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Equipe Publication

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Une commission mixte chargée de suivre la mise en œuvre des résolutions de la tripartite (gouvernement, patronat, syndicat) de novembre 2023 devrait voir le jour. La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a ordonné sa création lors d’une réunion tenue le 17 septembre 2024 avec l’Intersyndicale des transporteurs routiers et la Fédération des entreprises du Congo (FEC). La non mise en œuvre des résolutions de cette tripartite est à l’origine du mouvement de grève lancé le 16 septembre par les conducteurs de camions poids lourds reliant le port de Matadi, principale porte d’entrée des marchandises en République Démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, sa capitale.

Parmi les résolutions de cette tripartite figure la création d’un comité de suivi, composé de représentants du gouvernement, du patronat et des syndicats, afin de veiller à la bonne application des mesures adoptées. Ces mesures incluent notamment la levée de toutes les barrières régulant l’entrée des poids lourds dans les différentes villes le long de la nationale N1, notamment sur l’axe Kinshasa-Matadi, ainsi que la réactivation de la commission du timbre routier, chargée de l’identification permanente des opérateurs du secteur.

Selon la Primature, cette commission aura pour but « d’anticiper les blocages et d’éviter de nouvelles crises ». L’objectif du gouvernement est de garantir l’approvisionnement de Kinshasa et de soutenir les transporteurs, tout en protégeant le pouvoir d’achat des ménages.


L’axe Kinshasa-Matadi est la principale voie d’approvisionnement pour la capitale, qui compte plus de 22 millions d’habitants. Cependant, le trajet de 348 kilomètres peut prendre entre 12 et 24 heures, selon les conditions. En plus des péages qui entraînent de longues files d’attente, les transporteurs doivent faire face à l’état de la route, qui nécessite d’importantes améliorations.

Lors d’une récente communication avec des journalistes, le vice-Premier ministre en charge de l’Économie a souligné que le coût du transport des marchandises vers l’intérieur du pays représentait un véritable défi en RDC, pouvant constituer jusqu’à 19 % du prix final payé par les consommateurs. Il a également mis en avant le fait que la présence de nombreuses barrières pouvait freiner le commerce, tant pour les importations que pour les exportations.

GAB

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Dans son rapport pays 2024, publié le 31 juillet dernier, la Banque africaine de développement (BAD) estime que la RDC devrait investir 17 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 pour « accélérer son processus de transformation structurelle et se mettre au même niveau que les pays en développement très performants ayant actuellement des niveaux de développement comparables ». Cette somme est légèrement supérieure au budget national pour l’exercice 2024, ce qui indique que cet investissement ne pourra pas être supporté uniquement par l’État.

Pour orienter le pays vers une trajectoire de développement adéquate, la BAD recommande dans son rapport de renforcer le capital humain en améliorant la qualité de l’éducation et en l’alignant sur les besoins du marché du travail. En plus de cet axe d’intervention, l’institution financière africaine préconise la mise en place des politiques visant à améliorer l’environnement des affaires, notamment par une refonte du code des investissements et de la loi foncière, ainsi qu’un investissement accru dans les infrastructures.

Pour la BAD, la transformation structurelle actuelle de la RDC est trop lente pour soutenir le développement économique du pays. De manière générale, un changement structurel se produit lorsque l’importance de l’agriculture dans la population active diminue progressivement, tandis que la main-d’œuvre est réaffectée vers l’industrie et les services, ce qui entraîne des gains d’efficience grâce à une meilleure productivité.

Concrètement, à mesure qu’un pays se développe, le rôle de l’agriculture tend à diminuer tandis que l’industrie et les services prennent le relais, favorisant le développement par l’introduction et l’investissement dans les nouvelles technologies. Cette trajectoire classique a contribué à l’émergence de plusieurs pays en Europe, en Amérique et en Asie de l’Est.

Entre 2005 et 2020, la RDC a enregistré une diminution de la part des emplois agricoles, passant de 71,1 % à 60 % des emplois totaux. Toutefois, selon la BAD, la main-d’œuvre agricole s’est majoritairement réorientée vers le commerce et le secteur manufacturier, dominés par l’informel, ainsi que vers l’industrie minière. Bien que ce dernier secteur soit attractif, il reste fortement capitalistique, avec 82 % des facteurs de production, et ne peut donc absorber qu’une part limitée de la main-d’œuvre.

Selon le rapport, bien que les secteurs des services et de l’industrie aient enregistré une croissance rapide de l’emploi au cours de la période étudiée, passant respectivement de 22 % à 29,3 % et de 7 % à 10,7 %, la productivité reste un défi majeur. « Les résultats pour le secteur manufacturier montrent une croissance de la productivité qui a été négative entre 2000 et 2009, et presque nulle entre 2010 et 2019 », précise l’institution financière panafricaine.

Espoir Olodo

Dans son programme d'investissement public (PIP) 2024-2026, bouclé en septembre 2023, l’État a prévu de consacrer 185,8 milliards de francs congolais (65,3 millions de dollars) au développement du secteur du numérique en République démocratique du Congo (RDC). Les priorités incluent l'amélioration de la connectivité et le renforcement de l'inclusion numérique.

Pour améliorer la connectivité, l'État congolais doit étendre son infrastructure télécoms à haut débit. L'objectif est de porter le réseau de fibre optique à 50 000 km, contre seulement 8160 km actuellement, soit à peine 16 % de réalisation, selon l'Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC). Cet effort vise à rendre l'Internet haut débit plus accessible à travers tout le territoire, un atout majeur pour stimuler l'économie numérique et faciliter les échanges commerciaux.

En matière d’inclusion numérique, divers aspects devraient être ciblés comme les services, le contenu et la réglementation afin de garantir que personne ne soit exclue de la révolution numérique. Cependant, le pays est encore à la traîne sur ce point. Selon l'indice 2024 de l'e-gouvernement des Nations unies (EGDI), la RDC se classe 179e sur 193 pays dans le monde et 44e en Afrique, perdant quatre places par rapport à 2022. Avec un score de 0,2715 sur 1, elle reste loin derrière le Danemark (0,9847), leader mondial, et l'Afrique du Sud (0,8616), leader africain. En Afrique centrale, la RDC se situe au-dessus du Tchad et de la République centrafricaine, mais est nettement en retrait par rapport au Gabon, leader régional avec un score de 0,5741.

L'industrie numérique en RDC se construit progressivement, avec une prédominance du secteur privé dans les domaines des services, de la formation, de l'incubation et de l'accélération de startups. Le capital humain dans ce secteur reste encore limité, mais on observe des progrès depuis 2018, avec l'émergence de leaders numériques reconnus à l'international.

Le cadre de gouvernance et de régulation nécessite également des améliorations pour soutenir l'émergence d'une économie numérique solide. La RDC a adopté en 2022 une loi de promotion des startups, et travaille actuellement avec le Fonds monétaire international pour créer un environnement d'affaires plus attractif pour les investisseurs. Ces réformes visent à renforcer la confiance des entreprises et à faciliter les investissements étrangers dans le pays.

Le programme d’investissement public 2024-2026 dans lequel la RDC fait du numérique un axe important s’inscrit dans le cadre de la poursuite des efforts de diversification de l’économie nationale. Il traduit le redémarrage d’un processus interrompu depuis 1991 suite à la rupture de la coopération internationale, la détérioration du tissu économique et l’avènement de la 3e République avec plusieurs tentatives de relance notamment en 2002 avec les partenaires extérieurs.

Si la RDC réussit ses investissements dans le numérique, les bénéfices pourraient être considérables dans divers secteurs comme l'e-commerce, la collecte des taxes, la logistique et le transport. Selon l'Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), les pays qui adoptent les services publics numérisés voient leurs recettes fiscales directes augmenter de 1,2 à 1,3 % en proportion du PIB. Ces améliorations renforceraient les perspectives de croissance économique à long terme pour la RDC, tout en stimulant le développement inclusif.

Muriel Edjo

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Un projet d’ordonnance autorisant la ratification de la convention de crédit conclue le 24 novembre 2023 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et Gemcorp Capital Management a été adopté lors du conseil des ministres du vendredi 13 septembre 2024. Cet accord porte sur un prêt de 500 millions de dollars, dont les conditions n’ont pas encore été communiquées.

Selon le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, l’argent servira notamment à « apporter une solution durable aux besoins du gouvernement, au titre d’achat des biens et services, notamment dans les domaines sécuritaire, alimentaire, médical, etc. ».

Ce texte découle directement de la loi d’habilitation du gouvernement, adoptée le 15 juin 2024, expliquent les autorités. Cette loi permet au gouvernement de légiférer durant les vacances parlementaires, de juin à septembre 2024, sur des sujets spécifiques, dont la ratification de cette convention de crédit. Il fait également suite à l’ordonnance du 26 février 2024, qui approuvait cette convention de prêt.

Gemcorp Capital Management est une société britannique spécialisée dans la gestion d’investissements axés sur les marchés émergents. En 2022, la firme avait annoncé son intention d’investir près de 10 milliards de dollars en Afrique au cours des 10 prochaines années, sous forme d’opérations de prêt en partenariat avec d’autres investisseurs institutionnels.

MN

Dans les prochains jours, l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC) procédera à la sélection des coopératives autorisées à opérer sur ses sites pilotes, a annoncé à Bankable une source proche de cette société publique, créée en 2019 pour rationaliser le secteur de l’exploitation minière artisanale. « Cela signifie que l’expérimentation des mines artisanales encadrées va pouvoir commencer, conformément aux demandes du gouvernement », a ajouté notre source.

Cette expérimentation se déroulera sur cinq carrés miniers que la Gécamines, maison mère de l’EGC, lui a confiés en février 2024 pour un usage exclusif des droits. Ces sites sont situés dans les blocs de Tombolo et Kanunka, qui ont des superficies respectives de 2,51 et 1,72 km². L’objectif est de développer un modèle de mine artisanale à petite échelle, éthique et responsable. « Ce modèle servira de schéma directeur pour transformer progressivement l’ensemble des activités minières artisanales en RDC », précise l’entreprise publique dans un communiqué publié le 11 septembre 2024.

Ces avancées sont rendues possibles grâce à la progression du programme d’exploration sur ces cinq carrés miniers. L’EGC prépare actuellement une première estimation des ressources minérales sur son bloc de cuivre et de cobalt à Tombolo, situé dans la province du Lualaba en RDC. Dans son communiqué du 11 septembre, la société a, en effet, annoncé le lancement imminent d’un programme de forage ciblé sur ce site.

Haute teneur en cobalt

L’annonce de ce programme, dont les détails et la portée n’ont pas encore été révélés, fait suite à la publication de nouveaux résultats d’exploration sur le bloc de Tombolo. « Les analyses à Tombolo révèlent une teneur maximale en cobalt 10 fois supérieure à la moyenne régionale, avec des teneurs moyennes en cuivre et cobalt de 0,14 % et 0,07 %, et des teneurs maximales respectives de 2,84 % et 1,16 % », assure EGC.

« Ces résultats confirment le potentiel des amodiations de Tombolo et Kanunka », a commenté Éric Kalala, le directeur général de EGC. « Notre priorité est de renforcer le tissu économique des communautés locales grâce à la formalisation du secteur artisanal […]. Nous nous engageons donc également à gérer ces ressources de manière responsable, en veillant à la protection de l’environnement», a-t-il ajouté.

Il convient de rappeler que la création de l’EGC en 2019 par le gouvernement congolais vise à assainir l’exploitation artisanale du cobalt et d’autres minéraux stratégiques. Les conditions de travail des mineurs artisanaux en RDC ont été maintes fois critiquées dans des rapports d’ONG et d’organisations de défense des droits de l’homme.

D’un point de vue économique, la formalisation de l’exploitation artisanale du cobalt revêt des enjeux majeurs pour la RDC. Ce minerai, indispensable notamment à la fabrication des batteries électriques, place le pays au cœur du marché mondial, avec une production totale de 139 840 tonnes en 2023, représentant environ 70 % de l’offre mondiale. Selon les données officielles, l’exploitation artisanale contribue entre 10 % et 20 % à la production nationale.

Louis-Nino Kansoun

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Lors d’une rencontre tenue le 16 septembre 2024 à Kinshasa entre le directeur-pays de la Banque mondiale, Albert Zeufack, et le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, l’institution de Bretton Woods a annoncé la mise à disposition d’un financement de 200 millions de dollars destiné à la prévention et à la gestion des risques climatiques en République Démocratique du Congo (RDC). Ce financement s’inscrit dans le cadre du partenariat signé en 2022 entre la RDC et la Banque mondiale. Cet accord, valable jusqu’en 2026, vise à renforcer les capacités du pays dans la lutte contre le changement climatique.

Concrètement, cet argent, qui sera géré par la Banque mondiale, selon le ministère de l’Intérieur, sera consacré au financement du Plan national d’adaptation (PNA) de la RDC. Il est notamment prévu l’installation de systèmes d’alerte précoce pour prévenir et atténuer l’impact des futures catastrophes, ainsi que la reconstruction des infrastructures détruites.

Albert Zeufack a souligné l’importance d’investir dans la prévention, rappelant que la RDC, fortement exposée aux aléas climatiques, fait face à des risques croissants tels que les inondations, l’érosion des sols et les sécheresses. Entre la fin de 2023 et le début de 2024, 18 des 26 provinces du pays ont été gravement touchées par des précipitations extrêmes, entraînant des niveaux record du fleuve Congo. L’Unicef a dénombré plus de 300 décès et deux millions de déplacés, dont 60 % d’enfants, à la suite des crues qui ont détruit près de 100 000 habitations, 1 325 écoles et 267 centres de santé.

Cependant, les 200 millions de dollars alloués par la Banque mondiale semblent insuffisants pour permettre à la RDC de faire face efficacement aux risques climatiques. Le pays est classé au 5e rang mondial des nations les plus exposées aux changements climatiques, en raison de ses capacités d’adaptation jugées très faibles. Sur l’objectif de réduction de 21 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, il apparaît que la RDC ne peut financer que 2 % des efforts nécessaires, le reste dépendant des financements extérieurs.

De manière plus générale, l’Afrique a besoin de 331 milliards de dollars pour mettre en œuvre les mesures d’adaptation d’ici 2030, selon le rapport State and Trends in Adaptation in Africa Report 2021 — How Adaptation Can Make Africa Safer, Greener and More Prosperous in a Warming World.

OS

La République Démocratique du Congo (RDC) est présentée comme l’un des principaux centres d’influence économique chinoise en Afrique, selon les données de l’Indice d’Influence Globale (Global Influence Index) publiées par le think tank américain China Economic & Strategy Initiative (CESI). Cet indice a pour objectif principal d’informer les décideurs publics et privés américains sur l’impact politique, économique et sécuritaire de la Chine dans divers pays, y compris en Afrique, en comparaison avec celui des États-Unis.

La RDC a obtenu un score de 18 points en matière d’influence économique chinoise, se situant légèrement en dessous de Djibouti (19 points) et à égalité avec l’Algérie (18 points). Le pays se distingue également comme l’un des États africains où l’écart d’influence économique entre la Chine et les États-Unis est le plus marqué, avec un différentiel de 11 points en faveur de Pékin. Cet écart est moins prononcé qu’à Djibouti et en Guinée Conakry (15 points d’écart) ou en Angola (14 points d’écart), mais il reste comparable à celui observé au Bénin et au Niger (11 points d’écart), deux pays actuellement en proie à des tensions diplomatiques.

Plus concrètement, la RDC est le troisième fournisseur de la Chine en Afrique, après l’Angola. En 2023, les exportations congolaises vers la Chine (incluant Hong Kong, selon les données congolaises) ont atteint 18,9 milliards de dollars, juste en dessous des 21,9 milliards de dollars de l’Angola (données directes) et des 32 milliards de dollars de l’Afrique du Sud (données miroirs, selon diverses sources). Lorsque l’on examine la part des exportations vers la Chine par rapport au commerce extérieur total de chaque pays, la RDC se distingue avec un ratio de 67,5 %, devançant l’Angola (42,7 %) et l’Afrique du Sud (21 %).

Vers une renforcement de l’influence chinoise

Cette prédominance s’explique notamment par la concentration de la Chine sur des secteurs stratégiques en RDC, tels que le cuivre et le cobalt, des minerais essentiels à la transition énergétique, ainsi que l’or, dont la valeur continue de progresser. Dans le secteur du cuivre, où la RDC est désormais le deuxième producteur mondial et ambitionne de devenir le premier, les entreprises CMOC et Ivanhoe Mining, contrôlées par des investisseurs chinois, sont les principaux acteurs.

Cependant, l’économie congolaise reste fortement dollarisée, avec le dollar américain représentant 91,9 % des dépôts bancaires, contre seulement 8,1 % pour la monnaie locale, le franc congolais, en août 2024.

L’influence économique de la Chine en RDC pourrait encore s’accroître. Alors que les États-Unis misent sur des initiatives commerciales comme l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique), la Chine a récemment dévoilé une stratégie plus globale, alignée sur les ambitions de diversification économique de son partenaire africain. Les autorités congolaises ont d’ailleurs mis en place une équipe dédiée pour optimiser les retombées des 50 milliards de dollars d’engagements promis par la Chine à ses « amis africains ».

De plus, un accord-cadre a été signé entre les deux pays pour faciliter l’exportation de plus d’un million de produits agricoles congolais vers la Chine. La construction d’une zone économique chinoise en RDC est en projet.

Georges Auréole Bamba

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Le gouverneur de la province du Kasaï Central a annoncé le début des travaux de la route Kananga-Kalamba-Mbuji-Mayi dans un entretien avec l’Agence congolaise de presse (ACP). « Ce ne sont plus des rêves, ce ne sont plus des discours, mais une réalité vivante que tout le monde peut palper du doigt », a déclaré Joseph Moïse Kambulu. Cette route, qui s’étend sur près de 230 kilomètres, devrait être réalisée en 36 mois.

« Les travaux avaient été conçus pour être exécutés en deux phases, dont la première, avec une route en terre, afin d’assurer rapidement l’établissement du trafic, et la deuxième avec une route revêtue. Cependant, suite à des défis de financement conséquents dans les échéances requises, la première phase n’a pas produit les résultats escomptés », explique un communiqué du ministère des Infrastructures et des Travaux publics. Le lancement du bitumage est le fruit d’un remodelage qui a permis d’inscrire le projet dans les urgences des financements déjà disponibles dans le cadre du Programme sino-congolais.

Le projet s’inscrit dans un plan plus large de modernisation des infrastructures congolaises, prévoyant la construction de 5 000 kilomètres de routes à travers le pays. Ce partenariat, qui mobilise un fonds de 7 milliards de dollars, inclut la participation de plusieurs entreprises chinoises, notamment Sinohydro et Crec, regroupées au sein du consortium SISC. L’objectif principal est de développer une route stratégique qui relie la RDC à l’Angola, en tirant parti du port de Lobito, un hub logistique essentiel pour les importations et exportations congolaises.

Surnommée la « route de l’espoir », l’infrastructure est d’ailleurs une section de la route nationale N° 1 qui rallie l’Angola. Elle comprendra deux voies et sera dotée de ponts en béton et aura une largeur de bande de roulement de 7 mètres. Une fois achevée, elle permettra de réduire considérablement le temps de trajet, passant de 72 à seulement 4 heures. Un bénéfice considérable pour le transport des biens et des personnes dans la région, connue pour sa production de maïs, de manioc, de riz et d’arachides. La région, également riche en ressources naturelles, pourra ainsi maximiser son potentiel agricole et industriel, créant des opportunités pour les producteurs locaux et stimulant l’économie rurale.

En renforçant les liens commerciaux avec l’Angola, cette route s’intègre également dans une perspective régionale, visant à améliorer la connectivité entre les pays de l’Afrique centrale et de l’Est. L’accès que le projet donnera au port de Lobito ouvre la voie à des flux commerciaux accrus, notamment pour l’exportation des produits agricoles et miniers, dans le cadre de l’AGOA, facilitant ainsi l’exportation vers les marchés internationaux, dont les États-Unis.

Olivier de Souza

L’axe routier reliant le port de Matadi, principale porte d’entrée des marchandises en République Démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, la capitale, connaît de nouvelles perturbations ce lundi 16 septembre, en raison du déclenchement d’une nouvelle grève des conducteurs de camions poids lourds.

Des grèves précédentes ont déjà eu lieu, notamment en septembre 2023, lorsque les chauffeurs réclamaient de meilleurs salaires et des conditions de travail améliorées. Ces revendications persistent aujourd’hui. D’après plusieurs médias, la principale demande porte sur la réduction des barrières de contrôle et des frais qui y sont associés, afin de permettre aux propriétaires de camions de mieux rémunérer leurs employés, chauffeurs et mécaniciens.

D’autres revendications concernent le droit pour les camionneurs d’entrer dans Kinshasa à toute heure pour décharger leurs marchandises, afin de réduire la fatigue excessive. Cette situation place Jean-Pierre Bemba, actuel ministre des Transports et Voies de communication, en première ligne.

Le corridor concerné par la grève est l’un des plus importants du pays, servant de principale voie d’approvisionnement pour la capitale, qui compte plus de 22 millions d’habitants. Cependant, le trajet de 348 kilomètres peut prendre entre 12 et 24 heures, selon les conditions. En plus des péages qui entraînent de longues files d’attente, les transporteurs doivent faire face à l’état de la route, qui nécessite d’importantes améliorations.

Lors d’une récente communication avec des journalistes, le vice-Premier ministre en charge de l’Économie a souligné que le coût du transport des marchandises vers l’intérieur du pays représentait un véritable défi en RDC, pouvant constituer jusqu’à 19 % du prix final payé par les consommateurs. Il a également mis en avant le fait que la présence de nombreuses barrières pouvait freiner le commerce, tant pour les importations que pour les exportations.

L’Agence nationale de promotion des investissements perçoit ces défis comme une véritable opportunité. Dans un document publié en 2022, elle a suggéré que de solides partenariats public-privé pourraient permettre d’améliorer le transport dans le pays, y compris les infrastructures routières. Cependant, une composante clé de ce secteur réside dans la régulation administrative, qui, selon les données de la Banque mondiale, présente encore de nombreuses marges de progression et doit faire face à des arbitrages souvent complexes.

Georges Auréole Bamba

Foreign exchange transactions in the Democratic Republic of the Congo (DRC), where Congolese francs are primarily exchanged for US dollars, are on the rise, with commercial banks taking on a larger role. 

By the end of August 2024, the DRC’s central bank reported $8.62 billion in transactions, with an impressive 93.9% conducted by banks. In 2023, these institutions managed 92.7% of the $10.3 billion in foreign exchange transactions.

The main source of foreign currency for these banks is the US dollar, enabling them to offer exchange rates that closely align with the international market while maintaining lower margins. Additionally, they have successfully narrowed the gap between buying and selling currency costs. As a result, it has become more advantageous to conduct foreign exchange transactions through banks rather than bureaux de change, which are experiencing a decline. In 2023, exchange bureaux processed $7.7 million in transactions, but this figure plummeted to just $2.28 million in 2024, according to the central bank.

In the DRC, exchange bureaux are categorized into three types: national operators, provincial ones, and individual dealers. The latter group has been particularly hard hit by new regulations requiring Central Bank authorization—something many Congolese lack due to missing documents like national identity cards.

It's important to note that the Central Bank's figures only reflect officially reported data. Given the large informal economy in the DRC, some unregulated currency traders likely continue to operate. However, commercial banks have proven effective in this sector.

This year, Congolese authorities announced measures to reduce dollar usage in the economy, but the current monetary system complicates this transition. As of August 2024, over 49% of Congolese franc bills in circulation were in denominations of 20,000 and 10,000 francs, limiting access for individuals whose goods or services are priced below these amounts.

Consequently, lowering inflation to sustain purchasing power for low-income households remains a challenge, while speculation on the dollar continues to be strong. A decade ago, CDF900 bought $1.

George Auréole Bamba

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