Les travaux de la centrale hydroélectrique de Katende ont officiellement repris après une interruption survenue en 2015. Le 2 août 2025, le gouverneur du Kasaï-Central, Joseph-Moïse Kambulu Nkonko, s’est rendu sur le site pour constater la relance du chantier.
Réalisés par l’entreprise Angelique International Limited (AIL), avec l’appui technique d’Eco Énergie, ces travaux incluent également la mise en place des lignes de transport et de distribution, confiée à Mining Engineering Services (MES) et Grand International Group.
Selon Rémy Matala Pasu, ingénieur délégué du ministère des Ressources hydrauliques, le drainage a déjà été achevé et les eaux du canal évacuées. Des digues ont été érigées pour stopper l’infiltration d’eau vers les infrastructures en cours de construction. Il précise que les travaux se poursuivent avec le renforcement de ces digues afin de sécuriser les ouvrages de génie civil.
En parallèle, les travaux de construction des lignes de transport de l’électricité vers les centres urbains ont également commencé, a indiqué le gouverneur. Toutefois, certaines machines indispensables à l’avancement du projet restent bloquées à la douane. Le gouverneur Kambulu a annoncé son intention d’intervenir auprès du ministère des Finances afin d’obtenir des exonérations fiscales pour faciliter leur dédouanement et garantir la continuité des travaux.
Nouveau modèle de financement
Le projet se déploie en trois phases. La première, qui doit être livrée dans un délai de 24 mois, vise l’installation d’une capacité initiale de 16 mégawatts, destinée en priorité à Kananga et Bukonde. La deuxième phase portera cette capacité à 48 mégawatts, avec un élargissement de la desserte au Kasaï-Central, au Kasaï-Oriental et à Tshimbulu. La troisième et dernière phase permettra d’atteindre une capacité totale de 64 mégawatts.
De sources officielles, le financement du projet repose désormais sur un modèle mixte, associant le gouvernement congolais et deux entreprises privées : AIL et MES. Mais, ni l’apport de chaque partie ni le mécanisme de remboursement n’a été précisé.
La gouvernance est assurée par un comité de pilotage co-présidé par les ministres des Finances et des Ressources hydrauliques, avec le concours d’une agence fiduciaire : la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF). Un comité technique, supervisé par l’organe public GCK (Gestion des Centrales de Katende et Kakobola), et appuyé par un collège d’experts, veille au bon déroulement des opérations.
Le coût initial du projet était estimé à 280 millions de dollars, avec une participation de 168 millions de l’Inde, le reste étant à la charge de la RDC. Après une impasse dans le décaissement des fonds, le gouvernement congolais a décidé, lors du 27ᵉ Conseil des ministres du 20 décembre 2024, de relancer le projet sur fonds propres.
Ronsard Luabeya
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