En visite au poste Haute tension de Funa, le 20 octobre 2024, le directeur général de la Société nationale d'électricité (SNEL), Fabrice Lusinde, a annoncé le rétablissement progressif de l'électricité à Kinshasa après une série de coupures.
« Hier à 7 heures, il y avait de l'eau partout. Ce matin à 6h20, il restait encore 10 centimètres d'eau. Il est maintenant 17h30, et nous sommes prêts à remettre en service le transformateur numéro 1. Cela signifie qu'en moins de 48 heures, nous serons capables de reprendre l’exploitation normale (du poste de Funa, NDLR) », a-t-il déclaré.
Le poste Funa a été volontairement mis hors tension après avoir été inondé suite aux pluies diluviennes du 19 octobre à Kinshasa, privant près de deux millions de Kinois d’électricité. Ce poste, équipé de deux transformateurs, alimente en effet plusieurs quartiers de la ville. Il s'agit notamment d'une partie des communes de Gombe, Lingwala, Barumbu, Kinshasa, Kalamu, Bumbu, Selembao, Makala, ainsi que des communes de Lemba et Masina, sans oublier la zone industrielle de Limete.
Fabrice Lusinde a expliqué que la cause de l’inondation de cette infrastructure de transport est l’obstruction par les constructions urbaines du lit de la rivière Kalamu, un affluent du fleuve Congo. Il a assuré qu’un projet conduit par le ministère des Ressources Hydroélectriques et de l'Électricité est en préparation pour libérer le lit de ce cours d’eau.
« Le temps d'indisponibilité ayant été réduit, le transfo numéro 1 devrait déjà être remis en service » pour rétablir l'électricité dans plusieurs quartiers de Kinshasa qui sont encore dans le noir, rassure le DG de la SNEL, à l'issue de la visite du poste de la Funa, inondé… pic.twitter.com/as04ocReFQ
— TOP CONGO FM (@TopCongo) October 20, 2024
Avant les coupures intervenues suite aux pluies diluviennes de samedi, certains quartiers comme Huilerie, situé non loin du quartier des affaires de la Gombe et abritant le centre de formation de la police étaient déjà sans électricité depuis plusieurs jours.
Selon l’Agence de régulation du secteur, les puissances installées et disponibles d’électricité n’ont pas beaucoup évolué depuis 2021. De plus, les infrastructures de transport et de distribution ne sont toujours pas en bon état. Face à cette situation, de nombreux ménages et entreprises sont contraints de recourir à des groupes électrogènes pour assurer leur approvisionnement en électricité, une solution malheureusement inaccessible à tous.
Au-delà de sa mission principale de distribution d'électricité, la SNEL est la plus importante entreprise du portefeuille de l'État. Selon un récent rapport gouvernemental et les déclarations du ministre Jacques-Lucien Bussa, en charge du secteur, toutes ces entités doivent faire l'objet d'une restructuration pour améliorer leur efficacité.
Georges Auréole Bamba
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Last week, the Prime Minister of the Democratic Republic of Congo (DRC), Judith Suminwa, attended the Rebranding Africa Forum in Brussels, Belgium. On the forum’s opening day, Suminwa encouraged investors to come to her country and explore available business opportunities. Representing President Félix Tshisekedi, she highlighted the DRC's rich natural resources, including cobalt, gold, and oil, despite ongoing security challenges.
"The DRC offers unique development opportunities for those who choose to invest there now," said Thierry Hot, the event's promoter.
"It is essential to exchange ideas and formulate concrete proposals that lead to a convergence of skills," the PM added. She also emphasized the need for collaboration among public, private, and civil society sectors to boost the economy. Suminwa also pointed out the important roles of youth and women in economic development.
In her closing remarks, the Congolese official stressed that the DRC's growth relies on everyone working together and called for "collective action to realize existing opportunities."
The DRC keeps ramping up efforts to improve its business environment. Its public investment plan for the next three years includes spending 10,646 billion Congolese francs ($3.7 billion) on infrastructure projects in transport, energy, and food production.
Georges Auréole Bamba in Brussels
À l’issue du Conseil des ministres tenu le 18 octobre 2024, le ministre des Finances a annoncé le déblocage de 223,1 millions de dollars pour relancer des projets d’infrastructures en République Démocratique du Congo (RDC).
Ces projets concernent la modernisation des voiries de Kinshasa, le programme PDL-145T, l’électrification rurale, l’amélioration des routes de dessertes agricoles, ainsi que le projet Kinshasa Arena. Les régions ciblées par ces investissements incluent notamment le Kasaï-Oriental, la Tshopo, le Kasaï-Central, l’Ituri, le Kongo-Central, la Tshuapa, ainsi que la capitale Kinshasa.
#Thread | #ConseilDesMinistre
— Ministère des Finances, RDC (@financesrdc) October 20, 2024
‼️ 𝐋𝐞 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐠𝐨𝐥𝐚𝐢𝐬 𝐚𝐥𝐥𝐨𝐮𝐞 𝟐𝟐𝟑,𝟏 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐒𝐃 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐝’𝐢𝐧𝐟𝐫𝐚𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞#RDC | Lors de la 18ème réunion ordinaire du Conseil des… pic.twitter.com/0bpX4qmFxN
Lors du Conseil des ministres, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Li-Botayi, a souligné que ce financement est le résultat des efforts de stabilisation macroéconomique entrepris depuis juin 2024, rapportent ses services. Ces réformes ont permis de stabiliser le taux de change, de maîtriser l’inflation et de renforcer la gestion des finances publiques, a-t-il indiqué, précisent les mêmes sources.
Pour améliorer le climat des affaires, la RDC a placé les infrastructures au centre de ses priorités nationales. En juillet dernier, le gouvernement a annoncé un plan d’investissement de 1,5 milliard de dollars pour 2024, avec l’ambition de financer plus de 50 % des dépenses d’infrastructure d’ici 2030, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, souvent soutenus par des bailleurs internationaux.
Pour atteindre cet objectif, le pays mise sur une stratégie de financement diversifiée, incluant des financements publics, des partenariats publics-privés, ainsi que des appuis bilatéraux et multilatéraux pour des projets structurants, tels que le barrage de Grand Katende.
Charlène N’dimon, Agence Ecofin
Le ministère du Tourisme de la République Démocratique du Congo (RDC) vient de dévoiler les détails d’un accord conclu avec l’AC Milan, prestigieux club de football italien. Cette collaboration, qui va bien au-delà d’un simple partenariat promotionnel, s’inscrit dans une stratégie globale visant à mieux faire connaître la RDC sur la scène internationale et à stimuler son développement dans divers domaines.
𝐄𝐍 𝐐𝐔𝐎𝐈 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐈𝐒𝐓𝐄 𝐋’𝐀𝐂𝐂𝐎𝐑𝐃 𝐄𝐍𝐓𝐑𝐄 𝐋’𝐀.𝐂 𝐌𝐈𝐋𝐀𝐍 𝐄𝐓 𝐋𝐄 𝐆𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐍𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐂𝐎𝐍𝐆𝐎𝐋𝐀𝐈𝐒 ?🇨🇩⚽️
— Ministère du Tourisme de la RDC (@TourismeRDCongo) October 19, 2024
𝐕𝐢𝐬𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐢𝐥𝐥𝐨𝐭𝐬 : Le logo 𝐄𝐗𝐏𝐋𝐎𝐑𝐄𝐙 𝐋𝐀 𝐑𝐃𝐂, 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 sera affiché… pic.twitter.com/kI9fhEsdcV
L’accord prévoit une visibilité internationale, avec le logo « EXPLOREZ LA RDC, Cœur de l’Afrique » qui sera affiché sur les maillots des joueurs de l’AC Milan lors des matchs officiels et d’entraînement. Cette exposition médiatique offre une plateforme unique pour promouvoir le pays à l’échelle mondiale, compte tenu du nombre de fans que compte ce club.
Au-delà de l’aspect touristique, le ministère du Tourisme indique que cette collaboration concerne également la création d’une académie de football en RDC, qui serait financée et soutenue par la fondation AC Milan. Si cette initiative aboutit, elle contribuera au développement du football congolais et offrira de nouvelles perspectives aux jeunes talents d’un des pays les plus respectés dans le monde du football en Afrique. Dans la même logique, l’accord prévoit la possibilité d’inviter des légendes du football comme George Weah et Ricardo Kaka à participer à des événements en RDC.
Sur le plan économique et diplomatique, l’accord présente des opportunités significatives. Les officiels congolais auront accès aux loges VIP lors des matchs de l’AC Milan, créant ainsi des possibilités de networking avec des investisseurs potentiels. Une délégation d’hommes d’affaires italiens est également attendue en RDC, avec pour objectif d’apporter des investissements dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l’énergie et la formation professionnelle.
Renforcement de la coopération bilatérale
Cet accord s’inscrit dans le cadre plus large du renforcement des relations entre la RDC et l’Italie, notamment à travers le Plan Mattei, un programme d’investissement italien en Afrique d’un montant de 5,5 milliards de dollars.
Début septembre, la RDC a validé sa politique nationale du tourisme. Ce document contient quatre objectifs clés à atteindre d’ici 2030 : le développement de la coopération et des partenariats, la promotion du tourisme durable, la diversification de l’offre touristique, et le renforcement des capacités institutionnelles. Il est question de générer des recettes annuelles en devises de 7 milliards de dollars et de créer entre 200 000 et 500 000 emplois dans le secteur d’ici 2030.
Dans le plan d’investissements publics pour la période 2025 à 2028, l’État a prévu des engagements budgétaires de l’ordre de 87 milliards de francs congolais (30,7 millions de dollars) pour le tourisme, la culture et le sport.
L’accord entre la RDC et l’AC Milan, tel que présenté par le ministère du Tourisme, représente donc bien plus qu’une simple opération de marketing. Il s’agit d’un levier stratégique pour le développement économique, sportif, culturel et diplomatique du pays. Il reste désormais à voir comment il sera concrètement mis en œuvre.
Georges Auréole Bamba
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Lors du forum minier China Mining, tenu le 16 octobre 2024, l'ambassadeur de la République Démocratique du Congo (RDC) en Chine, François Balumuene, a invité les investisseurs à s'impliquer dans la production et la transformation locale des ressources, au-delà de la simple extraction.
« Nous avons mis en valeur tout le potentiel minier de notre pays afin d'inciter les investisseurs à venir non seulement pour extraire, mais surtout pour produire, transformer, et aller le plus loin possible vers le produit fini. Ce message vise à éveiller les consciences, car nous ne sommes plus une simple communauté d'extraction », a déclaré François Balumuene lors de son intervention, soulignant l'importance de créer plus de valeur ajoutée pour le peuple congolais.
La position exprimée par l'ambassadeur en Chine trouve un écho dans les récents propos du ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, lors de la dixième édition du Rebranding Africa Forum à Bruxelles, le 17 octobre 2024. Le ministre a souligné les conclusions d'un rapport publié en 2021 par BloombergNEF, commandé par plusieurs institutions de financement du développement en Afrique. Ce rapport indiquait clairement qu'il était plus compétitif d'investir dans la transformation des ressources minières de transition, telles que le cobalt et le cuivre, en RDC.
Selon le rapport, « la construction d'une usine de précurseurs de cathodes de 10 000 tonnes en RDC nécessiterait un investissement de 39 millions de dollars. Ce coût est trois fois moins élevé que celui d'une usine similaire aux États-Unis. La même usine en Chine et en Pologne coûterait respectivement 112 millions et 65 millions de dollars. »
L'ambition d'attirer des investisseurs pour la transformation locale des ressources s'étend également à la production de batteries au lithium. Lors de sa récente visite en Hongrie, le président Félix Tshisekedi était accompagné du directeur général de Congo Battery, soulignant ainsi l'intérêt de son gouvernement pour le développement de cette filière. La Hongrie, l'un des plus grands producteurs de batteries en Europe, pourrait jouer un rôle clé dans l'implantation de cette industrie en RDC.
Les discours officiels s'alignent sur l'objectif du gouvernement congolais de tirer parti de sa position de leader mondial dans la production de minerais stratégiques, essentiels à la transition énergétique. L'ambition est de bâtir une industrie locale robuste, capable de rivaliser avec les grandes nations de transformation comme la Chine.
Le message de François Balumuene est donc sans équivoque : la RDC aspire à transformer ses richesses minérales sur son propre sol, avec pour objectif ultime de faire bénéficier directement le peuple congolais des retombées économiques. Les investisseurs chinois, partenaires de longue date dans l'exploitation minière en RDC, ainsi que tous les autres investisseurs potentiels, sont invités à participer à cette nouvelle dynamique de transformation locale.
Georges Auréole Bamba
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En RDC comme dans la plupart des pays forestiers d’Afrique, la gestion durable des surfaces boisées est le principal défi pour la sauvegarde des ressources. Cette question revêt une importance majeure dans le contexte du changement climatique.
En République démocratique du Congo (RDC), la valorisation durable des superficies forestières par le secteur privé en partenariat avec le gouvernement est un moyen efficace pour assurer leur protection, selon le rapport Diagnostic du secteur privé de la RDC publié par la Banque mondiale en mars 2022. Alors que les forêts de la RDC représentent le second poumon écologique de la planète derrière l’Amazonie avec plus de 100 millions d’hectares, ce sont chaque année 1,3 million d’hectares qui sont menacés de disparition.
« La biomasse représente 98,8 % de la consommation totale d’énergie des ménages du pays, dont 81,8 % pour le bois de chauffage et 17 % pour le charbon de bois. En 2010, le marché du charbon de bois de Kinshasa était estimé à 143 millions de dollars (environ 150 millions de dollars en 2023), soit 3,1 fois la valeur des exportations de bois d’œuvre résineux », soutient de l’institution de Breton Woods dans son rapport.
A l’origine de cette situation, les besoins en terres agricoles et la production de charbon de bois et de bois de chauffe. Dans le pays, la Banque mondiale estime ainsi que 6 millions d’hectares ont été déboisés entre 1992 et 2020, dont 67 % pour l’expansion des terres cultivées et prévoit que 8,4 millions d’hectares soient déboisées d’ici 2030. Par ailleurs, avec la faible utilisation de sources d’énergie domestique plus propres, le pays dépend à hauteur de 94 % de la biomasse forestière pour ses sources d’énergie primaire.
« La biomasse représente 98,8 % de la consommation totale d’énergie des ménages du pays, dont 81,8 % pour le bois de chauffage et 17 % pour le charbon de bois. En 2010, le marché du charbon de bois de Kinshasa était estimé à 143 millions de dollars (environ 150 millions de dollars en 2023), soit 3,1 fois la valeur des exportations de bois d’œuvre résineux », soutient de l’institution de Breton Woods dans son rapport.
D’après la Banque mondiale, la RDC a beaucoup à apprendre de ses pays voisins dont le Gabon qui adopte de bonnes pratiques en matière de régulation de ses ressources ligneuses. Dans ce dernier pays où la surface forestière s’étend sur 87 % du territoire (22 millions d’hectares) avec un taux de déforestation de 0,05 % entre 2010 et 2020, le gouvernement s’est notamment doté d’un plan stratégique pour l’exploitation durable de sa ressource forestière. Cela comprend notamment l’amélioration de la surveillance, du contrôle et de la traçabilité, la mise en place de plantations forestières dans les zones dégradées et les savanes ainsi que le passage à la transformation secondaire et tertiaire des produits forestiers pour accroître les retombées économiques.
Au Gabon par exemple, les pratiques forestières sont sélectives avec seulement entre un et trois arbres par hectares qui sont exploités une fois tous les 20, 30 ans, ce qui au final ne touche qu’entre 5 et 15 % de la biomasse et du couvert forestier.
Au Gabon, l’institution indique que plus de 80 % de la forêt est soumise à des concessions forestières formelles et durable contre 10 % en RDC (10 millions d’hectares), ce qui laisse encore des opportunités immenses pour non seulement améliorer le contrôle du secteur forestier mais aussi booster les exportations de bois durable de grande valeur économique.
Le pays a aussi encouragé des partenariats public-privé afin d’améliorer l’utilisation de ses ressources d’une manière durable. D’après la Banque mondiale, le secteur privé exploite ainsi seulement 4 % de la concession chaque année (avec seulement quelques arbres coupés par hectare) tout en s’engageant à sécuriser et protéger les 96 % restants.
Au Gabon, l’institution indique que plus de 80 % de la forêt est soumise à des concessions forestières formelles et durable contre 10 % en RDC (10 millions d’hectares), ce qui laisse encore des opportunités immenses pour non seulement améliorer le contrôle du secteur forestier mais aussi booster les exportations de bois durable de grande valeur économique.
Dans un tel contexte, un renforcement de la gouvernance économique du secteur et la mise en œuvre de plans de gestion durable pour les concessions forestières existantes pourraient permettre à la RDC de tirer un meilleur parti de ses ressources.
Par ailleurs, les auteurs du rapport mettent en avant la nécessité d’accroître la lutte contre l’exploitation illégale durable qui peut prendre la forme de l’exploitation d’espèces protégées au sein de concessions légales, la surexploitation des arbres, le non-respect des plans de gestion forestière. D’après la Banque mondiale, le renforcement des capacités de l’administration sur le terrain, la mise en place d’une surveillance par satellite ou encore des contrôles plus stricts aux postes frontaliers pourrait permettre de lutter contre cette pratique.
A l’heure où la lutte contre le changement climatique, les marchés du carbone dans le secteur forestier offrent l’opportunité de promouvoir des pratiques durables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), la Banque mondiale estime que la RDC gagnerait à profiter de l’effet de levier de la finance carbone. Le pays est en effet bien placé pour jouer un important rôle dans la réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts, associées à la gestion durable des forêts, la conservation et l’amélioration des stocks de carbone forestier (REDD+).
Selon les données de la Banque mondiale, les forêts congolaises sont parmi les rares du globe à séquestrer plus de CO2 qu’elles n’en émettent par an, agissant ainsi comme un puits de carbone net et contribuant à l’élimination de 822 millions de tonnes d’équivalent CO2/an.
En outre, indique-t-elle, les superficies forestières de la RDC peuvent générer une valeur estimée entre 223 et 398 milliards de dollars par an grâce au carbone stocké et aux services écosystémiques associés. Par ailleurs, les tourbières du bassin du Congo contiennent 29 gigatonnes (Gt) de carbone souterrain.
Plus globalement, les observateurs indiquent que la RDC gagnerait aussi à s’appuyer sur l’exemple du Gabon qui sur les dernières années à mener plusieurs démarches pour tirer une meilleure rémunération financière de ses ressources forestières. Le pays qui est un absorbeur net de carbone à travers ses forêts tropicales a été en 2021, le premier pays africain à obtenir des paiements basés sur les résultats pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Il s’agit d’autant d’opportunités pour la RDC qui peut monétiser les émissions évitées pour promouvoir la gestion durable des forêts et rendre les terres économiquement viables.
Depuis 2022, les autorités ont entrepris de mettre en place un cadre favorable pour permettre l’essor des marchés du carbone dans le pays. On peut citer notamment le décret No. 23/22 du 14 juin 2023 portant création, organisation et fonctionnement de l’Autorité de régulation du marché de carbone en RDC.
Cet établissement public a notamment pour rôle d’organiser le marché de carbone sur le territoire ainsi que de promouvoir la participation des acteurs publics ; et privés ainsi que des communautés locales dans les activités de production, d’achat, de vente, et de revente des crédits carbone. A cela s’ajoute l’arrêté interministériel de septembre 2023 des ministères chargés de l’environnement et des finances sur le partage de la quotité du bénéfice des crédits de carbone devant revenir à l’Etat congolais.
En outre, les 23 et 24 octobre 2023, une conférence visant à réfléchir sur le marché du carbone durable en RDC s’est tenue à Kinshasa avec plus de 200 acteurs clés des agences gouvernementales, du secteur privé et de la société civile impliqués dans la tarification du carbone. Plus globalement, dans le pays, la province du Maï-Ndombe a été l’une des premières régions à expérimenter le Programme de réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts, associées à la gestion durable des forêts, la conservation et l’amélioration des stocks de carbone forestier (REDD+). Le programme intégré au Fonds carbone du Fonds de partenariat pour le carbone forestier en décembre 2016 a déjà permis selon les estimations d’engager 90 millions $ dans le financement climatique au sein de la province et 20 projets couvrant 12,3 millions d’hectares en cours ou planifiés.
Plus globalement, les observateurs indiquent que la RDC gagnerait aussi à s’appuyer sur l’exemple du Gabon qui sur les dernières années à mener plusieurs démarches pour tirer une meilleure rémunération financière de ses ressources forestières. Le pays qui est un absorbeur net de carbone à travers ses forêts tropicales a été en 2021, le premier pays africain à obtenir des paiements basés sur les résultats pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts. Ce versement de 17 millions $ visait à primer les réductions réalisées par le Gabon en 2016 et 2017, par rapport aux niveaux d’émissions annuels de 2006 à 2015. Il s’inscrivait dans le cadre de l’accord conclu entre le Gabon et l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), une initiative multi-donateurs hébergée par l’ONU, en 2019, pour un total de 150 millions $ sur 10 ans. En janvier 2023, le pays a annoncé en qu’il comptait mettre sur le marché, 90 millions de tonnes de crédits carbone. Avec une prévision du prix du crédit carbone autour de 14 dollars, le pays s’attendait à près de 1,26 milliard $ comme retombées financières.
Espoir Olodo
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Lors de la dixième édition du Rebranding Africa Forum, qui se tient du 17 au 19 septembre 2024, Julien Paluku, le ministre du Commerce extérieur de la République Démocratique du Congo (RDC), a mis en avant l’importance d’une réforme des mécanismes de financement pour garantir le succès de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il a exhorté les banques de développement régionales à adapter leurs outils financiers aux réalités africaines, insistant sur la nécessité de « tropicaliser » les procédures. Selon lui, ces ajustements sont essentiels pour mieux répondre aux défis économiques locaux et soutenir efficacement la mise en œuvre de la Zlecaf.
Julien Paluku a aussi rappelé que l’adoption des règles d’origine, essentielles pour déterminer quels biens bénéficient des accords commerciaux, est une autre source de préoccupation pour de nombreux pays. « Ces règles doivent être harmonisées afin de faciliter les échanges entre les nations africaines sans créer de distorsions sur le marché », a-t-il fait savoir. La RDC, a-t-il ajouté, a déjà commencé à harmoniser ses engagements régionaux et bilatéraux dans le cadre de la Zlecaf. Le pays est en effet membre de plusieurs communautés économiques régionales comme la CEEAC ou la SADC.
D’autres participants aux échanges ont souligné que, au-delà des questions de financement, plusieurs défis freinent encore la pleine réalisation des ambitions de la Zlecaf. Parmi ces obstacles figure la libre circulation des biens et des personnes, qui demeure un enjeu majeur pour de nombreux États africains. Le représentant de la CEMAC a également mis en avant le manque d’information et de coordination entre le secteur bancaire privé et les États, limitant ainsi la capacité des banques à jouer un rôle central dans le financement du commerce intra-africain.
Julien Paluku, tout en reconnaissant ces autres défis, a insisté sur le fait que la réussite de la Zlecaf repose sur une industrialisation adaptée et des mécanismes de financement qui tiennent compte des réalités locales. Il a appelé à un engagement accru des banques africaines de développement et des États pour surmonter les obstacles actuels et faire de la Zlecaf un véritable moteur de développement pour l’ensemble du continent.
GAB à Bruxelles
La task-force sino-congolaise s'est réunie pour la deuxième fois le 16 octobre 2024 à Kinshasa. Créée par le président Félix-Antoine Tshisekedi, cette instance a pour mission de suivre et renforcer la collaboration entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la Chine, afin de maximiser les investissements chinois dans le pays. L'objectif est d'accéder à une part significative des 50,7 milliards de dollars de financement sur trois ans annoncés par le président chinois Xi Jinping, lors de l'ouverture du neuvième Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) le 5 septembre dernier à Pékin.
Concrètement, cette task-force, coordonnée par le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba (photo), a pour mission de garantir que les projets soumis aux financements chinois soient à un stade de maturité suffisant et qu'ils concernent les secteurs prioritaires définis. Pour ce faire, lors de la deuxième réunion, l'ambassadeur de Chine en RDC, Zhao Bin, a été invité pour « expliciter les dix actions annoncées par le président chinois et dérouler les quatre secteurs prioritaires dans lesquels nous devons élaborer des projets », a précisé le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku.
À l’issue de la séance de travail, Julien Paluku a précisé que les secteurs prioritaires retenus incluent l’agriculture, la transformation minière et le numérique. Le ministre du Commerce extérieur a ajouté que l'ambassadeur de Chine en RDC a insisté sur le fait que les projets soumis pour financement «doivent être accompagnés d’études de faisabilité, lesquelles peuvent également être réalisées par des entreprises chinoises ». Il a conclu en indiquant qu'il a été demandé à chaque ministère de préparer des projets, qui seront d'abord validés par la task-force avant d'être soumis à la partie chinoise pour financement.
Déjà en marge du Focac, la RDC et la Chine ont signé à Pékin, en septembre 2024, un accord-cadre de partenariat économique visant à renforcer leur collaboration pour un développement partagé. Cet accord, signé par les ministres du Commerce des deux pays vise à promouvoir une croissance inclusive et durable, en appuyant l'industrialisation de la RDC et en améliorant sa compétitivité agricole sur les marchés mondiaux. Les deux nations entendent ainsi faciliter le commerce, notamment par la libéralisation des échanges de biens et de services, tout en renforçant la coopération dans le domaine du développement écologique.
L’accord s’articule autour de quatre grands axes stratégiques. Le premier vise à simplifier les échanges commerciaux entre les deux pays, tandis que le deuxième se concentre sur l'amélioration de l'inclusivité économique et l'intégration des principes de développement durable. Le troisième axe met l'accent sur la résilience des chaînes d'approvisionnement à travers une facilitation des investissements pour moderniser les industries congolaises. Enfin, le dernier module se focalise sur la transformation numérique de la RDC, avec des initiatives dans le commerce électronique et la logistique pour réduire le fossé numérique et soutenir l'économie moderne.
Si ce renforcement de la coopération entre la RDC et la Chine se concrétise, l'Empire du Milieu pourrait accroître son influence dans ce pays, déjà identifié par le think tank américain China Economic & Strategy Initiative (CESI) comme l'un des principaux pôles d'influence économique chinoise en Afrique. Selon cette même source, la RDC se distingue également comme l'un des États africains où l'écart d'influence économique entre la Chine et les États-Unis est le plus marqué, avec un différentiel de 11 points en faveur de Pékin.
Emmanuel Tumanjong
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La Gécamines, société minière publique de la République Démocratique du Congo (RDC), prévoit d’exporter cette semaine un chargement de concentré de germanium provenant de sa nouvelle usine hydrométallurgique, mise en service en octobre 2023 par sa filiale STL. Selon la compagnie congolaise, cette production sera expédiée à Umicore en Belgique pour un traitement ultérieur et une commercialisation. En mai 2024, la société belge Umicore a signé un accord avec la Gécamines pour traiter le germanium issu du site de résidus miniers dénommé « Big Hill » à Lubumbashi.
« Ce premier chargement de germanium confirme notre ambition, qui est de faire du Congo un hub mondial des métaux stratégiques, tant pour leur extraction ce que nous sommes déjà en partie que pour leur transformation locale dans le futur », a commenté Guy Robert Lukama, président de Gécamines.
La RDC est en effet le premier producteur mondial de cobalt et le deuxième producteur mondial de cuivre. Le pays vise à fournir jusqu’à 30 % de l’approvisionnement mondial en germanium grâce aux installations de STL. Actuellement, l’offre mondiale de ce métal, utilisé dans les semi-conducteurs, la fibre optique et les cellules solaires, est dominée par la Chine.
La valorisation du potentiel en germanium de la RDC devrait contribuer à accroître les recettes minières du pays, qui sont attendues à 14,82 billions de francs congolais (5 milliards de dollars) en 2025. Le secteur minier devrait ainsi représenter environ 30 % des revenus publics congolais l’année prochaine.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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Le 17 octobre 2024, lors de l’ouverture du Forum Rebranding Africa à Bruxelles, Albert Zeufack, représentant de la Banque mondiale en République Démocratique du Congo (RDC), a souligné les atouts économiques du pays et a plaidé pour des investissements massifs afin d’accompagner sa transformation.
Albert Zeufack a mis en avant le potentiel inexploité de la RDC dans divers secteurs, soulignant que le pays dispose de vastes terres arables et de ressources minières stratégiques. Cependant, il a noté que la croissance économique repose encore trop sur le secteur minier. Selon lui, l’agriculture et d’autres secteurs non extractifs pourraient jouer un rôle crucial dans la diversification économique. « Cette économie peut être diversifiée en ajoutant de la valeur au secteur minier et en développant l’agroalimentaire », a-t-il déclaré, rappelant que le développement de l’agriculture est l’une des priorités de la Banque mondiale en RDC.
Pour l’économiste camerounais, l’accès à l’énergie est un élément essentiel à la transformation du potentiel économique de la RDC. Il a rappelé que l’un des principaux axes d’investissement de la Banque mondiale concerne le secteur énergétique, avec le projet Inga en tête. « L’accès à l’énergie est la clé pour diversifier l’économie et améliorer les conditions de vie », a-t-il insisté, soulignant que les infrastructures énergétiques sont cruciales pour attirer les investissements et favoriser le développement d’industries locales.
Avec des prévisions de croissance pour 2024 s’élevant à plus de 5 %, dont supérieure à la moyenne africaine, Zeufack a souligné que la RDC demeure un terreau prometteur pour les investissements. Cependant, il a également insisté sur la nécessité d’accompagner ces investissements d’une stratégie claire de diversification économique.
L’économiste camerounais a conclu son intervention en exhortant les investisseurs à ne pas manquer les opportunités offertes par la RDC, en soulignant que la Banque mondiale soutient activement les réformes économiques en cours. « Si nous avons triplé notre portefeuille en RDC, c’est parce que nous percevons une réelle volonté de transformation au sein du gouvernement », a-t-il déclaré.
Le portefeuille d’investissements de la Banque mondiale en RDC s’élève actuellement à 7,3 milliards de dollars, avec la possibilité d’atteindre 9,5 milliards si les processus en cours aboutissent. Cela inclut un milliard pour l’appui budgétaire et un milliard pour le projet Inga.
Georges Auréole Bamba à Bruxelles
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