Grâce à une acquisition et à un projet en cours, la société chinoise WIH Cement Developing Company Limited devrait atteindre une capacité de production de 1,3 million de tonnes de ciment par an en République démocratique du Congo (RDC) d’ici 2026. Cette capacité pourrait même grimper à 2,2 millions de tonnes à l’horizon 2027.
Avec de tels volumes, WIH Cement est en passe de devenir le premier producteur du pays, surpassant les acteurs actuels dont les capacités varient entre 300 000 et 1,2 million de tonnes par an. Parmi eux, PPC Barnet Manufacturing SA (1 million de tonnes), la Grande cimenterie du Katanga (1,2 million de tonnes), la Cimenterie du Kivu (720 000 tonnes) et la Cimenterie nationale (300 000 tonnes).
Depuis janvier 2025, WIH Cement, via sa filiale WIH Kasaï Cement, a effectivement lancé la construction d’une cimenterie à Katanda, à 15 kilomètres de Mbujimayi, capitale provinciale du Kasaï Oriental. Estimé à 400 millions de dollars, le projet se déroule en plusieurs phases, comme annoncé lors de la pose de la première pierre en août dernier. La première étape prévoit la mise en service, en 2026, d’une unité de production de 300 000 tonnes de ciment. La capacité devrait ensuite être progressivement portée à 1,2 million de tonnes d’ici fin 2027.
Parallèlement, WIH Cement a signé un accord avec Heidelberg Materials pour le rachat de ses parts dans la Cimenterie de Lukala (Cilu), selon un communiqué publié en janvier. Cette acquisition, d’un montant de 3,7 millions de dollars, permet à la société chinoise de prendre le contrôle de 91,02 % des parts de Cilu, qui exploite une usine d’une capacité de 1 million de tonnes près de Kinshasa.
Avantage régional
Selon le communiqué, la transaction est soumise à l’approbation des autorités réglementaires et devrait être finalisée en 2025, sans précisions sur la période exacte. Une fois conclue, WIH Cement prendra officiellement le contrôle de Cilu. « Cette acquisition devrait permettre à l’entreprise basée à Maurice d’accroître son avantage régional sur le marché du ciment en RDC, en tirant parti de sa technologie et de sa gestion », indique le communiqué.
WIH Cement appartient au groupe West International Holding Limited, une filiale de West China Cement Limited, société cotée à la Bourse de Hong Kong. Selon les informations publiées sur son site web, l’entreprise est un conglomérat multinational spécialisé dans la production et la vente de ciment, la gestion d’entreprises et l’investissement industriel. En plus de la RDC, elle développe des lignes de production et des projets dans plusieurs pays d’Afrique, où de nombreuses entreprises chinoises sont actives, notamment dans le secteur minier et les BTP. Ses implantations couvrent notamment le Mozambique, l’Éthiopie, le Rwanda, l’Angola et la République du Congo.
Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), la RDC a produit 2 298 206 tonnes de ciment en 2023, pour une consommation nationale de 2 559 063 tonnes. Afin de combler ce déficit, le pays a importé 260 857 tonnes de ciment la même année. Un déséquilibre qui devrait être résorbé avec l’entrée en production de l’usine de WIH Cement en construction au Kasaï Oriental.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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