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Cobalt : la RDC attribue les quotas, CMOC capte la plus grosse part mais…

Cobalt : la RDC attribue les quotas, CMOC capte la plus grosse part mais…

L’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (Arecoms) a fixé, le 10 octobre 2025, les modalités pratiques de mise en œuvre de la politique des quotas à l’exportation du cobalt en République démocratique du Congo (RDC), décidée le 20 septembre dernier. La répartition, arrêtée par le Conseil d’administration de l’Arecoms, concerne 21 entreprises pour le dernier trimestre 2025 (voir tableau ci-dessous).

Le groupe chinois CMOC, premier producteur mondial de cobalt, se voit attribuer 6 500 tonnes : 4 250 pour sa filiale Kisanfu Mining (KM) et 2 250 pour Tenke Fungurume Mining (TFK), soit près de 36 % du volume global. Glencore suit avec 3 925 tonnes, dont 2 775 pour Kamoto Copper Company (KCC) et 1 150 pour Mutanda Mining (MUMI). À eux seuls, les deux groupes captent 58 % des quotas disponibles.

Cette domination s’explique par la grille de calcul. Le texte précise que « le quota de base est distribué au prorata des quantités historiques exportées entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2024 », à l’exception de l’Entreprise générale du cobalt (EGC) et de la Société du Terril de Lubumbashi (STL), qui bénéficient d’un traitement particulier avec respectivement 1 175 et 300 tonnes. Sur la période 2022-2024, CMOC et Glencore ont en effet contrôlé près de 60 % des exportations congolaises.

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CMOC, dont l’actionnaire principal est le producteur chinois de batteries CATL, n’a pas encore officiellement réagi. Mais cette répartition pourrait s’avérer problématique pour le groupe, très dépendant du cobalt pour répondre à la demande croissante en Chine. Sa filiale IXM, négociant en métaux, avait d’ailleurs déclaré un cas de force majeure le 30 juin dernier, en raison de l’embargo congolais instauré en février 2025.

Malgré la suspension des exportations, CMOC a maintenu sa cadence en RDC avec 61 073 tonnes extraites au premier semestre 2025. Pour l’ensemble de l’année, le groupe anticipe 100 000 à 120 000 tonnes de production. Or, avec seulement 6 500 tonnes autorisées au quatrième trimestre 2025 et 31 200 tonnes pour 2026 (le quota du mois de décembre étant reconduite pour l’année 2026, sauf en cas de non-respect des règles), l’entreprise ne pourra écouler qu’une petite fraction de ses volumes. En deux ans, ses exportations plafonneraient à 37 700 tonnes, bien en deçà de sa production annuelle.

Même en obtenant l’intégralité des 9 600 tonnes de quotas stratégiques prévus en 2026, la situation resterait critique. Cette possibilité reste d’ailleurs incertaine. Réservé aux projets « d’importance nationale », leur attribution relève de la seule discrétion de l’Arecoms.

Risques

Mais CMOC pourrait aussi se voir retirer ses quotas. Cette sanction est prévue contre toute entreprise qui traite des rejets miniers ou concentrés obtenus auprès de tiers ou des artisans, cède son quota à une autre entreprise, s’abstient d’exporter les volumes alloués ou ne respecte pas les lois et règlements en vigueur.

L’embargo doit prendre fin le 15 octobre, mais la reprise des exportations pourrait être retardée. Pour obtenir un certificat d’exportation, les opérateurs devront désormais présenter le reçu de prépaiement de la redevance minière, valider le quota disponible, fournir un certificat de traçabilité délivré par l’Arecoms et un certificat de conformité environnementale et fiscale.

Depuis la mise en place de l’embargo, le cours du cobalt a plus que doublé. Le 12 octobre 2025, la tonne se négociait à 42 725 dollars sur la Bourse des métaux de Londres, contre 21 000 dollars fin février.

Pierre Mukoko

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