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Equipe Publication

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Le ministre des Finances de la République Démocratique du Congo, Doudou Fwamba Likonde, a eu une discussion avec Albert Zeufack, le représentant de la Banque mondiale dans le pays, ainsi que pour la République du Congo et Sao Tomé-et-Principe. Selon plusieurs médias locaux, les deux personnalités ont abordé la question du financement des projets énergétique dans l’un des pays les plus peuplés d’Afrique.

Le contenu de la rencontre entre les deux hommes reste peu connu. On sait néanmoins que la situation du projet hydroélectrique du Grand Inga sur le fleuve Congo reste à clarifier. « L’investissement dans la structuration du grand programme de développement Inga est une priorité pour le Congo », a déclaré M. Zeufack au sortir de l’audience, ont rapporté plusieurs médias locaux.

Depuis que la Banque mondiale a suspendu son engagement sur le projet il y a un peu plus de huit ans, elle n’a pas formellement révisé sa décision. Plusieurs médias ont cependant rapporté une volonté de l’institution de revenir sur sa décision. « J’ai eu tout à l’heure le président de la Banque mondiale qui m’a exprimé son attachement à ce projet (…) et je veux ici vous dire que nous sommes prêts à y aller. », a confié Emmanuel Macron à Félix Tshisekedi, lors de sa visite à Paris le 30 avril 2024, selon la présidence française.

Selon des analyses concordantes, Grand Inga pourrait devenir la plus importante infrastructure hydroélectrique du monde, générant jusqu’à 25% de la production d’électricité en Afrique, avec des débouchés garantis en Afrique du Sud, un pays fortement industrialisé. Sur le plan national, la disponibilité en énergie que favoriserait ce projet pourrait positionner la RDC parmi les leaders de la transformation de certains minerais nécessaires à la transition énergétique.

En outre, la rencontre aura aussi permis d’échanger avec l’autorité sur l’ensemble des projets en cours, financés par l’organisme de développement. On dénombre une trentaine de projets de la Banque mondiale actifs, selon les informations disponibles sur son site internet. Le montant total de ces engagements atteint 8,8 milliards de dollars.

Idriss Linge

En début de semaine, les autorités du territoire d’Uvira, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont interdit la vente d’essence et de gasoil vers le voisin burundais qui rencontre une grave crise d’approvisionnement depuis plusieurs semaines. L’objectif des autorités est de protéger la population locale, préserver les recettes fiscales et stabiliser les prix du carburant qui ne cessent de grimper au niveau local, explique l’administrateur d’Uvira, Mabiswa Selemani Jean de Dieu.

« Le grand problème, c’est qu’on assiste à une pénurie du carburant et à la flambée des prix. Un litre du carburant qui était à 3 800 ou 4 000 francs congolais, moi-même, je l’ai acheté à 6 500 francs congolais dans la ville de Sange », a affirmé l’administrateur.

Celui-ci dit avoir noté une augmentation du flux de carburant illégalement transporté vers le Burundi, via le fleuve Ruzizi, avec la complicité d’agents de l’État. Il mentionne un volume supérieur à 5 000 litres de carburant qui sont ainsi transportés vers le Burundi et évoque « des pertes significatives pour le Trésor public ».

Il faut savoir que la crise d’approvisionnement au Burundi est le résultat d’une crise économique qui dure depuis deux ans. Celle-ci a également affecté entre autres les secteurs du transport, les denrées alimentaires de première nécessité et a entraîné le manque de matières premières pour les industries locales.

Pour décourager le trafic, les autorités d’Uvira prévoient de renforcer les mesures de sécurité et les poursuites judiciaires contre les auteurs. Elles cherchent aussi à améliorer la régulation des prix et à établir des accords bilatéraux clairs avec le Burundi, dans ce sens.

Par ailleurs, Jean de Dieu Mabiswa Selemani a parlé des dangers liés à ce trafic, en évoquant l’accident tragique survenu à Sange en 2010 qui a coûté la vie à plus de 300 personnes du fait d’une mauvaise manipulation du carburant.

Olivier de Souza 

Le vendredi 5 juillet, Teddy Lwamba, le ministre congolais des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, a annoncé le démarrage des tests et essais de production de la centrale hydroélectrique de Kakobola, dans la province du Kwilu. L’information a été tirée du compte rendu de la réunion du Conseil des ministres.

D’après le dirigeant, l’ensemble des lignes de transmission de l’électricité vers les localités de Kikwit, PK600 et Gungu ont été achevés à 100%. Cependant, les lignes de transport vers Idiofa ont atteint un taux d’exécution de 80%. Les essais et tests sont en cours à Gungu et Idiofa. Ils devraient démarrer incessamment dans les localités restantes.

L’atteinte de cette étape s’avère importante, car la centrale hydroélectrique de Kakobola est l’un des projets de développement phare des provinces de Kwilu et de Bandundu. Avec une capacité prévue de 10,5 MW, sa construction a été lancée en 2011 et s’est achevée en 2016. Toutefois, l’opérationnalisation du site a été retardée par des désaccords entre les pouvoirs publics et Angélique International, la société indienne ayant réalisé la construction de la centrale. Les deux parties ont rencontré de nombreuses difficultés notamment dans la pose des pylônes pour distribuer l’électricité.

La construction de la centrale a coûté 42 millions de dollars, pour un apport de l’État de 10 millions. Selon des informations officielles, il est prévu que la centrale couvre les besoins d’environ 800 000 personnes ainsi que la facilitation de la distribution d’eau pour la production agricole.  

Selon un récent rapport de l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA), la RDC possède l’un des potentiels les plus importants du monde en termes d’hydroélectricité. Le document suggère que la mise en œuvre de politiques spécifiques et une meilleure gestion devraient permettre au pays de réaliser son potentiel. Le document évoque notamment l’importance du projet Inga 3 de 11 050 MW, qui connait des avancées timides. L’une des réalisations les plus notables dans le domaine a été la mise en service en 2023, de la centrale hydroélectrique Busanga de 240 MW, qui devrait produire en moyenne 1,32 TWh d’électricité par an.

Olivier de Souza

Les réserves internationales de la République démocratique du Congo (RDC) ont atteint 5,7 milliards $ au 26 juin 2024, selon un rapport de la Banque centrale du Congo (BCC). Ce montant, correspondant à 3,09 mois d’importations, marque une hausse par rapport à la fin de 2023, où les réserves s'élevaient à près de 5,5 milliards $, couvrant environ deux mois d’importations, d'après les chiffres du Fonds monétaire international.

Cette augmentation s'inscrit dans un contexte de progression des échanges commerciaux de la RDC, qui ont enregistré une hausse de 16,20% en glissement annuel à fin mai 2024, contre 14,20% à la même période en 2023. La balance des biens du pays a affiché un excédent de 3,7 milliards $, contrastant avec un déficit de 2,2 milliards $ à fin avril 2023. « Rapproché au PIB, ce solde excédentaire représente 5,24% contre 3,43% une année plus tôt », précise la BCC.

Malgré un contexte difficile, la RDC a entrepris des réformes économiques majeures pour améliorer sa balance des paiements, dans le cadre d’un accord de facilité élargie de crédit signé avec le FMI. À l'issue de la dernière revue de cet accord début juillet, le Fonds a félicité les autorités pour leurs efforts tout en les encourageant à continuer. « Les autorités ont maintenu une politique macroéconomique prudente et progressent dans la mobilisation des recettes domestiques qui demeurent sensibles aux fluctuations des cours internationaux des matières premières (…) L'accumulation des réserves de change a largement dépassé les prévisions », a déclaré l’institution. Elle a ajouté que « des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les cadres de politique monétaire et de taux de change ».

Pour 2024, la BCC prévoit une croissance économique de 4,7%, contre 5,3% initialement prévu. Cette révision à la baisse s'explique notamment par un ralentissement de la croissance dans le secteur extractif, après une croissance de 8,4% en 2023.

Moutiou Adjibi Nourou

Les députés de la province du Kongo-Central se sont réunis au sein d’un caucus pour réclamer une actualisation de l’accord d’exploitation du pétrole entre l’État et la société Perenco. L’enjeu est de remédier à l’inadéquation entre la production de pétrole et la pauvreté persistante dans la région. En effet, les élus disent avoir constaté un « décalage frappant » entre les richesses pétrolières de la province et le niveau de vie extrêmement bas de la population du bassin pétrolier de Muanda.

Pour y arriver, ils ont rencontré Teddy Lwamba, le nouveau ministre des Hydrocarbures, le 8 juillet dernier, exprimant ainsi leur désir de s’impliquer davantage dans les processus décisionnel et de contrôle relatif à l’exploitation pétrolière.

« Nous sommes allés vers le ministre pour afficher notre volonté en tant que représentants du peuple du Kongo-Central de vouloir voir clair dans la manière dont le pétrole est exploité et dont les ressources sont distribuées », a déclaré Pierre Nsumbu Muntukalavo (photo), député et président du caucus, selon des propos rapportés par Zoom Eco.

Les élus espèrent obtenir la mise en place d’un cadre de concertation avec Perenco, qui fera la lumière sur la gestion jugée « ténébreuse » du pétrole de la province.

Cette manœuvre intervient alors que la société a signalé, en mai dernier, la découverte d’un important gisement de pétrole dans le puits Moke-East, situé entre les champs Lukami et Motoba. D’ailleurs, une actualisation des ressources disponibles indique un potentiel de 22 milliards de barils exploitables sur place.

La production pétrolière de la RDC est de 25 000 barils par jour, un volume principalement extrait par Perenco. Le gouvernement cherche à l’augmenter au cours des prochaines années. Pour cela, il a lancé en 2022 un vaste cycle d’octroi de 30 licences d’exploration pétrolière et gazière. Cependant, plusieurs organisations internationales de protection de l’environnement s’y opposent, car à les en croire, cette campagne mettrait en danger la biodiversité sensible dans la forêt tropicale, qui abrite une partie importante de ces périmètres.

Olivier de Souza

 

 

 

 

Sur la période de six mois se terminant le 24 juin 2024, la République Démocratique du Congo a déclaré des dépenses de 12 203,1 milliards de francs congolais (CDF), soit environ 4,3 milliards de dollars. Ces dépenses ont augmenté de 31,4 %, selon les données de la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), compilées par la Banque centrale du pays.

Cette augmentation est principalement due aux dépenses de salaires, dont l’enveloppe a atteint 4 119 milliards de CDF sur la période analysée. Bien que ce montant soit inférieur aux prévisions du budget initial de 2024, on note que les revenus des fonctionnaires ont globalement augmenté de 615 milliards de CDF. En revanche, les dépenses de fonctionnement des ministères ont diminué de 376,1 milliards de CDF.

Les données consultées ne permettent pas de déterminer si la hausse de la masse salariale est due à de nouveaux recrutements dans les structures de l’administration publique congolaise ou à une amélioration des traitements salariaux des agents existants. Quoi qu’il en soit, cette situation crée des opportunités pour le secteur privé. À court et moyen terme, ces revenus supplémentaires seront affectés soit à la consommation de biens et services divers, soit à la constitution d’une épargne stable, bénéfique pour le secteur financier.

Les autorités devront toutefois surveiller les facteurs ayant conduit à cette hausse. Elle a été possible grâce à des prévisions de recettes qui, au premier semestre 2024, ont été dépassées de 1 836,1 milliards de CDF. Les chiffres de la banque centrale indiquent que l’augmentation la plus significative des recettes provient des impôts directs et indirects, qui ont progressé de 2 374,4 milliards de CDF par rapport aux six premiers mois de 2023.

Idriss Linge

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