and equal opportunity remain central to Rawbank’s mission. The Lady’s First program now supports over 2,000 women entrepreneurs, while the She Leads initiative enabled nine female employees to reach management positions in 2024. Additionally, the Rawtalents program welcomed more than 25 young graduates to develop the next generation of leaders in the DRC’s banking sector.

“The dedication of our teams since 2002 continues to deliver results, with a renewed ambition to make Rawbank more than just a bank, but a driver of sustainable transformation for the DRC,” said Isabelle Lessedjina, Chair of the Board. CEO Mustafa Rawji added, “The 2024 results confirm the strength of our model built on efficiency, diversification, and innovation. They reflect renewed client trust and our commitment to actively supporting Congo’s economic transformation.”

Local communities in the Democratic Republic of Congo (DRC) were deprived of $198 million between 2018 and 2023. This shortfall resulted from underreporting, partial payment, or non-payment of the mandatory minimum allocation of 0.3% of turnover by mining companies. A report from the Court of Auditors revealed these findings, highlighting issues in the management of funds intended for community development projects in mining areas.

Published in June 2025, the audit specifically found discrepancies between revenues mining companies reported to the DOTS, the entities managing the allocation, and figures declared to the Directorate General of Taxes (DGI). This deliberate underreporting led to a $154.7 million deficit over the audited period.

Additionally, some companies made only partial payments, accumulating an outstanding balance of over $40.4 million. Others made no payments at all, creating an additional shortfall of $2.8 million.

Major companies implicated in the report include Kamoa Copper (Ivanhoe Mines and Zijin Mining), Kamoto Copper Company (Glencore), Sicomines (Crec-Sinohydro-Zhejiang), and Tenke Fungurume Mining (CMOC).

The Court of Auditors recommends that the Supervisory Committee order the affected companies to regularize their payments or face sanctions, potentially including the suspension of operations for gross misconduct. However, the report expressed regret over the lack of action by successive Ministers of Mines. It also called for establishing a systematic verification mechanism for turnover figures between the DGI and the DOTS.

This article was written in French by Boaz Kabeya (intern),

Edited in English by Mouka Mezonlin 

Entre 2018 et 2023, les communautés locales en République démocratique du Congo (RDC) ont été privées de 198 millions de dollars en raison de la sous-déclaration, du paiement partiel ou du non-paiement de la dotation minimum obligatoire de 0,3 % du chiffre d’affaires par les entreprises minières. C’est ce qui ressort d’un rapport de la Cour des comptes sur la gestion de cette dotation, censée financer des projets de développement communautaire dans les zones d’exploitation.

Publié en juin 2025, l’audit pointe notamment les écarts entre les chiffres d’affaires déclarés par les compagnies minières aux DOTS — les structures chargées de gérer la dotation — et ceux communiqués à la Direction générale des impôts (DGI). Cette sous-déclaration volontaire a entraîné un manque à gagner de 154,7 millions de dollars sur la période auditée.

Par ailleurs, certaines entreprises ont partiellement payé leur contribution, accumulant un solde impayé de plus de 40,4 millions de dollars. D’autres ne s’en sont pas acquittées du tout, générant un manque à gagner supplémentaire de 2,8 millions de dollars.

Parmi les entreprises mises en cause figurent des majors comme Kamoa Copper (Ivanhoe Mines et Zijin Mining), Kamoto Copper Company (Glencore), Sicomines (Crec-Sinohydro-Zhejiang) et Tenke Fungurume Mining (CMOC).

La Cour des comptes recommande au Comité de supervision d’ordonner aux entreprises concernées de régulariser leurs paiements sous peine de sanctions, allant jusqu’à la suspension des travaux pour faute grave. Elle déplore cependant l’absence de mesures prises par les ministres des Mines successifs, et appelle à la mise en place d’un mécanisme de vérification systématique des chiffres d’affaires entre la DGI et les DOTS.

Boaz Kabeya, stagiaire

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En 2024, Rawbank, première institution financière de la République démocratique du Congo (RDC), a confirmé sa capacité à allier performance, innovation technologique et engagement sociétal, malgré un contexte économique difficile.

Selon son rapport annuel publié le 18 juin 2024, la banque a enregistré une croissance soutenue de ses revenus et de sa rentabilité, portée par une stratégie fondée sur la diversification, la digitalisation et la finance durable. Elle a également expérimenté avec succès plusieurs solutions innovantes et inclusives de financement au service de l’économie nationale.

Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) a atteint 514 millions de dollars, en hausse de 6,2 % par rapport à 2023, grâce à une activité commerciale dynamique et une bonne gestion des marges. Le résultat net s’élève à 212,7 millions de dollars, soit une progression de 11,4 %. Ces performances se traduisent par un retour sur fonds propres (ROE) de 32,99 % et un retour sur actifs (ROA) de 3,43 %. Le ratio de solvabilité, conforme aux normes internationales, atteint 20,44 %, ce qui reflète une solidité financière permettant à Rawbank de répondre aux besoins croissants de financement, tout en maintenant une gestion rigoureuse des risques.

Une syndication de référence à l’international

L’encours brut de crédits s’est élevé à 2,08 milliards de dollars, en hausse de 34 % sur un an, tiré par une forte demande et une politique de crédit équilibrée. Les dépôts ont progressé de près de 20 % pour atteindre 4,74 milliards de dollars, illustrant la confiance renouvelée des particuliers comme des entreprises. Le ratio crédits/dépôts, en amélioration à 43,85 %, témoigne d’un bon équilibre. Le coefficient d’exploitation s’établit à 52,36 %, tandis que le coût du risque, basé sur le volume net des créances douteuses, reste maîtrisé à 0,47 %, signalant un portefeuille sain et un pilotage efficace des risques.

En 2024, Rawbank a marqué un tournant stratégique en finalisant une syndication bancaire de 400 millions de dollars pour financer la troisième phase du développement de la mine de cuivre Kamoa-Kakula, dans le Lualaba. Réalisée en partenariat avec Africa Finance Corporation, Absa et FBN Bank, cette opération témoigne de la capacité de Rawbank à structurer des financements internationaux de grande ampleur. Elle contribue à renforcer le secteur minier, pilier de l’économie congolaise, tout en positionnant la banque comme un acteur clé du financement d’infrastructures à fort impact.

Le rapport met aussi en avant les résultats du programme 20 000 PME, mis en œuvre avec le Fonds pour l’inclusion financière (FPM). En 2024, les encours de crédits accordés aux petites et moyennes entreprises ont progressé de 46,3 %, atteignant 225 millions de dollars. Ce programme cible des secteurs variés, tels que la sous-traitance minière, les télécoms ou encore l’agro-industrie, et contribue directement à la bancarisation et à l’accès au financement pour les entrepreneurs congolais.

Accélération de la digitalisation

L’application Illicocash, au cœur de la stratégie numérique de Rawbank, a enregistré 1,5 million de visites mensuelles en 2024, avec une hausse de 75 % des transactions par rapport à 2023. Le réseau d’agents bancaires s’est étoffé, dépassant 1 000 points de service actifs à travers le pays. De nouvelles fonctionnalités, comme la réception de transferts internationaux via Remitly, Xoom ou PayPal, ont été intégrées pour mieux répondre aux besoins d’une clientèle connectée.

Rawbank s’est également distinguée dans le domaine de la finance durable, mobilisant 22 millions de dollars entre 2023 et 2024 pour soutenir la transition écologique. Parmi les initiatives phares : un investissement de 2 millions de dollars dans des foyers de cuisson améliorés, visant à réduire 6 millions de tonnes de CO₂ sur dix ans, et un programme de reforestation à Idiofa (province du Kwilu). La banque a aussi intégré un calculateur carbone dans Illicocash, permettant aux clients de mesurer leur empreinte environnementale en temps réel.

L’inclusion financière et l’égalité des chances demeurent au cœur de la mission de Rawbank. Le programme Lady’s First accompagne plus de 2 000 femmes entrepreneures, tandis que l’initiative interne She Leads a permis à neuf collaboratrices d’accéder à des postes de direction en 2024. De son côté, le programme Rawtalents, dédié à la jeunesse, a intégré plus de 25 jeunes diplômés pour préparer la relève du secteur bancaire congolais.

« L’engagement constant des équipes depuis 2002 continue de porter ses fruits, avec une ambition renouvelée : faire de Rawbank bien plus qu’une banque, un moteur de transformation durable pour la RDC », a déclaré Isabelle Lessedjina, présidente du Conseil d’administration. De son côté, Mustafa Rawji, directeur général, a souligné que « les résultats 2024 confirment la solidité de notre modèle, fondé sur l’efficacité, la diversification et l’innovation. Ils traduisent la confiance renouvelée de nos clients et notre volonté de contribuer activement à la transformation de l’économie congolaise ».

Georges Auréole Bamba

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Deux projets transfrontaliers entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda ont officiellement été lancés le 5 juin 2025 à Kinshasa, selon un communiqué publié le lendemain par TradeMark Africa. D’un coût global de 25 millions d’euros (près de 30 millions de dollars au cours actuel), ces projets sont financés par l’Union européenne (UE).

Le premier programme, intitulé « Renforcer la coopération transfrontalière, la stabilisation et la résilience des zones frontalières », est mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avec un financement de 15 millions d’euros. Il vise notamment à faciliter la circulation sécurisée des personnes, à améliorer la gestion des flux migratoires, à réduire les tensions communautaires et à soutenir des initiatives locales favorisant la cohésion sociale, en accordant une attention particulière aux femmes et aux jeunes.

Le second projet, « Frontières pacifiques et résilientes II », doté de 10 millions d’euros et coordonné par TradeMark Africa, cible l’amélioration des infrastructures et l’harmonisation des procédures douanières selon les normes de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Il prévoit notamment la modernisation de la route et du pont de Mahagi, ainsi que du port du lac Ntoroko. Ce projet comprend aussi la mise en place de laboratoires mobiles pour garantir la qualité des produits échangés, ainsi que des formations professionnelles destinées aux jeunes.

Prévus sur une durée de trois ans, ces projets s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de l’Union européenne pour la stabilité régionale et le développement économique durable dans la région des Grands Lacs. Ils visent à transformer les zones frontalières des deux pays en espaces de paix, de stabilité et de croissance socio-économique inclusive. Ils cherchent également à promouvoir le commerce formel et à renforcer l’implication active des communautés locales dans les dynamiques économiques régionales.

La mise en œuvre de ces projets intervient dans un contexte où la RDC et l’Ouganda se sont engagés à réhabiliter ensemble 1 182 kilomètres de routes pour dynamiser les échanges économiques bilatéraux. Cet engagement fait suite aux accords signés en novembre 2019 entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue ougandais Yoweri Museveni. La première route relie Goli, ville frontalière de l’Ouganda, à Bunia dans le nord-est de la RDC, en passant par Mahagi. Le second axe part de Mpondwe, à l’ouest de l’Ouganda, pour rejoindre Beni, au nord-est de la RDC. Le troisième corridor relie Bunagana (à la frontière ougandaise) à Goma, en passant par Rutshuru.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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