Selon un article publié le 7 septembre 2025 par Expobéton Newsletter, plateforme d’information spécialisée dans le secteur de la construction, du béton et des infrastructures, fondée par le cimentier Jean Bamanisa de PPC Barnet DRC, des analyses de laboratoire mettent en cause la qualité d’un ciment importé des Émirats arabes unis et commercialisé dans la ville portuaire de Matadi.
D’après cette publication, les résultats indiquent que ce ciment ne respecte pas les normes internationales de référence, notamment la norme EN 197-1, qui définit la composition chimique des ciments, et la norme EN 196-1, qui fixe les critères de résistance mécanique. Ces normes, largement appliquées en Europe, servent de référence en matière de sécurité et de performance des matériaux.
Les analyses font état d’une granulométrie supérieure aux seuils acceptables, entraînant une mauvaise hydratation du matériau. Sur le plan mécanique, la résistance à la compression après deux jours est évaluée à 0,5 MPa, alors que la norme impose 10 MPa pour un ciment de type 32,5 R. La composition chimique présente également des anomalies, avec une teneur en magnésium jugée trop élevée et un ratio oxyde de calcium / dioxyde de silicium (CaO/SiO₂) inférieur à la valeur de référence de 2, ce qui remet en cause la stabilité et la réactivité du ciment.
Selon Expobéton, l’utilisation d’un tel produit expose les infrastructures à des risques importants : fissurations précoces, effondrements de structures, susceptibles de mettre en danger la vie des usagers et de causer des pertes matérielles. La publication appelle à une intervention de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) afin de vérifier et encadrer la commercialisation de ce ciment sur le marché.
En République démocratique du Congo, l’importation de ciment est soumise à une réglementation stricte destinée à soutenir l’industrie locale. Néanmoins, des dérogations sont accordées pour pallier le déficit de production. Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), la production nationale a atteint 2 298 206 tonnes en 2023, pour une consommation estimée à 2 559 063 tonnes, soit un déficit de plus de 260 000 tonnes, couvert par des importations autorisées par le ministère du Commerce extérieur.
Timothée Manoke
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