Le jeudi 25 septembre, Goldman Sachs a revu à la baisse ses prévisions d’approvisionnement mondial en cuivre pour 2025. La banque d’investissement américaine anticipe désormais un déficit de 55 500 tonnes, contre un excédent de 105 000 tonnes prévu initialement.
Cette révision fait suite à l’annonce par Freeport-McMoran d’un cas de force majeure sur ses contrats de vente du métal rouge. Elle illustre plus largement les tensions croissantes qui pèsent sur l’offre, dans un contexte marqué par des aléas touchant plusieurs sites de production clés, notamment en Indonésie et en République démocratique du Congo (RDC).
Un incident de coulée de boue survenu ce mois-ci à la mine Grasberg, opérée par Freeport-McMoran en Indonésie, devrait entraîner un « report significatif de la production à court terme ». L’entreprise a suspendu les opérations sur cet actif majeur, qui a livré 816 466 tonnes en 2024, le classant comme la deuxième plus grande mine de cuivre au monde. Un redémarrage des activités dans les zones non affectées est attendu d’ici le quatrième trimestre.
Même tendance du côté de la mine de Kamoa-Kakula, en RDC, exploitée par le canadien Ivanhoe Mines. À la suite d’une activité sismique survenue en mai, la production attendue pour 2025 est désormais estimée à 420 000 tonnes, contre 580 000 tonnes initialement prévues. Si cette nouvelle cible est atteinte, la production chuterait de 4 % par rapport aux 437 061 tonnes extraites en 2024.
Au Chili, la société publique Codelco poursuit ses efforts pour limiter les conséquences d’un séisme ayant frappé en août la mine El Teniente, plus grande exploitation souterraine de cuivre au monde. L’événement, qui a coûté la vie à six employés, a conduit à une révision de l’objectif de production 2025, ramené à 316 000 tonnes, soit une baisse de 33 000 tonnes.
Le scénario de déficit repose en plus sur les performances des autres mines en activité et sur l’évolution de la demande mondiale. Si la prévision de Goldman Sachs se confirme, elle mettra fin à deux années consécutives d’excédent mondial, enregistrées en 2023 et 2024.
Historiquement, un marché déficitaire soutient les prix. En mai 2021, par exemple, la tonne de cuivre avait atteint 11 700 dollars, portée par une demande soutenue et une offre contrainte. Les cours semblent déjà réagir aux perturbations actuelles : selon Trading Economics, les contrats à terme ont grimpé jeudi à un sommet de près de deux mois, dépassant les 4,75 dollars la livre (environ 10 400 dollars/tonne), à la suite du cas de force majeure déclaré par Freeport-McMoran en Indonésie.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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