Le marché du diamant traverse une crise majeure, marquée par une baisse prolongée de la demande, notamment en raison de la montée en puissance des diamants synthétiques. Cette évolution entraine une chute significative des prix. Selon plusieurs sources concordantes, les cours ont reculé de plus de 25 % depuis 2022.
La tendance se reflète dans le prix moyen des exportations de la République démocratique du Congo (RDC). Selon les données officielles, il est passé de 12,5 dollars le carat en 2022 à 9,6 dollars en 2024, soit une baisse de 23,2 %.
Cette conjoncture complique davantage la relance de la Société minière de Bakwanga (Miba), en difficulté depuis plus de vingt ans. La stratégie de redressement s’appuie sur le potentiel du polygone, la concession historique de la Miba, qui recèle encore d’importants gisements de diamants.
Le 8 avril dernier, le directeur général de la Miba, André Kabanda, a présenté quatre compagnies sud-africaines — Bond Equipment, Mining Services, Athur Mining et Consulmet — « intéressées » par une collaboration pour relancer l’activité. Ces entreprises doivent soumettre des offres pour la fourniture d’équipements modernes après avoir visité les infrastructures et les sites miniers. Cependant, la baisse continue des prix pourrait freiner l’enthousiasme des investisseurs.
Conditions d’une relance
Nommé président du conseil d’administration en novembre 2023, Jean-Charles Okoto avait entrepris une tournée en Europe fin 2024 pour attirer de nouveaux partenaires. À cette occasion, ASA Resource, actionnaire à 20 %, s’était engagé à investir 50 millions de dollars dans la relance. Mais à ce jour, il demeure incertain que cette contribution ait été effectivement versée.
Alors que la Miba ambitionnait de produire 12 millions de carats en 2025, ses activités restent suspendues.
La situation de la Miba reflète celle du secteur dans son ensemble. Depuis 2017, la production nationale comptabilisée a chuté de 17,9 millions à 9,2 millions de carats en 2024.
« La relance du secteur passe par des réformes structurelles visant à renforcer la transparence, soutenir l’exploitation artisanale, attirer les investissements industriels et garantir que les richesses diamantifères profitent réellement aux populations locales », estime l’IPIS, organisation de recherche basée à Anvers, dans un rapport publié le 23 avril 2025.
Selon l’USGS, la RDC détient environ 150 millions de carats, soit 9 % des réserves mondiales connues de diamants de qualité industrielle.
Pierre Mukoko
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La Société nationale d’électricité (Snel) a franchi une étape dans la mise en œuvre du Projet d’appui à la gouvernance et à l’amélioration du secteur électrique (Pagase). Le 24 avril 2025, l’entreprise publique a signé un contrat avec la firme chinoise Chint Electric pour l’assainissement du réseau de distribution dans la zone nord de Kinshasa, couvrant cinq communes : Barumbu, Gombe, Kasa-Vubu, Kinshasa et Lingwala.
Initialement, le projet prévoyait la construction de 60 nouvelles cabines basse et moyenne tension ainsi que du réseau de distribution associé, la modernisation de 35 cabines existantes, ainsi que le renforcement d’une sous-station et d’un poste haute tension. Toutefois, selon le compte rendu de la cérémonie publié par l’Agence de presse du Congo, son périmètre a été élargi : 204 cabines seront désormais rénovées, 25 000 abonnés passeront à un système de facturation prépayée et 1 175 lampadaires seront également installés pour renforcer l’éclairage public.
Dans un contexte de forte urbanisation et d’augmentation constante de la demande énergétique, le directeur général de la Snel, Fabrice Lusinde, a présenté ce projet comme un modèle pilote, destiné à être étendu à d’autres communes.
Le réseau actuel du nord de Kinshasa, en grande partie hérité de l’époque coloniale, n’a pas été réhabilité depuis plus de 60 ans. Cette vétusté entraîne d’importantes pertes d’énergie et une facturation forfaitaire jugée obsolète.
Fondée en 1984, Chint Electric est une filiale du conglomérat chinois CHINT Group, spécialisé dans les équipements électriques, les énergies renouvelables et les solutions intelligentes de gestion de l’énergie. Présente dans plus de 140 pays, l’entreprise a déjà mené plusieurs projets d’électrification en Afrique, notamment en Éthiopie, au Ghana et au Nigéria.
Boaz Kabeya, stagiaire
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Dans un communiqué publié le 23 avril 2025, le ministère des Finances a mis en demeure 11 717 opérateurs économiques de régulariser leur situation fiscale d’ici au 5 mai 2025, sous peine de sanctions prévues par la législation en vigueur en République démocratique du Congo (RDC).
Cette décision découle d’un travail de fiabilisation du répertoire général des contribuables mené par l’Inspection générale des finances (IGF). En croisant les données de la Direction générale des impôts (DGI) avec celles des banques commerciales et de l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP), les autorités ont découvert que de nombreuses entreprises considérées comme inactives étaient en réalité toujours actives, soit via des comptes bancaires opérationnels, soit par la détention de contrats de sous-traitance.
Les entreprises identifiées sont invitées à se présenter auprès de leurs services gestionnaires pour régulariser leur situation.
« Passé le délai du 5 mai, des mesures contraignantes seront appliquées, telles que des pénalités fiscales, le gel des comptes bancaires, des poursuites judiciaires et l'annulation des contrats de sous-traitance », avertit le communiqué.
Les opérateurs estimant être en règle sont également appelés à contacter l’administration fiscale afin de fournir les justificatifs prouvant leur conformité. Le ministère rappelle l’obligation, pour toute entreprise, de vérifier la situation fiscale de ses partenaires avant d’engager une collaboration.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité des actions menées depuis février 2025 par l’IGF, qui avait déjà transmis à la DGI une liste de 11 038 entreprises non soumises à l’impôt. Certaines d’entre elles, bien que déclarées inactives, disposaient de comptes bancaires alimentés ou opéraient sans numéro d’identification fiscale.
Selon l’IGF, la mise en conformité de ces entreprises pourrait générer une hausse des recettes fiscales d’environ 30 % en 2025.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Des prévisons de croissance moins vigoureuses en Afrique subsaharienne malgré quelques bonnes surprises, les réformes à envisager face à un environnement global marqué par des changements de priorités chez les leaders mondiaux: Amadou Nicolas Racine Sy, économiste et conseiller du directeur dans le département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), où il travaille depuis plus de 24 ans, revient sur les perspectives économiques revisées d’avril 2025 pour l’Afrique subsaharienne.
Agence Ecofin : Le FMI a publié le 25 avril 2025, ses perspectives révisées pour l’Afrique subsaharienne et l’Afrique en général. Selon les premiers éléments de ces perspectives, la croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,8 % en 2025 et 4,2 % en 2026. Bien que ces chiffres soient en dessous des prévisions d’octobre 2024, ils marquent une légère amélioration par rapport à 2023 et 2024. Pourquoi le FMI considère-t-il que cette croissance reste un défi, alors que dans d’autres régions du monde, la progression dans la création de richesses sera moins soutenue ?
Amadou Sy: Après quatre ans de chocs successifs, nous étions effectivement un peu plus optimistes pour 2025 et 2026. En 2024, le dernier trimestre a apporté de bonnes surprises dans plusieurs pays, ce qui nous a permis de réviser à la hausse nos prévisions pour cette année-là. Cependant, pour 2025, nous anticipons un ralentissement de la croissance régionale, principalement en raison de conditions mondiales turbulentes. En particulier, que l’incertitude autour des droits de douane américains entraîne une baisse de la demande extérieure globale. Nous avons dû réviser à la baisse les prévisions de croissance pour les principaux partenaires commerciaux de la région, comme la Chine et l’Union européenne.
« Enfin, nous observons un durcissement des conditions financières, avec une forte augmentation des spreads souverains pour les pays africains. »
Deuxièmement, nous prévoyons une baisse des prix des matières premières, notamment du pétrole. Cela pose problème pour les pays exportateurs de pétrole, même si les importateurs pourraient en bénéficier. Enfin, nous observons un durcissement des conditions financières, avec une forte augmentation des spreads souverains pour les pays africains. Ce ralentissement est problématique car il est inférieur au potentiel de croissance de la région, estimé entre 4 et 4,5 % en moyenne. Cela aggrave la pauvreté et complique la sortie du cycle de pauvreté pour les populations vulnérables. En termes de croissance par habitant, ce ralentissement freine la convergence vers les niveaux des pays plus riches, une convergence essentielle pour nos pays.
Agence Ecofin : Ces chiffres masquent des disparités, notamment pour les pays à faible revenu où l’on attend une croissance autour de 5,8 %, en décalage avec le ralentissement global. Pourriez-vous détailler quels pays seront les moteurs de cette croissance et ceux qui risquent de rencontrer des freins ?
Amadou Sy : Vous avez raison, malgré une dégradation moyenne, les performances varient considérablement. Onze des vingt économies mondiales à la croissance la plus rapide en 2025 sont en Afrique subsaharienne. En 2024, le Niger et le Rwanda ont affiché les taux de croissance les plus élevés de la région. D’autres pays, comme le Bénin, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Sénégal et l’Ouganda, ont enregistré des croissances supérieures à 6 %, principalement grâce à des économies diversifiées, sauf pour la RDC et, dans une moindre mesure, la Guinée.
« En 2024, le Niger et le Rwanda ont affiché les taux de croissance les plus élevés de la région. D’autres pays, comme le Bénin, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Sénégal et l’Ouganda, ont enregistré des croissances supérieures à 6 % ».
À l’inverse, les pays avec une croissance inférieure à 2 % incluent le Botswana, la République centrafricaine, le Tchad, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud et le Zimbabwe. Les pays riches en ressources naturelles, notamment les exportateurs de pétrole, affichent une croissance faible. Cependant, il y a des signes positifs : le Nigeria, par exemple, a atteint 3,4 % de croissance en 2024, grâce à une production d’hydrocarbures plus élevée et un secteur des services dynamique. Cela montre qu’il faut analyser les performances pays par pays.
Agence Ecofin : Revenons à l’Afrique subsaharienne. Cette croissance semble insuffisante pour répondre aux besoins de près de 900 millions de personnes. De plus, elle manque d’inclusivité, comme le FMI le souligne souvent, avec des revenus nationaux bruts réduits par les déficits commerciaux, le remboursement de la dette et la rémunération des capitaux investis. Comment le FMI collabore-t-il avec les gouvernements pour préserver cette faible valeur ajoutée au sein des économies locales ?
Amadou Sy : La région a besoin d’une croissance plus rapide et inclusive pour améliorer le niveau de vie, et nous pensons que c’est réalisable. Le FMI travaille avec les gouvernements sur trois priorités. Premièrement, rétablir et soutenir la stabilité macroéconomique, une condition nécessaire. Dans des contextes d’inflation élevée ou de volatilité monétaire, les décisions économiques deviennent complexes. Cette stabilité doit être calibrée selon les déséquilibres et les contraintes politiques de chaque pays.
Deuxièmement, faire de la politique budgétaire un levier d’inclusion. Côté recettes, il y a une marge pour augmenter les recettes fiscales de manière équitable, en améliorant l’administration fiscale plutôt qu’en augmentant les taux d’imposition. Côté dépenses, il faut renforcer la protection sociale et les services publics, tout en hiérarchisant les investissements. Une stratégie budgétaire à moyen terme, soutenue par un cadre institutionnel solide, peut réduire les coûts économiques et sociaux des ajustements.
« Côté recettes, il y a une marge pour augmenter les recettes fiscales de manière équitable. Côté dépenses, il faut renforcer la protection sociale et les services publics. »
Troisièmement, accélérer les réformes structurelles pour une croissance durable et inclusive. Le secteur privé doit jouer un rôle moteur en améliorant le climat des affaires et la gouvernance. Pour les pays dépendants des ressources naturelles, comme l’Angola où 90 à 95 % des exportations reposent sur le pétrole, il faut lever les obstacles à la diversification. Ces réformes nécessitent une communication avec les parlements et la société civile pour garantir leur mise en œuvre.
Agence Ecofin : Le secteur extérieur impacte fortement les économies africaines. Après la Covid, la guerre en Ukraine, et maintenant les incertitudes liées à la présidence américaine, comment le FMI conseille-t-il les pays face à cette volatilité mondiale, au-delà des réformes internes ?
Amadou Sy : Nos économies sont très vulnérables aux chocs externes, sur lesquels les décideurs ont peu de contrôle. Nous conseillons de réduire les vulnérabilités macroéconomiques tout en répondant aux besoins de développement, dans un cadre socialement et politiquement acceptable. C’est un équilibre délicat. Il faut calibrer les politiques macroéconomiques et constituer des marges de manœuvre, comme des réserves budgétaires, même si cela est politiquement difficile. Comme l’a dit une ancienne directrice du FMI, « il faut réparer le toit quand le soleil brille ».
« Comme l’a dit une ancienne directrice du FMI, « il faut réparer le toit quand le soleil brille ».
Constituer ces coussins de sécurité, par exemple en limitant les dépenses lors de hausses temporaires des revenus pétroliers, est une assurance contre les chocs. Les gouvernements ne sont pas seuls : le FMI, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et d’autres partenaires jouent un rôle. Mais le secteur privé, y compris les PME, doit être mobilisé en réduisant les obstacles réglementaires. Face à une croissance démographique rapide et aux besoins des jeunes en éducation et santé, accélérer ces réformes est impératif.
Propos receuillis par Idriss Linge
Signée le 25 avril 2025 à Washington, la « déclaration de principes » entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda fixe un délai d’une semaine pour élaborer un projet d’accord de paix à soumettre à discussion le 2 mai. Derrière cet engagement formel, de nombreuses divergences demeurent.
Le texte pose des bases classiques : respect de la souveraineté, non-ingérence, fin du soutien aux groupes armés, coordination sécuritaire conjointe, retour des réfugiés, appui à la MONUSCO et promotion de l’intégration économique régionale. Mais l’analyse des discours prononcés lors de la signature révèle des priorités différentes selon les acteurs.
RDC : « la paix doit venir en premier »
Pour la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, l’urgence est humanitaire : « À Goma, à Bukavu et au-delà, la réalité est celle des déplacements, de l’insécurité et des épreuves. Pour nous, l’urgence de cette initiative n’est pas théorique, elle est humaine. », a-t-elle souligné.
Elle a également exigé le retrait « immédiat, inconditionnel et vérifiable » des troupes étrangères, affirmant que : « La paix doit venir en premier, ensuite nous pourrons bâtir la confiance, et seulement alors engager une coopération bilatérale. »
Rwanda : « traiter les causes profondes »
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a, de son côté, insisté sur la nécessité de s’attaquer aux racines du conflit : « Nous devons traiter les causes profondes pour parvenir à une paix durable. », a-t-il insisté.
Pour Kigali, ces causes remontent à « l’histoire complexe » de la région. Le Rwanda continue de justifier l’action du M23 par la défense des « populations rwandophones » au Kivu et considère les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), réfugiées à l’est de la RDC depuis le génocide rwandais de 1994, comme une « menace existentielle ». L’objectif affiché du pays est d’obtenir « une région sécurisée, libérée de l’extrémisme ethnique violent, et bien gouvernée ».
États-Unis : « créer un écosystème favorable »
Les États-Unis, officiellement « témoins » du processus, visent au-delà de la médiation. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, a déclaré : « Une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo ouvrira la porte à des investissements citoyens américains et occidentaux plus importants, qui créeront un écosystème favorable à des chaînes d’approvisionnement responsables et fiables pour des choses comme les minerais critiques. C’est du gagnant-gagnant. »
« Nous discutons de la manière de construire de nouvelles chaînes de valeur économiques régionales reliant nos pays, y compris avec des investissements du secteur privé américain. », a confirmé, le ministre rwandais des Affaires étrangères.
On sait également que Washington négocie actuellement avec Kinshasa un accord bilatéral pour sécuriser l’accès aux minerais stratégiques.
Des acteurs absents mais influents
Au-delà des signataires, d’autres acteurs et intérêts pèsent sur le processus. Les États-Unis accusent les entreprises chinoises de profiter du chaos pour exploiter illicitement les ressources. Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a récemment évoqué l’existence de 1 600 entreprises illégales, principalement à capitaux chinois, alimentant un vaste réseau de contrebande bénéficiant aussi au Rwanda.
Selon ses estimations, 67 % de cette production illégale partirait vers le Moyen-Orient, tandis que la Chine en capterait une autre part significative. L’Europe resterait marginale dans ces flux.
Impliqués militairement, les intérêts des pays comme le Burundi, l’Ouganda, ou encore de l’Afrique du Sud, qui a déjà perdu plusieurs soldats, devront également être pris en compte.
Enfin, les tensions politiques internes à la RDC compliquent davantage l’équation. Les autorités accusent l’ancien président Joseph Kabila de soutenir la rébellion, ajoutant une dimension de politique intérieure à une crise déjà complexe.
Georges Auréole Bamba
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De sources officielles, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, préside ce 25 avril 2025 à Washington la cérémonie de signature d’une « déclaration de principes » entre la ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe. Prévu à 14 h (heure locale), cet événement s’inscrit dans les efforts visant à rétablir la paix dans l’est de la RDC.
Cette annonce intervient deux jours après la publication d’une déclaration conjointe entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23/AFC, sous médiation qatarienne. Les deux parties y affirment leur volonté de conclure une trêve ouvrant la voie à un cessez-le-feu effectif.
La médiation du Qatar, débutée officiellement le 18 mars par une rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame — une première depuis plus d’un an — semble bénéficier du soutien en coulisses de Washington. La récente rencontre entre le ministre d’État qatarien Mohammed Al-Khulaifi et le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, avant la déclaration conjointe du 23 avril, alimente cette hypothèse.
« Les États-Unis envisageront tous les outils diplomatiques et économiques pour faire progresser la paix (…). Ce conflit dure depuis plus de trente ans, il est grand temps d’y mettre fin », déclarait Massad Boulos lors d’une conférence de presse le 17 avril.
La stabilité dans l’est de la RDC apparaît comme une condition essentielle à l’avancement des intérêts stratégiques américains dans la région. Washington a réaffirmé son soutien au corridor de Lobito, notamment par des investissements dans les infrastructures congolaises, et discute actuellement avec Kinshasa d’un accord bilatéral pour sécuriser son accès aux minéraux stratégiques.
Sur le terrain, les populations du Nord et du Sud-Kivu subissent de plein fouet les effets du conflit. Les acteurs économiques rapportent une flambée des prix et des pertes économiques importantes, notamment dans le secteur minier, en raison des pillages et des arrêts d’activité.
L’État congolais estime les pertes potentielles pour le budget national à près d’un milliard de dollars en 2025. La crise compromet également des projets de développement, comme celui de l’autoroute reliant le Lomami au Sud-Kivu, financé à hauteur de 500 millions de dollars par la Banque mondiale.
Georges Auréole Bamba
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On April 24, 2025, Rawbank revealed its new logo and corporate identity in Kinshasa at a ceremony held at the lender’s headquarters. The change is a milestone for the 23-year-old bank.
“The new logo is a symbol in its own right. It is inspired by the Congolese leopard, the embodiment of power and resilience. The yellow claws represent our strength and capacity for innovation. Yellow evokes vitality, optimism, and prosperity, while the black typography embodies the solidity and reliability of our institution,” explained Rawbank Communication Director Naima Issawi.
Rawbank also has a new fresh slogan: “Rawbank. Au-delà d’une banque, l’avenir commence ici.” (Ed.note: Rawbank. More than a bank, the future starts here.”
According to Rawbank CEO, Mustapha Rawji, the rebranding conveys a “clearer, stronger strategic vision”. He also highlighted plans to accelerate digital transformation and expand financial access across the DRC.
The bank aims to deepen its commitment to a greener, more inclusive economy by supporting local talent, women entrepreneurs, and SMEs, while maintaining its core values of proximity and reliability.
"Rawbank is viewed both as a retail and corporate bank and a key driver of SME support and financial inclusion. This diversity is at the heart of our new identity. It's not a rupture, but continuity towards a more modern banking experience closer to the realities of the market," said Étienne Mabunda, the bank's Commercial Director.
Rawbank strengthened its leadership in 2023, with total assets rising to $5.06 billion from $4.15 billion in 2022. Deposits grew 22.36% to $3.94 billion, and loans increased 19.2% to $1.55 billion. Serving over 500,000 customers, Rawbank remains central to the DRC’s financial ecosystem.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Representatives of the Congolese government and the AFC/M23 rebel group recently signed a preliminary agreement, brokered by Qatar, aiming to halt decades of violence in eastern DRC. The joint declaration was signed in Goma and Kinshasa.
It commits the conflicting sides to an immediate ceasefire and a firm rejection of hate speech and intimidation, calling on local communities to respect these terms. It also sets the stage for constructive dialogue to tackle the root causes of the conflict and outline steps toward lasting peace.
However, the agreement leaves critical details unresolved—there’s no clear timeline or monitoring mechanism to ensure compliance, meaning further negotiations are essential.
The conflict is deeply rooted in ethnic tensions, especially between Tutsi communities and others, with M23 positioning itself as a defender of Tutsi interests. Moreover, control over mineral resources like coltan and gold fuels the fighting, with armed groups and regional actors, notably Rwanda, accused of profiting from the chaos—claims Kigali denies.
Complicating matters, former president Joseph Kabila’s recent arrival in M23-held Goma, where rebels reportedly provide his security, has heightened political tensions. The government has since suspended his party and initiated legal action against him.
Economically, M23’s grip on mining hubs such as Rubaya generates roughly $800,000 monthly from coltan taxes, depriving the government of vital revenue. The conflict has displaced millions, disrupted agriculture and trade, and worsened food insecurity—now affecting 23.4 million people, according to UN data. The turmoil also threatens sectors like education and tourism, with national parks like Virunga caught in the crossfire.
This article was initially published in French by Georges Auréole Bamba
Edited in English by Ola Schad Akinocho
On April 24, 2025, Rome Resources announced plans to resume drilling at its Bisie North tin project in eastern DRC, after suspending activities on March 14 due to security concerns.
The company aims to begin drilling within 10 days, targeting high-grade tin deposits at depth. This phase is budgeted at $1.6 million, funded from Rome’s $2.7 million cash reserves.
The decision follows the M23 rebel group’s withdrawal from the region and Alphamin Resources’ April 9 announcement to gradually restart production at the nearby Bisie mine, which had also paused in March.
#RMR Drilling Restart at Bisie North
— Rome_Resources (@Rome_Resources) April 24, 2025
🔹Mobilisation to site by 1 May, drilling to resume thereafter
🔹M23 rebel withdrawal enables operations restart across region
🎯Fully funded programme targets higher-grade #Tin at depth
🔹Results from MADD024/026 expected within 2 weeks
Located about 280 km west of Goma near the key mining hub of Walikale-centre, the Bisie site saw rebel occupation between March 19 and April 3 before the Congolese army reclaimed control. Rebels reportedly retreated over 130 km east to Nyabiondo and Masisi.
Political progress adds to optimism: on April 23, the government and M23 declared their intent to agree on a truce, while on April 25, the DRC and Rwanda signed a “declaration of principles” in Washington, signaling a step toward peace.
Rome Resources expects to publish initial resource estimates for its Mont Agoma and Kalayi prospects by the end of May 2025. The market eagerly awaits these results.
This article was initially in French by Pierre Mukoko (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Gold prices could soar past $4,000 per ounce in 2026, according to a JP Morgan note published April 22, 2025. The American bank attributes its bullish forecast to rising recession risks in the US and ongoing trade tensions between Washington and Beijing.
JP Morgan expects gold to average $3,675/oz by Q4 2025, climbing above $4,000 in the second quarter of 2026. The bank warns prices could break these thresholds even sooner if demand outpaces expectations.
While global prices are set to surge, gold production in the DRC is heading the other way. In 2024, the Kibali mine—DRC’s main industrial gold site—produced 686,000 ounces, down 10% from 763,000 ounces in 2023, marking its lowest output since 2019, when production hit 813,000 ounces.
The artisanal sector is faring even worse: official gold exports plunged 66% in 2024, from 5.18 tonnes to just 1.75 tonnes. The outlook for 2025 remains bleak, with state-owned DRC Gold Trading SA struggling to operate amid persistent security tensions in the east, fueling smuggling and choking off legal exports.
Demand Up
If gold production in the DRC keeps falling, the country could miss out on the price surge. Being one of the world’s major producers, if its output keeps lowering, prices could remain high.
JP Morgan highlights strong demand from investors and central banks, expected to average 710 tonnes per quarter this year..
On April 22, 2025, gold’s spot price broke $3,500 per ounce for the first time, driven by US-China trade tensions and friction between President Trump and the Federal Reserve. Trump’s pressure to cut interest rates is fueling gold’s rise.
Historically, gold prices move in the opposite direction to interest rates. When rates fall, bonds lose appeal and gold’s safe-haven status strengthens, especially amid geopolitical uncertainty.
The dollar’s fall against the euro, hitting a three-year low, further boosts gold’s appeal as a protective asset.
In early April, Goldman Sachs raised its forecast to $3,700 per ounce by end-2025, up from $3,300, and even suggested gold could reach $4,500 in extreme cases.
This article was initially published in French by Pierre Mukoko (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho