L’entreprise chinoise Shenzhen Hongfuhan Technology devrait être le principal investisseur du projet de construction d’une centrale solaire de 30 MW porté par son compatriote Green World Energy et destiné à alimenter le complexe minier de Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC).
Selon plusieurs médias chinois, la société a annoncé, le 26 septembre 2025, la signature prochaine d’un accord de partenariat avec Green World Energy et sa maison mère, la Société de développement du commerce et de construction (SDCC), pour le financement de ce projet évalué à 198 millions de dollars.
Basée à Shenzhen, Hongfuhan est présentée comme une entreprise spécialisée dans les composants de précision pour l’électronique, qui développe depuis peu une activité dans le solaire. Elle prévoit d’investir 158,4 millions de dollars dans le projet, tandis que le solde sera couvert par Green World/SDCC.
L’accord en cours de finalisation prévoit aussi la création d’une coentreprise, dont les parts seront réparties au prorata de l’investissement : 80 % pour Hongfuhan et 20 % pour Green World/SDCC. Toutefois, cette dernière assurera la construction, l’installation, l’exploitation et la maintenance, tandis que l’actionnaire majoritaire exercera le contrôle.
En avril 2025, Kamoa Copper, propriétaire de la mine de Kamoa-Kakula, a signé un contrat d’achat d’électricité avec Green World Energy. L’entreprise, basée à Pékin, s’est engagée à financer, construire et exploiter une centrale solaire d’une puissance constante de 30 MW. Selon Hongfuhan, la durée du contrat est de 15 ans.
Rentabilité élevée
Durant les 5,5 premières années — période incluant la phase de construction et jugée nécessaire pour amortir l’investissement initial — les bénéfices nets seront répartis au prorata des participations dans la coentreprise. Au-delà, la répartition évoluera à 76 % pour Hongfuhan et 24 % pour SDCC.
Hongfuhan table sur un chiffre d’affaires annuel moyen de 50 millions de dollars et un bénéfice net d’environ 30 millions, soit une marge nette avoisinant les 60 %. L’action de l’entreprise a d’ailleurs bondi de 9,6 %, atteignant 86 yuans (12,08 dollars), quelques heures après l’annonce de son intention d’investir dans le projet.
Kamoa Copper prévoit de porter ses capacités solaires à 120 MW en vue d’alimenter Kamoa-Kakula d’une capacité de production annuelle de 600 000 tonnes de cuivre. Dans cette perspective, l’entreprise minière a également signé un accord avec CrossBoundary Energy DRC pour financer, construire et exploiter une autre centrale solaire de 30 MW de puissance constante. Ici, la durée du contrat est fixée à 17 ans.
Ces deux projets devraient s’achever, raccordement au réseau compris, d’ici fin juillet 2026. À cette échéance, les besoins en électricité du complexe de Kamoa-Kakula devraient atteindre 240 MW. L’entreprise entend les couvrir exclusivement par de l’énergie verte, en mettant au repos ses groupes électrogènes.
Outre le solaire, Kamoa mise aussi sur l’hydroélectricité, notamment grâce à la réhabilitation de la turbine 5 d’Inga II (178 MW), dont la mise en service complète est attendue en 2026 après renforcement du réseau. Avec ces projets combinés, Kamoa Copper espère même réduire ses importations d’électricité depuis la Zambie et le Mozambique.
Timothée Manoke
Lire aussi :
CrossBoundary lève 60 millions $ pour accélérer la centrale solaire de Kamoa-Kakula
Électricité : Kamoa Copper projette d’installer 120 MW de solaire sur son site minier
Électricité : Kamoa-Kakula en passe de couvrir ses 240 MW de besoins avec l’énergie verte
Cuivre : la production Kamoa-Kakula bondit de 31 % au 1er semestre 2025