Selon le rapport financier du troisième trimestre d’Ivanhoe Mines, opérateur du site, publié le 29 octobre 2025, la mine de Kamoa-Kakula a réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars entre janvier et septembre 2025. Ce montant représente une hausse de 6,7 % par rapport à la même période de 2024, année au cours de laquelle la mine — avec la plus grande capacité de production de cuivre de la République démocratique du Congo (RDC) — avait enregistré un revenu annuel de 3,1 milliards de dollars.
Cette progression intervient malgré une baisse des ventes de 31 % en glissement annuel au troisième trimestre. Entre juillet et septembre 2025, les ventes se sont établies à 566,3 millions de dollars, contre 827,8 millions sur la même période de 2024.
D’après Ivanhoe, cette contreperformance intervenue au 3e trimestre s’explique par l’incident sismique survenu en mai, qui a paralysé une partie du site. La production a reculé de 38 %, passant de 116 313 à 71 226 tonnes sur un an. Cette chute a toutefois été partiellement compensée par la remontée des prix : le prix moyen de vente s’est établi à 4,42 dollars la livre (environ 9 700 dollars la tonne), contre 4,16 dollars la livre un an plus tôt.
Malgré cet incident, Kamoa-Kakula devrait maintenir ses revenus à 3 milliards de dollars comme en 2024.
« La production de cuivre pour les neuf premiers mois de 2025 s’est élevée à 316 393 tonnes. Les prévisions de production pour l’ensemble de l’année, comprises entre 370 000 et 420 000 tonnes, sont maintenues », précise le rapport d’Ivanhoe.
Cela signifie que la mine prévoit de produire entre 53 600 et 103 600 tonnes supplémentaires au dernier trimestre 2025. Par ailleurs, les stocks de cuivre non vendus atteignaient environ 59 000 tonnes à fin septembre. Tout ceci devrait porter les ventes au-delà du niveau du troisième trimestre, permettant à Kamoa-Kakula d’atteindre les 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel.
La rentabilité opérationnelle s’annonce néanmoins en recul. L’EBITDA (résultat avant intérêts, impôts, amortissements et dépréciation) a représenté 44,3 % du chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de 2025, contre 61 % à la même période en 2024. Du coup, le bénéfice net a baissé de 44% passant de 587,7 millions à 329,1 millions de dollars.
Sur la même période, les investissements à Kamoa-Kakula ont atteint 910 millions de dollars, pour des prévisions annuelles ramenées entre 1,3 et 1,5 milliard de dollars, soit une réduction d’environ 100 millions. Ivanhoe prévoit donc un investissement variant entre 410 et 580 millions de dollars dans la mine au dernier trimestre.
Pour rappel, Ivanhoe Mines et son partenaire chinois Zijin Mining détiennent chacun 39,6 % du capital de Kamoa-Kakula, tandis que l’État congolais en possède 20 % et Crystal River 0,8 %.
Pierre Mukoko
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The Democratic Republic of Congo plans to modernize the Kisangani river port to establish it as a key multimodal transport hub along the Congo River. The Ministry of Transport signed two memorandums of understanding on October 30, 2025, with the Northern Corridor Transit and Transport Coordination Authority (NCTTCA), in the presence of officials from the National Transport Office (ONATRA) and the Coordination and Monitoring Unit for Regional Corridor Programs (CEPCOR).
The first agreement covers the construction of a pilot rest and service station in Songololo, in Kongo Central Province, along National Road No. 1 linking Kinshasa to Matadi. The second focuses on developing and modernizing the Kisangani port. Timelines for final agreements and project implementation have not yet been announced.
According to Gabin Lulendo, a member of CEPCOR’s steering committee, the partnership aims to turn Kisangani into a regional hub for multimodal transport. The project includes rehabilitating and extending the port’s operational quays to improve connectivity between eastern Congo and Kenya’s Port of Mombasa via the Northern Corridor. It forms part of broader efforts to enhance regional cooperation in logistics and trade facilitation.
Built in the 1920s, the Kisangani port has lost much of its operational capacity. Between 2022 and 2023, activity dropped by 30 to 40 percent due to poor maintenance and aging infrastructure. Once-functional cranes now stand idle, while deteriorating road links with eastern Congo have further weakened commercial traffic.
Ronsard Luabeya
Chinese mining giant CMOC Group Ltd reported cobalt sales of 6.2 billion yuan ($850 million) between January and September 2025, down just 7.8% year on year, despite a months-long suspension of exports from the Democratic Republic of Congo (DRC). The ban, in place from February 21 to October 15, affected all of CMOC’s cobalt operations, including its flagship Tenke Fungurume and Kisanfu mines.
The embargo cut cobalt sales volumes by 36% to 51,027 tons, but higher global prices offset much of the impact. CMOC said the average cobalt price rose to $16,730 per tonne, up 44% from a year earlier, helping stabilize revenue.
The company continued to fulfill supply contracts for four months before declaring force majeure on June 30. While CMOC did not specify the source of its shipments during the export halt, analysts believe the group relied on pre-existing stockpiles held outside the DRC, particularly in logistics hubs such as Durban (South Africa) and Walvis Bay (Namibia).
Production data support that assessment. CMOC produced 87,974 tons of cobalt in the first nine months of 2025, averaging under 10,000 tons per month, too little to explain sales levels given the export freeze that began in February.
CMOC’s profitability improved despite the disruption. The company’s gross margin on cobalt rose 27 points to 63.5%, while operating costs fell nearly 47% to just over 2 billion yuan. The company attributed the gain to greater energy efficiency, process optimization, and effective foreign exchange management.
Following the end of the embargo on October 16, the Congolese government introduced an export quota system, capping national cobalt shipments at 18,125 tons for the final quarter of 2025 and 96,600 tons for 2026. CMOC received allocations of 6,500 tons for 2025 and 31,200 tons for 2026.
The new system is expected to keep global cobalt prices elevated, with the metal trading above $45,000 per tonne on the London Metal Exchange, more than double its level when the ban began. However, it also restricts CMOC’s ability to manage its offshore inventories.
Executives at the company have recently described the situation as difficult to sustain, signaling growing pressure on supply flexibility despite the group’s strong margins.
Pierre Mukoko
La République démocratique du Congo (RDC) envisage de moderniser le port fluvial de Kisangani afin d’en faire un pôle logistique du transport multimodal sur le fleuve Congo. Le ministère des Transports a signé, le 30 octobre 2025, deux mémorandums d’entente avec l’Autorité de coordination du transit et du transport du corridor nord (ACTT), en présence des représentants de l’Office national des transports (ONATRA) et de la Cellule d’appui et de suivi des programmes régionaux et des activités des corridors des transports (CEPCOR).
Le premier protocole concerne la construction d’une station pilote d’arrêt et de repos à Songololo, dans le Kongo Central, le long de la route nationale n°1 reliant Kinshasa à Matadi. Le second porte sur le développement et la modernisation du port de Kisangani. Le calendrier de signature des accords définitifs et celui de la mise en œuvre de ces projets n’ont pas encore été précisés.
Selon Gabin Lulendo, membre du comité directeur du CEPCOR, le partenariat vise à transformer le port de Kisangani en un hub régional de transport multimodal. Le projet prévoit notamment la réhabilitation et l’allongement des quais d’exploitation, afin d’améliorer la connectivité entre l’est de la RDC et le port kényan de Mombasa, à travers le corridor nord. L’initiative s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération régionale en matière de logistique et de facilitation du commerce.
Construit dans les années 1920, le port de Kisangani a perdu une grande partie de sa capacité opérationnelle. Entre 2022 et 2023, son activité a chuté de 30 à 40 %, en raison du manque d’entretien et de la vétusté de ses infrastructures. Les grues autrefois fonctionnelles sont désormais à l’arrêt, tandis que la dégradation des routes reliant l’Est du pays a aggravé la baisse des échanges commerciaux.
Ronsard Luabeya
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Entre janvier et septembre 2025, le groupe chinois CMOC déclare avoir vendu du cobalt pour 6,2 milliards de yuans, soit plus de 850 millions de dollars au taux moyen. Ce revenu affiche une baisse limitée de 7,8 % par rapport à la même période de 2024, malgré la suspension des exportations de cobalt en République démocratique du Congo (RDC), en vigueur du 21 février au 15 octobre 2025.
Bien que tous les sites de production de cobalt de CMOC se trouvent en RDC — notamment Tenke Fungurume et Kisanfu —, l’embargo a eu un impact modéré sur les quantités commercialisées. Elles ont reculé de 36,08 % sur un an, pour atteindre 51 027 tonnes.
Malgré la mesure, le groupe chinois a continué d’honorer ses engagements contractuels pendant quatre mois, ne déclarant un cas de force majeure sur ses livraisons de cobalt que le 30 juin.
Dans son rapport financier du troisième trimestre, publié le 24 octobre, CMOC ne précise pas l’origine du cobalt écoulé durant cette période. Cependant, tout porte à croire que l’entreprise s’est appuyée sur des stocks préalablement constitués hors du pays, notamment dans des zones franches. CMOC dispose en effet d’un réseau logistique intégré, comprenant des zones de stockage à Durban (Afrique du Sud) et Walvis Bay (Namibie), points de sortie habituels du cobalt extrait en RDC.
Cette hypothèse est confirmée par les chiffres de production. Entre janvier et septembre 2025, CMOC indique avoir produit 87 974 tonnes, soit une moyenne mensuelle inférieure à 10 000 tonnes. Dès lors, une part importante des volumes vendus ne pouvait provenir de cette production, l’embargo ayant été instauré dès février.
En plus, la baisse des volumes écoulés a été largement compensée par la hausse des cours internationaux du cobalt. Selon le groupe, le prix moyen a atteint 16 730 dollars la tonne entre janvier et septembre 2025, contre 11 600 dollars sur la même période en 2024, soit une progression de 44 %.
CMOC a même vu sa marge brute sur le cobalt se renforcer. Elle a augmenté de 27 points sur un an, pour s’établir à 63,46 %, grâce à une réduction des coûts opérationnels de 46,95 %, à un peu plus de 2 milliards de yuans. Le groupe attribue cette performance à une meilleure efficacité énergétique, à l’optimisation de ses processus et à une bonne gestion du risque de change.
Depuis le 16 octobre 2025, l’embargo a été remplacé par un système de quotas à l’exportation instauré par les autorités congolaises. Il limite les expéditions de cobalt de la RDC à 18 125 tonnes pour le dernier trimestre 2025, puis à 96 600 tonnes pour 2026. Dans ce cadre, CMOC s’est vu attribuer 6 500 tonnes pour 2025 et 31 200 tonnes pour 2026.
Cette nouvelle régulation devrait continuer à soutenir les prix, alors que la tonne de cobalt se négocie actuellement à plus de 45 000 dollars sur la Bourse des métaux de Londres (LME) — soit plus du double de son prix lors de l’instauration de l’embargo.
Mais elle réduit la marge de manœuvre de CMOC dans la gestion de ses stocks hors du pays. Depuis plusieurs semaines, les dirigeants du groupe estiment que la situation est devenue « à la limite du tolérable ».
Pierre Mukoko
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Democratic Republic of Congo (DRC) Justice Minister Guillaume Ngefa has ordered prosecutors to take legal action against those involved in illegal mining operations in Lualaba province.
Ngefa, a jurist and human rights advocate appointed during the August 2025 cabinet reshuffle, issued a directive on October 28 instructing the Auditor General of the Armed Forces (FARDC) and the Prosecutor General at the Court of Cassation to initiate proceedings against all those implicated.
The move follows a report by the National Commission Against Mining Fraud (CNLFM), which uncovered serious irregularities in the local mining sector. The report cited illegal occupation of sites, large-scale fraud and smuggling networks, and the alleged involvement of soldiers, police officers, civilians, and foreign nationals. The Minister said prosecutions would target “all individuals and corporate entities responsible, regardless of rank, position, or nationality.”
Illegal Mining and Smuggling Widespread
Mining sites belonging to companies such as Kamoto Copper Company (KCC), a subsidiary of Switzerland’s Glencore, and Eurasian Resources Group (ERG) are frequently occupied by unauthorized miners. In July, several Chinese nationals were arrested at the Metalkol site in Musonoï (Kolwezi) for illegal mining, allegedly with support from local officials.
The issue goes beyond Lualaba. In October 2025, Chinese nationals were detained in Haut-Uele for unauthorized semi-industrial mining on concessions owned by Kibali Gold. In Ituri, the company Comoi-Sarl is seeking $10 million in damages from another Chinese firm over losses suffered on its sites.
According to the Federation of Congolese Enterprises (FEC), one mining company has already lost nearly $3 billion due to illegal encroachments and site seizures. During a September 18 meeting with the Mines Minister, operators described the illegal occupation of concessions as the “most critical challenge” facing the Congolese mining industry.
The Justice Minister’s measures also aim to curb mineral smuggling. A CNLFM report seen by AFP described a sophisticated trafficking network involving collusion within public offices and security forces. It said falsified traceability documents and export permits issued outside legal channels allowed cobalt and copper to be smuggled through Kolwezi and Likasi, causing major tax losses for the state.
Ronsard Luabeya
Chinese mining group CMOC announced it has received board approval to proceed with a $1 billion expansion project at its Kisanfu mine in the Democratic Republic of Congo (DRC), according to the company’s third-quarter financial report published on October 24, 2025.
The development is expected to take two years, with commissioning scheduled for late 2027.
Once operational, the project will boost Kisanfu's copper production capacity by 100,000 tons, bringing the total annual output to more than 250,000 tons. When combined with the Tenke Fungurume mine’s capacity of over 450,000 tons, CMOC’s total copper production in the DRC is set to exceed 700,000 tons per year.
This substantial investment aligns with a favorable market outlook for the red metal. Global copper demand is projected to rise due to the accelerated pace of the energy transition and the boom in artificial intelligence. The International Energy Agency (IEA) estimates that supply from current mining projects will be insufficient to meet future demand, forecasting a copper supply deficit of up to 40% by 2035. This prospect guarantees sustained price appreciation for the metal.
All of CMOC's current copper production originates from the DRC. For the first nine months of 2025, the group reported producing 543,376 tons, marking a 14.1% increase from the same period in 2024. Over the same nine months, sales volume rose 10.5% year-on-year to 510,312 tons.
These sales generated revenue of 38.6 billion yuan (approximately $5.3 billion at the average exchange rate), a 25.6% increase from a year earlier, with an average realized price of $10,409 per ton.
However, these strong commercial results were largely offset by a 21% surge in operational costs, which climbed to 17.7 billion yuan ($2.4 billion). Consequently, the company’s gross profit margin only increased by 1.7%, settling at 20.9 billion yuan ($2.8 billion). This outcome suggests that the corporate tax revenue received by the Congolese state may see little to no increase.
Pierre Mukoko
The export price of cocoa from the Democratic Republic of Congo (DRC) has fallen sharply, the latest index from the Ministry of Foreign Trade shows, cutting payments to local farmers.
Between October 20 and 25, 2025, the official price for high-quality cocoa beans ranged between $5.30 and $5.60 per kilogram at border points such as Matadi, eastern DRC, and Zongo, a 40% drop from the June 23-28 period. All grades of cocoa have been affected.
Producers have been hit hard. In Ituri province, prices paid to farmers plunged from 20,000 Congolese francs to 6,000 francs (about $2.70) per kilogram across the Irumu and Mambasa territories.
Dieudonné Kambale, an agronomist with eastern exporter ESCO Kivu, says that weak local processing is partly to blame, according to 7sur7.cd. Many farmers sell beans just two or three days after harvest, drying them directly under the sun instead of letting them ferment for a full week. That same concern was raised in July by Mumbere Musumba Jackson, head of the regional agricultural and perennial produce buyers’ association.
Kambale also pointed to rising output across Africa. Favorable weather in West Africa, the world’s top-producing region, and progress against the swollen shoot virus that had suppressed yields are boosting confidence among major buyers.
Côte d’Ivoire and Ghana both expect strong harvests, with Ghana’s agriculture minister expecting output to exceed 650,000 tons in the 2025/26 season, according to Ecofin Agency.
Industry Shifts to Cocoa Alternatives
Global chocolate makers are also moving to reduce their reliance on cocoa beans and butter, experimenting with substitutes such as cocoa pulp and vegetable oils. In August, Nestlé, one of the world’s top five confectionery companies, unveiled a new chocolate recipe using 30% cocoa fruit derivatives, including pulp previously discarded. The step is meant to cut the share of cocoa beans in its products.
These global trends come as the DRC pursues an ambitious goal of becoming the world’s top cocoa producer within five years. Agriculture Minister Muhindo Nzangi recently reaffirmed the target of 3 million tons by 2030, up from 100,000 tons in 2024, according to ministry data.
To reach that goal, the government plans to form a special brigade to protect plantations from ADF rebel attacks, which authorities say are partly financed by cocoa. Other measures include cutting export paperwork to 24 hours and reviving the Bengamisa (CABEN) plantation in Kisangani, Tshopo province, by redeveloping 5,000 hectares left idle for 25 years.
Timothée Manoke
Nommé ministre de la Justice à la suite du remaniement ministériel intervenu dans la nuit du 7 au 8 août 2025, Guillaume Ngefa vient de s’attaquer à un sujet sensible. Selon un communiqué signé le 28 octobre 2025, ce un juriste et militant des droits humains a instruit l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et le procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre toutes les personnes impliquées dans l’exploitation illégale de concessions minières dans la province du Lualaba.
Cette décision s’appuie sur les conclusions d’un rapport de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière (CNLFM), qui dénonce de graves irrégularités dans la gestion du secteur minier local. Le document fait état de l’occupation illégale de plusieurs sites, de réseaux organisés de fraude et de contrebande à grande échelle, ainsi que de l’implication présumée de militaires, de policiers et de civils, dont certains ressortissants étrangers.
Le ministre a précisé que les poursuites concerneront « toutes les personnes physiques et morales reconnues responsables, sans distinction de rang, de fonction ou de nationalité ».
Les sites appartenant notamment à Kamoto Copper Company (KCC), filiale du groupe suisse Glencore, et à Eurasian Resources Group (ERG), sont régulièrement envahis dans le Lualaba.En juillet dernier, plusieurs ressortissants chinois avaient déjà été arrêtés sur le site de Metalkol, dans la cité de Musonoï (Kolwezi), pour exploitation illégale de minerais, avec le soutien présumé de certains officiels.
⛔️COMMUNIQUE DU MINISTERE DE LA JUSTICE 🇨🇩 pic.twitter.com/EDLwpBQa5d
— Ministère de la Justice (@JusticeGouvCD) October 29, 2025
Mais le phénomène ne se limite pas à cette province. En octobre 2025, des ressortissants chinois ont été arrêtés dans le Haut-Uele pour exploitation semi-industrielle non autorisée sur les concessions de Kibali Gold. En Ituri, la société Comoi-Sarl a réclamé 10 millions de dollars de dédommagements à une autre entreprise chinoise pour des préjudices subis sur ses sites.
Selon la Fédération des entreprises du Congo (FEC), une société minière aurait déjà perdu près de 3 milliards de dollars à cause de la spoliation de ses gisements. Lors d’une concertation tenue le 18 septembre 2025 avec la ministre des Mines, les opérateurs du secteur ont qualifié l’envahissement des concessions de « problème le plus critique » pour l’industrie minière congolaise.
Les mesures ordonnées par le ministre de la Justice visent également à endiguer la contrebande minière. Selon le rapport de la CNLFM consulté par l’AFP, un système sophistiqué de trafic de minerais aurait été mis en place, impliquant des complicités au sein des administrations publiques et des forces de sécurité.
Des documents de traçabilité falsifiés et des autorisations délivrées en dehors des procédures légales auraient permis la sortie illicite de cobalt et de cuivre, transitant notamment par Kolwezi et Likasi, avant d’être exportés via des circuits parallèles, causant d’importantes pertes fiscales pour l’État.
Ronsard Luabeya
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Le cacao, produit d’exportation de la République démocratique du Congo (RDC), a enregistré une forte baisse de prix. C’est ce qui ressort de la dernière Mercuriale des prix des principaux produits exportés, publiée par le ministère du Commerce extérieur pour la période du 20 au 25 octobre 2025.
Selon cette grille officielle, établie notamment sur la base des cours internationaux, la valeur d’un kilogramme de fèves de bonne qualité varie entre 5,6 et 5,3 dollars, selon les postes frontaliers (Matadi, Est et Zongo). Cela représente une chute de 40 % par rapport à la période du 23 au 28 juin 2025, ou les prix variaient de 9,1 à 8,9 dollars. Cette tendance concerne toutes les qualités de cacao, sans distinction.
La baisse s’est également répercutée sur les prix payés aux producteurs. Dans la province de l’Ituri, notamment dans les territoires d’Irumu et de Mambasa, le prix du kilogramme de cacao est passé de 20 000 francs congolais à 6 000 FC, soit environ 2,7 dollars.
Dieudonné Kambale, agronome à ESCO Kivu, un grand exportateur opérant dans l’est du pays, cité par 7sur7.cd, attribue cette chute en partie à un manque de bonne fermentation locale. Selon lui, le cacao doit fermenter pendant une semaine, alors que les producteurs l’exposent au soleil directement après la récolte pendant deux ou trois jours avant de le vendre. Un constat déjà partagé en juillet par le président des acheteurs de produits agricoles et pérennes dans la région, Mumbere Musumba Jackson.
Dieudonné Kambale évoque également la hausse de la production africaine. Cette évolution s’explique par une amélioration des conditions météorologiques en Afrique de l’Ouest, principale zone productrice mondiale, et par les progrès dans la lutte contre le virus du swollen shoot, qui avait réduit les rendements les années précédentes.
Réduction de la dépendance au cacao
Ces facteurs ont ravivé la confiance de la Côte d’Ivoire et du Ghana, les deux géants du secteur, qui s’attendent à de bonnes récoltes. Le Ghana prévoit notamment plus de 650 000 tonnes pour la campagne 2025/2026, selon le ministre de l’Agriculture, cité par Agence Ecofin.
Parallèlement, l’industrie mondiale du chocolat cherche à réduire sa dépendance à la fève et au beurre de cacao. Plusieurs entreprises misent sur des substituts, tels que la pulpe de cacao ou certaines huiles végétales.
Le géant Nestlé, classé parmi les cinq plus grandes entreprises du secteur, a annoncé en août dernier une nouvelle formulation de chocolat utilisant 30 % de produits dérivés du fruit du cacao, notamment la pulpe auparavant jetée, réduisant ainsi la proportion de fèves dans ses produits.
Ces dynamiques mondiales interviennent alors que le ministre de l’Agriculture, Muhindo Nzangi, a récemment réaffirmé l’ambition de la RDC de se hisser au premier rang des producteurs mondiaux de cacao d’ici cinq ans. Il s’agit de produire 3 millions de tonnes à l’horizon 2030 alors que la production nationale de cacao s’est située à seulement 100 000 tonnes en 2024, selon les données du ministère du Commerce extérieur.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement prévoit la création d’une brigade spéciale chargée de protéger les plantations contre les attaques des rebelles ADF, accusés d’exploiter cette culture pour financer leurs activités.
D’autres mesures incluent la réduction à 24 heures du délai de traitement des dossiers d’exportation et la relance de la plantation de cacao de Bengamisa (CABEN), à Kisangani (province de la Tshopo), sur 5 000 hectares abandonnés depuis 25 ans.
Timothée Manoke
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