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Les responsables de l’entreprise suisse Mole Group et leurs partenaires, accompagnés du ministre congolais de l’Agriculture, se sont rendus le 26 septembre 2024 à Mbanza-Ngungu pour présenter le projet de développement agro-industriel qu’ils souhaitent implémenter dans cette localité de la province du Kongo Central. À cette occasion, il a été annoncé que ce projet s’étendra sur plus de 105 000 hectares, dont 85 000 hectares cultivables, et devrait attirer jusqu’à un milliard de dollars d’investissements.

L’ambition des promoteurs est de créer une chaîne de valeur intégrée comprenant la production, la transformation, la conservation, la commercialisation, ainsi que la recherche et le développement. « Le parc agro-industriel de Mbanza-Ngungu sera équipé de tours de communication mobile, de hangars, d’entrepôts, de silos de collecte, d’ateliers, de bureaux administratifs, d’unités de transformation et d’infrastructures sociales d’appui, telles que des écoles et des laboratoires phytosanitaires. Le site de production sera également doté d’un processus de traitement physique par plasmase pour désinfecter les semences agricoles du parc, et proposera des programmes de recyclage et d’efficacité énergétique afin de réduire les émissions de déchets au sein du parc », ont-ils fait savoir à Bankable.

L’objectif à terme est de produire jusqu’à 650 000 tonnes de produits alimentaires par an, afin de contribuer à réduire le déficit de production alimentaire du pays. Dans le détail, cela inclut 70 000 tonnes de farine de blé, 150 000 tonnes de sucre, 150 000 tonnes de farine de maïs, 20 000 tonnes de riz et 260 000 tonnes de farine de manioc. « Ce projet vient soutenir la création d’emplois dans notre pays, et la population congolaise en sera la principale bénéficiaire », a par ailleurs déclaré le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb.

Détails administratifs à régler

Cependant, il faudra encore patienter pour atteindre cet objectif. L’accord trouvé avec le gouvernement constitue une étape majeure qui ouvre la voie à une progression plus fluide du projet. Néanmoins, quelques détails administratifs restent à régler, notamment la présentation du projet au conseil des ministres. « Nous nous conformons aux règles et procédures locales, et nous sommes confiants à plus de 100 % que cela sera formalisé, au vu de l’accueil que les autorités ont réservé à nos différents arguments », a déclaré Gandi Mole, directeur général de Mole Group. « En tant que Congolais d’origine, j’ai été ému par ce soutien gouvernemental, et c’est avec fierté que je mettrai en œuvre le projet avec mes partenaires », a-t-il ajouté.

Parmi les partenaires du projet, on compte des entreprises comme le groupe suisse Bühler, spécialisé dans la fabrication d’équipements pour l’industrie alimentaire et les matériaux avancés, ainsi que la société belge De Smet Engineers & Contractors, spécialisée dans l’ingénierie et la construction d’usines agro-industrielles clés en main.

Ce projet s’inscrit dans la volonté croissante des autorités de diversifier l’économie au-delà du secteur minier. Le pays fait face, par exemple, à un déficit important de maïs, l’un des principaux produits de consommation. Sur une demande intérieure de 13 millions de tonnes, seulement trois millions sont couverts par la production locale.

Le déploiement de ce projet dans la partie ouest du pays s’inscrit dans la continuité des actions de Mole Group, qui y a développé avec succès une filière de cacao équitable. Cependant, la RDC dispose de terres agricoles bien plus vastes. Ces derniers mois, diverses autorités, y compris le ministre de l’Agriculture, ont souligné la nécessité de multiplier les voies de desserte agricole afin de dynamiser le secteur.

Georges Auréole Bamba

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Le secteur de l’éducation est celui qui nécessitera le plus de dépenses publiques en République Démocratique du Congo (RDC) dans le cadre de l’agenda de transformation structurelle de l’économie d’ici 2063, selon le rapport pays 2024 de la Banque africaine de développement (BAD), publié le 31 juillet dernier.

Sur un besoin d’investissements publics de 2,9 milliards de dollars par an d’ici 2063 pour accélérer le changement structurel, la BAD estime que l’éducation représentera 42,3 % du total, soit environ 1,2 milliard de dollars par an. Ce montant est supérieur à celui requis pour les infrastructures routières (34,9 %) et l’énergie (9,4 %).

Cette enveloppe reflète l’ampleur des défis auxquels la RDC est confrontée en matière de capital humain. Actuellement, le pays est à la traîne avec un indice de capital humain (ICH) de 0,37 en 2020, contre une moyenne de 0,40 pour l’Afrique subsaharienne, ce qui le place au 164e rang sur 174 pays dans le monde.

En outre, le marché de l’emploi devra absorber une proportion toujours croissante de jeunes en âge de travailler. Près de 60 % de la population congolaise, estimée à plus de 100 millions de personnes, est déjà composée de jeunes, et cette part pourrait encore augmenter dans les années à venir.

Dans un tel contexte, le renforcement du capital humain sera la clé de voûte de toutes les politiques ayant un impact sur l’économie en général et sur l’appareil productif en particulier. Selon la BAD, le secteur de l’éducation jouera un rôle crucial en fournissant au secteur privé une main-d’œuvre qualifiée. Bien que le pays ait déjà mis en place une politique de gratuité de l’éducation de base, le rapport souligne qu’il sera nécessaire d’aller encore plus loin dans les efforts pour répondre aux besoins futurs.

« Pour réussir l’insertion des jeunes, l’État pourrait miser sur l’enseignement technique et la formation professionnelle dont il faudra renforcer l’accès équitable, améliorer la qualité, mieux les valoriser dans le système éducatif et assurer son alignement sur les besoins du secteur privé. Enfin, le développement du secteur privé aura besoin d’un système d’enseignement supérieur performant, orienté vers la qualification et l’insertion professionnelle », préconise l’institution financière panafricaine.  

Espoir Olodo

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