Tshisekedi calls for multi-ministerial response to subsidized imports and smuggling threats
Six-point intervention covers import taxes, legal frameworks, enforcement, investment incentives, and local production campaigns
Economic nationalism targets external dependency reduction and domestic industry protection amid competitive pressures
President Félix Tshisekedi has directed his government to implement an emergency plan protecting domestic industry and combating customs fraud, responding to what officials describe as an influx of subsidized imports and smuggled goods undermining local businesses.
According to minutes from the September 5 Council of Ministers meeting, Prime Minister Judith Suminwa will coordinate a multi-ministerial task force including Interior, National Economy, Industry, Finance, and Foreign Trade portfolios to develop comprehensive protective measures.
The intervention package includes revising import taxes, strengthening legal and regulatory frameworks, modernizing control and enforcement mechanisms, introducing productive investment incentives, and launching a national communication strategy to promote local production and consumption.
The presidential directive responds to mounting concerns over subsidized imported products, smuggling operations, and the "bilanga" phenomenon—a reference to traditional, substandard farming practices that flood markets with illicit products at artificially low prices. These factors collectively weaken domestic enterprises, erode tax revenues, and exacerbate unemployment, according to government analysis.
Officials frame the initiative as essential for reducing external dependency, preserving foreign currency reserves, and consolidating the DRC's economic sovereignty amid growing competitive pressures from international markets.
Boaz Kabeya
Parmi les faits marquants de la visite du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au Kazakhstan figure la signature d’un accord de collaboration entre la Gécamines, détenue à 100 % par l’État congolais, et Eurasian Resources Group (ERG), détenu à 40 % par l’État kazakh. Selon Africa Intelligence, cet accord permet à la Gécamines d’augmenter sa participation dans la coentreprise Swanmines à 49 %, contre 25 % auparavant, ramenant ainsi la part d’ERG de 75 % à 51 %. Cette signature met fin à des années de litiges autour de la mine de cuivre-cobalt de Kalukundi, développée par Swanmines.
Le différend remonte à 2022, lorsque la RDC, grand producteur de minerais — dont le cuivre et le cobalt—, avait engagé une renégociation de plusieurs contrats miniers, dont celui de Sicomines, lors du premier mandat de Félix Tshisekedi. La Gécamines reprochait à ERG de ne pas avoir suffisamment développé la mine de Kalukundi via Swanmines et de ne pas avoir investi les milliards promis. Elle réclamait le retour du permis PE 591 de Kalukundi ainsi qu’environ 300 millions de dollars de dédommagement, une demande qu’ERG contestait.
Selon Bloomberg, dans son rapport annuel 2022, ERG justifiait ces retards par des problèmes financiers liés à ses lignes de crédit auprès de banques russes, impactées par les sanctions découlant de la guerre russo-ukrainienne. Malgré ces difficultés, le groupe annonçait alors un plan d’investissement de 2 milliards de dollars en RDC entre 2023 et 2024.
Au-delà de l’augmentation de sa participation dans Swanmines, la RDC a obtenu l’engagement d’ERG de réaliser, dans un délai d’un an, l’étude de faisabilité pour la construction d’une usine de traitement sur place à Kalukundi, suivie de douze mois supplémentaires pour le lancement effectif des travaux. La Gécamines assurera en outre la commercialisation d’une partie des minerais traités, renforçant ainsi son contrôle sur le site.
D’autres investissements d’ERG en RDC connaissent aussi des difficultés. Les activités de sa filiale Boss Mining ont été suspendues en juin 2023 par les autorités congolaises pour des problèmes environnementaux. Cette mine dispose d’une capacité de production annuelle de 21 600 tonnes de cuivre et 3 600 tonnes d’hydroxyde de cobalt.
Parallèlement à cet accord transactionnel, un accord de coopération dans les domaines des mines et de la géologie a été conclu entre le ministre congolais des Mines, Louis Watum, et son homologue kazakh, Yersayin Nagaspaev, ministre de l’Industrie et de la Construction, renforçant ainsi les relations bilatérales et la collaboration technique entre les deux pays.
Timothée Manoke
Selon le vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, les importations de carburants ont généré plus de 63 milliards de francs congolais (FC) de recettes douanières en août 2025, soit un peu plus de 22 millions de dollars. Ce montant représente une hausse de plus de 1 500 % par rapport aux 4 milliards de FC perçus le mois précédent, soit près de 1,5 million de dollars.
À en croire Daniel Mukoko Samba, cette explosion des recettes découle de la réforme de la commercialisation des produits pétroliers aux sociétés minières et à leurs sous-traitants. La loi de finances 2025 (article 22) a en effet exclu les carburants terrestres et d’aviation (essence, kérosène, gasoil, fuel, pétrole lampant, GPL) destinés à l’activité minière ou cédés aux entreprises minières et à leurs sous-traitants de la subvention accordée par l’État et de toutes formes d’exonérations des droits et taxes à l’importation, notamment les droits de douane et la TVA.
Quelles sont les retombées de la réforme initiée pour les sociétés minières opérant dans la Zone Sud-Est avec la mise en place d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers ?
— Ministère de l'Économie Nationale, RDC (@EconatRDC) September 11, 2025
À quand l’application d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers dans la Zone… pic.twitter.com/H5p5yTDO2A
Cette réforme s’est traduite par la publication, le 26 juillet, d’une structure des prix spécifique aux carburants du secteur minier, couvrant les zones sud et est du pays, où se concentre l’essentiel de l’activité minière. Ces zones regroupent, d’une part, les provinces du Haut-Katanga, Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Lualaba, Sankuru et Tanganyika, et, d’autre part, le Haut-Uele, le Bas-Uele, l’Ituri, le Maniema, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu.
Les recettes ont bondi de plus de 1 500 %, alors que la mesure n’a été appliquée que sur les deux dernières semaines du mois d’août, a précisé le ministre. Selon lui, les recettes devraient donc être encore plus importantes au mois de septembre.
Telcos et compagnies aériennes dans le viseur
La réforme devrait aussi entraîner une réduction des manques à gagner versés aux sociétés pétrolières, puisque les produits pétroliers destinés à l’activité minière ou cédés aux entreprises minières et à leurs sous-traitants ne sont plus pris en compte dans leur calcul. Ces manques à gagner sont liés notamment aux fluctuations du taux de change, les carburants étant achetés en dollars sur le marché international mais vendus en francs congolais sur le marché local. Ce risque de change est d’ailleurs quasi inexistant pour les sociétés minières, qui vendent l’intégralité de leur production en dollars.
Lors de sa communication devant la presse, Daniel Mukoko Samba a par ailleurs indiqué que cette réforme, appliquée pour le moment aux sociétés minières, sera prochainement étendue à d’autres secteurs. A en croire le ministre, les compagnies aériennes et les sociétés de télécommunications pourraient être les prochaines concernées par la fin des subventions.
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya
Lire aussi :
Mines, pétrole, industrie : les exonérations fiscales grèvent les recettes de la RDC
Carburant-RDC : baisse surprenante des subventions à 31,5 millions $ en 2024
Secteur minier : 4 milliards $ échappent à la SNEL en 5 ans, faute de capacité électrique
La République démocratique du Congo (RDC) s’apprête à produire sur son territoire des panneaux en polystyrène destinés à la construction de maisons préfabriquées. L’annonce a été faite le mercredi 3 septembre 2025 à Kisangani, lors de la visite du ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, à l’usine de panneaux préfabriqués implantée dans la capitale de la Tshopo.
Cette usine, installée en 2013 sous financement du programme sino-congolais pour un coût de 7,5 millions de dollars via Sicomines, est gérée par l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT). Restée jusque-là non opérationnelle, elle doit être relancée prochainement. Selon son gestionnaire, Patrick Muyeye, des conteneurs de matériel supplémentaire destinés à renforcer la capacité de production ont déjà été réceptionnés à Kinshasa et attendent d’être acheminés vers Kisangani pour permettre le démarrage effectif de l’unité.
Dans la perspective de cette relance, seize Congolais ont déjà été formés pour assurer le fonctionnement de l’usine, selon le ministère des Infrastructures et Travaux publics. Le ministre a précisé que le projet ne se limitera pas à Kisangani : il prévoit l’implantation de quatre usines de ce type à travers le pays afin de répondre au déficit de logements, mais aussi de soutenir la construction d’écoles, de centres de santé, ainsi que d’infrastructures destinées à la formation de la police et de l’armée.
Cette initiative vise à réduire la dépendance aux importations et à développer une industrie locale de matériaux préfabriqués au service du secteur social et sécuritaire. Dans cette optique, une réflexion est en cours pour la mise en place d’une usine de production des intrants, actuellement importés.
Timothée Manoke
Lire aussi :
Projet Cité-Jardin : Equity BCDC met en place des crédits immobiliers longue durée
Loyers résidentiels en RDC : nouvel arrêté, changements mineurs
Dans un mémorandum adressé au ministère de l’Emploi, relayé par l’Agence congolaise de presse, la délégation syndicale de Chemaf Resources appelle les autorités congolaises à accélérer le processus de cession de la société minière afin de préserver les emplois et la stabilité sociale des travailleurs.
Selon les représentants du personnel, l’incertitude entourant la finalisation de la vente a déjà des répercussions négatives : retards dans le paiement des salaires, non-respect de certains avantages sociaux et baisse significative de la production. Les employés, qui affirment ne pas être informés de l’évolution du dossier depuis plusieurs mois, redoutent une aggravation de la situation en raison du vieillissement des équipements et de la chute de l’activité.
La délégation syndicale sollicite ainsi une implication directe de l’État congolais pour lever les blocages administratifs, garantir par écrit la sauvegarde des emplois et des droits sociaux, et instaurer un cadre de dialogue permanent entre les autorités, l’employeur et les représentants des travailleurs.
Selon Bloomberg, un consortium américain composé notamment d’anciens membres des forces spéciales mène actuellement des négociations pour racheter l’entreprise minière. Ce groupe réunit Orion Resource Partners et Virtus Minerals, avec l’appui de Trafigura, principal créancier de Chemaf.
En juin 2024, Chemaf avait déjà annoncé un accord de cession de ses actifs au groupe chinois Norin Mining, incluant un projet majeur de cobalt en développement sur un permis de la Gécamines. Mais la société minière publique s’était opposée à la transaction, entraînant son blocage, et avait formulé une contre-offre. Si la nouvelle transaction se concrétise, Orion devrait assurer le financement, tandis que Virtus prendrait en charge la gestion.
Chemaf traverse de graves difficultés financières, notamment sur son projet phare de la mine de Mutoshi à Kolwezi. L’entreprise affiche une dette estimée à près de 900 millions de dollars.
Ronsard Luabeya
Lire aussi :
Cuivre et cobalt : le chinois Norinco renonce à racheter les actifs de Chemaf en RDC
La Gécamines prête à investir près d’un million $ pour racheter Chemaf et assumer le passif
Nommé ministre des Postes et Télécommunications lors de la formation du gouvernement Suminwa II, le 7 août 2025, José Mpanda Kabangu a présenté au Conseil des ministres du 5 septembre un constat préoccupant sur la qualité des services de télécommunications en République démocratique du Congo (RDC). Il a pointé plusieurs problèmes : coupures fréquentes, saturation du réseau, pertes de crédit injustifiées et transactions mobiles échouées mais néanmoins facturées.
Selon le ministre, cette situation porte un préjudice direct à la population, dans un contexte où les services numériques sont devenus essentiels à la vie économique et sociale. L’absence d’échange de données malgré un forfait actif ou la présence d’interférences durant les communications vocales illustrent l’ampleur des dysfonctionnements.
En amont, les causes identifiées renvoient à des problématiques structurelles : infrastructures de réseau endommagées ou mal protégées, manque de coordination entre ministères lors des travaux publics, carences dans le contrôle qualité des équipements installés et régulation peu contraignante à l’égard des opérateurs.
Pour redresser la situation, le ministre a soumis plusieurs recommandations. Il préconise la création d’une commission interministérielle regroupant les ministères concernés (Urbanisme, Aménagement du territoire, Économie numérique, etc.) afin de coordonner les déploiements d’infrastructures. Il recommande également la mise en place d’un cadre de concertation technique pour planifier tous les travaux susceptibles d’affecter les réseaux de télécommunications, le renforcement du contrôle des opérateurs par le régulateur (ARPTC) avec une application rigoureuse des cahiers des charges, ainsi que la protection systématique des réseaux de fibre optique lors des travaux publics, conformément au manuel de procédure administrative et technique en vigueur.
Le Conseil des ministres a pris acte de ces recommandations et réaffirmé son engagement à faire des télécommunications un levier du développement socio-économique. Pour y parvenir, José Mpanda, avocat de profession, devra aussi encourager les investissements dans les infrastructures en promouvant un environnement fiscal et réglementaire plus transparent et stable. Les opérateurs estiment en effet que la taxation excessive du secteur en RDC freine les investissements dans les infrastructures numériques nécessaires à l’expansion du réseau.
Malgré l’ambition présidentielle de réduire la fracture numérique, la RDC reste confrontée à une lenteur dans le déploiement des infrastructures de base. Le FMI notait dans un rapport de 2024 que la faible densité du réseau fibre et le manque de stations de base 4G dans les zones rurales limitaient fortement la numérisation de l’économie et des services publics. La couverture 4G demeure inégalement répartie, concentrée dans les grandes villes. Et selon la GSMA, près de 43 % de la population reste exclue de tout service mobile, soit par absence de couverture, soit pour des raisons économiques.
Ronsard Luabeya
Lire aussi :
Airtel et Vodacom s’allient pour renforcer la couverture et la qualité de leurs services
Numérisation : Noël Litanga à la tête d’un projet de plus de 500 millions $
Internet : des réductions d’impôts à l’étude pour faciliter l’accès à Starlink en RDC
Gouvernement Suminwa II : des changements dans des secteurs économiques clés
Le ministère de l’Économie nationale a annoncé, le 1er septembre 2025, que les contrôles économiques ont permis de recouvrer 5,053 millions de francs congolais (environ 1,77 million de dollars) au 30 juin 2025, soit près de sept fois le montant enregistré en 2024. Selon le ministère, cette performance résulte des efforts conjoints des services de contrôle économique et de la Commission de la concurrence dans la lutte contre les infractions à la législation sur les prix et la concurrence.
Ces résultats, obtenus au premier semestre 2025, s’inscrivent dans un contexte où le gouvernement renforce progressivement son dispositif de régulation économique. Le 4 juillet 2025, le Conseil des ministres a adopté le décret restructurant la Commission de la concurrence, désormais appelée Comco (et non plus Conac), dotée d’une autonomie administrative et financière. L’objectif est de rendre l’institution plus réactive et mieux outillée face aux pratiques anticoncurrentielles, notamment dans des secteurs stratégiques tels que les denrées alimentaires importées.
Parallèlement, près de 300 nouveaux inspecteurs économiques ont achevé leur formation en juin 2025 sur les nouvelles techniques de contrôle. Ces agents viennent renforcer la capacité du ministère à vérifier la conformité des prix affichés sur les marchés, dans le but de protéger le pouvoir d’achat des ménages.
La vigilance des autorités s’est également traduite par des contrôles ciblés dans les supermarchés de Kinshasa, menés à la suite de la polémique sur les prix pratiqués par le supermarché Carrefour Hyper Psaro. Selon un communiqué publié le 5 août 2025, ces missions visaient à s’assurer que les pratiques tarifaires respectaient les principes de transparence et d’équité. Toutefois, les résultats de ces inspections n’ont pas encore été rendus publics.
Dans son communiqué du 1er septembre, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a encouragé ses services à maintenir cette dynamique afin de garantir le respect de la législation et de préserver durablement le pouvoir d’achat des consommateurs.
Timothée Manoke
Lire aussi :
Régulation économique : la RDC restructure sa Commission de la concurrence
Kinshasa : des missions de contrôle lancées après la polémique sur les prix de Carrefour
Selon un article publié le 7 septembre 2025 par Expobéton Newsletter, plateforme d’information spécialisée dans le secteur de la construction, du béton et des infrastructures, fondée par le cimentier Jean Bamanisa de PPC Barnet DRC, des analyses de laboratoire mettent en cause la qualité d’un ciment importé des Émirats arabes unis et commercialisé dans la ville portuaire de Matadi.
D’après cette publication, les résultats indiquent que ce ciment ne respecte pas les normes internationales de référence, notamment la norme EN 197-1, qui définit la composition chimique des ciments, et la norme EN 196-1, qui fixe les critères de résistance mécanique. Ces normes, largement appliquées en Europe, servent de référence en matière de sécurité et de performance des matériaux.
Les analyses font état d’une granulométrie supérieure aux seuils acceptables, entraînant une mauvaise hydratation du matériau. Sur le plan mécanique, la résistance à la compression après deux jours est évaluée à 0,5 MPa, alors que la norme impose 10 MPa pour un ciment de type 32,5 R. La composition chimique présente également des anomalies, avec une teneur en magnésium jugée trop élevée et un ratio oxyde de calcium / dioxyde de silicium (CaO/SiO₂) inférieur à la valeur de référence de 2, ce qui remet en cause la stabilité et la réactivité du ciment.
Selon Expobéton, l’utilisation d’un tel produit expose les infrastructures à des risques importants : fissurations précoces, effondrements de structures, susceptibles de mettre en danger la vie des usagers et de causer des pertes matérielles. La publication appelle à une intervention de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) afin de vérifier et encadrer la commercialisation de ce ciment sur le marché.
En République démocratique du Congo, l’importation de ciment est soumise à une réglementation stricte destinée à soutenir l’industrie locale. Néanmoins, des dérogations sont accordées pour pallier le déficit de production. Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), la production nationale a atteint 2 298 206 tonnes en 2023, pour une consommation estimée à 2 559 063 tonnes, soit un déficit de plus de 260 000 tonnes, couvert par des importations autorisées par le ministère du Commerce extérieur.
Timothée Manoke
Lire aussi :
Innovation : l’Unikin développe un ciment à bas carbone
Ciment : le Chinois WIH Cement en voie de devenir le premier producteur en RDC
Jean Bamanisa : « Si Kinshasa ne refait pas ses voiries, elle va disparaître »
Selon le compte rendu du Conseil des ministres du 5 septembre 2025, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a demandé au gouvernement de mettre en œuvre un plan urgent pour protéger l’industrie locale et lutter contre la fraude douanière.
Sous la coordination de la Première ministre Judith Suminwa, plusieurs ministres — dont ceux de l’Intérieur, de l’Économie nationale, de l’Industrie, des Finances et du Commerce extérieur — sont chargés d’élaborer un ensemble de mesures comprenant la révision des taxes à l’importation, le renforcement du cadre légal et réglementaire, la modernisation des dispositifs de contrôle et de répression, la mise en place d’incitations à l’investissement productif ainsi que le lancement d’une stratégie nationale de communication pour promouvoir la production et la consommation locales.
Le compte rendu indique que cette décision fait suite à l’afflux de produits importés subventionnés, à la contrebande et au phénomène du bilanga (agriculture traditionnelle, sans respect des normes), qui alimentent les marchés en produits illicites à bas prix, affaiblissent les entreprises locales, réduisent les recettes fiscales et aggravent le chômage.
Pour les autorités, le renforcement de l’industrie locale et la lutte contre la fraude douanière constituent des priorités visant à réduire la dépendance extérieure, préserver les devises et consolider la souveraineté économique.
Boaz Kabeya
Lire aussi :
Produits hygiéniques : la RDC suspend les importations dans plusieurs provinces
Emballages de ciment et minerais : le coup de pouce de l’État à Bags and Sacs
L’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) a annoncé, dans un communiqué publié le 6 septembre 2025, avoir délivré des licences d’importation et de commercialisation d’électricité à deux sociétés : Twiga Power et Stima Energy. La remise officielle de ces documents a eu lieu le 12 août 2025. Ces agréments portent sur une capacité totale de 199 MW, soit 99 MW pour Twiga et 100 MW pour Stima, destinés à approvisionner en priorité les sociétés minières en République démocratique du Congo (RDC).
Twiga Power est une entreprise congolaise récemment agréée dans le domaine de l’énergie. Elle ambitionne de se positionner comme un fournisseur stratégique d’électricité importée pour répondre aux besoins croissants du secteur minier. Selon les chiffres communiqués par l’ARE, sa mise en service devrait permettre la création de 120 emplois directs et 315 emplois indirects, renforçant ainsi son impact économique et social.
Stima Energy, société par actions simplifiée unipersonnelle, s’inscrit pour sa part dans une stratégie d’intégration énergétique régionale. Grâce à sa licence d’importation de 100 MW, elle entend contribuer à l’extension de l’offre énergétique en RDC, en ciblant d’abord les industries minières, avec la perspective d’élargir progressivement sa desserte vers d’autres secteurs à forte demande. Selon sa représentante, Mme Malou Monia, cette approbation marque une étape importante pour l’entreprise sur le marché congolais de l’électricité.
Cette décision de l’ARE s’inscrit dans le cadre de la loi n°14/011 du 17 juin 2014, qui encadre la production, le transport, la distribution, l’importation et le commerce de l’électricité en RDC. Avec une demande énergétique en constante progression, portée par les activités minières, de plus en plus d’opérateurs sollicitent leurs licences auprès de l’ARE. L’institution, dont le siège est situé à la Gombe, centralise désormais ces démarches. Elle estime que cette dynamique reflète une volonté d’assainir et de formaliser l’accès au marché de l’électricité.
Lors de la cérémonie du 12 août 2025, le PDG de Twiga Power, Papy Nvulazana, a souligné que l’accompagnement de l’ARE avait permis une instruction rapide et transparente de son dossier. Mme Malou Monia, représentante de Stima Energy SAU, a, pour sa part, indiqué que son entreprise voyait dans cette licence l’opportunité de contribuer au renforcement de l’approvisionnement énergétique en RDC. Ces déclarations sont rapportées dans la communication publiée par l’ARE le 6 septembre 2025.
Boaz Kabeya
Lire aussi :
Électricité : la production de la RDC en hausse de 303 GWh en 2024, mais des défis persistent
Électricité : Kamoa Copper projette d’installer 120 MW de solaire sur son site minier
Ligne électrique Angola–RDC : l’Américain Hydro-Link porte un projet à 1,5 milliard $
Électricité : feu vert de la Zambie au projet d’interconnexion Kalumbila-Kolwezi