Le représentant de la Banque mondiale en République démocratique du Congo, Albert Zeufack (photo), a annoncé, le 8 octobre 2024, la préparation d’un programme multi-phase d’un milliard de dollars, dédié au développement du Grand Inga. « Ce programme, qui inclut le projet emblématique du barrage Inga III, vise à transformer l’économie de la RDC, à assurer la sécurité énergétique de l’Afrique et à contribuer de manière significative à la transition énergétique mondiale », a déclaré M. Zeufack sur son compte LinkedIn.
Le projet de construction du barrage hydroélectrique Inga 3 a subi de nombreux retards et réévaluations au fil des années. Bien que la Banque mondiale joue un rôle important dans la phase actuelle de son développement, Inga 3 ne figure pas encore parmi les interventions officielles de l’institution.
Toutefois, le financement annoncé viserait à couvrir non seulement une partie des coûts de mise en œuvre, mais également à soutenir la reconception et l’implémentation du projet. L’objectif est de garantir une progression continue des différentes phases de développement, en surmontant les défis techniques et financiers qui ont jusqu’à présent freiné le projet.
En 2024, deux projets d’une valeur totale de 745 millions de dollars sont en cours d’exécution. Le premier, d’un montant de 145 millions de dollars, s’est clôturé le 30 juin 2024. Selon la Banque mondiale, ce projet a permis d’étendre l’accès à l’électricité à 2,2 millions de personnes, principalement dans la ville de Kinshasa.
Le deuxième projet, actuellement en cours, concerne une contribution de 600 millions de dollars à un projet intégré d’accès à l’eau et à l’électricité, pour un coût total de 900 millions de dollars. Ce projet, complexe par nature, pourrait également servir de préparation pour le soutien nécessaire à la relance du projet Inga 3.
Le projet combine plusieurs activités qui visent à renforcer les capacités techniques des autorités provinciales pour la mise en place et l’exécution de politiques efficaces de distribution d’eau et d’électricité. Il inclut également l’octroi de lignes de crédit au secteur privé pour la production d’énergie, tout en allouant des ressources financières d’environ 223,25 millions de dollars pour le secteur public.
Inga 3 devient une priorité stratégique pour la République Démocratique du Congo. Les enjeux du projet ont considérablement évolué depuis sa conception initiale, nécessitant une nouvelle approche pour mieux s’adapter au contexte actuel. L’un des défis majeurs reste la modélisation financière, qui est essentielle pour garantir la viabilité du projet.
Une des pistes les plus explorées est celle de la construction d’une centrale par le gouvernement congolais, avec une capacité installée de 4,8 gigawatts. Le besoin de financement, estimé à près de 15 milliards de dollars, pourrait être mobilisé par le pays, notamment grâce à des contrats miniers comme celui de la Sicomines. Cependant, une gestion rigoureuse est indispensable, et la Banque mondiale, forte de son expérience, pourrait jouer un rôle clé dans cette gestion.
George Auréole Bamba
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