L’Université de Kinshasa (Unikin) a présenté un ciment à bas carbone lors de la 47ᵉ édition de la Foire internationale du Congo (Fickin), organisée dans la capitale. Développé depuis 2015 par une équipe du département de physique et technologie, ce ciment réduit les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) de 25 % par rapport au ciment classique.
Selon Max Seke Vangu, chef de travaux à l’Unikin, cette innovation repose sur l’utilisation de matières premières locales, notamment des roches naturelles réactives. Celles-ci ne nécessitent pas de transformation énergivore, en dehors du broyage, ce qui permet de limiter l’empreinte carbone du processus.
Après une décennie de recherche et avec l’appui d’un consortium de cimentiers, le projet a atteint une échelle semi-industrielle. Ses promoteurs affirment avoir intégré les dimensions écologiques, économiques, sociales et sanitaires, et estiment que cette avancée pourrait contribuer à améliorer les conditions de vie tout en renforçant la résilience face au changement climatique.
L’Unikin souligne toutefois des contraintes matérielles, liées notamment à l’absence d’équipements de pointe dans ses laboratoires. Ces limites ont conduit les chercheurs à collaborer avec des cimentiers locaux et à réaliser certains travaux en Afrique du Sud.
Boaz Kabeya
Bank of Africa (BOA) in the Democratic Republic of Congo (DRC) closed its 2024 fiscal year with a net profit of 71.5 billion Congolese francs (FC), or approximately $25 million at the average exchange rate, a 51% increase from 2023. This performance was driven by growth in customer loans, a 35% rise in net banking income to 188.3 billion FC, and better control of operating expenses. At the same time, the bank’s equity grew to more than 212 billion FC.
To build on this momentum, the pan-African banking group aims to close its gap in financing the DRC’s extractive sector. According to its Pillar III report, out of 919.5 billion FC in total customer loans, the extractive industries received only 63.5 billion, or 6.9%. The main beneficiaries were "unclassified activities" (370 billion, or 40.2%) and wholesale and retail trade (227.2 billion, or 24.7%). For comparison, in other Congolese banks, the extractive industries often absorb more than 50% of credit.
To reduce this disparity, BOA DRC has made it a strategic priority for 2025 to increase financing for mining companies and their subcontracting chains. The bank noted that it opened a new branch in 2024 in Lualaba province, at the heart of the nation's mining activity. According to data from the Mining Cadastre (CAMI), in the first half of 2025, 66% of all mining concessions granted in the DRC were in Lualaba and Haut-Katanga provinces.
By focusing on this strategic area, BOA intends to position itself in a key sector of the Congolese economy. This shift should allow it to diversify its credit portfolio and align its operations with the country's main growth engine, while consolidating the profitability it saw in 2024.
Timothée Manoke (Intern)
American company Anzana Electric Group plans to rehabilitate the Tshiala hydroelectric power plant, also known as Lubilanji, which supplies the city of Mbujimayi and the Bakwanga Mining Company (Miba) in the Kasaï-Oriental province. A company delegation, led by Serge Kanyinda Fontshi, CEO of its partner Mighty Land, visited the site on August 22, 2025.
The mission inspected the dam, power plants, and transmission network for a complete modernization of the electrical installations. According to Kanyinda, the planned investment is valued at $60 million, split evenly between rehabilitating the plant and upgrading the network. The expected production is 10 MW for the Lubilanji 1 plant and 10 MW for Lubilanji 2.
Built in 1933, the plant originally had an installed capacity of 18 MW. Today, production has reportedly fallen to just 3.2 MW, which is largely insufficient to meet the needs of Mbujimayi and Miba.
Kanyinda said work could begin as soon as they receive authorization from the Electricity Sector Regulatory Authority (ARE). Mighty Land already holds the concession for Lubilanji 1 and wants to expand it to other plants on the Tshiala site. For now, the precise nature of its partnership with Anzana Electric Group has not been detailed.
Other Projects in Sight
The Tshiala rehabilitation was initially entrusted to the Czech company Seko in March 2024. But a year later, no work had started. This past March, the company announced a start "soon," but multiple sources now indicate that the contract has been terminated.
Anzana Electric Group's interest is not limited to Kasaï-Oriental. The American company is also considering projects in Kisangani and Kolwezi. On August 16, a group mission visited Kisangani, where they toured the Tshopo hydroelectric plant and the city's power grid alongside the CEO of the National Electricity Company (SNEL), Fabrice Lusinde.
Last June, Ruzizi III Holding Power Company Limited (RHPCL) invited Anzana Electric Group to join the regional Ruzizi III hydroelectric project. The invitation was formalized by an agreement signed on the sidelines of the U.S.-Africa Business Summit in Luanda, with both parties planning to finalize a legally binding partnership by September 15, 2025.
Already active in several African countries, Anzana Electric develops various energy projects. In Burundi, the group is leading the Weza Power project in partnership with the government to electrify nearly 70% of the rural population. In Rwanda and Kenya, it is also deploying hydroelectric and solar projects to improve energy access.
Ronsard Luabeya
Selon les données compilées par la Bank of Uganda, la République démocratique du Congo (RDC) a officiellement importé, au cours de l’exercice financier 2024/2025, des biens d’une valeur de 542,74 millions de dollars américains. Cela représente une hausse de 29 % par rapport à l’année précédente, et ce malgré la fermeture des postes-frontières proches des zones occupées par les rebelles du M23. La banque estime en outre les importations informelles à 419,46 millions de dollars, portant le total à 962,2 millions de dollars.
Ces chiffres placent la RDC au premier rang des importateurs de biens ougandais au sein de la Communauté d’Afrique de l’est (EAC), et au deuxième rang derrière le Kenya si l’on considère uniquement les échanges formels.
Parmi les produits les plus importés figurent l’huile végétale raffinée, le sucre, le savon, les articles en plastique et les matériaux de quincaillerie. Cette structure d’importations reflète la faible industrialisation du pays, en particulier dans les zones frontalières avec les pays de l’Afrique de l’Est, faisant de la RDC un marché privilégié pour les produits manufacturés de ses voisins.
Balance commercial déséquilibré
Durant la même période, les exportations formelles de la RDC vers l’Ouganda ont été évaluées à seulement 42,6 millions de dollars. La Bank of Uganda ne fournit pas d’estimations sur les flux informels, mais plusieurs sources, dont l’Office national des produits agricoles (ONAPAC), signalent que des volumes importants de cacao, de café et d’or artisanal, notamment issus du Nord-Kivu et de l’Ituri, franchissent la frontière de manière non déclarée. De l’huile de palme brute est également exportée de manière informelle vers l’Ouganda pour alimenter les raffineries locales.
Des mesures sont cependant prises pour freiner ces flux. Au Nord-Kivu, par exemple, la sous-section de l’ONAPAC à Beni intercepte régulièrement des cargaisons de cacao destinées à l’exportation illégale. « L’objectif est de décourager le trafic illicite de cacao et de café », explique Kaswera Syvialeghana Alphonsine, directrice de l’ONAPAC à Beni.
Mais pour plusieurs acteurs les obstacles au commerce formel restent nombreux : insécurité persistante, routes en mauvais état, coût élevé du transport, manque de traçabilité des produits… Ces contraintes poussent encore de nombreux opérateurs à privilégier les circuits informels, malgré les contrôles.
Timothée Manoke, stagiaire
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En République démocratique du Congo (RDC), Bank of Africa (BOA) a clôturé l’exercice 2024 avec un bénéfice net de 71,5 milliards de francs congolais (FC), soit l’équivalent de 25 millions de dollars au taux moyen de change, en hausse de 51 % par rapport à 2023. Cette performance s’explique par la progression des crédits à la clientèle, la hausse de 35 % du produit net bancaire — porté à 188,3 milliards de FC — ainsi qu’une meilleure maîtrise des charges opérationnelles. Dans le même temps, les capitaux propres se sont renforcés à plus de 212 milliards de FC.
Pour consolider cette dynamique, le groupe bancaire panafricain veut combler son retard dans le financement du secteur extractif en RDC. Selon son rapport Pilier III, sur un total de 919,5 milliards de FC de crédits à la clientèle, les industries extractives n’ont reçu que 63,5 milliards, soit 6,9 %. Les principaux bénéficiaires restent les « activités non sectorisées » (370 milliards, soit 40,2 %) et le commerce de gros et de détail (227,2 milliards, soit 24,7 %). À titre de comparaison, dans d’autres banques congolaises, les industries extractives absorbent souvent plus de 50 % des crédits.
Pour réduire cet écart, BOA RDC a défini comme axe stratégique pour 2025 le renforcement du financement des sociétés minières et de leur chaîne de sous-traitance. La banque rappelle avoir déjà ouvert une agence en 2024 dans le Lualaba, au cœur de l’activité minière nationale. D’après les données du Cadastre minier (CAMI), au premier semestre 2025, 66 % des carrés miniers octroyés en RDC se concentraient dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga.
En misant sur ce territoire stratégique, la BOA entend se positionner dans un secteur clé de l’économie congolaise. Cette orientation doit lui permettre de diversifier son portefeuille de crédits et d’aligner son action sur le principal moteur de croissance du pays, tout en consolidant la rentabilité observée en 2024.
Timothée Manoke, stagiaire
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L’Américain Anzana Electric Group envisage de réhabiliter la centrale hydroélectrique de Tshiala (aussi appelée Lubilanji), qui alimente la ville de Mbujimayi et la Société minière de Bakwanga (Miba), dans la province du Kasaï-Oriental. Une délégation de l’entreprise, conduite par Serge Kanyinda Fontshi, directeur général de son partenaire Mighty Land, a effectué une visite sur le site le 22 août 2025.
La mission a inspecté le barrage, les centrales et le réseau de transport en vue d’une modernisation complète des installations électriques. Selon Serge Kanyinda, l’investissement prévu est évalué à 60 millions de dollars, répartis à parts égales entre la réhabilitation de la centrale et la modernisation du réseau. La production attendue est de 10 MW pour la centrale de Lubilanji 1 et 10 MW pour Lubilanji 2.
Construite en 1933, la centrale disposait à l’origine d’une capacité installée de 18 MW. Aujourd’hui, la production n’atteindrait plus que 3,2 MW, un niveau largement insuffisant pour répondre aux besoins de Mbujimayi et de la Miba.
Selon Serge Kanyinda Fontshi, les travaux pourraient démarrer dès l’obtention des autorisations de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE). Ils devraient durer 20 mois. Mighty Land détient déjà la concession de Lubilanji 1 et souhaite l’étendre aux autres centrales du site de Tshiala. Pour l’heure, la nature précise de son partenariat avec Anzana Electric Group n’a pas été détaillée.
D’autres projets en ligne de mire
Initialement, la réhabilitation de Tshiala avait été confiée à la société tchèque Seko en mars 2024. Mais un an plus tard, aucun chantier n’avait été lancé. En mars dernier, l’entreprise annonçait un démarrage « sous peu ». Désormais, plusieurs sources concordantes indiquent que son contrat aurait été résilié.
L’appétit d’Anzana Electric Group ne se limite pas au Kasaï-Oriental. La société américaine envisage aussi des projets à Kisangani (Tshopo) et Kolwezi (Lualaba). Le 16 août, une mission du groupe s’était rendue à Kisangani, où elle a visité, aux côtés du directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL), Fabrice Lusinde, la centrale hydroélectrique de la Tshopo et le réseau électrique de la ville en cours de réhabilitation.
En juin dernier, Anzana Electric Group avait également été invité par Ruzizi III Holding Power Company Limited (RHPCL) à rejoindre le projet hydroélectrique régional Ruzizi III. Cette invitation avait été officialisée par un accord signé en marge du Sommet d’affaires États-Unis–Afrique à Luanda, les deux parties prévoyant de conclure un partenariat juridiquement contraignant d’ici le 15 septembre 2025.
Déjà actif dans plusieurs pays africains, Anzana Electric développe des projets énergétiques variés. Au Burundi, le groupe pilote le projet Weza Power, en partenariat avec le gouvernement, pour électrifier près de 70 % de la population rurale. Au Rwanda et au Kenya, il déploie également des projets hydroélectriques et solaires destinés à améliorer l’accès à l’énergie.
Ronsard Luabeya
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Cadastre minier (CAMI), the state body managing mining rights in the Democratic Republic of Congo (DRC), has reminded holders of mining rights of their regulatory obligations to begin work. In a statement dated August 20, 2025, and signed by its director general, Popol Mabolia Yenga, CAMI issued a warning that failure to comply could result in the revocation of titles.
The document includes a list of 93 titles at risk of cancellation for non-compliance with legal provisions. Of these, 55 are exploration permits and 33 are exploitation licenses. The list features prominent companies, including Tenke Fungurume Mining, cited for two titles covering six mining blocks in Lualaba province, and Cimenterie de Lukala (Cilu), which holds a title for five mining blocks in the Kongo Central province.
CAMI is enforcing articles 387 and 391 of the Mining Regulations, which require holders of mining and quarrying rights to provide proof that work has commenced within prescribed deadlines: one year from the date of issuance for exploration permits, and between one and three years for exploitation licenses, depending on the case.
Failure to comply exposes operators to the forfeiture of their rights, followed by definitive cancellation after an investigation. The Mining Code also stipulates that any holder whose rights have been forfeited is barred from obtaining new mining or quarrying rights for a period of five years.
This warning comes amid an increasingly strict approach to managing the DRC's mining sector. On August 4, 2025, CAMI submitted its cadastral registry cleanup report to the Minister of Mines, which stated that 594 mining and quarrying titles covering 37,253 mining blocks had been freed up for new investors. The report also noted the regularization of 210 rights that had been under a force majeure status, reclassifying them as active and subject once again to their fiscal, social, and technical obligations.
In 2024, the cleanup process led to the cancellation of over 1,000 non-compliant titles, helping CAMI exceed its budget forecasts for the first quarter of that year by 185.05%.
Timothée Manoke (Intern)
Depuis une semaine, la ville de Bukavu est confrontée à une pénurie de produits pétroliers. Les stations-service encore approvisionnées écoulent leurs stocks au compte-gouttes, provoquant de longues files d’attente quotidiennes et paralysant une partie de la mobilité urbaine.
Dans les stations-service, le litre d’essence est passé de 3 200 FC à 3 600 FC (≈ 1,2 USD). Mais dans les quartiers périphériques, le marché noir impose ses propres règles : un litre d’essence s’y négocie entre 4 000 et 4 800 FC (≈ 1,7 USD).
Le secteur du transport est directement touché. Les motos, qui assurent l’essentiel des déplacements urbains, ont relevé leurs tarifs : une course qui coûtait 2 000 FC (0,7 USD) est désormais facturée entre 2 500 et 3 000 FC.
Cette crise intervient alors que la ville est sous contrôle du mouvement rebelle M23. Depuis la prise de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, en février, plusieurs acteurs économiques victimes de pillages ont suspendu leurs activités, tandis que toutes les institutions bancaires ont fermé leurs portes.
Une pénurie similaire s’était déjà produite en janvier, lorsque les pétroliers avaient signalé un manque d’approvisionnement en provenance du Rwanda, du Kenya et de la Tanzanie. Cette rupture, liée aux ajustements de planification des pays producteurs en début d’année, avait entraîné la rareté des stocks locaux et ouvert la voie à la spéculation des petits revendeurs appelés « Kadhafi ». Le litre d’essence, alors officiellement fixé à 3 776 FC, s’était vendu jusqu’à 5 000 FC sur le marché parallèle, entraînant une hausse immédiate des tarifs de transport urbain.
Boaz Kabeya
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La société publique Transports du Congo (Transco), en charge du transport urbain à Kinshasa, a réceptionné le 25 août 2025 un lot de trente bus de marque Mercedes-Benz, livrés par la société Suprême Automobile, qui les assemble dans la capitale congolaise. Un second lot similaire est attendu dans les prochains jours.
Cette livraison s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre le gouvernement et Suprême Automobile, visant à doter Transco de 230 nouveaux bus. Au 27 septembre 2024, 77 véhicules avaient déjà été remis à la société.
Par ailleurs, le plan d’investissement public annexé au projet de loi de finances 2025 prévoit une enveloppe de 82,5 millions de dollars pour Transco sur la période 2025-2027. Ces fonds doivent financer l’acquisition de 750 nouveaux bus ainsi que l’aménagement de parcs et garages de maintenance, afin de renforcer les capacités opérationnelles de l’entreprise. L’état d’avancement de ce programme reste toutefois inconnu à ce stade.
Créée en 2013, Transco traverse aujourd’hui une crise structurelle. Le tarif du ticket est resté fixé à 500 francs congolais (FC) depuis son lancement, un niveau qui ne couvre plus les coûts d’exploitation, tandis que les subventions gouvernementales demeurent irrégulières. Conséquence : le parc de bus n’a pas été renouvelé depuis plusieurs années, les arriérés de salaires se sont accumulés, et l’entreprise manque de trésorerie pour assurer la maintenance de ses véhicules ou leur approvisionnement en carburant. Les initiatives actuelles du gouvernement ne s’attaquent donc qu’à une partie du problème.
PM
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Dans un communiqué daté du 20 août 2025 et signé par son directeur général, Popol Mabolia Yenga, le Cadastre minier (CAMI), organe chargé de la gestion du domaine minier en République démocratique du Congo (RDC), a rappelé aux titulaires de droits miniers leurs obligations réglementaires liées au démarrage des travaux.
Le document est accompagné d’une liste de 93 titres menacés d’annulation pour non-respect de ces dispositions légales. Sur ce total, 55 concernent des permis de recherche et 33 des autorisations d’exploitation. La liste inclut des acteurs de premier plan. Parmi eux, Tenke Fungurume Mining, avec deux titres couvrant six carrés miniers dans la province du Lualaba (territoire de Lubudi), et la Cimenterie de Lukala (Cilu), citée pour un titre portant sur cinq carrés miniers situés dans le territoire de Songolo, dans le Kongo Central.
Le CAMI s’appuie sur les articles 387 et 391 du Règlement minier, qui imposent aux titulaires de droits miniers et de carrières de fournir la preuve du commencement des travaux dans les délais prescrits : un an pour les permis de recherche, à compter de la délivrance du certificat, et de un à trois ans pour les autorisations d’exploitation, selon le cas, à partir de la délivrance du titre.
Tout manquement expose les opérateurs à la déchéance de leurs droits, suivie d’une annulation définitive après constat et instruction. Le Code minier prévoit par ailleurs que tout titulaire déchu est interdit d’obtenir de nouveaux droits miniers ou de carrières pendant une période de cinq ans.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de fermeté accrue dans la gestion du domaine minier congolais. Le 4 août 2025, le CAMI avait déjà présenté au ministre des Mines son rapport d’assainissement du fichier cadastral, faisant état de la libération de 594 titres miniers et de carrières représentant 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² remis à disposition pour de nouveaux investisseurs. Le rapport signalait également la régularisation de 210 droits jusque-là en situation de force majeure, reclassés comme actifs et de nouveau soumis à leurs obligations fiscales, sociales et techniques.
En 2024 déjà, le processus d’assainissement avait conduit à l’annulation de plus de 1 000 titres non conformes, permettant au CAMI de réaliser 185,05 % de ses prévisions budgétaires au premier trimestre de cette année-là.
Timothée Manoke, stagiaire
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