Avant sa sortie du gouvernement, Ephraim Akwakwa, alors ministre de l’Emploi et du Travail, a signé le 5 août 2025 un arrêté fixant les nouveaux pourcentages maximaux de travailleurs étrangers autorisés au sein des entreprises en République démocratique du Congo (RDC). Ce texte modifie l’arrêté de 2005 en relevant les quotas d’expatriés admis à travailler sur le territoire national.
Dans ce nouveau dispositif, plusieurs secteurs stratégiques voient leurs plafonds augmenter. L’agriculture, les industries extractives, les industries manufacturières ainsi que le bâtiment et travaux publics passent désormais à 6,5 % de l’effectif global des travailleurs nationaux. Dans l’arrêté de 2005, les taux applicables à ces branches variaient entre 2 et 2,5 % selon les postes occupés. Les banques, l’immobilier, le commerce, les transports et les technologies de l’information sont pour leur part limités à 4 %, contre des plafonds fixés entre 0 et 2 % en 2005. Contrairement à l’ancien texte, les pourcentages ne sont plus définis par catégorie de postes (cadres, agents de maîtrise ou directeurs), mais s’appliquent désormais à l’ensemble du personnel d’une entreprise.
Selon un expert du secteur, cette révision répond à une demande des employeurs. Dans certaines branches, comme le secteur minier, où les expertises techniques locales sont rares, les quotas précédents ne permettaient pas de couvrir les besoins, obligeant les entreprises à solliciter régulièrement des dérogations. L’ajustement vise donc à mieux aligner la réglementation sur la réalité du marché.
Le nouvel arrêté rappelle que l’article 323 du Code du travail sanctionne d’une peine de servitude pénale d’un mois ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 francs congolais quiconque enfreint la réglementation sur la protection de la main-d’œuvre nationale. Le ministère entend ainsi contraindre les employeurs à respecter les nouvelles règles et à assurer la priorité de la main-d’œuvre congolaise.
Par ailleurs, l’article premier, alinéa 2, du nouvel arrêté précise que, conformément à l’arrêté ministériel n°047/CAB.VPM/METPS/2015 du 8 octobre 2015, les Services privés de placement (SPP) sont autorisés à employer jusqu’à 15 % de travailleurs étrangers dans leurs effectifs. Ces entreprises privées sont spécialisées dans le recrutement et la mise à disposition de personnel pour le compte d’autres sociétés.
Timothée Manoke
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Highlights:
• DRC launches $19M climate resilience project targeting 30,000 people in eastern provinces
• Global Environment Facility contributes $8.24M for sustainable agriculture on 15,000 hectares
• Initiative focuses on North Kivu, South Kivu, and Maniema with emphasis on women and youth entrepreneurship
The Democratic Republic of Congo (DRC) is rolling out a five-year climate adaptation program targeting its eastern regions. The $19 million "Resilient Growth and Adaptation to Climate Change" project aims to strengthen climate resilience in provinces plagued by both environmental degradation and ongoing conflict.
The Global Environment Facility's Least Developed Countries Fund is providing $8.24 million of the total budget, with the DRC government and other partners covering the remainder. The initiative will focus on North Kivu, South Kivu, and Maniema—three provinces with fragile forest ecosystems and high vulnerability to climate impacts.
The program plans to reach around 30,000 people, with women making up half the beneficiaries. It will prioritize agricultural resilience and community support, including assistance for indigenous peoples and Pygmy communities often marginalized in development programs.
Key activities include deploying sustainable farming practices across 15,000 hectares through improved seed distribution and training over 500 lead farmers. The training aims to help farmers cope with climate threats like droughts, floods, and unpredictable rainfall patterns that increasingly disrupt harvests.
Special attention will go to female and youth entrepreneurship through technical and financial support for agricultural processing and marketing ventures. This approach targets both immediate climate adaptation and longer-term economic opportunities in regions where alternatives to subsistence farming remain scarce.
The project aligns with the DRC's National Adaptation Plan and commitments under the Paris Agreement. Officials say it addresses root causes of vulnerability, including ecosystem breakdown, weak institutions, and limited economic prospects.
Success will depend heavily on security conditions in the eastern provinces, where armed groups continue to disrupt rural communities and development efforts.
Boaz Kabeya
Highlights
• Singapore firm secures funds via PIPE transaction led by Chaince Securities.
• Proceeds to support launch of DRCPass, Congo’s national e-ID platform.
• System aims to curb SIM fraud, streamline e-services, boost financial inclusion.
Trident Digital Tech Holdings Ltd said on Sept. 16 it had raised $2.6 million to fund the launch of the Democratic Republic of Congo’s digital ID system. The Singapore-based company said the proceeds, net of costs, will go to the expansion and commercialization of DRCPass.
The system, developed under a public-private partnership with Kinshasa, will make Trident the DRC’s exclusive provider of electronic ID services (e-KYC) which uses Web3-based technologies. The system will enable biometric SIM authentication, and single sign-on access to public services.
The financing was arranged through a Private Investment in Public Equity (PIPE) deal led by Chaince Securities, a unit of Mercurity Fintech Holding. Trident issued Class B shares with reduced voting rights to undisclosed institutional investors. A resale registration statement will be filed with the US SEC.
Authorities say the platform is expected to cut fraud linked to fake SIM cards, expand e-government services, improve access to credit, and serve as a secure complement to physical ID. Before the official launch, DRCPass must clear audits, pilot tests, and a nationwide awareness campaign.
La société d’investissement NIU Invest SE a porté sa participation dans Critical Metals Plc à 69,62 %, selon un communiqué de l’opérateur du projet cuprifère et cobaltifère Molulu, situé à environ 100 km au nord de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. À l’issue de cette opération, NIU détient désormais 70,8 millions d’actions ordinaires, représentant la majorité du capital de l’entreprise.
Le projet Molulu est présenté comme une petite mine de cuivre et de cobalt encore en phase de structuration. « Notre exploitation minière est très rudimentaire », expliquait en 2024 le directeur général de Critical Metals, Russell Fryer. « Il s'agit d'une exploitation très simple, avec camion et pelle, visant à produire 10 000 tonnes de minerai de cuivre par mois. Nous retirons la couche d'oxyde, la chargeons dans des camions, puis expédions le minerai à Lubumbashi, à 100 km au sud de notre site, pour traitement. »
La société prévoit d’acquérir un concentrateur afin d’améliorer la teneur du minerai et de réduire les coûts de transport.
NIU Invest SE, dirigée par l’investisseur autrichien Cevdet Caner, est une société d’investissement active en Europe et aux États-Unis, avec l’ambition de devenir un opérateur minier intégré disposant d’actifs en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Afrique et en Europe. Le renforcement de sa participation dans Critical Metals illustre cette stratégie d’expansion.
Cette montée au capital intervient un mois après une première opération, en août 2025, qui avait porté la participation de NIU à 60,34 % par le biais d’une souscription à 61,4 millions de nouvelles actions ordinaires. Cette prise de contrôle avait fait de NIU l’actionnaire majoritaire, devant la Bank of New York.
En consolidant sa position, NIU confirme sa confiance dans le potentiel du projet Molulu, malgré une situation financière difficile, marquée par des pertes et un fort endettement. Critical Metals a indiqué travailler sur des mesures de réduction des coûts et d’amélioration de la rentabilité afin de stabiliser ses opérations.
Timothée Manoke
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Le 17 septembre 2025, à Kinshasa, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Aimé Sakombi Molendo, a lancé le premier appel à projets du Fonds Mwinda, mécanisme financier national destiné à accélérer l’électrification rurale et périurbaine. L’objectif est de soutenir des initiatives adaptées aux réalités locales, capables d’apporter des changements rapides et visibles dans la vie des communautés.
Le Fonds Mwinda repose sur quatre instruments : des subventions de démarrage pour stimuler l’offre initiale, des subventions basées sur les résultats afin de récompenser l’impact réel sur l’accès à l’électricité, des mécanismes de partage des risques pour lever les barrières à l’investissement privé, et des appels à projets compétitifs pour financer les solutions les plus viables.
Les technologies visées incluent les systèmes solaires domestiques, les mini-réseaux solaires ou hybrides, l’hydroélectricité locale, les foyers améliorés et les solutions de cuisson propre, ainsi que l’électrification d’infrastructures sociales telles que hôpitaux, écoles et marchés.
Avec un taux d’électrification national autour de 21 %, qui chute à 2 % en milieu rural où vit 80 % de la population, la RDC place ce fonds au cœur de sa stratégie pour porter l’accès à l’électricité à 60 % d’ici 2030.
Depuis la création de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) en 2020, dotée d’une capitalisation initiale de 5 millions de dollars par l’État, le Fonds Mwinda a déjà mobilisé environ 90 millions de dollars. Parmi ses principaux partenaires figurent la Banque mondiale (63 millions pour des subventions basées sur la performance et 20 millions pour les solutions de cuisson propre), la Global Energy Alliance for People and Planet (7,3 millions) et le PNUD (260 000 dollars pour des projets pilotes).
L’objectif reste toutefois de lever entre 500 millions et 1 milliard de dollars pour une électrification à grande échelle. Pour rassurer les bailleurs, la Banque mondiale a recruté la société GreenMax afin de garantir la transparence et l’efficacité de la gestion des financements.
Ce premier appel à projets s’inscrit dans la continuité des phases déjà mises en œuvre. En 2021, la phase pilote avait permis d’électrifier 3 000 ménages grâce à des systèmes solaires individuels. En 2022, la phase intermédiaire avait touché 25 000 ménages dans 49 territoires, distribué 20 000 foyers améliorés et électrifié une vingtaine de centres de santé, tout en lançant des projets pilotes d’accès à l’eau potable.
Timothée Manoke
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Le conseil d’administration de la Société nationale d’électricité (SNEL) a annoncé, dans un communiqué publié le 16 septembre 2025, qu’il mettait un terme aux « réflexions sur le projet de dégroupage des activités de la société en filières ». Sans en préciser les raisons, le document souligne toutefois que « les représentants des travailleurs seront impliqués dans toutes réflexions stratégiques ».
Cette volte-face intervient après une manifestation du personnel organisée le 9 septembre dans l’enceinte de l’entreprise à Kinshasa. Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), agents et cadres dénonçaient le projet de démembrement de la société en trois entités distinctes : SNEL Production, SNEL Transport et SNEL Commerciale.
Le conseil d’administration a également tenu à rassurer sur les rumeurs de privatisation, affirmant que celles-ci sont infondées : « Aucune décision, ni initiative, visant à envisager la cession partielle ou totale du capital de la SNEL n’a été prise ni instruite, ni par l’État actionnaire unique, ni par le conseil d’administration », peut-on lire dans le communiqué.
Le projet de démembrement de la SNEL s’inscrivait pourtant dans les réformes prévues par le Compact énergétique conclu entre le gouvernement et ses partenaires. Cette feuille de route vise à accroître le taux d’accès à l’électricité en République démocratique du Congo, actuellement de 21 %, pour le porter à plus de 60 % d’ici 2030, et à permettre à l’entreprise publique de recouvrer 100 % de ses coûts opérationnels d’ici 2029. La privatisation de la société n’y est en revanche pas mentionnée.
La Banque mondiale, qui soutient cette réforme, estime que le découpage de la SNEL permettrait d’améliorer la transparence, d’assurer un suivi plus rigoureux des performances et d’identifier les défis propres à chaque activité. L’objectif affiché est de transformer « la SNEL en une entreprise forte et durable », condition préalable à la mise en œuvre du programme Grand Inga, projet de centrale hydroélectrique d’un potentiel de 42 000 MW nécessitant plusieurs milliards de dollars de financement. Une meilleure santé financière de la SNEL, souvent critiquée pour ses pertes techniques et commerciales dues à la vétusté du réseau et à un faible taux de recouvrement des factures, est jugée essentielle pour garantir la confiance des bailleurs et la récupération des fonds investis.
Timothée Manoke
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Qatar Investment Authority to acquire 4% stake in Ivanhoe Mines.
Deal worth $500 mln awaits Toronto Stock Exchange approval.
Funds to support copper, zinc projects in DRC and global exploration.
Ivanhoe Mines said on Sept. 17 it had struck a deal with Qatar’s sovereign wealth fund for a $500 million investment. The agreement gives the Qatar Investment Authority (QIA) a 4% stake in the Canadian miner through the purchase of 57.5 million shares.
The private placement is pending approval by the Toronto Stock Exchange. Ivanhoe’s top shareholders, CITIC Metal Africa Investments and Zijin Mining Group, retain the right to acquire shares at the same price as QIA to keep their level of participation.
QIA chief Mohammed Saif Al-Sowaidi said the investment reflected confidence in Ivanhoe’s assets and its role in supplying minerals for the energy transition. "This strategic investment reflects QIA's belief not only in Ivanhoe Mines' world-class portfolio of assets, but more importantly in supporting its team to find, develop and sustainably supply the minerals essential to the global energy transition and advanced technology applications," he said.
Ivanhoe claimed it plans to channel the funds into exploration and mining projects. In the Democratic Republic of Congo, the TSX-listed firm owns 39.6% of the Kamoa-Kakula copper mine, the country’s largest copper mine, and 62% of the Kipushi zinc mine. Ivanhoe operates both projects.
PM with Ecofin Agency
La République Démocratique du Congo (RDC) prépare la mise en œuvre d’un projet quinquennal baptisé Croissance résiliente et adaptation au changement climatique en RDC, destiné à renforcer la résilience climatique dans les provinces de l’Est. D’un coût de près de 19 millions de dollars, ce programme est cofinancé par le gouvernement et ses partenaires, dont le Fonds pour les pays les moins avancés (FPMA) du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), qui a récemment accordé à la RDC un financement de 8,24 millions de dollars.
L’initiative sera déployée dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema, trois provinces marquées par la fragilité de leurs écosystèmes forestiers et une forte vulnérabilité aux effets du changement climatique. Elle prévoit d’accompagner environ 30 000 personnes, dont 50 % de femmes, en renforçant la résilience du secteur agricole et en soutenant les communautés locales, y compris les peuples autochtones et pygmées.
Le projet ambitionne de déployer des pratiques agricoles durables sur 15 000 hectares, notamment par la distribution de semences améliorées et la formation de plus de 500 agriculteurs principaux. Ces actions visent à mieux préparer les exploitants aux aléas climatiques tels que sécheresses, inondations ou précipitations irrégulières. Une attention particulière sera portée à l’entrepreneuriat féminin et juvénile, grâce à un accompagnement technique et financier pour développer des modèles d’affaires dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles.
Ce projet s’inscrit dans la continuité des engagements climatiques du pays, en cohérence avec le Plan national d'adaptation (PAN) et la contribution déterminée au niveau national (CDN) dans le cadre de l’Accord de Paris. Il contribue également aux objectifs de développement durable, en s’attaquant aux causes profondes de la vulnérabilité, telles que la dégradation des écosystèmes, la faiblesse institutionnelle et le manque d’opportunités économiques.
Boaz Kabeya
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Dans un communiqué publié le 16 septembre 2025, Trident Digital Tech Holdings Ltd a annoncé avoir levé 2,6 millions de dollars. Ces fonds, précise la société basée à Singapour, « seront principalement utilisés pour soutenir l’expansion et la commercialisation du DRCPass en République démocratique du Congo (RDC) », après déduction des frais liés à l’opération.
Le DRCPass constitue le système national d’identification numérique de la RDC. Son déploiement se fera par phases, dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé signé le 19 juin 2025 à Kinshasa entre Trident et le gouvernement congolais. L’accord confère à l’entreprise le rôle de fournisseur exclusif des services électroniques d’identification (e-KYC) de la République, reposant sur les technologies Web 3.0.
Selon un communiqué du ministère du Numérique daté du 26 juin, le lancement officiel du système doit être précédé d’un audit technique et de conformité réglementaire, de tests pilotes restreints pour garantir robustesse et sécurité, ainsi que d’une campagne de communication nationale. Fin juin, l’audit était encore en cours et, depuis, aucune information supplémentaire n’a filtré. On peut néanmoins constater que la campagne de sensibilisation n’a pas encore débuté.
La méthode retenue pour lever les fonds laisse cependant penser que Trident agit dans une certaine urgence. L’opération a été réalisée via un Private Investment in Public Equity (PIPE), mécanisme permettant de mobiliser rapidement des capitaux sans recourir à une émission publique longue. Elle a été structurée par Chaince Securities, agent de placement exclusif et filiale de Mercurity Fintech Holding, également cotée au Nasdaq, tout comme Trident.
D’après Chaince, les fonds ont été obtenus grâce à l’émission et la vente d’actions ordinaires de classe B (dotées de droits de vote réduits). Celles-ci ont été souscrites par des investisseurs institutionnels, dont l’identité n’a pas été révélée, via des accords d’achat et d’enregistrement de titres. Conformément aux engagements pris, Trident devra déposer une déclaration d’enregistrement de revente auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.
Le système d’identification numérique DRCPass repose sur quatre usages prioritaires. Il permettra une authentification biométrique des cartes SIM, liée à une identité citoyenne vérifiée par blockchain, afin d’éliminer les lignes fictives et de réduire les fraudes. Il donnera aussi un accès simplifié aux plateformes d’e-gouvernement et aux services en ligne grâce à un identifiant unique (SSO). Sur le plan financier, il proposera une solution d’e-KYC en un clic, avec évaluation automatique du risque et ouverture immédiate à des services de crédit, favorisant ainsi l’inclusion financière. Enfin, il servira de pièce d’identité numérique sécurisée, complémentaire aux documents physiques, pour les transactions publiques et privées.
Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya
Le ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a annoncé, le 16 septembre 2025, la fin du moratoire autorisant les étrangers à exercer dans le secteur du petit commerce en République démocratique du Congo (RDC). La mesure prendra effet dès novembre 2025.
Lors d’une rencontre avec les opérateurs économiques à Kinshasa, Daniel Mukoko Samba a expliqué que cette décision vise à rétablir l’application de la loi de 1973, qui réserve le petit commerce aux Congolais. Selon lui, plusieurs décrets successifs avaient affaibli ce cadre légal, permettant à des étrangers de s’implanter dans des activités initialement réservées aux nationaux.
Pour corriger cette situation, le ministre a annoncé l’élaboration d’une nouvelle loi. « Il faut une loi moderne, claire et applicable, qui ne laisse plus place aux interprétations », a-t-il déclaré. Ce texte devra définir précisément le champ du petit commerce et mettre fin aux dérogations qui ont permis à des étrangers d’opérer dans certains segments.
Déjà, lors du Conseil des ministres du 5 août 2023, un projet de loi porté par l’ancien ministre Vital Kamerhe avait été adopté. Il fixait les principes généraux du secteur, confiait aux provinces la compétence exclusive pour organiser le commerce frontalier et intérieur, maintenait la patente comme taxe annuelle autorisant l’activité, et relevait le seuil de chiffre d’affaires mensuel applicable aux petits commerces.
En avril 2025, Daniel Mukoko Samba avait par ailleurs indiqué que le projet de loi spécifique en préparation devait clarifier les conditions d’exercice des différentes catégories de commerce et protéger les opérateurs congolais face à une concurrence étrangère jugée déloyale.
La loi n°73/009 du 5 janvier 1973 sur le commerce en RDC classe les activités commerciales en sept catégories : commerce de détail, de gros, de demi-gros, d’importation, d’exportation, de transit et services réputés commerciaux. Toutes ces activités sont réservées aux personnes physiques de nationalité congolaise ou aux sociétés de droit congolais.
Ronsard Luabeya