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TÊTES D'AFFICHES

TÊTES D'AFFICHES (76)

Advans Congo a annoncé, ce 16 juillet 2025, l’élection de son directeur général, Jean-Luc Nzoubou, à la présidence du conseil d’administration de l’Association nationale des institutions de microfinance (ANIMF) en République démocratique du Congo (RDC).

« Cette élection témoigne de la reconnaissance de son leadership et de son engagement en faveur d’une microfinance responsable, durable et inclusive. Son expertise constituera sans nul doute un levier précieux pour renforcer la gouvernance du secteur et porter plus haut les ambitions de l’ANIMF-RDC », a commenté l’institution.

Jean-Luc Nzoubou dispose d’une solide expérience dans le secteur de la microfinance à l’échelle du continent. Depuis janvier 2022, il dirige Advans Congo à Kinshasa. Auparavant, il a exercé comme Deputy CEO d’Advans Nigeria (2019–2022), après un parcours marquant en Côte d’Ivoire où il a été successivement directeur des opérations adjoint, directeur de l’exploitation puis directeur général adjoint entre 2013 et 2019. Avant cela, il avait déjà œuvré pendant sept ans chez Advans Cameroun, à la tête des ressources humaines et de la logistique.

Cette progression au sein du groupe Advans lui a permis d’acquérir une expertise reconnue en gestion institutionnelle, développement opérationnel et transformation organisationnelle.

Créée le 28 septembre 2012, l’ANIMF-RDC est une association professionnelle à but non lucratif qui regroupe les institutions de microfinance agréées opérant en RDC. Fondée pour servir d’unique organe représentatif du secteur, elle s’est structurée autour de statuts, d’un règlement d’ordre intérieur, d’un code de conduite et d’un plan stratégique validé par ses membres. Après un démarrage lent, elle est devenue pleinement opérationnelle en octobre 2013 avec la tenue de sa première assemblée générale élective.

L’association joue désormais un rôle central dans la coordination, la professionnalisation et la défense des intérêts des acteurs de la microfinance en RDC.

La désignation de Jean-Luc Nzoubou intervient alors qu’Advans Congo connaît une phase de forte croissance. En 2024, l’institution a enregistré un encours brut de crédits de plus de 114 milliards de francs congolais, soit une hausse annuelle de 49 %. Pour 2025, elle ambitionne de franchir la barre des 100 millions de dollars, grâce à un réseau élargi à 11 agences et à une stratégie de financement ciblant les micros et petites entreprises.

Ces résultats opérationnels renforcent la légitimité de Nzoubou à impulser une nouvelle dynamique au sein de l’ANIMF-RDC et à accompagner la professionnalisation du secteur à l’échelle nationale.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On jeudi, 17 juillet 2025 18:36 Written by

Le 11 juillet 2025, Noël Litanga a officiellement pris ses fonctions de coordonnateur du Projet d’appui à la transformation numérique (PATN) en République démocratique du Congo (RDC). La cérémonie s’est tenue à Kinshasa, sous la supervision du directeur de cabinet du ministère des Postes, Télécommunications et du Numérique.

Le PATN bénéficie d’un financement combiné de 400 millions de dollars de la Banque mondiale et de 100 millions d’euros de l’Agence française de développement, soit plus de 116 millions de dollars supplémentaires au taux actuel. Il vise à améliorer l’accès aux services numériques, à déployer des infrastructures pour la prestation de services publics, et à accroître les compétences numériques avancées pertinentes pour l’industrie et l’innovation technologique.

Concrètement, le projet prévoit notamment : la construction de 10 000 kilomètres de fibre optique, la mise en place d’un réseau intranet sécurisé pour les institutions publiques, la création d’un guichet numérique unique pour les services administratifs. Au-delà des infrastructures, le PATN entend former 6 000 jeunes et mettre en œuvre un programme d’inclusion numérique ciblant les femmes et les populations vulnérables.

Pour conduire ce projet, le dévolu a été jeté sur Noël Litanga à la suite d’un concours organisé par la Banque mondiale, l’un des bailleurs de fonds du projet. Titulaire d’un MBA du Robert Kennedy College, le coordonnateur du PATN a également suivi des formations à la Harvard Business School et à la London Business School. Il dispose de plus de 30 ans d’expérience dans les secteurs du numérique et des télécommunications, acquise tant dans le secteur privé que dans le public.

Dans l’administration congolaise, Noël Litanga a été chef de cabinet du ministre du Numérique entre 2021 et 2024, et consultant à la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT) de 2015 à 2021. Avant cela, il a occupé plusieurs postes de direction dans le secteur privé. Il a été vice-président de Bharti Airtel Congo (2011–2014) en charge des technologies de l’information et de la facturation, après avoir dirigé les départements en charge des mêmes questions chez Bharti Airtel Gabon (2008–2011) et Celtel Madagascar (2006–2008).

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On mardi, 15 juillet 2025 17:35 Written by

Accès au financement, déficit de logements, électrification, agriculture… Représentant régional de la Société financière internationale (SFI ou IFC en anglais) pour la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi et le Congo-Brazzaville, Malick Fall détaille les principaux freins au développement du secteur privé en RDC. Dans cet entretien, il revient aussi sur les réformes engagées avec les autorités congolaises et les projets en cours pour débloquer les investissements dans des secteurs clés.

Bankable : Comment l'IFC évalue-t-elle aujourd'hui les principaux obstacles à l'accès au financement en RDC ?

Malick Fall : L'accès au financement est un sujet très pertinent pour l’IFC, en particulier l'accès au financement des PME puisqu'il s'agit d'un secteur porteur a fort potentiel d'emplois, et l'agenda de la création d'emplois est une priorité majeure pour le Groupe de la Banque mondiale dont l'IFC fait partie.

Il existe plusieurs obstacles à l'accès au financement des PME. Elles sont majoritairement informelles, et donc il est plus complexe pour elles d'avoir accès à des instruments financiers formels. Elles disposent d'états financiers souvent non audités, ce qui ne leur permet pas de pouvoir démontrer leur solvabilité. Leur taille souvent très petite et leur vulnérabilité par rapport aux variations économiques les rendent aussi plus risquées aux yeux des institutions financières.

La situation reste préoccupante, avec un déficit de financement des PME représentant 27 % du PIB en 2024, soit environ 11 à 12 milliards de dollars. Plus de la moitié des petites et moyennes entreprises sont confrontées à des difficultés d’accès au financement.

Conscients des défis structurels entravant l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises en République Démocratique du Congo, nous avons élaboré et mis en œuvre une stratégie ciblée visant à renforcer leur inclusion financière. Celle-ci repose sur la mobilisation de financements dédiés, déployés à travers les institutions financières locales qu’il s’agisse de banques commerciales ou de sociétés de microfinance.

À ce jour, notre portefeuille s’élève à un peu plus de 100 millions de dollars, et nous ambitionnons de plus que doubler cet engagement en diversifiant nos instruments, notamment par des lignes de crédit, des garanties, et des prises de participation. Ces interventions sont systématiquement accompagnées d’une assistance technique, afin de renforcer les capacités des institutions financières à mieux servir des segments clés tels que les femmes entrepreneures ou les acteurs du secteur agricole. L’objectif est clair : doter les institutions financières des moyens nécessaires pour soutenir durablement la croissance des PME, moteur essentiel du développement économique inclusif.

Bankable : En février 2023, l’IFC estimait le déficit de financement des micro, petites, moyennes entreprises à 26 % du PIB. Quelle est la situation aujourd'hui, un an plus tard, et quelles réformes structurelles recommandez-vous pour combler le gap ?

Malick Fall : La situation reste préoccupante, avec un déficit de financement des PME représentant 27 % du PIB en 2024, soit environ 11 à 12 milliards de dollars. Plus de la moitié des petites et moyennes entreprises sont confrontées à des difficultés d’accès au financement. L’ampleur de ce déficit souligne l’urgence de réformes structurelles profondes, que nous menons en étroite collaboration avec le ministère des Finances et la Banque centrale du Congo.

Dans ce cadre, nous avons activement contribué à la révision de la loi sur le crédit-bail, un instrument de financement particulièrement adapté aux besoins des PME. Cette réforme vise à rendre le crédit-bail plus attractif et accessible, en permettant aux entreprises d’accéder à des équipements sans avoir à mobiliser des garanties qu’elles ne possèdent souvent pas.

Par ailleurs, nous accompagnons les autorités congolaises dans le développement du marché des capitaux, un levier essentiel pour diversifier les sources de financement et mobiliser des ressources à long terme. Ce type de financement est crucial pour des secteurs stratégiques comme l’industrie, qui nécessitent des investissements durables pour soutenir leur croissance.

L’étude a notamment mis en lumière que le stock total de crédit hypothécaire en RDC ne dépasse pas 30 millions de dollars soit moins de 1 % de l’ensemble des crédits distribués dans le pays.

Nous collaborons également étroitement avec la Banque centrale pour la mise en place d’un bureau de crédit national. Cet outil est essentiel pour permettre aux institutions financières d’accéder à des informations fiables et actualisées sur le profil de crédit des emprunteurs. Une telle transparence réduite considérablement l’asymétrie d’information et, par conséquent, le risque associé à l’octroi de prêts.

Chaque fois que nous avons soutenu la création de ce type de dispositif dans d’autres contextes, nous avons observé une augmentation significative du volume de prêts accordés. En effet, une meilleure connaissance du risque permet aux institutions financières de prêter avec plus de confiance, ce qui favorise une inclusion financière plus large. Ce projet s’inscrit dans un ensemble d’initiatives que nous menons, en complément de nos investissements, pour renforcer l’infrastructure financière du pays et rendre la distribution du crédit plus sûre, plus efficace et plus inclusive

Bankable : L'accès au logement reste aussi extrêmement limité pour la majorité des Congolais, notamment à raison de l'absence d'un véritable marché hypothécaire. Vous aviez indiqué récemment que l'IFC s'intéresse aussi à cette problématique. Quelle initiative concrète avez-vous engagée à ce sujet ?

Malick Fall : Écoutez, la question du logement est un enjeu majeur en République Démocratique du Congo, un pays vaste, à la démographie dynamique, la population urbaine croit très rapidement et dont l’urbanisation progresse à un rythme soutenu. Pourtant, le déficit de logements y demeure alarmant. Une étude approfondie que nous avons menée en 2022 a révélé un déficit estimé à 4 millions d’unités. Pour commencer à combler cet écart, il faudrait construire plus de 250 000 logements par an, dont près de la moitié à Kinshasa.

Malheureusement, les financements disponibles pour le secteur restent extrêmement limités. L’étude a notamment mis en lumière que le stock total de crédit hypothécaire en RDC ne dépasse pas 30 millions de dollars soit moins de 1 % de l’ensemble des crédits distribués dans le pays. Ce chiffre illustre à lui seul l’ampleur du défi.

Pour y répondre, il est impératif de mettre en œuvre des réformes structurelles visant à sécuriser les transactions immobilières, renforcer la confiance des investisseurs et créer un environnement propice à l’engagement du secteur privé. Le développement d’un écosystème de financement du logement, accessible et durable, est essentiel pour répondre aux besoins croissants de la population et soutenir une urbanisation inclusive.

En partenariat avec la Banque mondiale, nous avons proposé un programme de réforme du climat des affaires dans le secteur du logement. Ce programme comprend notamment un appui à la réforme du notariat, afin de renforcer la sécurité juridique des transactions immobilières.

L’étude a également mis en évidence plusieurs obstacles majeurs à l’investissement privé dans le secteur du logement. L’un des plus préoccupants est l’insécurité foncière : près de 80 % des litiges traités par les tribunaux en RDC concernent des conflits liés à la propriété foncière. Il est donc impératif d’apporter des réponses concrètes et durables à ces problématiques.

En partenariat avec la Banque mondiale, nous avons proposé un programme de réforme du climat des affaires dans le secteur du logement. Ce programme comprend notamment un appui à la réforme du notariat, afin de renforcer la sécurité juridique des transactions immobilières. Un notaire doté de responsabilités accrues peut jouer un rôle clé dans la fiabilisation des échanges entre acheteurs et vendeurs, ce qui contribuerait à stimuler l’activité dans ce secteur.

Par ailleurs, nous avons identifié des réformes prioritaires pour améliorer l’accès au crédit. À l’heure actuelle, le certificat d’enregistrement qui constitue le titre de propriété n’est généralement délivré qu’après la mise en valeur du terrain. Cette pratique empêche les promoteurs immobiliers d’utiliser le foncier comme garantie pour obtenir un financement bancaire. Une réforme de ce mécanisme permettrait aux banques de mieux sécuriser leurs prêts et de financer plus activement le développement du logement.

Bankable : À quelle échéance pensez-vous que ce programme peut aboutir ?

Malick Fall : Il est essentiel d’agir avec diligence, mais également avec rigueur. Nous travaillons activement à la mise en œuvre des réformes nécessaires, mais ce qui importe avant tout, c’est de bien les concevoir. Lorsqu’il s’agit d’intervenir sur le cadre réglementaire et légal, la précipitation peut compromettre la qualité et l’impact des mesures adoptées.

Il est donc fondamental que ce processus soit inclusif, associant l’ensemble des parties prenantes concernées, afin de garantir que les textes qui en découleront soient à la fois pertinents, applicables et porteurs de résultats concrets. En somme, il faut avancer rapidement, mais sans précipitation avec méthode, concertation et vision à long terme.

Bankable : La RDC ambitionne de tripler son taux d'accès à l'électricité d'ici 2030, dans le cadre du Compact énergétique national, en mobilisant près de 20 milliards de dollars d'investissement privé. L’IFC prépare des projets dans ce domaine. Quels en seront les contours ?

Malick Fall : Le secteur de l’électricité constitue un pilier stratégique de l’action de l’IFC en République Démocratique du Congo. Il est en effet impossible de parler d’industrialisation sans un accès fiable et durable à l’énergie. Or, le déficit énergétique du pays reste considérable, tant en milieu urbain que rural.

C’est pourquoi nous travaillons activement sur plusieurs projets structurants. Nous saluons notamment l’initiative Compact M300, qui vise à améliorer la coordination entre les différents acteurs du secteur. Une meilleure synergie permettra de renforcer la complémentarité des interventions et d’accélérer les résultats sur le terrain.

Parmi nos initiatives phares figure le programme Scaling Mini-Grid, que nous menons conjointement avec la Banque mondiale. Ce programme a pour objectif de créer des plateformes favorisant le développement de mini-réseaux électriques dans les zones les plus isolées, où l’accès à l’électricité reste très limité.

En ce qui concerne l’IFC, nous intervenons sur l’ensemble de la chaîne de valeur : production, transmission et distribution. Nous soutenons des projets en tant qu’investisseur, mais aussi en tant que co-développeur, afin de structurer des projets viables, bancables, et capables d’attirer des financements à long terme, qu’ils proviennent de l’IFC ou d’autres partenaires financiers intéressés par ce secteur stratégique.

Bankable : Vous pouvez déjà nommer quelques projets ?

Malick Fall : Oui, bien sûr. Comme mentionné, nous travaillons actuellement sur l’initiative Scaling Mini-Grid, en partenariat avec la Banque mondiale. Ce projet est en cours de déploiement dans la région du Kasaï. Il vise à créer un cadre clair et incitatif pour attirer des opérateurs privés dans la production et la distribution d’électricité à travers des mini-réseaux. Nous avons beaucoup d’espoir pour cette initiative : si elle réussit, elle pourrait être répliquée dans d’autres régions de la RDC, voire dans d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Nous travaillons également sur un projet dans le domaine de la transmission électrique. Comme je l’ai souligné, il est essentiel d’étendre les réseaux de transport pour garantir une distribution équitable de l’électricité sur l’ensemble du territoire. Ces projets sont actuellement en phase de préparation, et nous espérons pouvoir en partager davantage dès qu’ils auront atteint un stade plus avancé.

Bankable : L'agriculture est un autre pilier du programme de l'IFC en RDC. En 2023, vous avez été parmi les organisateurs de l'Agribusiness Forum. Plus d'un an après, qu'est-ce qui s'est fait de concret à partir des observations, des recommandations de cette grande discussion ?

L’agriculture représente également un secteur clé pour le développement économique de la République Démocratique du Congo. Le pays dispose d’un potentiel agricole exceptionnel, avec des millions d’hectares de terres arables et des ressources en eau abondantes. Si ce potentiel est pleinement exploité, la RDC pourrait devenir une véritable puissance agricole sur le continent.

Pourtant, malgré ces atouts, le pays importe chaque année près de 2 milliards de dollars de denrées alimentaires pour répondre à ses besoins de consommation. C’est une anomalie économique, compte tenu de ses capacités naturelles. À l’inverse, avec les réformes appropriées et un environnement propice à l’investissement, la RDC pourrait non seulement atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais également générer plus de 2 milliards de dollars d’exportations agricoles.

Nous avons récemment investi dans un projet agricole de 5 000 hectares dans le Katanga, dédié à la production de maïs et de blé. Il s’agit d’un premier investissement structurant, qui, nous l’espérons, servira de catalyseur pour d’autres initiatives similaires à travers le pays.

L’un des enseignements majeurs issus de l’Agribusiness Forum, que nous avons organisé conjointement avec le ministère des Finances, le ministère de l’Agriculture et la Banque africaine de développement, est la nécessité d’améliorer le cadre d’investissement pour attirer durablement les capitaux privés dans le secteur agricole. C’est dans cette perspective que nous avons engagé un travail approfondi sur les zones économiques spéciales (ZES), afin de créer des espaces sécurisés et compétitifs pour les investisseurs.

Ces zones doivent offrir des garanties fondamentales : sécurité foncière, accès à des infrastructures de base (transport, électricité, eau), et un environnement juridique stable et incitatif. Ce sont des conditions essentielles pour mobiliser des investissements de long terme, souvent intensifs en capital. Nous nous réjouissons des progrès réalisés à ce jour. En collaboration avec la Banque mondiale, nous avons contribué à l’élaboration de plusieurs décrets visant à rendre les ZES plus opérationnelles et attractives. Ces avancées réglementaires sont cruciales pour renforcer la crédibilité du dispositif et stimuler l’investissement privé.

Par ailleurs, nous avons récemment investi dans un projet agricole de 5 000 hectares dans le Katanga, dédié à la production de maïs et de blé. Il s’agit d’un premier investissement structurant, qui, nous l’espérons, servira de catalyseur pour d’autres initiatives similaires à travers le pays.

Bankable : Vous ne communiquez pas suffisamment sur les opportunités qu'offre ce nouveau cadre pour les investissements dans le secteur agricole…

Malick Fall : Il s’agit d’un processus en cours. Il est vrai que des progrès significatifs ont été réalisés, mais nous ne sommes pas encore au terme du chemin. Chaque étape doit être franchie avec rigueur et dans le bon Momentum. Nous entretenons une excellente collaboration avec les autorités congolaises sur les questions liées aux zones économiques spéciales, et les avancées obtenues jusqu’ici sont encourageantes.

Toutefois, comme pour toute réforme structurelle, il est essentiel de prendre le temps nécessaire pour garantir la solidité et la durabilité des résultats. Nous poursuivons activement ce travail, en partenariat étroit avec le gouvernement et la Banque mondiale. Et bien entendu, nous communiquerons sur les résultats de ce processus en temps opportun, dès que les conditions seront réunies pour le faire de manière claire et constructive.

Interview réalisée par Aboudi Ottou

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Posted On lundi, 07 juillet 2025 15:18 Written by

La société Alphamin Resources, opérateur de Bisie, la plus importante mine d’étain de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, le 25 juin 2025, la nomination de John Robertson en qualité d’administrateur, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires. Cette décision intervient trois mois après son départ de la direction générale d’Alphamin Bisie Mining SA (ABM), filiale contrôlée à 84 % par la maison mère, où il a exercé entre septembre 2023 et mars 2025.

Cette nomination survient également quelques jours après l’annonce de la démission de Rudolf Pretorius du conseil d’administration. Ce dernier, représentant de Tremont Master Holdings, y siégeait depuis 2014. La compagnie ne précise toutefois pas si la nomination de John Robertson vise à remplacer directement le démissionnaire.

Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte de mutation capitalistique pour Alphamin. Début juin, International Resources Holding (IRH), filiale du conglomérat émirati IHC, a conclu un accord pour acquérir la quasi-totalité de Tremont Master Holdings. Cette opération, une fois validée par les autorités congolaises, permettra à IRH de prendre le contrôle indirect de 56 % du capital d’Alphamin Resources.

Professionnel du secteur minier avec plus de 30 ans d’expérience, notamment en Afrique, John Robertson est reconnu pour sa capacité à piloter des sites complexes, tant à ciel ouvert que souterrains, et pour sa maîtrise des standards internationaux d’exploration, d’évaluation et de gestion des ressources minérales. Durant son mandat en RDC, il a dirigé les opérations d’ABM dans un contexte sécuritaire tendu, marqué par la menace du groupe armé M23 dans la province du Nord-Kivu.

Avec cette nomination, John Robertson pourra mettre à profit sa connaissance du terrain congolais et de ses enjeux géopolitiques pour accompagner l’ingénieur sud-africain Jac Van Heerden, son successeur à la tête d’ABM depuis avril 2025. Ce dernier s’est vu confier la mission de stabiliser les opérations de la mine de Bisie et de renforcer l’ancrage local d’Alphamin dans un environnement à la fois stratégique et fragile.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On vendredi, 04 juillet 2025 11:10 Written by

La République démocratique du Congo (RDC) a une nouvelle représentante diplomatique auprès des États-Unis. Yvette Ngandu Kapinga a été nommée, le 10 juin 2025, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC à Washington. Elle succède à Marie-Hélène Mathey Boo, en poste depuis janvier 2022. Cette dernière, ancienne ministre de l’Industrie et du Commerce et ex-directrice du Centre international des civilisations Bantu (CICIBA), aura dirigé la mission diplomatique congolaise pendant plus de trois ans.

Cette nomination intervient alors que les relations entre Kinshasa et Washington prennent une importance croissante. Plusieurs dossiers sensibles figurent à l’agenda bilatéral : un accord entre la RDC et le Rwanda est actuellement en négociation à Washington, sous médiation américaine, tandis que les États-Unis discutent également d’un accord pour accéder aux minerais stratégiques congolais.

Dans le même temps, Washington envisage d’inscrire la RDC sur la liste des pays interdits d’entrée sur le territoire américain. Une note en ce sens a été transmise, le 14 juin, aux diplomates des 36 pays concernés. Ces derniers disposent de 60 jours pour renforcer la fiabilité des documents d’identité et réduire les fraudes administratives.

Face à ces enjeux, le président Félix Tshisekedi a misé sur une diplomate chevronnée, dotée d’une solide expérience dans les mécanismes de paix régionaux et familière des institutions américaines. Formée aux États-Unis, Yvette Ngandu Kapinga est diplômée en administration publique et en relations internationales de la Bowling Green State University, dans l’Ohio.

Elle a construit sa carrière à l’interface des dynamiques régionales et internationales. Depuis août 2020, elle occupait le poste de commissaire chargée du Genre, du Développement humain et social à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Première femme à diriger ce département, elle y a porté des dossiers liés à la gouvernance sociale, aux droits des femmes et à la consolidation de la paix.

Avant cette fonction, elle a exercé comme conseillère diplomatique à la Présidence de la RDC, notamment dans le cadre du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la stabilité des Grands Lacs.

Avec plus de vingt ans de carrière diplomatique, Mme Ngandu a également travaillé pour le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (UA-MAEP) à Johannesburg, la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba, le Secrétariat des Nations unies et l’Institut pour la paix à New York, ainsi que pour le National Endowment for Democracy et le Département d’État américain à Washington.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On lundi, 16 juin 2025 14:38 Written by

L’avocat d’affaires franco-togolais Pascal Agboyibor figure parmi les 22 membres de la cellule de coordination stratégique chargée de piloter le partenariat minier en cours de négociation entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis. Sa nomination est actée dans la décision n°25/020 du 12 mai 2025, portant création de cette structure dédiée au suivi des négociations et à la mise en œuvre de l’accord sur les minerais critiques.

La cellule est structurée en trois entités : la direction, le secrétariat technique et un groupe d’experts. Pascal Agboyibor est le seul avocat membre de la direction. Elle réunit des figures clés de l’appareil étatique, parmi lesquelles Anthony Nkinzo Kamole, directeur de cabinet du président de la République, les ministres des Affaires étrangères et des Mines, Thérèse Kayikwamba Wagner et Kizito Pakabomba, ainsi que les présidents des conseils d’administration de la Gécamines, Guy-Robert Lukama, et de l’Arecoms, Patrick Mpoyi Luabeya.

Fondateur du cabinet Asafo & Co., Agboyibor est reconnu comme l’un des juristes les plus influents du continent dans les secteurs minier, énergétique et des infrastructures. Il est régulièrement sollicité sur des dossiers impliquant des financements souverains, des PPP ou des opérations structurantes avec des institutions multilatérales.

Présent en RDC depuis plusieurs années, Agboyibor conseille le gouvernement sur plusieurs projets stratégiques. Asafo & Co. a notamment joué un rôle clé dans la renégociation des termes du partenariat entre la Gécamines et le groupe chinois CMOC sur la mine de Tenke Fungurume, débouchant sur un règlement de 800 millions de dollars en faveur de la société publique congolaise.

Cette expertise lui a valu d’être désigné en 2024, pour la quatrième fois, comme l’avocat le plus influent de l’espace francophone par le classement Africa Business+, une distinction fondée sur l’ampleur et la sensibilité des dossiers traités. « Il appuie et défend l’État congolais, et la Gécamines S.A., notamment face aux opérateurs étrangers », note le magazine.

La cellule, dirigée par Anthony Nkinzo Kamole, est chargée d'assurer la coordination des travaux préparatoires, l’harmonisation des positions des institutions congolaises, ainsi que le respect des engagements dans le cadre de cet accord bilatéral en cours de finalisation.

Ce partenariat viserait à garantir l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques congolais — cobalt, lithium, coltan — en échange d’un soutien politique accru dans la résolution du conflit dans l’est du pays. Selon le Financial Times, sa signature pourrait intervenir d’ici fin juin 2025.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On lundi, 09 juin 2025 09:07 Written by

Pour le sénateur Alphonse Ngoyi Kasanji, l’abrogation, le 2 juin 2025, de l’arrêté ministériel qui conférait au Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC) le monopole de la vente des diamants marque un tournant pour la SACIM (Société Anhui-Congo d’investissement minier). Désormais, estime-t-il, l’entreprise n’a « plus aucune excuse concernant la commercialisation des diamants ».

Depuis plusieurs mois, la SACIM justifiait ses difficultés financières par ce texte de février 2022. Désormais libre de vendre directement sa production, l’entreprise est attendue au tournant par son personnel, mais aussi par les populations locales, qui dépendent notamment de sa centrale électrique pour leur approvisionnement en électricité.

Pour s’assurer d’un véritable changement, Alphonse Ngoyi Kasanji plaide pour une réforme de la gouvernance de l’entreprise. « Il est temps de mettre en place un conseil d’administration et une délégation syndicale », a-t-il réagi après la publication de l’arrêté abrogeant le texte querellé. L’objectif affiché : renforcer la transparence dans la gestion de la société et améliorer les conditions sociales des travailleurs.

Ancien gouverneur du Kasaï Oriental (2007-2018), province d’où est basée la SACIM, le sénateur est une figure incontournable de cette province diamantifère. Il siège désormais au Sénat, mais reste un acteur influent du secteur. Homme d’affaires reconnu, il possède plusieurs comptoirs d’achat de diamants et a dirigé la Fédération congolaise des diamantaires (FECODI).

La fin du monopole du CEEC va donc aussi dans le sens de ses intérêts. Alphonse Ngoyi Kasanji a d’ailleurs exprimé sa reconnaissance au président Félix Antoine Tshisekedi pour avoir permis l’abrogation de ce qu’il qualifie d’« arrêté illégal ». Il a également salué l’action du ministre des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, pour ce qu’il considère comme un rétablissement de la justice économique et sociale.

Selon lui, cette décision ouvre la voie à une meilleure régulation du secteur et à une relance attendue des performances de la SACIM.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On jeudi, 05 juin 2025 12:46 Written by

Dans un communiqué publié le 19 mai 2025, le groupe américain Africell a annoncé la nomination de Kory Webster au poste de directeur général (CEO) d’Africell RDC. Il succède à Milad Khairallah, qui occupait ce poste depuis novembre 2018.

Américain de nationalité, Kory Webster rejoint la filiale congolaise après avoir occupé pendant deux ans le poste de directeur des opérations (COO) d’Africell Angola. Fort de près de 30 ans d’expérience dans le secteur des télécommunications, il a exercé des fonctions de direction chez des géants comme Sprint et Claro, aux États-Unis et dans les Caraïbes.

Selon la feuille de route qu’il a publiée sur son compte LinkedIn, Kory Webster aura pour principale mission, à son nouveau poste, d’assurer la croissance d’Africell RDC en renforçant sa part de marché dans un environnement particulièrement concurrentiel, comme en témoignent les dernières données publiées par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC).

En 2024, l’opérateur a enregistré un chiffre d’affaires de 80,6 millions de dollars américains, représentant 3,8 % du marché congolais des télécoms. Ce chiffre marque une baisse de 3 % par rapport à 2023, où Africell avait clôturé l’exercice avec 83 millions de dollars. L’opérateur occupe ainsi la queue du classement, dominé par Airtel (35,5 % des revenus du marché), suivi de Vodacom (32,6 %) et Orange (28,1 %).

Plan d’action

En termes d’abonnés actifs, Africell se classe également en dernière position, avec seulement 3,8 millions d’utilisateurs ayant sollicité son réseau au moins une fois durant les 90 derniers jours de 2024, soit une part de marché de 6 %. Vodacom domine ce segment avec 36 % de parts de marché, tandis qu’Orange et Airtel sont au coude-à-coude avec 29 % chacun.

Face à cette tendance, Kory Webster prévoit d’augmenter le revenu moyen par utilisateur grâce aux services à valeur ajoutée, à la monnaie mobile et aux plateformes numériques ; d’améliorer l’efficacité opérationnelle ; de réduire le taux de désabonnement en optimisant les canaux de vente directs et indirects, les structures de coûts et les stratégies de fidélisation ; ainsi que d’étendre la couverture réseau d’Africell en RDC et d’améliorer la qualité du service dans les zones mal desservies.

En novembre 2023, Africell a lancé ses opérations dans trois provinces supplémentaires de la RDC — le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Tanganyika — portant ainsi à 14 le nombre de provinces couvertes sur les 26 que compte le pays.

Kory Webster prend la tête d’Africell RDC au moment où les États-Unis entendent faire de l’opérateur un acteur clé dans le cadre du corridor de Lobito, un projet ferroviaire ambitieux reliant la Zambie, la RDC et l’Angola. Dans cette perspective, Africell bénéficie de financements pour étendre sa couverture réseau en Angola et moderniser ses infrastructures en RDC — deux des trois pays traversés par ce corridor.

Timothée Manoke, stagiaire

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Posted On mercredi, 28 mai 2025 02:01 Written by

L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a été condamné à dix ans de travaux forcés et à cinq ans de privation d’accès aux fonctions publiques, du droit de vote et de libération conditionnelle pour détournement de fonds publics. La Cour constitutionnelle a rendu sa décision le 20 mai 2025. Ses coaccusés, Déogratias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), et Christo Grobler, dirigeant sud-africain d’Africom, ont écopé chacun de cinq ans de travaux forcés.

La Cour a conclu qu’Augustin Matata Ponyo avait « conçu, participé et bénéficié » du détournement de fonds en validant le paiement de travaux non exécutés ou surfacturés. Plus de 156 millions de dollars étaient destinés au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, et 89 millions à la construction du marché international de Kinshasa, deux projets qui n'ont jamais abouti.

Même si les avocats de Matata Ponyo évoquent une affaire à caractère politique, cette condamnation entache l’image de rigueur technocratique et budgétaire autrefois associée à l’économiste. Premier ministre entre 2012 et 2016, sous la présidence de Joseph Kabila, Matata Ponyo s’était en effet bâti une réputation d’économiste rigoureux. Ancien ministre des Finances, il s’est illustré par sa volonté de moderniser l’économie congolaise et d’imposer une discipline budgétaire dans la gestion publique du pays.

Sous son leadership, la RDC a connu une croissance économique soutenue, culminant à plus de 9,5 % en 2014, portée par la relance du secteur minier et quelques initiatives agricoles. Parmi ses mesures phares figuraient la bancarisation de la paie des fonctionnaires — qui a permis l’élimination de milliers d’agents fictifs — ainsi que le lancement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, censé relancer l’agriculture à grande échelle.

Malgré des résultats macroéconomiques satisfaisants, l’ancien Premier ministre n’a pas échappé aux critiques concernant la gestion du projet de Bukanga-Lonzo. Présenté à l’époque comme « le projet agricole du siècle » en RDC, il est aujourd’hui considéré comme un échec.

Protégé par son immunité de député, Augustin Matata Ponyo reste pour l’instant en liberté.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Posted On jeudi, 22 mai 2025 12:00 Written by

Benjamin Katabuka est le nouveau pion que vient de pousser KoBold Metals dans la partie d’échecs qui se joue actuellement autour du gisement de Manono, en République démocratique du Congo. Fin mars 2025, le juriste a été nommé directeur général pays de la junior minière américaine soutenue par les milliardaires Bill Gates et Jeff Bezos, alors que la société n’a pour l’instant aucune activité dans le pays.

KoBold prévoit de demander des permis d’exploration de cuivre et de cobalt, mais l’entreprise a introduit, depuis janvier, une offre en vue d’obtenir des droits sur le gisement de lithium de Manono, considéré comme ayant « le potentiel de devenir une mine de lithium à grande échelle et de longue durée ». Il apparaît donc que c’est sur ce dossier que Benjamin Katabuka devra d’abord faire ses preuves.

Le gisement de lithium de Manono est au cœur d’un conflit qui oppose la compagnie australienne AVZ Minerals à la société publique congolaise Cominière et à son partenaire chinois Zijin Mining devant les tribunaux arbitraux. AVZ, qui estime avoir été injustement évincée du projet, prétend toujours détenir des droits sur le site.

Dans son offre, KoBold propose de mettre fin au contentieux en accordant une « compensation appropriée » à AVZ, en échange de l’abandon de ses prétentions sur Manono à son profit. Les deux entreprises ont annoncé avoir conclu un cadre pour que « AVZ cède ses intérêts commerciaux dans le gisement de lithium de Manono à KoBold, à une juste valeur ».

Il ne reste donc plus qu’à convaincre les autorités congolaises d’adhérer à cet arrangement, alors que des géants comme Rio Tinto ont également montré de l’intérêt pour Manono. Pour y parvenir, la compagnie américaine a misé sur Benjamin Katabuka, un profil qui allie expertise juridique internationale et expérience de terrain dans l’industrie minière congolaise.

Avocat de formation, diplômé des universités de Neuchâtel, Genève, Pennsylvanie, et titulaire du barreau de New York, Benjamin Katabuka a construit sa carrière entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Afrique. Après un passage comme consultant à Genève, il s’est imposé comme une figure de l’industrie extractive congolaise avec plus d’une décennie d’expérience.

De 2022 à sa nomination, Katabuka était directeur général de C. Steinweg Bridge en RDC. Cette filiale sud-africaine du groupe de logistique néerlandais C. Steinweg Group fournit des services d’import-export dans le pays. Auparavant, il a travaillé pour Freeport-McMoRan depuis Kinshasa. Ce groupe américain opérait la mine de cuivre-cobalt de Tenke Fungurume et développait le projet de Kisanfu, avant de les revendre au chinois CMOC.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On mardi, 20 mai 2025 01:15 Written by
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