Selon l’Association des tenanciers et fabricants du territoire d’Aru, environ 15 des 25 unités industrielles d’Ariwara, dans la province de l’Ituri, ont fermé leurs portes depuis 2022, rapporte Radio Okapi. Cette situation est attribuée à la concurrence déloyale exercée par les produits importés frauduleusement, notamment depuis l’Ouganda.
Les industries concernées opéraient dans la production de savon, d’eau, de pain, de vin et d’autres boissons alcoolisées. La fermeture de ces entreprises a fragilisé l’économie locale, provoqué une hausse du chômage et accru les risques de délinquance juvénile.
« Nous demandons au gouvernement provincial et national d’accompagner ces entreprises qui ont fermé et celles qui continuent à fonctionner avec plusieurs difficultés, afin de comprendre leur situation », plaide Samuel Nyabho Mugabhayo, président de la branche locale de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
La province de l’Ituri entretient depuis longtemps des liens commerciaux et culturels avec l’Ouganda. Ariwara, située à environ 12 kilomètres de la frontière, constitue un centre commercial stratégique. Des réseaux de contrebande de produits comme le café, le tabac et divers biens de consommation y sont actifs depuis plusieurs années.
Outre ces produits, Ariwara est également un point de transit pour l’or provenant de l’Ituri et du Haut-Uélé. De nombreux rapports ont documenté l’implication de groupes armés dans ce commerce illicite de minerais. Ces ressources, dont l’origine est souvent dissimulée, sont exportées par des réseaux de contrebande qui transitent par l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda.
Boaz Kabeya, stagiaire
Lire aussi :
RDC-Ouganda : 25 millions € pour consolider la paix et l’intégration régionale
Nord-Kivu : le cacao congolais échappe aux circuits officiels via l’Ouganda
Fraude douanière : Kinshasa saisit l’OMC contre l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya et l’Angola