L’acheminement des marchandises et des denrées alimentaires vers la ville de Kikwit, dans la province du Kwilu, est fortement perturbé par l’état avancé de dégradation de la route reliant cette agglomération au territoire de Bulungu. La situation s’est aggravée avec le retour des pluies diluviennes, qui rendent la circulation quasi impossible sur ce tronçon. La route de desserte agricole Kikwit–Bumbaputa, longue d’environ 35 kilomètres, est désormais impraticable.
Selon Claude Uzimesa, agriculteur du village de Bumbaputa cité par l’Agence congolaise de presse (ACP), les pluies répétées ont accéléré l’érosion de la chaussée en terre battue, coupant plusieurs points de passage pour les véhicules. Cette situation isole les localités rurales dépendantes de Kikwit pour leur approvisionnement en produits manufacturés et bloque l’acheminement des produits agricoles vers les marchés urbains.
Dans le secteur de Kipuka, les habitants peinent à écouler leurs récoltes, tandis que les commerçants de Kikwit rencontrent des difficultés pour livrer les produits de première nécessité aux zones enclavées. Face à cette situation, des jeunes volontaires ont entrepris des travaux d’entretien provisoires, insuffisants toutefois pour enrayer la détérioration continue de la route, aggravée par l’absence d’entretien régulier.
Le territoire de Bulungu, considéré comme l’un des principaux greniers agricoles du Kwilu, abrite plusieurs bassins de production soutenus par des programmes agricoles. Mais la dégradation généralisée des routes de desserte compromet sérieusement l’évacuation des récoltes. Les organisations de la société civile appellent à la réhabilitation urgente de la RN19, principale voie reliant Bulungu à Kikwit sur environ 100 kilomètres.
En juin dernier, une équipe d’ingénieurs de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) avait été dépêchée dans la région pour collecter les données techniques en vue de la construction d’une route moderne de 65 km, mais le démarrage effectif des travaux n’a pas encore été annoncé.
Ronsard Luabeya
Le trafic ferroviaire entre Kananga, dans le Kasaï Central, et Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, a repris officiellement ce 11 novembre 2025, a annoncé Emmanuel Kalonji, directeur du département Région Nord de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
Initialement prévue pour le 15 novembre, la reprise a été anticipée à la suite d’une réunion avec les opérateurs économiques. « La clientèle ne pouvait plus attendre. Nous avons donc décidé, après concertation, de relancer le trafic le 11 novembre », a déclaré Emmanuel Kalonji, précisant que l’urgence était de dégager les marchandises bloquées et de reprendre le transport de personnes et de biens afin d’éviter des pertes financières importantes pour l’entreprise et ses clients.
La circulation des trains sur ce tronçon était interrompue depuis début octobre, en raison de travaux antiérosifs menés à Kamupongo, une localité proche de Kananga, par l’entreprise Safrimex.
Cette interruption avait provoqué le blocage des marchandises dans les entrepôts de la SNCC à Kananga, perturbé l’approvisionnement des marchés régionaux et causé des retards dans la chaîne logistique. Durant tout le mois d’octobre, aucun train-courrier n’a circulé sur les axes Ilebo–Kananga et Kananga–Lubumbashi.
Malgré la reprise effective du trafic, la SNCC insiste sur la nécessité de sécuriser la voie ferroviaire pour garantir le transport des ballasts et autres matériaux dans les délais requis. L’entretien régulier des infrastructures ferroviaires est jugé essentiel pour soutenir le commerce interprovincial et maintenir la continuité logistique.
En septembre dernier, la SNCC avait déjà lancé des travaux de construction de caniveaux équipés de buses à Tshimbulu, deuxième ville du Kasaï Central, pour endiguer une érosion menaçant la voie ferrée et une portion de la Route nationale n°1. Ces travaux doivent durer trois mois.
Ronsard Luabeya
Lire aussi :
Transport ferroviaire : le trafic suspendu entre Ilebo et Lubumbashi depuis un mois
Kasaï : le port d’Ilebo relance ses activités, mais reste freiné par des défis logistiques
Kibali, principale et plus grande mine d’or de la République démocratique du Congo, a produit 191 000 onces d’or au troisième trimestre 2025, selon le rapport financier publié le 10 novembre par son opérateur, Barrick Mining. Ce résultat représente une hausse annuelle de 21 % par rapport aux 159 000 onces enregistrées à la même période en 2024.
Barrick Mining explique cette performance par la montée en puissance des mines à ciel ouvert du complexe minier de Kibali, qui ont enregistré une hausse de 133 % des volumes de minerai extraits au cours du trimestre, compensant la baisse observée dans les mines souterraines.
De janvier à septembre 2025, la production cumulée s’élève à 498 000 onces d’or, un niveau légèrement inférieur aux 509 000 onces produites sur la même période l’an dernier. Pour atteindre son objectif annuel, fixé entre 688 000 et 755 000 onces d’or, Kibali devra produire entre 190 000 et 257 000 onces au quatrième trimestre. Cela impliquerait une hausse supplémentaire d’au moins 19,5 % de la production, après l’augmentation déjà constatée de 21 % au troisième trimestre.
Une telle performance serait positive pour l’État congolais, qui détient 10 % de participation dans la mine via SOKIMO et perçoit, en plus des dividendes, plusieurs prélèvements fiscaux et parafiscaux : un impôt sur les bénéfices (30 %), une redevance minière (3,5 % sur les ventes brutes) et une contribution au développement local (0,3 % du chiffre d’affaires).
Le défi reste cependant de mieux valoriser les quantités vendues. En 2024, selon les données officielles, les coopératives artisanales ont exporté leur or à un prix moyen de 72 873,9 dollars la tonne, contre 53 542,4 dollars pour Kibali, soit une différence de 19 331 dollars par tonne. Une anomalie difficile à expliquer, d’autant que Kibali dispose d’une technologie de pointe et d’une expertise supérieure, censées lui garantir de meilleurs prix sur le marché international.
Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin
Lire aussi :
Mine de Kibali : résultats semestriels en baisse, loin des objectifs annuels
Or : la contribution de Kibali au chiffre d’affaires de Barrick Gold en hausse de 30% en 2024
The Democratic Republic of Congo’s Minister of Rural Development, Grégoire Mutshail Mutomb, has signed a memorandum of understanding (MoU) with Primex CEO Guyshell Bengou. The agreement covers a pilot project to provide clean water to Lutendele, a community in the Mont-Ngafula commune on the outskirts of Kinshasa.
The project will install a solar-powered water supply system to improve access to drinking water for local residents.
According to a statement from the Ministry of Rural Development, the initiative is part of the Suminwa government’s plan to modernize rural infrastructure, with a key goal of ensuring sustainable access to safe water in rural and peri-urban areas.
Primex, the company leading the project, specializes in solar water systems, chemical-free purification, and hybrid renewable energy solutions. During the signing ceremony, Primex CEO Guyshell Bengou said that British engineers from Green Power Technology will take part in the technical phase, configuring the solar setup and calibrating the pumping units.
The final agreement has yet to be signed, but the Ministry said construction will begin soon at the Lutendele site. Functional and water-quality tests will be carried out before the model is replicated in other rural communities.
Boaz Kabeya
M23 rebels are trying to restart gold mining operations at the Twangiza gold site, operated by China’s Twangiza Mining in South Kivu province. The move follows a series of airstrikes by the Armed Forces of the Democratic Republic of Congo (FARDC) targeting the mine’s power facilities to disrupt the rebels’ illegal gold operations.
According to local outlet Tazama RDC, the Rwanda-backed rebels have been working since last week to resume gold extraction at the site, which they have controlled since May 2025. Several local sources say a new fuel storage tank has been delivered to replace one destroyed in the FARDC strikes. A backup generator that survived the October bombings is also being reactivated to restore power and allow for a partial restart of production.
Internal sources at Twangiza Mining estimate total losses since the occupation at nearly $75 million, including more than 500 kilograms of looted gold and extensive damage to or theft of equipment. The site’s profitability makes Twangiza one of M23’s key revenue sources, underscoring the group’s push to resume mining despite repeated army attacks.
In October, Reuters reported that the rebels were receiving assistance from Rwandan technicians to operate the mine and expand the extraction zone. That expansion reportedly involved forcing residents from their homes and destroying several nearby churches. The situation reflects M23’s strategy to build an economic base in areas under its control, even as military and diplomatic efforts continue to end the conflict.
Timothée Manoke
The Ministry of Agriculture launched a Steering Committee (COPIL) on November 7, 2025, to oversee two agricultural projects in Songololo, Kongo Central province, with a combined budget of $32 million. Implemented by the One Ancre Fund and initiated in December 2024 and June 2025, respectively, the projects had not yet entered their operational phase. According to Ministry Secretary-General Damas Mamba, the creation of the committee marks the formal start of implementation.
The COPIL is tasked with supervising and coordinating project execution. Its responsibilities include approving annual work plans and budgets, validating progress and financial reports, and reviewing recommendations from project monitoring committees. The committee will also address operational challenges, assess institutional arrangements, and approve any necessary budget adjustments in line with the procedures of the Central African Forest Initiative (CAFI) and the National REDD+ Fund (FONAREDD).
The first project, titled “Smallholder Deforestation-Free Agriculture,” is financed by CAFI with $2 million for an 11-month period. Officially launched on December 22, 2024, it seeks to encourage smallholders to adopt sustainable farming practices, particularly by moving away from slash-and-burn cultivation in forested areas.
The second project, “Supply of Inputs and Stabilization of Smallholder Agriculture,” benefits from $30 million in FONAREDD funding over three years. Launched on June 30, 2025, it aims to improve smallholder productivity and promote more stable and sustainable agricultural practices in the region.
Both initiatives focus on three core objectives: distributing certified local seeds to increase yields, promoting the “farmer-entrepreneur” model to support the creation of rural microenterprises, and introducing Payments for Environmental Services (PES) to reward sustainable farming and reforestation.
Ronsard Luabeya
The World Bank expects tin prices to rise by around 10% in 2025, followed by further gains of 3% in 2026 and 1.5% in 2027.
In its October 2025 Commodity Markets Outlook, the institution forecasts that prices will climb from $30,066 per ton in 2024 to $33,000 in 2025, $34,000 in 2026, and $34,500 in 2027. The outlook for the first two years was revised upward by $2,000 and $2,500, respectively, from the April 2025 projections.
The Bank attributes the rise to persistent tightness in global supply. “The global tin market is likely to remain tight, given the limited pipeline of new projects and continued vulnerability to geopolitical and operational disruptions,” the World Bank said.
Prices are expected to keep increasing despite a partial recovery in supply, particularly in Indonesia, where export license delays have been resolved, and in Myanmar, where several mines idled since 2023 have resumed production. Global demand is set to stay strong, supported by rising output of semiconductors, solar panels, and other energy-transition technologies.
The Democratic Republic of Congo (DRC), one of Africa’s leading tin producers, is closely watching these developments. In 2024, the country exported 42,953 tons of tin concentrate, according to official data. Most exports came from Alphamin, operator of the Bisie mine (26,932 tons), with the rest (15,853 tons) from artisanal miners.
Price Gap Limits DRC Revenue
The DRC is benefiting little from the price rally due to the lack of local refining capacity. The World Bank’s benchmark prices refer to refined tin, while the DRC exports only concentrate. This gap limits value addition, reduces earnings for artisanal miners, and cuts tax revenue for both central and provincial governments.
In 2024, Alphamin’s 26,932 tons of concentrate exports were valued at $348.6 million, or roughly $12,946 per ton. By comparison, the 17,865 tons of refined metal derived from that output were sold for $542 million, averaging more than $30,300 per ton, according to company data. The difference highlights the significant fiscal losses faced by the state, which collects royalties on concentrate rather than on refined metal.
Congolese tin exports could decline in 2025 amid a worsening security situation in the east of the country, the main production area. Facing the advance of AFC/M23 rebels, Alphamin suspended operations in March before resuming mid-April but later revised its annual forecast downward. The company now expects to produce 18,500 tons in 2025, compared with an initial target of 20,000 tons.
The ongoing conflict is also likely to cut into artisanal exports through formal channels. A 2022 Global Witness report estimated that about 90% of 3T minerals (tantalum, tin, and tungsten) exported by Rwanda were already being sourced illegally from the DRC.
Pierre Mukoko
Le ministre d’État, ministre du Développement rural, Grégoire Mutshail Mutomb, et le directeur général de Primex, Guyshell Bengou, ont signé un protocole d’accord portant sur la mise en œuvre d’un projet pilote d’approvisionnement en eau potable à Lutendele, dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa.
Le projet prévoit l’installation d’un système d’adduction d’eau alimenté par des pompes solaires, afin d’améliorer l’accès à l’eau potable pour les habitants de cette localité située à la périphérie de la capitale.
Selon un communiqué du ministère du Développement rural, cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de modernisation des infrastructures rurales, mise en œuvre par le gouvernement Suminwa, dont l’un des objectifs prioritaires est de garantir un accès durable à l’eau potable dans les zones rurales et périurbaines.
Primex, qui porte le projet, est une entreprise spécialisée dans l’installation de systèmes d’eau solaire, la purification de l’eau sans produits chimiques et le déploiement de solutions hybrides d’énergie renouvelable.
Lors de la cérémonie de signature, Guyshell Bengou a précisé que des ingénieurs britanniques de Green Power Technology participeront à la phase technique du projet, notamment à la configuration du système solaire et au calibrage des unités de pompage.
On ignore encore quand l’accord définitif sera signé, mais selon les indications du ministère, le lancement des travaux est prévu dans les prochaines semaines sur le site de Lutendele. Des tests de fonctionnement et de qualité de l’eau seront effectués avant toute extension du modèle à d’autres localités rurales.
Boaz Kabeya
Lire aussi :
Quest Water Global signe un PPP de 30 millions $ pour installer 300 stations d’eau en RDC
Les rebelles du M23 cherchent à relancer les opérations d’orpaillage sur le site aurifère de Twangiza, exploité de la société chinoise Twangiza Mining, situé dans la province du Sud-Kivu, après les frappes aériennes menées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Elles visaient à neutraliser les installations électriques de la mine et à contraindre les rebelles à interrompre l’exploitation illégale de l’or.
Selon le journal local Tazama RDC, depuis la semaine dernière, les rebelles soutenus par le Rwanda ont entrepris des actions visant à reprendre l’exploitation de l’or sur ce site qu’ils occupent depuis mai 2025. D’après plusieurs sources locales, un nouveau réservoir de stockage de carburant a été acheminé sur le site pour remplacer celui détruit lors des frappes aériennes des FARDC. Un groupe électrogène de secours, resté intact après les bombardements d’octobre, serait en cours de remise en service afin de rétablir l’alimentation électrique et permettre la reprise partielle de la production aurifère.
De source internes à Twangiza Mining, les pertes cumulées depuis l’occupation du site sont estimées à près de 75 millions de dollars américains, incluant plus de 500 kilogrammes d’or pillés, ainsi que du matériel détruit ou emporté. Cette manne financière ferait de Twangiza l’une des principales sources de revenus du M23, ce qui expliquerait la détermination du mouvement à relancer l’activité minière, malgré les frappes répétées de l’armée congolaise.
Déjà en octobre, Reuters rapportait que les rebelles bénéficiaient de l’appui de techniciens rwandais pour opérer les installations et étendre la zone d’exploitation, notamment en expulsant les résidents et en détruisant plusieurs églises situées aux abords du site. Cette situation illustre la stratégie d’ancrage économique du M23 dans les territoires sous son contrôle, en dépit des efforts militaires et diplomatiques déployés pour y mettre fin.
Timothée Manoke
Lire aussi :
Mine d’or de Twangiza : l’armée veut déloger le M23, accusé de pertes de 75 millions $
Or : la curieuse absence de Twangiza Mining des registres officiels depuis 2021
Le ministère de l’Agriculture a lancé, le 7 novembre 2025, un comité de pilotage (COPIL) chargé de superviser deux projets agricoles à Songololo, dans le Kongo Central, pour un montant total de 32 millions de dollars. Mis en œuvre par One Ancre Fund et lancés respectivement en décembre 2024 et juin 2025, ces projets n’étaient pas encore entrés dans leur phase opérationnelle. Selon le secrétaire général du ministère, Damas Mamba, la mise en place du comité marque le début effectif de la phase d’exécution.
Le COPIL est chargé de veiller à la bonne mise en œuvre des initiatives, notamment en approuvant les plans de travail et budgets annuels, en adoptant les rapports techniques et financiers semestriels et annuels, et en examinant les recommandations des comités de revue des projets. Il assure également l’analyse des difficultés opérationnelles, l’évaluation des arrangements institutionnels, et les révisions budgétaires nécessaires, conformément aux manuels du Central African Forest Initiative (CAFI) et du Fonds national REDD+ (FONAREDD).
Le premier projet, intitulé Agriculture sans déforestation des petites exploitations, est financé par le CAFI à hauteur de 2 millions de dollars pour une durée de 11 mois. Lancé officiellement le 22 décembre 2025, il vise à encourager les petits exploitants à adopter des pratiques agricoles durables, notamment sans recours au brûlis en zone forestière.
Le second, baptisé Projet d’approvisionnement en intrants et sédentarisation de l’agriculture paysanne, bénéficie d’un financement de 30 millions de dollars sur trois ans du FONAREDD. Lancé le 30 juin 2025, il a pour objectif d’améliorer la productivité paysanne et de stabiliser les pratiques agricoles dans la région.
Ces deux projets reposent sur trois axes majeurs : la distribution de semences locales certifiées pour accroître les rendements, la promotion du modèle “agriculteur-entrepreneur” afin de créer des microentreprises rurales, et la mise en place de paiements pour services environnementaux (PSE) visant à récompenser les pratiques agricoles durables et la reforestation.
Ronsard Luabeya
Lire aussi :
Avec le PROADER, la BAD contribue à la productivité agricole en RDC
Agriculture : plus de 440 millions $ de marchés publics ouverts en RDC
Financement de l’agriculture : la RDC en quête d’efficacité et de cohérence