Après quatre ans d’enquête, la justice suisse a mis fin à la procédure ouverte contre Glencore pour des faits de corruption. Le parquet fédéral a obtenu un accord avec le négociant de matières premières qui doit verser une amende de 2 millions de francs suisses (2,34 millions $) et s’acquitter de dommages et intérêts à hauteur de 150 millions de dollars.
Selon un communiqué du ministère public de la Confédération suisse (MPC) diffusé lundi 5 août, Glencore est condamné pour ne pas avoir pris « toutes les mesures d’organisation raisonnables et nécessaires pour empêcher la corruption d’agents publics étrangers ». La corruption présumée aurait eu lieu en RDC, lors de l’acquisition en 2011 de participations minoritaires dans deux sociétés minières par un partenaire commercial de Glencore.
« Le MPC a déclaré dans l’ordonnance de sanction sommaire qu’il n’avait pas identifié d’employés de Glencore ayant eu connaissance des actes de corruption commis par le partenaire commercial […]. Glencore n’admet pas les conclusions du MPC, mais dans l’intérêt de la résolution de cette affaire, a accepté de ne pas faire appel de l’ordonnance », indique la compagnie dans un communiqué distinct.
Pour rappel, cet accord avec la justice suisse intervient après d’autres procédures similaires au Royaume-Uni et aux États-Unis en 2022, pour des faits de corruption dans l’octroi de contrats pétroliers au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Cameroun notamment. En RDC, Glencore exploite actuellement du cuivre et du cobalt sur deux mines.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
En RDC, la compagnie minière Alphamin Resources, qui exploite la plus grande mine industrielle d’étain du pays, prévoit de livrer entre 17 000 et 18 000 tonnes en 2024, en hausse par rapport aux 12 568 tonnes de 2023. L’atteinte de cet objectif impliquerait un nouveau record annuel pour les exportations congolaises d’étain qui ont totalisé 33 558,68 tonnes en 2023.
Dans une mise à jour publiée le 10 juillet par Alphamin, la société indique qu’elle a produit 4 027 tonnes d’étain au deuxième trimestre, 28% de plus que le volume du premier trimestre. Si Alphamin fait un meilleur deuxième semestre que le premier, la compagnie permettrait aux exportations congolaises de continuer sur cette trajectoire ascendante.
Selon les données publiées plus tôt, cette année, par le ministère des Mines, le volume d’étain exporté par la RDC en 2023 (en hausse de près de 300% par rapport à 2013) était déjà le plus haut niveau atteint sur les 10 dernières années. Depuis 2013 où les exportations ont totalisé 8 406,81 tonnes, elles n’ont plus jamais baissé d’une année à l’autre (voir graphique).
Évolution des exportations congolaises d’étain depuis 2013
Source : ministère des Mines
En dehors de la production industrielle, l’étain est également exploité de façon artisanale en RDC. Les mines artisanales se répartissent dans différentes provinces, en l’occurrence le Haut-Lomami, Maniema ou encore le Tanganyika.
La nouvelle hausse en vue de la production congolaise d’étain coïncide avec un relatif regain de santé pour le prix de la matière première, ce qui pourrait permettre au pays d’accroître les recettes. Alphamin dans son rapport indique par exemple que le prix moyen de vente réalisé pour ses produits au deuxième trimestre 2024 était en hausse de 20% par rapport à celui du premier trimestre (32 314 $/t contre 26 863 $/t). Pour rappel, à plus long terme, les analystes prédisent que l’étain devrait bénéficier de la transition énergétique, en raison de son utilisation accrue dans les cellules photoélectriques solaires, les véhicules électriques et l’électronique.
Nino Kansoum
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Le nouveau gouverneur de la ville - province de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, fait du numérique un axe prioritaire de son programme de développement de la capitale de la République démocratique du Congo pour la période 2024-2028. C’est le dernier des sept axes contenus dans son plan d’action pour la période 2024-2028 intitulé « Kinshasa Ezo Bonga », présenté au public le samedi 3 août. Il est budgétisé à hauteur de 10,9 dollars américains.
Daniel Bumba Lubaki ne dévoile pas spécifiquement les grands investissements qui soutiendront son projet de transformation numérique de Kinshasa. Mais l’on peut supputer que le nouveau gouverneur souhaite bâtir un écosystème, attrayant aussi bien pour les consommateurs de produits numériques, que pour les innovateurs et les investisseurs, semblable à celui de certaines capitales africaines comme Johannesburg en Afrique du Sud, Accra au Ghana, ou encore Dakar au Sénégal.
La transformation numérique annoncée de Kinshasa pourrait faire grimper la ville dans le classement des 1000 meilleurs écosystèmes startup du monde, qu’elle a rejoint cette année même si c’est l’un des derniers. Classée en fonction de plusieurs critères, notamment, la qualité et le coût d’Internet, la disponibilité des infrastructures numériques, la capitale congolaise se retrouve à la 878e place mondiale.
Sur les 38 villes africaines classées, Kinshasa occupe la 34e place, loin derrière Le Caire (Égypte), Cape Town et Johannesburg (Afrique du Sud), Victoria (Seychelles), Dakar (Sénégal), Accra (Ghana), Port-Louis (Maurice), Addis-Abeba (Éthiopie), Tunis (Tunisie) et Casablanca (Maroc) qui représentent le Top10 du continent.
Plusieurs enjeux sont en prendre en compte dans la transformation numérique de Kinshasa, notamment l’amélioration des services publics, l’efficacité administrative, le développement économique, l’inclusion numérique. Il n’est pas seulement question de modernisation technologique de la capitale, mais aussi d’amélioration de la qualité de vie de sa population. Cela sous-entend entre autres de nouvelles opportunités d’emplois, un meilleur accès aux services sociaux, une présence plus effective de l’autorité publique dans la sécurisation des biens et des personnes.
Muriel Edjo
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L’entrée de la République démocratique du Congo (RDC) dans la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) en juillet 2022 ouvre de nouvelles perspectives pour le commerce du maïs dans la région. Jusque-là la dynamique des importations y était portée par le Kenya. La RDC a le potentiel de devenir un nouveau relais de croissance pour les échanges transfrontaliers de cette céréale sur le marché commun.
La consommation de maïs y a doublé en vingt ans, passant de 1,1 million de tonnes en 2003 à 2,2 millions de tonnes en 2023, selon le Département américain de l’agriculture (USDA). Pour la FAO, les importations de maïs et de farine de maïs ont atteint environ 69 millions de dollars en 2022. La plateforme des statistiques sur le commerce mondial chiffre les importations de maïs à 38 millions $ pour 2022 et 2023.
Par ailleurs, les perspectives d’accroissement de la demande demeurent positives grâce à la croissance démographique anticipée pour les prochaines décennies et à l’importance continue du maïs dans les habitudes de consommation, tant en milieu rural qu’urbain, où il est utilisé sous forme d’épis grillés, de semoule ou de farine pour la fabrication du foufou.
Au regard de ces différentes tendances, le marché congolais peut devenir un débouché intéressant pour la Tanzanie et l’Ouganda, les principaux exportateurs de cette graminée dans la sous-région. Il peut contribuer à compenser les fréquentes perturbations commerciales liées aux disputes sur les normes phytosanitaires et procédures techniques avec le Kenya qui absorbe habituellement entre 80 et 90% de leurs ventes.
Déjà en Tanzanie, l’Agence nationale de réserves alimentaires (NFRA) a annoncé le 21 mai dernier, avoir conclu une entente commerciale pour expédier 500 000 tonnes de maïs vers la RDC à destination de la Quincy Company, une société installée dans la province du Katanga.
Si, globalement, la RDC peut jouer un rôle dans une possible reconfiguration des flux du maïs en Afrique de l’Est, certains experts estiment que son apport futur reste néanmoins tributaire des marges de croissance qui seront couvertes dans un contexte des échanges dominé par le secteur informel, la capacité des responsables institutionnels à mettre en place de textes et lois qu’impliquent l’entrée dans la communauté et la capacité à apporter des solutions à toutes les barrières non tarifaires, qui pèse sur les corridors commerciaux dans cette région du monde.
Espoir Olodo
À la fin du mois de mai 2024, 35,2% des chefs d’entreprises actives en République Démocratique du Congo ont exprimé une opinion favorable quant à l’évolution de l’environnement économique, selon des données publiées par la Banque centrale. C’est la septième fois consécutive que cet indicateur progresse. Il a d’ailleurs atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2023, lorsqu’il était à seulement 27,1%.
« Cette évolution est principalement due à l’optimisme affiché par les chefs d’entreprise évoluant dans différentes branches d’activité, notamment ceux de la branche “Extraction minière”, sur fond d’une bonne tenue des cours mondiaux des produits d’exportation », a fait savoir l’institution d’émission et de contrôle de la monnaie dans ce pays d’Afrique centrale.
Le secteur minier fait preuve d’un réel dynamisme, notamment avec l’annonce de la découverte de réserves de cuivre qui ont été présentées par S&P Market Intelligence comme étant les plus importantes au monde en 2023. À la fin du mois de juin 2024, l’African Finance Corporation a d’ailleurs accordé un prêt de 150 millions de dollars à Kamoa Copper, une filiale en RDC du groupe minier Ivanhoe Mines Limited, dont le premier actionnaire est un groupe d’investisseurs chinois, comprenant la société d’investissement à capitaux publics Citic Group, avec 22,7% de participations. Cette dynamique autour du cuivre survient alors que les prix mondiaux de cette ressource sont à des niveaux historiquement élevés, même si leur progression a légèrement ralenti au cours de juin dernier.
Un autre secteur qui anime le sentiment positif des patrons congolais est celui de la construction. Entre la commande publique visant à améliorer diverses infrastructures, l’effervescence autour du secteur minier qui crée davantage d’opportunités et la volonté du gouvernement de diversifier l’économie, notamment dans l’agriculture, les perspectives sont nombreuses.
Ce sentiment de plus en plus positif des patrons congolais s’inscrit dans un contexte où des défis persistent. La situation sécuritaire dans l’est du pays reste préoccupante, et les infrastructures nécessitent encore de lourds investissements pour lesquels le pays, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres en Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud, n’est pas certain de mobiliser facilement des ressources adéquates à court terme. Cependant, la croissance du sentiment positif chez les patrons est un indicateur de l’amélioration de la confiance envers les politiques publiques menées par les autorités.
Idriss Linge
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La junior minière Rome Resources a annoncé le 5 août le lancement de travaux de forage sur le prospect Kalayi, situé sur son projet Bisie au Nord-Kivu. Lancés quelques semaines avant une autre campagne similaire sur le prospect Mont Agoma du même projet, ces travaux visent à établir une estimation de ressources minérales d’ici la fin de l’année.
Les travaux à Kalayi consisteront en 12 trous de forage au diamant visant à tester la minéralisation sur 700 mètres et jusqu’à des profondeurs dépassant 100 mètres. Dans de précédents trous de forage, une minéralisation avec des teneurs comprises entre 1,05% d’étain et 7,21% d’étain a déjà été identifiée.
« Le prospect de Kalayi présente des similitudes frappantes avec la mine voisine d’Alphamin, Mpama South [la plus grande mine d’étain de RDC, NDLR] où les teneurs en étain augmentent avec la profondeur. Nous sommes impatients d’informer régulièrement le marché de l’avancement de ces travaux », a commenté Paul Barrett, DG de Rome Resources.
Selon les statistiques officielles, la production de cassitérite (minerai contenant l’étain) en RDC a atteint 33 558 tonnes en 2023. La production d’étain y est dominée par le secteur artisanal. Alors que la société Alphamin est le principal producteur industriel de ce métal, des compagnies s’activent pour découvrir d’autres gisements économiquement viables. Situé au nord de la mine d’Alphamin, le projet Bisie de Rome Resources pourrait permettre à terme à la RDC d’élargir sa présence sur un marché mondial dominé par les pays d’Asie.
Emiliano Tossou
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La RDC a ouvert la voie à un règlement à l’amiable du différend judiciaire qui l’oppose à l’Australien AVZ sur le projet Manono, le plus grand gisement de lithium du pays. C’est ce qu’a indiqué la compagnie minière le 5 août 2024, précisant que des discussions ont déjà eu lieu avec de hauts fonctionnaires congolais en mai à Bruxelles, puis en juin à Kinshasa.
Selon une correspondance datée du 18 juillet et relayée par AVZ, le ministre des Mines a néanmoins estimé que les prétentions de la compagnie australienne, dans le cadre d’un éventuel accord à l’amiable, sont « désavantageuses » pour la RDC. Dans le cadre de l’accord à l’amiable, la compagnie demande à la RDC le paiement des frais engagés dans les procédures judiciaires depuis 2022, ainsi que l’octroi à sa filiale locale d’un permis d’exploitation minière à Manono. M. Kizito Pakabomba a donc souligné la nécessité pour la partie congolaise de poursuivre l’arbitrage international jusqu’à ce qu’AVZ réduise ses revendications.
Le projet Manono héberge au moins 400 millions de tonnes de ressources minérales titrant 1,65% de lithium, selon une estimation d’AVZ. Il a fait l’objet de plusieurs travaux d’exploration dans le cadre d’une coentreprise regroupant AVZ et la société congolaise Cominière. Alors que cette coentreprise était proche d’obtenir un permis d’exploitation minière à Manono en 2022, un différend est né entre les deux partenaires.
Cominière a obtenu auprès d’un tribunal congolais la pleine propriété du projet et a ensuite conclu un nouvel accord en octobre 2023 avec le chinois Zijin Mining pour relancer le projet. AVZ a donc lancé différentes procédures d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements et le tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale pour contester ces changements.
Alors que la RDC semblait bien partie il y a quelques années pour être l’un des principaux producteurs africains de lithium, le pays en est encore loin aujourd’hui. La résolution du différend sur le projet phare du pays s’avère donc cruciale pour faire revivre cet espoir de jouer un plus grand rôle dans l’approvisionnement mondial en minéraux nécessaires à la transition énergétique.
Emiliano Tossou
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Le réseau national de fibre optique n’a jusqu’à présent été déployé qu’à hauteur de 16%, selon le dernier rapport semestriel de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications de la République démocratique du Congo (Arptc), soit 8 160 km sur les 50 000 km prévus. Conséquence, le taux de pénétration d’Internet fixe par fibre optique n’est que de 0,014%, selon les dernières données de marché du régulateur télécoms datées du 1er trimestre 2023.
Cette connectivité qui comptabilise 13 212 utilisateurs, en croissance de 24,22% par rapport à 2022, pour 11 fournisseurs d’accès identifiés, est soutenue par deux autres types de services fixes. Il y a l’Internet fixe hertzien terrestre qui enregistre 369 abonnés, en recul de 16,70% par rapport à la même période en 2022. 24 fournisseurs d’accès sont identifiés dans ce segment pour un taux de pénétration de 0,000 4%. Il y a l’Internet fixe par satellite qui enregistre 3 009 abonnés, en recul de 5,41%. Dix fournisseurs d’accès sont identifiés pour un taux de pénétration de 0,003%. Ensemble, ils représentent un taux de pénétration de l’Internet fixe de 0,017 4% en RDC.
Statistiques Internet fixe en RDC T1-2023
Source : Arptc.
Les utilisateurs d’Internet fixe en RDC sont principalement des entreprises et diverses institutions, publiques et privées. Cela explique pourquoi l’ARPU (revenu moyen par utilisateur) pour l’Internet fixe est nettement plus élevé comparé à celui de l’Internet mobile qui est de 2,20 $ sur la même période.
Mais ces données montrent surtout que l’accès à l’Internet fixe par fibre optique demeure faible dans le pays. Le réseau est encore concentré dans la ville province de Kinshasa. Une situation qui entrave l’efficacité opérationnelle de nombreuses activités dans d’autres régions et freine l’expansion de nombreux investisseurs comme ceux du secteur bancaire. À cela s’ajoute le coût d’accès.
Dans les économies à faible revenu comme la RDC, l’Union internationale des télécommunications (UIT) indique que le coût d’accès à l’Internet fixe à haut débit le plus abordable est encore supérieur à 10% du revenu national brut mensuel (GNI) par habitant. L’Organe spécialisé des Nations Unies préconise qu’il soit égal ou en dessous de 2% du GNI pour être considéré comme accessible. Il souligne par ailleurs qu’accroître le taux de pénétration du haut débit fixe de 10% dans les économies à faible revenu peut induire une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 2,0% à 2,3%.
Muriel Edjo
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Dans la localité de Kisangani, située dans la province de Tshopo au nord-est de la République Démocratique du Congo, un incendie survenu dans la nuit de dimanche à lundi a brûlé un bâtiment de la centrale régionale d’approvisionnement en médicaments. Cet incident force ainsi l’organisme à envisager la construction de nouveaux locaux. Les premières annonces sur les réseaux sociaux suggèrent que le bâtiment détruit abritait des archives, et des médias locaux mentionnent également des entrepôts de médicaments.
Ce lundi 5 août 2024, plusieurs personnes s’activaient encore à éteindre les dernières flammes de cet incendie dont les causes demeurent inconnues. Pour surmonter les conséquences de cette destruction, l’organisme devra trouver de nouvelles ressources financières. La Centrale d’achat en médicaments de Kisangani (Camekis), organisme à but non lucratif mandaté par le gouvernement congolais pour approvisionner les services de santé en médicaments, dont plusieurs essentiels, se retrouve face à un défi important.
En mai 2021, elle avait inauguré de nouveaux entrepôts et équipements pour un montant de 286 340 dollars, financé par l’Agence belge de coopération au développement. Cependant, cet incendie intervient à un moment où l’organisme rencontre déjà des difficultés pour accomplir ses missions. En juin 2024, ses responsables avaient averti sur les problèmes d’accès aux sites de livraison, en raison de l’état déplorable des routes et de l’insécurité.
Cette catastrophe souligne la nécessité pour Camekis de recevoir un soutien supplémentaire du gouvernement ou des bailleurs de fonds pour continuer ses missions cruciales de service public dans le secteur de la santé à l’est de la RDC. L’urgence est palpable, car au-delà de la province de Tshopo, l’organisme est également responsable de l’approvisionnement de quatre zones de santé dans la région de Maniema. Cet incendie rappelle qu’il existe des opportunités de mettre en place des modèles économiques solides dans le secteur de la santé et du médicament au Congo.
IL
Depuis le début de ses opérations en 2010, la mine d’or de Kibali, la plus grande d’Afrique, a versé près de 2,7 milliards de dollars aux entrepreneurs et fournisseurs locaux. C’est ce qu’a indiqué Mark Bristow, PDG de Barrick (la compagnie détentrice du projet), précisant que ces paiements et les autres investissements réalisés ont eu « un impact positif sur l’économie locale et les communautés ».
« Lorsque nous avons commencé à construire Kibali il y a 14 ans, c’était l’une des régions les moins développées de la RDC. La valeur que nous avons créée et l’infrastructure que nous avons construite ici l’ont depuis transformée en une nouvelle frontière économique et un centre commercial florissant, avec une communauté qui est passée de 30 000 à plus de 500 000 personnes », a déclaré M. Bristow lors d’une conférence de presse tenue début juillet à Kinshasa.
Cette sortie de Barrick intervient seulement quelques mois après l’annonce d’un accord entre la compagnie et l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) pour développer une série d’initiatives de contenu local en RDC. Selon les détails rapportés par plusieurs sources concordantes, ledit accord permettra d’augmenter le nombre de sous-traitants et fournisseurs congolais travaillant avec la mine d’or Kibali dont 95% de la main-d’œuvre serait originaire de la RDC.
Dans un contexte où la question de l’impact des opérations minières sur la vie des communautés locales est de plus en plus discutée en Afrique, ces récents développements à Kibali revêtent un intérêt particulier. Le contenu local est souvent perçu comme une manière pour les gouvernements de renforcer leur souveraineté économique et de garantir que les populations locales bénéficient véritablement de l’exploitation des ressources naturelles.
Plusieurs pays africains ont ainsi mis en place des réglementations pour encourager ou imposer le contenu local dans les industries extractives. En RDC, l’État a suspendu début avril 2024 neuf sous-traitants travaillant dans les mines de cuivre et de cobalt de la société Eurasian Resources Group pour non-respect des règles en matière de contenu local.
Pour rappel, l’or s’échange à plus de 2 300 dollars l’once depuis avril 2024, une hausse de prix qui a permis à plusieurs producteurs du métal précieux d’augmenter leurs revenus. Plus grande mine d’or du continent africain, le projet Kibali, codétenu par Barrick et AngloGold Ashanti (45% chacun) ainsi que le gouvernement congolais (10%), a livré 763 000 onces d’or en 2023.
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