Le secteur de l’éducation est celui qui nécessitera le plus de dépenses publiques en République Démocratique du Congo (RDC) dans le cadre de l’agenda de transformation structurelle de l’économie d’ici 2063, selon le rapport pays 2024 de la Banque africaine de développement (BAD), publié le 31 juillet dernier.
Sur un besoin d’investissements publics de 2,9 milliards de dollars par an d’ici 2063 pour accélérer le changement structurel, la BAD estime que l’éducation représentera 42,3 % du total, soit environ 1,2 milliard de dollars par an. Ce montant est supérieur à celui requis pour les infrastructures routières (34,9 %) et l’énergie (9,4 %).
Cette enveloppe reflète l’ampleur des défis auxquels la RDC est confrontée en matière de capital humain. Actuellement, le pays est à la traîne avec un indice de capital humain (ICH) de 0,37 en 2020, contre une moyenne de 0,40 pour l’Afrique subsaharienne, ce qui le place au 164e rang sur 174 pays dans le monde.
En outre, le marché de l’emploi devra absorber une proportion toujours croissante de jeunes en âge de travailler. Près de 60 % de la population congolaise, estimée à plus de 100 millions de personnes, est déjà composée de jeunes, et cette part pourrait encore augmenter dans les années à venir.
Dans un tel contexte, le renforcement du capital humain sera la clé de voûte de toutes les politiques ayant un impact sur l’économie en général et sur l’appareil productif en particulier. Selon la BAD, le secteur de l’éducation jouera un rôle crucial en fournissant au secteur privé une main-d’œuvre qualifiée. Bien que le pays ait déjà mis en place une politique de gratuité de l’éducation de base, le rapport souligne qu’il sera nécessaire d’aller encore plus loin dans les efforts pour répondre aux besoins futurs.
« Pour réussir l’insertion des jeunes, l’État pourrait miser sur l’enseignement technique et la formation professionnelle dont il faudra renforcer l’accès équitable, améliorer la qualité, mieux les valoriser dans le système éducatif et assurer son alignement sur les besoins du secteur privé. Enfin, le développement du secteur privé aura besoin d’un système d’enseignement supérieur performant, orienté vers la qualification et l’insertion professionnelle », préconise l’institution financière panafricaine.
Espoir Olodo
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