En marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, a rencontré, le 17 octobre 2025, une délégation de la banque américaine d’investissement JP Morgan Chase & Co. Selon les services de communication du ministère, cette rencontre s’inscrit « dans le cadre des efforts du gouvernement visant à renforcer la crédibilité internationale de la République démocratique du Congo et à promouvoir la présence du pays sur les marchés de capitaux ».
Le ministre prépare la première émission d’euro-obligations (eurobond) de la RDC, une opération prévue avant le 30 juin 2026 et qui vise à mobiliser 1,5 milliard de dollars. Spécialisée dans la structuration de ce type d’opérations, JP Morgan a déjà accompagné plusieurs États africains, dont le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et l’Angola.
Lors de la rencontre, Doudou Fwamba a mis en avant la stabilité macroéconomique du pays et les réformes engagées pour renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques. « Nous voulons que les investisseurs considèrent la RDC comme un partenaire fiable et engagé dans le développement durable », a-t-il déclaré, soulignant les efforts du gouvernement dans la lutte contre la corruption et l’assainissement des finances publiques.
Selon le ministère des Finances, JP Morgan a salué les avancées enregistrées dans l’amélioration du climat des affaires et a exprimé son intérêt pour un dialogue approfondi avec les autorités congolaises. La banque prévoit d’effectuer une visite de travail à Kinshasa dans les prochaines semaines.
La RDC affiche une relative stabilité macroéconomique, avec une inflation retombée à 7,8 %, contre 15,1 % un an plus tôt. En quelques semaines, le franc congolais s’est apprécié d’environ 23 % sur le marché officiel, pour se situer autour de 2 200 FC pour un dollar. Le pays bénéficie de notations souveraines spéculatives (B- chez Standard & Poor’s et B3 chez Moody’s) toutes deux assorties de perspectives stables. Sa dette publique, estimée à 22,5 % du PIB, reste relativement faible, offrant une certaine marge d’endettement.
Cependant, plusieurs experts estiment que le maintien de la RDC sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) constitue un handicap majeur. Cette inscription présente le pays comme une juridiction à risque en matière de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et de prolifération des armes. La RDC s’est fixé pour objectif de sortir de cette liste d’ici fin 2025, mais lors de sa dernière plénière, en juin dernier, le GAFI a estimé que « du travail reste à faire », alors que toutes les échéances du plan d’action sont désormais expirées.
Ronsard Luabeya
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