La livraison du port en eau profonde de Banana, situé sur la petite façade maritime de la République démocratique du Congo (RDC), est désormais attendue dans un délai de 18 à 20 mois, selon Jorge Rico, directeur général de DP World RDC en charge du projet. « Le projet sera délivré entre 18 et 20 mois, ou plus tôt, mais on ne va pas aller au-delà de cette échéance », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur le compte X du ministère congolais des Transports. Cela place la fin des travaux entre mars et mai 2027.
Il s’agit là d’un nouveau glissement de calendrier, bien que modéré, par rapport aux dernières annonces officielles. En avril 2025, la Première ministre Judith Suminwa avait indiqué que les dirigeants de DP World lui avaient assuré que les premiers bateaux accosteraient à Banana dès 2026.
Jorge Rico précise que les travaux de dragage de la première phase, lancés en mars 2025, sont désormais achevés. L’objectif principal était d’atteindre une profondeur de 12 mètres sur la zone prévue pour accueillir les navires. Une nouvelle drague est attendue pour poursuivre les travaux jusqu’à 18 mètres de profondeur, niveau requis pour accueillir des navires de gros tonnage.
Les opérateurs ont également informé le Vice-Premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, du début imminent des travaux de construction à proprement parler, incluant l’importation des équipements nécessaires. Bien que peu de détails aient été fournis, ces équipements devraient comprendre l’essentiel pour l’édification du port, tels que les terminaux à conteneurs, les zones de stockage, la capitainerie et les bâtiments administratifs.
Les attentes autour du port de Banana sont multiples. Il devrait notamment permettre de réduire le coût du fret maritime et d’accélérer les délais d’acheminement des marchandises, en offrant un accès direct à l’Atlantique. Jusqu’ici, les grands navires ne peuvent accoster à Matadi. La marchandise est donc cabotager sur près de 15 heures sur le fleuve Congo avec des embarcations de taille plus réduite. Ce processus allongeait les délais logistiques et renchérissait les importations.
Avec Banana, les marchandises devraient pouvoir être directement transférées vers les zones de stockage dès leur débarquement, sans transbordement fluvial. Un mémorandum d’entente a également été annoncé pour la construction d’une autoroute de 450 kilomètres reliant Banana à Kinshasa. Mais aucun détail n’a été fourni sur le partenaire retenu ni sur le calendrier de réalisation.
Toutefois, il est incertain que les économies réalisées sur le fret maritime soient significatives. Dans le transport maritime, une part importante des frais repose sur les assurances et les performances logistiques du port. Une destination portuaire est tarifée plus bas si elle présente un faible niveau de risque pour les opérateurs maritimes.
Pour ce faire, la RDC devra garantir des services de soutien aux standards internationaux : existence d’un centre médical de référence, disponibilité d’un aéroport international à proximité pour le transfert de personnel ou de pièces détachées, en cas d’incident technique majeur sur un navire. Ces facteurs seront déterminants dans le positionnement du port de Banana comme hub régional.
Georges Auréole Bamba
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Après avoir lancé ses activités le 18 septembre 2024, la compagnie gabonaise de microassurance Samb’a Assurances envisage déjà d’étendre ses opérations en République démocratique du Congo (RDC). Dans cette perspective, son président-directeur général, Andrew Gwodog, a effectué une visite dans le pays la semaine dernière. Il a notamment rencontré les responsables de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) et du Fonds pour l’inclusion financière (FPM).
D’après le compte rendu communiqué par l’assureur, Samb’a mise sur des partenariats avec des institutions de microfinance et des opérateurs de téléphonie mobile pour la distribution de ses produits de microassurance en RDC. Les discussions engagées avec le FPM portent notamment sur un investissement en capital et une assistance technique. Le FPM, qui intervient dans le refinancement des institutions financières et l’octroi de garanties de portefeuille, pourrait également faciliter l’implication d’acteurs locaux en tant qu’actionnaires ou partenaires de distribution.
À l’ARCA, la direction a insisté sur la nécessité d’associer les acteurs congolais, tant au capital qu’au réseau de distribution. Une orientation qui rejoint la stratégie de Samb’a, tournée vers les populations à faibles revenus, souvent exclues des offres classiques : travailleurs informels, agriculteurs, petits commerçants, professions libérales, artistes, associations, syndicats, artisans et petites entreprises. À ces catégories, la société propose des produits d’assurance à coût réduit : assurance santé, hospitalisation, multirisque habitation, et assurance post-récolte.
Première société de microassurance à opérer en Afrique centrale, Samb’a a démarré avec un capital de 610 millions de FCFA (1,07 million de dollars), supérieur au minimum réglementaire, pour marquer son engagement à long terme.
Le marché congolais de l’assurance connaît une forte croissance depuis sa libéralisation en mars 2019, qui a permis pour la première fois l’entrée d’opérateurs privés. Les primes émises sont passées de 66,75 millions de dollars en 2018 à 352,15 millions de dollars en 2024, selon l’ARCA.
En 2025, le secteur congolais des assurances compte 50 opérateurs agréés, dont 10 compagnies d’assurance (7 en non-vie, 3 en vie), 27 sociétés de courtage, 3 agents généraux, 2 courtiers personnes physiques, 2 réassureurs régionaux, ainsi que des sociétés de gestion d’assurance maladie. Le taux de pénétration reste faible, mais progresse : de 0,16 % en 2017 à 0,46 % en 2024. Le gouvernement prévoit de réviser le code des assurances adopté en 2015, pour renforcer la supervision du secteur et introduire un cadre spécifique à la microassurance.
PM avec l’Agence Ecofin
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The Democratic Republic of Congo has a new face in Washington. On June 10, President Félix Tshisekedi appointed Yvette Ngandu Kapinga as the country’s ambassador to the United States, replacing Marie-Hélène Mathey Boo, who held the post since January 2022.
The timing is anything but casual. U.S.-Congo relations are entering a complicated stretch. Peace talks between Kinshasa and Kigali, hosted in D.C. with American mediation, are in motion. At the same time, Washington is negotiating access to Congo’s coveted supply of strategic minerals — the kind used in electric vehicles, smartphones, and missiles.
Meanwhile, a cloud is forming over Congo’s immigration status. On June 14, U.S. officials issued a 60-day warning to 36 countries, including the DRC, threatening travel bans unless they tighten up identity documents and crack down on fraud.
To navigate these high-stakes waters, President Tshisekedi is betting on a seasoned operator. Ngandu Kapinga isn’t just a diplomat — she’s a regional power player with American credentials.
Educated in Ohio at Bowling Green State University, she holds degrees in public administration and international relations. She knows the U.S. system from the inside, having worked with both the State Department and the National Endowment for Democracy in Washington.
Ngandu has spent over two decades working across diplomacy, governance, and peacebuilding. The new Ambassador was the African Union’s representative at the UN in New York. She advised Congo’s presidency on the Great Lakes peace framework. She served in the African Peer Review Mechanism in Johannesburg. In August 2020, she became the first woman to lead the Gender, Human and Social Development portfolio at the Central African regional bloc, ECCAS. She also worked at the African Union Commission in Addis Ababa, the National Endowment for Democracy, and the US State Department in Washington.
This article was initially published in French by Boaz Kabeya (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
The World Bank has unlocked $19.47 million for the Democratic Republic of Congo, rewarding the country for keeping its trees standing.
The money, announced June 6, comes from the Forest Carbon Partnership Facility (FCPF), a performance-based fund. The payout recognizes Congo’s verified reduction of 3.89 million tons of carbon emissions in Mai-Ndombe province — a forested region west of Kinshasa, rich in biodiversity and poor in infrastructure.
It’s more than a green pat on the back. The funds mark a shift in how forest conservation is financed: through results, not promises.
“This payment recognizes the country’s progress in protecting its forests while creating new opportunities for local communities,” said Albert G. Zeufack, the World Bank’s country director for the DRC. Regarding the Mai-Ndombe program, Zeufack said it shows that “finance can support local development, boost resilience, and bring real benefits to those who depend on the forest.”
The DRC is one of the pilot countries under REDD+ — a UN-backed framework that rewards developing nations for reducing emissions from deforestation and forest degradation. The agreement with the World Bank could eventually bring in $55 million, tied to a goal of cutting 11 million tons of emissions in Mai-Ndombe.
So far, the country is on track.
A Gateway to the Carbon Market
But it’s not just about forests. The program is designed to generate 2,000 local jobs, rehabilitate 900 kilometers of rural roads, and support the sustainable management of 400,000 hectares of land. Over 120,000 people are expected to benefit — most of them smallholder farmers, forest dwellers, and Indigenous communities.
And there’s more. The World Bank is handing the DRC 1.7 million high-quality carbon credits — which the government can sell on the voluntary carbon market. These credits, likely to attract interest from global corporations looking to offset emissions, could open a new revenue stream for the State.
According to the World Bank, this could yield a $2.5 billion windfall for tropical forest nations by 2028 — if they play their cards right. The World Bank projects that 15 countries, including the DRC, could each sell more than 24 million credits on the market over the next few years. A sizable share of that money is expected to flow back to frontline communities and state budgets.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Since June 5, 2025, the cost of a passport in the Democratic Republic of Congo has dropped from $99 to $75, a 24.2% reduction. The government unveiled the new pricing on May 27 through the Ministry of Foreign Affairs, International Cooperation, and Francophonie, promising not just affordability but improved service.
The new passport has 38 pages–against 32 before–enhanced security features, and complies with updated ICAO (International Civil Aviation Organization) standards. Officials also promise a simplified process with delivery timelines of 10 days in Kinshasa, 15 days in the provinces, and 20 days abroad.
Yet many Congolese remain skeptical. On the ministry’s Facebook page, one commenter reflected the general mood: “Stop lying to us... We know how things work in this country.” The disbelief is rooted in past experience. Even when the official fee stood at $185, applicants often waited over a month and paid far more than the listed price due to informal fees and bureaucratic delays. The government’s lack of detailed communication on how it plans to combine lower prices with improved delivery only deepens public suspicion.
Dermalog, a German firm, will officially design, fund, and produce the new passports. The company signed a $48 million deal with the Congolese government, according to a decree signed by the foreign minister on December 13, 2022. Although the contract’s duration has not been formally disclosed, media reports suggest a five-year term ending in December 2030.
So far, authorities have not broken down the $75 fee to clarify how much goes to Dermalog, how much to the state, and how operational costs will be covered.
When President Félix Tshisekedi signed off on the price cut on April 11, he called for a smooth transition that honors existing contractual obligations and protects social peace, especially by “avoiding any abrupt decisions that could impact government employees involved in passport issuance.”
This statement appears to shield the private partner’s financial share, suggesting that any adjustment in margins would fall elsewhere. But the fate of public agents remains uncertain. Many citizens fear that some may continue to charge extra fees for services that should be free — a practice deeply embedded in the system — raising the real cost and delaying delivery.
So far, neither the government nor Dermalog has given updates on the deployment of new enrollment centers or equipment across Kinshasa, the provinces, or diplomatic missions. In a June 4 letter to Foreign Minister Thérèse Kayikwamba Wagner, the union representing ministry staff expressed serious concerns about the rollout.
An inventory conducted by an interministerial committee reportedly showed limited implementation and mounting shortages of production tools amid rising demand. The letter also claimed that Dermalog had so far invested less than $5 million — just 10% of the contract’s maximum value.
This article was initially published in French by Pierre Mukoko and Timothée Manoke (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Depuis le 5 juin 2025, le passeport coûte 75 dollars en République démocratique du Congo (RDC), soit une réduction de 24,2 % par rapport aux 99 dollars en vigueur jusqu’ici. L’annonce a été faite le 27 mai par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie.
Avec ce nouveau tarif, le gouvernement promet un service de meilleure qualité : un passeport de 38 pages (six de plus que l’ancien), plus sécurisé, conforme aux nouvelles normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), et un processus d’obtention simplifié, permettant de recevoir le document dans un délai de 10 jours à Kinshasa, 15 jours en province et 20 jours à l’étranger.
Mais face à cette offre, de nombreux citoyens restent sceptiques. « Évitez de nous mentir... On se connaît dans ce pays », réagit par exemple un internaute sur la page Facebook du ministère. Plusieurs rappellent que même lorsque le prix officiel du passeport était de 185 dollars, les délais d’obtention atteignaient souvent un mois, et les frais réels déboursés dépassaient largement le tarif affiché. Ce doute est renforcé par un manque de communication sur les mesures concrètes prises par le gouvernement pour concilier baisse des coûts et amélioration du service.
La production du nouveau passeport a été confiée à Dermalog. L’entreprise allemande a été désignée comme partenaire de l’État pour la conception, le financement et la production du document, par une décision du ministre des Affaires étrangères en date du 13 décembre 2022. Le coût de la prestation est plafonné à 48 millions de dollars. Le document officiel ne précise pas la durée du contrat, mais la presse évoque une période de cinq ans, ce qui porterait l’échéance à décembre 2030.
Pour l’instant, la répartition des 75 dollars payés par les usagers n’a pas été détaillée. On ignore donc si cette somme couvre l’ensemble des coûts liés à la production, ce qui permettrait d’éviter les blocages financiers susceptibles de paralyser le système.
En décidant de cette réduction le 11 avril dernier, le président Félix Tshisekedi avait expressément demandé que la mise en œuvre de sa décision respecte les engagements contractuels en cours et préserve la paix sociale, « en évitant toute démarche brusque ou précipitée susceptible d’affecter les agents impliqués dans la chaîne de production et de délivrance des passeports ».
Incertitudes sur le déploiement
Cela suggère que les 24 dollars de réduction ne devraient pas entamer la part destinée au partenaire privé. En revanche, le sort des agents est moins clair. Plusieurs usagers redoutent déjà que ces derniers continuent de monnayer des services censés être gratuits, comme cela a souvent été observé par le passé. Ce qui pourrait renchérir le coût réel du passeport et allonger les délais de délivrance.
À ce jour, ni les autorités ni Dermalog n’ont communiqué sur l’installation des centres d’enrôlement (ou de capture) ni sur le déploiement du matériel à Kinshasa, dans les provinces ou dans les missions diplomatiques. Dans un courrier adressé le 4 juin à la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, le banc syndical de cette administration a exprimé des doutes sur ce déploiement.
Selon cette correspondance, un inventaire réalisé par une commission ad hoc interministérielle aurait révélé un faible taux d’implémentation et de déploiement, ainsi qu’une « insuffisance accrue » des outils de production, au regard de la demande croissante. Le même document indique que Dermalog n’aurait à ce jour investi que moins de 5 millions de dollars, soit 10 % de la valeur maximal du marché.
Pierre Mukoko et Timothée Manoke, stagiaire
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La République démocratique du Congo (RDC) a une nouvelle représentante diplomatique auprès des États-Unis. Yvette Ngandu Kapinga a été nommée, le 10 juin 2025, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC à Washington. Elle succède à Marie-Hélène Mathey Boo, en poste depuis janvier 2022. Cette dernière, ancienne ministre de l’Industrie et du Commerce et ex-directrice du Centre international des civilisations Bantu (CICIBA), aura dirigé la mission diplomatique congolaise pendant plus de trois ans.
Cette nomination intervient alors que les relations entre Kinshasa et Washington prennent une importance croissante. Plusieurs dossiers sensibles figurent à l’agenda bilatéral : un accord entre la RDC et le Rwanda est actuellement en négociation à Washington, sous médiation américaine, tandis que les États-Unis discutent également d’un accord pour accéder aux minerais stratégiques congolais.
Dans le même temps, Washington envisage d’inscrire la RDC sur la liste des pays interdits d’entrée sur le territoire américain. Une note en ce sens a été transmise, le 14 juin, aux diplomates des 36 pays concernés. Ces derniers disposent de 60 jours pour renforcer la fiabilité des documents d’identité et réduire les fraudes administratives.
Face à ces enjeux, le président Félix Tshisekedi a misé sur une diplomate chevronnée, dotée d’une solide expérience dans les mécanismes de paix régionaux et familière des institutions américaines. Formée aux États-Unis, Yvette Ngandu Kapinga est diplômée en administration publique et en relations internationales de la Bowling Green State University, dans l’Ohio.
Elle a construit sa carrière à l’interface des dynamiques régionales et internationales. Depuis août 2020, elle occupait le poste de commissaire chargée du Genre, du Développement humain et social à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Première femme à diriger ce département, elle y a porté des dossiers liés à la gouvernance sociale, aux droits des femmes et à la consolidation de la paix.
Avant cette fonction, elle a exercé comme conseillère diplomatique à la Présidence de la RDC, notamment dans le cadre du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la stabilité des Grands Lacs.
Avec plus de vingt ans de carrière diplomatique, Mme Ngandu a également travaillé pour le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (UA-MAEP) à Johannesburg, la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba, le Secrétariat des Nations unies et l’Institut pour la paix à New York, ainsi que pour le National Endowment for Democracy et le Département d’État américain à Washington.
Boaz Kabeya, stagiaire
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La Banque mondiale a annoncé, dans un communiqué publié le 6 juin 2025, le décaissement de 19,47 millions de dollars en faveur de la République démocratique du Congo (RDC). Ce financement, octroyé via le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), récompense la réduction de 3,89 millions de tonnes d’émissions de carbone obtenue grâce aux efforts de préservation des forêts dans la province du Mai-Ndombe.
Le FCPF est une initiative internationale fondée sur le principe de paiement à la performance : les réductions d’émissions doivent être vérifiées de manière indépendante avant tout transfert financier. La RDC figure parmi les pays pilotes du programme REDD+, soutenu par la Banque mondiale, qui vise à concilier développement durable et conservation des forêts tropicales.
« Ce paiement est une reconnaissance des progrès du pays dans la protection de ses forêts et la création de nouvelles opportunités pour les communautés. Le programme Mai-Ndombe est un exemple de la manière dont la finance peut soutenir le développement local, renforcer la résilience et offrir des avantages tangibles aux personnes qui dépendent le plus de la forêt », a déclaré Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC.
Ce versement s’inscrit dans le cadre d’un accord global pouvant atteindre 55 millions de dollars, en contrepartie de la réduction de 11 millions de tonnes d’émissions. Les fonds sont destinés à soutenir les communautés locales et les peuples autochtones impliqués dans la conservation du Mai-Ndombe, au cœur du bassin du Congo.
Ouverture vers le marché du carbone
Le programme vise à promouvoir un modèle de développement vert, centré sur la réduction de la pauvreté, la protection de la biodiversité et l’atténuation du changement climatique. Il prévoit également la création de 2 000 emplois locaux, des investissements en infrastructures rurales, avec 900 kilomètres de routes à réhabiliter, et la gestion durable de 400 000 hectares de terres. À terme, il devrait bénéficier à plus de 120 000 personnes.
En complément de ce financement, la Banque mondiale met à disposition du gouvernement congolais 1,7 million de crédits carbone de haute qualité, qui pourront être revendus sur le marché volontaire du carbone. Ces transactions avec des acteurs privés internationaux représentent une source potentielle de revenus supplémentaires pour l’État congolais.
Selon les projections de la Banque mondiale, d’ici 2028, 15 pays forestiers tropicaux, dont la RDC, pourraient générer jusqu’à 2,5 milliards de dollars en commercialisant plus de 24 millions de crédits carbone chacun. Une part significative de ces revenus sera reversée aux communautés et aux États, consolidant le lien entre conservation, finance et développement local.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Truckers in the Democratic Republic of Congo (DRC) recently ended a three-week strike following intense negotiations between unions, the central and Kinshasa provincial governments, and the Federation of Enterprises of Congo (FEC). The decision was officially announced on June 13 by the Ministry of National Economy via its X (formerly Twitter) account.
According to the source, truckers have agreed to comply with revised traffic rules issued on June 12 by Economy Minister Daniel Mukoko, on behalf of the Minister of Transport.
Under the new measures, all trucks, regardless of size or load, may circulate and deliver goods freely within Kinshasa, as long as they respect the national traffic code; truck entry into the city is only permitted between 10 p.m. and 5 a.m.; and parking on public roads remains strictly prohibited.
The breakthrough paves the way for the resumption of freight deliveries to the capital. According to the Ministry, 1,814 trucks that had been stranded in Lukala, Kongo Central province, are now cleared to proceed to Kinshasa.
Background: Dispute Over Daytime Truck Ban
The strike was sparked by a Kinshasa provincial government ban on daytime movement of trucks over 20 tons, aimed at reducing traffic congestion. Despite a partial relaxation of the measure on June 2, truckers maintained the strike, citing operational challenges and economic losses.
FEC Urged De-escalation
On June 11, the FEC urged transport unions to end the strike, warning of the severe economic toll on the country. The employers’ federation emphasized that a resolution had already been reached in a multi-party meeting chaired by the Deputy Prime Minister for the Economy. FEC also opposed extending the protest to other provinces.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
The Democratic Republic of Congo (DRC) and Cameroon are advancing efforts to operationalize the Kribi–Zongo trade corridor—a proposed logistics route connecting the deepwater port of Kribi, through the Central African Republic (CAR), to northern DRC. The plan aims to ease freight transport to and from one of the DRC’s most isolated regions.
On June 11, 2025, Congolese Ambassador to Cameroon Pierre Kashadile Bukasa Muteba met with Auguste Mbappé Penda, Director General of Cameroon’s National Shippers’ Council (CNCC), in Yaoundé to discuss the project’s next steps.
“We are committed to mobilizing all relevant authorities in both countries to ensure this major project comes to fruition,” said Ambassador Muteba, according to sources familiar with the discussions.
This diplomatic meeting builds on the technical groundwork initiated in May. On May 12, a delegation from the DRC’s Multimodal Freight Management Office (Ogefrem), led by Consulting Director Francis Bedy Makhubu, visited the CNCC in Douala to gather logistical data necessary to activate the corridor. The mission continued with a field visit to Kribi on May 13–14.
The Kribi–Zongo corridor is designed to address the long-standing transport bottlenecks facing businesses in northern DRC, where access to the country’s main port in Matadi—located in the southwest—is both geographically and economically challenging.
For Cameroon, the corridor also presents economic benefits through increased transit revenues from Congolese trade flows.
This article was initially published in French by PM (Business in Cameroon)
Edited in English by Ola Schad Akinocho