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Equipe Publication

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La filiale en République démocratique du Congo (RDC) de la banque nigériane First Bank ambitionne d’atteindre 100 000 agents bancaires sur l’ensemble du territoire d’ici 2029, selon son rapport Pilier 3 pour l’année 2024. Cet objectif s’inscrit dans la stratégie de l’institution de s’imposer comme un acteur clé du secteur bancaire en RDC.

Selon la Banque centrale du Congo, un agent bancaire – dans le cadre de l’agency banking ou banque de proximité – est une personne physique ou morale exerçant une activité commerciale pour le compte d’une institution financière. Ces agents sont chargés de réaliser, en dehors des agences traditionnelles, des opérations telles que l’ouverture de comptes, les retraits ou les dépôts d’argent.

À ce jour, First Bank compte environ 2 800 agents bancaires à travers le pays, d’après une liste publiée sur son site. Pour atteindre son objectif, la banque devra donc en recruter plus de 70 000 en moins de cinq ans. Un projet ambitieux, sachant qu’en 2022, l’ensemble des banques et institutions de microfinance en RDC ne comptait que 11 431 agents bancaires, selon la Stratégie nationale d’inclusion financière 2023-2028 (SNIF) du ministère des Finances.

Des emplois en perspective

Avec cette stratégie, First Bank vise une croissance annuelle de ses revenus de 44 % sur les trois prochaines années, tout en élargissant sa base clientèle. Elle entend notamment renforcer sa présence dans le secteur minier, qui a représenté près de la moitié des crédits qu’elle a accordés en 2024.

Selon la banque, son option repose sur une analyse approfondie des tendances du marché. A en croire Deloitte, l’agency banking – qui a fait évoluer le modèle de distribution bancaire des agences fixes vers des agents mobiles – s’adapte parfaitement au contexte congolais, caractérisé par des infrastructures limitées et un faible accès aux zones rurales souvent exclues du système financier classique. Dans son rapport Pilier 3 de 2024, l’institution de microfinance Finca RDC SA affirme que 70 % de ses transactions ont été réalisées via ses agents bancaires.

L’initiative de First Bank représente aussi une opportunité en matière d’emploi. Les agents bancaires perçoivent des commissions sur les opérations effectuées par leurs clients. Selon l’un d’eux, leurs revenus mensuels atteignent en moyenne 800 000 francs congolais (FC), avec des pics à 1 500 000 FC, soit plus de 500 dollars américains au taux moyen. À noter qu’un même agent peut représenter plusieurs institutions à la fois – des télécoms aux banques.

Timothée Manoke, stagiaire

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A l’issue d’une réunion tenue le 2 juin 2025, les autorités provinciales de Kinshasa ont décidé d’assouplir les restrictions de circulation imposées aux camions dans le cadre de la lutte contre les embouteillages dans la capitale.

Désormais, les camions de moins de 15 tonnes sont autorisés à effectuer des livraisons en ville entre 10 h et 15 h, exclusivement sur les voies secondaires et à condition de ne pas empiéter sur la chaussée. Les camions avec remorque pourront, eux, circuler aux mêmes horaires, mais uniquement sur certains axes définis : Mitendi–Bypass–Boulevard Lumumba et 14e Rue Limete–Boulevard Congo–Japon. En dehors de ces itinéraires, toute livraison, tout stationnement ou toute déviation est strictement interdit.

Certains véhicules restent toutefois exemptés de ces restrictions : les bétonnières, les camions de la SEP Congo, de la Régie de distribution d’eau (REGIDESO), de la Société nationale d’électricité (SNEL), de l’Office des voiries et drainage (OVD), ainsi que les véhicules de l’armée et de la Police nationale congolaise.

En mai dernier, le gouvernement provincial avait interdit la circulation en journée des camions, notamment ceux transportant des matériaux de construction, des boissons ou effectuant des livraisons dans les bars et établissements similaires. Ces véhicules ne pouvaient alors circuler qu’entre 22 h et 5 h du matin. L’objectif était de désengorger les principales artères de la ville, de plus en plus saturées.

Mais cette mesure avait suscité la colère des conducteurs de camions, qui avaient menacé de se mettre en grève pour protester. Face au risque de perturbation de l’approvisionnement de Kinshasa, le ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a convoqué une réunion avec les syndicats des transporteurs routiers. Plusieurs membres du gouvernement, des représentants de la Police nationale et de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ont également pris part à cette rencontre.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Après une progression d’environ 150 % en 2023, le bénéfice de l’institution de microfinance Finca RDC SA a baissé de 32 % en 2024. Selon son rapport Pilier 3 pour l’exercice 2024, l’institution a dégagé un résultat net de 16 milliards de francs congolais (FC), soit 5,6 millions de dollars au taux moyen de l’année, contre 23,7 milliards de FC en 2023. Ce qui représente un repli de 7,7 milliards de FC en valeur absolue.

Cette baisse survient alors que les revenus de Finca ont progressé en 2024. Le produit net financier est passé de 104,1 milliards à 116,3 milliards de FC, soit une hausse de 11,7 %. Mais cette croissance a été totalement absorbée par la hausse des charges d’exploitation et de personnel, en forte progression de respectivement 28,7 % et 22,1 %, pour atteindre 39 milliards et 38,1 milliards de FC à la fin de l’année. Le rapport ne fournit pas d’explication sur ces hausses.

Les dotations aux provisions et pertes sur créances irrécouvrables ont également pesé sur la rentabilité. Ces charges, destinées à anticiper d’éventuelles pertes sur les prêts ou d’autres engagements financiers, sont passées à 12 milliards de FC en 2024 contre 8,4 milliards l’année précédente, soit une hausse de 42,8%.

Cette hausse est corrélée à une augmentation de 42,6 % des prêts à risque, qui ont atteint 27,8 milliards de FC, dont près de la moitié est en retard de paiement d’au moins un mois. Cette évolution coïncide elle-même avec une progression de 14 % du portefeuille de crédits, qui s’est établi à 293,8 milliards de FC en 2024 — soit plus de 100 millions de dollars au taux moyen annuel — un record depuis la création de Finca RDC en 2003.

Cette performance est notamment liée au lancement d’une nouvelle application visant à simplifier et accélérer le traitement des demandes de crédit, annoncée fin 2023 comme imminente. Dans cette dynamique, l’institution a octroyé plus de 70 000 prêts en 2024, contre un peu plus de 51 000 en 2023.

À l’image des crédits, le volume des dépôts clients a également progressé, atteignant 215,4 milliards de FC, soit une hausse de 13 %. Cette évolution est corrélée à l’augmentation du nombre de clients, qui s’est établi à un peu plus de 331 000 en 2024.

Finca RDC est une filiale locale du réseau international Finca Impact Finance (FIF), présent dans 40 pays. Elle cible en priorité les populations défavorisées et les petites entreprises. Son actionnaire principal est Finca Microfinance Holding Company LLC, basée aux États-Unis.

Timothée Manoke, stagiaire

 

International Resources Holding (IRH), a subsidiary of the Emirati conglomerate International Holding Company (IHC), just sealed a deal to acquire almost 100% of Tremont Master Holdings. Valued at C$503 million–around US$367 million–the deal will give IRH indirect control of 56% of Alphamin Resources. The latter owns the Bisie tin mine, the largest tin mine in the Democratic Republic of Congo (DRC).

According to Bloomberg, an IRH delegation visited the DRC last November to conduct a due diligence mission. Although the offer is lower than Alphamin's current capitalization on the Toronto Stock Exchange, Denham Capital, Tremont's sole shareholder, stands to gain. The American fund previously held 57% of Alphamin.

Located in North Kivu, the Bisie project has developed in a difficult security environment. Alphamin has held an 80.75% stake since 2012, when the tin market was still uncertain. The remainder of the capital is divided between the South African state-owned company IDC (14.25%) and the Congolese state (5%). Between 2019 and the end of 2024, the mine generated cumulative sales of $2.3 billion for a gross margin of $689.5 million. The company paid $115 million in dividends in 2022-2023, and expects a payment of $70 million in October 2025 in respect of fiscal 2024.

The transaction is still subject to prior authorization by the Congolese authorities. Under article 178 bis of the revised Mining Code, any indirect transfer of mining rights must be approved by the State, on pain of nullity. A transfer fee, previously set at 1% of the transaction value, is also payable.

For IRH, this acquisition is part of a broader strategy to build up a portfolio of critical mining assets. According to Africa Intelligence, the group is also in discussions with Gécamines to obtain new permits in the DRC, although this information has not yet been confirmed. Alphamin is also studying other expansion projects in the country.

This operation illustrates the Emirates' growing interest in transitional minerals. Saudi Arabia has stepped up diplomatic exchanges with Kinshasa around a framework for sustainable supply chains. Dubai remains one of the major outlets for Congolese artisanal gold, as the Governor of South Kivu recently reminded us. By 2023, collaboration between the Emirati group Primera Gold and the Congolese government had led to a surge of over 12,000% in gold channeled through the Primera Gold DRC joint venture.

This article was initially published in French by Georges Auréole Bamba

Edited in English by Ola Schad Akinocho

International Resources Holding (IRH), filiale du conglomérat émirati International Holding Company (IHC), a conclu un accord en vue d’acquérir une participation quasi totale dans Tremont Master Holdings. Cette transaction permettra à IRH de prendre le contrôle indirect de 56 % du capital d’Alphamin Resources, propriétaire de la mine d’étain de Bisie, la plus importante de République démocratique du Congo (RDC). Le montant de transaction s’élève à 503 millions de dollars canadiens, soit environ 367 millions de dollars américains.

L’annonce intervient quelques mois après la visite en RDC d’une délégation d’IRH, en novembre 2024, pour une mission de due diligence, selon Bloomberg. Même si l’offre est inférieure à la capitalisation actuelle d’Alphamin à la Bourse de Toronto, Denham Capital — actionnaire exclusif de Tremont — en sort gagnant. Le fonds américain détenait jusqu’ici 57 % d’Alphamin.

Situé dans le Nord-Kivu, le projet de Bisie s’est développé dans un environnement sécuritaire difficile. Alphamin y détient une participation de 80,75 % depuis 2012, alors que le marché de l’étain était encore incertain. Le reste du capital est réparti entre la société publique sud-africaine IDC (14,25 %) et l’État congolais (5 %). Entre 2019 et fin 2024, la mine a généré un chiffre d’affaires cumulé de 2,3 milliards de dollars pour une marge brute de 689,5 millions. L’entreprise a versé 115 millions $ de dividendes en 2022-2023, et prévoit un paiement de 70 millions $ en octobre 2025 au titre de l’exercice 2024.

L’opération est encore soumise à l’autorisation préalable des autorités congolaises. Conformément à l’article 178 bis du Code minier révisé, toute cession indirecte de droits miniers doit être approuvée par l’État, sous peine de nullité. Un droit de cession, jusqu’ici fixé à 1 % de la valeur de la transaction, est également exigible.

Pour IRH, cette acquisition s’inscrit dans une stratégie plus large de constitution d’un portefeuille d’actifs miniers critiques. Selon Africa Intelligence, le groupe discute aussi avec la Gécamines pour obtenir de nouveaux permis en RDC, bien que ces informations n’aient pas encore été confirmées. Alphamin étudie également d’autres projets d’extension dans le pays.

Cette opération illustre l’intérêt croissant des Émirats pour les minerais de la transition. L’Arabie saoudite a multiplié les échanges diplomatiques avec Kinshasa autour d’un cadre pour des chaînes d’approvisionnement durables. Dubaï reste quant à elle l’un des points de sortie majeurs de l’or artisanal congolais, comme l’a rappelé récemment le gouverneur du Sud-Kivu. En 2023, la collaboration entre le groupe émirati Primera Gold et le gouvernement congolais avait permis une hausse de plus de 12 000 % des volumes d’or canalisés via la coentreprise Primera Gold DRC.

Georges Auréole Bamba

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La République démocratique du Congo (RDC) a été élue, le 3 juin 2025, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2026-2027. Le pays a obtenu 183 voix sur les 193 possibles lors de l’Assemblée générale, signant un retour remarqué dans cette instance stratégique. C’est la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner (photo), qui a annoncé la nouvelle depuis le siège de l’ONU à New York.

Déjà élue deux fois par le passé (1982–1983 et 1990–1991), la RDC retrouve ce siège dans un contexte régional tendu et une ambition diplomatique renouvelée. « Cette élection est le reflet de la confiance de la communauté internationale envers notre pays et de l’unité africaine dans la recherche de la paix », a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.

La ministre des Affaires étrangères a indiqué que la RDC mettra à profit ce mandat pour « porter la voix de l’Afrique dans les discussions liées aux conflits armés, à la souveraineté des États et à la justice internationale ». Le retour du pays au Conseil intervient alors que Kinshasa est engagée dans de délicates négociations à Doha, sous la facilitation des États-Unis, pour mettre fin au conflit à l’est du pays avec la rébellion du M23 et le Rwanda.

Le président Félix Tshisekedi a également salué « une opportunité historique pour faire entendre les priorités de la RDC en matière de sécurité et de développement ». Ce mandat coïncide aussi avec un repositionnement économique de la RDC sur la scène internationale. Kinshasa est en négociations avancées avec l’administration américaine autour d’un accord stratégique sur les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, comme le cobalt, le lithium et le coltan. L’objectif : sécuriser l’accès de Washington à ces ressources clés tout en garantissant à la RDC une meilleure rémunération et une transparence accrue dans la gestion de ses ressources naturelles.

Selon des sources proches du dossier, ce partenariat porterait notamment sur des garanties en matière de traçabilité et sur des investissements dans la transformation locale. La RDC souhaite s’appuyer sur cette dynamique pour asseoir un nouveau leadership africain autour de la souveraineté minière et de la transition énergétique.

Par ailleurs, l’agenda congolais au Conseil de sécurité inclut aussi la réforme du système de maintien de la paix, la lutte contre l’impunité et une meilleure implication des États africains dans la gouvernance sécuritaire globale. « Nous voulons faire du Conseil de sécurité un espace plus représentatif, plus équitable et plus attentif aux urgences africaines », a affirmé Thérèse Kayikwamba Wagner.

Avec cette élection, la RDC rejoint le cercle restreint des États capables de peser directement sur les décisions en matière de paix, de sanctions ou d’interventions internationales. Une tribune que Kinshasa compte utiliser pour renforcer sa stature régionale, mais aussi faire valoir ses intérêts économiques dans un monde en recomposition.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC, a annoncé dans un post sur le réseau social X que l’institution multilatérale de financement du développement avait approuvé un budget de 1 milliard de dollars pour financer le développement du « Mythique Inga ». Une évolution qu’il qualifie « d'excellente nouvelle ».

Cette annonce marque le retour effectif de la Banque mondiale, premier bailleur de fonds de la RDC, sur ce projet après une absence de neuf ans et sa confiance renouvellée aux autorités locales.

Un premier financement de 250 millions de dollars, inclus dans ce budget global, a été approuvé le 3 juin 2025. Ces ressources permettront à l’Agence pour le développement et la promotion du Grand Inga (ADPI-RDC) de poser les bases d'un développement durable d'Inga 3, avec un accent particulier sur les communautés locales, les infrastructures et la création d'emplois dans les localités riveraines.

« Le programme de développement Inga 3 accélérera l'agenda des réformes dans le secteur de l'énergie et fournira une capacité de production d'énergie indispensable pour assurer la durabilité des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Énergétique National (COMPACT RDC) au-delà de 2030 », a déclaré Monsieur Zeufack.

Pour Bob Mabila, directeur de l’ADPI-RDC, cette évolution représente une « opportunité d'écrire une nouvelle page de l'histoire du développement de la RDC ». Selon lui, cette nouvelle étape mettra à profit les richesses naturelles du pays pour sortir des millions de personnes de l'extrême pauvreté.

Il a également souligné la vision d'une RDC où le projet Inga, à travers ce programme et des investissements complémentaires dans la gouvernance, l'éducation et les infrastructures, pourrait transformer durablement les ressources naturelles en moteurs de croissance économique, de création d'emplois et de développement humain pour le peuple congolais.

Le projet Inga 3 est une initiative majeure de développement hydroélectrique en République démocratique du Congo (RDC). Situé sur le fleuve Congo, près des chutes d'Inga dans la province du Kongo-Central, ce projet vise à exploiter le potentiel hydroélectrique considérable de la région afin d'accroître l’offre en énergie pour le pays, avec la possibilité d’alimenter également d’autres marchés comme l’Afrique du Sud.

Son développement final prévoit l'installation d'une capacité estimée entre 4800 et 11 000 mégawatts (MW) d'électricité, selon les différentes options envisagées. Cette capacité surpasserait largement celle des barrages existants Inga I et Inga II, qui possèdent une capacité combinée de moins de 2000 MW et fonctionnent actuellement à une fraction de leur potentiel en raison de problèmes de maintenance.

Le gouvernement congolais prévoit de débloquer la deuxième phase de financement en faveur de la relance de la Société Textile de Kisangani (Sotexki). L’annonce a été faite le 2 juin 2025 par le ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Louis Watum Kabamba, lors d’un briefing presse conjoint avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.

Selon Louis Watum, ce soutien financier sera réparti en deux tranches de 6 millions de dollars, versées respectivement par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et le Trésor public. Cette initiative s’inscrit dans un plan d’investissement global estimé à près de 50 millions de dollars, destiné à soutenir l’écosystème industriel national.

Créée en 1974, la Sotexki est une entreprise spécialisée dans la fabrication de tissus en coton, notamment les pagnes imprimés. Basée à Kisangani, dans la province de la Tshopo, elle constitue un fleuron de l’industrie textile congolaise. La société est détenue à 40 % par l’État congolais et à 60 % par Texico SA.

Autrefois dynamique, la Sotexki traverse depuis plusieurs années de graves difficultés financières, liées à la vétusté de ses équipements, au manque d’investissements et à la concurrence étrangère. Le plan de relance de l’entreprise, adopté en 2022 en Conseil des ministres à l’initiative de l’ancien ministre Julien Paluku, avait déjà permis une première phase de financement. Il prévoit un apport total de 17,5 millions de dollars pour moderniser l’usine, améliorer l’approvisionnement en matières premières et limiter la concurrence des produits importés. L’objectif affiché était d’atteindre une production annuelle de 10,8 à 12 millions de mètres de tissu.

Lors de la réunion du Conseil des ministres du 27 décembre 2024, le ministre Watum avait indiqué que 68 % des fonds de la première tranche avaient été alloués à l’investissement et 32 % aux charges d’exploitation. Une mission de vérification qu’il avait diligentée avait permis de « constater de visu la bonne utilisation de ces fonds » en octobre 2024.

Le ministre estime que cette relance pourrait permettre de sauvegarder entre 400 et 500 emplois directs, tout en générant des effets positifs sur la filière cotonnière, qui mobilise environ 55 000 producteurs répartis dans le nord-est du pays, notamment dans les provinces du Bas-Uele et de l’Ituri.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Ruzizi III Energy Ltd (REL), société en charge du développement du projet hydroélectrique régional Ruzizi III — un cours d’eau qui marque la frontière entre le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) — a besoin de financements pour « la mise en œuvre des activités capitales restantes de la phase de développement du projet jusqu’à la date de clôture financière ». L’information est contenue dans le compte rendu du Conseil des ministres tenu le 30 mai 2025.

D’après ce document, la signature d’un avenant à l’accord liant REL à la RDC est nécessaire pour permettre à la société de mobiliser les ressources requises. En présentant le point sur l’état d’avancement du projet, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba (photo), a indiqué avoir sollicité l’approbation de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, pour la signature de cet avenant. Le compte rendu ne précise toutefois pas la suite réservée à cette demande ni le contenu de ce document contractuel, qui serait le quatrième du genre.

Malgré ce besoin de financement, le gouvernement maintient l’objectif de bouclage financier au 30 septembre 2025. Cette échéance avait pourtant été fragilisée il y a près de trois mois par plusieurs bailleurs de fonds potentiels. En raison du rapprochement des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 à proximité du site du projet, ces institutions avaient laissé entendre que la clôture financière dépendrait de l’évolution de la situation sécuritaire.

Doté d’une capacité projetée de 206 MW, pour un coût total estimé à 760 millions de dollars, Ruzizi III est une infrastructure régionale conjointe entre la RDC, le Rwanda et le Burundi, inscrite dans le portefeuille des projets de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL).

Le financement repose sur un montage associant prêts concessionnels et dons apportés par des bailleurs de fonds (BEI, AFD, BAD, Banque mondiale, KfW, Union européenne). Ces fonds doivent être octroyés aux États, qui les rétrocéderont à la société de projet, co-détenue par les trois États et deux investisseurs privés : SN Power (filiale de TotalEnergies) et Industrial Promotion Services (IPS), une entité du groupe Aga Khan.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Les producteurs de diamants actifs en République démocratique du Congo (RDC) peuvent à nouveau vendre leur production librement, sans être contraints par une liste restreinte d’acheteurs susceptibles d’influencer les prix. Le 2 juin 2025, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a rapporté l’arrêté ministériel de 2022 qui encadrait les ventes des substances minérales supervisées par le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC).

Selon cette décision, les dispositions de l’arrêté de 2022 ne peuvent plus produire d’effet, car elles contreviennent aux articles 85 et 108 du Code minier, lesquels garantissent aux titulaires de droits miniers la liberté de commercialiser les substances extraites de leur périmètre. Le ministre souligne que la régulation de la production minière doit s’effectuer exclusivement dans le cadre du Code minier et de ses mesures d’application, sans recourir à une réglementation jugée inappropriée.

L’arrêté rapporté avait confié au CEEC la commercialisation des substances minérales précieuses et semi-précieuses qu’il expertise, évalue et certifie, notamment les diamants, l’or, les pierres de couleur et les produits de l’exploitation artisanale. En raison du processus de Kimberley, qui impose une certification rigoureuse, les opérateurs de la filière diamant ont été les plus touchés par cette décision qui a par ailleurs instauré les ventes aux enchères.

L’annulation de cet arrêté est accueillie avec soulagement par la Société Anhui Congo Investissement Minier (Sacim), spécialisée dans la production de diamants. Cette entreprise, détenue à parts égales par l’État congolais et la société chinoise Anhui Foreign Economic Construction Corporation Limited, multipliait depuis plusieurs mois les démarches pour obtenir l’abrogation de ce texte, qu’elle tient pour responsable de ses difficultés financières actuelles.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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