Facebook Bankable LinkedIn Bankable
Twitter Bankable WhatsApp Bankable
Bankable
Bankable
Equipe Publication

Equipe Publication

Le directeur général de la Régie de distribution d’eau (Regideso), David Tshilumba, a annoncé le 27 octobre 2024 que Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, sera l’une des premières villes à bénéficier du programme de déploiement de 100 000 compteurs intelligents à travers le pays. Cette initiative s’inscrit dans une politique de modernisation des services de la Regideso, visant à améliorer l’efficacité de la gestion de l’eau en République démocratique du Congo.

« Aujourd’hui nous avons embrassé les compteurs intelligents. Nous avons une première commande de 100 000 pièces. Certains seront en prépayé et d’autres en post-paid. La ville de Goma sera parmi les premiers bénéficiaires de ce lot », a-t-il déclaré. La phase pilote de ce projet, déjà réalisée à Kinshasa et à Mbuji-Mayi, a été conclue sur une note positive.

Le responsable assure que les nouveaux compteurs, dont la date de distribution n’a pas été dévoilée, permettront de suivre la consommation d’eau en temps réel, de détecter rapidement les fuites et d’améliorer la précision de la facturation. Cette avancée technologique marquera un tournant décisif pour la Regideso et les consommateurs, qui pourront ainsi retracer efficacement leur consommation. Cela permettra aussi d’optimiser la distribution de l’eau tout en garantissant une plus grande transparence et équité dans la facturation.

Dans cette optique de digitalisation de ses activités, la société a lancé l’année dernière le paiement en ligne des factures d’eau via la solution numérique Regipaye.

Dans la même veine que la Regideso, le ministre des Ressources hydrauliques, Teddy Lwamba, a lancé, fin août 2024, un projet destiné à lutter contre les captages illicites d’eau à travers une solution numérique. Ce problème compromet la distribution équitable de cette ressource essentielle. Le projet vise à « renforcer le contrôle et la réglementation, assurant ainsi que chaque citoyen ait accès à une eau potable de qualité », a déclaré le ministre.

Olivier de Souza

La banque américaine Goldman Sachs a récemment rehaussé ses prévisions pour le prix du cuivre en 2025, portant le prix moyen attendu à 10 160 $ la tonne, contre 10 100 $ précédemment. Cette révision à la hausse est principalement justifiée par l’impact positif des récentes mesures de relance économique en Chine sur la demande du métal.

Il y a quelques semaines, le cabinet d’analyse Fastmarkets a estimé que les prix du cuivre devraient atteindre en moyenne 10 265 dollars la tonne au cours du dernier trimestre de 2024. Cette prévision prend en compte non seulement les mesures de relance en Chine, où un plan de 3,95 billions de yuans (560 milliards de dollars) a été annoncé en septembre pour contrer le ralentissement économique, mais également la baisse des taux d’intérêt décidée par la Réserve fédérale américaine.

Pour l’instant, il est encore difficile de se prononcer sur l’impact potentiel de ces prévisions (si elles se concrétisent) sur les revenus miniers de l’État de la République Démocratique du Congo (RDC), qui était le deuxième producteur mondial de cuivre en 2023. Plusieurs facteurs doivent être pris en compte, notamment la nature et les termes des contrats entre l’État et les entreprises minières, ainsi que ceux entre ces entreprises et leurs clients, sans oublier les volumes de production de cuivre du pays.

Dans le projet de loi des finances 2025, présenté au Parlement, le gouvernement de la RDC prévoit un prix du cuivre à 7 909,57 $, après avoir noté que le cours du cuivre est passé de 8 726,9 $ la tonne au premier semestre 2023 à 9 215,84 $ la tonne sur la même période en 2024, ce qui représente une hausse de 5,6 %. On peut donc déjà constater que les prévisions de Goldman Sachs dépassent de 2 250,43 $ les hypothèses budgétaires de la RDC.

Début octobre, il convient de rappeler que la compagnie minière Ivanhoe Mines a revu à la baisse ses prévisions de production pour la plus grande mine de cuivre du pays, Kamoa-Kakula. La société évoque notamment l’instabilité du réseau électrique dans le sud comme l’une des raisons de cette révision. Ivanhoe vise désormais une production maximale de 450 000 tonnes de concentré de cuivre en RDC pour 2024, contre 490 000 tonnes dans ses prévisions initiales.

Cette mine fait partie des actifs qui ont permis à la RDC d’augmenter sa production et ses revenus extractifs ces dernières années. Bien que des mesures aient été annoncées pour résoudre le problème de l’approvisionnement électrique d’ici 2025, il reste à voir si elles seront mises en œuvre sans encombre, ainsi que les éventuels impacts sur la production de l’année prochaine.

Louis-Nino Kansoun

Lire aussi :

Mines : depuis la Chine, la RDC réitère son appel à investir dans la transformation locale

La RDC prévoit une croissance de 5,3 % de l’activité minière en 2025

Cuivre : l’État veut contrôler la vente de la production de la plus grande mine de RDC

Lors de la cérémonie d’inauguration de l’aéroport rénové de Bangboka, à Kisangani, dans la province de Tshopo, présidée par le chef de l’État Félix Tshisekedi, le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, également ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, a indiqué, ce 26 octobre 2024, que l’ambition du gouvernement est de disposer d’un aéroport fonctionnel dans un rayon de 72 kilomètres en moyenne pour chaque Congolais.

« Avec la réhabilitation des pistes d’aviation en mauvais état et la construction de nouvelles pistes en terre compactée, en gravier ou en herbe dans chaque chef-lieu des 145 territoires, chaque résident congolais sera à 72 kilomètres maximum d’un aérodrome opérationnel », a déclaré Jean-Pierre Bemba.

Selon les chiffres officiels du ministère des Transports, chaque Congolais se trouve actuellement, en moyenne, à 177 kilomètres par route du premier aérodrome. Sur les 252 aéroports et aérodromes répertoriés sur l’ensemble du territoire congolais et reconnus par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), seuls 38 sont en mesure d’accueillir des avions, et une vingtaine sont réellement opérationnels.

Le programme d’investissement public pour la période 2025-2028, actuellement examiné par le parlement, prévoit une enveloppe de 538,12 milliards de francs congolais (FC), soit environ 189,4 millions de dollars, dédiée aux infrastructures aéroportuaires civiles. Les investissements les plus importants, estimés à 414,12 milliards de FC, cibleront la réhabilitation des aéroports de Kananga, dans le Kasaï Central, et de Goma, dans le Nord-Kivu. Ce programme prévoit également l’installation d’équipements de radionavigation pour 14 aéroports, ainsi que la construction d’aérogares et de zones de fret dans des localités stratégiques telles que Béni (Nord-Kivu), Bukavu (Sud-Kivu), Muanda (Kongo-Central), Bandundu (Kwilu), Lisala (Mongala) et Gemena (Sud-Ubangi).

La seule incertitude demeure le délai de réalisation des travaux. Les travaux de réhabilitation de l’aéroport de Bangboka, inaugurés le 26 octobre 2024, ont débuté en 2017 avec la rénovation des chaussées aéronautiques et du terminal des passagers, tandis que les travaux sur l’aérogare ont été lancés en 2021.

La province de Tshopo, où se trouve l’aéroport de Bangboka, pourrait également servir de référence pour évaluer l’impact économique réel de ces investissements. Cette région, dotée de nombreuses opportunités économiques, devrait bénéficier d’une meilleure connectivité avec le reste du pays grâce à cette infrastructure modernisée. Pour le ministre des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement, la rénovation des aéroports, en plus de son potentiel économique, renforcera la souveraineté territoriale en facilitant la mobilité des autorités publiques. La solution aéroportuaire apparaît particulièrement adaptée pour connecter efficacement la RDC, le deuxième plus vaste pays d’Afrique après l’Algérie, face aux défis que poserait l’expansion du réseau routier.

Cette offensive sur le secteur aérien ne se limite pas aux infrastructures aéroportuaires. Le gouvernement s’emploie également à relancer Congo Airways. En parallèle, l’État a lancé, en partenariat avec Ethiopian Airlines, leader africain du secteur, la compagnie Air Congo, dont le vol inaugural est prévu pour décembre de cette année. Parallèlement, des acteurs privés comme la Compagnie africaine d’aviation (CAA) poursuivent leur expansion.

Georges Auréole Bamba

Lire aussi :

Relance de Congo Airways : trois avions annoncés d’ici décembre 2024

Avec Air Congo, Ethiopian Airlines consolide sa position stratégique en RDC

Dans une mise à jour de ses perspectives économiques pour l’Afrique subsaharienne, publiée le 22 octobre 2024, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit désormais une création de richesses supplémentaires de 372 325,2 milliards de francs congolais (FC) pour la République Démocratique du Congo (RDC) en 2029. Cette estimation est supérieure à celle d’octobre 2023 (environ 300 000 milliards de FC) et d’avril 2024 (357 789 milliards de FC).

Cependant, on note que la valeur nominale de ces richesses créées devrait équivaloir à seulement 100,5 milliards de dollars en 2029, contre une estimation de 122,5 milliards de dollars faite en avril 2024. Cette révision signifie que le FMI prévoit une dépréciation plus importante du franc congolais vis-à-vis du dollar à cette échéance. Pour l’institution de Bretton Woods, en 2029, un dollar devrait valoir 3705 francs congolais contre 2921 lors de la précédente évaluation.

Par ailleurs, la croissance en termes de pouvoir d’achat est aussi revue à la hausse. En effet, le produit intérieur brut (PIB) en parité de pouvoir d’achat (PPA), qui tient compte du coût de la vie en RDC, est désormais estimé à 261,66 milliards de dollars pour 2029, contre une prévision précédente de 224,5 milliards de dollars en avril 2024. Ce PIB en PPA est un signe de résilience économique pour la RDC et une opportunité de faire en sorte que la richesse créée impacte réellement le niveau de vie local.

Cette création de richesses supplémentaires devrait être alimentée par un accroissement des investissements, un élément clé dans le calcul du PIB. Selon les prévisions du FMI, le taux annuel moyen d’investissement devrait se stabiliser autour de 15,6 % du PIB sur la période 2023-2029, favorisant ainsi le développement économique. Le projet de loi des finances de 2025, en cours de discussion au parlement, prévoit un programme d’investissement public de 10 647 milliards de FC (environ 3,75 milliards de dollars) sur la période 2025-2028. En plus de ces investissements publics, la RDC peut compter sur des financements privés dans des secteurs clés tels que les mines, l’agriculture et l’énergie. Ces secteurs stratégiques devraient non seulement contribuer à la croissance économique, mais aussi à la diversification des sources de revenus.

La consommation, un autre élément clé du PIB, devrait profiter de la maîtrise de l’inflation. Actuellement à 9,3 % en glissement annuel, selon les données de la Banque centrale, l’inflation devrait ralentir pour atteindre une moyenne de 6,9 % par an entre 2025 et 2029, prévoit le FMI. Cette baisse de l’inflation est essentielle pour stabiliser le pouvoir d’achat des Congolais, qui pourraient alors bénéficier davantage de la richesse créée dans le pays.

Défis

Mais, la RDC, qui bénéficie de ressources naturelles abondantes, est encore loin de tirer pleinement parti de son potentiel économique. À titre de comparaison, l’Éthiopie, avec une population proche de celle de la RDC, mais des perspectives de diversification économique plus limitées, devrait réaliser, selon le FMI, un PIB de 201 milliards de dollars à prix courant en 2029, avec un PIB en PPA estimé à 680,5 milliards de dollars, soit plus du double de la RDC. La Tanzanie voisine, moins peuplée, s’attend quant à elle à un PIB équivalent à 402 milliards de dollars en parité de pouvoir d’achat, soit 136 milliards de plus que la RDC.

Il faut dire que la RDC doit encore faire face à plusieurs défis. Avec une population jeune et en expansion, le pays fait face à des besoins croissants en termes d’infrastructures de santé, d’éducation et de services publics, alors que des aspects comme le système d’identification restent encore inefficaces.

De plus, la situation sécuritaire dans le nord-est de la RDC, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, continue de peser sur les finances publiques. Selon le gouvernement, cette région, marquée par une instabilité chronique, représente un risque majeur pour les projets de développement et pour la répartition des ressources publiques. 

Néanmoins, les autorités congolaises s’efforcent d’accroître la part de la richesse créée qui restera dans le pays. La loi sur la sous-traitance dans le secteur privé, par exemple, favorise les investisseurs congolais en leur réservant une part significative des projets locaux. Dans le secteur minier, de nouveaux contrats garantissent également une plus grande part des recettes pour le gouvernement. Par ailleurs, le faible niveau d’endettement de la RDC offre des marges de manœuvre pour augmenter le déficit budgétaire et investir dans les infrastructures sociales. Cette marge est un atout pour le pays qui pourrait ainsi financer des projets d’infrastructure et améliorer le bien-être de sa population.

Georges Auréole Bamba

 

Lire aussi :

Croissance, inflation : Moodys optimiste sur la RDC pour la période 2025-2028

Est de la RDC : pour Moodys, le risque d’un conflit de grande envergure reste faible

Au 25 octobre 2024, le zinc se négociait à 3 070 $ la tonne à la London Metal Exchange (la plus importante bourse des métaux au monde), pour des achats prévus entre le 17 décembre 2024 et le 25 janvier 2025. Ce prix représente une hausse de 27 % par rapport au début de l'année et est le plus élevé depuis février 2023. Il dépasse également de 16,04 % l'estimation de 2 645,5 $ la tonne prévue dans l'étude de faisabilité de la mine de Kipushi, publiée en 2022.

Kipushi est actuellement la plus importante mine industrielle de zinc en RDC, avec des prévisions de production pour 2024 variant entre 50 000 et 70 000 tonnes, contre des exportations totales de 13 403 tonnes en 2023. Kipushi Corporation, qui détient les droits sur cette mine, est une coentreprise détenue à 62 % par Ivanhoe Mines, une société enregistrée au Canada, et à 38 % par l'entreprise publique congolaise Gécamines.

À première vue, le cours actuel du zinc laisse penser que l'État congolais, qui perçoit des revenus par le biais d'une redevance de 3,5 % sur 65 % des ventes de zinc de cette mine, de divers droits fixes, de l'impôt sur les bénéfices, ainsi que des dividendes versés à la Gécamines, pourrait bénéficier de recettes supplémentaires. Cependant, ces retombées dépendent des contrats d’achat, qui fixent le prix du minerai servant de base au calcul des recettes pour l’État. Car les producteurs de minerais, comme Kipushi Corporation, ne vendent pas directement leur production à la bourse notamment à London Metal Exchange.

Non publication des contrats d’achat

Le 2 juillet 2024, un contrat d’achat de la production de zinc de Kipushi a été signé avec Trafigura, un négociant en matières premières basé à Singapour, et Citic Metals Group, principal actionnaire d’Ivanhoe Mines avec une participation de 22,4 %. Cependant, les clauses de l’accord n’ont pas été divulguées, ce qui laisse dans l’ombre le prix auquel le zinc est vendu à ces deux sociétés. On sait néanmoins qu'au moment de l'annonce de la signature de ce contrat, le zinc se négociait à 2 896,5 $ la tonne à la London Metal Exchange.

Conscient de cet enjeu, l’État souhaite désormais s’impliquer davantage dans la sélection des acheteurs des minerais produits sur la mine de Kamoa-Kakula, qui est actuellement la deuxième plus grande mine de cuivre au monde avec une capacité de production de 600 000 tonnes par an. Concernant la mine de Kipushi, un accord signé en janvier 2024 permet à la RDC de progresser vers cet objectif à moyen terme. Cet accord prévoit une augmentation progressive de la participation et des droits de vote de la Gécamines.

Ainsi, la part de l'entreprise minière congolaise passera de 38 % à 43 % à partir du 25 janvier 2027, pour atteindre 80 % une fois que 2 millions de tonnes de minerais auront été extraites et traitées, tandis qu'Ivanhoe, actuellement actionnaire majoritaire, détiendra 20 %. Il est cependant important de noter que, selon l'étude de faisabilité qui prévoit un rendement uniquement pour le zinc de 41 % pour l’entreprise basée au Canada sur la durée de vie du projet (14 ans), Ivanhoe Mines devrait avoir amorti son investissement au bout de trois ans.

Les perspectives du marché restent toutefois incertaines : certains analystes anticipent que l'offre de zinc demeurera inférieure à la demande, ce qui devrait maintenir les prix à un niveau élevé. Cependant, sur la plateforme du London Metal Exchange, les achats prévus entre janvier 2025 et avril 2025 montrent une tendance baissière. Néanmoins, la mine de Kipushi bénéficie également de la production de germanium, dont le prix a doublé en 2024, offrant ainsi une source de revenus supplémentaire pour la RDC.

Georges Auréole Bamba

Lire aussi :

La RDC prévoit une croissance de 5,3 % de l’activité minière en 2025

Cuivre : l’État veut contrôler la vente de la production de la plus grande mine de RDC

Zinc : les prévisions de production 2024 de la mine de Kipushi réduites de 50 %

Tout en reconnaissant que le conflit persistant dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, à proximité du Rwanda et de l’Ouganda, représente un défi pour la trajectoire de croissance macroéconomique de la République Démocratique du Congo (RDC), l’agence de notation américaine Moody’s estime que la probabilité d’une généralisation des affrontements le long de la frontière orientale du pays demeure faible à moyen terme.

« Les risques politiques sont accentués par la résurgence du groupe rebelle M23 dans l’est, entraînant des préoccupations continues en matière de sécurité et des enjeux humanitaires. Bien que l’instabilité dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu soit susceptible de persister, le risque d’un conflit transfrontalier de grande envergure reste faible », peut-on lire dans le rapport de l’agence américaine de notation paru le 23 octobre 2024.

Une telle perspective est une bonne nouvelle pour les finances publiques de la RDC. En effet, pour le gouvernement congolais, « la persistance de la guerre dans la partie est du pays depuis plus de 20 ans constitue l’un des risques majeurs qui pèsent sur les finances publiques », peut-on dans un document annexé au projet de loi de finances 2025.

En effet, depuis que l’état de siège a été proclamé, le 6 mai 2021, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, les taux d’exécution des dépenses exceptionnelles et d’interventions liées aux opérations sécuritaires dépassent très largement les 100 %. Ils sont passés respectivement de 50 % et 254,70 % en 2020 à 336 % et 411,20 % en 2021, atteignant même 508 % et 2001,9 % en 2022. Cette situation réduit les autres dépenses, principalement celles des investissements.

Selon les chiffres officiels, environ 6,3 millions de personnes étaient déplacées à la fin de l’année 2023, et autant de personnes nécessitaient une aide humanitaire. De ce fait, une dégradation de la situation « pourrait entraîner une pression accrue sur les dépenses exceptionnelles allouées au ministère des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale entre 2025 et 2027, ainsi que sur d’autres secteurs en raison de leurs effets indirects, notamment sur les dépenses liées à la santé », précise le gouvernement.

De plus, elle entraverait davantage la mobilisation des recettes fiscales dans des régions comme le Nord-Kivu et l’Ituri. « Les revenus collectés au centre d’impôt synthétique de Rutshuru (Nord-Kivu) montrent une chute significative de 87,2 % entre 2020 et 2023, passant de 85,8 millions de francs congolais en 2020 à seulement 11 millions de francs congolais en 2023… L’inaccessibilité des antennes fiscales d’Ituri, Djugu et Mambasa en raison des attaques répétées de groupes armés et de milices a entraîné un manque à gagner de près de 10,3 millions de FC en 2023 », précise l’annexe du projet de loi de finances 2025.

Gorges Auréoles Bamba

Lire aussi :

Croissance, inflation : Moodys optimiste sur la RDC pour la période 2025-2028

La société américaine ESG Clean Energy porte un projet de production de 100 MW d’électricité dans la ville minière de Kolwezi, située dans la province du Lualaba, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). L’information a été rendue publique après une rencontre, le 19 octobre 2024, entre les dirigeants de l’entreprise et le directeur général par intérim de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi), Bruno Tshibangu Kabaji.

Pour l’instant, on sait juste que le projet prévoit la construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité nominale de 100 MW, visant à fournir de l’électricité verte à la population et à soutenir les opérations minières ainsi que l’activité économique locale.

D’après l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE), la puissance installée dans la province du Lualaba atteignait 614,64 MW fin 2023, principalement à partir de sources hydroélectriques, mais seulement 542,1 MW étaient effectivement disponibles. Du fait de ce déficit de production et des défis liés aux réseaux de transport et de distribution, la région subit des interruptions dans l’approvisionnement en électricité.

Face notamment aux difficultés d’approvisionnement en électricité, Ivanhoe Mines a abaissé ses objectifs de production pour 2024 à la mine de Kamoa-Kakula, située à Kolvezi, dont l’entreprise canadienne détient 39,6 % des parts. Selon un communiqué publié le 7 octobre 2024, on est passé d’une estimation initiale comprise entre 440 000 et 490 000 tonnes à une nouvelle fourchette de 425 000 à 450 000 tonnes de concentrés de cuivre. En raison des problèmes d’électricité, la production avait déjà reculé de 5 % au premier semestre, par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 187 015 tonnes.

Un programme de développement de capacités de production d’énergie de secours est en cours sur le site. Cette capacité de secours, qui atteint aujourd’hui 135 MW, devrait être portée à 201 MW d’ici la fin de l’année. Selon Ivanhoe Mines, des négociations sont en cours pour faire passer la puissance importée d’Afrique australe, via l’interconnexion zambienne, de 65 MW actuellement à 100 MW d’ici la fin de l’année.

Le projet de construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 100 MW à Kolwezi devrait donc être suivi de près par les acteurs économiques de la région, notamment les entreprises minières. Si le projet se concrétise, il s’agira du premier parc solaire développé par ESG Clean Energy. Sur son site internet, l’entreprise américaine se décrit comme un développeur de systèmes de production d’électricité à partir de gaz naturel, avec captage de carbone, qui n’émettent pas de dioxyde de carbone. À ce jour, elle ne produit que 3,9 MW d’électricité, en partenariat avec Holyoke Gas & Electric Company, à Holyoke dans le Massachusetts aux États-Unis.

Pierre Mukoko

Lire aussi :

Électricité : un projet solaire pour tripler la capacité de production du Haut-Katanga

 

 

 

 

 

Moody’s a récemment exprimé son optimisme quant aux perspectives de croissance de la République Démocratique du Congo (RDC) jusqu’en 2028, tout en soulignant des opportunités prometteuses pour surmonter les défis actuels. « Nous prévoyons que l’économie de la RDC continuera de croître avec un taux de croissance moyen réel du PIB d’environ 6 % jusqu’en 2028 », indique un rapport de l’agence, consulté par Bankable. Cette croissance sera principalement tirée par l’expansion du secteur minier, avec en ligne de mire le cuivre, un minerai clé pour la transition énergétique mondiale et dont la RDC est le premier producteur africain.

La maîtrise de l’inflation est également en bonne voie : Moody’s prévoit que celle-ci se réduira en deçà de 10 % d’ici fin 2025, contre 23,8 % à la fin de 2023. Une telle réduction de l’inflation permettrait non seulement d’améliorer le pouvoir d’achat des Congolais, mais aussi de stabiliser l’environnement économique, essentiel pour attirer les investisseurs étrangers et relancer la consommation au niveau domestique.

L’expansion de l’économie congolaise repose sur un ensemble d’initiatives. Le secteur minier, pilier de la croissance, bénéficie d’une forte demande pour les minerais de la transition, dont les prix sont bien au-delà des prévisions initiales, créant ainsi des opportunités pour la RDC. En parallèle, le gouvernement déploie des efforts pour contrôler l’inflation sans ralentir la croissance, notamment grâce à une balance commerciale excédentaire qui soutient la monnaie nationale, principal vecteur de hausse des prix.

En plus de l’essor du secteur minier, les autorités congolaises prévoient de soutenir cette trajectoire par des investissements publics. Un projet de dépenses publiques de plus de 3,7 milliards USD entre 2025 et 2028 est en discussion au parlement, et offre une base pour le développement des infrastructures. Si ce projet est adopté, il pourrait être financé entièrement par les revenus tirés du secteur extractif, qui ont totalisé 5,7 milliards USD en 2023. Par ailleurs, le Plan de développement couvrant les 145 territoires du pays, dont la seconde phase est en cours de réflexion, promet de stimuler l’économie locale dans chaque province bénéficiaire.

Même si la RDC doit encore renforcer la mobilisation de ses ressources internes, elle dispose d’une carte maîtresse : son faible endettement public, représentant seulement 15 % du PIB, bien en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne de 58 %. Ce potentiel lui permet de lever des capitaux à l’international à des conditions favorables, ce qui pourrait alimenter les investissements nécessaires pour un développement plus rapide. Cette capacité d’emprunt offre aussi un levier pour investir dans des secteurs porteurs, comme l’agriculture, le logement, et l’énergie, où des marges de progression importantes existent.

La RDC, riche en ressources et pleine de promesses, a devant elle des défis qui sont par ailleurs des tremplins pour une croissance inclusive et durable. La diversification économique et l’amélioration des infrastructures restent des priorités, mais avec des politiques solides et une vision claire, ces objectifs sont à portée de main. L’optimisme de Moody’s est un reflet de la résilience et du potentiel de la RDC.

Georges Auréole Bamba

Lire aussi :

La RDC prévoit une croissance de 5,3 % de l’activité minière en 2025

Mines : les revenus publics ont augmenté en RDC grâce au code de 2018, mais pas que…

Projet de loi de finances 2025 : des enjeux susceptibles d’influencer le climat des affaires

Investissements : Albert Zeufack, VRP de la destination RDC

Last week at the China Mining Forum, François Balumuene, the Democratic Republic of Congo's (DRC) ambassador to China, invited investors to contribute to the local production and processing of resources, not just extraction.

"We have highlighted all our country's mining potential to encourage investors to come not just to extract, but above all to produce, transform, and go as far as possible toward the finished product. This message aims to raise awareness because we are no longer a simple mining community," Balumuene said, stressing the need to create more value for the Congolese people.

The diplomat’s words echo Julien Paluku’s, the Congolese Minister of Foreign Trade.  On October 17, speaking at the 10th Rebranding Africa Forum in Brussels, Belgium, Paluku referenced a 2021 BloombergNEF report showing that investing in processing minerals like cobalt and copper in the DRC is more cost-effective.

According to the report, "building a 10,000-ton cathode precursor plant in the DRC would require an investment of $39 million. This is three times less than the cost of a similar plant in the USA. The same plant in China and Poland would cost $112 million and $65 million, respectively."

The DRC is also looking to attract investors for lithium battery production. During a recent visit to Hungary, President Félix Tshisekedi was accompanied by the Managing Director of Congo Battery, highlighting the government's interest in this sector. Hungary, one of Europe’s largest battery producers, could help establish this industry in the DRC.

The recent declarations align with the government’s ambition to leverage the DRC’s position as a leading producer of strategic minerals essential for energy transition. Ultimately, the goal is to build a strong local industry that can compete with major processing countries like China.

In his recent speech, Balumuene clearly relayed this ambition of the DRC to process its mineral resources locally, to ensure that the Congolese people benefit directly.

Georges Auréole Bamba

During the Council of Ministers held on October 18, 2024, the Congolese government approved a pilot project to boost DR Congo’s poultry output. "This project will cover eight areas across the country and aims to organize the poultry sector and connect modern and traditional farming to ensure food security and self-sufficiency in poultry products (meat, eggs, and derivatives)," read the Council’s minutes, published by the Communication Ministry.

According to the Minister of Fisheries and Livestock, the project will run for 24 months, starting this year. While specific details were not provided, reports suggest the project will focus on training producers, improving access to quality supplies, and developing poultry farming infrastructure.

According to the Central Bank of Congo (BCC), the DRC's poultry flock was estimated at over 18.9 million birds in 2023. However, since the local production fails to meet demand, the country has been importing more.

Data from the Trade Map platform shows that Congolese poultry meat imports have grown by an average of 3.72% per year over the past five years, rising from 122,964 tonnes in 2019 to over 142,300 tonnes in 2023. Over this period, import costs have also increased by an average of 8.05% per year–from $66.4 million in 2019 to nearly $91 million in 2023.

Stéphanas Assocle, Ecofin Agency

Page 10 sur 48

Please publish modules in offcanvas position.