Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en juillet 2025, le gouvernement de la République démocratique du Congo, en collaboration avec la Banque centrale du Congo (BCC), prévoit d’adopter d’ici décembre 2025 une feuille de route « pour améliorer le fonctionnement du marché des titres publics ».
Cette feuille de route, fondée sur les recommandations récemment formulées par le FMI, mettra l’accent sur plusieurs axes. Il s’agira notamment d’améliorer la planification, la prévisibilité et la transparence du processus d’émission, en renforçant l’alignement entre les calendriers d’adjudication et le plan annuel d’emprunt, en cohérence avec la stratégie globale de gestion de la dette.
La réforme vise également à diversifier la base d’investisseurs au-delà du secteur bancaire, qui détient actuellement 99 % des titres. Pour ce faire, il est prévu d’organiser régulièrement des ateliers de formation à la comptabilité des titres publics à destination des investisseurs non bancaires, ainsi que d’instaurer une souscription minimale obligatoire pour les compagnies d’assurances. Dans cette optique, un projet de loi modifiant le Code des assurances a été adopté en avril dernier et doit encore être soumis au Parlement.
En outre, des mesures sont annoncées pour favoriser le développement d’un marché secondaire, notamment par la mise en place de coupons différenciés selon la maturité, afin d’améliorer la formation des prix et la liquidité des titres, ou encore par le dépôt au Parlement, d’ici fin décembre 2025, d’un projet de loi sur les fonds communs de placement.
Avec la mise en œuvre de cette feuille de route, les autorités espèrent approfondir le marché et allonger les maturités, afin de réduire le risque de refinancement. Ce marché, dont l’encours des titres publics est passé de 0,14 % du PIB en 2019 à 1,65 % en décembre 2024, reste dominé par les bons du Trésor à remboursement fractionné, d’une maturité moyenne d’environ 18 mois, représentant 90 % de l’encours total.
Boaz Kabeya
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