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Equipe Publication

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Dans un mémo daté du 3 mars 2025, l’Autorité fiscale de l’Ouganda (URA – Uganda Revenue Authority) a interdit le passage des marchandises à destination de Goma et Bukavu, en République Démocratique du Congo (RDC), par plusieurs postes frontaliers, notamment Katuna et Cyanika, qui sont des points de sortie habituels pour les exportations ougandaises vers ces deux villes congolaises.

L’URA justifie cette décision par la perte de contrôle de l’État congolais sur Bukavu et Goma, désormais sous occupation des rebelles du M23 et de leurs alliés rwandais depuis février et janvier respectivement. Cette situation a entraîné une absence de supervision douanière côté congolais.

Selon son mémo, les services douaniers congolais ont informé l’URA que l’absence de contrôle sur les marchandises à destination de Goma et Bukavu a occasionné des pertes fiscales significatives. Pour limiter ces pertes, les autorités ougandaises imposent désormais que toutes les marchandises destinées à ces villes transitent par d’autres postes frontaliers que Katuna, Bunagana, Cyanika, Ishasha River, Busanza et Kyeshero.

Selon plusieurs commerçants, cette décision risque de perturber l’approvisionnement en produits manufacturés à Goma et Bukavu, deux grandes villes dépendantes des importations en provenance d’Ouganda. En entraînant de facto la fermeture des routes habituelles, elle oblige les transporteurs à emprunter des trajets plus longs et plus coûteux.

À titre d’exemple, une cargaison à destination de Goma doit désormais passer par le poste frontalier de Mpondwe (Ouganda-RDC), rejoindre Butembo, avant de redescendre sur Goma. Ce détour allonge le trajet d’environ 220 kilomètres par rapport à l’itinéraire direct via Cyanika, sur des routes souvent en mauvais états.

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Cette mesure pourrait également impacter l’acheminement des produits en provenance du Kenya et de la Tanzanie, tels que le riz, l’huile végétale et les détergents, qui transitent habituellement par l’Ouganda avant d’atteindre la RDC.

À Goma, l’inquiétude monte et certains commerçants envisagent de se tourner vers d’autres fournisseurs, notamment ceux basés au Rwanda, malgré le contexte de tensions entre Kigali et Kinshasa. Par ailleurs, certains transporteurs explorent des alternatives pour contourner les nouvelles restrictions, tout en minimisant les coûts.

Un employé d’une entreprise de transport, contacté à ce sujet, révèle que certaines sociétés envisagent une stratégie de contournement. L’idée serait de déclarer à Katuna les marchandises destinées à Bukavu comme ayant pour destination Cyangugu, ville rwandaise voisine. De même, les cargaisons à destination de Goma pourraient être déclarées à Cyanika comme étant destinées à Gisenyi, la ville rwandaise jouxtant Goma. Une fois ces villes atteintes, les marchandises seraient ensuite acheminées vers la RDC.

Quelle que soit l’option choisie, cette décision entraînera inévitablement une hausse des coûts des marchandises importées d’Ouganda. En plus des détours imposés, elle génère des frais supplémentaires liés aux multiples prélèvements. Les solutions envisagées impliquent de s’acquitter des droits de douane tant au Rwanda qu’en RDC, sans compter les taxes imposées par les forces d’occupation.

Timothée Manoke, stagiaire

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L’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) de la République Démocratique du Congo (RDC) durcit le ton contre les opérateurs et usagers mettant sous tension des installations électriques sans certificat de conformité.

« Toute mise sous tension d’installations électriques non préalablement couvertes par un certificat de conformité constitue à la fois une faute administrative et une faute pénale. L’ARE ou les autres services habilités y réserveront les suites idoines conformément aux dispositions 119 et suivantes de la loi », indique une circulaire signée le 4 mars 2025 par le directeur adjoint de l’ARE, Marc Kuyu.

La loi citée est celle du 17 juin 2014 régissant le secteur de l’électricité. Ses articles 119 à 138 prévoient des sanctions administratives et pénales. Et l’article 135 donne d’ailleurs l’ARE le pouvoir de « procéder à la recherche et à la constatation des infractions commises en matière d’électricité ».

Ainsi, selon l’article 127 de la loi régissant le secteur de l’électricité, la mise sous tension d’installations électriques sans certificat de conformité peut entraîner une peine d’emprisonnement de six à douze mois, assortie d’une amende allant d’un à 5 millions de francs congolais (FC), ou l’une des peines seulement. Par ailleurs, l’article 126 de la même loi stipule que la non-homologation des installations électriques intérieures, lorsqu’elle provoque des perturbations majeures aux réseaux, est passible d’une peine de trois à six mois de prison et d’une amende comprise entre 10 et 100 millions de FC ou de l’une des peines.

En matière de sanctions administratives, l’article 134 de la loi prévoit plusieurs mesures, allant de l’injonction de se conformer aux dispositions légales et réglementaires, à la suspension du droit d’opérer, en passant par la résiliation du contrat, le retrait du titre ou encore l’interdiction d’exercer dans le secteur.

Dans une circulaire publiée le 4 mars 2025, l’ARE rappelle que toutes les installations électriques, qu’elles soient nouvelles ou existantes, doivent être certifiées avant d’être mises en service ou connectées au réseau. Cette certification, délivrée par l’ARE, est conditionnée par une inspection réalisée par un expert indépendant agréé, désigné exclusivement par le régulateur.

Boaz Kabeya, stagiaire

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In response to Rwanda’s alleged support to the M3 rebels who recently invaded the Democratic Republic of Congo (DRC), Canada announced a battery of sanctions on March 3. The measures are aimed at restricting economic cooperation with Rwanda. Among others, Canada suspended exports of controlled goods and technologies to Rwanda, halting new intergovernmental trade initiatives, and ending support for private-sector business development projects. The northern American country also said it will review its participation in international events hosted by Rwanda and scrutinize future Rwandan bids to host global summits.

In a joint statement, Canadian Ministers Mélanie Joly (Foreign Affairs), Ahmed Hussen (International Development), and Mary Ng (Export Promotion) condemned Rwanda’s actions, describing the presence of Rwandan defense forces in the DRC and their backing of M23 as “flagrant violations of the DRC’s territorial integrity and sovereignty” and the United Nations Charter. The ministers also denounced atrocities attributed to M23 in eastern DRC, including massacres, kidnappings, and sexual violence against women and girls. Rwanda rejected Canada’s accusations as “defamatory” and called the sanctions “wrong and counterproductive.”

The sanctions come amid escalating violence in eastern DRC, where M23 rebels—reportedly backed by Rwandan forces—have seized key cities like Goma and Bukavu since January 2025. The conflict has claimed over 8,500 lives and displaced thousands, according to the latest figures from the Congolese government.

Pressure Rises

Canada’s decision also marks a significant shift in bilateral relations with Rwanda. Their partnership, existing in 1963, covers development aid, trade partnerships, and diplomatic cooperation. Between 2022 and 2023, Ottawa allocated $44.82 million in international aid to Rwanda for education, health, and gender equality projects. Trade between the two countries totaled $13.4 million in 2023, with Canada exporting wheat, vehicles, and aircraft parts while importing coffee and spices from Rwanda. Many Canadian companies are also active in Rwanda in the infrastructure, engineering, mining, and energy sectors.

Canada joins a growing list of Western nations taking action against Rwanda. The European Union recently suspended defense consultations with Kigali, while the United Kingdom froze portions of its bilateral aid. The United States imposed sanctions on James Kabarebe, Rwanda’s Minister of State for Regional Integration, accusing him of supporting M23.

This article was initially published in French by Pierre Mukoko

Edited in English by Ola Schad Akinocho

 

After M3 rebels and their Rwandan allies took control of Goma last January, the Goma International Airport was shut. Air traffic between Kisangani (Tshopo) and Goma (North Kivu) subsequently halted, significantly impacting passenger and freight transport in the region. 

The situation has plunged 13 airlines and travel agencies operating in Kisangani into severe financial difficulties, according to their representatives. During a February 25 visit by Tshopo’s provincial Minister of Transport and Communication, Mogenya Baraka, these stakeholders expressed concerns over the absence of air links to Goma, which they claim has crippled their operations.

They also criticized the imposition of a tax on certain goods destined for Kinshasa, including Fumbwa, a popular vegetable in the region. Quoted by Radio Okapi, the head of Congo Airways labeled the tax “non-regulatory,” arguing that it is not listed in any official nomenclature. He further noted that this practice has inflated cargo flight costs, compounding the challenges faced by companies already struggling due to the suspension of flights.

Minister Baraka acknowledged the concerns but clarified that revising tax regulations falls under the jurisdiction of the Provincial Assembly.

In 2021, following complaints from airlines about high taxes and operating costs, the government introduced relief measures such as exemptions on aircraft spare parts, reduced parking fees at major airports, and a cut in VAT on air transport from 16% to 8%. However, these measures have done little to address the unique challenges posed by ongoing conflict in North Kivu.

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

 

The North Kivu provincial government, in collaboration with banking institutions, is planning to shift banking operations from Goma to Beni, the province's temporary capital. This decision was announced following a meeting on March 4, 2025, between North Kivu’s military governor, Major General Évariste Somo Kakule, and representatives of local banks.

The move comes in response to the closure of banks in Goma after the city fell under the control of M23 rebels and their Rwandan allies. The occupation has disrupted financial services, making it difficult for the government to pay salaries to civil servants and bonuses to soldiers stationed on the front lines. To address this issue, authorities and banking institutions are exploring ways to facilitate payments from Beni.

"Most of the institutions active in Goma are also here in Beni. We are looking at ways to have agents previously paid by banks absent in Beni to continue receiving payments here" said Reagan Dikoma, manager of Equity BCDC, speaking on behalf of the banks.

Paying salaries and bonuses remains a pressing concern for the central government. During the 32nd Council of Ministers meeting on February 21, 2025, Prime Minister Judith Suminwa highlighted this issue, which had been discussed earlier at the Economic Context Committee meeting on February 19. However, no definitive solution has yet been reached. During the Council, ministers were tasked with “thinking of practical modalities for salary disbursement in North and South Kivu.”

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

On March 4, 2025, the German government announced sanctions against Rwanda over its alleged support for the M23 rebels who recently invaded eastern Democratic Republic of Congo (DRC). Germany decided after the rebels overtook several cities, including Goma and Bukavu.

"We will suspend new financial commitments, review existing development cooperation with the Rwandan government, and suspend high-level participation in development policy events of the Rwandan government," Germany’s Ministry for Economic Cooperation and Development (BMZ) stated.

Germany had initially earmarked €93.6 million ($98 million) in funding for Rwanda for the 2022-2024 period, but these funds will no longer be disbursed.

Rwanda called the move "wrong and counterproductive," arguing that such unilateral sanctions undermine regional stability.

The sanctions come amid growing calls from Western nations for Rwanda to stop supporting the M3 rebels. However, Rwandan leader Paul Kagame keeps claiming that his troops are merely there to secure borders.

This article was initially published in French by Boaz Kabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) a lancé un appel à consultation publique pour préparer l’introduction de la 5G en République Démocratique du Congo (RDC). Cette initiative, qui se déroulera du 3 mars au 2 avril 2025, vise à impliquer les acteurs du numérique dans l’élaboration d’une feuille de route inclusive pour le déploiement de cette technologie.

La 5G ne se limite pas à une amélioration des réseaux mobiles existants. Elle incarne une véritable révolution technologique, promettant des débits plus rapides, une latence réduite et une connectivité accrue. Pour la RDC, un pays en pleine transformation numérique et diversification économique, cette technologie pourrait servir de catalyseur de développement. Elle permettrait d’accélérer la numérisation des entreprises, d’optimiser les services publics et de stimuler l’innovation dans des secteurs économiques clés tels que l’agriculture, la mine.

La 5G pourrait être réservée dans une première étape à des usages industriels, au regard des données de consommation grand public du marché de la téléphonie mobile qui traduisent en quelque sorte la maturité du marché. Dans son dernier rapport sur l’état du marché de l’Internet, le régulateur télécoms indique que la RDC enregistrait 30 769 441 utilisateurs d’Internet mobile contre 23 267 pour l’Internet fixe. Soit des taux de pénétration respectifs de 31,49 % et 0,024 %. La 3G et la 4G ne couvraient encore que 55 % et 45 % de la population et seuls 9361 de kilomètres de fibre optique étaient déjà déployés sur les 50 000 km prévus à travers le territoire national.

Si la 5G représente une opportunité majeure pour la RDC, son déploiement ne sera pas sans difficulté. Le pays doit d’abord faire face à des lacunes en matière d’infrastructures numériques. Un autre enjeu majeur concerne la régulation. L’ARPTC, consciente de la complexité du projet 5G qui nécessite une planification minutieuse, une régulation adaptée et une collaboration entre les secteurs public et privé, veut profiter de cette consultation pour recueillir l’avis de l’écosystème sur diverses questions clés comme la gestion du spectre des fréquences ; le partage des infrastructures et l’accès au domaine public ; les obligations de licences.

Muriel Edjo

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Le gouvernement allemand a annoncé, le 4 mars 2025, des sanctions contre le Rwanda en raison de son implication dans le soutien aux rebelles du M23, actifs dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient après la prise de plusieurs villes stratégiques, dont Goma et Bukavu, par le groupe armé.

« Nous allons suspendre de nouveaux engagements financiers, revoir la coopération existante avec le gouvernement rwandais dans le domaine du développement, et suspendre la participation de haut niveau aux événements de politique de développement du gouvernement rwandais », a indiqué le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) dans un communiqué.

Dans ce cadre, l’Allemagne a précisé avoir initialement prévu un financement de 93,6 millions d’euros (environ 98 millions de dollars) pour le Rwanda sur la période 2022-2024, mais que ces fonds ne seraient plus débloqués dans le contexte actuel.

Le gouvernement rwandais a critiqué cette décision, la qualifiant de « mauvaise et contreproductive ». Il a affirmé que de telles sanctions unilatérales compromettaient la stabilité régionale.

Cette suspension intervient alors que plusieurs pays occidentaux intensifient leurs pressions sur le président rwandais Paul Kagame, l’exhortant à cesser tout soutien aux rebelles du M23. Kigali, de son côté, continue de justifier son implication par la nécessité de sécuriser ses frontières face aux milices opérant dans la région.

Boaz Kabeya, stagiaire

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La demande en produits pétroliers à Kinshasa a « fortement augmenté » depuis la baisse des prix à la pompe le 3 octobre 2024, selon le ministère de l’Économie nationale. Depuis cette date, l’essence est vendue à 2 990,49 francs congolais (FC) le litre et le gasoil à 2 979,73 FC dans la zone Ouest, contre respectivement 3 440 FC et 3 435 FC en septembre 2024, soit une réduction de 13 %.

Dans un communiqué publié le 26 février 2025, le ministère indique que la demande en carburant dans les stations-service a été multipliée par trois, atteignant 4 500 m³ par jour, contre 1 500 m³ auparavant. Pour la seule journée du 26 février, la Société d’entreposage des produits pétroliers (SEP) a distribué 4 800 m³, précise la même source.

De l’aveu du gouvernement, la baisse des prix intervenue en octobre 2024 « a accru les pertes supportées par les distributeurs pétroliers », augmentant ainsi le montant des compensations remboursées par l’État. L’augmentation de la demande à Kinshasa, l’un des principaux marchés de carburants du pays, risque d’alourdir davantage la facture des subventions. Or, la RDC s’est engagée, dans le cadre de son nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI), à intensifier ses efforts pour les rationaliser. Cette situation accentue aussi la pression sur les finances publiques, déjà sollicitée par la hausse des dépenses de sécurité liée à la détérioration du conflit à l’est du pays.

Opportunité pour les banques et les sociétés pétrolières

Au cours des dix premiers mois de 2024, le gouvernement affirme avoir remboursé 293 millions de dollars de manque à gagner aux compagnies pétrolières. « Nous poursuivrons le remboursement diligent du solde des arriérés de 2023, estimé à 211 millions de dollars », ajoute-t-il, cité dans le dernier rapport du FMI paru en janvier dernier. Selon la même source, pour honorer ces paiements, l’État a contracté deux prêts bancaires, garantis par une partie des prélèvements parafiscaux inclus dans la structure des prix du carburant. Avec un taux d’intérêt moyen se situant autour de 13 %, l’opération est très rentable pour les banques.

Dans son communiqué, le ministère de l’Économie nationale ne justifie pas la hausse de la demande à Kinshasa. Il se contente de constater que cette augmentation est survenue après la baisse des prix des carburants. Il reste donc difficile de déterminer si cette tendance est structurelle ou simplement conjoncturelle.

L’absence de statistiques détaillées sur la consommation réelle des ménages et des entreprises ne permet pas encore d’évaluer l’impact du pouvoir d’achat sur la demande de carburant à long terme. En août 2023, avant la forte dépréciation du franc congolais, la consommation d’essence et de gasoil dans la zone Ouest s’élevait respectivement à 30,4 millions de m³ et 24,3 millions de m³. Un an plus tard, malgré la dévaluation monétaire, les volumes sont restés proches de 30 millions de m³ par type de carburant en septembre 2024, ce qui relativise l’impact réel de la baisse des prix sur la demande finale.

Si cette hausse de la consommation se pérennise, les principaux bénéficiaires seront les traders pétroliers, les distributeurs comme SEP, ainsi que les opérateurs logistiques tels que COBIL (SPSA) et Lerexcom Petroleum. Ces derniers ont perçu, en septembre 2024, des revenus trois fois plus élevés qu’en août 2023 sur chaque litre de carburant écoulé.

Georges Auréole Bamba et Boaz Kabeya, stagiaire

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Le gouvernement provincial du Nord-Kivu et les institutions bancaires envisagent de transférer les activités bancaires de Goma à Beni, chef-lieu provisoire de la province. C’est ce qui ressort de la rencontre tenue ce 4 mars 2025 entre le gouverneur militaire, le général-major Évariste Somo Kakule, et les représentants locaux des banques.

Cette réflexion fait suite à la fermeture des banques à Goma après l’occupation de la ville par les rebelles du M23 et leurs soutiens rwandais, rendant difficile le versement des salaires des agents de l’État. Pour remédier à cette situation, l’autorité provinciale et les institutions bancaires ont étudié la possibilité d’effectuer ces paiements depuis Beni.

« La plupart des institutions qui étaient présentes à Goma sont également installées ici. Nous sommes donc en train d’examiner comment permettre aux agents qui percevaient leur salaire auprès des banques absentes à Beni de continuer à en bénéficier sur place », a expliqué Reagan Dikoma, gérant de Equity BCDC, au nom de l’ensemble des banques.

La question du paiement des salaires des fonctionnaires et des primes aux militaires déployés sur le front, non seulement dans ces deux provinces, mais aussi dans les zones environnantes, préoccupe le gouvernement. Lors de la 32 ᵉ réunion ordinaire du Conseil des ministres, tenue le 21 février 2025, la Première ministre, Judith Suminwa, a rappelé que cette problématique avait été discutée lors de la réunion du Comité de conjoncture économique du 19 février 2025.

Cependant, aucune solution définitive n’avait manifestement été arrêtée. À l’issue de cette réunion, les ministres concernés avaient été chargés de « réfléchir aux modalités de paiement des salaires des fonctionnaires et des primes des militaires au front dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ».

Ronsard Luabeya, stagiaire

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