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Equipe Publication

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• Project will add new terminal for 1 million passengers and expanded freight facilities.
• Contract awarded via EPC+F model; financing terms not disclosed.
• Selection process sparks questions over transparency and competitive bidding.

Turkish construction firm Summa has begun work to modernise Luano International Airport in Lubumbashi, Democratic Republic of Congo, in a project aimed at boosting passenger and cargo capacity, officials said on Wednesday.

The ground-breaking ceremony was held on June 26 during a site visit by Haut-Katanga governor Jacques Kyabula and provincial transport minister Lorraine Lusamba. The project follows an April 18 launch by President Félix-Antoine Tshisekedi, despite public criticism over a lack of disclosure about contract details and partner selection.

In a May statement, the transport ministry said a memorandum of understanding had been signed with Summa on March 12, citing innovative financing, an accelerated timeline, and the company’s international track record as justification for the choice. However, authorities did not clarify whether a competitive tender was held.

Under the EPC+F (Engineering, Procurement, Construction and Financing) model, Summa will design, build, and pre-finance the project, handing it over to the Congolese state upon completion. The government will then manage the airport and gradually repay the company, though repayment terms have not been published.

The upgrade includes an 8,000 sq m terminal designed to handle up to 1 million passengers per year, parking for four wide-body aircraft, a 5,000-tonne cargo terminal, a maintenance centre, storage hangar, wastewater treatment plant, and upgraded access roads and fire safety systems.

Per the contract’s terms, the works should take 20 months, but Summa says it will do it in 18 months, in line with the government’s push to accelerate major infrastructure projects, according to the transport ministry.

Founded by Mete Bora in 1989, Summa is controlled by Selim and Sinan Bora, who hold, respectively, 42.41 and 41.22% of the company according to the International Finance Corporation (IFC). The firm has delivered projects in nine African countries, including airports in Dakar, Niamey, and Bissau.

Summa has already made headlines in the DRC. The contract to build the Kinshasa arena, signed in July 2022, was withdrawn in favor of Milvest, considered more competitive, according to former Finance Minister Nicolas Kazadi.

This type of contract is preferred by Summa for its African projects. According to the group, it overcomes one of the main challenges encountered on the continent: the imbalance between the execution of works and the disbursement of funds.

This article was initially published in French by Timothée Manoke (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

Le groupe turc Summa a lancé, le 26 juin 2025, les travaux de modernisation de l’aéroport international de Luano, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. Le démarrage du chantier a été constaté à l’occasion d’une visite de terrain du gouverneur Jacques Kyabula, accompagné notamment de la ministre provinciale des Transports, Lorraine Lusamba.

La première pierre avait été posée le 18 avril par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, sans que le processus de sélection du partenaire ni les détails du contrat ne soient rendus publics.

Face à la polémique suscitée, le ministère des Transports a précisé, dans un communiqué daté du 15 mai, qu’un protocole d’accord (MoU) avait été signé le 12 mars 2025 avec Summa. Selon ce communiqué, la pose de la première pierre est intervenue à l’issue des étapes « techniques et administratives » de finalisation du partenariat.

Le ministère indique que le choix de Summa repose sur trois critères principaux : un schéma de financement innovant, un délai d’exécution optimisé et une expérience démontrée à l’international. Il ne précise toutefois pas si un appel d’offres concurrentiel a été organisé.

Créée en 1989 par Mete Bora, Summa est une entreprise familiale contrôlée par Selim et Sinan Bora. Ils détiennent respectivement 42,41 et 41,22% de parts, rapporte la Société financière internationale (SFI ou IFC en anglais). Le groupe est actif dans les BTP et revendique des projets dans neuf pays africains, notamment les aéroports de Dakar, Niamey et Bissau.

Contrat avec financement intégré  

En RDC, Summa a déjà fait parlé de lui. Le contrat de construction de l’arène de Kinshasa, signé en juillet 2022, lui a été retiré au profit de Milvest, jugé plus compétitif, selon l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi.

Le contrat signé est un EPC+F (Engineering, Procurement and Construction + Financing) : Summa prendra en charge la conception, l’approvisionnement, la construction et le préfinancement du projet. À l’issue des travaux, l’infrastructure sera remise à l’État congolais, qui en assurera la gestion et remboursera progressivement l’entreprise. Les conditions financières (montant, durée de remboursement, taux d’intérêt..) n’ont toutefois pas encore été publiées.

Ce type de contrat est privilégié par Summa dans ses projets africains. Selon le groupe, il permet de surmonter l’un des principaux défis rencontrés sur le continent : le déséquilibre entre exécution des travaux et décaissement des fonds.

Le projet prévoit la construction d’une nouvelle aérogare de 8 000 m², capable d’accueillir jusqu’à un million de passagers par an. Le tarmac pourra recevoir quatre avions gros porteurs. Il est également prévu un terminal de fret d’une capacité de 5 000 tonnes, un centre de maintenance, un hangar de stockage, une station d’épuration des eaux usées, ainsi que la modernisation des voies d’accès et des installations de sécurité incendie.

Selon les autorités, la durée contractuelle du projet est de 20 mois. Mais, Summa prévoit de livrer l’ouvrage dans un délai de 18 mois. Un rythme d’exécution qui répond à la volonté du gouvernement d’accélérer la réalisation des projets structurants, soutient le ministère des Transports.

Timothée Manoke, stagiaire

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The Anhui-Congo Mining Investment Company (SACIM) stands among three mining firms facing suspension after the Court of Auditors found them delinquent on legally required community contributions. The June audit report faulted the companies for failing to pay 0.3% of their turnover, funds meant to support community projects in mining areas.

SACIM already struggles financially after recent diamond sales restrictions limited its buyers to a few approved partners. Although the restrictions lifted, SACIM’s operations remain paralyzed. Workers, unpaid for thirteen months, staged multiple strikes to protest the dire situation.

At SACIM’s main site in Miabi, Kasaï Oriental, local civil society groups complain that communities have yet to receive any of the mandated contributions since the specialized oversight body was established in 2022. The Court reports SACIM owes nearly $700,000 in unpaid fees intended for local development.

The Court also named OM Metal Resources and the Lubumbashi Tailings Processing Company as defaulters. Together, the three firms owe $2.77 million in unpaid community contributions from 2018 to 2023, despite generating significant revenues.

The Court slammed the Supervisory Committee for failing to sanction these companies despite repeated warnings. It dismissed claims that leniency was needed to protect the business climate. The Court stressed that legal obligations must not obstruct investment, especially since these companies pay other taxes.

The Court urged the Supervisory Committee, via the Minister of Mines, to suspend the companies’ operations under Article 292 of the Mining Code until they clear their debts in full.

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ange Jason Quenum

 

La Société Anhui-Congo d’investissement minier (SACIM) fait partie des trois entreprises minières visées par une recommandation de suspension des activités, émise par la Cour des comptes. Dans son rapport d’audit publié en juin, l’institution reproche à ces sociétés de ne pas avoir versé la dotation légale de 0,3 % de leur chiffre d’affaires, destinée au financement de projets communautaires dans les zones d’exploitation.

Cette recommandation survient dans un contexte déjà difficile pour SACIM. Récemment, l’entreprise a subi des restrictions sur la vente de ses diamants, ne pouvant les écouler qu’auprès d’un nombre restreint d’acheteurs. Bien que cette mesure ait été levée, elle a eu un impact négatif sur la santé financière de la société, entraînant la paralysie de ses activités. Privés de treize mois de salaires, les ouvriers ont organisé plusieurs mouvements de grève pour dénoncer la situation.

À Miabi (Kasaï Oriental), principal site d’exploitation de SACIM, la société civile locale déplore que les communautés n’aient jamais bénéficié de cette dotation depuis l’installation de l’organisme spécialisé en 2022. Selon la Cour des comptes, l’entreprise doit près de 700 000 dollars au titre de cette contribution, censée soutenir le développement local.

La Cour cite également OM Metal Resources et la Société de traitement du terril de Lubumbashi comme autres contrevenants. Ensemble, les trois entreprises auraient accumulé une dette de 2,77 millions de dollars entre 2018 et 2023, malgré des chiffres d’affaires significatifs.

L’institution déplore l’inaction du Comité de supervision, qui n’a pas apporté la preuve de sanctions à l’encontre des entreprises défaillantes, malgré plusieurs mises en demeure. Elle rejette l’argument selon lequel la préservation du climat des affaires justifierait une telle souplesse. Pour la Cour, le respect des obligations légales ne saurait constituer un frein à l’investissement, d’autant que ces entreprises s’acquittent par ailleurs d’autres formes de fiscalité.

Dans sa recommandation, elle enjoint le Comité de supervision, par l’entremise du ministre des Mines, de procéder à la suspension des activités des entreprises concernées, conformément à l’article 292 du Code minier, jusqu’au règlement intégral des sommes dues.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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The Democratic Republic of Congo (DRC) is preparing to swiftly adopt "appropriate" tax and parafiscal incentives to facilitate equipment importation and reduce the cost of satellite internet access. During the Council of Ministers meeting on June 20, 2025, President Félix Antoine Tshisekedi instructed the government to propose fiscal relief to accelerate the rollout.

On May 2, 2025, a license was granted to Starlink RDC S.A., the local subsidiary of SpaceX’s satellite internet provider. The company has since begun offering services in the country. For its residential service, the most affordable installation kit is currently priced at 575,000 Congolese francs, which is a little over $205 at the current exchange rate. The unlimited monthly subscription costs 144,000 FC, or more than $51. A more limited plan, offering up to 250 GB of data, is also available at 87,000 FC, or $31, per month.

According to Starlink, speeds can reach 270 Mbps. For comparison, achieving similar unlimited speeds with Orange or CanalBox in a residential package costs $99 and $89 per month, respectively. Excluding hardware, Starlink is already more competitively priced than its rivals. Furthermore, while competitors limit coverage to certain neighborhoods in Kinshasa, Starlink offers citywide access. The primary drawback remains the equipment cost. With the tax exemptions directed by the president, Elon Musk’s venture could widen its lead over the competition.

In 2023, only 30.79% of Congolese had access to mobile internet, and less than 0.02% to fixed broadband, according to the Congolese Post and Telecommunications Regulatory Authority (ARPTC). To expand connectivity, President Tshisekedi is banking on the deployment of Starlink and other satellite internet providers, such as Monacosat, with whom the DRC signed a memorandum of understanding on November 12.

He emphasized that satellite internet projects "must not be slowed down" by "legal and regulatory barriers" or by "weak investment in the sector." The technology, he argues, should help "bypass the constraints of physical infrastructure and more quickly bridge the country’s digital divide."

Written in French by Boaz Kabeya (intern),

Translated and adapted into English by Mouka Mezonlin

Access Bank RDC, the Congolese subsidiary of Nigeria’s Access Bank Group, is stepping up its support for small and medium-sized businesses (SMEs) with a new financing program. The bank plans to inject $25 million into SME lending in the Democratic Republic of Congo during the second half of 2025.

The plan, outlined in the bank’s Pillar 3 report published on May 5, 2025, took a key step forward on June 28, when Access Bank signed a memorandum of understanding with the Agency for the Promotion of the Congolese Middle Class (Aprocm).

To limit risk, Access Bank will rely on Aprocm’s database, which contains detailed information on registered SMEs. The goal is to identify the most reliable businesses and tailor offers ranging from loans to cash management and training programs. Aprocm will support SMEs with technical assistance and help raise awareness about the financing opportunities available.

Aprocm, established in 2021, works to develop an entrepreneurial middle class in the DRC. It manages the platform created under the Support Project for the Development of Micro, Small, and Medium Enterprises (PADMPME), which connects entrepreneurs with specialized service providers.

Access Bank aims to expand its footprint in the Congolese banking sector. In 2024, its total assets stood at $409.8 million, falling short of its initial target of $524 million. The bank now targets $750 million in assets by 2025, representing a 7.6% increase over its 2024 projections.

The Pillar 3 report did not specify how much the SME segment is expected to contribute to this growth. However, it shows that outstanding SME loans stood at 43.4 billion Congolese francs in 2024, equivalent to $15.4 million based on the average annual exchange rate.

• Wheat flour cost jumps from 120,000 to 180,000 Congolese francs since late June.
• Kinshasa supply disruptions trigger cascading shortages in Maï-Ndombe province.
• Bakeries scale back or shut down, deepening food insecurity.

Bread has become increasingly scarce in Inongo, the capital of Maï-Ndombe province, as wheat flour prices have surged 50% since late June, local traders said on Tuesday.

A 50kg sack of flour now costs 180,000 Congolese francs ($63), up from 120,000 francs, due to supply shortages in Kinshasa, the region’s main distribution hub. “We are experiencing the domino effect of the scarcity in Kinshasa. Our warehouses have been empty for days,” said Rodrigues Mbolia, manager of Super Mima depot, according to the Congolese Press Agency.

Even before the latest spike, Inongo’s markets were under strain. Since April, staples such as cassava and fish have been in short supply amid disputes between city hall and vendors accused of speculative pricing. Authorities imposed price caps that were later relaxed—up to 50% margins to account for logistics—but the measures disrupted distribution networks.

Some producers were instructed to sell directly at markets, bypassing intermediaries and fueling tensions along the supply chain.

Bread, a staple food, has now become hard to find. Many bakeries have cut production or closed temporarily, citing lack of flour and poor profitability. The situation has worsened food insecurity in a city already grappling with inflation and falling purchasing power.

Local authorities have urged residents to remain patient while awaiting new deliveries, but no timeline or logistics plan has been announced, leaving uncertainty over when supplies will stabilise.

This article was initially published in French by Boaz Kabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

IXM, the metals trading unit of China Molybdenum (CMOC), declared force majeure on its cobalt supply contracts on June 30. This decision followed the Democratic Republic of Congo’s (DRC) extension by three months of the cobalt export ban, which was initially imposed on February 22, 2025.

IXM explained that the extended export ban makes it both legally and practically impossible for its suppliers—including Tenke Fungurume Mining and CMOC Kisanfu Mining—to export cobalt-based products from the DRC. This situation directly affects IXM’s ability to fulfill its contractual obligations. The company emphasized that despite the increased volatility in the global cobalt supply chain, it remains committed to managing this disruption responsibly while respecting all contractual and regulatory frameworks.

According to S&P Global Ratings, a European market participant noted that the suspension was inevitable and expressed surprise that it had taken this long to occur. Earlier in March, Telf AG, which markets cobalt for Eurasian Resources Group (ERG), had already declared force majeure to its clients. Glencore, another major player active in the DRC, publicly supported the extension of the export embargo.

IXM’s announcement is likely to unsettle markets amid growing uncertainty about global cobalt supplies. The suspension of exports particularly impacts Chinese refiners, who depend heavily on cobalt hydroxide imports from the DRC.

Behind this export ban, the Congolese government seeks to capture more value from cobalt, a strategic mineral currently sold in raw form on global markets. The country’s mining code imposes a special 15% royalty on cobalt due to its strategic importance. Moreover, the government may impose a superprofit tax if the selling price exceeds the projections made in companies’ feasibility studies.

A Risky Strategy

The public Enterprise Générale du Cobalt (EGC) now manages a significant portion of artisanal cobalt mining. This state entity aims to improve revenue collection from a sub-sector that has long operated informally.

Cobalt prices stood at $33,335 per ton on June 30, 2025, according to Trading Economics. This price represents a 61.7% increase since the initial export suspension was announced. However, it remains well below previous peaks of $79,191 in April 2022 and $95,856 in March 2018.

Market observers warn that the DRC’s hardline approach could discourage mining companies from investing or continuing operations in the country. On a global scale, the export ban could accelerate the development of alternative cobalt projects in countries such as Indonesia, Australia, and Canada.

In 2024, the DRC accounted for 73.6% of the world’s cobalt supply. However, S&P Global Market Intelligence projects that this share could decline to 57% by 2035 due to the gradual depletion of ore reserves and Indonesia’s expanding refining capacity using high-pressure acid leaching (HPAL) technology.

Facing these uncertainties, manufacturers of batteries and electric vehicles—who rely heavily on Congolese cobalt—are accelerating their diversification efforts. These efforts include securing long-term supply contracts with other countries, investing in battery recycling technologies, and developing cobalt-free energy storage solutions. Producers of consumer electronics are pursuing similar strategies.

Georges Auréole Bamba

Le négociant en métaux IXM, filiale du groupe chinois China Molybdenum (CMOC), a annoncé le 30 juin avoir déclaré un cas de force majeure sur ses contrats de fourniture de cobalt. Cette décision intervient quelques jours après que la République démocratique du Congo (RDC) a prolongé de trois mois l’interdiction d’exporter le cobalt, initialement imposée le 22 février 2025.

Dans un communiqué, IXM précise que cette interdiction prolongée « rend légalement et pratiquement impossible à ses fournisseurs, dont Tenke Fungurume Mining et CMOC Kisanfu Mining, d’exporter des produits à base de cobalt depuis la RDC », affectant directement sa capacité à honorer ses engagements contractuels. « Alors que la chaîne d’approvisionnement mondiale en cobalt connaît une volatilité accrue, IXM reste engagé à gérer cette perturbation de manière responsable, dans le respect des cadres contractuels et réglementaires », ajoute l’entreprise.

Selon des propos rapportés par S&P Global Ratings, un acteur européen du marché a réagi : « C’était une question de temps — on pourrait même être surpris que cela ait pris autant de jours ». En mars dernier, Telf AG, responsable de la commercialisation du cobalt d’Eurasian Resources Group (ERG), avait déjà invoqué la force majeure auprès de ses clients. Glencore, autre géant du secteur actif en RDC, s’est pour sa part montré favorable à la prolongation de l’embargo.

Pour ce même opérateur européen, l’annonce d’IXM pourrait provoquer un effet psychologique sur les marchés, en raison de l’incertitude grandissante sur l’approvisionnement mondial. À ce stade, la suspension des exportations congolaises de cobalt affecte particulièrement les raffineurs chinois, très dépendants des importations d’hydroxyde de cobalt en provenance de la RDC.

En toile de fond, Kinshasa affiche sa volonté de mieux capter la valeur ajoutée de ce minerai stratégique, actuellement vendu brut sur les marchés mondiaux. Le code minier prévoit une redevance exceptionnelle de 15 % sur le cobalt, en raison de son caractère « stratégique ». Par ailleurs, si le prix de vente dépasse les projections de l’étude de faisabilité des entreprises, l’État peut également percevoir une taxe sur les superprofits.

Une stratégie risquée

Une part importante du cobalt issu de l’exploitation artisanale est désormais gérée par l’Entreprise générale du cobalt (EGC), structure publique censée permettre une meilleure captation des revenus d’un sous-secteur longtemps informel.

Le prix de la tonne de cobalt, estimé à 33 335 dollars le 30 juin 2025 selon la plateforme Trading Economics, a progressé de 61,7 % depuis l’annonce de la première suspension d’exportations. Mais ce niveau reste loin des pics de 79 191 dollars atteints en avril 2022, ou de 95 856 dollars enregistrés en mars 2018.

La stratégie congolaise n’est cependant pas sans risques. Certains acteurs du marché estiment que cette posture pourrait conduire certaines compagnies minières à suspendre ou ralentir leurs investissements dans le pays. À l’échelle mondiale, le blocage congolais pourrait aussi accélérer le développement de projets alternatifs en Indonésie, en Australie ou au Canada.

En 2024, la RDC représentait encore 73,6 % de l’offre mondiale de cobalt. Mais cette part pourrait tomber à 57 % d’ici 2035, selon S&P Global Market Intelligence, en raison de l’épuisement progressif du minerai et de la montée en puissance de l’Indonésie dans le raffinage via la technologie HPAL (lixiviation acide à haute pression).

Face à ces incertitudes, les fabricants de batteries et de véhicules électriques, très dépendants du cobalt congolais, accélèrent déjà leur diversification. Cela passe par des contrats à long terme avec d’autres pays, mais aussi par des investissements dans le recyclage des batteries et dans des technologies de stockage sans cobalt. Les producteurs d’électronique grand public suivent une logique similaire.

Georges Auréole Bamba

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A Inongo, chef-lieu de la province de Maï-Ndombe, le pain se fait de plus en plus rare. En cause : une pénurie persistante de farine de blé, dont le sac est passé de 120 000 à 180 000 francs congolais, soit une hausse de 50 % observée depuis fin juin, selon les relevés des commerçants locaux.

Cette flambée des prix est attribuée à une rupture de stocks à Kinshasa, principal centre d’approvisionnement pour la région. « Nous subissons l’effet domino de la rareté enregistrée à Kinshasa. Nos entrepôts sont vides depuis plusieurs jours », a déclaré Rodrigues Mbolia, responsable du dépôt Super Mima à Inongo, cité par l'Agence congolaise de presse.

Dès avril 2025, les marchés d’Inongo étaient déjà sous pression, marqués par la rareté de denrées essentielles comme le manioc et le poisson. En toile de fond, un différend entre la mairie et les revendeuses accusées de hausses spéculatives avait conduit les autorités à plafonner les marges commerciales.

Bien que la mesure ait été assouplie – jusqu’à 50 % pour tenir compte des coûts logistiques –, elle a perturbé les circuits de distribution. Certains producteurs avaient même été invités à vendre directement au marché, court-circuitant les revendeuses et alimentant les tensions au sein de la chaîne d’approvisionnement.

Produit de consommation courante, le pain devient désormais difficile à trouver. Plusieurs boulangeries ont réduit leur production, d’autres ont temporairement fermé, faute de farine ou de rentabilité. La situation pèse lourdement sur la sécurité alimentaire dans une ville déjà fragilisée par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat.

Les autorités locales appellent à la patience en attendant un éventuel réapprovisionnement. Mais aucune date précise ni plan logistique n’a, pour l’heure, été annoncé. L’incertitude demeure sur la capacité de la chaîne d’approvisionnement à se rétablir rapidement.

Boaz Kabeya, stagiaire

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