Après trois semaines d’interruption, le trafic a repris sur la route nationale n°1 (RN1) au niveau du pont Bundwe, reliant Luena à Kabondo-Dianda dans le Haut-Lomami. L’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) a annoncé, le 22 septembre 2025, la fin des travaux de réhabilitation menés par l’entreprise chinoise CREC-9 en collaboration avec l’Office des routes.
Effondré le 1er septembre sous le poids d’un camion en provenance de Lubumbashi, l’ouvrage long de 165 mètres, jeté sur le fleuve Congo, avait provoqué la paralysie du trafic et l’immobilisation de centaines de véhicules. Cette coupure avait fortement perturbé l’approvisionnement de Kamina et d’autres localités du Grand Katanga en produits venus de Bukama, affectant ainsi les échanges commerciaux entre le Grand Katanga et le Grand Kasaï.
La reprise du trafic fait suite à un plaidoyer des élus locaux auprès du ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza, qui avait annoncé une intervention urgente. Les travaux ont été réalisés en deux jours, permettant de rétablir la circulation sur cet axe stratégique.
Le pont Bundwe avait déjà été réhabilité en 2023, après un précédent effondrement.
Ronsard Luabeya
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La Croix-Rouge a lancé, le 15 septembre 2025, un appel d’urgence de 20 millions de francs suisses, soit environ 25 millions de dollars, pour intensifier la riposte face à la résurgence du virus Ebola dans la province du Kasaï de la République démocratique du Congo (RDC). Ce plan vise à assister 965 000 personnes au cours des douze prochaines semaines, dont environ 23 200 directement affectées (malades, contacts, soignants et volontaires), ainsi que 680 000 habitants des zones à risque.
Les activités prévues concernent la prévention par la distribution de kits sanitaires dans les écoles, marchés et lieux publics, la sensibilisation communautaire, l’installation de points de lavage des mains, la désinfection des habitations et structures de santé, l’accompagnement psychosocial et l’organisation d’enterrements sûrs et dignes, en conformité avec le protocole du ministère de la Santé.
La Croix-Rouge alerte sur la saturation des structures médicales : à la date du lancement de l’appel, le centre de traitement de Bulape affichait déjà un taux d’occupation de 119 %.
De son côté, le gouvernement provincial du Kasaï a ouvert un compte bancaire spécial intitulé « Efforts Ebola ». Il invite les ressortissants de la province, où qu’ils se trouvent, à contribuer financièrement pour compléter le soutien attendu des partenaires internationaux.
La résurgence de l’épidémie a été déclarée le 4 septembre par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Roger Kamba. À cette date, 28 cas suspects avaient été recensés dans la zone de santé de Bulape, dont 15 décès, parmi lesquels quatre agents de santé. Il s’agit de la seizième réapparition du virus dans le pays. Selon les données du 15 septembre, la situation à Bulape faisait état de 45 cas suspects, trois confirmés et 16 décès.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’un stock de 2 000 doses de vaccin, entreposé à Kinshasa, était en cours d’acheminement vers le Kasaï. La vaccination a déjà débuté parmi le personnel soignant, avec 48 agents sur 85 immunisés. Le ministère de la Santé attend par ailleurs 45 000 doses supplémentaires pour couvrir les contacts des malades, leurs proches et le reste du personnel médical.
Cette nouvelle flambée d’Ebola intervient alors que la RDC doit simultanément lutter contre le mpox et le choléra, deux épidémies en recul mais toujours présentes. Le ministère affirme vouloir éradiquer le choléra d’ici novembre, mais la tâche est compliquée par la réduction de l’aide américaine, notamment via l’USAID. Des humanitaires interrogés par Reuters estiment que ce retrait crée un vide difficile à combler pour garantir une riposte efficace.
Timothée Manoke
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Pour plusieurs acteurs et experts du secteur, Louis Watum Kabamba, nommé le 7 août 2025 ministre des Mines dans le gouvernement Suminwa II, est « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Polytechnicien, il a débuté sa carrière comme ingénieur de production en pyrométallurgie à la Gécamines, avant de piloter des projets miniers d’envergure. Il avait déjà fait son entrée au gouvernement en mai 2024 comme ministre de l’Industrie et du Développement des PME, avant de se voir confier, un an plus tard, le portefeuille des Mines.
Malgré cette longue expérience dans le secteur minier, Louis Watum aborde ses nouvelles fonctions avec modestie. « Je me tiens ici avec humilité, non seulement pour écouter, mais aussi pour savoir comment nous allons faire pour sortir de l’ornière », a-t-il déclaré aux responsables des sociétés minières, réunis le 18 septembre lors de la première réunion du cadre de concertation entre son ministère et les entreprises du secteur.
Organisée par la Chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), cette rencontre visait à recueillir les préoccupations du secteur, renforcer le dialogue entre le gouvernement, les opérateurs et les communautés, et proposer des solutions pour améliorer la gouvernance minière. Elle s’est tenue chez Kamoa Copper, exploitant de la mine de cuivre de Kamoa-Kakula, l’une des plus grandes au monde. Un site familier au ministre, qui fut, entre 2014 et 2020, directeur général en RDC d’Ivanhoe Mines, opérateur et actionnaire du projet (39,6 %).
Moderniser la gouvernance
Pour sa première visite de terrain, l’ancien président de la Chambre des mines de la FEC (2014-2024) s’est aussi rendu chez Tenke Fungurume Mining (TFM), l’un des plus grands producteurs de cuivre et de cobalt du pays, et a rencontré les exploitants artisanaux de Kolwezi. À chaque étape, il a affiché la même posture d’humilité, écoutant attentivement ses interlocuteurs et prenant des notes.
À sa prise de fonction, Louis Watum a fixé des objectifs ambitieux : moderniser la gouvernance minière afin d’attirer davantage d’investissements et maximiser les bénéfices économiques pour les Congolais. Selon la Chambre des mines, aucun investissement majeur n’a été enregistré dans le secteur depuis 2018. Pour l’avocat d’affaires Romain Battajon, la relance passe par la simplification et la clarification des textes et la rationalisation des intervenions administratives particulièrement en matière fiscale, douanière et environnementale. Sur ces matières, déplore-t-il, les administrations se chevauchent avec des interprétations contradictoires, rendant l’environnement des affaires confus et imprévisible…
« Vous pouvez avoir tous les minerais du monde, si le ticket d’entrée est trop compliqué et les règles trop complexes et si vous avez ensuite une pléthore de contrôles, parfois illégaux, parfois légaux mais de manière très réplétive, vous finissez par lasser ceux qui sont là et repousser ceux qui voudraient venir », prévient-il dans un entretien avec Landry Djimpe, associé chez Innogence Consulting et responsable du bureau RDC.
Dossiers stratégiques
D’autres acteurs du secteur insistent sur la nécessité de renforcer la traçabilité des minerais, de digitaliser le cadastre minier, d’améliorer la connaissance du sous-sol, de mieux encadre l’activité minière artisanale ou encore de garantir une meilleure fourniture en électricité.
Conscient de la complexité de ces défis, le ministre mise sur la collaboration de tous : « Moi, je suis convaincu que si nous mettons nos intelligences ensemble, nous allons petit à petit sortir de cette situation », a-t-il affirmé aux exploitants artisanaux, confrontés à des difficultés multiples : non-respect du Code et du Règlement miniers, manque de financement, conditions de travail précaires, difficultés d’accès au marché formel, pollution… « Nous avons notre part à jouer et ils ont leur part à jouer », a-t-il ajouté aux sortir de cette réunion.
Louis Watum prend la tête du ministère dans un contexte sensible : discussions entre la RDC et les États-Unis autour d’un accord « sécurité contre minerais » pour attirer des investissements américains, et instauration par Kinshasa d’un système de quotas pour réguler le marché international du cobalt et inciter à la transformation locale. L’efficacité de la « méthode Watum » sera rapidement mise à l’épreuve par ces dossiers stratégiques.
Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya
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La société congolaise Kim Engineering a procédé, le 19 septembre 2025, au lancement de la Kim-Box, une logette électrique intelligente fabriquée localement. Ce boîtier est présenté comme une solution destinée à mieux maîtriser et sécuriser la consommation d’électricité.
Selon ses concepteurs, la Kim-Box peut gérer automatiquement l’électricité dans des bâtiments fonctionnant en monophasé, biphasé ou triphasé, grâce à l’application Login’App, qui connecte l’appareil aux utilisateurs et aux distributeurs d’énergie.
Concrètement, la logette permet de suivre à distance et en temps réel sa consommation électrique, facilitant l’identification des gaspillages. Un atout majeur dans un pays où le déficit énergétique est criant, avec un taux d’accès à l’électricité limité à 21 %.
La Kim-Box assure également une protection contre les surtensions, courts-circuits et déséquilibres de phases en coupant automatiquement l’alimentation en cas d’anomalie. Ce dispositif pourrait contribuer à réduire les risques d’incendies domestiques, souvent liés à des équipements vétustes ou de mauvaise qualité.
Kim Engineering propose aux particuliers et entreprises intéressés de précommander la logette via un formulaire en ligne, sans toutefois préciser ni le prix de vente, ni ses capacités actuelles de production.
Cette innovation est le fruit du travail d’une équipe de jeunes ingénieurs congolais, dont plusieurs femmes actives dans les domaines des sciences et technologies. Prisca Makila Biakong, directrice générale de Kim Engineering, est présentée comme l’initiatrice du projet.
Lors de la cérémonie de lancement, le ministre de l’Électricité, Aimé Sakombi Molendo, a salué une innovation qui s’inscrit dans le 4ᵉ pilier du programme d’actions du gouvernement, axé sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et la valorisation du génie local. Il a relevé la nécessité d’appuyer la production et la distribution de ce type de solutions pour moderniser le réseau électrique national.
Boaz Kabeya
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Highlights:
• Fintech Paymetrust approved by Congo’s central bank as aggregator on July 4.
• Platform offers real-time supervision of financial flows, enhancing compliance.
• Already active in 14 African countries with over 10 million transactions in 2023.
Fintech company Paymetrust announced it had received, since July 4, 2025, approval from the Banque Centrale du Congo (BCC) to operate as an aggregator in the Democratic Republic of Congo (DRC). This allows the startup to legally provide its services in the country.
“This approval reflects our commitment to contributing to the development of the Congolese digital ecosystem. We want to offer reliable solutions that accelerate the digitization of payments while complying with the strict standards of the Central Bank,” said CEO Moussa Haïdra.
The company’s technology platform enables regulators and stakeholders to monitor financial flows in real time, strengthening traceability, transparency, compliance, and transaction security. In line with BCC requirements, Paymetrust will also connect to the national electronic money switch to ensure interoperability.
Its unified API allows seamless integration between ecosystem players, a major challenge in Congo’s fragmented payments market. Paymetrust already operates in 14 African countries, including Senegal, Cameroon, Côte d’Ivoire, and Tanzania, and processed more than 10 million transactions worth $5 million in 2023.
The platform supports over 65 payment methods — from mobile money to bank cards and e-wallets — and offers an intuitive dashboard for merchants and users. Payments can be made in five currencies: XAF, XOF, GNF, TZS, and USD.
Ronsard Luabeya
Highlights:
• Vital Kamerhe quit as National Assembly speaker on Sept. 22 after mismanagement accusations.
• President Félix Tshisekedi, speaking from New York, urged institutional stability.
• Jean-Claude Isaac Tshilumbayi takes interim charge pending a new election.
Democratic Republic of Congo President Félix Tshisekedi on Sept. 22 urged calm after National Assembly speaker Vital Kamerhe resigned under pressure from deputies accusing him of mismanagement.
Speaking in New York, where he is attending the UN General Assembly, Tshisekedi said his role was not to interfere in parliament’s “internal kitchen” but to ensure rights and stability were respected. He called Kamerhe an “ally and brother” and denied any involvement in his departure.
Kamerhe stepped down after petitions from ruling UDPS lawmakers accused him of opacity in fund management. He stated that he had resigned to preserve national cohesion and refocus parliament on key issues, while rejecting the allegations.
Petitions also targeted four other bureau members. First vice-president Jean-Claude Isaac Tshilumbayi will serve as acting speaker until a replacement is elected.
Kamerhe’s Union for the Congolese Nation (UNC) is split, while more than 260 deputies, mostly UDPS, had demanded his exit. The crisis comes as fighting intensifies in eastern Congo and the government trims its 2025 budget to 50,691.8 billion Congolese francs.
PM (Ecofin Agency)
Highlights:
• British energy firm Savannah Energy nears $65.4M deal to acquire 9.8% stake in Ruzizi III hydroelectric project
• 206 MW power station planned between DRC and Rwanda faces delays due to M23 rebel conflict in eastern DRC
• Deal part of broader regional hydro portfolio, including projects in Uganda and Malawi, financed through new debt facility
British energy company Savannah Energy announced it is close to finalizing a $65.4 million acquisition that would give it a 9.8% indirect stake in the Ruzizi III hydroelectric project straddling the Democratic Republic of Congo and Rwanda. The deal involves purchasing 50.1% of Klinchenberg BV from Norwegian development fund Norfund.
"Completion is not expected before first quarter 2026, with an economic effect date of December 31, 2024," the company stated in a September 19 press release. The transaction's finalization depends on the project's financial close, which includes contingent payments that would only be triggered at that milestone. Originally scheduled for September 30, 2025, the financial close has now been postponed to 2026.
The $760 million Ruzizi III project involves constructing a 206 MW hydroelectric power station on the Ruzizi River between the DRC and Rwanda, with connections also planned for Burundi. The infrastructure will be built in Walungu territory in eastern DRC, where ongoing clashes between the Congolese Armed Forces and M23 rebels are impacting donor commitments and project timelines.
Financial closing will also reconfigure the shareholding structure of project company Ruzizi III Energy Limited, designed as a joint public-private partnership between regional governments and private investors grouped within Ruzizi III Holding Power Company Limited. This vehicle includes SN Power, a TotalEnergies subsidiary, and Industrial Promotion Services from the Aga Khan Group. Private and public shareholders will hold 70% and 30% of REL's capital, respectively.
Beyond Ruzizi III, Savannah Energy is acquiring 13.6% of Uganda's Bujagali hydroelectric project and 12.3% of Malawi's Mpatamanga project. The company plans to finance the deals through a new $37.4 million debt facility from an undisclosed major international bank, supplemented by available cash.
Savannah Energy already operates a gas project in Nigeria and an oil project in Niger. The British company also claims a 41.06% stake in Cameroon Oil Transportation Company, which operates Cameroon's oil export pipeline, though this stake is not recognized by the company's other shareholders.
Timothée Manoke
Highlights:
• DRC ends cobalt export ban on October 16, implementing quota system capping annual exports at 96,600 tonnes
• China's CMOC faces major pressure as its 95,779 tonnes in 2024 exports nearly match entire sector's new annual limit
• System aims to stabilize global cobalt market while potentially forcing local industrialization and sector consolidation
The Democratic Republic of Congo will end its temporary cobalt export suspension on October 16, 2025, but replace it with a restrictive quota system "until further notice" that puts enormous pressure on Chinese mining giant CMOC. The regulatory authority ARECOMS announced the new framework will cap total annual exports at levels not seen since before the commodity price boom.
For the final quarter of 2025, only 18,125 tonnes of cobalt exports will be permitted: 3,625 tonnes in October, followed by 7,250 tonnes each in November and December. The system extends through 2026 and 2027 with an annual ceiling of 87,000 tonnes for direct mining company exports, plus 9,600 tonnes of "strategic" quotas allocated at ARECOMS' discretion.
The 96,600-tonne annual limit matches 2020 export levels, before international prices soared to $85,524 per tonne in May 2022. "The conditions for obtaining and allocating quotas will be detailed in a specific decision that will be notified to market players," ARECOMS stated, though basic quotas will be allocated based on historical export volumes.
Winners and Losers in the New Order
The quotas immediately hurt China's CMOC, whose Congolese subsidiaries Tenke Fungurume and Kisanfu exported 95,779 tonnes in 2024—nearly matching the entire sector's new annual allowance. The company, backed by battery giant CATL, depends heavily on Congolese cobalt to meet China's surging electric vehicle demand. CMOC's metals trading arm already declared force majeure on cobalt supply contracts in June following the export suspension.
Glencore faces less severe constraints. The Swiss commodity giant's 75% stake in Kamoto Copper Company generated around 31,000 tonnes of cobalt exports in 2024, with 45,000 tonnes forecast for 2025. Glencore actually supports the regulation, believing it will end disorderly sales and better balance supply with demand. Its diversified metals portfolio also provides greater resilience to cobalt market volatility.
Small-scale producers appear most vulnerable. Around 40 companies exceeding 100 tonnes annually must now share limited quotas, potentially triggering financial difficulties and sector consolidation through mergers and acquisitions, favoring stronger players.
Strategic Power Play With Global Implications
The quotas will significantly disrupt global cobalt supply chains. China alone expects to consume 47,000 tonnes in 2026 and 51,000 tonnes in 2027 for electric vehicles, aerospace, and renewable energy applications. The DRC restrictions will likely strengthen long-term bilateral contracts while reducing spot market liquidity, disadvantaging Korean, Japanese, and European buyers.
Beyond market stabilization, the DRC appears to be leveraging cobalt export control to force local industrialization. Officials may condition access to strategic quotas on investments in battery processing and manufacturing facilities within the country, transforming the world's largest cobalt producer into a potential battery manufacturing hub.
Georges Auréole Bamba
Suite à la démission de Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), intervenue le 22 septembre 2025, le chef de l’État Félix Tshisekedi a appelé, depuis New York où il participe à 80e Assemblée générale des Nations unies, au calme et à la stabilité institutionnelle. Il a rappelé qu’en tant que garant de la sérénité des institutions, son rôle n’était pas d’interférer dans le fonctionnement interne de l’Assemblée, mais de veiller au respect des droits et à la sauvegarde de la stabilité nationale.
« Mon rôle est de voir que les droits de tout le monde sont respectés et que l’institution elle-même reste stabilisée », a-t-il déclaré, soulignant que chaque institution gère sa propre « cuisine interne ».
Concernant ses relations avec M. Kamerhe, le président de la République a affirmé qu’il continue de le considérer comme un « allié et un frère », insistant sur le fait qu’il n’est pas à l’origine de sa démission ni des tensions au sein du bureau de l’Assemblée.
Vital Kamerhe a annoncé son départ du perchoir, après le dépôt de plusieurs pétitions, notamment de députés du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l’accusant de mauvaise gestion et d’opacité dans l’administration des fonds. Dans son discours, il a justifié sa décision par la nécessité de préserver la cohésion nationale et de recentrer l’action parlementaire sur les véritables défis du pays, tout en contestant la procédure engagée contre lui.
Les pétitions visaient également quatre autres membres du bureau de l’Assemblée : le rapporteur Jacques Djoli, son adjointe Dominique Munongo, la questeure Chimène Polipoli et son adjointe Grâce Neema.
Conformément au règlement intérieur, l’intérim à la présidence de l’Assemblée nationale est assuré par le premier vice-président, Jean-Claude Isaac Tshilumbayi, en attendant l’élection d’un nouveau président du bureau.
Le départ de Kamerhe intervient dans un climat politique particulier. Son parti, l’Union pour la nation congolaise (UNC), est traversé par de profondes divisions, tandis que plus de 260 députés, majoritairement issus de l’UDPS, réclamaient son départ, l’accusant notamment de bloquer le contrôle parlementaire et de ne pas s’aligner sur les priorités du pouvoir.
Cette crise politique survient alors que la RDC fait déjà face à une situation sécuritaire préoccupante à l’est du pays, où les combats se sont intensifiés ces derniers jours, malgré plusieurs accords conclus sous l’égide des États-Unis et du Qatar. Cette dégradation menace les objectifs économiques du gouvernement, qui a été contraint de réduire le budget 2025 de 51 553,5 milliards à 50 691,8 milliards de francs congolais (FC).
PM avec l’Agence Ecofin
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La fintech Paymetrust a annoncé avoir obtenu, depuis le 4 juillet 2025, un agrément de la Banque centrale du Congo (BCC) en qualité de prestataire de services connexes – agrégateur. Cette reconnaissance lui permet désormais d’opérer légalement en République démocratique du Congo (RDC).
« Cet agrément reflète notre engagement à contribuer au développement de l’écosystème numérique congolais. Nous voulons offrir des solutions fiables qui accélèrent la digitalisation des paiements tout en respectant les normes strictes de la Banque centrale », a déclaré Moussa Haïdra, directeur général de Paymetrust.
La fintech propose une plateforme technologique permettant aux régulateurs et aux parties prenantes de superviser les flux financiers en temps réel, avec pour objectif de renforcer la traçabilité, la transparence, la conformité réglementaire et la sécurité des transactions. La société devra d’ailleurs, conformément aux exigences de la BCC, se connecter au switch monétique national, garantissant ainsi l’interopérabilité et la fluidité des transactions dans le pays.
Grâce à une API unifiée – un ensemble de règles et protocoles qui permet à des logiciels ou services numériques différents de communiquer entre eux – Paymetrust facilite la connexion entre les acteurs de l’écosystème, un enjeu majeur dans un marché congolais encore fragmenté.
Déjà présente dans plusieurs pays africains, dont le Cameroun, le Sénégal, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée, le Tchad, le Gabon, le Libéria, le Niger et la Tanzanie, la solution a enregistré en 2023 un volume total de 10 millions de transactions pour plus de 5 millions de dollars. Elle intègre plus de 65 moyens de paiement, incluant paiements mobiles, cartes bancaires et portefeuilles électroniques, qui peuvent être reliés aux plateformes web, applications mobiles ou sites de e-commerce.
Les utilisateurs disposent également d’un tableau de bord intuitif pour suivre leurs transactions quotidiennes. La solution facilite les paiements dans les supermarchés et autres établissements, tout en prenant en charge cinq devises : le franc CFA d’Afrique centrale (XAF), le franc CFA d’Afrique de l’Ouest (XOF), le franc guinéen (GNF), le shilling tanzanien (TZS) et le dollar américain (USD).
Ronsard Luabeya
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