Confrontée à des défis persistants d’approvisionnement en électricité pour son complexe cuprifère de Kamoa-Kakula en République Démocratique du Congo (RDC), la compagnie minière Ivanhoe Mines pourrait bénéficier d’une nouvelle source énergétique grâce au projet d’interconnexion Angola-RDC, porté par le groupe marocain Somagec.
Ce projet, pour lequel un protocole d’accord a été signé le 31 janvier 2025 avec le gouvernement angolais, vise à exporter le surplus d’électricité produit en Angola vers la RDC et l’Est de la Zambie. D’après la Banque africaine de développement (BAD), l’Angola dispose actuellement de 1,5 GW d’énergie hydroélectrique propre inutilisée, une capacité qui devrait atteindre 3,5 GW d’ici 2027.
Selon plusieurs sources concordantes, l’initiative prévoit la construction de lignes haute tension et de sous-stations électriques. Évalué à 1,3 milliard de dollars, ce projet sera mis en œuvre selon le modèle BOOT (Build-Own-Operate-Transfer), permettant à Somagec de construire, exploiter et gérer les infrastructures avant de les transférer au Réseau national de transport d’électricité (RNT) d’Angola à la fin de la période de concession, dont la durée n’a pas encore été précisée.
« Ivanhoe Mines explore des options pour les futures importations d’hydroélectricité depuis l’Angola », a déclaré l’entreprise le 8 janvier dernier. À cette occasion, elle a également exprimé son intérêt pour un projet d’interconnexion électrique RDC-Angola porté par Trafigura et ProMarks. Concernant cette initiative, l’entreprise précisait que « la planification, les approbations et la construction prendraient environ quatre ans après la prise de la décision finale d’investissement ».
L’apparition du projet Somagec représente une opportunité supplémentaire pour l’entreprise, qui fait face à des défis récurrents liés à l’instabilité du réseau électrique congolais et au déficit de production nationale. En 2024, ces difficultés ont entraîné une baisse de 8 % de la production au premier trimestre. Pour compenser, Ivanhoe Mines a dû recourir à des générateurs diesel coûteux et à l’importation d’électricité depuis la Zambie et le Mozambique.
Pour assurer le fonctionnement à pleine capacité du complexe Kamoa-Kakula (incluant les phases 1, 2 et 3 ainsi que la fonderie), l’entreprise a estimé ses besoins à environ 240 MW. Un approvisionnement plus fiable est crucial pour maintenir et accroître la production, qui a atteint 437 061 tonnes de cuivre en 2024. Cette production devrait grimper à 580 000 tonnes en 2025, avant de dépasser les 600 000 tonnes en 2026.
De plus, la concurrence entre plusieurs fournisseurs régionaux pourrait favoriser des conditions tarifaires plus avantageuses, contribuant ainsi à réduire les coûts d’exploitation de ce projet présenté comme la plus grande mine cuprifère d’Afrique. Toutefois, Ivanhoe Mines n’a, à ce jour, pas encore mentionné spécifiquement le projet porté par Somagec. De plus, aucun calendrier de mise en œuvre n’a été rendu public, l’initiative restant pour l’instant au stade de protocole d’accord.
LNK
Lire aussi :
Interconnexion électrique avec Kinshasa : Brazzaville lance ses études de faisabilité
Électricité : les premières exportations de l’Angola vers la RDC espérées d’ici 2030