Selon le groupe chinois CMOC, les prix du cobalt à moyen et long terme devraient s’améliorer sous l’effet combiné de l’offre et de la demande. Cette prévision intervient alors que plusieurs sources médiatiques rapportent qu’une surabondance de l’offre sur le marché a fait chuter les prix du cobalt à un niveau proche de leur plus bas depuis 8 ans.
Dans un rapport publié sur son site la semaine passée, CMOC a confirmé une baisse des prix du cobalt au premier semestre 2024. La première entreprise productrice de cobalt dans le monde a indiqué que sur cette période, « le prix moyen du cobalt de qualité standard MB était de 12,22 $/lb, ce qui représente une baisse de 20,44 % en glissement annuel ». Toutefois, apprend-on, le taux de croissance de l’offre va progressivement ralentir au second semestre 2024, ce qui permettra d’atténuer efficacement la pression sur le marché.
Contrairement à ce qu’on observe en ce moment, les analystes de CMOC affirment également que la demande de cobalt dans le secteur des batteries de véhicules électriques (VE) devrait augmenter en raison d’une augmentation du taux de pénétration de ce type de véhicules en Chine et dans le monde. « La demande de cobalt dans les secteurs traditionnels tels que l’aérospatiale et les applications de défense nationale continuera également de croître de manière stable », peut-on lire dans le rapport.
Avant cette sortie de CMOC (premier producteur mondial de cobalt), des analystes de Macquarie Bank, cités par Reuters le 22 août, indiquaient que la surabondance actuelle de l’offre sur le marché devrait continuer jusqu’en 2027. Pour le Cobalt Institute, le marché devrait rester excédentaire jusqu’en 2025.
Si les analystes ne s’accordent pas sur les perspectives du marché du cobalt à court et moyen terme, ils le sont en revanche sur les perspectives à long terme. Matière première utilisée principalement dans les batteries de VE, la demande de cobalt est appelée à augmenter au fil de l’adoption des VE. La RDC, premier pays producteur mondial de cobalt, fonde de grands espoirs sur ces perspectives pour accroitre ses revenus miniers.
Louis-Nino Kansoun
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Depuis quelques semaines, le mpox, anciennement appelé variole du singe, se propage en République démocratique du Congo. Dans le pays, le dernier bilan communiqué, le 23 août 2024, par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Africa) fait état de 17 342 cas suspects, 3 167 cas confirmés en laboratoire par l’Institut national de santé publique, et 582 décès.
Pour mener la riposte contre cette maladie, le ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance sociale a présenté, lors d’une conférence de presse le 19 août dernier, un plan de 49 millions de dollars. Selon Samuel Roger Kamba, cet argent servira à la sensibilisation, au déploiement des équipes, et à la prise en charge des malades. Ce plan ne prévoit donc pas la vaccination pourtant présentée comme une « mesure phare » de lutte contre cette épidémie.
« Nous avons besoin d’à peu près 3,5 millions de doses, mais ces vaccins sont très chers. 3 millions de doses de vaccins, c’est 600 millions de dollars américains », a indiqué le membre du gouvernement. Pour couvrir les besoins du pays en vaccin, il faut donc débourser 700 millions de dollars, soit un peu plus de 4 % du budget du pays.
Face au coût élevé des vaccins, Samuel Roger Kamba devra donc s’appuyer sur sa longue expérience pour mobiliser l’aide de la communauté internationale. « Je peux vous rassurer que grâce à la Belgique, on va avoir 215 000 doses, ce n’est même pas le dixième. Grâce au Japon, on devrait avoir 3 millions de doses et les États-Unis sont en train de se tâter pour dire combien on envoie parce qu’ils ont eux-mêmes besoin de ces vaccins », a indiqué le ministre le 19 août. Finalement, les États-Unis ont annoncé, le lendemain, une aide de 35 millions $ pour soutenir la RDC dans sa lutte contre le mpox. Les premiers vaccins promis devraient arriver cette semaine.
Ministre de la Santé depuis mars 2023, Samuel Roger Kamba est un médecin congolais cumulant 30 ans de carrière. Avant d’être nommé ministre, il était conseiller du président de la République en matière de Couverture santé universelle (CSU). En 2020, il a été coordonnateur de la Task force présidentielle de la riposte contre la Covid-19.
Servan Ahougnon
Les cours du lithium, élément essentiel pour la transition énergétique mondiale, restent bas. Après avoir chuté de près de 80 % en 2023, les prix continuent de baisser, se stabilisant autour de 11 000 dollars la tonne, leur niveau le plus bas depuis 2021. Bien qu'une légère reprise ait été observée le 23 août 2024 sur le marché chinois, principal consommateur mondial, cette amélioration s'est rapidement estompée.
Cette situation est préoccupante pour la localité de Manono, au nord de la région du Katanga en République Démocratique du Congo. Il y a plus de deux ans, l'annonce par l'entreprise australienne AVZ Minerals de la découverte d'un gisement de 400 millions de tonnes de ressources minérales riches en lithium y avait suscité l'espoir d'une relance économique, après l'effondrement du secteur de l'étain.
Déjà fragilisé par la décision des autorités congolaises de réattribuer le développement du site à l’entreprise chinoise Zijin — une décision contestée par AVZ, qui a saisi la Chambre internationale de commerce pour arbitrage en octobre 2023 —, le projet d’exploitation du gisement fait face à un nouveau défi avec la baisse continue des prix du lithium. Bien que l’espoir d’une reprise des cours demeure, les experts restent prudents quant aux perspectives à court terme. En effet, les analyses de marché indiquent que l’offre de lithium reste abondante, tandis que la demande n’augmente que modérément.
Actuellement, 80 % des concentrés de lithium sont destinés à l’industrie des batteries, en particulier pour les véhicules électriques. La réglementation européenne visant à convertir les flottes automobiles et le leadership chinois dans ce secteur ont contribué à la demande de contrats à terme sur le lithium. Cependant, des incertitudes pèsent sur le marché des véhicules électriques. En Allemagne, la demande a diminué depuis le début de 2024 en raison de coûts élevés et de la suppression des primes écologiques. En Chine, la production et la commercialisation pourraient également souffrir de la hausse des droits de douane européens, qui ont grimpé de 10 % à 48,5 % en juillet 2024.
Ces facteurs maintiennent un excédent mondial de l’offre de lithium. Selon S&P Market Intelligence, la production pourrait même ralentir, les coûts de production étant plus élevés que les prix de vente actuels. Ce qui devrait en principe faire repartir les cours. Le plus difficile reste cependant de prévoir quand cela va se matérialiser.
Georges Auréole Bamba
L’inauguration de la nouvelle usine d’embouteillage de Pepsi Cola, construite par Varun Beverage à Maluku, dans la région de Kinshasa en République Démocratique du Congo, est programmée à la fin du mois d’août 2024. Le président Félix Tshisekedi est invité à y participer, selon la présidence de la République. Le directeur des ressources humaines de Varun Beverage, Albert Mbala, a déclaré, après une audience avec le président de la République, que « ce projet a vu le jour grâce à lui, à Kinshasa et bientôt à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga ».
L’usine, l’une des plus grandes de la zone économique spéciale de Maluku, prévoit une production de 1,2 million de bouteilles par jour sous licence PepsiCo New York. Ce projet vise à réduire la dépendance aux importations, notamment des boissons en provenance de Zambie. Il participe aussi à diversifier l’économie congolaise au-delà des ressources extractives et vers l’industrie et l’agriculture.
L’inauguration renforce en plus le rôle de l’Inde dans la diversification économique de la RDC. Varun Beverage, dont la maison mère est cotée à Bombay, cible un marché de 23 millions de consommateurs à Kinshasa, profitant d’une économie fortement dollarisée. L’usine de Maluku est une première étape. Des plans d’expansion vers d’autres régions sont en effet prévus.
Le projet devrait générer 500 emplois directs, mais la création d’emplois indirects est plus incertaine, les réseaux de distribution existants se contentant de remplacer les produits importés par ceux fabriqués localement. En revanche, l’entrée en activité de cette nouvelle usine est un défi pour les acteurs de la chaîne d’importation de boissons.
GAB
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Le groupe Raxio a inauguré, le 22 août 2024, son centre de données à Kinshasa, baptisé Raxio DC1. Cette installation de niveau Tier III, réalisée grâce à un investissement de 30 millions de dollars, vise à répondre à la demande croissante en connectivité, stockage et traitement de données. « L’inauguration du centre de données de Kinshasa constitue une avancée majeure pour Raxio et un tournant décisif pour le développement numérique de la RDC », a indiqué le PDG de Raxio. Robert Mullins a ajouté que « la RDC est l’un des marchés les plus prometteurs et dynamiques d’Afrique, avec une demande croissante pour les services numériques dans les années à venir ».
Situé à Limete, au sud-est de Kinshasa, le centre Raxio DC1 s’étend sur 1 542 mètres carrés et peut accueillir jusqu’à 400 racks, avec une capacité énergétique de 1,5 MW. Il contribue à renforcer l’offre de services de colocation et de stockage de données numériques en RDC et permet aux entreprises locales et internationales de réaliser leurs opérations numériques, facilitant ainsi l’innovation et accélérant la croissance économique.
L’inauguration de Raxio DC1 intervient six jours après la mise en service du centre OADC Texaf à Kinshasa, issu d’une collaboration stratégique entre Open Access Data Center (OADC) et Texaf. Ces deux initiatives privées soutiennent le plan de transformation numérique du gouvernement congolais, adopté il y a cinq ans, et contribuent à la création d’un écosystème numérique sécurisé, attractif pour les investisseurs étrangers, tout en aidant à diversifier l’économie nationale encore largement dépendante des ressources minières.
L’établissement de centres de données de ce calibre positionne davantage la RDC comme un hub technologique en Afrique centrale, augmentant sa compétitivité régionale face à d’autres pays africains en pleine transformation numérique. « L’expansion de notre présence en RDC se poursuivra avec une capacité accrue et de nouvelles infrastructures dans les années à venir », a d’ailleurs annoncé le PDG de Raxio. Il faut dire que le groupe a l’ambition du groupe de construire dix à douze centres de données à travers l’Afrique.
Muriel Edjo
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Le nouveau ministre des Hydrocarbures de la République démocratique du Congo (RDC), Aimé Sakombi Molendo, a annoncé sa participation à la conférence Angola Oil and Gas (AOG), qui se tiendra les 2 et 3 octobre prochain à Luanda. C’est l’un des évènements majeurs dans le domaine du pétrole et du gaz en Afrique subsaharienne. Une tribune dont veut profiter le dirigeant pour exposer sa politique qui consiste à attirer des investissements dans l’amont pétro-gazier en RDC, via la collaboration régionale.
« Le ministre Molendo prononcera un discours et participera à un panel sur l’exploitation du secteur pétrolier et gazier afin de stimuler le commerce régional. Cette démarche reflète l’engagement de la RDC à s’appuyer sur une coopération régionale accrue pour maximiser le potentiel de ses ressources en hydrocarbures, soutenant ainsi la croissance économique à travers toute l’Afrique subsaharienne », lit-on sur le site de l’AOG.
Pour lui, le renforcement de la coopération pétro-gazière avec l’Angola, deuxième plus grand producteur africain de pétrole, jouera un rôle central dans cette collaboration régionale. Pour rappel, en juillet 2023, les deux pays ont signé un accord de développement conjoint du bloc 14, qui chevauche la frontière maritime des deux pays. Un modèle de coopération qui sera bénéfique pour la RDC, qui aura un grand intérêt à le reproduire davantage.
Kinshasa estime que ce projet devrait non seulement encourager des investissements supplémentaires de la part de Chevron dans ses eaux, mais aussi d’autres acteurs intéressés par les opportunités en mer congolaise. Les entreprises publiques du pétrole des deux ont également signé un accord en 2023 pour faciliter le commerce transfrontalier des sous-produits pétroliers.
Afin de faciliter le processus, le dirigeant veut mettre en place des réformes audacieuses pour améliorer la transparence, l’efficacité et l’attractivité du secteur en RDC, tout en favorisant de nouveaux investissements et découvertes commerciales pour renforcer ses réserves estimées à 5 milliards de barils de pétrole. D’ailleurs, le pays a lancé un cycle d’octroi de licences en 2022 concernant 24 blocs d’exploration, dont six ont déjà été attribués. L’appel d’offres prendra fin au cours des prochains jours, ce qui donnera lieu à une mise à jour sur l’état d’attribution des périmètres restants.
Olivier de Souza
En décembre dernier, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi) a publié la deuxième édition de son rapport statistique des projets d’investissements agréés en RDC sur la période 2019-2023. Ce document fournit une vue d’ensemble de l’évolution des flux d’investissements dans plusieurs branches de l’économie. Voici les points clés à retenir pour le secteur agricole.
Au cours des cinq dernières années, le secteur agricole est celui qui a enregistré la plus forte progression de promesses d’investissement. D’après l’Anapi, les projets agréés se sont chiffrés à 481,4 millions $ en 2023, marquant la seconde année consécutive de hausse. Cette enveloppe était de seulement 61,4 millions $ en 2022 et de 32,4 millions $ en 2021.
Cette forte progression s’explique, selon l’organisation, par le regain d’intérêt des acteurs privés et par le potentiel de croissance important dont dispose le secteur agricole. Bien que la hausse des intentions d’investissements durant l’année écoulée ait été qualifiée de « spectaculaire », l’Anapi souligne que le secteur agricole a été le moins attractif pour les investisseurs nationaux et étrangers au cours des cinq dernières années.
Intentions d’investissements des projets agréés (en millions $)
Source : Anapi, Direction des agréments
En effet, sur une période cumulée de 2019 à 2023, le secteur agricole a attiré 23 projets approuvés pour un montant total de 656 millions de dollars. Cela représente moins de 5 % du montant total estimé à 13,5 milliards de dollars, répartis sur 386 projets.
Alors qu’il fournit environ 20 % du PIB et emploie entre 70 et 75 % de la population active, selon les données de la Banque mondiale, cette branche de l’économie occupe de fait le dernier rang des bénéficiaires des investissements approuvés. Le top 3 est formé par les services (4,6 milliards $), les industries (4,54 milliards $) et les infrastructures (3,75 milliards $). Globalement, l’Anapi indique que les investissements annoncés dans le secteur agricole sur la période 2019-2022 ont été réalisés à 66,5 % en ce qui concerne le volume et à 68,5 % en termes d’emplois créés.
Une dynamique portée par les nationaux
En RDC, sur les 5 dernières années, les nationaux ont été les principaux pourvoyeurs de financements dans le secteur agricole. D’après les données de l’Anapi, 79,5 % des intentions d’investissements des projets agréés sur la période sont portés par les nationaux contre seulement 20,5 % pour les investissements directs étrangers (IDE). Avec une telle proportion, le secteur de l’agriculture et de la foresterie est le seul en RDC où les investisseurs nationaux prédominent.
Projets agricoles agréés entre 2019 et 2023 par origine
Source : Anapi, Direction des agréments
Selon l’Anapi, cette tendance s’explique principalement par les nombreux risques structurels que présente l’agriculture pour les investisseurs étrangers, malgré les ressources abondantes du secteur en RDC. En effet, le pays est l’un des mieux dotés au monde en matière de ressources en eau pour l’irrigation, de diversités climatiques, de zones de pâturages et de terres arables favorables à la production de cultures à haute valeur économique.
Toutefois, d’après l’organisme public, l’attractivité est plombée par plusieurs défis tels que « le manque des routes de desserte agricole, l’absence d’une finance axée sur l’agriculture et l’inexistence du foncier agricole ». À cela, on peut ajouter les problèmes sécuritaires, de gouvernance ainsi qu’un cadre réglementaire peu favorable aux investisseurs étrangers. Dans cette perspective, il faut noter l’article 16 de la Loi agricole de 2011 qui stipule que 51 % des parts des entreprises agricoles commerciales doivent être allouées aux nationaux, laissant 49 % pour les investisseurs étrangers. Selon la Banque mondiale, cette disposition est l’un des principaux freins aux IDE dans la productivité agricole. Elle prive le pays de capitaux frais nécessaires pour exploiter pleinement son immense potentiel agricole, le second au monde après le Brésil. Sur ladite période, le secteur de l’agriculture et de la foresterie a été d’ailleurs globalement le secteur qui a le moins attiré les IDE derrière les industries, les services et les infrastructures.
Un flux d’investissement orienté l’exploitation forestière
Dans l’ensemble du secteur agricole, c’est l’exploitation forestière qui concentre l’essentiel des investissements. Selon l’Anapi, sur les 656 millions $ de projets approuvés entre 2019 et 2023, ce segment a enregistré un volume de 489 millions $, soit 74 % du montant global. La production végétale vient en seconde position avec 94 millions $, suivie par l’élevage (71 millions $) et la production halieutique (1 million $).
Repartions des projets agricoles agréés entre 2019 et 2023 par segment
Source : Anapi, Direction des agréments
Face aux nombreux goulots d’étranglement présents au niveau de la production alimentaire, l’exploitation forestière apparaît comme une option intéressante. Avec un potentiel forestier couvrant, selon la FAO, 125 millions d’hectares en 2021 et plus de 1 000 essences forestières identifiées, ce secteur a de quoi attirer les acteurs privés, notamment pour obtenir des concessions forestières et produire des grumes à destination des marchés asiatiques, principalement la Chine. Dans le pays, chaque opérateur a droit à une limite réglementaire de 500 000 hectares de forêts dans le cadre d’une concession, en vertu du Code forestier adopté en 2002.
L’agro-industrie, cible principale des nationaux
Au-delà de la production agricole primaire, l’Anapi révèle que du côté industriel, la transformation alimentaire a affiché une bonne dynamique d’investissements sur les 5 dernières années. Au total, l’industrie alimentaire, des boissons et l’agro-industrie ont représenté 15 % du volume agréé et 70 projets sur les 157 approuvés dans ce secteur. Là encore, l’organisme public souligne que les investisseurs nationaux ont dominé l’agro-industrie alors que les IDE orientés dans l’industrie ont concerné principalement la branche industrielle des matériaux de construction.
Globalement, il faut noter qu’en RDC, le secteur des aliments et des boissons représente environ 85 % de l’industrie manufacturière, selon les données de la Banque mondiale. Avec la demande de denrées alimentaires qui devrait augmenter avec la croissante urbaine, les perspectives sont positives pour les acteurs de l’industrie qui pourront ainsi saisir les opportunités de marché et s’adapter aux réalités de l’environnement des affaires. Actuellement, dans le pays, les boissons alcoolisées, gazeuses, le pain, la farine de froment et le sucre comptent parmi les principales productions agroalimentaires. Les denrées comme la farine de maïs et les graisses et les huiles de table et la margarine dont les volumes produits sont actuellement encore faibles au regard des besoins représentent autant de segments d’affaires potentiels pour les acteurs privés qui souhaitent entrer dans la transformation.
Espoir Olodo
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En République Démocratique du Congo (RDC), la problématique de la contrebande des produits pétroliers en provenance de certains pays voisins inquiète de plus en plus les autorités. Les réseaux de contrebande agissent notamment dans le frelatage des produits, le mélange, les fausses déclarations sur la quantité, l’origine des produits et les réexportations.
Mardi dernier, le ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo, a déclaré que « la contrebande fait perdre au Trésor plusieurs centaines de millions de dollars par an, privant la République des moyens substantiels dont elle a grandement besoin, ce qui est inacceptable ».
Pour y faire face, Sakombi Molendo a lancé une campagne de marquage moléculaire des produits pétroliers dans le Haut Katanga, sur les routes de l’approvisionnement du sud-est du pays. L’objectif est de « lutter efficacement contre le commerce illicite, organisé par des cartels quasi institués », a-t-il expliqué, avant d’indiquer que le contrôle s’accentuera particulièrement sur l’industrie minière. Cette dernière représente plus de 80 % de la demande en carburant et ses acteurs représentent les plus grands consommateurs des produits pétroliers importés illégalement dans le pays. D’ailleurs, la contrebande engendre aussi un manque à gagner pour les distributeurs, confrontés à une concurrence déloyale.
Techniquement, le marquage moléculaire des produits pétroliers se traduira en amont par la soumission du carburant à un test rapide via un spectrophotomètre pour en déterminer la qualité à travers la présence de la molécule qui garantit effectivement leur fiabilité. Ensuite, les contrôleurs du ministère opéreront un suivi rigoureux du circuit emprunté par le carburant de son entrée dans le pays, jusqu’à la consommation. À terme, le mécanisme permettra d’améliorer la qualité des produits pétroliers en circulation et permettra d’augmenter les recettes du Trésor public. Pour l’instant, aucun chiffre n’a été communiqué sur les attentes des autorités concernant le programme.
L’engagement des autorités congolaises via le marquage moléculaire des produits pétroliers vient en renfort aux efforts de renforcement de la lutte contre le trafic d’essence et de gasoil vers le voisin burundais, qui fait face à une grave crise d’approvisionnement depuis plusieurs semaines. En effet, les réseaux de contrebande acheminent les produits via le fleuve Ruzizi. La situation a même engendré une pénurie dans la région d’Uvira, dans l’est du pays avec pour conséquence une hausse des prix sur place.
Olivier de Souza
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Le marché mondial du cobalt, un métal stratégique pour les batteries des véhicules électriques, est confronté depuis quelques années à une surabondance persistante de l’offre. Selon une note publiée le 22 août 2024 par Reuters, qui cite les analystes de Macquarie Bank, cette situation devrait se prolonger jusqu’en 2027.
L’excédent sur le marché du cobalt découle notamment de l’augmentation rapide de la production en RDC, premier producteur mondial. En effet, depuis quelques années, la RDC a intensifié sa production de cobalt. Selon les données du ministère congolais des Mines, la RDC a produit en 2023 un total de 139 840 tonnes de cobalt, contre 77 963 tonnes en 2019. Selon nos calculs, il s’agit d’une hausse de 79,36 %.
Évolution de la production de cobalt en RDC en tonne
Source : ministère des Mines
Si l’on en croit les données d’Agence Ecofin, la hausse de la production congolaise de cobalt a été principalement portée par deux grandes compagnies, en l’occurrence le chinois CMOC et le Suisse Glencore. CMOC, active sur deux mines en RDC, a surpassé Glencore en 2023 pour devenir le leader mondial de la production avec 55 526 tonnes.
Cette augmentation de l’offre congolaise, si elle a permis de conforter la position de leader du pays sur le marché mondial, pose aujourd’hui des questions sur la gestion d’un excédent massif qui fait chuter les prix. Selon la note de Reuters susmentionnée, les prix du cobalt sont passés de 82 000 dollars la tonne en mars 2022 à environ 24 900 dollars actuellement. Cela n’est pas sans rappeler l’histoire récente qui a vu les prix de la tonne de cobalt grimper à plus de 95 000 dollars en 2018, avant de chuter à 26 000 dollars en 2019.
Des enjeux importants pour la RDC
Premier producteur mondial de cobalt, la RDC tire de ce secteur des revenus importants. Dans un rapport publié récemment par le FMI qui fait état d’une hausse des recettes minières du pays de 2018 à 2022, l’institution a indiqué que cette hausse « pourrait s’expliquer par l’augmentation de la production des principaux produits miniers d’exportation de la RDC (cuivre et cobalt) et par la part plus importante des profits des entreprises minières attribuée au gouvernement ».
Pour l’État congolais, une baisse persistante des prix du cobalt dû à la surabondance de l’offre pourrait impliquer des revenus miniers qui croissent moins vite que prévu. Pour le Cobalt Institute qui prédisait un marché excédentaire jusqu’en 2025, la demande de cobalt devrait d’ici 2030 rattraper dans une certaine mesure l’offre, passant à 388 000 tonnes (contre 187 000 tonnes en 2022).
En attendant de voir les prochains développements, la situation de surabondance actuelle de l’offre et l’impact sur les prix devrait être l’occasion pour la RDC d’envisager de diversifier ses revenus miniers. La transformation locale du cobalt pourrait offrir une solution pour ajouter de la valeur au métal extrait, réduire la dépendance aux fluctuations des prix mondiaux, et créer des emplois. Le développement d’une industrie de batteries sur le sol congolais pourrait également positionner le pays en tant qu’acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des véhicules électriques.
Louis-Nino Kansoun
Kinshasa accueille, depuis le mardi 20 août 2024, le 14e Forum africain sur le peering et l’interconnexion (AfPIF). Le peering fait référence à l’échange de trafic de données entre différents réseaux, généralement des fournisseurs de services Internet (ISP), de manière directe et souvent gratuite, sans passer par un intermédiaire. Des fournisseurs d’infrastructures, de services et de contenus africains sont réunis dans la capitale de la RDC jusqu’au 22 août pour déterminer les meilleures approches techniques et pratiques pour développer l’interconnexion nationale et transfrontalière des réseaux Internet en Afrique. L’objectif est de réduire le coût de la connectivité et d’accroître le nombre d’utilisateurs d’Internet.
Pour la RDC, cette rencontre revêt une grande importance, compte tenu des ambitions de transformation numérique du gouvernement. Grâce aux avancées dans l’interconnexion et le peering au cours des douze dernières années, avec la création de trois points d’échange Internet (Kinshasa, Lubumbashi, Goma), la RDC a vu le prix du transit Internet chuter de 98 % et le trafic local passer de quelques Mégabits par seconde (Mb/s) à près de 80 Gigabits par seconde (Gb/s), selon João Paulo de Vasconcelos Aguiar, conseiller principal chez Internet Society. Ce dernier explique que cela a permis aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) locaux de réduire les coûts, de diminuer le prix de la connectivité pour les utilisateurs, et de connecter un plus grand nombre de personnes.
La RDC, marché de plus de cent millions d’habitants, compte désormais trois IXP (points d’échange Internet) qui offrent un accès rapide et abordable à un peu plus de 30 millions de personnes, selon Nico Tshintu Bakajika, président de l’Association des fournisseurs de services Internet (Ispa) de RDC. Cet environnement de connectivité plus accessible et de meilleure qualité attire déjà des investissements dans d’autres secteurs. OpenAccess a inauguré son Centre de données neutre de type Tier III à Kinshasa le 14 août, et Raxio Group prévoit l’inauguration du sien prochainement.
Pour soutenir cette croissance et attirer de nouveaux acteurs ainsi que des investissements locaux et internationaux dans des segments comme le contenu et les services, des défis restent à relever : assurer la croissance des IXP, renforcer la sécurité du routage, et améliorer la politique et la réglementation de l’interconnexion. Ces enjeux sont au cœur des discussions lors du forum de Kinshasa.
Pour la RDC, ce partage d’expériences et d’apprentissages devrait permettre d’identifier des solutions adaptées pour renforcer le paysage national de l’interconnexion et du peering, porteurs d’opportunités économiques pour le marché Internet et l’écosystème numérique national.
Muriel Edjo
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