Le principal fournisseur de la ressource est Afreximbank, la banque panafricaine de financement de l'import-export. C'est la plus importante ligne de crédit du genre qu’elle accorde à une banque congolaise. Rawbank est la première banque de la RDC en termes d'actifs
La Banque africaine d'import-export (Afreximbank) a, le jeudi 13 juin 2024, conclu un engagement dont l'objet est d'accorder une facilité de crédit commercial de 100 millions $ à Rawbank, la plus importante banque de la République démocratique du Congo (RDC) en termes d'actifs. Il s'agit du plus gros prêt jamais accordé par l'institution panafricaine à une banque de ce pays.
La ressource, qui sera accordée dans le cadre du programme « Afreximbank Trade Finance Facility (AFTRAF) », vise à stimuler les flux commerciaux à destination et en provenance de la RDC. Elle devrait également contribuer à alléger la pression sur la balance des paiements du pays.
Lors de la cérémonie de signature organisée en marge des Assemblées annuelles d'Afreximbank (AAM2024) qui se déroulent à Nassau aux Bahamas, Haytham Elmaayergi, vice-président exécutif de l'institution, a souligné l'importance de ce partenariat pour soutenir le développement économique de la RDC.
« Nous sommes ravis de déployer cette importante facilité en RDC pour soutenir un partenaire aussi stratégique que Rawbank », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « nous comptons bien renforcer notre partenariat avec Rawbank en vue de soutenir le développement économique de la RDC et de tirer parti de tout le potentiel du commerce intra-africain et mondial au profit des populations ».
AFTRAF est conçue pour contrer la tendance récurrente de réduction ou de retrait des lignes commerciales accordées aux banques africaines par les banques internationales dans le cadre du processus de réduction des risques. Ce programme fournit des services de confirmation commerciale, des garanties de confirmation et des engagements de remboursement irrévocables aux clients.
De son côté, Didier Tilman, vice-président de Rawbank chargé du développement des affaires, a salué cet accord majeur : « ce jour marque une étape importante pour Rawbank et pour la RDC. Cet accord avec Afreximbank représente non seulement une injection substantielle de capitaux dans nos capacités de financement du commerce, mais aussi une preuve de la confiance accordée à Rawbank en tant qu'actrice majeure de la croissance économique et de la facilitation du commerce dans la région ».
Cette facilité de crédit offre de nouvelles opportunités commerciales à Rawbank et à ses clients, tout en soutenant le développement économique de la RDC. Elle s'inscrit surtout dans le cadre des efforts déployés par Afreximbank pour promouvoir le commerce intra-africain et l'intégration économique du continent.
La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, mais fournit à peine 1 % du cobalt raffiné utilisé dans le monde. Également deuxième producteur de cuivre, le pays s’efforce d’investir dans la transformation locale en profitant de l’intérêt des grandes puissances pour ses ressources.
En RDC, le gouvernement américain a annoncé cette semaine une subvention de 2 millions de dollars au profit du secteur minier. Par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Washington soutiendra l’agrandissement d’une usine locale de transformation de cuivre et de cobalt.
En ce jour, les États-Unis🇺🇲, via #USAID et #ProsperAfrica, ont annoncé la 1ère subvention dans le cadre du prog. "Commerce et investissement en Afrique (ATI) : minerais critiques" en RDC🇨🇩, d'1 valeur de $20 millions. 👉https://t.co/ujIh9Rbwt3#UsaidDRC #ESG #ResponsibleSourcing pic.twitter.com/M5IhcfGn9I
— USAID/Democratic Republic of the Congo (@USAIDinDRC) June 12, 2024
La subvention de l’USAID, accordée dans le cadre d’un programme de financement américain de 20 millions de dollars au profit des minéraux critiques africains, permettra à l’usine congolaise ROK Metals d’augmenter sa production mensuelle de cathodes de cuivre et d’hydroxyde de cobalt à 1 150 tonnes et 250 tonnes respectivement, contre 52 tonnes et 28 tonnes actuellement. La production de cette usine située à Likasi dans le Katanga sera exportée vers les États-Unis et d’autres marchés, précise l’institution.
« L’augmentation des investissements diversifiés et responsables, en particulier dans le cobalt, le cuivre et d’autres minerais essentiels à la transition vers l’énergie verte, offre une opportunité significative de catalyser le développement durable en RDC », indique un communiqué de l’institution américaine daté du 11 juin.
Notons que le choix de ROK Metals s’est fait après un processus de sélection mené en collaboration avec le ministère des Mines congolais, dans le cadre du DRC Mining Week qui se tient du 12 au 14 juin 2024. D’autres projets ont été retenus dans le cadre de ce programme destiné à identifier des « concepts innovants du secteur privé susceptibles de générer rapidement de nouvelles exportations et de nouveaux investissements dans des projets de minéraux critiques ».
Bien que le montant de la subvention soit relativement faible, quand on le compare aux sommes investies ces dernières années dans le secteur minier par différents partenaires de la RDC, notamment la Chine, le projet ROK Metals illustre la nouvelle orientation de la stratégie américaine dans les Mines en Afrique. Pour se différencier de son rival chinois, Washington veut mettre la transformation locale au cœur de ses nouveaux partenariats avec les pays africains producteurs de métaux essentiels à la transition énergétique.
En décembre 2022, les États-Unis ont par exemple signé un protocole d’accord avec la RDC et la Zambie. Il prévoit le développement d’une chaine de valeur intégrée transfrontalière pour la production de batteries pour véhicules électriques dans les deux principaux pays africains producteurs de cuivre.
Pour rappel, la chaine de valeur mondiale des batteries et des véhicules électriques devrait atteindre 8800 milliards de dollars en 2025. Mais cantonné au rôle de fournisseur de matières premières, le continent ne devrait capter que 55 milliards de dollars selon la BAD, malgré ses immenses réserves de cobalt, de cuivre et de lithium, tous utilisés dans l’industrie des batteries et véhicules électriques.
Emiliano Tossou
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Chemaf dispose depuis 2015 d’un bail de 25 ans sur un permis de cuivre-cobalt appartenant à la Gécamines. Pour développer ce permis, Chemaf s’est mise en vente en 2023, car la société n’est plus en mesure de financer les travaux. Mais ce processus n’aurait pas reçu l’approbation de la Gécamines.
En RDC, la reprise de Chemaf Resources par un nouvel investisseur ne pourra se faire qu’avec l’accord de la Gécamines. C’est du moins ce qu’a déclaré Guy-Robert Lukama, président de la compagnie minière nationale congolaise, indiquant qu’un permis minier clé serait retiré à Chemaf Resources en cas de non-respect de cette condition.
« S’ils vendent, nous retirerons le contrat de bail », a averti le dirigeant congolais, dans des propos relayés le 14 juin par Bloomberg. De son côté, Chemaf affirme avoir obtenu l’accord du ministre des Mines pour la transaction et se prépare « à demander l’approbation formelle de Gecamines SA [son] partenaire respecté à Mutoshi ».
En 2015, la Gécamines a signé un accord de bail visant à céder pour 25 ans ses droits d’exploitation sur un permis de cuivre-cobalt. C’est sur ce permis que se situe Mutoshi, le projet phare de Chemaf en RDC. La compagnie enregistrée sur l’île de Man y planifie depuis au moins 2018 un complexe capable de livrer annuellement 16 000 tonnes de cobalt et 50 000 tonnes de cuivre.
Chemaf Resources s’est cependant mise en vente l’année dernière, en raison des difficultés à mobiliser les fonds pour couvrir le développement de ce complexe. La direction de la compagnie a précisé que le repreneur potentiel devrait être capable de mobiliser les 250 à 300 millions de dollars nécessaires pour achever les travaux. Notons que Chemaf a déjà contracté un prêt de 600 millions de dollars auprès du négociant de matières premières Trafigura afin de financer les travaux.
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Au cours des dernières années, l’adoption de l’Internet mobile a continué de croître dans les pays africains. Par exemple, la RDC ne comptait que 1,4 million d’abonnés à l’Internet mobile sur une population de 75,6 millions en 2013.
La République démocratique du Congo (RDC) comptait 28,9 millions d’abonnés à l’Internet mobile au 3e trimestre 2023 selon les données de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Ce chiffre représente une croissance de 39,6 % par rapport aux 20,7 millions d’abonnés que le régulateur avait recensés au 3e trimestre 2020.
L’ARPTC n’explique pas les raisons derrière cette croissance de l’adoption de l’Internet mobile entre 2020 et 2023. Cela peut être associé à l’adoption croissante des services de téléphonie mobile. Sur la période, le parc d’abonnés mobiles est passé de 39,9 millions à 56,1 millions.
Cette croissance intervient dans un contexte marqué par une forte demande en connectivité Internet et l’émergence de nouveaux modes de consommation numérique, notamment les réseaux sociaux. Le trafic data est passé de 43,3 milliards de mégaoctets au 3e trimestre 2020 à 182,2 milliards de mégaoctets au 3e trimestre 2023. La consommation moyenne par abonné par mois est passée de 751,95 Mo à 2 028,97 Mo.
L’adoption de l’Internet mobile en RDC a connu une tendance croissante sur les dernières années. Le taux de pénétration est passé de 1,9 % en 2013 à 30,4 % en 2023. Toutefois, ce chiffre reste inférieur à la moyenne en Afrique qui était de 40 % en 2022, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Des initiatives s’imposent donc pour généraliser l’accès à l’Internet mobile dans tout le pays dans un contexte de transformation numérique.
Par exemple, un accès généralisé à l’Internet mobile devrait permettre d’accélérer la vision du gouvernement congolais de faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’exécutif a créé en décembre 2022 le Fonds de développement des services universels (FDSU) pour permettre de garantir à tous les Congolais l’accès aux services télécoms de base et à Internet.
Isaac K. Kassouwi
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WIOCC veut déployer un écosystème numérique interconnecté à accès ouvert pour répondre à la demande croissante sur le continent. Pour y arriver, la société multiplie les levées de fonds et les sources de financements.
La société financière internationale (SFI) et Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD), ont annoncé le mercredi 19 juin un financement d’un montant total de 41 millions $ pour la société d’infrastructures WIOCC. Cette dernière utilisera notamment les fonds pour développer ses centres de données principaux et secondaires en RDC, au Nigeria et en Afrique du Sud. La société compte également poursuivre le déploiement de ses réseaux terrestres en fibre optique.
Le financement comprend un prêt de 10 millions de dollars américains et un autre de 200 millions de rands sud-africains (11 millions $), tous deux accordés par la SFI. Proparco contribue avec un prêt de 20 millions $.
Ce nouveau financement s’inscrit dans le cadre de l’investissement continu de WIOCC dans l’expansion de son infrastructure numérique en Afrique. A cet effet, la société avait déjà obtenu 30 millions USD de la SFI en septembre 2022, entre autres financements. Elle prévoit également de signer un prêt de 10 millions de dollars auprès d’une autre banque dans les prochaines semaines.
WIOCC ambitionne de créer un écosystème numérique interconnecté à accès ouvert afin de répondre aux demandes futures de ses clients sur tout le continent. A travers sa filiale OADC, l’entreprise exploite déjà six centres de données de base à travers le continent et plus de 30 centres de données Edge (petites installations de périphérie) en Afrique du Sud. Elle revendique également 200 000 km de systèmes de fibre sous-marins et 75 000 km de fibre terrestre.
« Les centres de données véritablement neutres et en libre accès sont la pierre angulaire d’un écosystème numérique diversifié. Les capacités locales de stockage et de traitement des données sont également essentielles pour la résilience du réseau numérique africain, comme l’ont montré les récentes pannes », a déclaré Ariane Ducreux, responsable de l’énergie, du numérique et des infrastructures chez Proparco.
Isaac K. Kassouwi
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Ces trains font partie des lots de locomotives et wagons livrés à la République démocratique du Congo depuis fin 2023. Leur déploiement marque la rupture avec plusieurs décennies d’exploitation d’un parc réduit et vieillissant.
Le président congolais Félix Tshisekedi a mis en exploitation un parc de 2 locomotives et 55 wagons dont 30 fermés, 15 ouverts et 10 citernes, pour le compte du Service national (SN).
#RDC 20.06.2024|#Lubumbashi
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) June 20, 2024
Ce jeudi à #Lubumbashi, chef-lieu du #HautKatanga, le Président Félix Tshisekedi a procédé à la mise en circulation des trains du Service national (SN). Il s’agit de 30 wagons fermés et 15 ouverts, 10 citernes, 2 locomotives. pic.twitter.com/4DW9zGmxs7
Ces véhicules ferroviaires destinés à l’acheminement de produits, notamment agricoles, des pôles de production vers les zones de grande consommation, permettront de renforcer les fonctions logistiques des chemins de fer et d’en faire une alternative plus fiable et sure aux routes, en grande partie impraticables en milieu rural.
Ce parc marque aussi une rupture avec plusieurs décennies d’exploitation de trains vieillissants. Selon l’autorité ferroviaire nationale, excepté quelques wagons achetés d’occasion en 2006, le dernier renouvellement du parc remonte à il y a plus de 30 ans, avec l’acquisition de wagons neufs en 1988.
La mise en service de ces unités ferroviaires vise à assurer la disponibilité du service de transport en attendant la modernisation des infrastructures prévue par le gouvernement. Un plan dont la mise en œuvre est proche pour certains tronçons, notamment celui Kinshasa-Matadi, traité par ARISE et un groupe d’entreprises.
Cette rocade est présentée comme route stratégique pour réduire la pression sur le réseau routier de Kinshasa, très sollicité en raison d’une démographie urbaine qui est la 3ème la plus élevée d’Afrique (près de 16 millions d’habitants) après Lagos et Le Caire.
Un projet de route urbaine prévu pour contourner Kinshasa a été lancé ce week-end par le président Felix Tshisekedi. Il s’agit d’une jonction de 63 km entre les zones Sud-est et Sud-ouest de la capitale congolaise, destinées à désengorger le réseau routier au centre-ville.
#RDC 22.06.2024|#Kinshasa
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) June 22, 2024
Ce samedi, le Président Félix Tshisekedi a lancé les travaux de construction de la rocade de #Kinshasa, dans la commune de #Montngafula. Cette voie de contournement va désengorger la ville de #Kinshasa en reliant ses parties Sud-Est et Sud-Ouest. pic.twitter.com/Ocw0IaGURr
Le tronçon de 63 km « s’étendra de la cité de Mbudi à la route de la caravane pour déboucher sur la RN1 par Badara, près de l’aéroport international de N’djili », détaille le directeur de l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), Nicodème Nzau.
Les travaux devraient durer 3 ans, pour un coût de 300 millions USD. Une seconde phase prévoit la construction d’une autre rocade pour former une boucle complète autour de la ville. En plus de fluidifier le trafic sur les voies principales, cette route aura un impact sur les temps de trajet, les coûts financier et environnemental du transport, et contribuera à réduire les accidents.
Le projet s’inscrit dans le cadre du 5ème avenant de la convention « mines contre infrastructures » conclue en 2008 avec la Chine. Le contrat renégocié avec les entreprises minières chinoises prévoit un investissement de 7 milliards USD pour financer des travaux routiers sur « près de 5 000 km » de linéaire.
Réagissant aux récentes accusations de son homologue congolais, selon qui le Rwanda organise « un génocide » dans l'est de la RDC, le président rwandais l’accuse, au contraire, d'orchestrer le retour d'une « idéologie génocidaire » visant les Tutsis congolais.
Le président du Rwanda, Paul Kagame (photo), a réaffirmé dans un entretien accordé à France 24, le jeudi 20 juin 2024, que la situation dans l’est de la RDC est une menace pour son pays et qu’il pense réagir d’une façon qui semble appropriée.
« Que ce soit ce qui se passe dans l’est de la RDC, que ce soit tout ce qui peut déborder sur notre territoire, ou quoi que ce soit d’autre, nous sommes prêts à nous battre », a-t-il déclaré
« Nous n’allons pas reculer, être dissuadés si quelqu’un nous menace. Cela n’est pas un secret, nous sommes prêts à nous battre », a ajouté le dirigeant rwandais, tout en réitérant ses accusations de soutien des autorités congolaises aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé fondé en RDC par d'anciens dignitaires du régime génocidaire rwandais en fuite.
En réponse à une question sur les risques de sanctions occidentales en raison de la présence présumée de troupes rwandaises dans l’est de la RDC, M. Kagame a indiqué qu’il ne craignait pas de telles mesures.
« Au regard de notre histoire, nous avons été façonnés par les difficultés et les injustices (…), et nous n’avons peur de rien », a-t-il dit.
Au sujet des accusations récentes de son homologue congolais, Félix Tshisekedi, selon qui le Rwanda organise « un génocide » dans l'est de la RDC, Paul Kagame l’accuse, au contraire, d'orchestrer le retour d'une « idéologie génocidaire » visant les Tutsis congolais.
« Si vous accusez d'autres personnes de ce dont vous êtes coupable, c'est que quelque chose ne va pas », a-t-il martelé, tout en refusant de confirmer la présence de troupes rwandaises chez son voisin.
Des experts missionnés par les Nations unies avaient indiqué, dans un rapport publié en août 2022, que l’armée rwandaise serait intervenue dans l’est de la RDC contre des groupes armés à dominante Hutu comme les FDLR, mais aussi en soutien à d’autres groupes rebelles actifs dans la région comme le Mouvement du 23 mars (M23), une milice formée par des Tutsis de la RDC. Les autorités rwandaises ont cependant nié à plusieurs reprises tout soutien au M23.
Kigali et Kinshasa entretiennent des relations tendues depuis l'arrivée massive en RDC des réfugiés hutus rwandais accusés d'avoir massacré des Tutsis en 1994. Au-delà des questions politiques et ethniques, ces tensions sont également motivées par des intérêts économiques. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de recevoir d’importantes quantités de minerais de contrebande en contrepartie de son soutien présumé au M23.
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Ivanhoe Mines Limited à l'origine de cette performance a continué d'explorer cette année 2024. La RDC peut devenir le premier fournisseur d’une ressource dont l'offre est inférieure à la demande, ce qui assure des perspectives de revenus supplémentaires pour le pays.
La République démocratique du Congo (RDC) concentre 65 % des nouvelles annonces des réserves de cuivre identifiées dans le monde en 2023, selon un rapport de S&P Global Market Intelligence récemment obtenu par l'Agence Ecofin. Ce positionnement est le fait d'Ivanhoe Mines Ltd, qui en novembre 2023, a indiqué avoir découvert « des ressources inférées et indiquées de 267 millions de tonnes contenant 4,96 millions de tonnes de cuivre » sur un de ses gisements dans le pays.
L'entreprise a débuté en janvier 2024 de nouvelles opérations de forage, financées par une partie des 575 millions de dollars canadiens (420,8 millions $) mobilisés en 2023 dans le cadre d'un emprunt par placement privé. Ces différentes annonces interviennent dans un contexte où le volume de nouvelles réserves de cuivre identifié en 2023 (7,6 millions de tonnes) est le plus faible depuis 2019, tandis que la demande mondiale continue de progresser.
Selon des données publiées en juin par l'Agence internationale de l'Energie, cette disparité entre l'offre et la demande devrait persister jusqu'en 2050. L'institution anticipe qu'une transition énergétique optimale (net zéro) nécessitera 40,7 millions de tonnes de cuivre en 2040, alors que l'offre disponible ne sera que de 14,8 millions de tonnes pour le cuivre brut et de 30 millions de tonnes pour le cuivre transformé.
Avec un repli de nouvelles identifications de réserves en Amérique Latine, et la demande croissante de cuivre, notamment pour la transition énergétique, la RDC tient une opportunité de devenir le premier fournisseur mondial de cuivre brut devant le Chili qui domine encore sur ce segment. Rappelons que le cuivre, le zinc et le cobalt génèrent 90 % des revenus d'exportation de la RDC.
D'un point de vue macroéconomique, une possible augmentation de la production, doublée d'un niveau élevé des prix soutenus par une demande plus importante que l'offre, devrait garantir une croissance des revenus pour le gouvernement congolais. Cependant, la traduction budgétaire de ce potentiel dépendra de l'évolution des prix et de la capacité du gouvernement à maximiser les retombées de la rente minière.
D’après Carlos dos Santos, le ministre angolais des Travaux publics, la construction de cette autoroute transnationale pourrait démarrer « fin 2025 ou en 2026 ».
Le gouvernement angolais projette de construire une autoroute de 1 400 km pour relier son territoire avec des pays voisins. La route s’étendra « de la province de Cunene dans le sud aux provinces du Zaïre et de Cabinda au nord-ouest, et reliera également la Namibie et la République démocratique du Congo », informe le ministère des Travaux publics.
L’entreprise publique China Road and Bridge Corporation a été choisie pour exécuter ce projet dont le coût global est estimé à près 2,5 milliards USD. « La CRBC commencera les études peu de temps après la signature d’un protocole d’accord prévu lors du Forum de coopération Chine-Afrique à Pékin du 3 au 8 septembre. Les études de faisabilité devraient être finalisées d’ici le milieu ou la fin de 2025 ».
Ce projet s’aligne sur les politiques à long terme de l’Angola pour se positionner en tant que hub logistique régional d’Afrique australe et centrale. L’autoroute complètera les infrastructures ferroviaires du corridor de Lobito pour former un système de transport intégré.
En dehors de la mobilité et du commerce de produits (hors mines), ce corridor occupe une place de choix dans les politiques mondiales pour garantir l’approvisionnement en minéraux critiques, car offrant une liaison plus directe entre l’océan atlantique et les mines de cobalt et de cuivre de la RDC et de la Zambie.