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Equipe Publication

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D’après Carlos dos Santos, le ministre angolais des Travaux publics, la construction de cette autoroute transnationale pourrait démarrer « fin 2025 ou en 2026 ».

Le gouvernement angolais projette de construire une autoroute de 1 400 km pour relier son territoire avec des pays voisins. La route s’étendra « de la province de Cunene dans le sud aux provinces du Zaïre et de Cabinda au nord-ouest, et reliera également la Namibie et la République démocratique du Congo », informe le ministère des Travaux publics.

L’entreprise publique China Road and Bridge Corporation a été choisie pour exécuter ce projet dont le coût global est estimé à près 2,5 milliards USD. « La CRBC commencera les études peu de temps après la signature d’un protocole d’accord prévu lors du Forum de coopération Chine-Afrique à Pékin du 3 au 8 septembre. Les études de faisabilité devraient être finalisées d’ici le milieu ou la fin de 2025 ».

Ce projet s’aligne sur les politiques à long terme de l’Angola pour se positionner en tant que hub logistique régional d’Afrique australe et centrale. L’autoroute complètera les infrastructures ferroviaires du corridor de Lobito pour former un système de transport intégré.

En dehors de la mobilité et du commerce de produits (hors mines), ce corridor occupe une place de choix dans les politiques mondiales pour garantir l’approvisionnement en minéraux critiques, car offrant une liaison plus directe entre l’océan atlantique et les mines de cobalt et de cuivre de la RDC et de la Zambie.

Le taux d’accès à Internet mobile en Afrique est en dessous de 50%. Pourtant, près de 82% de la population est couverte par un réseau mobile. Alors que les gouvernements se mobilisent pour des tarifs abordables, le coût des équipements d’accès demeure un défi.

La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays ciblés par la nouvelle Coalition mondiale pour l'accessibilité des téléphones portables. Lancée mercredi 10 juillet à Londres au Royaume-Uni par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), cette initiative vise à faciliter l’acquisition de mobiles par les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), généralement situés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, afin de favoriser la consommation d’Internet.

La coalition regroupe plusieurs acteurs, dont la Banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications (UIT), WEF Edison Alliance, les fabricants de mobiles, le groupe Orange, MTN Group et Vodacom Group. Elle représente de nombreux enjeux de développement pour la RDC.

Selon Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, « il est essentiel de rendre les appareils connectés à Internet plus abordables pour accélérer la numérisation dans les pays en développement et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Nous avons vu le pouvoir des technologies numériques pour stimuler la croissance et la création d’emplois et pour faciliter l’accès à l’éducation et aux services de santé, mais les gens doivent d’abord être connectés pour que cela devienne une réalité. Cette coalition rassemble des acteurs clés du secteur et de la communauté du développement pour contribuer à concrétiser cette aspiration ».

Atout de développement

En Afrique, le mobile est actuellement le principal, et souvent le seul, moyen d’accéder à Internet, selon GSMA. En RDC, 29,98 millions de personnes accèdent à Internet mobile contre 16 000 pour l’Internet fixe, soit un taux de pénétration respectif de 31,5% et 0,017%, selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC). Dans un pays où le gouvernement considère l’économie numérique comme un atout pour le développement, favoriser l’accès au mobile peut augmenter la consommation d’Internet et générer une croissance des revenus pour les fournisseurs d’accès.

Plus important encore, Internet a une incidence sur l’indice de développement humain, car le service est aujourd’hui essentiel pour s’informer, chercher un emploi, accéder aux services publics et privés, acheter et vendre, s’instruire, etc. La Banque mondiale estime qu’augmenter le taux de pénétration du haut débit mobile entraîne une augmentation de 1,8% du Produit intérieur brut (PIB) dans les pays à revenu moyen et de 2,0% du PIB dans les pays à faible revenu.

Pouvoir d’achat

Cependant, favoriser l’accès au mobile en RDC exige de relever plusieurs défis. Dans son rapport « Device Pricing 2022 », Alliance for Affordable Internet (A4AI) révèle que le coût moyen d’un smartphone est encore très élevé en Afrique subsaharienne, en général. Il équivalait à 39% du revenu mensuel moyen par habitant contre 20% au niveau mondial.

En 2023, environ 74,6 % des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour. Environ une personne sur six vivant dans une extrême pauvreté en Afrique subsaharienne habite en RDC, indique la Banque mondiale. Dans ces conditions, acheter un téléphone mobile est moins important que satisfaire les besoins quotidiens.

Mais les solutions qu’étudient GSMA et ses partenaires pour rendre le mobile plus accessible peuvent changer la donne dans le pays et dans toute l’Afrique.

Approches

À défaut de supprimer les taxes que les États à faible revenu jugent nécessaires pour leur économie, la Coalition pour l’accessibilité du mobile propose aux acteurs du secteur télécoms mondial d’explorer ensemble d’autres approches.

Par exemple, privilégier les appareils moins personnalisés, avec des fonctionnalités de base et une série d'applications pertinentes, dont le prix de détail est inférieur à 50$. En Afrique, des marques comme celles développées par le groupe Transsion (Itel, Tecno et Infinix), Xiaomi ou encore Oppo ont opté pour cette approche spécifique pour le continent, conscients du faible pouvoir d’achat.

Encourager l’assemblage de mobiles en local est également une solution envisagée, nécessitant la collaboration des fabricants de mobiles. Les appareils reconditionnés sont aussi une option déjà largement adoptée en Europe, aux États-Unis et en Asie.

L’achat échelonné sur plusieurs mois est également une option déjà appliquée par quelques opérateurs télécoms. Au Kenya, Safaricom a réussi à accroître sa base de consommateurs 4G ainsi.

En RDC, la mise en œuvre de toutes ces approches identifiées par la Banque mondiale pourrait susciter des changements sur le marché télécoms, aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour les populations, ainsi que pour les start-up fournissant des services numériques dans des secteurs comme le transport, l’e-commerce, la fintech, la santé, et l’agriculture.

Muriel EDJO

En Afrique, le commerce régional permet d’équilibrer les flux de biens entre les zones excédentaires et celles déficitaires. Pour la RDC qui a 9 frontières avec ses voisins, ces échanges sont cruciaux pour l’approvisionnement en certaines denrées de base.

En République démocratique du Congo (RDC), les provinces du Haut-Katanga, du Lualaba et du Tanganyika pourraient être affectées dans les prochains mois par la situation du secteur agricole zambien. C’est ce qui ressort de la note de conjoncture hebdomadaire du 5 juillet 2024 publiée par la Banque Centrale du Congo (BCC).  

Depuis le début 2024, le pays d’Afrique australe fait en effet face aux conséquences du phénomène climatique El Niño qui a entraîné une vague de sécheresse dans 84 des 116 districts du pays. Cette situation a conduit à une baisse de 54 % de la production de maïs à seulement 1,5 million de tonnes en 2023/2024.

Alors que face à la réduction de l’offre, le gouvernement interdit actuellement les ventes de maïs et de farine de la céréale, la BCC indique que lesdites provinces géographiquement proches de la Zambie devraient pâtir d’une telle restriction.

En effet, l’institution souligne que 70 % de la farine de maïs consommée dans le Haut-Katanga, le Lualaba et le Tanganyika proviennent de Zambie. Dans un tel contexte, la disponibilité de ce produit de base devrait être réduite dans les prochains mois et entraîner une hausse des prix sur les marchés locaux.

Il faut noter toutefois que malgré l’interdiction officielle, le flux transfrontalier non enregistré de la céréale via la route pourrait encore continuer avec la Zambie en raison de l’importance des relations commerciales entre les acteurs de part et d’autre des frontières.  

Lire aussi :

08/07/2024 - RDC : Congo Motors signe un accord qui promeut la mécanisation agricole

Cette situation place les autorités administratives et la Banque centrale face à des choix difficiles. La tentative de réduction de l'inflation semble se traduire par un repli du rythme de la croissance économique globale.

La valeur moyenne du franc congolais a reculé de 6,6 % depuis le début de l’année, dans un contexte où paradoxalement, les réserves extérieures du pays ont continué d’augmenter, selon la note de conjoncture hebdomadaire du 5 juillet 2024 et des sources complémentaires de données consultées par l’Agence Ecofin.

En effet, la monnaie nationale de la République démocratique du Congo (RDC) s’échangeait en moyenne à 2863,3 francs congolais pour chaque dollar américain contre 2686,7 au 1er janvier 2024. Cette situation place les autorités administratives et la Banque centrale dans une position complexe qui n’a pas souvent été prévue par les théories économiques classiques et invite à la prise de mesures audacieuses.

La RDC reste une économie singulière avec une forte dollarisation, malgré l’existence d’une monnaie nationale. Selon la Banque centrale, les dépôts de la clientèle à fin mai 2024 ont atteint l’équivalent de 12,87 milliards de dollars, en hausse de 5,47 %. Cependant, la part de ces dépôts effectués en devises, notamment en dollars américains, était de 89,8 % contre 10,22 % pour les dépôts en monnaie locale.

L’augmentation des dépôts peut s’expliquer par une hausse des revenus des acteurs économiques actifs dans le secteur extractif, favorisée par l’augmentation des prix des ressources minières sur le marché international. Pour ceux des Congolais qui constituent la part majoritaire des 103,2 millions de la population, l’accès à ces devises, déjà complexe, a été rendu plus difficile par des décisions de la Banque centrale. 

En août 2023, la Banque Centrale du Congo (BCC) a décidé de lutter contre l’inflation en augmentant ses taux directeurs de 11 % à 25 %, selon Moody’s. En plus de cela, elle a imposé aux banques commerciales des réserves obligatoires de 10 % pour les avoirs en monnaie locale. L’objectif de cette décision était de limiter l’inflation monétaire en créant une plus forte demande pour le franc congolais. L’opération a réussi en ce qui concerne la réduction de l’inflation, mais elle a également privé des dizaines de millions de Congolais de l’argent dont ils ont besoin pour contribuer à la relance de la consommation ou de l’investissement.

Les premières implications de cette mesure sont perceptibles. Malgré une augmentation des exportations qui auraient dû tirer le produit intérieur brut (PIB) vers le haut, celui-ci connaîtra un ralentissement de sa croissance (+4,8% selon les autorités) contre 8,8% pour l’année 2024. Dans le même temps, l’inflation ne sera que faiblement contenue. Selon la BCC, ils sont plus nombreux (35,7%) dans le secteur privé à exprimer une opinion favorable sur l’économie du pays. Mais les plus de 60% constituent une masse d’opinion négative suffisante pour tirer la valeur du franc congolais vers le bas, à travers la spéculation.

Les banques sont ainsi invitées à jouer un rôle déterminant dans ce contexte. Techniquement, elles ont la charge de créer de la monnaie et d’alimenter les besoins de l’économie. Cependant, dans le jeu d’équilibre de la BCC, leurs marges de manœuvre restent limitées. Avec les ressources récemment rendues disponibles par le Fonds monétaire international (FMI) et l’excédent commercial brut de 3,7 milliards de dollars au cours du premier semestre 2024, les ressources en devises augmentent, mais la capacité des banques à créer de l’argent en monnaie locale pour les acteurs économiques reste modeste.

Vendredi dernier, lors du Conseil des ministres, le ministre congolais de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, a demandé l’autorisation d’ouvrir des pourparlers avec les banques commerciales du pays. La démarche vise à obtenir un nouveau financement pour faire face à une menace de pénurie des carburants, particulièrement dans l’Ouest du pays.

Le ministre a présenté des données montrant une baisse significative des stocks de plusieurs produits pétroliers finis. Il a ensuite proposé que ce financement suive le même schéma que celui utilisé en début d’année pour restructurer la dette du gouvernement envers les entreprises pétrolières. En effet, au premier trimestre, Equity BCDC, FirstBank, Ecobank et Standard Bank ont été approchées pour mobiliser un financement de 123,5 millions de dollars dans ce sens.

La pénurie de carburants en RDC persiste depuis plusieurs années, avec des stations-service qui signalent régulièrement des difficultés d’approvisionnement. Certaines stations vont jusqu’à rationner leur offre en raison de leur incapacité à se réapprovisionner. Elles disent être limitées par la dette due par l’État engendrée par la subvention des carburants. En mai dernier, le président de l’Association des distributeurs de la RDC, Emery Mbatshi Bope, a indiqué que le gouvernement n’avait réglé qu’environ 30% de cette dette estimée à 400 millions de dollars américains.

La hausse des prix du baril a également conduit les distributeurs à augmenter à plusieurs reprises les prix des carburants à la pompe. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a entrepris d’assainir et de rationaliser les subventions pétrolières. Il y a deux ans, il a exclu le secteur de l’aviation internationale des subventions et l’année dernière, il en a fait de même pour le secteur minier.

Les analystes estiment que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour que les produits pétroliers finis ne soient plus subventionnés de manière structurelle.

Olivier de Souza

vendredi, 12 juillet 2024 12:53

Vers une hausse des recettes tirées de l’or

Premier producteur de cuivre en Afrique et leader mondial de la production de cobalt, la RDC est également un grand exportateur d’or, hébergeant la plus grande mine aurifère du continent. Les revenus tirés de ce secteur pourraient augmenter si l’or continue de se maintenir à un niveau élevé.

Le prix de l’or s’est stabilisé au-dessus du seuil de 2 400 dollars l’once, rapportent plusieurs sources concordantes ce vendredi 12 juillet. Actuellement à 2 412 $/oz, le métal précieux se rapproche de son pic historique établi à 2 450 $ en mai dernier, une bonne nouvelle pour la RDC où une hausse de la production est attendue cette année.

Selon les données de Bloomberg, l’or a progressé de 17 % depuis le début de l’année, malgré plusieurs vents contraires y compris des taux d’intérêt élevés et une inflation persistante. Le métal précieux a augmenté de 1,9 % jeudi, sur fond d’espoirs d’une réduction des taux par la Réserve fédérale américaine en septembre et d’autres facteurs comme une demande soutenue des banques centrales et des acheteurs chinois.

Pour la RDC qui a exporté 34,53 tonnes d’or valorisées à 1,56 milliard $ en 2023 selon les données du ministère des Mines, la hausse de prix observée depuis le début de l’année devrait être synonyme de hausse des recettes tirées du secteur aurifère (qui incluent les taxes et redevances perçues ainsi que les participations dans les mines). En effet, sa production d’or devrait augmenter en 2024 si les prévisions à la mine Kibali (la plus grande mine d’or du continent) se réalisent.

D’après la compagnie minière Barrick, la mine pourrait livrer entre 711 000 et 800 000 oz d’or en 2024, contre 762 000 oz en 2023 et 750 000 oz en 2022. Dans ses prévisions de début d’année, la société qui détient 45 % de participation dans le projet (contre 45 % pour AngloGold Ashanti et 10 % pour le gouvernement) s’attendait à un prix de l’or dans la fourchette de 1 800 à 2 000 $/oz.  

Les exportations congolaises pour l’année 2023 étaient les plus élevées du pays sur les cinq dernières années (voir graphique).       

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                     Évolution des exportations aurifères de la RDC depuis 2019 (Source : Ministère des Mines)

En dehors de Kibali et des autres mines industrielles, qui ont représenté 85 % des volumes exportés, la RDC produit également de l’or artisanal. Les exportations d’or artisanal ont totalisé l’année dernière 5 181,70 kg valorisés à 306 millions $.

Louis-Nino Kansoun

Lire aussi :

21/05/2024 - Nouveau record historique à plus de 2 440 dollars/oz pour l’or

30/01/2024 - RDC : la plus grande mine d’or d’Afrique a atteint les objectifs de production avec 762 000 onces livrées en 2023

Les détails techniques dévoilés indiquent que la route Kananga-Kalamba-Mbujimayi sera construite en 1×2 voies sur 230 km, avec ponts en béton d’une longueur totale de 140 m, et une largeur de bande de roulement de 7 m.

Le ministre des Infrastructures de la République démocratique du Congo, Alexis Gisaro, a récemment lancé la phase 2 des travaux du projet routier Kananga-Kalamba-Mbujimayi, dans le Centre-Est du pays. Cette phase constitue la poursuite des travaux lancés en septembre 2022 par le président Félix Tshisekedi.

Le tronçon à bitumer sur près de 230 km est une section de la route nationale N°1 qui rallie l’Angola, dont le port de Lobito tient une fonction de relais logistique stratégique pour l’approvisionnement et les exportations du Congo. Les travaux comprennent 6 lots et seront exécutés par la société SISC, un regroupement de 6 entreprises des groupes SINOHYDRO et CREC.

Ils dureront 36 mois et permettront une fois achevés, de réduire le trajet à 4 heures de route contre 72 heures actuellement, selon l’Agence congolaise des grands travaux. Le projet est inclus dans les travaux routiers à réaliser par le biais du financement chinois, conformément à la convention ‘’Mines contre Infrastructures’’, un fonds de 7 milliards USD à injecter dans la construction de près de 5 000 km de linéaire.

En plus de désenclaver la région, cette route contribuera à libérer son potentiel agricole en facilitant entre autres l’écoulement des productions de la zone, connue comme un pôle de production de maïs, de manioc, de riz, d’arachide, etc.

Composée des exploitations Mpama Nord et Mpama South, Bisie est la plus grande mine d’étain en RDC. Elle a livré 12 568 tonnes en 2023, ce qui représentait 4,5% de la production minière mondiale.

Alphamin Resources a publié le mercredi 10 juillet 2024, ses résultats de production pour le deuxième trimestre 2024 sur son projet Bisie, la plus grande mine d’étain de RDC. La compagnie basée à Maurice a produit 4027 tonnes d’étain sur la période, portant sa production du premier semestre de l’année à 7169 tonnes.

Il faut souligner que la production est en hausse de 13% par rapport au premier semestre 2023. Une augmentation qui s’explique par la mise en service de la nouvelle usine de traitement de Mpama South en mai dernier. Celle-ci contribuera d’ailleurs à la hausse d’au moins 35% de la production d’étain prévue par Alphamin pour 2024.

La compagnie vise en effet entre 17 000 et 18 000 tonnes d’étain cette année, contre 12 568 tonnes en 2023. Avec Mpama North en service, depuis quelques années, notons que Mpama South est l’une des deux exploitations de Bisie. Avec cette seule mine, la RDC a fourni 4,5% de la production minière mondiale d’étain l’année dernière, d’après l’International Tin Association.

Selon les statistiques officielles, la production congolaise de cassitérite (minerai contenant l’étain) a atteint 33 558 tonnes en 2023.

Lire aussi:

30/01/2024 - RDC : la production d’étain d’Alphamin est restée stable à 12 500 tonnes en 2023

Les Émirats arabes unis sont devenus un partenaire de premier plan de la RDC, particulièrement dans le secteur minier. Acteur de l’augmentation de plus de 12 000 % des exportations congolaises d’or artisanal en 2023, la société émiratie Primera Gold est mise en cause par des experts onusiens.

Le négociant Sibtein Alibhai, agissant au nom de la société émiratie Primera Group, aurait rencontré plusieurs trafiquants d’or d’Afrique centrale pour leur proposer des opportunités commerciales. C’est du moins l’information révélée par le Groupe d’experts des Nations Unies sur la situation en RDC, qui précise que ces approches datent de février et mars 2024.

Les accusations des experts de l’ONU

Primera Group a conclu en 2022 un accord avec le gouvernement congolais qui lui donne un quasi-monopole sur les exportations d’or artisanal produit en RDC. Il faut souligner que M. Alibhai ne travaille officiellement plus pour Primera Group depuis avril 2023. Il a cependant été promu juste après stratège mondial en chef d’International Resources Holding, filiale de la plus grande société cotée d’Abu Dhabi, capitale des Émirats.

Notons que le mis en cause a nié auprès de Bloomberg tout lien avec Primera Group depuis sa démission en 2023, refusant toutefois de commenter les allégations de rencontre avec des trafiquants. Dans son rapport, le Groupe d’experts onusien pointe aussi le risque que de l’or de source inconnue entre dans la chaine d’approvisionnement de Primera Gold.

Entre janvier et mars 2024, la moitié de l’or acheté par Primera Gold, environ 350 kg proviendrait du territoire de Shabunda, au Sud-Kivu. Dans la localité, des négociants s’approvisionneraient cependant sur des sites potentiellement non reconnus par les autorités congolaises, en vue de revendre l’or à Primera Gold. La société assure pourtant acheter uniquement de l’or auprès de sites miniers validés et de négociants reconnus par l’administration nationale des mines.

Influence émiratie croissante dans le secteur minier congolais

Ces différentes informations remettent au cœur de l’actualité la question de l’influence émiratie en RDC en général, et particulièrement dans le secteur minier. Plus discret que la Chine, Abu Dhabi a pourtant renforcé ses relations économiques avec Kinshasa ces dernières années.

Au quatrième trimestre 2023, l’émirat apparaissait comme le deuxième plus grand créancier bilatéral de la RDC, derrière Pékin, selon la Direction générale de la dette publique. Dans le secteur minier, l’accord de décembre 2022 entre Primera Group et le gouvernement a certes permis un bond de plus de 12 000 % des exportations congolaises d’or artisanal en 2023, mais il est critiqué par une partie de la société civile.

Pour le collectif « Le Congo n’est pas à vendre » par exemple, Primera Gold (coentreprise congolaise contrôlée à 55 % par Primera et à 45 % par Kinshasa) bénéficie d’allègements fiscaux très généreux. Elle est imposée à hauteur de 0,25 % sur les exportations d’or, un taux 10 fois inférieur aux taxes appliquées aux autres sociétés d’exportation d’or artisanal, indique l’association de la société civile.

Rappelons que le gouvernement congolais est actuellement en pourparlers pour racheter les intérêts qu’il ne détient pas encore dans la société Primera Gold. Une décision prise après l’effondrement des exportations d’or de Primera Gold cette année, selon plusieurs sources médiatiques concordantes. Primera Group devrait alors se concentrer sur les minerais 3T (étain, tungstène et tantale), l’autre volet du partenariat noué avec le gouvernement congolais. L’achat et la transformation locale de ces produits miniers grâce à la mise en place d’une raffinerie sont notamment prévus.

Emiliano Tossou

Lire aussi:

13/06/2024 - RDC : fin annoncée du partenariat avec l’émirati Primera sur l’or artisanal

Encore peu connu hors des cercles artistiques, le festival KinAct permet depuis 2015 à des artistes congolais et étrangers d’exposer leur art dans les rues de RDC. Cette édition, qui veut aussi sensibiliser les Congolais à l’écologie, devrait débuter en aout.

La 8ème édition du festival KinAct débutera en aout prochain dans la commune de Kimbanseke, à Kinshasa en République démocratique du Congo. Selon l’artiste plasticien Eddy Ekete, co-fondateur et visage de l’événement, ce dernier partira de Kimbanseke pour d’autres communes qui seront annoncées au fur et à mesure, du 19 aout au 1er septembre.

 

 

Créé en 2015, le KinAct permet pendant 2 semaines à une soixantaine d’artistes de déployer leur art dans les communes de la capitale congolaise pour l’exposer à la population. L’évènement qui attire une vague d’artistes peintres, plasticiens, sculpteurs, danseurs ou graffeurs de divers horizons, a également une importante composante écologique.

Ses premières éditions étaient en effet fortement portées sur le problème de la gestion des déchets dans Kinshasa, les premières expositions utilisant essentiellement des déchets recyclés.

Cette 8e édition intervient quelques semaines après une exposition d’Eddy Ekete et d’un collectif d’artistes congolais à la Biennale de Venise. Comme lors de la Biennale avec l’industrie minière et les questions sécuritaires, les artistes présents se serviront certainement du KinAct 8 pour aborder des sujets d’actualité en RDC.

Servan Ahougnon

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