La fintech Paymetrust a annoncé avoir obtenu, depuis le 4 juillet 2025, un agrément de la Banque centrale du Congo (BCC) en qualité de prestataire de services connexes – agrégateur. Cette reconnaissance lui permet désormais d’opérer légalement en République démocratique du Congo (RDC).
« Cet agrément reflète notre engagement à contribuer au développement de l’écosystème numérique congolais. Nous voulons offrir des solutions fiables qui accélèrent la digitalisation des paiements tout en respectant les normes strictes de la Banque centrale », a déclaré Moussa Haïdra, directeur général de Paymetrust.
La fintech propose une plateforme technologique permettant aux régulateurs et aux parties prenantes de superviser les flux financiers en temps réel, avec pour objectif de renforcer la traçabilité, la transparence, la conformité réglementaire et la sécurité des transactions. La société devra d’ailleurs, conformément aux exigences de la BCC, se connecter au switch monétique national, garantissant ainsi l’interopérabilité et la fluidité des transactions dans le pays.
Grâce à une API unifiée – un ensemble de règles et protocoles qui permet à des logiciels ou services numériques différents de communiquer entre eux – Paymetrust facilite la connexion entre les acteurs de l’écosystème, un enjeu majeur dans un marché congolais encore fragmenté.
Déjà présente dans plusieurs pays africains, dont le Cameroun, le Sénégal, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée, le Tchad, le Gabon, le Libéria, le Niger et la Tanzanie, la solution a enregistré en 2023 un volume total de 10 millions de transactions pour plus de 5 millions de dollars. Elle intègre plus de 65 moyens de paiement, incluant paiements mobiles, cartes bancaires et portefeuilles électroniques, qui peuvent être reliés aux plateformes web, applications mobiles ou sites de e-commerce.
Les utilisateurs disposent également d’un tableau de bord intuitif pour suivre leurs transactions quotidiennes. La solution facilite les paiements dans les supermarchés et autres établissements, tout en prenant en charge cinq devises : le franc CFA d’Afrique centrale (XAF), le franc CFA d’Afrique de l’Ouest (XOF), le franc guinéen (GNF), le shilling tanzanien (TZS) et le dollar américain (USD).
Ronsard Luabeya
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Dans un communiqué publié le 19 septembre 2025, Savannah Energy a annoncé être sur le point de conclure un accord pour racheter 50,1 % de Klinchenberg BV auprès du fonds norvégien Norfund, pour un montant pouvant atteindre 65,4 millions de dollars. À l’issue de cette opération, l’entreprise britannique détiendrait indirectement 9,8 % du projet hydroélectrique Ruzizi III.
« La finalisation n’est pas attendue avant le 1ᵉʳ trimestre 2026, avec une date d’effet économique fixée au 31 décembre 2024 », précise le communiqué. Cette finalisation dépend du bouclage financier du projet, puisque le coût de l’acquisition inclut des paiements conditionnels qui ne seraient versés qu’à la clôture financière. Initialement prévue pour le 30 septembre 2025, cette dernière est désormais reportée à 2026.
Estimé à 760 millions de dollars, le projet Ruzizi III prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique de 206 MW sur la rivière Ruzizi, entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, avec un raccordement prévu également pour le Burundi. L’infrastructure doit être implantée dans le territoire de Walungu, à l’est de la RDC, où se déroulent actuellement des affrontements entre les Forces armées congolaises et les rebelles du M23. Une situation sécuritaire qui influence les engagements de plusieurs bailleurs de fonds.
La clôture financière devrait également entraîner une reconfiguration de l’actionnariat de la société de projet Ruzizi III Energy Limited (REL), conçue comme une coentreprise de type partenariat public-privé entre les États de la région (RDC, Rwanda, Burundi) et des acteurs privés regroupés au sein de la Ruzizi III Holding Power Company Limited (RHPCL). C’est via ce véhicule – qui comprend notamment SN Power, filiale de TotalEnergies, et Industrial Promotion Services (IPS), entité du groupe Aga Khan – que Savannah Energy devrait intégrer le projet. Les actionnaires privés et publics doivent respectivement détenir 70 % et 30 % du capital de REL.
En parallèle de Ruzizi III, Savannah Energy devrait également acquérir, grâce à cette transaction, 13,6 % du projet hydroélectrique de Bujagali en Ouganda et 12,3 % du projet Mpatamanga au Malawi.
Pour financer l’opération, la société prévoit de recourir à une nouvelle facilité de dette de 37,4 millions de dollars, arrangée par une « grande banque internationale » dont le nom n’a pas été révélé, complétée par ses liquidités disponibles.
Savannah Energy dispose déjà d’un portefeuille comprenant un projet gazier au Nigeria et un projet pétrolier au Niger. La société britannique revendique aussi une participation de 41,06 % dans la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), opérateur du pipeline d’exportation de pétrole au Cameroun. Toutefois, cette participation n’est pas reconnue par les autres actionnaires de l’entreprise.
Timothée Manoke
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À l’occasion de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, qui s’achève ce 29 septembre à New York, Rawbank a présenté ses initiatives en faveur des Objectifs de développement durable (ODD) en République démocratique du Congo (RDC). Première banque du pays depuis douze ans avec aujourd’hui plus de 6 milliards de dollars d’actifs, elle a notamment mis en avant des projets réalisés dans les secteurs de l’eau, de la santé, de l’éducation et de la transition énergétique.
Dans le domaine de l’accès à l’eau potable, la banque indique avoir déjà réalisé 47 forages sur les 100 prévus dans les zones rurales. Elle affirme également avoir financé l’équipement du service de néonatologie de l’hôpital Roi Baudouin à Kinshasa, ce qui aurait contribué à faire passer le taux de mortalité néonatale de 5 % à 1 %.
En matière d’éducation, Rawbank dit avoir soutenu la construction de salles de classe pour 6 000 enfants déplacés, accompagné la distribution de kits scolaires et équipé plusieurs écoles en tablettes numériques. En 2024, elle déclare avoir investi plus de 800 000 dollars dans ce secteur, avec un accent particulier sur le développement des compétences.
Sur le plan climatique, la banque revendique un investissement de 22 millions de dollars dans des solutions bas carbone, notamment la distribution de foyers améliorés et la solarisation progressive de ses agences. Elle ambitionne de réduire de 6 millions de tonnes ses émissions de CO₂ au cours des dix prochaines années.
Au-delà de ces investissements, Rawbank participe à des mécanismes de coopération multilatérale. Présidente du UN Global Compact Network RDC depuis 2017, elle contribue aux travaux sur la transparence, la lutte contre la corruption et le renforcement des partenariats pour la paix.
La banque collabore également avec plusieurs agences onusiennes. Avec l’UNICEF, elle soutient la réhabilitation de 21 forages à Kalemie. En partenariat avec ONU Femmes, elle appuie l’initiative HeForShe et des campagnes de sensibilisation contre les violences basées sur le genre. Avec le Programme alimentaire mondial (PAM), elle contribue à des programmes de sécurité alimentaire en faveur des petits exploitants et des jeunes.
« Notre force, c’est notre connaissance du terrain : nous savons comment relier les besoins locaux aux standards internationaux, comment transformer des financements en résultats tangibles. C’est cette proximité avec les communautés, combinée à notre solidité institutionnelle, qui nous permet de contribuer efficacement aux priorités des Nations unies », déclare Mustafa Rawji, directeur général de Rawbank.
Boaz Kabeya
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Dans un communiqué signé le 16 septembre 2025, le nouveau ministre de l’Emploi et du Travail, Ferdinand Massamba wa Massamba, a donné 30 jours ouvrables aux services privés de placement (SPP) de main-d’œuvre pour « se conformer strictement aux prescriptions de la législation et de la réglementation en vigueur ».
Selon le ministre, cette législation (articles 203 à 207 du Code du travail) et réglementation (arrêtés ministériels n°012/CAB.MIN/TPS/062/08 du 18 septembre 2008 et n°047/CAB.VPM/METPS/2015 du 8 octobre 2015) conditionnent l’exercice de cette activité à la détention d’un arrêté ou d’une autorisation régulièrement actualisée. Massamba wa Massamba demande donc aux SPP de déposer leurs dossiers de mise à jour ou d’autorisation auprès de l’Office national de l’emploi (ONEM) avant la fin du délai imparti. Une commission mixte, regroupant le cabinet du ministre, l’ONEM, l’inspection générale du travail et le secrétariat général à l’Emploi et au Travail, sera chargée d’examiner et de suivre l’ensemble des dossiers déposés.
Passé ce délai, tout SPP non régularisé sera considéré comme illégal et ses responsables s’exposeront à des sanctions sévères, incluant le retrait d’autorisation, la suspension des activités et, éventuellement, des poursuites judiciaires pour exercice illégal de placement de main-d’œuvre. Pour contrôler l’application de cette directive, une mission nationale sera déployée sur tout le territoire.
Selon le ministère, cette action s’inscrit dans une volonté d’assainir le secteur du placement privé, de garantir un marché du travail transparent et équitable, et de protéger les travailleurs contre toute exploitation abusive. Le communiqué précise qu’il s’agit du dernier avertissement avant l’application stricte des sanctions.
Député provincial de Nyunzu et ancien vice-gouverneur de la province du Tanganyika, Massamba wa Massamba a été nommé ministre de l’Emploi et du Travail dans le gouvernement Suminwa II, formé le 7 août dernier. Lors de sa prise de fonction quelques jours après, il s’était engagé à œuvrer pour la création d’emplois durables, la dignité du travail et la valorisation du capital humain.
Boaz Kabeya
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On s’achemine manifestement vers la finalisation du partenariat entre la République démocratique du Congo (RDC) et le consortium chinois Avic-Conch pour la relance de la Cimenterie nationale (Cinat) de Kimpese, dans la province du Kongo-Central. Selon les médias locaux, citant une correspondance d’Anthony Nkinzo Kamole, directeur de cabinet du chef de l’État, la présidence de la République a donné son accord pour « la formalisation » de ce partenariat, proposé par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.
Un protocole d’accord avait déjà été signé le 4 juillet dernier à Shanghai entre le gouvernement congolais et Avic-Conch. Le modèle retenu reposerait sur la location de l’usine et un contrôle total du recrutement par le consortium.
Avic-Conch est issu d’un accord conclu en 2024 entre Anhui Conch Cement Co., l’un des plus grands producteurs mondiaux de ciment, et AVIC International Beijing. Le partenariat vise à moderniser les cimenteries traditionnelles, à développer des plateformes de recherche et développement (R&D) à l’étranger et à intégrer des solutions technologiques pour réduire l’empreinte carbone de la production.
Le choix de ce consortium intervient après l’échec des discussions avec la société Codel S.A., ancien partenaire de la Cinat, qui n’avait pas respecté le délai fixé au 25 juillet pour lancer un plan de relance de 300 millions de dollars. En 2023 déjà, un accord signé avec Diamond Cement n’avait pas abouti.
Sur le terrain, les travailleurs de la Cinat restent préoccupés. Impayés depuis 2011, ils réclament des mesures urgentes pour sortir l’usine de son état de quasi-abandon. Le 16 septembre à Matadi, le personnel a sollicité l’intervention du gouverneur du Kongo-Central, Grace Bilolo. Un comité restreint, composé du comité de gestion et de représentants syndicaux, a été mis en place pour analyser la situation et proposer des solutions, avec l’appui d’experts du gouvernorat.
Mise en service en 1972, l’usine de la Cinat est à l’arrêt depuis 2011. Elle affichait alors une capacité de production d’environ 1 000 tonnes de ciment par jour.
Ronsard Luabeya
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En visite dans la province du 17 au 18 septembre 2025, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, accompagnée du ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a lancé les travaux de modernisation du port de Moba ainsi que la réhabilitation de la voirie de Kalemie, capitale provinciale. Elle a également annoncé la modernisation du port de Kalemie.
Selon l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT), la réhabilitation de la voirie de Kalemie, dont ni le coût ni la durée n’ont été précisés, s’inscrit dans le cadre du programme sino-congolais. Les interventions concerneront notamment le boulevard Lumumba (12,5 km), axe vital reliant la ville aux RN5 et RN3. L’ACGT précise avoir déjà identifié, avec l’entreprise chinoise CREC-9, les tronçons dégradés qui feront l’objet des travaux.
Concernant la modernisation du port de Moba, l’ACGT n’a pas détaillé le coût ni le mode de financement, mais a indiqué que le projet se déroulera en trois phases. La première prévoit la construction d’un quai de 156 mètres, de quatre postes pour navires à Amani ou Okako II, de deux hangars de 600 m², d’une plateforme logistique de 19 000 m², d’un bâtiment administratif ainsi que l’acquisition de deux chariots élévateurs. La deuxième phase portera sur la construction d’un deuxième quai de 156 mètres, d’un autre hangar de 600 m², de terre-pleins et du prolongement de la plateforme. Enfin, la troisième phase consistera en la construction d’une digue brise-lames de 476 mètres, d’un troisième quai de 110 mètres, d’un hangar pour hydrocarbures, d’un bâtiment technique et de l’installation de deux grues mobiles de 30 tonnes.
Le projet intègre également des travaux routiers jugés complémentaires. Il s’agit de la réfection et de l’ouverture d’axes reliant le port aux pôles de production et aux marchés intérieurs, notamment les liaisons vers Kirungu et Ntoto, afin d’assurer une meilleure connexion entre le lac et l’hinterland et de réduire les coûts logistiques qui pèsent sur les activités commerciales et agricoles.
Judith Suminwa et sa délégation ont aussi visité le port de Kalemie, dont la modernisation a été confiée au consortium Jintai Mining PTE Ltd et Tembo Majengo Company SARL. Ces entreprises ont lancé le mois dernier les travaux préparatoires. La première phase, d’un coût de 70 millions de dollars, doit être livrée d’ici fin 2026.
Selon la Primature, la réalisation de ces infrastructures vise à « relancer le commerce régional, renforcer la connectivité avec la Zambie, le Burundi et la Tanzanie, et améliorer les conditions de vie des populations ».
Les ports de Kalemie et de Moba, situés sur le lac Tanganyika, assurent les liaisons entre la RDC et les ports de Bujumbura (Burundi), Mpulungu (Zambie) et Kigoma (Tanzanie), contribuant à l’approvisionnement de l’est du pays. Mais, au fil du temps, ces infrastructures se sont dégradées, limitant fortement le trafic.
Boaz Kabeya
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L’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) a annoncé, le 20 septembre 2025, la fin de la suspension temporaire des exportations de cobalt à partir du 16 octobre 2025. Dès cette date, un système de quotas sera appliqué « jusqu’à nouvel ordre ».
Selon la décision prise par le conseil d’administration, pour le dernier trimestre 2025, un volume maximal de 18 125 tonnes de cobalt sera autorisé à l’exportation : 3 625 tonnes en octobre, puis 7 250 tonnes en novembre et en décembre.
Le dispositif sera prolongé en 2026 et 2027, avec un plafond annuel de 87 000 tonnes d’exportations directes des compagnies minières, auquel s’ajouteront 9 600 tonnes de quotas dits « stratégiques », attribués à la seule discrétion de l’ARECOMS. Les exportations annuelles ne dépasseront donc pas 96 600 tonnes, soit un volume comparable à celui de 2020, avant la flambée des prix internationaux, culminant à 85 524 dollars la tonne en mai 2022.
Certaines entités seront néanmoins exemptées du système de quotas. Il s’agit des entreprises ayant vendu moins de 100 tonnes en 2024 (New Minerals Investment, Metal Mines, Excellen Minerals SARL, Divine Land Mining SARL, CNMC Congo Compagnie et HMC), à l’exception de l’Entreprise générale du cobalt (EGC), chargée de commercialiser la production artisanale. Sont également exemptées les entreprises disposant d’une raffinerie de cobalt mais n’ayant pas exploité de mine au cours des cinq dernières années, ainsi que celles dont les réserves de cobalt sont épuisées.
CMOC sous pression
Selon l’ARECOMS, le quota de base sera attribué aux entreprises en fonction de leur volume historique d’exportation, à l’exception de l’EGC et de la Société du Terril de Lubumbashi (STL), qui feront l’objet d’un traitement spécifique. Les volumes non utilisés du quota de base seront réattribués au quota stratégique, et ces quotas pourront être révisés trimestriellement en cas de déséquilibre significatif du marché mondial.
« Les conditions d’obtention et d’attribution des quotas seront détaillées dans une décision spécifique qui sera notifiée aux acteurs du marché », précise le communiqué. Cette décision indiquera les nouvelles dispositions en matière d’exportation, y compris les frais de régulation et de contrôle, l’instauration d’un système de prépaiement des contributions dues à l’État, ainsi que le nouveau dispositif de formalités d’exportation.
La mesure met immédiatement sous pression le chinois CMOC, dont les deux filiales congolaises (Tenke Fungurume et Kisanfu) ont exporté ensemble 95 779 tonnes en 2024, soit presque la totalité des volumes désormais autorisés pour l’ensemble du secteur en 2026 et 2027. L’entreprise, soutenue par son principal actionnaire CATL, dépend fortement du cobalt pour répondre à la demande croissante des véhicules électriques et autres applications industrielles en Chine. Sa filiale IXM, négociant en métaux, avait d’ailleurs déclaré le 30 juin dernier un cas de force majeure sur ses contrats de fourniture de cobalt, après la prolongation de l’embargo en RDC.
Glencore, propriétaire à 75 % de Kamoto Copper Company, se trouve dans une situation différente. Sa production exportée a atteint environ 31 000 tonnes en 2024, avec une prévision de 45 000 tonnes pour 2025. Le groupe reconnaît l’impact de la suspension sur ses résultats, mais se dit favorable à une régulation qui, selon lui, mettra fin aux ventes désordonnées et ramènera une meilleure cohérence entre offre et demande. Sa diversification multi-métaux (cuivre, zinc, nickel) lui offre également une meilleure résilience face aux cycles baissiers du cobalt.
Un impact international majeur
Les petits producteurs, une quarantaine dépassant le seuil de 100 tonnes par an, apparaissent comme les plus fragilisés. Obligés de partager un quota limité, ils pourraient rapidement rencontrer des difficultés financières. Cette contrainte pourrait favoriser un mouvement de consolidation du secteur congolais, par fusions et acquisitions, au profit des acteurs les plus solides. Toutefois, l’ARECOMS pourra organiser l’achat des stocks excédentaires détenus par une entreprise dépassant son quota trimestriel.
À l’échelle mondiale, l’impact est considérable. La Chine seule devrait consommer environ 47 000 tonnes de cobalt en 2026 et 51 000 tonnes en 2027 pour répondre aux besoins de ses véhicules électriques, sans compter l’aéronautique et les énergies renouvelables. Les quotas congolais risquent de renforcer les contrats bilatéraux de long terme et de réduire la liquidité du marché spot, au détriment d’acheteurs coréens, japonais ou européens.
À court terme, CMOC subit de plein fouet cette nouvelle donne, tandis que Glencore dispose de marges de manœuvre. À moyen terme, les petits producteurs devront soit disparaître, soit être absorbés. Et à long terme, la RDC s’affirme comme un véritable arbitre du marché mondial du cobalt, capable de remodeler les rapports de force entre pays producteurs et puissances industrielles consommatrices.
Derrière cette régulation, plusieurs objectifs se dessinent. Officiellement, il s’agit de stabiliser le marché et d’éviter les excès d’offre qui ont entraîné une accumulation de stocks. Mais Kinshasa entend aussi utiliser ce levier pour pousser à une industrialisation locale, en conditionnant potentiellement l’accès aux quotas stratégiques à des investissements dans la transformation et la fabrication de batteries en RDC.
Georges Auréole Bamba
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Highlights:
• DRC customs suspects mining companies of evading fuel tax reform by using subsidized domestic petroleum products
• New 2025 rules end mining fuel tax exemptions, requiring companies to source fuel through bonded warehouses
• Fuel import customs revenues surge 1,500% to $22M in August after reform implementation
The Democratic Republic of Congo's customs authority suspects mining companies of circumventing new fuel taxation rules by declaring excessive volumes of petroleum products for domestic consumption. The Directorate General of Customs and Excise flagged the irregularities during a September 12 evaluation meeting in Lubumbashi.
The meeting brought together Federation of Congolese Enterprises members, including mining companies, subcontractors, oil firms, and forwarding agents, to assess the implementation of mining sector petroleum product reforms. According to a September 13 FEC press release, customs officials presented evidence suggesting possible rule violations.
The 2025 Finance Law reform ended tax exemptions on fuel for mining companies and their subcontractors. These operators must now source fuel through bonded warehouses to pay customs duties and import VAT. However, customs suspects companies are using subsidized domestic fuel instead to avoid the new taxes.
In response to these suspicions, the customs administration announced stronger controls and potential sanctions, including export holds or blocks for companies unable to justify production volumes matching fuel acquired under proper customs oversight.
The FEC urged its members to strictly follow established procedures and work more closely with authorized commission agents to prevent irregularities. The employers' organization maintains ongoing dialogue with customs to ensure balanced reform implementation while minimizing export disruptions.
The National Economy Ministry reports that the fuel reform significantly boosted public revenues. Fuel imports generated over 63 billion Congolese francs (around $22 million) in customs revenues in August 2025, compared to just 4 billion francs ($1.5 million) the previous month—an increase exceeding 1,500%.
The crackdown highlights tensions between government revenue optimization and mining sector operational costs as the DRC seeks to maximize returns from its dominant export industry.
Ronsard Luabeya
La République démocratique du Congo (RDC) a officiellement lancé, le 13 septembre 2025, le processus de validation des acquis de l’expérience (VAE), une initiative visant à reconnaître et certifier les compétences professionnelles des Congolais, qu’elles aient été acquises dans un cadre formel, non formel ou informel. La cérémonie s’est tenue sous le patronage de la Première ministre, Judith Suminwa, en présence du ministre d’État en charge de la Formation professionnelle, Marc Ekila Likombo, ainsi que de représentants d’institutions internationales, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.
La VAE s’adresse à tous les citoyens, quel que soit leur âge, leur niveau d’études ou leur statut, et se veut un outil stratégique dans un pays où plus de 80 % de l’économie relève du secteur informel. Selon le ministère de la Formation professionnelle, le dispositif facilitera l’insertion et la réinsertion professionnelle des jeunes désœuvrés, des diplômés et des retraités, tout en permettant de reconnaître officiellement les compétences des travailleurs du secteur informel. Il doit aussi soutenir l’entrepreneuriat, en renforçant la légitimité et l’accès aux financements pour les entrepreneurs certifiés.
Le processus de VAE se déroule en quatre étapes : l’information et l’orientation des candidats, l’enregistrement administratif via un formulaire officiel, l’évaluation par un jury de professionnels, puis la remise d’une certification précisant les compétences validées. Le dispositif n’est ni une formation, ni une simple reconnaissance des années d’expérience, mais bien un mécanisme officiel de validation.
Dans le même esprit, le ministre Marc Ekila Likombo a rappelé que son ministère dispose désormais d’un registre des métiers couvrant l’ensemble des 145 territoires du pays, d’un projet de programme national de formation professionnelle et de plans de construction de centres modernes de formation professionnelle approuvés depuis mars 2025. Des partenariats internationaux ont également été établis avec des institutions chinoises, italiennes et japonaises pour la formation des formateurs, l’échange d’expériences et l’élaboration de programmes adaptés aux besoins locaux.
Lors de la cérémonie de lancement, un échantillon de 22 dépendants de militaires ayant suivi des formations gratuites a signé des contrats de travail avec la société SOGEREF.
Boaz Kabeya
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Highlights:
• Kasai province partners with the mining cadastre agency to boost surface tax collection from diamond concessions
• Agreement provides technical support and staff training to maximize provincial mining tax revenues
• Surface tax rates range from $0.2-$0.8 per hectare annually, depending on permit type and duration
Kasai province is stepping up efforts to collect surface taxes from its lucrative diamond mining operations. The provincial government signed a memorandum of understanding with the Cadastre Minier on September 12, 2025, aimed at improving tax collection from mining concessions.
The partnership with Cami, the body managing the DRC's mining domain, provides technical and institutional support, including tax collection assistance, cadastral database sharing, and provincial staff training. The initiative is part of a broader strategy to maximize mining tax revenues for provincial benefit.
Governor Crispin Mukendi said the agreement will help the provincial government better exercise its authority and capture more tax benefits, contributing to improved local governance and increased public revenues.
The surface tax is mandated under Article 238 of the 2018 Mining Code and applies to holders of exploration permits and mining exploitation rights. Tax amounts are calculated based on concession size.
Exploration permit rates start at $0.2 per hectare in the first year, rising to $0.3 in the second year, $0.35 in the third year, and $0.4 from the fourth year onward. Mining rights carry higher rates beginning at $0.4 per hectare in year one, increasing to $0.6, $0.7, and finally $0.8 per hectare from the fourth year.
The move comes as provinces across the DRC seek to capture greater value from natural resource extraction. Kasai's diamond wealth has historically generated limited local benefits, with much revenue flowing to national coffers or private operators.
Ronsard Luabeya