En marge de sa mission de travail en République populaire de Chine, le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a supervisé, le 14 novembre dernier, l’expédition d’un lot de 200 engins de génie civil à destination de la RDC, selon une communication officielle de son ministère. Il s’agit de camions-bennes, de bulldozers et de véhicules d’itinérance.
Selon la même communication, ce premier lot constitue une partie d’une commande totale de 5 600 équipements prévue dans le cadre du partenariat conclu avec le groupe sud-africain Guma. En février 2024, lors du forum minier Mining Indaba en Afrique du Sud, la Primature avait annoncé la signature d’un contrat entre le gouvernement congolais, la Development Bank of Southern Africa (DBSA) et Guma Africa.
Toujours selon la Primature, ce contrat porte sur la construction de 180 000 kilomètres de routes pour un montant global de 450 millions de dollars américains. Le financement devait permettre l’acquisition des équipements de construction, la réhabilitation et l’entretien des routes par le ministère des ITPR, ainsi que le renforcement des capacités de l’Office des voiries et drainage (OVD) et de l’Office des routes (OR), incluant la formation des opérateurs et techniciens.
Zones d’ombre
Si la mise en œuvre était initialement prévue sur trois ans, le contrat n’aurait finalement été signé que le 29 août 2025, selon une communication du ministère des ITPR. Pour l’heure, le montage financier du projet demeure peu clair. Le ministère s’est limité à préciser qu’il est « financé sans garantie souveraine ». À l’observation, le partenariat s’apparente à un contrat de leasing indirect d’équipements de génie civil. Dans cette hypothèse, la DBSA jouerait le rôle de bailleur, Guma celui de fournisseur et l’État congolais celui de preneur. Ce dernier utiliserait ensuite les équipements pour construire et réhabiliter ses routes, et paierait des loyers destinés à couvrir le coût d’achat desdits équipements. Et ceux-ci ne deviendraient sa propriété qu’une fois l’argent complètement remboursé.
Les caractéristiques techniques des routes à construire ne sont pas encore connues, mais le coût annoncé laisse supposer qu’il s’agirait essentiellement de routes en terre. En février 2024, la Primature présentait ce programme comme « un véritable coup d’accélérateur pour le Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T) ».
Dans son deuxième volet, dont la mise en œuvre a débuté au troisième trimestre 2022, le PDL-145T prévoit la réhabilitation et l’entretien de plus de 38 000 km de routes de desserte agricole et d’ouvrages d’art, pour un coût total de 1,250 milliard de dollars, selon un rapport du ministère des Finances. Pour l’instant, on dispose pas d’éléments sur la manière dont les deux programmes s’articulent.
« Ce programme transformera la vie des Congolais, en réduisant les coûts de transport et en stimulant l’agriculture et l’industrie », déclarait le PDG du groupe Guma, Robert Gumede, lors de sa visite en RDC le 29 août dernier. Son objectif serait d’améliorer la connexion entre zones urbaines et rurales afin de faciliter la mobilité et de renforcer l’intégration régionale.
Pierre Mukoko et Timothée Manoke
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