• UAE firms Lone Star Ltd and Business Gate plan energy investments in Tshopo province, Democratic Republic of Congo (DRC).
• A delegation will visit Kisangani for site inspections and technical assessments.
• Governor Paulin Lendongolia says the projects could boost jobs, tax revenue, and sustainable development.
Two UAE-based companies, Lone Star Ltd and Business Gate, announced plans to invest in the Democratic Republic of Congo’s (DRC) Tshopo province, focusing on oil and renewable energy.
The announcement came on Sept. 26 in Dubai, following a meeting between Salem Saeed Salem, CEO of both companies, and Tshopo Governor Paulin Lendongolia, according to the governor’s communication office.
Officials said a delegation from the firms will soon travel to Kisangani for on-site visits and technical evaluations. The talks aim to identify opportunities for joint ventures and partnerships in the province’s energy industry.
Lone Star Ltd, headquartered in Dubai, supplies high-performance components across sectors including energy, renewables, defense, nuclear, and civil infrastructure. The company is already active in the U.S., Saudi Arabia, and the UAE.
Business Gate General Trading LLC, founded in 2007 and based in Dubai, is a leading distributor of lubricants in the UAE. It markets a wide range of branded products for engines and machinery.
Governor Lendongolia said the potential partnerships could deliver employment, tax revenue, and sustainable development for Tshopo.
“We are building a bridge between Tshopo and the world. The presence of investors in Kisangani will cement our ambition to integrate the province into the global growth dynamic,” he said.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya
Adapted in English by Ange Jason Quenum
• SMICO SA launched SMICO Money, a USSD-based service accessible without Internet, to expand digital finance in DR Congo.
• The product integrates with Orange, Airtel and Vodacom, enabling money transfers, bill payments, and airtime purchases.
• SMICO targets doubling its customer base by end-2025 after 97% of its clients already adopted digital solutions.
SMICO SA, a Congolese microfinance company, launched a new digital product called SMICO Money on September 27 in Lubumbashi. The company said the service is simple and accessible through the USSD code *440033#, allowing users to conduct financial transactions without Internet access.
The innovation responds to local realities as mobile Internet penetration in DR Congo stood at only 35.3% in the first quarter of 2025, according to the Postal and Telecommunications Regulatory Authority (ARPTC). SMICO said the launch fits into its 2023–2027 strategy, which aims to digitize services and simplify the customer experience with tailored solutions.
SMICO partnered with Orange, Airtel, and Vodacom, the three largest telecom and Mobile Money operators in the country. Clients can transfer funds between SMICO accounts and operator wallets, withdraw money from agents, buy airtime, subscribe to Internet packages, check balances, make transfers, and pay TV subscriptions including Canal+, Bluesat, Eazy TV, and Startimes. SMICO said all services remain accessible through the USSD code even during bank holidays or agency closures.
In addition to its 105 agents, SMICO will leverage the operators’ networks nationwide to improve liquidity. The company highlighted the importance of this interconnection in eastern DR Congo, where several banks shut down. Since January 2025, Goma and Bukavu, where SMICO operated two strategic branches, have been under M23 occupation. In these areas, mobile operators’ agents have become the primary financial service providers.
SMICO said customers must visit an agency to subscribe to the service. In areas where branches are closed, the institution provides remote support through a call center.
The new service expands SMICO’s digital portfolio, which already includes SMICO Mobile, a secure transaction app, SMICO Web for online account management, and SMICO WhatsApp Banking. According to its 2024 annual report, more than 80,000 clients had already adopted digital services, representing over 97% of its customer base.
SMICO said the diversity and simplicity of SMICO Money will help broaden its customer base and support its ambition to double its portfolio by the end of 2025.
This article was initially published in French by Timothée Manoke
Adapted in English by Ange Jason Quenum
Les sociétés émiraties Lone Star Ltd et Business Gate envisagent d’investir en République démocratique du Congo (RDC), notamment dans le pétrole et les énergies renouvelables dans la province de la Tshopo. L’annonce a été faite le 26 septembre 2025 par Salem Saeed Salem, directeur général des deux entreprises, à l’issue d’une audience avec le gouverneur Paulin Lendongolia, à Dubaï (Émirats arabes unis).
Selon la cellule de communication du gouvernorat, les discussions ont porté sur les opportunités d’investissement dans la province, susceptibles de déboucher sur des partenariats dans le secteur énergétique. Une délégation des deux sociétés est attendue prochainement à Kisangani pour des visites de terrain et des évaluations techniques.
La même source souligne que Lone Star Ltd et Business Gate sont déjà présentes aux États-Unis, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Lone Star, basée à Dubaï, se présente comme un fournisseur international de composants de haute performance, actif dans les secteurs de l’énergie, des énergies renouvelables, de la défense, du nucléaire et des infrastructures civiles.
De son côté, Business Gate General Trading LLC, fondée en 2007 et installée à Dubaï, s’est imposée comme l’un des principaux distributeurs de lubrifiants aux Émirats arabes unis. L’entreprise commercialise une large gamme de produits de marques reconnues, destinés à différents types de moteurs et de machines.
Pour sa part, le gouverneur Paulin Lendongolia a mis en avant les potentialités économiques de la Tshopo, estimant que de tels partenariats pourraient se traduire en emplois, recettes fiscales et développement durable. « Nous faisons le pont entre la Tshopo et le monde. La présence des investisseurs à Kisangani concrétisera notre ambition d’inscrire la province dans la dynamique internationale de croissance », a-t-il déclaré.
Ronsard Luabeya
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La Société de microcrédit congolais (SMICO SA) a officiellement lancé, le 27 septembre 2025 à Lubumbashi, un nouveau produit digital baptisé SMICO Money, présenté comme simple et accessible. Disponible via le code USSD *440033#, ce service permet aux clients d’effectuer diverses opérations financières avec n’importe quel téléphone, sans connexion Internet.
Cette innovation répond aux réalités locales, alors que le taux de pénétration d’Internet mobile en RDC restait limité à 35,3 % au premier trimestre 2025, selon l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Le lancement s’inscrit dans la stratégie 2023–2027 de SMICO, qui vise à transformer et simplifier l’expérience client grâce à la digitalisation, en proposant des solutions adaptées aux besoins de sa clientèle.
Pour ce projet, SMICO a conclu des partenariats avec les trois principaux opérateurs de téléphonie et de Mobile Money du pays : Orange, Airtel et Vodacom. Concrètement, les clients pourront transférer de l’argent entre comptes SMICO, vers et depuis leurs portefeuilles Mobile Money chez ces opérateurs, retirer des fonds auprès de leurs agents, acheter des unités de communication, souscrire à des forfaits Internet, consulter leur solde, effectuer des virements, régler des abonnements TV (Canal+, Bluesat, Eazy TV, Startimes). Tous ces services restent accessibles via le code USSD, même lorsque les agences SMICO sont fermées, y compris les jours fériés.
En plus de ses 105 agents bancaires, l’institution entend s’appuyer sur le réseau d’agents de ces opérateurs, présents sur l’ensemble du territoire. Cette interconnexion doit faciliter l’accès aux liquidités, notamment dans l’est du pays, où plusieurs agences bancaires ont cessé leurs activités. Depuis janvier 2025, les villes de Goma et Bukavu, où SMICO disposait de deux agences stratégiques, sont sous occupation du M23. Dans ces zones, les agents de téléphonie mobile constituent désormais le principal canal d’accès aux services financiers.
Dans une communication sur ses réseaux sociaux, l’institution de microfinance précise qu’il faut se rendre dans l’une de ses agences pour souscrire au service. Dans les zones où les agences sont fermées, un Call Center assure l’assistance à distance.
Ce service vient compléter une gamme déjà existante de solutions digitales : SMICO Mobile, l’application de transactions sécurisées, SMICO Web pour la gestion de comptes en ligne, et SMICO WhatsApp Banking pour les opérations via la messagerie WhatsApp. D’après le rapport annuel 2024, plus de 80 000 clients avaient déjà adopté ces solutions, représentant plus de 97 % de la clientèle.
Avec la diversité de ses fonctionnalités et sa simplicité d’utilisation, SMICO Money devrait contribuer à élargir la base de clientèle et soutenir l’ambition de l’institution de doubler son portefeuille de clients d’ici fin 2025.
Timothée Manoke
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Malgré la mise en place d’une stratégie d’apurement des crédits de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les entreprises minières opérant en République démocratique du Congo (RDC) réclament toujours à l’État une dette de plus de 2 milliards de dollars. Cette revendication a été formulée le 18 septembre 2025, lors de la première réunion de concertation entre le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, et les opérateurs du secteur. Ces derniers qualifient cette situation de « frein structurel majeur » au développement de leurs activités.
Dans le cadre du programme économique triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), la RDC a élaboré une stratégie d’apurement des crédits TVA. Selon la présentation faite par le ministre des Finances, Doudou Fwamba, lors du Conseil des ministres du 21 mars 2025, le remboursement des crédits dus aux entreprises minières est conditionné par la certification des dettes, le paiement de l’impôt sur les superprofits excédentaires (ISPE), le respect des obligations fiscales, le remboursement des subventions indûment perçues sur les produits pétroliers et l’acceptation d’une décote pouvant atteindre 20 %.
Cette stratégie vise à « renforcer la stabilité du cadre macroéconomique grâce à une meilleure offre de devises », en corrigeant les dysfonctionnements du mécanisme de remboursement et en permettant à l’État de recouvrer une partie importante de la dette fiscale des sociétés minières. Malgré ces mesures, les opérateurs attendent toujours le règlement de leurs créances, suggérant des difficultés dans la mise en œuvre de la stratégie.
Plus de 52 contrôles en moins d’un an
Outre la dette fiscale, les entreprises minières ont dénoncé l’insécurité persistante sur leurs concessions et l’intrusion d’exploitants artisanaux illégaux, ayant entraîné jusqu’à 3 milliards de dollars de pertes pour une seule société. Elles ont également pointé le déficit énergétique, frein aux projets d’expansion, ainsi que l’instabilité réglementaire liée aux modifications introduites chaque année par les lois de finances. Le « harcèlement administratif » demeure également préoccupant, avec plus de 52 missions de contrôle recensées depuis janvier 2025.
« Vous pouvez avoir tous les minerais du monde, si le ticket d’entrée est trop compliqué et les règles trop complexes, et si vous avez ensuite une pléthore de contrôles — parfois illégaux, parfois légaux mais de manière très répétitive — vous finissez par lasser ceux qui sont là et repousser ceux qui voudraient venir », prévient l’avocat d’affaires Romain Battajon.
Dans un entretien avec Landry Djimpe, associé chez Innogence Consulting et responsable du bureau RDC, celui qui est par ailleurs le président de la commission juridique de la Chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) plaide pour l’établissement d’une entité unique de perception des recettes, afin d’éviter un « millefeuille » bureaucratique.
Le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a promis de porter ces doléances au sommet de l’Etat. À l’issue de cette rencontre, un comité de suivi chargé de l’exécution des recommandations formulées a été mis en place. Il devra élaborer une feuille de route opérationnelle et instaurer une périodicité d’évaluation pour mesurer les progrès et garantir la mise en œuvre effective des résolutions adoptées.
Ronsard Luabeya
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Lors d’un événement organisé le 26 septembre 2025 en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, baptisé « DRC Digital Nation 2030 », le président Félix Tshisekedi a annoncé un investissement public d’un milliard de dollars pour la mise en œuvre du prochain plan national de développement du numérique. Ce programme, qui s’étendra de 2026 à 2030, représente un engagement annuel de 250 millions de dollars.
Dans son allocution, le chef de l’État a affirmé que l’objectif est de faire de la RDC un hub technologique au cœur de l’Afrique. Selon le ministère du Numérique, le plan s’articulera autour de quatre axes : le développement des infrastructures numériques (connectivité, hébergement de données), la mise en place de l’e-gouvernement pour doter la RDC de services publics modernes et digitalisés, le renforcement de la gouvernance numérique via des solutions de cybersécurité, et la formation aux compétences numériques, avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.
La liste détaillée des projets à réaliser n’a pas encore été publiée. Mais selon Dominique Migisha, coordonnateur de l’Agence pour le développement du numérique, certains projets du premier plan quinquennal, restés inachevés faute de financement, seront intégrés dans ce nouveau programme. Selon ce responsable, le précédent plan, qui s’achève cette année, affiche un taux de réalisation d’environ 60 %.
Comme le précédent, ce nouveau plan devra composer avec les défis sécuritaires. Pour Félix Tshisekedi, le développement du numérique dépend de la stabilité politique et reste tributaire de la mise en œuvre de l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda, ainsi que d’un futur accord avec les rebelles du M23.
L’apaisement du climat sécuritaire est aussi essentiel pour attirer l’investissement privé, indispensable à la concrétisation de l’ambition numérique congolaise. En marge du forum « DRC Digital Nation 2030 », le ministre du Numérique, Kibassa Maliba, a rencontré l’entreprise américaine Unity Development Fund, qui a exprimé son intention d’investir dans le pays. Les discussions ont porté sur le renforcement des infrastructures digitales, la promotion de l’innovation technologique et le soutien aux jeunes entrepreneurs du secteur.
Le pays a par ailleurs signé un protocole d’accord avec les entreprises américaines Cisco et Cybastion. Le texte ouvre la voie à la formation de 250 000 jeunes aux métiers du numérique sur une période de cinq ans. Les modules devraient couvrir des domaines clés tels que la cybersécurité, la data science, la programmation, les systèmes d’exploitation, l’anglais technique, la transformation digitale et l’entrepreneuriat.
PM avec l’Agence Ecofin
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Dans la région de Luiza, au Kasaï-Central, la circulation des personnes et des biens est fortement perturbée depuis la fermeture du pont Lueta, infrastructure reliant la localité de Samuanda à la cité de Luiza. Devenu inutilisable en raison de sa détérioration, l’ancien pont flottant a été fermé par la direction provinciale de l’Office des routes pour des raisons de sécurité. Aucune solution de remplacement n’a été proposée à ce jour.
Les habitants sont désormais contraints de traverser la rivière à pied, transportant leurs marchandises sur les épaules, une opération difficile et dangereuse qui rallonge les délais de livraison. « Le pont est déjà cassé. Les gens traversent avec des sacs sur les épaules, c’est inacceptable », a déploré Djorry Ngandu Lukadi, directeur de cabinet du gouverneur du Kasaï-Central.
L’axe Lueta constitue un maillon stratégique dans l’acheminement des produits entre les localités de Kalamba-Mbuji, Muene-Ditu et Luiza. Sa fermeture désorganise les circuits d’approvisionnement et freine les échanges économiques dans cette partie enclavée de la province.
La direction provinciale de l’Office des routes indique ne pas disposer des moyens techniques et financiers nécessaires à la reconstruction de l’ouvrage, et lance un appel urgent au gouvernement central ainsi qu’au Fonds national d’entretien routier (FONER).
Un projet de reconstruction d’un pont moderne sur la rivière Lueta est toutefois inscrit dans le cadre du programme sino-congolais, qui finance la modernisation de la route Kananga–Kalamba-Mbuji sur 230 kilomètres, pour un montant global de 300 millions de dollars. Le chantier prévoit notamment la construction d’un pont en béton de 80 mètres sur la rivière Lueta, ainsi qu’un autre de 60 mètres sur la rivière Kasaï, afin de rétablir durablement la circulation et de faciliter le transport des marchandises vers la frontière angolaise.
En attendant le démarrage des travaux, le trafic demeure limité dans cette zone du Kasaï-Central, impactant lourdement les échanges commerciaux entre plusieurs localités.
Boaz Kabeya
Le jeudi 25 septembre, Goldman Sachs a revu à la baisse ses prévisions d’approvisionnement mondial en cuivre pour 2025. La banque d’investissement américaine anticipe désormais un déficit de 55 500 tonnes, contre un excédent de 105 000 tonnes prévu initialement.
Cette révision fait suite à l’annonce par Freeport-McMoran d’un cas de force majeure sur ses contrats de vente du métal rouge. Elle illustre plus largement les tensions croissantes qui pèsent sur l’offre, dans un contexte marqué par des aléas touchant plusieurs sites de production clés, notamment en Indonésie et en République démocratique du Congo (RDC).
Un incident de coulée de boue survenu ce mois-ci à la mine Grasberg, opérée par Freeport-McMoran en Indonésie, devrait entraîner un « report significatif de la production à court terme ». L’entreprise a suspendu les opérations sur cet actif majeur, qui a livré 816 466 tonnes en 2024, le classant comme la deuxième plus grande mine de cuivre au monde. Un redémarrage des activités dans les zones non affectées est attendu d’ici le quatrième trimestre.
Même tendance du côté de la mine de Kamoa-Kakula, en RDC, exploitée par le canadien Ivanhoe Mines. À la suite d’une activité sismique survenue en mai, la production attendue pour 2025 est désormais estimée à 420 000 tonnes, contre 580 000 tonnes initialement prévues. Si cette nouvelle cible est atteinte, la production chuterait de 4 % par rapport aux 437 061 tonnes extraites en 2024.
Au Chili, la société publique Codelco poursuit ses efforts pour limiter les conséquences d’un séisme ayant frappé en août la mine El Teniente, plus grande exploitation souterraine de cuivre au monde. L’événement, qui a coûté la vie à six employés, a conduit à une révision de l’objectif de production 2025, ramené à 316 000 tonnes, soit une baisse de 33 000 tonnes.
Le scénario de déficit repose en plus sur les performances des autres mines en activité et sur l’évolution de la demande mondiale. Si la prévision de Goldman Sachs se confirme, elle mettra fin à deux années consécutives d’excédent mondial, enregistrées en 2023 et 2024.
Historiquement, un marché déficitaire soutient les prix. En mai 2021, par exemple, la tonne de cuivre avait atteint 11 700 dollars, portée par une demande soutenue et une offre contrainte. Les cours semblent déjà réagir aux perturbations actuelles : selon Trading Economics, les contrats à terme ont grimpé jeudi à un sommet de près de deux mois, dépassant les 4,75 dollars la livre (environ 10 400 dollars/tonne), à la suite du cas de force majeure déclaré par Freeport-McMoran en Indonésie.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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L’américain Hartree Partners, société spécialisée dans le négoce de matières premières et la gestion d’actifs énergétiques, a manifesté son intérêt pour le projet de raffinerie de cuivre et de cobalt porté par la société congolaise Buenassa Ressources SA.
Le 25 septembre 2025, en marge de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, un protocole d’accord a été signé entre Eddy Kioni, directeur général de Buenassa, et Stephen Hendel, directeur général de Hartree Partners.
Les deux parties y expriment leur volonté de coopérer sur les volets financier, logistique et commercial, afin de renforcer la position de Buenassa sur les marchés internationaux et de soutenir la stratégie du gouvernement congolais visant à accroître la transformation locale des minerais.
Créée en 1997, Hartree Partners LP est une firme de négoce active sur les marchés de l’énergie et des matières premières. Ses activités couvrent le trading, l’investissement dans des actifs, les solutions de gestion des risques, la gestion de capitaux, les initiatives environnementales et le conseil stratégique.
Le projet de Buenassa, dont la première phase est estimée à 600 millions de dollars, prévoit la construction d’une raffinerie capable de produire, dès fin 2027, environ 30 000 tonnes de cathodes de cuivre et 5 000 tonnes de sulfate de cobalt par an. À terme, les capacités devraient atteindre 120 000 tonnes de cuivre et 20 000 tonnes de cobalt annuellement.
L’initiative a déjà bénéficié d’une subvention de 3,5 millions de dollars, octroyée par le gouvernement congolais via le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Ces fonds ont permis de réaliser une étude de cadrage (scoping study). Depuis juin, l’État congolais détient une participation de 10 % dans le capital de Buenassa Ressources SA.
Par ailleurs, depuis juillet dernier, NG9 Holding, un groupe émirati, est également en discussion avec Buenassa et pourrait notamment jouer un rôle clé dans la structuration financière du projet.
Ronsard Luabeya
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Sur la plateforme XE.com, un dollar américain valait 2 707 francs congolais (FC) le 25 septembre 2025, marquant un niveau de vigueur inédit depuis janvier 2024. La devise locale s’est appréciée de 6,7 % par rapport au billet vert depuis le début du mois et de plus de 5 % depuis janvier, confirmant une dynamique de raffermissement qui tranche avec sa trajectoire habituelle, généralement marquée par la dépréciation.
Sur le marché parallèle, les taux sont légèrement supérieurs. Toutefois, la prédominance du secteur bancaire formel qui concentre près de 97 % des transactions en devises limite l’impact macroéconomique des cours informels. Ce raffermissement s’inscrit dans un contexte où les autorités multiplient les signaux de fermeté pour défendre la monnaie nationale.
À Kinshasa, le gouvernement met en avant l’efficacité d’une action concertée. La Banque centrale du Congo (BCC) a relevé les réserves obligatoires des banques commerciales, asséchant une partie de la liquidité et freinant l’expansion du crédit. Parallèlement, le Trésor dit avoir resserré ses dépenses et amélioré la collecte fiscale. Ces mesures « ont permis de contenir l’inflation et de stabiliser le franc congolais dans un environnement international chahuté », explique le vice-Premier ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba.
Une dynamique fragile
Les chiffres confortent ce discours : au 18 septembre, les réserves de change atteignaient 7,44 milliards de dollars, en hausse de plus de 50 % par rapport à l’an dernier, offrant une couverture équivalente à près de trois mois d’importations.
À l’international, l’affaiblissement généralisé du dollar joue aussi en faveur du FC. Le billet vert a perdu plus de 11 % face aux grandes devises au premier semestre 2025, sa deuxième plus mauvaise performance depuis la fin du système de Bretton Woods en 1973, selon Morgan Stanley.
Mais cette tendance reste fragile. La courbe du dollar pourrait s’inverser si la Réserve fédérale américaine ralentissait son cycle de baisse de taux ou si les investisseurs revenaient vers les actifs en dollars en cas de tensions géopolitiques.
L’économie congolaise montre également des signaux d’alerte. Le déficit budgétaire cumulé de l’État atteignait déjà 3 265 milliards de FC sur les huit premiers mois de l’année, malgré un excédent ponctuel en avril. Les recettes de la Direction générale des impôts ont largement dépassé les prévisions, mais l’explosion des dépenses sécuritaires et humanitaires continue de creuser le besoin de financement.
Le paradoxe d’une monnaie forte
Le secteur extérieur n’est pas épargné. Les exportations congolaises ont reculé de près de 18 % à fin juillet 2025, pénalisées notamment par la suspension des ventes de cobalt, alors même que les prix mondiaux restent porteurs. Dans le même temps, les importations ont progressé de près de 6 %, accentuant la dépendance vis-à-vis du dollar. Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’accélération des sorties de devises liées aux importations constitue désormais l’un des principaux risques pour la soutenabilité des réserves de change de la RDC.
Si la politique monétaire restrictive a permis de calmer l’inflation (ramenée à moins de 6 % en rythme annuel), elle pèse aussi sur l’investissement privé. L’accès au crédit reste limité dans une économie où la demande intérieure demeure largement insatisfaite. Le paradoxe est net : une monnaie plus forte, mais un tissu productif privé qui peine à se développer faute de financements adaptés.
Le franc congolais profite aujourd’hui d’une conjonction rare de facteurs : discipline budgétaire relative, politique monétaire restrictive et environnement international favorable. Mais cette stabilité reste précaire. Si la croissance des importations en dollars n’est pas contenue et que les exportations ne redémarrent pas, les réserves de change pourraient s’éroder rapidement, ouvrant la voie à un retour de la volatilité.
Pour l’heure, la devise congolaise s’offre un répit bienvenu. Mais comme souvent en RDC, la question n’est pas tant de savoir si la tendance tiendra, que de savoir jusqu’à quand.
Georges Auréole Bamba
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