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Equipe Publication

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Au cours d’une interview diffusée par Radio Okapi le 27 mars 2025, le directeur du département de distribution de la Société nationale d’électricité (SNEL) à Kinshasa, Denis Alberic Tukuzu, a annoncé « pour bientôt » le démarrage des travaux d’assainissement du réseau électrique dans la partie nord de la capitale. Selon lui, ces travaux consistent à remplacer les infrastructures actuelles de distribution — dont certaines datent de l’époque coloniale — par de nouveaux équipements. L’initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la gouvernance et à l’amélioration du secteur électrique en RDC (Pagase).

Ce projet est financé par un prêt de 135 millions de dollars accordé par la Banque africaine de développement (BAD) en mars 2017. Sa mise en œuvre devait initialement s’étendre sur trois ans. Pourtant, huit ans plus tard, les travaux n’ont toujours pas démarré sur le terrain, en raison de « lenteurs dans les acquisitions », selon un rapport d’évaluation publié en janvier 2024. Ce même document indiquait que le taux de décaissement des fonds n’était que de 1,15 %.

Dans le nord de Kinshasa, le projet prévoit la construction de 60 nouvelles cabines basse et moyenne tension, accompagnées de réseaux de distribution associés, ainsi que la modernisation de 35 cabines existantes d’une capacité de 630 kVA. Il comprend également le renforcement d’une sous-station 30/6,6 kV (15 MVA) et d’un poste 220/20 kV (100 MVA). Ces travaux devraient permettre de libérer une puissance de 140 MVA, suffisante pour alimenter environ 136 000 ménages, tout en améliorant les recettes de la SNEL.

Au-delà de la modernisation des réseaux de distribution à Kinshasa, le projet Pagase inclut également la réhabilitation du groupe 6 de la centrale hydroélectrique d’Inga 1, ainsi que l’extension de la centrale de Lungudi, avec la construction de Lungudi 2 (4 MW), dans la province du Kasaï, à proximité de la ville de Tshikapa.

Kinshasa, capitale de la RDC et centre d’affaires du pays, bénéficie de la meilleure couverture électrique nationale. Pourtant, la stabilité du réseau reste précaire, y compris dans des quartiers stratégiques comme la Gombe, cœur institutionnel de la capitale. Au-delà des déficits de production, Denis Alberic Tukuzu souligne les problèmes liés à la distribution, en particulier ceux causés par les réseaux installés avant 1960, aujourd’hui vétustes et inadaptés à la demande croissante, alimentée par la forte croissance démographique de la ville.

Ces dysfonctionnements du réseau ont des conséquences économiques directes, en particulier pour les commerces de denrées périssables et les petites entreprises dont l’activité dépend d’une alimentation électrique stable, comme les cybercafés.

Timothée Manoke, stagiaire

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La société China Molybdenum Co., Ltd. (CMOC) a lancé, le 2 avril 2025, un appel d’offres pour sélectionner des entreprises chargées de réaliser des travaux électriques dans les localités de Kisanfu Gare et Koni, situées dans la province du Lualaba, en République démocratique du Congo (RDC). Les travaux prévus comprennent la construction d’une ligne moyenne tension interne de 2,5 km en 11 kV, la création de réseaux basse tension et l’installation d’un système d’éclairage public.

Les entreprises intéressées ont jusqu’au 7 avril 2025 pour soumettre leur candidature. Les dossiers doivent inclure les documents attestant de leur conformité aux exigences légales et financières, ainsi que des références prouvant leur expérience dans des projets similaires.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du développement du projet minier de Kisanfu, acquis par CMOC en décembre 2020 pour 550 millions de dollars auprès de Freeport-McMoRan. Le gisement est reconnu pour ses importantes ressources en cuivre et en cobalt, deux minerais clés dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.

CMOC est un acteur majeur dans le domaine de la sous-traitance en RDC. En 2024, selon un rapport partiel de l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP), le groupe a attribué, à travers ses mines de Tenke Fungurume et Kisanfu, plus de 985 millions de dollars de marchés aux entreprises locales, soit près de 50 % du volume global déclaré.

Boaz kabeya, stagiaire

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On April 2, 2025, Ivanhoe announced it had secured exploration licenses covering 7,757 square kilometers in Zambia’s North West Province.

The newly acquired Zambian concession lies 230 kilometers northeast of Ivanhoe’s Western Forelands project in the DRC. The company emphasizes geological similarities between this area and copper-rich discoveries in the DRC, particularly at Kamoa-Kakula. Ivanhoe is betting on the continuity of the Central African Copperbelt, which spans both nations.

“Our entrance into Zambia marks an exciting new chapter in Ivanhoe Mines’ commitment to expanding our exploration footprint and testing the extent of the Central African Copperbelt…which is already the world’s largest and highest-grade sedimentary Copperbelt,” said Robert Friedland, Ivanhoe’s Executive Chairman.

The key question is whether Ivanhoe can replicate its DRC success in Zambia. At Kamoa-Kakula, Ivanhoe boasts an annual production capacity of 600,000 tonnes of copper, with plans to exceed 800,000 tonnes over time. Even if Zambia does not reach these figures, success there would diversify Ivanhoe’s copper production, which currently relies entirely on the DRC.

Ivanhoe Mines is poised to make significant progress on its Zambian concession in the coming months, with key preparatory steps underway. During the second quarter of 2025, the company plans to hire environmental consultants to draft an Environmental Management Plan (EMP), which will be submitted for approval to the Zambian Environmental Management Agency (ZEMA). 

In parallel, Ivanhoe is analyzing aeronautical geophysical data from the concession to design a feed program using the tariff and Air Core drilling methods. This process will enable its team of geologists to conduct detailed mapping of the expansive licensed area, identifying initial targets for future diamond drilling. The results of these operations will provide critical insights into the concession’s resource potential, shaping Ivanhoe’s exploration strategy and investment decisions.

This article was initially published in French by Emiliano Tossou

Edited in English by Ange Jason Quenum

This week, a major deal was sealed to modernize the industrial port of Kalemie, in the Democratic Republic of Congo (DRC). The agreement was signed on April 1 between the Congolese government and a consortium comprising Jintai Mining PTE Ltd and Tembo Majengo Company SARL. Jean-Pierre Bemba, the Congolese Minister of Transport, and Ye Zhiyong, Managing Director of Jintai Mining, attended the signing ceremony.

While there are few details about the consortium’s selection as a partner on the project or the contract’s terms, Jintai Mining’s MD revealed that the project will be executed in two phases. According to Zhiyong, the first phase will require an investment of $70 million; he said the phase should be operational by the end of 2026. Once fully completed, the port will have a handling capacity of up to 2 million tonnes of cargo per year.

Strategically located on Lake Tanganyika, the port of Kalemie serves as a critical trade hub connecting the DRC with regional ports in Bujumbura (Burundi), Mpulungu (Zambia), and Kigoma (Tanzania). According to data from Kalemie’s shipping department reported by RFI in 2021, annual import traffic was estimated at nearly 60,000 tonnes, while coltan exports totaled just 2,400 tonnes per year. The port is considered an economic lifeline for Tanganyika province, which has limited industrial activity but growing trade demands.

 In an earlier effort to address these limitations, the DRC signed a $126.9 million modernization contract with China Gezhouba International Engineering. However, little has been disclosed about the progress of that project since its announcement.

Jintai Mining PTE Ltd, one half of the new consortium, is a Singapore-based company specializing in zinc and lead exploration and processing. Meanwhile, information on Tembo Majengo Company SARL remains limited.

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

 

Un contrat de partenariat public-privé a été signé le 1er avril 2025 entre la République démocratique du Congo et le consortium formé par Jintai Mining PTE Ltd et Tembo Majengo Company SARL. L’accord porte sur le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance du port industriel de Kalemie, situé dans la province du Tanganyika. La cérémonie de signature s’est tenue en présence du vice-Premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, et du directeur général de Jintai Mining PTE Ltd, Ye Zhiyong.

Peu d’informations ont été communiquées sur le processus ayant conduit à la sélection de ce groupement, ainsi que sur les détails du partenariat public-privé. À ce stade, Ye Zhiyong a simplement indiqué que le projet se déroulera en deux phases, avec un investissement estimé à 70 millions de dollars pour la première phase, dont la mise en service est prévue d’ici fin 2026. Il a ajouté que le port pourra, à terme, traiter jusqu’à 2 millions de tonnes de marchandises par an une fois les deux phases achevées.

Le port de Kalemie, situé sur le lac Tanganyika, connecte la RDC aux ports de Bujumbura (Burundi), Mpulungu (Zambie) et Kigoma (Tanzanie), permettant ainsi d’alimenter l’est du pays en marchandises. Selon les chiffres du service maritime de Kalemie, obtenus par RFI en 2021, le trafic de marchandises à l’importation était estimé à près de 60 000 tonnes par an, tandis que seulement 2 400 tonnes de coltan étaient exportées annuellement.

Ce port est également considéré comme le poumon économique de la province du Tanganyika, une région qui compte peu d’entreprises. Cependant, sa capacité d’accueil reste limitée, alors même que le trafic ne cesse d’augmenter. Pour y remédier, la RDC avait signé un contrat de 126,9 millions de dollars avec la société chinoise China Gezhouba International Engineering en vue de sa modernisation. Depuis la signature, aucune communication officielle n’a été faite sur l’évolution de ce projet, jusqu’à la signature d’un nouvel accord intervenu ce 1er avril.

Jintai Mining PTE Ltd se présente comme une société privée à responsabilité limitée par actions, basée à Singapour. Elle est active dans l’exploration, l’exploitation minière et le traitement du zinc et du plomb. En revanche, peu d’informations sont disponibles à ce jour sur Tembo Majengo Company SARL, également membre du consortium signataire.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Après avoir fait de Kamoa-Kakula (RDC) la plus grande mine de cuivre d’Afrique, Ivanhoe Mines s’intéresse désormais à la Zambie, deuxième producteur continental du métal rouge. La compagnie, basée au Canada, a annoncé le 2 avril 2025 l’obtention d’un ensemble de licences d’exploration couvrant 7 757 km² dans la province zambienne du Nord-Ouest.

Cette concession est située à environ 230 km au nord-est du projet Western Forelands d’Ivanhoe, en République démocratique du Congo. Selon la société, la zone présente des similitudes géologiques avec les découvertes de cuivre déjà réalisées en RDC, notamment à Kamoa-Kakula. Ivanhoe mise ainsi sur le prolongement de la ceinture cuprifère qui s’étend entre les deux pays.

« Notre entrée en Zambie marque un nouveau chapitre passionnant dans l’engagement d’Ivanhoe Mines à étendre notre empreinte d’exploration et à tester l’étendue de la ceinture cuprifère d’Afrique centrale… qui est déjà la plus grande et la plus riche ceinture cuprifère sédimentaire au monde », a déclaré Robert Friedland, président exécutif de la compagnie.

La question est désormais de savoir si Ivanhoe pourra reproduire en Zambie un succès similaire à celui obtenu en RDC. À Kamoa-Kakula, la compagnie affiche actuellement une capacité de production annuelle d’environ 600 000 tonnes de cuivre, qu’elle ambitionne de porter à plus de 800 000 tonnes à terme. Même sans atteindre de tels volumes, une réussite en Zambie permettrait à l’entreprise de diversifier sa production, qui repose aujourd’hui exclusivement sur ses actifs congolais.

Une réponse ne devrait toutefois pas être attendue avant plusieurs mois. Ivanhoe prévoit de nommer des consultants environnementaux au cours du deuxième trimestre 2025 pour élaborer un Plan de gestion environnementale (EMP), en vue de son approbation par l’Agence de gestion environnementale de Zambie (ZEMA). Parallèlement, la société procédera à l’analyse des données géophysiques aéroportées de la concession, en préparation d’un programme de forage par tarière et par Air Core. Ce travail permettra à l’équipe de géologues d’Ivanhoe de cartographier en détail la vaste zone sous licence, afin de définir les premières cibles pour de futurs forages au diamant. Ce sont les résultats ces opérations qui permettront d’avoir une idée du potentiel de cette concession.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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Since returning to power last January, President Donald Trump has prioritized boosting domestic supplies of critical minerals, such as copper, essential for energy transition technologies. In this context, the US support for developing a battery production value chain in the Democratic Republic of Congo (DRC), as outlined in a Memorandum of Understanding (MoU) signed in December 2022, seems uncertain.

This strategic shift involves leveraging executive powers to accelerate domestic extraction and processing of raw materials, potentially at the expense of supporting downstream segments like battery manufacturing abroad. 

The Trump administration has suspended funding from the Inflation Reduction Act (IRA) intended to support global battery value chains, opting to reassess their allocation in line with new policy priorities.

The December 2022 MoU had envisioned U.S. support for promoting the DRC's electric vehicle battery development initiative to American investors. This included potential business development and technical assistance to facilitate U.S. private sector participation in such projects. However, with the current emphasis on domestic resource development, the realization of these intentions seems increasingly uncertain.

Meanwhile, last week, the DRC has launched the Musompo Special Economic Zone (SEZ) in cobalt-rich Lualaba province. The SEZ will produce battery precursors, batteries, and potentially assemble electric vehicles from local raw materials. The project seeks to mobilize nearly $2 billion in private investment.

In 2023, former Minister of Industry Julien Paluku estimated that $30 billion would be required to establish the first integrated manufacturing plant for battery precursors, batteries, and electric vehicles. He projected that this initiative could enable the DRC to capture nearly $7 trillion from the global value chain by 2035-2040.

This article was initially published in French by Emiliano Tossou (Ecofin Agency)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

Between 2023 and 2024, power output in the Democratic Republic of Congo (DRC) rose by 303.1 gigawatt-hours (GWh) or 3.04%. According to the country’s power utility, the ARE, hydropower plants, such as the Inga I and II plants, mostly drove the increase. The source, the ARE’s annual report, the DRC’s power output rose by 9.8% from 2020 to 2024.

Despite this progress, the DRC’s total electricity output remains remarkably low, reaching just 13.6 terawatt-hours (TWh) in 2024. For perspective, this is equivalent to only about 11 days of electricity consumption in France, a country that has undergone significant deindustrialization. In contrast, South Africa, the regional leader in sub-Saharan Africa, distributed 178.68 TWh in the first 10 months of 2024 alone. That is 13.7 times the DRC’s annual production.

The ARE notes that its data still requires refinement to “accurately reflect the sector's reality relative to power production.” However, these figures highlight efforts to achieve Sustainable Development Goals (SDGs) and industrialize its economy, particularly by transforming its abundant mining resources into higher-value products locally.

Based on estimations integrating transmission losses, estimated at 46%, Bankable found that the available electricity barely covers the basic needs of urban and rural households, which require around 8 TWh annually. 

Undertapped Potential

To overcome this, the Congolese government allowed the private sector to step into the country’s supply chain. Since 2020, 37 new projects led by private investors have been authorized, representing a potential installed capacity of 4,125.1 megawatts (MW). According to the ARE, these projects could boost the DRC’s total installed capacity to 6,988 MW by 2030. They include thermal(using generators), hydropower, and import projects. 

Solar energy is a standout area, with 67% of authorizations focused on photovoltaic projects, offering a projected capacity of 2,721 MW. The DRC also boasts immense hydroelectric potential, estimated at 100,000 MW, capable of producing between 438 and 525 TWh annually under optimal conditions. Solar energy, with its promising prospects, could reach up to 746 TWh per year if fully exploited. Biomass and natural gas also represent high-potential sectors, although their development is still limited.

However, the DRC still faces significant challenges: reducing network losses, modernizing aging infrastructure, and attracting more investment. Millions of Congolese lack reliable access to electricity, a reality that also presents an investment opportunity. The market for cooking energy alone absorbs nearly $4 billion annually, primarily for charcoal purchases.

This article was initially published in French by Georges Auréole Bamba

Edited in English by Ola Schad Akinocho

Le soutien des États-Unis au développement d’une chaîne de valeur pour la production de batteries destinées aux véhicules électriques en République démocratique du Congo (RDC), comme envisagé dans un protocole d’accord (MoU) signé en décembre 2022, pourrait ne pas se concrétiser. Depuis son investiture en janvier dernier, le président américain, Donald Trump (photo), a engagé une série de mesures visant à renforcer l’approvisionnement du pays en minéraux critiques issus de sources locales.

Cette réorientation stratégique s’est traduite par la signature d’un décret mobilisant des pouvoirs d’urgence pour accélérer la production domestique de ces ressources, notamment le cuivre, considéré comme essentiel pour les technologies de la transition énergétique.

La nouvelle politique américaine met désormais l’accent sur l’extraction et le traitement des matières premières sur le territoire national, au détriment des segments en aval de la chaîne de valeur, tels que la fabrication de batteries ou de véhicules électriques à l’international. À titre d’exemple, l’administration Trump a suspendu la distribution des fonds issus de l’Inflation Reduction Act (IRA), initialement prévus pour soutenir les chaînes de valeur mondiales dans le domaine des batteries, afin de réévaluer leur utilisation selon les nouvelles priorités politiques.

Avec cette nouvelle orientation, la concrétisation des intentions américaines exprimées dans le protocole d’accord de décembre 2022 paraît incertaine. Dans ce document, Washington s’engageait à prendre des mesures pour promouvoir l’initiative de développement de batteries pour véhicules électriques en RDC auprès du secteur privé et des investisseurs américains. Cela pourrait inclure, selon le texte, « le développement commercial ainsi que l’exploration d’opportunités d’assistance technique afin de faciliter la participation potentielle du secteur privé américain à de tels projets ».

Le 26 mars 2025, la RDC a lancé les travaux d’aménagement de la Zone économique spéciale (ZES) de Musompo, dédiée à la production de précurseurs de batteries, de batteries, et potentiellement à l’assemblage de véhicules électriques à partir des matières premières locales. Située dans la province du Lualaba, riche en cobalt, cette zone vise à mobiliser près de 2 milliards de dollars d’investissements privés.

En 2023, Julien Paluku, alors ministre de l’Industrie, estimait pour sa part à 30 milliards de dollars l’investissement nécessaire pour implanter une première usine intégrée de fabrication de précurseurs de batteries, de batteries et de véhicules électriques. Il avait également affirmé que ce projet pourrait permettre à la RDC de « capter d’ici 2035–2040 près de 7 000 milliards de dollars » sur la chaîne de valeur mondiale.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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En 2024, la République démocratique du Congo (RDC) a enregistré une augmentation de sa production d’électricité de 303,1 gigawattheures (GWh) par rapport à 2023, soit une hausse de 3,04 %, selon le rapport annuel de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE). D’après ce document, cette progression s’inscrit dans une tendance continue : entre 2020 et 2024, la production globale — dominée par l’hydroélectricité, notamment les barrages d’Inga I et II — a crû de 9,8 %.

Malgré cette performance, la production totale d’électricité en RDC, estimée à 13,6 térawattheures (TWh) en 2024, reste faible. À titre de comparaison, cela équivaut à seulement 11 jours de consommation électrique en France, un pays pourtant partiellement désindustrialisé au cours de ces dernières décennies. En Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud, leader régional, a distribué, selon les statistiques officielles, 178,68 TWh d’électricité sur les dix premiers mois de 2024, soit 13,7 fois la production annuelle de la RDC.

Bien que l’ARE précise que ses données doivent encore être affinées pour « mieux refléter la réalité du secteur en termes de production d’électricité », ces écarts illustrent l’ampleur de l’effort à fournir pour permettre à la RDC d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) et de s’industrialiser, notamment en transformant localement ses abondantes ressources minières afin de générer davantage de valeur ajoutée.

Selon une simulation réalisée par Bankable, si l’on tient compte des pertes sur les réseaux de transport — estimées à 46 % par les autorités —, l’électricité effectivement disponible ne suffirait qu’à peine à couvrir la demande de base des ménages urbains et ruraux, évaluée à environ 8 TWh par an.

Un potentiel sous-exploité

Pour répondre à ces défis, les autorités congolaises ont ouvert la voie au secteur privé afin d’accroître l’accès à l’électricité. Depuis 2020, 37 nouveaux projets portés par des investisseurs privés ont été autorisés, représentant une puissance installée potentielle de 4 125,1 mégawatts (MW). Selon l’ARE, ces projets pourraient porter la puissance installée totale du pays à 6 988 MW d’ici 2030. Ces initiatives incluent des projets hydroélectriques, thermiques (via des groupes électrogènes), ainsi que des projets d’importation d’électricité.

L’énergie solaire se distingue particulièrement : 67 % des autorisations accordées concernent des projets photovoltaïques, représentant une capacité projetée de 2 721 MW. À terme, cette capacité pourrait dépasser celle actuellement disponible dans tout le pays. L’ARE souligne également l’immense potentiel hydroélectrique de la RDC, évalué à 100 000 MW, avec une capacité de production estimée entre 438 et 525 TWh par an dans des conditions optimales.

Mais le potentiel énergétique de la RDC ne se limite pas à l’hydroélectricité. Le solaire, en particulier, offre des perspectives prometteuses. Avec une bande d’ensoleillement variant entre 3 500 et 6 750 Wh/m², et en tenant compte des pertes associées aux panneaux photovoltaïques commerciaux en 2025, l’ARE estime, à travers une analyse approfondie, que la production solaire pourrait atteindre jusqu’à 746 TWh par an si ce potentiel était pleinement exploité.

La biomasse et le gaz naturel représentent également des filières à fort potentiel, bien que leur développement reste encore limité.

Si les chiffres et les projets en cours témoignent d’une volonté de progrès, la RDC doit encore surmonter des défis majeurs : réduire les pertes sur les réseaux, moderniser les infrastructures vieillissantes et attirer davantage d’investissements. En attendant, des millions de Congolais restent privés d’un accès fiable à l’électricité — une réalité qui représente aussi une opportunité d’investissement. Rien que pour l’énergie de cuisson, le marché congolais absorbe près de 4 milliards de dollars par an, principalement pour l’achat du charbon de bois.

Georges Auréole Bamba

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