Kamoa Copper, propriétaire du complexe cuprifère de Kamoa-Kakula, a signé un contrat de vente avec le négociant suisse Trafigura portant sur 20 % de la production d’anodes de cuivre de sa fonderie, dont l’entrée en service est prévue pour septembre 2025. L’information est issue du rapport trimestriel d’Ivanhoe Mines, l’un des actionnaires de Kamoa Copper, publié le 8 juillet 2025.
Selon ce document, l’accord a été conclu en juin dernier pour une durée de trois ans. Il inclut également une avance de 200 millions de dollars consentie par Trafigura à Kamoa Copper, avec un taux d’intérêt équivalant au taux moyen mensuel pondéré du marché interbancaire américain (SOFR) majoré de 3,75 %. En d’autres termes, l’entreprise recevra une quantité d’anodes de cuivre équivalente à ce montant, augmentée des intérêts, en guise de remboursement.
Avec cet accord, Kamoa Copper boucle la prévente de l’intégralité de la production de sa fonderie, dont la capacité est estimée à 500 000 tonnes d’anodes de cuivre par an. En janvier, Ivanhoe Mines avait déjà annoncé la signature d’un contrat de vente portant sur 80 % de cette production avec CITIC Metal Limited et Gold Mountains International Mining Company Limited, deux entités affiliées à Zijin Mining. Ce dernier est également actionnaire de Kamoa Copper et d’Ivanhoe Mines. Ce premier accord était assorti d’une avance de 500 millions de dollars aux mêmes conditions que celle négociée avec Trafigura.
Depuis son entrée en production à la mi-2021, Kamoa Copper privilégie ce mécanisme de prévente adossée à des avances sur production. Une stratégie qui suscite des réserves du côté de l’État congolais, actionnaire minoritaire à hauteur de 20 %, aux côtés d’Ivanhoe Mines (39,6 %), Zijin Mining (39,6 %) et Crystal River Global Limited (0,8 %), tous les trois regroupés au sein de Kamoa Holding Limited.
Ivanhoe Mines affirme que ces accords sont conclus « selon des conditions commerciales compétitives et indépendantes ». Mais en décembre dernier, le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, a estimé que Kamoa Copper vendait sa production en dessous des prix du marché. En conséquence, il a annoncé que l’État entend désormais participer à la sélection des acheteurs. L’objectif affiché est d’optimiser les revenus issus de l’exploitation du cuivre congolais et de garantir une valorisation plus équitable des ressources naturelles. Aucune information récente n’a toutefois été communiquée sur la mise en œuvre de cette mesure.
Pierre Mukoko
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