Lors d’une rencontre tenue le 16 septembre 2024 à Kinshasa entre le directeur-pays de la Banque mondiale, Albert Zeufack, et le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, l’institution de Bretton Woods a annoncé la mise à disposition d’un financement de 200 millions de dollars destiné à la prévention et à la gestion des risques climatiques en République Démocratique du Congo (RDC). Ce financement s’inscrit dans le cadre du partenariat signé en 2022 entre la RDC et la Banque mondiale. Cet accord, valable jusqu’en 2026, vise à renforcer les capacités du pays dans la lutte contre le changement climatique.
Concrètement, cet argent, qui sera géré par la Banque mondiale, selon le ministère de l’Intérieur, sera consacré au financement du Plan national d’adaptation (PNA) de la RDC. Il est notamment prévu l’installation de systèmes d’alerte précoce pour prévenir et atténuer l’impact des futures catastrophes, ainsi que la reconstruction des infrastructures détruites.
Albert Zeufack a souligné l’importance d’investir dans la prévention, rappelant que la RDC, fortement exposée aux aléas climatiques, fait face à des risques croissants tels que les inondations, l’érosion des sols et les sécheresses. Entre la fin de 2023 et le début de 2024, 18 des 26 provinces du pays ont été gravement touchées par des précipitations extrêmes, entraînant des niveaux record du fleuve Congo. L’Unicef a dénombré plus de 300 décès et deux millions de déplacés, dont 60 % d’enfants, à la suite des crues qui ont détruit près de 100 000 habitations, 1 325 écoles et 267 centres de santé.
Cependant, les 200 millions de dollars alloués par la Banque mondiale semblent insuffisants pour permettre à la RDC de faire face efficacement aux risques climatiques. Le pays est classé au 5e rang mondial des nations les plus exposées aux changements climatiques, en raison de ses capacités d’adaptation jugées très faibles. Sur l’objectif de réduction de 21 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, il apparaît que la RDC ne peut financer que 2 % des efforts nécessaires, le reste dépendant des financements extérieurs.
De manière plus générale, l’Afrique a besoin de 331 milliards de dollars pour mettre en œuvre les mesures d’adaptation d’ici 2030, selon le rapport State and Trends in Adaptation in Africa Report 2021 — How Adaptation Can Make Africa Safer, Greener and More Prosperous in a Warming World.
OS