Différentes administrations publiques congolaises — notamment le ministère des Finances, le ministère des Infrastructures et l’Agence de développement du projet Grand Inga — ont obtenu des accords préliminaires avec la Banque mondiale sur des financements totalisant 1,49 milliard de dollars pour quatre projets. Les approbations du Conseil d’administration de l’institution sont attendues entre le 21 mai et le 3 juin 2025, selon des documents consultés par Bankable.
Le gouvernement congolais, qui vient de conclure la première revue de son programme avec le Fonds monétaire international (FMI), est en bonne position pour finaliser ces financements. Le projet de budget rectificatif actuellement en préparation prévoit déjà l’intégration de prêts concessionnels de la Banque mondiale, selon le FMI.
600 millions pour la gouvernance
L’enveloppe la plus importante, soit 600 millions de dollars, constitue un appui budgétaire destiné à soutenir le programme de réformes dans les domaines de la gouvernance économique, de la transparence et de la résilience. Elle est structurée autour de trois piliers.
Le premier vise à renforcer l’efficacité et la transparence de l’administration publique, notamment à travers la modernisation du Trésor, l’amélioration de la comptabilité publique et la réforme de la passation des marchés.
Le deuxième pilier porte sur l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’investissement privé, avec la mise en œuvre de la loi de 2020 sur les télécommunications, la nomination de dirigeants compétitifs dans les entreprises publiques stratégiques, et le renforcement de la transparence dans leur gestion.
Enfin, le troisième pilier soutient la qualité des services dans les énergies renouvelables et la protection des forêts, avec notamment la création de mécanismes de gouvernance climatique et de réformes pour une gestion durable des ressources forestières.
440 millions pour 200 km de routes
Le deuxième projet concerne la deuxième phase du Programme d’appui à la connectivité et au transport (PACT 2). D’un coût de 440 millions de dollars, il prévoit la construction de 200 km de la route nationale 2 (RN2), entre Mbanga et le fleuve Lualaba, où est également prévu un pont de 700 mètres.
Le tronçon fleuve Lualaba–Penemwanga, précédemment inclus dans PACT 2, a été intégré dans PACT 3, qui devrait s’étendre jusqu’à Bukavu, soit 544 km. Les trois phases du PACT sont estimées à 1,5 milliard de dollars : 500 millions pour PACT 1, 440 millions pour PACT 2 et, en principe, 560 millions pour PACT 3.
PACT 1 concerne le bitumage de deux autres sections de la RN2 : Mbuji-Mayi–Mbanga (280 km) et Kanyabayonga–Butembo (160 km), soit 440 km au total. « Les travaux ont effectivement commencé en novembre 2024 et progressent comme prévu », selon la Banque mondiale.
250 millions pour Inga 3
Le troisième projet porte sur la première phase du Programme de développement d’Inga 3 (PDI3), estimé à 1 milliard de dollars. La première phase, à 250 millions de dollars, doit préparer les études préalables à la construction de la centrale hydroélectrique, appuyer les communautés, réaliser des infrastructures urbaines et de transport et soutenir le développement du secteur privé autour du corridor de croissance d’Inga.
Cette phase inclura aussi le renforcement de la gouvernance dans les secteurs de l’énergie et des mines, ainsi qu’au niveau provincial. Les phases suivantes (2 à 4) porteront sur des investissements multisectoriels à plus grande échelle, incluant la finalisation des études techniques, sociales et environnementales.
200 millions pour lutter contre les inondations
Le quatrième projet porte sur la résilience urbaine aux inondations (PRIUR), doté de 200 millions de dollars. Il vise à réduire les risques d’inondation à Kinshasa et Kalemie, et à renforcer les capacités nationales de gestion des catastrophes climatiques.
Alors que les réformes structurelles sont une priorité dans le cadre du nouveau programme avec le FMI, la construction de la RN2 est cruciale. Selon une analyse de la Banque mondiale, 15 200 personnes perdent la vie chaque année à cause du mauvais état des routes, pour un coût économique estimé à 2,8 milliards de dollars — soit 4 % du PIB.
Georges Auréole Bamba et Pierre Mukoko
Lire aussi :
Programme avec le FMI : la RDC près d’un décaissement de 260 millions $
Un projet d’autoroute reliant des provinces du centre et de l’est en cours de finalisation
Inga 3 : un financement d’un milliard de dollars de la Banque mondiale annoncé
Changements climatiques : 200 millions $ pour la prévention et la gestion des risques en RDC
La Banque mondiale souhaite accélérer ses projets en RDC, estimés à 7,3 milliards $