L’Office congolais de contrôle (OCC) et le Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) ont signé, le 29 août 2025 à Bujumbura, un protocole d’accord pour mettre en œuvre le règlement sur la coopération sanitaire et phytosanitaire. L’objectif est de renforcer la coopération bilatérale en matière de normalisation, de contrôle de qualité et de certification, afin de faciliter les échanges tout en protégeant les consommateurs. Mais des précisions n’ont pas été données sur le calendrier de concrétisation de ce processus.
Le partenariat prévoit l’échange d’informations sur les normes et l’assurance qualité, la métrologie, l’évaluation de la conformité et le contrôle des marchandises avant et après expédition. Il inclut aussi des actions de renforcement des capacités à travers des formations, ateliers et stages conjoints.
Autre innovation, les deux pays ont convenu d’une reconnaissance mutuelle progressive des certificats de conformité. Chaque État pourra ainsi accepter les inspections, tests et certifications réalisés par l’autre. Sur le plan normatif, la priorité sera donnée aux standards nationaux, puis régionaux (ARSO, COMESA, EAC) et enfin internationaux (ISO, CEI, ASTM, etc.). L’accord, conclu pour trois ans renouvelables, prévoit un mécanisme de règlement amiable en cas de différend, avec recours aux voies diplomatiques en ultime recours.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de facilitation du commerce et d’intégration dans la région des Grands Lacs (PFCIGL), financé par la Banque mondiale à hauteur de 250 millions de dollars, dont 152 millions pour la RDC, 90 millions pour le Burundi et 8 millions pour le COMESA. Dans ce contexte, quatre ports à guichet unique sont prévus au Sud-Kivu (Kavimvira, Nyamoma, Rubenga et Kamanyola) pour fluidifier les échanges transfrontaliers.
Ce nouvel accord prolonge celui signé en mars 2022 entre la RDC et le Burundi, qui couvrait déjà les droits d’importation, la fiscalité, les normes, les mesures anti-dumping et de sauvegarde, la lutte contre la fraude, la facilitation du transit, ainsi que la coopération entre les administrations douanières.
Ronsard Luabeya
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La Rawbank, première institution bancaire de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprête à lancer la deuxième phase du All Stars Game University 3X3, une compétition universitaire de basketball destinée à détecter de nouveaux talents sportifs. L’annonce a été faite le 29 août 2025 à Kinshasa par son Brand Manager Jimmy Baraka, lors d’une conférence de presse. L’événement se déroulera du 18 au 20 septembre dans la capitale, après une première étape organisée il y a quelques semaines à Matadi, chef-lieu du Kongo Central.
Cette initiative vise à mettre en valeur les capacités techniques et sportives des étudiants congolais, tout en leur permettant d’acquérir des points officiels FIBA. Selon Jimmy Baraka, le tournoi constitue une véritable plateforme de progression pour les jeunes athlètes, leur ouvrant la voie vers le niveau national et, pour les meilleurs, vers les compétitions internationales. L’équipe victorieuse représentera en effet la RDC lors du prochain tournoi international FIBA 3X3 comme l’a fait l’équipe de la HEC Kinshasa après de la première édition.
« En soutenant ce tournoi, Rawbank réaffirme son engagement à investir dans le capital humain et à promouvoir un avenir fondé sur l’inclusion et la responsabilité. Nous sommes fiers de nous associer à un événement qui dynamise la vie universitaire et sportive du pays », a déclaré Mustafa Rawji, directeur général de Rawbank.
Douze universités de Kinshasa prendront part à cette phase : l’Université Catholique du Congo (UCC), l’Université Protestante du Congo (UPC), la Haute École de Commerce (HEC), l’Université de Kinshasa (UNIKIN), l’Université Pédagogique Nationale (UPN), l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA), l’Université Belcampus, l’Université William Booth, l’Académie des Beaux-Arts, l’Institut Supérieur d’Informatique, Programmation et Analyse (ISIPA), l’Institut National du Bâtiment et des Travaux Publics (INBTP) et l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC). Certaines de ces institutions mettront leurs infrastructures sportives à disposition pour accueillir les matchs.
Organisé en partenariat avec la Fédération congolaise de basketball, le tournoi bénéficie aussi du soutien de Visa et Illicocash. Il s’inscrit dans le cadre du programme We Act, qui accompagne les jeunes en RDC dans les domaines de l’entrepreneuriat, du numérique et de l’éducation financière. Lancé il y a deux ans, ce programme a déjà permis à près de 250 jeunes de bénéficier de formations et d’un accompagnement personnalisé, a indiqué son responsable, Éric Ngeleka.
Ronsard Luabeya
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L’approvisionnement de Bunia en produits de consommation courante est perturbé par les difficultés rencontrées sur les principaux axes reliant la ville à l’Ouganda. La capitale provinciale de l’Ituri dépend en grande partie des importations en provenance de l’Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie.
Selon des sources locales, la route Bunia–Kasenyi, longue de 55 km, est désormais impraticable à la suite du débordement de la rivière Kisenge provoqué par de fortes pluies. Cet axe, utilisé comme alternative à la RN27 par les opérateurs économiques, permet le transport de marchandises à faible tonnage acheminées par le lac Albert via les ports de Chomia et Kasenyi.
La RN27, corridor principal de la région reliant Bunia à Mahagi (185 km), est quant à elle confrontée à de sérieux défis. Fortement dégradée, elle est régulièrement le théâtre d’affrontements entre l’armée et des groupes armés. Entre juillet et août, plusieurs embuscades attribuées aux milices CODECO, Zaïre et à la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, ont été signalées. Le 14 août, les FARDC ont dû escorter une centaine de camions bloqués depuis deux semaines à Mahagi pour sécuriser leur passage vers Bunia.
Face à ces entraves, de nombreux commerçants s’étaient repliés sur la route de Kasenyi, malgré sa faible capacité. Mais son interruption actuelle accentue les inquiétudes d’une rupture d’approvisionnement depuis l’Ouganda.
Deux entreprises congolaises, Good News Africa et Congo Éveil Logistique, sont en discussions avancées avec le gouvernement pour moderniser la RN27 dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le projet, de type BOT (Build–Operate–Transfer), prévoit la réhabilitation et l’exploitation de la section Komanda–Mahagi (258 km), avec l’installation de stations de péage et de postes de pesage pour préserver l’état de la route.
Timothée Manoke, stagiaire
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U.S. firms push for DRC-Rwanda critical minerals agreement to foster economic growth and stability.
Roundtable discussions focused on investments and security, part of a regional integration framework.
The initiative aims to counter Chinese influence and increase U.S. private sector engagement in the region.
American business leaders are pressing for closer cooperation between the Democratic Republic of Congo (DRC) and Rwanda on critical minerals, seeking to turn the region’s vast resources into engines of growth rather than sources of conflict.
Securing America’s Future Energy (SAFE), a U.S. nonprofit that includes Fortune 500 executives on its board, hosted a roundtable in Washington on Aug. 28 with delegations from both countries. Talks focused on investment opportunities in critical minerals and regional security, SAFE said.
The meeting builds on a peace deal signed in June between Kinshasa and Kigali, which paved the way for a Regional Economic Integration Framework aimed at boosting trade and investment in supply chains for cobalt, lithium, and other minerals. A preliminary agreement was signed on Aug. 1, with a full deal expected by Sept. 27.
SAFE, which works closely with the U.S. State Department, said the framework could increase American private-sector investment while reducing reliance on conflict minerals and limiting China’s dominance in the sector.
At the same time, Kinshasa and Washington are negotiating a bilateral pact on strategic minerals. Several U.S. companies are already active in the DRC, including KoBold Metals in exploration and Starlink in satellite internet. Other Fortune 500 firms are also weighing entry into Congo’s resource sector.
This article was initially published in French by Boaz Kabeya
Adapted in English by Ange Jason Quenum
La Securing America’s Future Energy (SAFE), une organisation américaine spécialisée dans l’énergie et les minerais critiques, qui réunit au sein de ses instances des PDG de grandes entreprises du Fortune 500, a organisé le 28 août 2025 à Washington une table ronde entre des délégations de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Selon SAFE, les échanges ont porté sur la collaboration en matière d’investissements dans les minerais critiques et sur la sécurité.
« Cet événement met l’accent sur les investissements du secteur privé américain afin que les ressources minérales du Rwanda et de la RDC deviennent un moteur de croissance économique pour la région, plutôt qu’un facteur de perpétuation des conflits », indique l’organisation, qui collabore avec le Département d’État américain pour promouvoir l’engagement du secteur privé dans la sécurisation des minerais critiques.
Pour l’heure, les conclusions de la rencontre n’ont pas été précisées. Il est toutefois établi que cette table ronde s’inscrit dans le Cadre d’intégration économique régionale, prévu par l’accord de paix signé en juin dernier entre la RDC et le Rwanda. Cet accord distinct, attendue avant le 27 septembre prochain, doit permettre de « développer le commerce extérieur et les investissements liés aux chaînes d’approvisionnement régionales en minerais critiques ». Dans cette perspective, un pré-accord a été paraphé le 1er août dernier par les deux parties.
« Reposant sur une base de paix, le Cadre d’intégration économique régionale ouvre la voie à une augmentation des investissements américains tout en consolidant la stabilité dans une région longtemps exploitée par des entreprises chinoises, tirant profit de l’instabilité et des minerais de conflit », souligne SAFE.
En parallèle, Kinshasa et Washington discutent d’un accord bilatéral spécifique sur les minerais stratégiques, destiné à contrer l’influence chinoise. Déjà, plusieurs entreprises américaines sont actives en RDC, à l’image de KoBold Metals (exploration minière) et Starlink (Internet par satellite). D’autres membres du Fortune 500 manifesteraient également leur intérêt pour les minerais congolais.
Boaz Kabeya
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In a report published on August 28, 2025, the World Economic Forum (WEF) highlights a financing arrangement by Rawbank in the Democratic Republic of Congo (DRC) as a model for scaling the extraction of critical minerals for the energy transition while meeting global environmental, social, and governance (ESG) risk standards.
“Rawbank played a leading role in financing the Kamoa-Kakula copper project in the DRC by helping arrange a $400 million syndicated loan with partners Absa, Africa Finance Corporation (AFC), and First Bank DRC. The agreement complied with international standards while integrating ESG and local-content requirements, including the repatriation of 60% of revenues to the DRC,” the report states. The document was prepared in collaboration with the Development Bank of Southern Africa and McKinsey & Company.
By executing this transaction—the first of its kind in this structuring—Rawbank reinforced its position as the leading bank in the DRC. “This agreement sets a precedent for other African financial institutions, which can in the future arrange similarly complex syndicated loans, thereby increasing the availability of financing for the mining sector,” the report notes.
In practical terms, the bank ensured that the financing aligned with the ESG standards of the International Finance Corporation (IFC) and the International Council on Mining and Metals (ICMM), as well as the Global Industry Standard on Tailings Management (GISTM), recognized sustainable mining practices, and Congolese legislation.
On local content, the WEF report also underscores that Rawbank proactively integrated Congolese suppliers—such as Pacific Logistics—into the project. This approach supported compliance with Article 108 of the DRC Mining Code, which requires domestic processing of minerals, Congolese shareholding in processing companies, and a limitation of subcontracting to local firms.
Ultimately, the financing contributed to Kamoa Copper’s objective of reaching an annual production capacity of 600,000 tons of copper. Kamoa Copper is the local subsidiary of a holding majority-owned by Canada’s Ivanhoe Mines and China’s Zijin Mining.
The WEF cautions, however, that financing the sustainable development of critical minerals in Southern Africa still faces significant hurdles, including high costs, geopolitical risks, stringent regulatory demands, and the need to embed ESG practices fully. The institution advocates for a cohesive strategy to harmonize regulations, bolster investor confidence, and expedite the development of local value chains in the production of transition minerals.
Georges Auréole Bamba
Dans un rapport publié le 28 août 2025, le Forum économique mondial (WEF) cite un financement structuré par Rawbank en République démocratique du Congo (RDC) comme un exemple de solution permettant de développer l’exploitation des minerais critiques pour la transition énergétique, tout en respectant les standards mondiaux de gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
« Rawbank a joué un rôle de premier plan dans le financement du projet cuprifère Kamoa-Kakula en RDC, en contribuant à organiser un prêt syndiqué de 400 millions de dollars avec ses partenaires ABSA, Africa Finance Corporation (AFC) et First Bank DRC. L’accord respectait les normes internationales tout en intégrant des exigences ESG et de contenu local, y compris le rapatriement de 60 % des revenus en RDC », souligne le document élaboré avec la participation de la Banque de développement d’Afrique australe et de McKinsey & Company.
Par cette opération, Rawbank a confirmé son statut de leader bancaire en RDC en s’aventurant pour la première fois sur ce type de structuration. « Cet accord établit un précédent pour d’autres institutions financières africaines, qui pourront, à l’avenir, mettre en place des prêts syndiqués complexes de ce genre, augmentant ainsi la disponibilité de financements pour le secteur minier », note le rapport.
Concrètement, la banque a veillé à ce que le financement respecte les normes ESG de la Société financière internationale (IFC) et du Conseil international des mines et métaux (ICMM), la norme mondiale de gestion des résidus miniers (GISTM), ainsi que les pratiques d’exploitation minière durable et la législation congolaise.
En matière de contenu local, le rapport du WEF souligne également que Rawbank a pris l’initiative d’intégrer des fournisseurs congolais, tels que Pacific Logistics, au projet. Cette approche a permis de garantir le respect de l’article 108 du Code minier de la RDC, qui impose le traitement des minerais sur le territoire national, une participation congolaise au capital des entreprises de transformation et la limitation de la sous-traitance aux sociétés locales.
Au final, ce financement a contribué à l’atteinte de l’objectif fixé par Kamoa Copper, filiale locale de la holding majoritairement détenue par le canadien Ivanhoé Mines et le chinois Zijin Mining, d’atteindre une capacité de production de 600 000 tonnes de cuivre par an.
Le WEF rappelle toutefois que le financement d’une exploitation durable des minerais critiques en Afrique australe se heurte encore à de nombreux défis : coûts élevés, risques géopolitiques, exigences réglementaires strictes et nécessité d’intégrer pleinement les pratiques ESG. L’institution plaide ainsi pour une stratégie cohérente, visant à harmoniser les réglementations, renforcer la confiance des investisseurs et accélérer la création de chaînes de valeur locales dans l’exploitation des minerais de transition.
Georges Auréole Bamba
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A coalition of business organizations in the Democratic Republic of Congo (DRC) is urging the government to suspend the second phase of a new minimum wage increase.
During an August 21 meeting, a group of employer organizations, including the Federation of Businesses of the Congo (FEC), the National Association of State Portfolio Companies (ANEP),, ), the National Federation of Small and Medium Enterprises of Congo (FENAPEC), and the Confederation of Small and Medium Enterprises of the Congo (COPEMECO), asked Ferdinand Massamba wa Massamba, the new Minister of Employment and Labor, to halt the planned increase to 21,500 Congolese francs per day starting in January 2026.
The new minimum wage, for an ordinary laborer, represents a 204% increase over the previous rate of 7,075 FC set in 2018. The change is being implemented in two stages: a rise to 14,500 FC per day since late May 2025, followed by the final increase to 21,500 FC in January 2026.
The decree also maintains a 1 to 10 wage ratio between an ordinary laborer and a senior manager, which automatically raises salaries across all professional categories. For example, a senior manager's daily wage would increase from 70,750 FC to 215,000 FC.
The business groups are calling the wage ratio "disproportionate" and "unsuitable," arguing that it would lead to an "exponential and suicidal" increase in payroll costs for businesses. They are also requesting an exemption from professional taxes on wages.
The organizations also expressed concern about the lack of tax relief for the agribusiness and pastoral sectors, which they say would help them implement the new minimum wage. They also noted the failure to implement a recommendation from the 37th session of the National Labor Council to suspend the income tax on housing allowances. The employers also pointed to certain financial penalties imposed by the Kinshasa Revenue Authority (DGRK) stemming from a 2023 provincial order.
The FEC had previously proposed 13 fiscal and parafiscal relief measures for the agribusiness and pastoral sectors. These measures, reviewed by the Economic, Finance, and Reconstruction Commission on February 24, 2025, are still awaiting a presidential decree to take effect.
In response, Minister Massamba acknowledged the employers' concerns and asked them to submit a memorandum with specific proposals. He also instructed the General Labor Inspectorate to publicize the minimum wage decree before conducting any company inspections.
Ronsard Luabeya
La banque nigériane Fidelity Bank a manifesté son intérêt pour le projet Monacosat, qui vise à déployer des infrastructures satellitaires en République démocratique du Congo (RDC). Le 28 août 2025, sa directrice générale, Nneka Onyeali-Ikpe, a été reçue à Kinshasa par le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa.
Selon les services de communication du ministère, les discussions ont porté sur les modalités de financement de ce projet stratégique. La dirigeante de Fidelity Bank s’est dite prête à accompagner l’initiative et a annoncé la création d’une équipe mixte, regroupant la banque et le ministère, pour définir les mécanismes de financement.
En novembre 2024, le gouvernement congolais avait signé un protocole d’accord avec Monacosat, opérateur satellitaire basé en principauté de Monaco, afin de tirer parti de ses capacités satellitaires pour renforcer la connectivité, notamment dans les zones rurales et enclavées.
À l’issue de la rencontre, Nneka Onyeali-Ikpe a également confirmé l’intention de Fidelity Bank de s’implanter en RDC. Cette installation devrait contribuer à favoriser l’inclusion financière et à faciliter l’accès aux financements, en particulier pour les projets numériques. Le ministère de l’Économie numérique voit dans cette perspective un soutien direct aux start-up locales, aux PME innovantes et aux programmes de transformation digitale du gouvernement.
Fondée en 1988, Fidelity Bank s’est imposée comme un acteur de premier plan au Nigeria grâce à des acquisitions stratégiques, notamment celles de Manny Bank et de FSB International Bank. Détentrice d’une licence bancaire universelle depuis 2001 et d’une licence internationale depuis 2011, la banque propose une gamme complète de services allant de la banque de détail à la banque d’affaires, en passant par la banque privée et numérique. Avec plus de 5 millions de clients et 250 agences, Fidelity Bank poursuit aujourd’hui son expansion internationale, amorcée notamment avec l’acquisition de Union Bank UK en 2023.
Ronsard Luabeya
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Lors d’une réunion tenue le 21 août 2025, un regroupement d’organisations patronales – comprenant la Fédération des entreprises du Congo (FEC), l’Association nationale des entreprises du portefeuille de la RDC (ANEP), la Confédération des PME du Congo (COPEMECO) et la Fédération nationale des PME du Congo (FANAPEC) – a demandé au nouveau ministre de l’Emploi et du Travail, Ferdinand Massamba wa Massamba, de suspendre l’application du deuxième palier du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), fixé à 21 500 francs congolais (FC) par jour à partir de janvier 2026.
Selon le décret n°25/22 du 30 mai 2025, le nouveau SMIG destiné au manœuvre ordinaire représente une hausse de 204 % par rapport au niveau de 7 075 FC établi en 2018. Sa mise en œuvre est progressive : 14 500 FC depuis fin mai 2025, puis 21 500 FC dès janvier 2026. Le texte maintient en outre la tension salariale de 1 à 10 entre le manœuvre ordinaire et le cadre de collaboration, entraînant mécaniquement une revalorisation de toutes les catégories professionnelles. Ainsi, le salaire journalier d’un cadre supérieur passera de 70 750 à 215 000 FC.
Pour le patronat, cette tension salariale est jugée « disproportionnée » et « inadaptée ». Elle provoquerait, selon lui, une hausse exponentielle des masses salariales « suicidaire » pour les opérateurs économiques. Les organisations demandent donc la suspension de l’application du deuxième palier du SMIG prévu en janvier 2026, ainsi que l’exonération de l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR).
Le patronat déplore également l’absence de mesures d’allègement pour les secteurs agro-industriel et pastoral, afin de faciliter l’application du nouveau SMIG, ainsi que la non-mise en œuvre de la recommandation de la 37ᵉ session du Conseil national du travail concernant la suspension de l’impôt sur les revenus locatifs (IRL) appliqué à l’indemnité de logement. Sont également pointées du doigt certaines astreintes imposées par la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK), issues d’un arrêté provincial de 2023.
La FEC avait déjà proposé treize mesures d’allègement fiscal et parafiscal en faveur des secteurs agro-industriels et pastoraux. Ces mesures, examinées lors de la réunion de la Commission économie, finances et reconstruction (ECOFIRE) du 24 février 2025, doivent encore être consacrées par un décret présidentiel pour entrer en vigueur.
Le ministre a pris acte des doléances et invité le patronat à soumettre un mémorandum assorti de propositions concrètes. Il a par ailleurs instruit l’Inspection générale du travail de vulgariser le décret sur le SMIG avant tout contrôle dans les entreprises.
Ronsard Luabeya
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