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TÊTES D'AFFICHES

TÊTES D'AFFICHES (79)

Porté par le groupe Texaf, Silikin Village est devenu, en cinq ans, un acteur clé de l’écosystème entrepreneurial à Kinshasa, avec ses 9 500 m² d’espaces de travail équipés et connectés. Dans cet entretien, sa directrice exécutive en charge des programmes d’innovation revient sur la vision stratégique du projet, les dispositifs d’accompagnement, les enjeux d’accessibilité et les ambitions régionales de ce hub congolais de l’innovation.

Bankable : Silikin Village se présente comme un hub d’entrepreneuriat et d’innovation. Très concrètement, quels types d’accompagnement proposez-vous aux start-up et aux porteurs de projets ?

Cécilia Bituka : Silikin Village propose un accompagnement complet et structuré, visant à répondre aux besoins des entrepreneurs à différents stades de développement. Initialement, notre focus était sur les projets en phase d’idéation et de structuration. Aujourd’hui, nous avons élargi notre approche pour accompagner des entrepreneurs plus matures, qui souhaitent renforcer leur présence sur le marché et accéder à des solutions de financement adaptées à leurs besoins spécifiques.

Un exemple concret de cet accompagnement est le programme Grandir & Faire Grandir, un programme d’accélération hybride, alliant les modèles de start-up studio et d’accélérateur. Il est spécifiquement destiné aux entrepreneurs dans le domaine de la tech, et se concentre sur cinq secteurs clés : fintech, agritech, cleantech, edtech et healthtech. La première cohorte, composée de cinq entrepreneurs, bénéficiera de ce programme sur une période de neuf mois, avec l’objectif de favoriser la croissance du marché et la préparation à l’investissement.

Depuis ses débuts, Silikin Village a bénéficié du soutien de bailleurs de fonds publics et privés, ce qui a permis de mettre en place des espaces modernes, connectés et propices à l’innovation pour les plus de 300 porteurs de projets et entrepreneurs accompagnés depuis 5 ans.

Par ailleurs, en tant que structure d’accompagnement à l’entrepreneuriat et à l’innovation (SAEI), Silikin Village ne se limite pas à l’accompagnement des start-up. Nous proposons également des services de conseil en innovation destinés aux grandes entreprises qui souhaitent réinventer leur approche de la recherche et du développement (R&D) et participer activement à la création d’un écosystème innovant dans leur domaine.

Ce double engagement permet à Silikin Village de se positionner comme un véritable catalyseur d’innovation, en co-créant des solutions durables et en dynamisant l’écosystème entrepreneurial de Kinshasa.

Bankable : À ce jour, combien avez-vous investi dans cet accompagnement, et quels résultats concrets avez-vous obtenus ?

CB : Silikin Village a été fondé en 2020 grâce à la vision d’un groupe privé, le groupe Texaf, qui a dès le départ opté pour une approche de co-construction. Leur premier investissement majeur a été la réhabilitation de la concession Cotex, couvrant près de 3,2 hectares, dont une partie a été dédiée à l’accueil des acteurs de l’écosystème entrepreneurial.

Depuis ses débuts, Silikin Village a bénéficié du soutien de bailleurs de fonds publics et privés, ce qui a permis de mettre en place des espaces modernes, connectés et propices à l’innovation pour les plus de 300 porteurs de projets et entrepreneurs accompagnés depuis 5 ans.

Bankable : À l’issue du premier trimestre 2025, les revenus locatifs de Texaf se sont établis à 7,7 millions d’euros, en hausse de 29 % sur un an, notamment grâce à l’ouverture de la phase III de Silikin Village.Au-delà de l’impact économique, Silikin est-il aussi un investissement rentable pour le groupe ?

CB : Texaf Digital, à travers Silikin Village, est rentable (depuis 2025), certes à un niveau encore modeste par rapport à d'autres activités historiques du groupe comme Carrigres ou Utexafrica, qui continuent de générer l’essentiel de nos résultats financiers. Cela dit, il ne faut pas évaluer Silikin uniquement sous l’angle de la rentabilité immédiate.

Silikin Village représente avant tout un investissement stratégique sur le long terme. Il incarne notre vision d’un développement économique durable et inclusif, centré sur l’innovation et l’entrepreneuriat local. La croissance régulière de ses revenus — portée notamment par l’ouverture de la phase III — confirme qu’il existe une demande croissante pour ce type d’infrastructure haut de gamme à Kinshasa. Nous sommes donc confiants dans sa montée en puissance, tant en termes d’impact que de viabilité financière.

Bankable : Certains porteurs de projets jugent vos espaces de coworking peu accessibles. Comment conciliez-vous la promotion de l’innovation avec les exigences de rentabilité ?

CB : Il s’agit là d’une préoccupation tout à fait légitime, surtout dans un contexte où de nombreux entrepreneurs lancent leur activité avec des ressources limitées. C’est précisément pour répondre à cette réalité que nous avons conçu, chez Silikin Village, une offre flexible et évolutive, capable de s’adapter à la diversité des besoins au sein de notre écosystème.

Nous proposons trois formats d’espaces de travail, pensés pour accompagner chaque étape du parcours entrepreneurial : un espace de coworking ouvert, accessible à 150 dollars TTC par mois, entièrement équipé (mobilier haut de gamme, climatisation, internet haut débit, services de nettoyage, imprimante, sécurité), idéal pour les indépendants ou les petites équipes à la recherche d’un cadre dynamique et collaboratif ; des espaces cloisonnés, offrant un environnement plus calme pour les professionnels souhaitant plus de concentration, tout en restant connectés à la communauté ; ainsi que des bureaux privés, conçus pour les start-up en phase de croissance ou les structures nécessitant confidentialité et stabilité.

Bien entendu, la rentabilité reste une condition incontournable à la pérennité de notre initiative. Mais elle n’est en aucun cas contradictoire avec notre mission : créer un espace inclusif, durable, au service de l’innovation, et qui accompagne concrètement les entrepreneurs congolais et internationaux dans leur développement.

Afin de lever les freins à l’accès, nous avons également mis en place une offre découverte à 10 dollars par jour. Elle permet aux freelances, curieux ou porteurs de projet de tester l’expérience Silikin Village sans engagement, dans une logique d’ouverture et de démocratisation.

Au-delà de l’espace physique, c’est surtout l’accès à une véritable communauté d’entrepreneurs, de mentors, d’experts et d’innovateurs qui fait la force de notre écosystème. Ce capital relationnel, souvent décisif dans les premiers pas d’un projet, constitue l’un des piliers de notre accompagnement.

Bien entendu, la rentabilité reste une condition incontournable à la pérennité de notre initiative. Mais elle n’est en aucun cas contradictoire avec notre mission : créer un espace inclusif, durable, au service de l’innovation, et qui accompagne concrètement les entrepreneurs congolais et internationaux dans leur développement.

Bankable : Il était question de porter la superficie de Silikin Village à près de 9 000 m² d’espaces de travail d’ici fin 2024. Où en êtes-vous dans la réalisation de cet objectif ?

CB : Cet objectif a non seulement été atteint, mais même dépassé ! En 2020, nous avons démarré avec un campus de 700 m², et aujourd’hui, Silikin Village propose 9 500 m² d’espaces de travail connectés et bien équipés.

Ce développement a permis d’accueillir plus de 193 PME et start-up et 840 membres actifs dans notre écosystème, qui bénéficient quotidiennement de nos infrastructures modernes. Cette expansion a été rendue possible grâce à une planification stratégique solide et à la collaboration avec nos partenaires locaux et internationaux.

Bankable : Silikin Village a accompagné les discussions autour du Startup Act et de la création de zones économiques dédiées à l’innovation. Lors du Conseil des ministres du 23 mai 2025, le gouvernement a adopté quatre projets de décrets précisant les modalités d’application de cette ordonnance-loi relative à la promotion de l’entrepreneuriat et des start-up. Que changent concrètement ces nouveaux textes pour votre dynamique actuelle, et quel rôle pensez-vous pouvoir jouer dans leur mise en œuvre ?

CB : Les décrets du Startup Act apportent un cadre juridique structuré et favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour les start-up et renforcent les initiatives privées comme la nôtre.

Silikin Village, en tant qu’acteur clé de cet écosystème, joue un rôle central dans la mise en œuvre de ces textes. Nous jouons un rôle de facilitateur, de formateur et de porte-parole, appuyé par notre implication au sein du Collectif du secteur privé pour l’application du Startup Act (COSEP).

Nous souhaitons positionner Silikin Village non seulement comme un pôle d’excellence en matière d’innovation entrepreneuriale en RDC, mais également comme un acteur clé dans la sous-région de l’Afrique centrale.

Nous sommes particulièrement bien positionnés pour accompagner les start-up en maximisant les opportunités offertes par ce cadre législatif. Cela passe par des actions concrètes de sensibilisation, de formation et de soutien direct aux entrepreneurs, pour garantir leur succès et favoriser l’essor de l’entrepreneuriat en RDC.

Bankable : Quelles sont vos ambitions futures en matière de promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation ? Et quels projets concrets soutiennent ces ambitions ?

CB : Nous souhaitons positionner Silikin Village non seulement comme un pôle d’excellence en matière d’innovation entrepreneuriale en RDC, mais également comme un acteur clé dans la sous-région de l’Afrique centrale. Notre ambition est de créer un écosystème dynamique où start-up, grandes entreprises et acteurs publics collaborent de manière étroite pour stimuler l’innovation et encourager un développement durable.

Nos projets futurs incluent : l’expansion de nos offres d’accompagnement pour les entrepreneurs locaux, à travers des programmes tels que Grandir & Faire Grandir, afin de soutenir encore davantage de start-up dans leur parcours de croissance et leur accès à l’investissement ; le lancement du programme Scaling Up in DRC, un projet stratégique visant à favoriser la maturité de l’écosystème entrepreneurial en attirant et en accompagnant l’installation de scale-ups, à la fois africaines et internationales, en RDC ; le renforcement de notre collaboration avec les institutions publiques et privées pour créer un cadre propice à l’innovation, en particulier à travers l’établissement de zones économiques dédiées à l’innovation, et en facilitant les synergies entre les différents acteurs du secteur ; ainsi que la production de données clés sur notre écosystème, afin de mieux comprendre ses réalités et ses défis. Ces données seront utilisées pour démystifier la complexité de notre écosystème et encourager davantage l’investissement ainsi que les opportunités de développement.

Ces initiatives soutiennent notre ambition de bâtir un écosystème entrepreneurial solide et durable, capable de répondre aux défis de l’innovation à long terme et de jouer un rôle majeur dans l’émergence de la RDC et de l’Afrique centrale comme des hubs d’innovation en Afrique.

Interview réalisée par Aboudi Ottou

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Posted On mercredi, 06 août 2025 18:42 Written by

La Rawbank a annoncé, dans un communiqué daté du 23 juillet 2025, la nomination de Françoise Lungangi Kitundu en qualité d’administratrice indépendante, avec l’aval de la Banque Centrale du Congo (BCC). Elle prend également la présidence du Comité d’audit de la banque et siège désormais au Comité de rémunération. Cette nomination vise à renforcer les organes de contrôle et de gouvernance de la première banque du pays.

À son nouveau poste, Mme Lungangi Kitundu assistera le Conseil d’administration dans sa mission de surveillance. Elle aura notamment pour responsabilité d’évaluer la qualité du dispositif de contrôle interne, de piloter l’audit interne, de suivre l’élaboration de l’information financière, de veiller au contrôle légal des comptes annuels et d’examiner l’indépendance des commissaires aux comptes.

Ces fonctions prennent une dimension stratégique dans un environnement réglementaire renforcé. En effet, la loi bancaire de 2022, en ses articles 170 et 174, prévoit des sanctions sévères en cas de manquements, notamment en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme ou la prolifération des armes de destruction massive. Les administrateurs peuvent encourir des amendes de 500 millions à 2 milliards de francs congolais (soit entre 175 000 et 700 000 dollars), ainsi qu'une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an.

La RDC figure, depuis octobre 2022, sur la liste grise du GAFI (Groupe d’action financière). Et le pays est engagé à renforcer la transparence et la conformité de son système financier avec pour objectif de sortir de cette liste cette année. Dans ce contexte, le renforcement de la gouvernance des institutions financières est un enjeu majeur. La nomination d’une administratrice indépendante à la tête du Comité d’audit de Rawbank s’inscrit dans cet effort de conformité et de crédibilisation du système financier national.

« Profil d’exception »

Titulaire d’une licence en sciences commerciales et financières, option gestion financière – comptabilité, obtenue à l’Institut supérieur de commerce de Kinshasa (aujourd’hui Haute École de Commerce), Mme Lungangi Kitundu est reconnue pour son expertise en audit, certification légale des comptes et conseil financier. Sa désignation répond aux exigences de compétence et d’indépendance fixées par la BCC pour les membres de Comités d’audit.

Expert-comptable agréée, elle est associée gérante du cabinet DRC Expertises, membre de l’Ordre national des experts-comptables (ONEC/RDC) et de l’Institut des réviseurs-comptables (IRC/RDC). Elle a aussi exercé des fonctions de responsabilité chez GPO Partners, cabinet international spécialisé dans l’audit, la fiscalité et le conseil.

La présidente du Conseil d’administration de Rawbank, Isabelle Lessedjina, a salué cette nomination, qualifiant Mme Lungangi Kitundu de « profil d’exception ». « Son parcours l’a conduite à accompagner des entreprises privées, des institutions publiques et des projets internationaux, intervenant dans des secteurs structurants tels que la finance, les ressources naturelles, la santé ou le développement économique », souligne la banque dans son communiqué.

Timothée Manoke, stagiaire

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Posted On mercredi, 30 juillet 2025 15:31 Written by

Le 23 juillet 2025, le président Félix Tshisekedi a nommé André Wameso Nkwaloki gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC). Il succède à Malangu Kabedi Mbuyi, appelée à diriger la Caisse d’épargne du Congo.

Proche collaborateur du chef de l’État, André Wameso occupait depuis avril 2021 les fonctions de directeur de cabinet adjoint en charge des questions économiques et financières. À ce poste stratégique, il participait à l’élaboration et à la coordination des politiques économiques nationales, tout en conseillant directement le président sur des dossiers clés : finances publiques, investissements étrangers, relations avec les bailleurs internationaux.

Il dispose par ailleurs d’une solide expérience bancaire, avec plus de 17 ans dans le secteur, notamment en audit et gestion des risques. Il a notamment été contrôleur des risques à Rawbank, après une quinzaine d’années passées au sein du groupe Dexia. Cette expertise technique lui confère une bonne maîtrise des mécanismes financiers et de la régulation bancaire.

Homme politique engagé, élu député national en 2023, il avait choisi de ne pas siéger à l’Assemblée afin de poursuivre son rôle de conseiller économique. Avant cela, il avait exercé durant plus de deux ans comme ambassadeur itinérant. Sa nomination à la tête de la BCC marque ainsi le passage d’un rôle de conseiller de l’ombre à une position publique de premier plan.

Défis économiques

Le nouveau gouverneur prend ses fonctions dans un contexte marqué par des transformations économiques majeures, sous l’impulsion du programme signé en janvier 2025 avec le FMI.

La stabilisation, voire le renforcement du franc congolais (CF) figure au premier rang des priorités. Le franc congolais reste pour l’instant stable autour de 2 860 CF pour un dollar. Pour parvenir à cet objectif, il a fallu porter le taux directeur à 25 % pour contenir l’inflation. Alors que cette indice est aujourd’hui descendu sous les 9 %, certains acteurs économiques demande de baisser le taux directeur pour répondre aux besoins de financement de l'économie.

En progression, les réserves de change, estimées à 6,7 milliards de dollars fin 2024 (soit 10,1 semaines d’importations), restent en dessous du seuil de 3 mois d'importations recommandé par le FMI. Elles devront encore progresser pour atteindre les 12,4 mois d’importations d’ici 2026, objectif fixé dans le programme avec le FMI, dans un contexte de pressions sécuritaires et d’ambitions d'industrialisation.

Un autre chantier majeur est le déploiement du compte unique du Trésor à la BCC. Cette réforme doit rationaliser les ressources publiques, mais elle pourrait aussi perturber l’équilibre des bilans bancaires si elle n’est pas accompagnée de mesures d’atténuation adéquates.

Premier test

Parmi les autres priorités de la BCC figurent l’alignement aux normes internationales en matière de reporting financier, la consolidation de la stabilité du système bancaire, le renforcement de la transparence ainsi que l’amélioration des statistiques économiques.

La lutte contre le blanchiment d’argent, essentielle à la crédibilité de l’environnement financier congolais, reste aussi un défi de taille pour l’intégration du pays dans les circuits économiques globaux.

La prochaine réunion du Comité de politique monétaire, prévue pour le 26 août, sera le premier test pour le nouveau gouverneur. Les analystes s’attendent à une révision du taux directeur si l’inflation poursuit sa baisse. Le défi sera de stimuler le crédit bancaire sans risquer une dépréciation du franc congolais.

La nomination d’André Wameso, perçue comme un choix de proximité et de confiance, soulève aussi des interrogations sur l’indépendance de la BCC. Il lui appartiendra de démontrer qu’il peut conjuguer loyauté politique et rigueur technique pour renforcer la crédibilité de l’institution et consolider les fondations macroéconomiques du pays.

Georges Auréole Bamba

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Posted On jeudi, 24 juillet 2025 11:28 Written by

Advans Congo a annoncé, ce 16 juillet 2025, l’élection de son directeur général, Jean-Luc Nzoubou, à la présidence du conseil d’administration de l’Association nationale des institutions de microfinance (ANIMF) en République démocratique du Congo (RDC).

« Cette élection témoigne de la reconnaissance de son leadership et de son engagement en faveur d’une microfinance responsable, durable et inclusive. Son expertise constituera sans nul doute un levier précieux pour renforcer la gouvernance du secteur et porter plus haut les ambitions de l’ANIMF-RDC », a commenté l’institution.

Jean-Luc Nzoubou dispose d’une solide expérience dans le secteur de la microfinance à l’échelle du continent. Depuis janvier 2022, il dirige Advans Congo à Kinshasa. Auparavant, il a exercé comme Deputy CEO d’Advans Nigeria (2019–2022), après un parcours marquant en Côte d’Ivoire où il a été successivement directeur des opérations adjoint, directeur de l’exploitation puis directeur général adjoint entre 2013 et 2019. Avant cela, il avait déjà œuvré pendant sept ans chez Advans Cameroun, à la tête des ressources humaines et de la logistique.

Cette progression au sein du groupe Advans lui a permis d’acquérir une expertise reconnue en gestion institutionnelle, développement opérationnel et transformation organisationnelle.

Créée le 28 septembre 2012, l’ANIMF-RDC est une association professionnelle à but non lucratif qui regroupe les institutions de microfinance agréées opérant en RDC. Fondée pour servir d’unique organe représentatif du secteur, elle s’est structurée autour de statuts, d’un règlement d’ordre intérieur, d’un code de conduite et d’un plan stratégique validé par ses membres. Après un démarrage lent, elle est devenue pleinement opérationnelle en octobre 2013 avec la tenue de sa première assemblée générale élective.

L’association joue désormais un rôle central dans la coordination, la professionnalisation et la défense des intérêts des acteurs de la microfinance en RDC.

La désignation de Jean-Luc Nzoubou intervient alors qu’Advans Congo connaît une phase de forte croissance. En 2024, l’institution a enregistré un encours brut de crédits de plus de 114 milliards de francs congolais, soit une hausse annuelle de 49 %. Pour 2025, elle ambitionne de franchir la barre des 100 millions de dollars, grâce à un réseau élargi à 11 agences et à une stratégie de financement ciblant les micros et petites entreprises.

Ces résultats opérationnels renforcent la légitimité de Nzoubou à impulser une nouvelle dynamique au sein de l’ANIMF-RDC et à accompagner la professionnalisation du secteur à l’échelle nationale.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On jeudi, 17 juillet 2025 18:36 Written by

Le 11 juillet 2025, Noël Litanga a officiellement pris ses fonctions de coordonnateur du Projet d’appui à la transformation numérique (PATN) en République démocratique du Congo (RDC). La cérémonie s’est tenue à Kinshasa, sous la supervision du directeur de cabinet du ministère des Postes, Télécommunications et du Numérique.

Le PATN bénéficie d’un financement combiné de 400 millions de dollars de la Banque mondiale et de 100 millions d’euros de l’Agence française de développement, soit plus de 116 millions de dollars supplémentaires au taux actuel. Il vise à améliorer l’accès aux services numériques, à déployer des infrastructures pour la prestation de services publics, et à accroître les compétences numériques avancées pertinentes pour l’industrie et l’innovation technologique.

Concrètement, le projet prévoit notamment : la construction de 10 000 kilomètres de fibre optique, la mise en place d’un réseau intranet sécurisé pour les institutions publiques, la création d’un guichet numérique unique pour les services administratifs. Au-delà des infrastructures, le PATN entend former 6 000 jeunes et mettre en œuvre un programme d’inclusion numérique ciblant les femmes et les populations vulnérables.

Pour conduire ce projet, le dévolu a été jeté sur Noël Litanga à la suite d’un concours organisé par la Banque mondiale, l’un des bailleurs de fonds du projet. Titulaire d’un MBA du Robert Kennedy College, le coordonnateur du PATN a également suivi des formations à la Harvard Business School et à la London Business School. Il dispose de plus de 30 ans d’expérience dans les secteurs du numérique et des télécommunications, acquise tant dans le secteur privé que dans le public.

Dans l’administration congolaise, Noël Litanga a été chef de cabinet du ministre du Numérique entre 2021 et 2024, et consultant à la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT) de 2015 à 2021. Avant cela, il a occupé plusieurs postes de direction dans le secteur privé. Il a été vice-président de Bharti Airtel Congo (2011–2014) en charge des technologies de l’information et de la facturation, après avoir dirigé les départements en charge des mêmes questions chez Bharti Airtel Gabon (2008–2011) et Celtel Madagascar (2006–2008).

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On mardi, 15 juillet 2025 17:35 Written by

Accès au financement, déficit de logements, électrification, agriculture… Représentant régional de la Société financière internationale (SFI ou IFC en anglais) pour la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi et le Congo-Brazzaville, Malick Fall détaille les principaux freins au développement du secteur privé en RDC. Dans cet entretien, il revient aussi sur les réformes engagées avec les autorités congolaises et les projets en cours pour débloquer les investissements dans des secteurs clés.

Bankable : Comment l'IFC évalue-t-elle aujourd'hui les principaux obstacles à l'accès au financement en RDC ?

Malick Fall : L'accès au financement est un sujet très pertinent pour l’IFC, en particulier l'accès au financement des PME puisqu'il s'agit d'un secteur porteur a fort potentiel d'emplois, et l'agenda de la création d'emplois est une priorité majeure pour le Groupe de la Banque mondiale dont l'IFC fait partie.

Il existe plusieurs obstacles à l'accès au financement des PME. Elles sont majoritairement informelles, et donc il est plus complexe pour elles d'avoir accès à des instruments financiers formels. Elles disposent d'états financiers souvent non audités, ce qui ne leur permet pas de pouvoir démontrer leur solvabilité. Leur taille souvent très petite et leur vulnérabilité par rapport aux variations économiques les rendent aussi plus risquées aux yeux des institutions financières.

La situation reste préoccupante, avec un déficit de financement des PME représentant 27 % du PIB en 2024, soit environ 11 à 12 milliards de dollars. Plus de la moitié des petites et moyennes entreprises sont confrontées à des difficultés d’accès au financement.

Conscients des défis structurels entravant l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises en République Démocratique du Congo, nous avons élaboré et mis en œuvre une stratégie ciblée visant à renforcer leur inclusion financière. Celle-ci repose sur la mobilisation de financements dédiés, déployés à travers les institutions financières locales qu’il s’agisse de banques commerciales ou de sociétés de microfinance.

À ce jour, notre portefeuille s’élève à un peu plus de 100 millions de dollars, et nous ambitionnons de plus que doubler cet engagement en diversifiant nos instruments, notamment par des lignes de crédit, des garanties, et des prises de participation. Ces interventions sont systématiquement accompagnées d’une assistance technique, afin de renforcer les capacités des institutions financières à mieux servir des segments clés tels que les femmes entrepreneures ou les acteurs du secteur agricole. L’objectif est clair : doter les institutions financières des moyens nécessaires pour soutenir durablement la croissance des PME, moteur essentiel du développement économique inclusif.

Bankable : En février 2023, l’IFC estimait le déficit de financement des micro, petites, moyennes entreprises à 26 % du PIB. Quelle est la situation aujourd'hui, un an plus tard, et quelles réformes structurelles recommandez-vous pour combler le gap ?

Malick Fall : La situation reste préoccupante, avec un déficit de financement des PME représentant 27 % du PIB en 2024, soit environ 11 à 12 milliards de dollars. Plus de la moitié des petites et moyennes entreprises sont confrontées à des difficultés d’accès au financement. L’ampleur de ce déficit souligne l’urgence de réformes structurelles profondes, que nous menons en étroite collaboration avec le ministère des Finances et la Banque centrale du Congo.

Dans ce cadre, nous avons activement contribué à la révision de la loi sur le crédit-bail, un instrument de financement particulièrement adapté aux besoins des PME. Cette réforme vise à rendre le crédit-bail plus attractif et accessible, en permettant aux entreprises d’accéder à des équipements sans avoir à mobiliser des garanties qu’elles ne possèdent souvent pas.

Par ailleurs, nous accompagnons les autorités congolaises dans le développement du marché des capitaux, un levier essentiel pour diversifier les sources de financement et mobiliser des ressources à long terme. Ce type de financement est crucial pour des secteurs stratégiques comme l’industrie, qui nécessitent des investissements durables pour soutenir leur croissance.

L’étude a notamment mis en lumière que le stock total de crédit hypothécaire en RDC ne dépasse pas 30 millions de dollars soit moins de 1 % de l’ensemble des crédits distribués dans le pays.

Nous collaborons également étroitement avec la Banque centrale pour la mise en place d’un bureau de crédit national. Cet outil est essentiel pour permettre aux institutions financières d’accéder à des informations fiables et actualisées sur le profil de crédit des emprunteurs. Une telle transparence réduite considérablement l’asymétrie d’information et, par conséquent, le risque associé à l’octroi de prêts.

Chaque fois que nous avons soutenu la création de ce type de dispositif dans d’autres contextes, nous avons observé une augmentation significative du volume de prêts accordés. En effet, une meilleure connaissance du risque permet aux institutions financières de prêter avec plus de confiance, ce qui favorise une inclusion financière plus large. Ce projet s’inscrit dans un ensemble d’initiatives que nous menons, en complément de nos investissements, pour renforcer l’infrastructure financière du pays et rendre la distribution du crédit plus sûre, plus efficace et plus inclusive

Bankable : L'accès au logement reste aussi extrêmement limité pour la majorité des Congolais, notamment à raison de l'absence d'un véritable marché hypothécaire. Vous aviez indiqué récemment que l'IFC s'intéresse aussi à cette problématique. Quelle initiative concrète avez-vous engagée à ce sujet ?

Malick Fall : Écoutez, la question du logement est un enjeu majeur en République Démocratique du Congo, un pays vaste, à la démographie dynamique, la population urbaine croit très rapidement et dont l’urbanisation progresse à un rythme soutenu. Pourtant, le déficit de logements y demeure alarmant. Une étude approfondie que nous avons menée en 2022 a révélé un déficit estimé à 4 millions d’unités. Pour commencer à combler cet écart, il faudrait construire plus de 250 000 logements par an, dont près de la moitié à Kinshasa.

Malheureusement, les financements disponibles pour le secteur restent extrêmement limités. L’étude a notamment mis en lumière que le stock total de crédit hypothécaire en RDC ne dépasse pas 30 millions de dollars soit moins de 1 % de l’ensemble des crédits distribués dans le pays. Ce chiffre illustre à lui seul l’ampleur du défi.

Pour y répondre, il est impératif de mettre en œuvre des réformes structurelles visant à sécuriser les transactions immobilières, renforcer la confiance des investisseurs et créer un environnement propice à l’engagement du secteur privé. Le développement d’un écosystème de financement du logement, accessible et durable, est essentiel pour répondre aux besoins croissants de la population et soutenir une urbanisation inclusive.

En partenariat avec la Banque mondiale, nous avons proposé un programme de réforme du climat des affaires dans le secteur du logement. Ce programme comprend notamment un appui à la réforme du notariat, afin de renforcer la sécurité juridique des transactions immobilières.

L’étude a également mis en évidence plusieurs obstacles majeurs à l’investissement privé dans le secteur du logement. L’un des plus préoccupants est l’insécurité foncière : près de 80 % des litiges traités par les tribunaux en RDC concernent des conflits liés à la propriété foncière. Il est donc impératif d’apporter des réponses concrètes et durables à ces problématiques.

En partenariat avec la Banque mondiale, nous avons proposé un programme de réforme du climat des affaires dans le secteur du logement. Ce programme comprend notamment un appui à la réforme du notariat, afin de renforcer la sécurité juridique des transactions immobilières. Un notaire doté de responsabilités accrues peut jouer un rôle clé dans la fiabilisation des échanges entre acheteurs et vendeurs, ce qui contribuerait à stimuler l’activité dans ce secteur.

Par ailleurs, nous avons identifié des réformes prioritaires pour améliorer l’accès au crédit. À l’heure actuelle, le certificat d’enregistrement qui constitue le titre de propriété n’est généralement délivré qu’après la mise en valeur du terrain. Cette pratique empêche les promoteurs immobiliers d’utiliser le foncier comme garantie pour obtenir un financement bancaire. Une réforme de ce mécanisme permettrait aux banques de mieux sécuriser leurs prêts et de financer plus activement le développement du logement.

Bankable : À quelle échéance pensez-vous que ce programme peut aboutir ?

Malick Fall : Il est essentiel d’agir avec diligence, mais également avec rigueur. Nous travaillons activement à la mise en œuvre des réformes nécessaires, mais ce qui importe avant tout, c’est de bien les concevoir. Lorsqu’il s’agit d’intervenir sur le cadre réglementaire et légal, la précipitation peut compromettre la qualité et l’impact des mesures adoptées.

Il est donc fondamental que ce processus soit inclusif, associant l’ensemble des parties prenantes concernées, afin de garantir que les textes qui en découleront soient à la fois pertinents, applicables et porteurs de résultats concrets. En somme, il faut avancer rapidement, mais sans précipitation avec méthode, concertation et vision à long terme.

Bankable : La RDC ambitionne de tripler son taux d'accès à l'électricité d'ici 2030, dans le cadre du Compact énergétique national, en mobilisant près de 20 milliards de dollars d'investissement privé. L’IFC prépare des projets dans ce domaine. Quels en seront les contours ?

Malick Fall : Le secteur de l’électricité constitue un pilier stratégique de l’action de l’IFC en République Démocratique du Congo. Il est en effet impossible de parler d’industrialisation sans un accès fiable et durable à l’énergie. Or, le déficit énergétique du pays reste considérable, tant en milieu urbain que rural.

C’est pourquoi nous travaillons activement sur plusieurs projets structurants. Nous saluons notamment l’initiative Compact M300, qui vise à améliorer la coordination entre les différents acteurs du secteur. Une meilleure synergie permettra de renforcer la complémentarité des interventions et d’accélérer les résultats sur le terrain.

Parmi nos initiatives phares figure le programme Scaling Mini-Grid, que nous menons conjointement avec la Banque mondiale. Ce programme a pour objectif de créer des plateformes favorisant le développement de mini-réseaux électriques dans les zones les plus isolées, où l’accès à l’électricité reste très limité.

En ce qui concerne l’IFC, nous intervenons sur l’ensemble de la chaîne de valeur : production, transmission et distribution. Nous soutenons des projets en tant qu’investisseur, mais aussi en tant que co-développeur, afin de structurer des projets viables, bancables, et capables d’attirer des financements à long terme, qu’ils proviennent de l’IFC ou d’autres partenaires financiers intéressés par ce secteur stratégique.

Bankable : Vous pouvez déjà nommer quelques projets ?

Malick Fall : Oui, bien sûr. Comme mentionné, nous travaillons actuellement sur l’initiative Scaling Mini-Grid, en partenariat avec la Banque mondiale. Ce projet est en cours de déploiement dans la région du Kasaï. Il vise à créer un cadre clair et incitatif pour attirer des opérateurs privés dans la production et la distribution d’électricité à travers des mini-réseaux. Nous avons beaucoup d’espoir pour cette initiative : si elle réussit, elle pourrait être répliquée dans d’autres régions de la RDC, voire dans d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

Nous travaillons également sur un projet dans le domaine de la transmission électrique. Comme je l’ai souligné, il est essentiel d’étendre les réseaux de transport pour garantir une distribution équitable de l’électricité sur l’ensemble du territoire. Ces projets sont actuellement en phase de préparation, et nous espérons pouvoir en partager davantage dès qu’ils auront atteint un stade plus avancé.

Bankable : L'agriculture est un autre pilier du programme de l'IFC en RDC. En 2023, vous avez été parmi les organisateurs de l'Agribusiness Forum. Plus d'un an après, qu'est-ce qui s'est fait de concret à partir des observations, des recommandations de cette grande discussion ?

L’agriculture représente également un secteur clé pour le développement économique de la République Démocratique du Congo. Le pays dispose d’un potentiel agricole exceptionnel, avec des millions d’hectares de terres arables et des ressources en eau abondantes. Si ce potentiel est pleinement exploité, la RDC pourrait devenir une véritable puissance agricole sur le continent.

Pourtant, malgré ces atouts, le pays importe chaque année près de 2 milliards de dollars de denrées alimentaires pour répondre à ses besoins de consommation. C’est une anomalie économique, compte tenu de ses capacités naturelles. À l’inverse, avec les réformes appropriées et un environnement propice à l’investissement, la RDC pourrait non seulement atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais également générer plus de 2 milliards de dollars d’exportations agricoles.

Nous avons récemment investi dans un projet agricole de 5 000 hectares dans le Katanga, dédié à la production de maïs et de blé. Il s’agit d’un premier investissement structurant, qui, nous l’espérons, servira de catalyseur pour d’autres initiatives similaires à travers le pays.

L’un des enseignements majeurs issus de l’Agribusiness Forum, que nous avons organisé conjointement avec le ministère des Finances, le ministère de l’Agriculture et la Banque africaine de développement, est la nécessité d’améliorer le cadre d’investissement pour attirer durablement les capitaux privés dans le secteur agricole. C’est dans cette perspective que nous avons engagé un travail approfondi sur les zones économiques spéciales (ZES), afin de créer des espaces sécurisés et compétitifs pour les investisseurs.

Ces zones doivent offrir des garanties fondamentales : sécurité foncière, accès à des infrastructures de base (transport, électricité, eau), et un environnement juridique stable et incitatif. Ce sont des conditions essentielles pour mobiliser des investissements de long terme, souvent intensifs en capital. Nous nous réjouissons des progrès réalisés à ce jour. En collaboration avec la Banque mondiale, nous avons contribué à l’élaboration de plusieurs décrets visant à rendre les ZES plus opérationnelles et attractives. Ces avancées réglementaires sont cruciales pour renforcer la crédibilité du dispositif et stimuler l’investissement privé.

Par ailleurs, nous avons récemment investi dans un projet agricole de 5 000 hectares dans le Katanga, dédié à la production de maïs et de blé. Il s’agit d’un premier investissement structurant, qui, nous l’espérons, servira de catalyseur pour d’autres initiatives similaires à travers le pays.

Bankable : Vous ne communiquez pas suffisamment sur les opportunités qu'offre ce nouveau cadre pour les investissements dans le secteur agricole…

Malick Fall : Il s’agit d’un processus en cours. Il est vrai que des progrès significatifs ont été réalisés, mais nous ne sommes pas encore au terme du chemin. Chaque étape doit être franchie avec rigueur et dans le bon Momentum. Nous entretenons une excellente collaboration avec les autorités congolaises sur les questions liées aux zones économiques spéciales, et les avancées obtenues jusqu’ici sont encourageantes.

Toutefois, comme pour toute réforme structurelle, il est essentiel de prendre le temps nécessaire pour garantir la solidité et la durabilité des résultats. Nous poursuivons activement ce travail, en partenariat étroit avec le gouvernement et la Banque mondiale. Et bien entendu, nous communiquerons sur les résultats de ce processus en temps opportun, dès que les conditions seront réunies pour le faire de manière claire et constructive.

Interview réalisée par Aboudi Ottou

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Posted On lundi, 07 juillet 2025 15:18 Written by

La société Alphamin Resources, opérateur de Bisie, la plus importante mine d’étain de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, le 25 juin 2025, la nomination de John Robertson en qualité d’administrateur, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires. Cette décision intervient trois mois après son départ de la direction générale d’Alphamin Bisie Mining SA (ABM), filiale contrôlée à 84 % par la maison mère, où il a exercé entre septembre 2023 et mars 2025.

Cette nomination survient également quelques jours après l’annonce de la démission de Rudolf Pretorius du conseil d’administration. Ce dernier, représentant de Tremont Master Holdings, y siégeait depuis 2014. La compagnie ne précise toutefois pas si la nomination de John Robertson vise à remplacer directement le démissionnaire.

Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte de mutation capitalistique pour Alphamin. Début juin, International Resources Holding (IRH), filiale du conglomérat émirati IHC, a conclu un accord pour acquérir la quasi-totalité de Tremont Master Holdings. Cette opération, une fois validée par les autorités congolaises, permettra à IRH de prendre le contrôle indirect de 56 % du capital d’Alphamin Resources.

Professionnel du secteur minier avec plus de 30 ans d’expérience, notamment en Afrique, John Robertson est reconnu pour sa capacité à piloter des sites complexes, tant à ciel ouvert que souterrains, et pour sa maîtrise des standards internationaux d’exploration, d’évaluation et de gestion des ressources minérales. Durant son mandat en RDC, il a dirigé les opérations d’ABM dans un contexte sécuritaire tendu, marqué par la menace du groupe armé M23 dans la province du Nord-Kivu.

Avec cette nomination, John Robertson pourra mettre à profit sa connaissance du terrain congolais et de ses enjeux géopolitiques pour accompagner l’ingénieur sud-africain Jac Van Heerden, son successeur à la tête d’ABM depuis avril 2025. Ce dernier s’est vu confier la mission de stabiliser les opérations de la mine de Bisie et de renforcer l’ancrage local d’Alphamin dans un environnement à la fois stratégique et fragile.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On vendredi, 04 juillet 2025 11:10 Written by

La République démocratique du Congo (RDC) a une nouvelle représentante diplomatique auprès des États-Unis. Yvette Ngandu Kapinga a été nommée, le 10 juin 2025, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC à Washington. Elle succède à Marie-Hélène Mathey Boo, en poste depuis janvier 2022. Cette dernière, ancienne ministre de l’Industrie et du Commerce et ex-directrice du Centre international des civilisations Bantu (CICIBA), aura dirigé la mission diplomatique congolaise pendant plus de trois ans.

Cette nomination intervient alors que les relations entre Kinshasa et Washington prennent une importance croissante. Plusieurs dossiers sensibles figurent à l’agenda bilatéral : un accord entre la RDC et le Rwanda est actuellement en négociation à Washington, sous médiation américaine, tandis que les États-Unis discutent également d’un accord pour accéder aux minerais stratégiques congolais.

Dans le même temps, Washington envisage d’inscrire la RDC sur la liste des pays interdits d’entrée sur le territoire américain. Une note en ce sens a été transmise, le 14 juin, aux diplomates des 36 pays concernés. Ces derniers disposent de 60 jours pour renforcer la fiabilité des documents d’identité et réduire les fraudes administratives.

Face à ces enjeux, le président Félix Tshisekedi a misé sur une diplomate chevronnée, dotée d’une solide expérience dans les mécanismes de paix régionaux et familière des institutions américaines. Formée aux États-Unis, Yvette Ngandu Kapinga est diplômée en administration publique et en relations internationales de la Bowling Green State University, dans l’Ohio.

Elle a construit sa carrière à l’interface des dynamiques régionales et internationales. Depuis août 2020, elle occupait le poste de commissaire chargée du Genre, du Développement humain et social à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Première femme à diriger ce département, elle y a porté des dossiers liés à la gouvernance sociale, aux droits des femmes et à la consolidation de la paix.

Avant cette fonction, elle a exercé comme conseillère diplomatique à la Présidence de la RDC, notamment dans le cadre du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la stabilité des Grands Lacs.

Avec plus de vingt ans de carrière diplomatique, Mme Ngandu a également travaillé pour le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (UA-MAEP) à Johannesburg, la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba, le Secrétariat des Nations unies et l’Institut pour la paix à New York, ainsi que pour le National Endowment for Democracy et le Département d’État américain à Washington.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On lundi, 16 juin 2025 14:38 Written by

L’avocat d’affaires franco-togolais Pascal Agboyibor figure parmi les 22 membres de la cellule de coordination stratégique chargée de piloter le partenariat minier en cours de négociation entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis. Sa nomination est actée dans la décision n°25/020 du 12 mai 2025, portant création de cette structure dédiée au suivi des négociations et à la mise en œuvre de l’accord sur les minerais critiques.

La cellule est structurée en trois entités : la direction, le secrétariat technique et un groupe d’experts. Pascal Agboyibor est le seul avocat membre de la direction. Elle réunit des figures clés de l’appareil étatique, parmi lesquelles Anthony Nkinzo Kamole, directeur de cabinet du président de la République, les ministres des Affaires étrangères et des Mines, Thérèse Kayikwamba Wagner et Kizito Pakabomba, ainsi que les présidents des conseils d’administration de la Gécamines, Guy-Robert Lukama, et de l’Arecoms, Patrick Mpoyi Luabeya.

Fondateur du cabinet Asafo & Co., Agboyibor est reconnu comme l’un des juristes les plus influents du continent dans les secteurs minier, énergétique et des infrastructures. Il est régulièrement sollicité sur des dossiers impliquant des financements souverains, des PPP ou des opérations structurantes avec des institutions multilatérales.

Présent en RDC depuis plusieurs années, Agboyibor conseille le gouvernement sur plusieurs projets stratégiques. Asafo & Co. a notamment joué un rôle clé dans la renégociation des termes du partenariat entre la Gécamines et le groupe chinois CMOC sur la mine de Tenke Fungurume, débouchant sur un règlement de 800 millions de dollars en faveur de la société publique congolaise.

Cette expertise lui a valu d’être désigné en 2024, pour la quatrième fois, comme l’avocat le plus influent de l’espace francophone par le classement Africa Business+, une distinction fondée sur l’ampleur et la sensibilité des dossiers traités. « Il appuie et défend l’État congolais, et la Gécamines S.A., notamment face aux opérateurs étrangers », note le magazine.

La cellule, dirigée par Anthony Nkinzo Kamole, est chargée d'assurer la coordination des travaux préparatoires, l’harmonisation des positions des institutions congolaises, ainsi que le respect des engagements dans le cadre de cet accord bilatéral en cours de finalisation.

Ce partenariat viserait à garantir l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques congolais — cobalt, lithium, coltan — en échange d’un soutien politique accru dans la résolution du conflit dans l’est du pays. Selon le Financial Times, sa signature pourrait intervenir d’ici fin juin 2025.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Posted On lundi, 09 juin 2025 09:07 Written by

Pour le sénateur Alphonse Ngoyi Kasanji, l’abrogation, le 2 juin 2025, de l’arrêté ministériel qui conférait au Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC) le monopole de la vente des diamants marque un tournant pour la SACIM (Société Anhui-Congo d’investissement minier). Désormais, estime-t-il, l’entreprise n’a « plus aucune excuse concernant la commercialisation des diamants ».

Depuis plusieurs mois, la SACIM justifiait ses difficultés financières par ce texte de février 2022. Désormais libre de vendre directement sa production, l’entreprise est attendue au tournant par son personnel, mais aussi par les populations locales, qui dépendent notamment de sa centrale électrique pour leur approvisionnement en électricité.

Pour s’assurer d’un véritable changement, Alphonse Ngoyi Kasanji plaide pour une réforme de la gouvernance de l’entreprise. « Il est temps de mettre en place un conseil d’administration et une délégation syndicale », a-t-il réagi après la publication de l’arrêté abrogeant le texte querellé. L’objectif affiché : renforcer la transparence dans la gestion de la société et améliorer les conditions sociales des travailleurs.

Ancien gouverneur du Kasaï Oriental (2007-2018), province d’où est basée la SACIM, le sénateur est une figure incontournable de cette province diamantifère. Il siège désormais au Sénat, mais reste un acteur influent du secteur. Homme d’affaires reconnu, il possède plusieurs comptoirs d’achat de diamants et a dirigé la Fédération congolaise des diamantaires (FECODI).

La fin du monopole du CEEC va donc aussi dans le sens de ses intérêts. Alphonse Ngoyi Kasanji a d’ailleurs exprimé sa reconnaissance au président Félix Antoine Tshisekedi pour avoir permis l’abrogation de ce qu’il qualifie d’« arrêté illégal ». Il a également salué l’action du ministre des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, pour ce qu’il considère comme un rétablissement de la justice économique et sociale.

Selon lui, cette décision ouvre la voie à une meilleure régulation du secteur et à une relance attendue des performances de la SACIM.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On jeudi, 05 juin 2025 12:46 Written by
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