In the Democratic Republic of Congo (DRC), the government plans to build a seed analysis laboratory and create a national seed service between 2025 and 2026. The authorities will spend about $18 million (51.6 billion Congolese francs) on the project. This information is part of the public investment program for 2025-2027 included in the finance bill for fiscal year 2025.
The document does not provide further details on the project, but it is expected to help regulate the seed industry and be welcomed by those in agriculture.
According to the National Report on Climate and Development (CCDR) released by the World Bank in November 2023, the certified seed system in the DRC is still in its early stages, with only 5% of farming households using improved, climate-resistant seeds. The report suggests that increasing public-private support for producing climate-resilient seeds could help the agricultural sector adapt better to changes in temperature and rainfall.
A 2020 report from the African Centre for Biodiversity (ACB) found that less than 4% of seeds used in the DRC come from the official seed system, whether purchased from agricultural traders or donated through development programs. Farmers primarily rely on seeds from their previous harvests or buy them from local markets and communities.
Espoir Olodo
On October 4, 2024, the Council of Ministers in the Democratic Republic of Congo (DRC) approved a draft decree for the electronic management of public contracts. According to the Council’s minutes, the new decree will guide how public contracts are handled electronically. No further details were provided.
The new decree aligns with an emergency reform plan adopted a year ago, on November 2, by Congolese authorities. The plan, which aimed to improve the local business environment, included measures to simplify taxes, and better protect taxpayers from harassment. It also included publishing all court rulings, revitalizing the one-stop shop for starting businesses, and continuing reforms in public procurement.
A year before the emergency plan was adopted, in November, the country launched the Integrated Public Procurement Management System (SIGMAP). The SIGMAP automates public procurement processes, reduces processing times, ensures traceability, and generates statistics. It features a web portal that provides the public with information about procurement procedures.
The platform, however, is underused. As of October 8, 2024, the last public procurement plans posted on this site were from fiscal year 2023. The government acknowledges that most public procurement processing is still done manually.
"This situation creates significant risks of corruption and does not ensure traceability, transparency, or complete information in managing public orders," the government stated. They added that "the draft decree aims to address these threats."
GAB
La Société financière internationale (SFI), une branche de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, a annoncé son soutien à la République démocratique du Congo (RDC) pour renforcer son secteur des télécommunications. Cette décision a été communiquée lors d’une audience, le mardi 8 octobre 2024, entre le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), et Mary Porter Peschka (photo, à droite), directrice régionale de la SFI pour l’Afrique de l’Est.
« Nous avons échangé avec son excellence monsieur le ministre sur la volonté de notre groupe, la Société financière internationale, d’accompagner le gouvernement congolais dans l’essor du secteur des télécommunications. Le secteur des télécommunications est d’une importance capitale aussi bien pour la RDC que pour notre groupe », a déclaré Mary Porter Peschka. L’objectif est d’améliorer le climat des affaires et d’attirer davantage d’investissements dans les infrastructures numériques, y compris la connectivité dans les zones rurales, a-t-elle précisé.
Les contours de l’engagement de la SFI ne sont pas encore connus. On sait juste que l’institution financière cible notamment le renforcement des compétences numériques, le développement et la modernisation des infrastructures numériques entre autres.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique de la RDC lancé en 2019, où le développement du secteur des télécommunications est une priorité. Le pays a déjà commencé à ressentir les effets positifs de cette dynamique, avec une augmentation de 6,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, passant de 49,8 millions en 2022 à 56,2 millions en décembre 2023, d’après l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo. En parallèle, les revenus du marché de la téléphonie mobile en RDC ont atteint 11,898 milliards FCFA (19,9 millions $) en juillet 2023, marquant une hausse de 9,7 % par rapport à l’année précédente.
L’appui de la SFI en RDC se concentrera sur plusieurs axes stratégiques, notamment dans le renforcement des compétences numériques, le développement et la modernisation des infrastructures numériques entre autres. L’objectif global est de créer un environnement propice à l’innovation et à l’investissement, en attirant de nouveaux acteurs du secteur privé tout en stimulant la compétitivité des entreprises locales.
Samira Njoya, We Are Tech
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En marge de la Conférence sur le développement durable de Hambourg (HSC), tenue du 7 au 8 octobre 2024, la Première ministre de République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a appelé à une juste rémunération des crédits carbone en faveur des pays dotés de massifs forestiers.
« La RDC, pays solution, avec son bassin forestier, tout comme l’Amazonie, sont des poumons verts qui préservent le monde. Nous devons être rétribués à juste valeur pour notre contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Il est temps d’ouvrir une discussion franche sur le prix du carbone. Nous avons fait une alliance stratégique (avec le Brésil et d’Indonésie, NDLR) pour mettre en avant nos forêts tropicales. Il est essentiel que nos voix soient entendues et que les négociations aboutissent à des résultats concrets », a-t-elle expliqué, lors du panel intitulé « Sommet de l’avenir - et après ? ».
La cheffe du gouvernement a par ailleurs mis en avant l’importance des services de compensation des émissions carbone rendus par les écosystèmes forestiers. En effet, avec moins de superficie forestière, les forêts du Bassin du Congo absorbent désormais plus de carbone que celles d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est cumulées. Par ailleurs, selon les données de la Banque mondiale, les forêts congolaises sont parmi les rares du globe à séquestrer plus de Co2 qu’elles n’en émettent par an, agissant ainsi comme un puits de carbone net et contribuant à l’élimination de 822 millions de tonnes d’équivalent Co2 par an.
#DéveloppementDurable #CréditCarbone
— Primature de la République Démocratique du Congo (@PrimatureRDC) October 9, 2024
07 octobre 2024 | « La RDC ne préserve pas la nature par gentillesse, elle doit être rétribuée à juste titre », a affirmé la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka à la Conférence sur le développement durable de Hambourg (#HSC). Lors de son… pic.twitter.com/kuJREHeuzw
Dans un tel contexte, la dirigeante indique la nécessité de parvenir au plan mondial à un prix équitable du crédit carbone pour permettre aux pays de tirer pleinement profit de leurs ressources forestières.
L’appel de la Première ministre intervient à quelques semaines du lancement de la 29e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (Cop29) qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Comme pour les autres sommets, la question financement climatique en faveur des pays africains sera au cœur des débats des délégations.
Alors que 90 % des 22,5 milliards $ de financement de l’action climatique enregistré en Afrique provient d’entités extérieures d’après l’Agence française de développement (AFD), une meilleure valorisation des crédits carbone peut aider les États forestiers à lever des fonds supplémentaires pour l’adaptation aux effets liés aux changements climatiques.
Pour rappel en RDC, la province du Maï-Ndombe a été l’une des premières régions à expérimenter le Programme de réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts, associées à la gestion durable des forêts, la conservation et l’amélioration des stocks de carbone forestier (REDD+).
Espoir Olodo
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Le 8 octobre 2024, une séance de travail s’est tenue au ministère des Finances, réunissant le ministre des Finances, Doudou Fwamba, le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba, les dirigeants de l’Office des voiries et drainage (OVD), des experts du ministère des Infrastructures et Travaux publics et les des représentants des entreprises prestataires. L’ordre du jour portait sur la « relance » des travaux de réhabilitation des artères de Kinshasa, selon un communiqué du ministère. Cette réunion a spécifiquement abordé les projets « 3 communes » et « 5 artères », visant à réhabiliter 49 kilomètres de routes dans la capitale.
« La réunion a souligné l’importance d’une coordination étroite entre la ville, l’Office des voiries et drainages, le ministère des Infrastructures et les entreprises prestataires, afin d’assurer le respect des délais et des normes de qualité », indique le communiqué du ministère des Finances. « Un chronogramme actualisé des travaux a été présenté aux deux parties. Il a été convenu que dans un délai de 72 heures, un protocole d’accord sera signé entre le gouvernement et les prestataires. Ce protocole visera à garantir que chaque partie honore ses engagements, notamment en ce qui concerne le respect des délais et des normes de qualité des travaux. », apprend-on également.
Aucune information n’a été fournie concernant l’état d’avancement des projets ni sur la date estimée de fin des travaux. Toutefois, l’ordre du jour de la réunion laisse supposer que les travaux sont à l’arrêt.
Le projet « 3 communes », lancé en juin 2023, était initialement divisé en 9 lots, couvrant une distance totale de plus de 45 kilomètres. Il concernait les communes de la Gombe, quartier des affaires, de Limete, une zone résidentielle proche de la Gombe, ainsi que de Kasavubu. La durée des travaux était estimée entre 6 et 14 mois, selon les lots.
Quant au projet « 5 artères », ses premières traces remontent à 2018. En mai de cette année-là, deux contrats avaient été signés avec la société égyptienne Arab Contractors pour la réhabilitation de cinq artères principales de la ville de Kinshasa, représentant une longueur totale de 12,5 kilomètres.
Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa a souligné que ces travaux visent à résoudre non seulement le problème des embouteillages, mais aussi plusieurs autres défis liés à la productivité et au développement de la capitale. Cependant, ces seuls travaux d’aménagement des voies ne suffiront pas à éradiquer les embouteillages, notamment aux heures de pointe.
Selon une récente étude réalisée par des experts locaux, seule une combinaison de facteurs pourrait contribuer à réduire le phénomène des embouteillages. Parmi ces facteurs, l’amélioration du respect des règles de conduite par les chauffeurs, notamment ceux des bus jaunes, communément appelés (3, 5, 7), est essentielle. En effet, la logique de rentabilité qui anime ces conducteurs les pousse souvent à adopter des comportements de conduite désordonnés, aggravant ainsi la situation sur les routes.
De plus, Kinshasa, autrefois appelée Léopoldville à l’époque coloniale, n’a pas connu de changement significatif dans sa configuration. La majorité des services publics et des sièges d’entreprises se situent dans le secteur compris entre Limete et la Gombe. Cette concentration entraîne, chaque jour ouvrable, un afflux important de personnes se rendant au travail ou rentrant chez elles. Pour répondre efficacement à ce défi, il sera également nécessaire d’envisager des solutions complémentaires, telles que l’amélioration du transport en commun.
Georges Auréole Bamba
Dans le nouveau contrat conclu avec l’État de la République Démocratique du Congo (RDC) en mars 2024, la Sino-Congolaise des mines (Sicomines), une coentreprise formée entre l’entreprise publique Gecamines et un consortium de sociétés chinoises (Crec, Sinohydro, Zhejiang Huayou), s’est engagée à verser un don de 324 millions de dollars par an (soit environ 32 % des bénéfices de Sicomines) pour financer des projets d’infrastructures. Cette information est relayée par le Fonds monétaire international (FMI) dans le rapport concluant la sixième revue de son programme avec la RDC, publié en juillet 2024.
Entre 2024 et la fin de la concession de Sicomines, désormais prévue pour 2040, ce contrat devrait permettre d’injecter près de 5,5 milliards de dollars dans les infrastructures, portant le financement global sur toute la durée de la concession à 7 milliards de dollars, en incluant les prêts de la période antérieure. Ce montant dépasse largement les 3,5 milliards de dollars nécessaires pour financer le plan d’investissement public triennal 2025-2027. De plus, il représente plus d’un tiers du financement requis pour la construction de la première phase d’Inga 3 (4,8 gigawatts), selon la modélisation présentée par le président de la République, Félix Tshisekedi, lors de son discours à la nation du 13 décembre 2019. Ce financement permettrait de réduire considérablement l’endettement nécessaire à la réalisation de ce projet énergétique ambitieux.
Au regard du cours actuel du cuivre, qui s’établit en moyenne à 9 215,84 dollars la tonne au premier semestre 2024, le financement provenant du contrat Sicomines pour les projets d’infrastructures pourrait même augmenter. Selon le FMI, le don de 324 millions de dollars par an est calculé sur la base d’un prix international du cuivre de 8 000 dollars la tonne. « Le contrat stipule que la subvention sera ajustée de manière linéaire : elle sera réduite à zéro si le prix chute à 5 200 dollars la tonne et augmentera de 30 % si le prix atteint 12 000 dollars la tonne », précise l’institution de Bretton Woods.
Cependant, la gestion de cette manne financière sera cruciale pour en maximiser les bénéfices. « Il convient de renforcer les mécanismes de transparence et de responsabilisation concernant l’utilisation des fonds générés par le nouveau contrat », estime le FMI. Pour cela, l’institution financière internationale préconise que les autorités non seulement reflètent les recettes et les dépenses de Sicomines dans le budget, mais qu’elles assurent également la publication régulière des rapports financiers et d’exécution des projets financés. En juillet dernier, une réunion a eu lieu au ministère des Finances pour examiner les modalités de mise en œuvre de ces recommandations du FMI.
En 2023, le secteur minier de la RDC a généré 5,4 milliards de dollars de revenus pour l’État, incluant les redevances, les taxes et autres paiements effectués par les sociétés minières. Ce secteur stratégique demeure donc un moteur clé de l’économie congolaise, et la révision du contrat avec Sicomines pourrait renforcer cette dynamique. En plus du don destiné au financement des projets d’infrastructure, le contrat modifié prévoit des redevances de 1,2 % du chiffre d’affaires annuel de Sicomines. Il accorde également à la Gecamines le contrôle sur la commercialisation de 32 % de la production annuelle. « Ce qui réduit les possibilités de transférer les bénéfices de la RDC aux acheteurs chinois par le biais des prix de transfert », estime le FMI.
Pierre Mukoko
Sur la période 2025-2026, le gouvernement prévoit d’investir 51,6 milliards de francs congolais (18 millions $) dans la construction d’un laboratoire d’analyse de semences et/ou la création d’un service national des semences. Cette information est contenue dans le programme d’investissements publics pour 2025-2027, inscrit dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2025.
Le document ne fournit pas plus de détails sur ce projet, qui constituerait un pas supplémentaire dans la réglementation de l’industrie des semences et devrait être bien accueilli par les acteurs du secteur agricole.
Selon le Rapport national sur le climat et le développement (CCDR), publié en novembre 2023 par la Banque mondiale, le système de semences certifiées en RDC reste embryonnaire, avec seulement 5 % des ménages engagés dans la production agricole utilisant des semences améliorées et résistantes au climat.
Avec un soutien public-privé accru dans la production de semences résilientes au climat, l’institution estime que le secteur agricole pourrait durablement améliorer sa capacité d’adaptation aux variations de température et de pluviométrie.
Dans un rapport publié en 2020, le Centre africain pour la biodiversité (African Centre for Biodiversity - ACB) révélait que moins de 4 % des semences utilisées provenaient du système semencier officiel, que ce soit par l’achat auprès de négociants en produits agricoles ou via des dons dans le cadre de programmes de développement.
Selon le Centre, les agriculteurs constituent principalement leurs stocks de semences en prélevant celles-ci sur leurs récoltes précédentes, ou en les achetant au sein de leur communauté et sur le marché local.
Espoir Olodo
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Les actions et discussions autour du projet de budget national, qui fixe les prévisions de recettes et de dépenses pour l’année 2025, sont entrées dans leur phase finale. Le projet de loi de finances, accompagné de ses annexes, est désormais disponible et accessible au public. Il offre un aperçu des enjeux qui devraient être au cœur des débats entre la classe politique et le secteur privé, incluant entreprises et ménages.
Au-delà des simples prévisions de recettes et de dépenses, les différents textes et documents incluent également des informations sur le plan d’investissements publics pour les trois prochaines années. Un total de 10 646 milliards de francs congolais (3,7 milliards de dollars) est prévu pour la période 2025-2027. Ces investissements concernent divers secteurs, notamment la construction d’infrastructures dans les domaines du transport, de l’énergie et de la production alimentaire. La question qui se pose est de savoir si ces montants seront suffisants. À titre de comparaison, cela représente seulement l’équivalent des revenus collectés dans le secteur minier en 2021.
De plus, selon le gouvernement, la persistance du conflit sur la période 2025-2027 pourrait compromettre l’exécution du plan d’investissement. Pour éradiquer l’insécurité à l’Est, le gouvernement a proclamé l’état de siège le 6 mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, en allouant des ressources considérables aux dépenses de sécurité. Le taux d’exécution des dépenses exceptionnelles et d’interventions liées aux opérations sécuritaires est ainsi passé de 50 % et 254,70 % en 2020 à 336 % et 411,20 % en 2021, atteignant même 508 % et 2001,9 % en 2022.
« Une part importante de ces dépenses étant effectuée dans le cadre de procédures d’urgence, les autorités ont accepté de mener un audit des dépenses de sécurité pour 2023 et 2024 », affirme le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport concluant la 6e revue de son programme avec la RDC, publié en juillet dernier. Selon ce même document, l’audit pour 2023 est prévu d’ici la fin de l’année 2024, tandis que la date de l’audit des dépenses de 2024 sera déterminée lors de futurs entretiens.
Mise en œuvre des mesures fiscales non exécutées
Le régime des dépenses fiscales devrait également être abordé, en particulier en ce qui concerne sa pertinence et son efficacité. Il faudra déterminer si, comme en 2023, l’État doit continuer à subventionner des sociétés minières qui ont bénéficié en 2024 de superprofits, notamment en raison de la hausse des prix des minerais qu’elles produisent. Le secteur minier a représenté la plus grande part des exonérations fiscales, atteignant 2 287 milliards de francs congolais (950 millions de dollars), soit 66 % des revenus collectés dans ce secteur en 2021.
Dans ce contexte, il est légitime de se demander si ces avantages fiscaux sont toujours justifiés. Déjà, pour mobiliser les 23 668 milliards de francs congolais de recettes courantes projetées en 2025, le gouvernement envisage de mettre en œuvre les mesures fiscales non appliquées ou partiellement mises en œuvre, prévues par les lois de finances de 2020 à 2023. Cela concerne 225 mesures, dont la rationalisation des exonérations douanières et dérogatoires.
L’état des entreprises publiques devrait également à l’ordre du jour, avec un accent particulier sur les récentes réformes mises en œuvre par le ministère du Portefeuille. Parmi ces réformes figure l’introduction de contrats de performance avec les dirigeants des sociétés d’État, visant à améliorer leur efficacité et leur transparence. L’entreprise à suivre de près reste la Société nationale d’électricité (SNEL), qui représente 64 % de la valeur totale du portefeuille des entreprises majoritairement contrôlées par le gouvernement. SNEL est au cœur du projet Inga III, qui vise non seulement à assurer l’indépendance énergétique de la RDC, mais aussi à positionner le pays comme un acteur clé dans la production d’électricité en Afrique subsaharienne.
D’autres questions susceptibles de faire l’objet de discussions incluent le programme annuel de performance budgétaire pour 2025 et les hypothèses ayant guidé les prévisions des autorités. Ces divers aspects, liés à la gestion budgétaire et aux choix d’investissements stratégiques, devraient être au cœur des débats jusqu’à l’adoption définitive de la loi de finances, prévue pour le 15 novembre 2024, selon le calendrier budgétaire actualisé. Cette loi devra assurer un équilibre entre une gestion rigoureuse des ressources publiques et la réponse aux besoins croissants en infrastructures et services publics.
Georges Auréole Bamba
Lors de sa session ordinaire du 4 octobre 2024, le Conseil des ministres a adopté le projet de décret portant sur la gestion électronique des marchés publics en République Démocratique du Congo (RDC). Ce texte établit les règles encadrant la gestion électronique ou dématérialisée des marchés publics, selon le compte rendu du Conseil, qui ne fournit pas davantage de précisions.
Dans le but d’améliorer le climat des affaires, les autorités ont adopté, le 2 novembre 2023, un plan de réforme d’urgence, axé notamment sur la simplification de la fiscalité et une meilleure protection des contribuables contre le harcèlement. Ce plan inclut également la publication systématique de toutes les décisions de justice, la redynamisation du guichet unique pour la création d’entreprises, ainsi que la poursuite des réformes des marchés publics. Le décret adopté le 4 octobre vise donc à concrétiser cet engagement.
En novembre 2022, la RDC a lancé le Système intégré de gestion des marchés publics (SIGMAP). Il s’agit d’un logiciel qui permet d’automatiser l’ensemble des procédures de passation des marchés publics, de réduire les délais de traitement des dossiers, d’assurer leur traçabilité, et de produire automatiquement des statistiques. Il inclut un portail web destiné à fournir au grand public toutes les informations pertinentes concernant les procédures de passation et d’exécution des marchés publics.
Cependant, cette plateforme reste sous-utilisée. À titre d’exemple, les derniers plans de passation des marchés publics publiés sur cette plateforme, au 8 octobre 2024, datent de l’exercice 2023. En réalité, comme l’indique le gouvernement, le traitement des dossiers de marchés publics demeure manuel.
« Cette situation engendre des risques considérables de corruption et ne garantit pas la traçabilité, la transparence et l’exhaustivité des informations dans la gestion de la commande publique », déclare le gouvernement, qui ajoute que « le projet de décret présenté vise à constituer une réponse aux menaces sus-évoquées ».
GAB
Les éléments à prendre en compte pour la construction du barrage hydroélectrique Inga 3 ont été discutés le 4 octobre 2024 entre le ministère des Ressources hydrauliques et de l’Électricité et des experts de la Banque mondiale. Après les formalités de l’audience accordée par le ministre Teddy Lwamba à Albert Zeufack, représentant de la Banque mondiale en RDC, des discussions plus techniques se sont déroulées à l’hôtel Pullman de Kinshasa.
Le contenu global des échanges n’a pas été rendu public. Cependant, selon nos sources, les discussions auraient porté, entre autres, sur les modalités de financement du projet et les moyens de le rentabiliser. « Plusieurs options sont envisageables et peuvent être étudiées. Une question clé est de savoir si le gouvernement souhaite s’engager seul, avec l’appui des banques de développement, ou s’il préfère collaborer avec des partenaires privés, investisseurs ou créanciers », a précisé un participant sous couvert d’anonymat, les discussions étant ni publiques ni définitives.
Un autre défi à relever concerne le choix du modèle de développement du projet. Dans son discours à la nation du 13 décembre 2019, Félix Tshisekedi avait suggéré une approche progressive pour atteindre les 11 gigawatts de production électrique d’Inga 3. Il avait proposé une évolution « plus réaliste » et par étapes, avec un objectif initial de 4,8 gigawatts, ce qui permettrait de générer les ressources nécessaires pour une expansion future.
Selon une analyse indépendante consultée par Bankable, cette option pourrait effectivement être intéressante. Elle nécessiterait un investissement inférieur à 15 milliards de dollars et impliquerait des coûts de maintenance réduits. Toutefois, même dans ce scénario, rien ne garantit que le coût de production du kilowatt serait suffisamment compétitif pour offrir un tarif raisonnable aux secteurs minier et industriel de la RDC, ainsi qu’au client naturel qu’est l’Afrique du Sud. Par ailleurs, le projet accuse déjà un retard de quatre ans par rapport au calendrier initial des travaux, ce qui demanderait son actualisation.
Le troisième défi au cœur des discussions est de déterminer qui achètera l’énergie produite par Inga 3. Le développement de ce barrage a connu de nombreux rebondissements, liés à la gestion des autorités congolaises avant l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, ainsi qu’à la position de l’Afrique du Sud, principal client naturel après le secteur privé (notamment minier) en RDC. Le projet a suscité à la fois critiques et soutiens parmi les décideurs politiques sud-africains.
L’un des principaux reproches est qu’il faudrait construire une ligne de transport pour bénéficier de cette énergie, dont le coût, estimé à un milliard de dollars en 2020, pourrait aujourd’hui être réévalué à la hausse. De plus, Eskom, la société d’électricité sud-africaine, fait face à une dette colossale. Le fait que la construction du barrage n’ait toujours pas débuté pourrait également susciter un désintérêt du côté sud-africain, certains estimant que l’utilité du projet pourrait être remise en question.
Pour la période 2025-2028, le gouvernement prévoit d’investir directement un total de 521,8 milliards de francs congolais (182,3 millions de dollars) dans la construction de diverses infrastructures de production d’énergie électrique, notamment par des centrales photovoltaïques (solaires) et des barrages hydroélectriques. En ce qui concerne le projet grand Inga, une enveloppe de 70,1 milliards de francs congolais (24,5 millions de dollars) est prévue sur la même période pour l’Agence de développement et de promotion du projet grand Inga (ADPI). Ces fonds seront principalement alloués à l’achat de véhicules et de terrains.
Georges Auréole Bamba
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