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Cobalt artisanal : EGC mise sur 1 000 tonnes « traçables » pour attirer les investisseurs

Cobalt artisanal : EGC mise sur 1 000 tonnes « traçables » pour attirer les investisseurs

Le 13 novembre 2025, l’Entreprise générale du cobalt (EGC), filiale de la Gécamines, a présenté à Kolwezi une production de 1 000 tonnes de cobalt artisanal, qualifiée de « structurée, éthique et traçable ». Pour l’entreprise, l’évènement, baptisé « 1 000 Tonnes d’Avenir », constitue un « signal fort » envoyé aux marchés et aux investisseurs, démontrant que « son cobalt peut être propre, rentable et aligné sur les standards ESG internationaux ».

L’objectif est d’attirer des investissements dans un secteur que l’EGC veut « transformer en une fierté nationale et un actif stratégique sous contrôle congolais », selon son directeur général, Eric Kalala.

La RDC détient environ 72 % des réserves mondiales connues de cobalt et fournit plus de 74 % de la production mondiale de ce minerai critique, essentiel aux batteries et aux véhicules électriques. Selon l’EGC, une part non négligeable de cette production provient de l’exploitation artisanale, un secteur employant entre 1,5 et 2 millions de Congolais, et dont vivent indirectement plus de 10 millions de personnes.

Malgré son importance socio-économique, ce segment reste largement informel, dominé par des intermédiaires souvent illégaux, avec des pratiques d’achat opaques, des prix injustes et des conditions de travail précaires. Fin 2024, le ministère américain du Travail a d’ailleurs inscrit le cobalt congolais sur sa « liste noire » des produits susceptibles d’être issus du travail des enfants.

Pour remédier à ces dérives, l’EGC a été créée en 2019 avec pour mission d’organiser, acheter et commercialiser les minerais stratégiques issus de la production artisanale, en assurant traçabilité, conformité et équité. Elle ambitionne également de renforcer la valeur locale grâce à la transformation semi-industrielle, de professionnaliser les coopératives minières et de garantir des revenus stables et équitables pour les creuseurs.

Besoin de plus de transparence

Pour remplir ce mandat, l’EGC a besoin de financements. Et pour attirer les investisseurs, elle doit aligner le secteur artisanal sur les standards internationaux afin de faciliter la commercialisation de sa production. EGC affirme avoir développé un modèle en ce sens : « L’entreprise déploie des zones minières contrôlées, équipées de dispositifs de pesée, de mécanismes de paiement direct et de systèmes numériques de suivi, garantissant que chaque tonne soit traçable du site artisanal jusqu’à l’usine de transformation », décrit-elle.

Cependant, l’EGC n’a pas précisé les sites exacts d’où proviennent les 1 000 tonnes présentées à Kolwezi. Ces informations sont pourtant essentielles pour rassurer les mineurs industriels susceptibles de racheter cette production, eux qui accusent régulièrement les exploitants artisanaux d’empiéter illégalement sur leurs concessions. Ces intrusions provoquent des tensions récurrentes entre creuseurs et sociétés minières. Selon la Fédération des entreprises du Congo, elles auraient déjà fait perdre près de 3 milliards de dollars à une société minière de la région.

Face à ces enjeux, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, avait annoncé, lors du 47ᵉ Conseil des ministres tenu à Kolwezi le 13 juin 2025, plusieurs mesures, dont l’identification rapide de zones légales dédiées à l’artisanat minier et l’ouverture de discussions avec les entreprises minières, notamment la Gécamines, pour libérer certaines parcelles.

En février 2024, la Gécamines avait déjà mis à disposition de l’EGC cinq sites pilotes autour de Kolwezi afin d’élaborer un schéma directeur visant à transformer progressivement l’ensemble du secteur artisanal. Un programme d’exploration y a été lancé, et en septembre 2024, l’entreprise avait annoncé le démarrage imminent d’un forage ciblé sur l’un de ces sites. Les résultats n’ont toutefois pas encore été rendus publics.

Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya    

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