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Equipe Publication

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En vue de renforcer ses positions dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en lithium, le géant minier australien Rio Tinto s’intéresse à l’Afrique. Selon des informations rapportées le 28 mars 2025 par Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, la compagnie mène actuellement des discussions avec la République démocratique du Congo (RDC) concernant l’exploitation de la partie sud du gisement de Manono.

Rio Tinto s’est récemment imposé comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de ce métal stratégique, à la suite de l’acquisition d’Arcadium Lithium pour 6,7 milliards de dollars. Cette société détient plusieurs projets de développement en Argentine, aux États-Unis et en Asie.

Parallèlement, le groupe australien développe ses propres actifs de lithium, notamment à Rincon, en Argentine, et à Jadar, en Serbie. En 2024, Rio Tinto a également signé un partenariat avec le Rwanda en vue d’exploiter des gisements de minéraux stratégiques, dont le lithium.

Ce nouveau contact avec Kinshasa constitue néanmoins la première approche directe de Rio Tinto sur le continent africain pour un actif dont le potentiel est déjà reconnu. Manono est en effet considéré comme l’un des plus grands gisements de lithium inexploités au monde, avec des ressources minérales estimées à au moins 400 millions de tonnes.

Les discussions en cours en sont encore à un stade préliminaire, précisent les sources, et aucun accord n’a pour l’instant été conclu entre les parties.

Rio Tinto n’est d’ailleurs pas la seule compagnie internationale à s’intéresser au projet de Manono. Bloomberg a révélé la semaine dernière que l’Américain KoBold Metals — soutenu par Bill Gates et Jeff Bezos — a également proposé aux autorités congolaises un plan de développement pour la partie sud du gisement.

Des intérêts qui pourraient toutefois se heurter à ceux de la société australienne AVZ Minerals, détentrice actuelle du permis couvrant la partie sud du projet. L’entreprise est par ailleurs engagée dans une procédure judiciaire contre la société d’État Cominière, qu’elle accuse d’avoir scindé illégalement le permis d’exploitation de Manono. Cette scission avait conduit à la création de Manono Lithium SAS, une coentreprise entre Cominière et le groupe chinois Zijin Mining, qui développe aujourd’hui la partie nord du gisement.

L’intérêt manifesté par Rio Tinto intervient dans un contexte où les perspectives à long terme du marché du lithium sont jugées favorables. Si le prix de ce minerai a fortement chuté depuis 2022, en raison d’un excès d’offre temporaire, les analystes prévoient un retournement de tendance dans les prochaines années, porté par la dynamique de la transition énergétique.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de lithium devrait croître fortement, au point de provoquer un déficit de plus de 150 000 tonnes d’ici 2030.

Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin

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Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies tenue le 27 mars 2025, les États-Unis ont exigé la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Nous exigeons que le M23 (…) prenne les mesures nécessaires pour rouvrir l’aéroport sans délai », a déclaré Dorothy Shea (photo), qui assure l’intérim en tant qu’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU depuis le 20 janvier 2025.

L’aéroport de Goma constitue une infrastructure essentielle pour l’approvisionnement des acteurs économiques et humanitaires opérant dans la province du Nord-Kivu, difficilement accessible par voie terrestre ou fluviale. Depuis la prise de la ville de Goma, l’ONU, l’Union européenne et d’autres organisations réclament la réouverture de cet aéroport, en vue d’y établir un couloir humanitaire destiné à venir en aide aux victimes d’un conflit qui s’est intensifié depuis le début de l’année. Ce conflit oppose, depuis plusieurs années, les forces gouvernementales au M23, un mouvement soutenu par le Rwanda.

Selon Radio France Internationale (RFI), le M23 aurait déjà entamé des opérations de déminage, une étape indispensable à la réouverture de l’aéroport. Mais d’importants obstacles subsistent : neutraliser totalement les engins explosifs pour garantir la sécurité aérienne, rétablir la tour de contrôle, et relancer la gestion des bagages ainsi que les opérations quotidiennes.

Par ailleurs, l’identité de l’acteur chargé d’assurer le fonctionnement de l’aéroport reste inconnue. Les autorités de la RDC ne se sont pas encore publiquement exprimées sur le sujet, et une collaboration entre Kinshasa et le M23 semble difficilement envisageable, même sur cette question logistique. La Mission des Nations unies en RDC (Monusco) pourrait toutefois jouer un rôle de médiateur ou d’opérateur. « Nous exigeons du M23 qu’il cesse immédiatement d’entraver les opérations de la Monusco », a d’ailleurs souligné Dorothy Shea.

Cette déclaration américaine intervient dans un contexte diplomatique marqué par la controverse. Ronny Jackson, membre du Congrès américain et présenté comme un émissaire de Donald Trump par plusieurs gouvernements de la région des Grands Lacs qu’il a rencontrés à la mi-mars, a récemment fait un compte rendu de sa tournée, suscitant des réactions contrastées.

Devant un comité aux États-Unis, Jackson a réaffirmé l’inviolabilité des frontières de la RDC. Toutefois, il a estimé qu’une solution militaire ne mettrait pas fin au conflit. Lui et d’autres intervenants lors de cette séance ont plaidé pour la mise en place d’un cadre régional garantissant la sécurité et les intérêts économiques de tous les acteurs de la zone, tout en appelant Kinshasa à renforcer sa gouvernance.

Georges Auréole Bamba

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La filiale congolaise du groupe bancaire panafricain United Bank for Africa (UBA), basé à Lagos, au Nigeria, a vu sa contribution au bénéfice du groupe multipliée par près de cinq en 2024 (4,8 fois exactement), selon des documents officiels consultés par Bankable. La banque, qui publie ses résultats consolidés en nairas — la monnaie nigériane —, a annoncé un bénéfice net de 21 milliards de nairas pour UBA RDC en 2024, contre 4,3 milliards un an plus tôt. Cela représente une hausse de 388 % sur un an.

Cette performance exceptionnelle s’explique principalement par la forte progression du résultat d’exploitation (valeur ajoutée nette des charges) de la filiale congolaise, qui s’élève à 22,8 milliards de nairas en 2024, contre 4,3 milliards en 2023. UBA RDC a poursuivi ses activités traditionnelles de crédit bancaire à la clientèle, tout en renforçant sa présence sur le marché des titres d’emprunt. La banque a ainsi investi environ 76,7 millions de dollars américains dans ce segment au cours de l’année.

Au-delà de la stratégie d’expansion du groupe UBA sur le marché bancaire congolais, cette croissance spectaculaire s’explique aussi par la forte dépréciation du naira face au dollar américain, devise dans laquelle sont libellés près de 91 % des actifs bancaires en RDC. Après ajustement, en tenant compte des variations du taux de change, le bénéfice réel de UBA RDC est passé de 4,3 millions de dollars en 2023 à 13,6 millions en 2024, soit une hausse significative, mais plus modérée, de 216 %.

Même si la RDC reste un levier de croissance important parmi les filiales du groupe nigérian, elle n’est pas la plus stratégique. Les filiales du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mozambique, de la Sierra Leone, du Burkina Faso, du Sénégal et même de la République du Congo voisine affichent une contribution plus substantielle aux bénéfices nets du groupe.

Par ailleurs, sur les principaux indicateurs, UBA reste en queue de peloton dans le secteur bancaire en RDC. Pour améliorer sa position, la banque s’est dotée d’un plan stratégique quinquennal couvrant la période 2024-2028. Ce document prévoit une expansion significative de son réseau, avec le passage de trois agences en 2024 à 21 en 2028, ainsi qu’une augmentation du nombre de distributeurs automatiques de billets.

La banque ambitionne également de mobiliser un volume de dépôts de 1,8 milliard de dollars d’ici la fin de la période, contre 269 millions en 2023.

Dans cette dynamique, UBA a ouvert une nouvelle agence dans la ville portuaire de Matadi. Le groupe nigérian y cible notamment les activités d’import-export, qui soutiennent sa croissance dans d’autres marchés, comme le Cameroun.

Georges Auréole Bamba

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Angola is no longer mediating the talks to resolve the ongoing conflict in eastern Democratic Republic of Congo (DRC). Luanda announced its withdrawal on March 24, 2025, explaining that President João Lourenço, who also chairs the African Union (AU), had to "more comprehensively focus on the general priorities established by the continental organization.

Angola’s mediation efforts, initiated in 2022, had sought to broker peace between the DRC government and M23 rebels, who are widely accused of receiving support from Rwanda. In its recent statement, Luanda noted that its multiple attempts to bring conflicting parties to the table were unfruitful. "Angola has always believed that there should be, in parallel with this process, direct negotiations between the DRC government and the M23. In this regard, it worked towards this and was able to obtain the consent of both parties for the first round of these negotiations to take place in Luanda on March 18 of the current year, an action newly aborted in extremis by a set of factors, some of which were external and extraneous to the African processes already underway," the communiqué reads.

The presidency stated that consultations with the AU Commission would determine a new mediator to replace Angola. Meanwhile, Qatar has stepped up its involvement, hosting a surprise meeting between DRC President Félix Tshisekedi and Rwandan President Paul Kagame last week. The two leaders issued a joint statement reaffirming their commitment to an immediate ceasefire, but this pledge has yet to translate into tangible results as violence continues to escalate.

Commenting on the stalled progress, Téte António, Angola’s foreign minister, told the local media he was disappointed while reiterating that African solutions must remain central to resolving African conflicts. “All actions linked to the efforts of the United Nations or other international organizations are welcome as long as they are duly concerted with African mediators,” the Angolan presidency added in the recent note. 

Online, many people disapproved of Qatar’s involvement in the matter, deeming that a non-African nation should not mediate the peace talks. 

Since January, M23 rebels have launched an aggressive offensive in eastern DRC, capturing strategic towns such as Goma and Bukavu and advancing into mineral-rich areas like Walikale. Their control over these regions has deepened the humanitarian crisis, with millions displaced and international efforts struggling to end the conflict.

On Monday, March 24, Kinshasa began consultations for a potential government of national unity, raising questions about whether M23 representatives will be included. 

This article was initially published in French by Moutiou Adjibi Nourou (Ecofin Agency)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

DRC Gold Trading SA, the only company allowed to export artisanal gold in the Democratic Republic of Congo (DRC), recently opened a new office in Maniema province. On the opening day, March 21, the company’s head office manager, Amisi Mudjanahery, reassured mining cooperatives, traders, and licensed buyers of the firm’s capacity to purchase all artisanal gold in the region. Mudjanahery emphasized that this capability is backed by a partnership with Rawbank, the DRC’s leading financial institution.

“The company is there to collect all gold from artisanal and small-scale mining. This gold must be traced. Together with Rawbank, DRC Gold Trading SA would like to reassure all its suppliers that it will buy all the gold supplied to it in cash,” he stated.

Mudjanahery did not elaborate on the specifics of the partnership with Rawbank or how the bank intends to help the state-owned company fulfill its mandate.

In 2024, DRC Gold Trading aimed to export 12 tonnes of gold but managed only 1.75 tonnes. The shortfall was attributed to multiple factors, including operational halts during part of the year and uncompetitive prices offered by the company compared to those on the black market. Additionally, banking regulations restricting daily cash transactions have further complicated its operations.

Despite these challenges, optimism remains high among local stakeholders. David Kikuni, provincial president of the Maniema Gold Traders’ Corporation, expressed confidence that the new buying office would curb the exodus of gold production from the region while strengthening traceability and sector governance.

Maniema’s artisanal gold production has historically been hard to track. According to partial data from the Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière (CTCPM), artisanal output in the first quarter of 2024 was just 5.77 kilograms. By comparison, the province produced 9.87 kilograms in the first half of 2022, accounting for 10.18% of national production that semester. In its annual report covering 2024, the CTCPM does not mention Maniema.

This article was initially written in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

Since January 1, 2025, individuals or entities found guilty of obstructing transparency and traceability in the Democratic Republic of Congo’s (DRC) mining sector now face a staggering $4.3 million fine. Outlined in Decision No. CAMI/DG/003/2024, the penalty was issued by the Directorate General of the Mining Cadastre (CAMI) on December 16, 2024. It is the most severe enforcement measure under the country’s amended Mining Code. Despite its significance, the decision has received little public attention.

The adjustment stems from Article 375 of the 2018 Mining Code. The code mandates annual revisions of fines in foreign currency. “To maintain their value, these adjustments require input from the Central Bank of Congo and approval by CAMI’s leadership”. Since the revised Mining Code came into effect in 2018, fines for violations have been increased at least four times. The latest hike is particularly striking, multiplying the previous threshold of $429,122 by ten. Earlier fines had already reached $1.23 million in 2021 and $1.07 million in 2022.

The new $4.3 million penalty is part of a broader effort to enforce stricter compliance in the mining sector, which accounts for over 95% of the DRC’s export revenues. While this fine targets violations related to transparency and traceability key provisions aimed at curbing smuggling and illicit trade penalties for at least a dozen other mining offenses have also been doubled, quadrupled, or increased tenfold since the start of 2025.

The measures coincide with heightened government efforts to combat resource plundering by M23 rebels, who recently invaded the DRC, with Rwanda’s help. The rebels currently occupy strategic areas, including Rubaya’s mineral-rich mines and cities like Goma and Bukavu.

Despite these challenges, there are signs of determination from the mining administration to strengthen oversight elsewhere in the country. The recent inauguration of a Mining Registry building in Katanga another key mining region signals an effort to bring regulatory authorities closer to industry players and ensure compliance with the law.

Updated list of fines for violations of mining regulations in the DRC

(Decision CAMI/DG/003/2024 - in force since January 1, 2025)

  • Obstruction of transparency and traceability in the mining industry: USD 4,291,222.57 (previously USD 429,122.24)
  • Fraud and looting of natural mineral resources: USD 2,145,611.26 (versus USD 1,072,805.65)
  • Illicit activities:USD 1,072,805.65 (vs. USD 42,912.25)
  • Illicit purchase and sale of mineral substances: USD 128,736.67 (versus USD 42,912.25)
  • Theft and concealment of mineral substances: USD 85,824.43 (versus USD 21,456.11)
  • Embezzlement of mineral substances: 85 824.43 USD (versus 21 456.11 USD)
  • Illicit possession of mineral substances: USD 85,824.43 (compared with USD 8,582.43)
  • Illicit transport of mineral substances: USD 85,824.43 (versus USD 8,582.43)
  • Facilitation of detour of mineral substances: USD 42,912.25 (vs. USD 21,456.11)
  • Violations of human rights: USD 42,912.25 (new offence)
  • Violation of health and safety regulations: USD 42,912.25 (versus USD 21,456.11)
  • Destruction, degradation or fraudulent/malicious damage: USD 42,912.25 (versus USD 21,456.11)
  • Obstructing the activities of the Mining Administration: USD 42,912.25 (versus USD 8,582.43)
  • Infringement of ministerial or provincial governor decrees: USD 42,912.25 (compared with USD 4,291.24)
  • Insults or violence towards Mining Administration officials: 21,456.11 USD (compared with 4,291.24 USD)
  • Refusal to communicate a change of address: 21,456.11 USD (new offence)
  • Corruption of public officials: 4,291.24 USD (new offence)

 

This article was initially published in French by Georges Auréole Bamba

Edited in English by Ola Schad Akinocho

On March 24, 2025, leaders of the East African Community (EAC) and the Southern African Development Community (SADC) held their second joint summit addressing the ongoing crisis in eastern Democratic Republic of Congo (DRC). The meeting, which took place online, is a new milestone towards bringing peace to the region. The Kenyan and Zimbabwean Presidents, William Ruto and Emmerson Mnangagwa, co-chaired the roundtable. Ruto and Mnangagwa respectively chair the EAC and SADC.

At the summit's conclusion, five former heads of state were appointed as facilitators for the peace process: Olusegun Obasanjo (Nigeria), Uhuru Kenyatta (Kenya), Kgalema Motlanthe (South Africa), Catherine Samba-Panza (Central African Republic), and Sahle-Work Zewde (Ethiopia). They were picked based on gender, regional, and linguistic representation criteria, according to an official communiqué. This panel will take over dialogue efforts previously led by Angolan President João Lourenço, who stepped down to focus on continental priorities as Angola holds the African Union presidency.

Escalating Conflict

Eastern DRC has been facing a conflict with M3 rebels since January. The invaders, backed by Rwanda, have captured strategic cities like Goma and Bukavu. Despite multiple regional and international initiatives, the conflict continues. 

Last week, Congolese President Félix Tshisekedi and Rwandan President Paul Kagame met in Qatar. According to a joint statement issued after the meeting, the two leaders “reaffirmed commitments to an immediate and unconditional ceasefire,” echoing resolutions from the first joint EAC-SADC summit held in February in Dar es Salaam.

The March 24 summit also adopted a roadmap outlining measures for sustainable peace and security in eastern DRC. While details remain undisclosed, participants urged swift implementation of these actions and directed the co-chairs to organize a briefing with the facilitators within a week, in collaboration with the African Union.

This article was initially published in French by Charlène N’dimon(Ecofin Agency)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

The Transforme project, a World Bank-backed project that supports entrepreneurs in the Democratic Republic of Congo (DRC), will help Salama K.N Group set up its SME center in Bunia, Ituri province. On March 24, 2025, Alexis Mangala, the national coordinator of the project’s coordination unit (UCP), and Célestin Maombi Bahati, Salama’s managing director, formalized this partnership through a signed agreement.

According to Salama K.N Group, its SME center will provide small and medium-sized enterprises with essential infrastructure and services for fostering their growth. The facility will include utilities like electricity and drinking water, workspaces, production units, parking areas, and shared equipment such as packaging facilities. It will also offer centralized support services, including access to financing through microfinance institutions or banks, accounting and tax management, marketing assistance, and human resources support. Additionally, a one-stop tax shop will be established to simplify administrative procedures for entrepreneurs.

Under the agreement, the Transforme project will fund key components of the center's development. This includes rehabilitating the site, installing basic infrastructure and equipment, conducting technical studies, and providing subsidies to support 40 SMEs setting up operations at the center. While the total cost of this support has not been disclosed, the investment underscores the World Bank’s commitment to fostering private sector growth in the DRC.

Salama K.N Group has already secured a three-hectare plot in Kisoke village within Irumu territory for the project. According to Célestin Maombi Bahati, the site is equipped with a modern hangar, two tin sheds, a 500 kVA transformer for power supply, and two water wells capable of producing 160 m³ per day. Of the 50 SMEs the center plans to accommodate, 11 have already signed contracts with Salama. Three are currently operational on-site: one produces medical serums at a capacity of over 8,000 bottles per day, another manufactures corn flour, and a third produces liquid soap.

Bunia falls within the operational scope of the Transforme project, which has maintained an office there since June 2023. The initiative is also supporting informal businesses through its Entrepreneurship Promotion Training Program (FOPE), aimed at enhancing entrepreneurial, financial, and managerial skills.

Timothée Manoke (intern)

Un deal à un milliard de dollars a propulsé Jean-Pierre Latere sur le devant de la scène. Durant la semaine du 17 au 23 mars 2025, le Belge d’origine congolaise a fait la une des journaux. Lundi, EsoBiotec, l’entreprise qu’il a fondée en 2020 à Mont-Saint-Guibert, en Belgique, a annoncé la signature d’un accord définitif en vue de son acquisition par AstraZeneca. Le groupe britannique figure parmi le top 10 des plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales, avec un chiffre d’affaires de 54,1 milliards de dollars en 2024.

L’accord prévoit un premier versement immédiat de 425 millions de dollars, suivi de 575 millions supplémentaires, conditionnés aux résultats futurs de la jeune pousse.

AstraZeneca accepte de miser autant sur EsoBiotec en raison du potentiel de sa technologie révolutionnaire : la thérapie cellulaire in vivo imaginée par Jean-Pierre Latere. Elle devrait permettre de traiter le cancer par une simple injection, rendant ainsi les traitements plus rapides, moins coûteux, et donc accessibles à un plus grand nombre de patients.

Après plus de quatre ans de recherche, un premier patient a été injecté début décembre 2024. Au terme de près de 28 jours de test, les résultats publiés en janvier ont été qualifiés d’« exceptionnels », attirant l’attention des géants de la pharmacie. Deux mois plus tard, le deal avec AstraZeneca était conclu, projetant son fondateur sous les feux des projecteurs.

L’enfant de Lubumbashi

Ce succès résonne aussi en République démocratique du Congo (RDC), non seulement pour l’espoir qu’il suscite dans le traitement du cancer, mais aussi parce que Jean-Pierre Latere est un fils du pays. Le chimiste est né à Lubumbashi et a grandi à Kinshasa, où il a étudié au Collège Boboto. Cet établissement confessionnel est réputé dans le pays pour la qualité de sa formation.

En 1994, à l’âge de 18 ans, Latere s’envole pour la Belgique. Il y poursuit ses études supérieures à l’Université de Liège, où il décroche un doctorat en chimie des polymères, avant d’effectuer un post-doctorat à l’Université du Michigan, aux États-Unis.

À l’issue de son parcours académique, Jean-Pierre Latere entame sa carrière chez Johnson & Johnson, l’un des leaders mondiaux de la pharmacie et des dispositifs médicaux. Il y travaille au sein de la filiale Janssen, aux États-Unis puis en Belgique, dans le développement pharmaceutique et les technologies médicales. Le Congolais d’origine occupera par la suite plusieurs postes de direction, notamment chez Celyad Oncology, qu’il rejoint en janvier 2017.

C’est chez Celyad Oncology que Jean-Pierre Latere travaille pour la première fois sur les thérapies cellulaires. Cette approche consiste à prélever le sang du patient, à isoler certains globules blancs, puis à les modifier génétiquement en laboratoire afin de les rendre capables de reconnaître et d’éliminer les cellules cancéreuses, et à les réinjecter au patient. Mais cette méthode, bien que prometteuse, est coûteuse et s’étale sur plusieurs semaines.

Rendez-vous dans au plus six ans 

Touché personnellement par la maladie d’un proche, Latere décide de s’attaquer à ces limites. Son objectif : rendre la thérapie plus rapide et accessible au plus grand nombre. En 2020, il quitte Celyad et fonde EsoBiotec. Son idée est simple mais audacieuse : utiliser le corps du patient comme laboratoire. C’est ainsi qu’est née la thérapie cellulaire in vivo. Contrairement à la méthode classique, cette approche élimine plusieurs étapes (prélèvement sanguin, transport, manipulation en laboratoire), rendant le traitement à la fois plus rapide et moins coûteux.

Au cœur de cette innovation se trouve une plateforme développée par EsoBiotec : l’Engineered NanoBody Lentiviral (ENaBL, qui signifie « permettre » en français). Il s’agit d’un outil génétique aux applications potentielles multiples, capable de cibler différents types de cancers, et peut-être même certaines maladies auto-immunes.

Lorsqu’il se lance dans cette aventure, Jean-Pierre Latere, alors âgé de 45 ans, s’imagine parti pour vingt ans de travail… Mais une douzaine d’années pourrait suffire. Le premier produit est espéré sur le marché d’ici cinq à six ans.

Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya, stagiaire

Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis, lundi 24 mars 2025, pour un deuxième sommet conjoint consacré à la crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). À l’issue de cette réunion, tenue par visioconférence, cinq anciens chefs d’État ont été désignés comme facilitateurs du processus de paix.

Il s’agit de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, de l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, de l’ex-chef d’État sud-africain Kgalema Motlanthe, de l’ancienne présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza et de l’ex-présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde. Leur nomination a été effectuée sur la base de critères de genre, de représentation régionale et linguistique, précise le communiqué officiel.

Ce panel de facilitateurs aura pour mission de poursuivre les efforts de dialogue entre les parties en conflit. Cette responsabilité était jusqu’ici assumée par le président angolais João Lourenço, qui a annoncé son retrait afin de se consacrer pleinement aux priorités continentales, alors que l’Angola assure la présidence en exercice de l’Union africaine depuis deux mois.

Depuis janvier, les rebelles du M23 ont lancé une offensive dans l’est de la RDC avec le soutien du Rwanda. Ces forces contrôlent aujourd’hui plusieurs zones stratégiques, notamment les villes de Goma et Bukavu. Les initiatives régionales et internationales peinent à mettre fin au conflit.

La semaine dernière, une rencontre inattendue entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame s’est tenue au Qatar. Selon le communiqué conjoint publié à l’issue de cette rencontre, « les chefs d’État ont réaffirmé l’engagement de toutes les parties en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », comme convenu lors du premier sommet conjoint EAC-SADC tenu en février à Dar es Salaam, en Tanzanie.

Le sommet EAC-SADC du 24 mars a également validé une feuille de route précisant les mesures à mettre en œuvre à court, moyen et long terme pour instaurer une paix durable et renforcer la sécurité dans l’est de la RDC. Cette feuille de route n’a pas été rendue publique. On sait simplement que les participants ont exhorté à une mise en œuvre rapide des mesures prévues et demandé aux co-présidents d’organiser un briefing avec les facilitateurs dans la semaine, en collaboration avec l’Union africaine.

Charlène N’dimon, Agence Ecofin

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Conflit à l’est de la RDC : l’Angola se retire des efforts de médiation

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